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rendre fixe l’un des sourcemètres tandis que
l’autre effectue le balayage se traduit habi-
tuellement par des mesures plus stables avec
un temps de stabilisation plus rapide, d’où
un meilleur rendement du test.
Les nouvelles architectures des sourcemètres
simplifient le regroupement pour augmen-
ter la puissance et le balayage en impulsions,
en mettant plusieurs voies de sourcemètres
en parallèle. Par exemple, certains source-
mètres à double voie permettent de porter
le nombre de voies de deux à quatre.
L’utilisation en tandem du balayage en
impulsions et des fonctionnalités multivoies
fournit des courants beaucoup plus élevés
qu’avec un seul sourcemètre avec des
balayages DC. Bien évidemment, la mise en
œuvre de cette méthode exige de prendre
d’énormes précautions en vue d’assurer la
sécurité de l’opérateur. Pour plus de sûreté,
il est particulièrement recommandé d’isoler
ou d’installer des protections pour empêcher
tout contact de l’utilisateur avec les circuits
actifs. D’autres techniques doivent être mises
en œuvre pour prévenir tout endommage-
ment de l’unité sous test. Les impulsions
doivent être très étroitement synchronisées
(au niveau de la nanoseconde) de façon à ce
qu’un élément de l’équipement n’applique
pas toute la puissance, ce qui mettrait en
danger les autres unités qui ne sont pas
encore actives.
Certains facteurs de mise en oeuvre sont
cependant critiques pour obtenir une préci-
sion maximale avec la méthode de balayage
pulsé avec plusieurs sourcemètres :
• Utiliser la relecture de la source : un sour-
cemètre est doté de deux fonctions inté-
grées : générateur (source) et mesureur dans
le même instrument afin de relire la valeur
réelle de la tension appliquée avec ses propres
circuits de mesure. La valeur programmée
de la source de tension peut ne pas être la
même que celle de la tension appliquée sur
l’unité sous test. Avec plusieurs sourcemètres
employés en parallèle, les offsets de la source
peuvent s’ajouter de façon à devenir tout à
fait significatifs. Ainsi, l’utilisation de la
relecture de la source donne une image plus
réalisent le balayage simultanément, leur
impédance de sortie varie naturellement, par
exemple, au fur et à mesure que le mesureur
change d’échelle automatiquement vers le
haut et le bas. L’impédance de sortie de
l’unité sous test peut aussi varier de façon
significative et passer de l’état
« off »
pour les
résistances élevées à l’état
« on »
pour les
faibles résistances. Avec autant de facteurs de
variations de l’impédance dans les circuits,
cela pourrait augmenter le temps de stabili-
sation global à chaque point de polarisation.
Bien que ce phénomène soit transitoire,
donc sujet à un amortissement, le fait de
➜
claire du niveau de la tension qui a été
réellement prise en compte et non pas celle
qui a été programmée.
• Réaliser des mesures avec 4 fils : les mesures
4 fils (Kelvin) sont nécessaires lorsque l’on
effectue des mesures d’intensités élevées, car
cette technique évite la chute de tension
dans les câbles de connexion à l’unité sous
test. Avec un très faible courant parcourant
les fils, la tension vue par les bornes de
mesure de l’unité sous test est virtuellement
la même que celle développée à travers la
résistance inconnue. Pour des intensités
avoisinant les 40 A, même une très faible
résistance de l’ordre de 10 milliOhms des
câbles, peut engendrer une chute de tension
de 0,4 V. Par conséquent, si le sourcemètre
produit une chute de tension de 1 V à 40 A
et si la résistance des fils est de 10 milliOhms,
avec 2 fils de test, l’unité sous test ne peut
recevoir qu’une tension de 0,2 V avec 0,8 V
de chute de tension due au câblage.
Contrairement à la méthode de relecture de
la source qui n’affecte au premier degré que
les valeurs de celle-ci, la méthode des mesures
4 fils se traduit par une bien meilleure pré-
cision, à la fois sur le courant délivré et les
valeurs mesurées, car cette méthode élimine
la chute de tension dans les câbles de circu-
lation du courant, qui affecterait la mesure.
Facteurs à considérer
• Ne jamais appliquer plus d’une source de
tension sur chaque nœud de l’unité sous
test : il est habituel, dans de nombreuses
séquences de tests, d’effectuer des balayages
de tension et de mesurer l’intensité du cou-
rant. Dans le cas où plusieurs sourcemètres
seraient connectés en parallèle à une seule
borne de l’unité sous test, le schéma le plus
évident serait de configurer tous les source-
mètres en mode générateur de tension et de
mesurer le courant. Cependant, trois facteurs
doivent alors être pris en compte :
– Les sourcemètres, en générateur de tension,
fonctionnement sous très faible impédance ;
– Dans ce mode, les unités sous test peuvent
présenter des impédances supérieures à celles
des sourcemètres. L’impédance des unités
sous test peut être statique ou dynamique
et donc évoluer au cours d’une séquence
de test ;
– Même si tous les sourcemètres employés
en parallèle sont programmés pour produire
la même tension, de légères différences
peuvent apparaître d’un sourcemètre à
l’autre. Ceci signifie qu’un sourcemètre pro-
duira une tension légèrement plus faible (de
l’ordre du milliVolt) que les autres. En consé-
quence, lorsque trois sourcemètres sont
connectés en parallèle à la même borne
d’une unité sous test, si chaque sourcemètre
produit une tension avec des courants
proches du maximum et, si de plus, l’unité
sous test est de haute impédance, dans ces
conditions, tout le courant s’écoulera vers le
sourcemètre qui produit la tension la plus
faible, ce qui pourrait l’endommager. Par
conséquent, lorsque l’on connecte des sour-
cemètres en parallèle sur une seule borne
d’une unité sous test, un seul sourcemètre
doit fonctionner en générateur de tension.
La figure 2 présente les modes de connexion
possible et les configurations à privilégier.
• Atténuer les dissipations d’énergie exces-
sives dues aux faux contacts : lorsque vous
connectez deux sourcemètres disposant de
la même capacité de sortie en parallèle
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
0,5
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Tension (V)
Temps (µs)
Courant mesuré (A)
Tension appliquée (v)
30
35
25
20
10
15
5
0
40
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4
Combinaison de quatre sourcemètres
Un sourcemètre et quatre sourcemètres (SMU) ont été respectivement employés pour produire des
impulsions de 10 A et 40 A. Les résultats ont été observés avec un oscilloscope. Une résistance de
haute précision de forte puissance (0,01 W, ± 0,25 %, KRL R-3274) a été utilisée comme unité sous
test avec une largeur d’impulsion de 300 microsecondes. Dans le 1er cas (courbe bleue), l’oscilloscope
a révélé un signal presque carré de 0,1 V (10 A x 0,01O hm) en amplitude et 300 microsecondes
de largeur. L’utilisation de quatre sourcemètres en parallèle, pour produire une impulsion de 40 A
à travers la même unité sous test (courbe verte), s’est traduit par un signal de 0,4 V d’amplitude
avec une excellente synchronisation (très faible Jitter) entre les différentes voies. La cohérence
de l’impulsion a été vérifiée avec le même paramétrage et le même signal que l’impulsion.
Un balayage par impulsion avec un et quatre sourcemètres et la courbe en I-V a été relevée
en utilisant une diode PN comme unité sous test. On peut noter la corrélation
avec un sourcemètre des balayages DC jusqu’à 3 A (en rouge) et jusqu’à 10 A en balayage
impulsionnel (en vert). Ensuite, les ingénieurs ont étendu la courbe I-V dans la limite
des possibilités des sourcemètres jusqu’à 40 A. L’expérience valide la possibilité de regrouper
quatre voies de sourcemètre en mode de balayage impulsionnel pour atteindre 40 A (en bleu)
sur des composants bipolaires tels que des résistances et des diodes. Avec certaines
modifications, cette technique peut également être appliquée pour tester des composants
comportant trois pôles comme par exemple, des MOSFET de puissance.
De nombreux systèmes de test opèrent
à des niveaux de tension et de puissance
qui peuvent être dangereux pour l’opérateur
en cas de panne d’instruments, d’erreur
de programmation ou de mauvaise
manipulation. Certaines précautions doivent
être prises pour le protéger :
P Vérifier soigneusement le paramétrage
du test avant toute mise en service ;
P Concevoir une interface de test empêchant
le contact de l’opérateur avec tout circuit
dangereux ;
P Assurez-vous que l’unité sous test
est convenablement intégrée dans une enceinte
pour protéger l’opérateur de toutes projections
de débris ;
P Doublez le niveau d’isolation des connexions
électriques que l’opérateur pourrait toucher.
Cette précaution permet de s’assurer qu’il reste
protégé même en cas de défaillance
de l’un des isolements ;
P Utilisez des commutateurs d’interverrouillage
de haute fiabilité pour déconnecter les sources
de puissance lorsque le couvercle de protection
de l’interface de test est ouvert ;
P Chaque fois que possible, utilisez
des manipulateurs automatisés de façon à éviter
l’accès à l’opérateur à l’intérieur de l’enceinte
du test ;
P Informez tous les utilisateurs du système
de test des dangers potentiels et des moyens
d’éviter toute blessure.
Protégez l’opérateur
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