
PHI 5010-20. Atelier de recherche : La conception de l’âme chez Aristote. 
UQAM Département de philosophie 
Hiver 2009 
Mardi, 14h-17 
Local A1840 
Prof. Sara Magrin 
Rencontre avec les étudiants: mardi 17h (magrin.sara@uqam.ca) 
Qu’entendent les philosophes anciens lorsqu’ils parlent de l’âme ? En général, l’âme peut être 
définie comme le principe qui donne au corps la vie, mais c’est évident qu’il  y a des différences 
entre la vie d’une plante, celle d’un animal en général et celle de l’homme en particulier. Il est alors 
nécessaire d’expliquer s’il y a un même principe qui peux expliquer toutes les activités que ces êtres 
vivants exercent ou non.   
Aristote pense qu’il y a un principe psychique commun et dans son traité Sur l’âme il cherche à 
montrer comment ce principe peut expliquer soit les activités les plus simples d’un organisme vivant 
(comme l’assimilation de la nourriture et la croissance) soit le plus complexes (comme la pensée). 
Aristote soutient que l’âme peut permettre aux vivants d’exercer leur activités typiques seulement si 
elle est incorporelle et il cherche à montrer donc que les philosophes présocratiques tels que 
Démocrite, se trompent quand ils disent que l’âme est un corps. Mais, on se demandera,  pourquoi 
pense-t-il qu’il soit nécessaire de concevoir l’âme autrement que comme un corps ? Quelles sont 
selon Aristote les difficultés qu’on rencontre si on soutient que l’âme est corps? Certainement c’est 
difficile d’expliquer comment un corps peut exercer des fonctions complexes comme la pensée par 
exemple, mais ce n’est pas moins problématique d’expliquer comment quelque chose qui n’est pas 
un corps peut agir et causer des effets sur le corps, nous faire rougir quand nous avons honte, par 
exemple.   
Aristote veut aussi montrer que l’âme incorporelle permet aux vivants d’exercer leurs activités sans 
se mouvoir. Vous pouvez penser que, si l’âme est incorporelle, elle ne peut pas être en mouvement, 
mais ceci n’est pas évident. Platon, le maître d’Aristote à l’Académie, pensait en effet que l’âme, 
tout en étant incorporelle, pouvait se mouvoir et que c’était en termes de mouvement qu’il fallait 
expliquer des activités telles que la croissance, la sensation et même la pensée. Contre Platon, 
Aristote soutient que l’âme est un moteur immobile. Il semble assimiler l’explication platonicienne 
des fonctions de l’âme à celle de Démocrite, mais pourquoi ? Enfin,  qu’est-ce que c’est qu’un 
moteur immobile  et en quoi diffère la façon dont Aristote explique des fonctions telles que la 
sensation et la pensée de celle de Platon ?  
Après avoir examiné en quoi la conception Aristotélicienne de l’âme diffère de celle de ses 
devanciers, on analysera en particulier trois fonctions de l’âme : la sensation, l’imagination et la 
pensée. Aristote nous dit que la sensation consiste dans la réception de la « forme » d’un objet sans 
la matière, mais ceci peut vouloir dire plusieurs choses. Qu’est-ce qu’il se passe dans l’âme quand je 
perçois le rouge et qu’est-ce qu’il se passe quand je perçois une pomme ? La question est 
importante parce qu’Aristote maintient (cf. Anal. Post., II 19) que la connaissance doit partir des