FRANÇOIS D’AUBERT
PRÉSIDENT DE L’ARPP
d’arriver, est hallucinant. On se dirige vers une inter-
diction de la publicité des produits financiers pour les
opérateurs Forex, on vit sous la menace d’une régle-
mentation plus restrictive concernant les allégations
relatives aux produits cosmétiques3, on ajoute de nou-
velles mentions dans des messages déjà surchargés…
mais aussi périodiquement sur celle de la suppression de
la publicité commerciale dans les programmes jeunesse
de la télévision publique…
J’en appelle donc, ici, aux régulateurs de tous bords, pour
qu’ils résistent à la tentation facile de tout réglementer
sans en mesurer les impacts et la bonne proportionna-
lité. Dans un monde complètement ouvert et en perpé-
tuelle mutation, c’est souvent inefficace, d’autant plus
quand les contrevenants sont des acteurs installés hors
de France, ou pire incitant à la délocalisation.
J’en appelle également à l’ensemble des acteurs de la
communication publicitaire pour que chacun s’inves-
tisse, à hauteur de ses capacités, dans une démarche
collective. Dans ce contexte, qui se durcit, la régulation
professionnelle doit encore et toujours se renforcer. Je
les invite à résister à tout individualisme et à ne pas voir
seulement l’autodiscipline sous l’angle déontologique
avant diffusion. L’ARPP est un lieu unique de dialogue
et de concertation entre les trois grandes familles d’un
même beau et respectable métier, la publicité, et c’est
par l’implication de chacun, y compris dans la définition
des règles du jeu, que s’exerce une régulation moderne,
efficace et respectée. Une régulation adaptée aux enjeux
car fondamentalement internationale dans son Code
d’origine dès 1937 et dans son organisation en Europe
(AEEP/EASA) depuis 1992. Une régulation, qui sache
répondre au défi d’offrir un très haut niveau de sécurité,
tant pour les professionnels, leur liberté d’entreprendre,
leur réputation, leurs activités… que pour les consomma-
teurs inquiets dans leur vie économique, dans un envi-
ronnement social et mondial plus complexe. Ces consom-
mateurs s’attendent à des messages respectueux sans
demander que l’on tombe dans des excès de précaution,
qui aseptiseraient le discours, car ils aiment la publicité
lorsqu’elle fait preuve de créativité pour les étonner, les
faire rire, les séduire… Ils ne l’aiment pas quand elle les
choque, les dérange, quand elle est intrusive, indiscrète,
et il est de notre responsabilité collective de les écouter,
de les comprendre et de respecter leurs choix.
1 - Logiciels bloqueurs de publicité
2 - Selon une étude Pagefair/ Adobe menée en juin 2015
3 - 2016 est l’année du rapport à la Commission européenne sur les critères
communs, repris dans la Recommandation « Produits Cosmétiques ».
Un enjeu majeur :
l’adaptation du monde
digital à l’autorégulation
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