Les troubles de l`humeur Les perturbations des affects

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UE.2.6.S2
23.02.2010
Les troubles de l’humeur
Les perturbations des affects
L’humeur
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Du latin humor=liquide
Parler de l’humeur nous renvoie immanquablement aux origines mêmes de la médecine,
celle des tps hippocratiques et de la « théorie des humeurs »
Dans cette théorie, l’humeur est une sécrétion.
Au tps d’Hippocrate, tout comme il existe 4 pts cardinaux ou 4 éléments, on décrivait 4
humeurs : le sang, le flegme, la bile jaune, la bille noire
La santé était liée à l’équilibre de ces 4 humeurs
Leur déséquilibre entrainait la maladie
L’excès de l’une de ces humeurs était aussi sensé être responsable de traits de
caractère : le sanguin, le flegmatique, le cholérique et la mélancolique
Définition : disposition affective de base qui donne à chacun de nos états d’âme une
tonalité agréable ou désagréable, oscillant les pôles extrêmes du plaisir et de la
douleur. Jean DELAY
Pour utiliser une métaphore, on peut utiliser l’exemple de la peinture : l’humeur est la
fonction qui donne une couleur à nos états d’âme, nos pensées
Sans cette fonction, nos pensées seraient aussi froides que celles d »une machine
L’humeur fait que nous ne sommes pas des machines et qu’en fonction des circonstances
nous pouvons être heureux, joyeux…
L’humeur nous caractérise comme être humaine nous conduit à agir et à inter-agir avec
autres humains
Elle est un régulateur de nos liens avec les autres, de notre familiarité
Il suffit de voir cmb cette familiarité est perturbée lorsque l’humeur est inadaptée. Par
exemple le déprimé n’est plus reconnu par les siens dans cette familiarité.
On peut donc définir l’humeur normale comme une humeur adaptée aux pensées ou aux
circonstances
Un sujet non normal est ainsi capable de jouer sur toute la palette de peinture
Sauf que nous ne sommes par même « normaux » capable de choisir volontairement la
note ou la couleur. L’humeur normale est indépendante de la volonté du sujet
Il y aurait dc un système central de régulation, cérébral, localisé dans le cerveau
archaïque – limbique – et qui repose sur des neurotransmetteurs
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La thymie
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Du grec thumos : souffle âme, principe de vie
C’est un synonyme d’humeur
Les dysthymies : trouble / perturbations de l’humeur
L’affect :
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Il s’agit précisément de ces couleurs élémentaires mises en jeux par la fonction thymique
C’est ce qu’on ressent au fond de soi, d’agréable ou désagréable, lorsqu’on pense ou qu’on
agit
L’émotion
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Définition proche de l’affect
C’est une réaction affective à un moment donné, sur le versant psychologique, mais aussi
comportemental et végétatif, par exemple crise de larme, rires, colère.
Le sentiment
C’est un affect qui s’attache à un objet particulier et qui persiste un peu... (Contrairement à
l’émotion) et qui obéit à la temporalité du changement : début – déroulement - terminaison…
(Exemple de l’histoire d’amour)
L’objet peur être :
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Soit même : triomphe, orgueil, ou dégoût
Autrui ou les choses : admiration, sympathie, amour ou dégoût
Une valeur : le vrai, le bien…
La passion :
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Sentiment devenu excessif et dominant
Contrairement au sentiment normal, la passion est intense et domine toute la vie psychique
Elle peut finir par nuire au jugement
La tristesse « normale »
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Elle répond parfaitement à la définition du sentiment
Elle s’attache à un objet particulier et épargne le reste de la vie psychique, contrairement à
la dépression où elle fait « tâche d’huile »
Elle laisse place à « autre chose » : elle peut céder la place à un autre sentiment ou s’effacer
momentanément quand le sujet s’attelle à une tâche, physique ou intellectuelle
C’est un état uniquement psychique, n’a pas de retentissement dans le corps
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La valeur des larmes
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Les larmes… encore une liquide, une humeur
Elles n’ont de valeurs sémiologique que dans leur contexte : culturels (les pleureuses) et
clinique surtout
Dans le registre de la pathologie psychiatrique on les rencontre comme expression :
 De l’humeur dépressive
 D’une manifestation émotionnelle passagère, notamment chez les hystériques, qui
présentent souvent une labilité émotionnelle (du rire aux larmes)
L’examen psychiatrique
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Dans un entretien psychiatrique on va tenter de repérer les manifestations affectives :
comportement, mimique, qualité du contact
Indication sur une tristesse, de l’anxiété, une euphorie, de la colère
Apprécier la stabilité en cour d’entretien (voire l’immuabilité) ou la fluctuation (du rire aux
larmes par ex)
Troubles de l’humeur en pathologie
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Rappel : éprouver des affects variables, quels qu’ils soient, est normal : joie, tristesse,
dégoût, colère
Ce qui rend l’affect pathologique est :
 Sa fixité et son exclusivité : « troubles primitifs de l’humeur »
 L’absence apparente d’affect : « inaffectivité »
 Son intensité « hyperémotivité »
 Sa discordance avec les contenus de la pensée
Dans le domaine de la pathologie on peut donc distinguer de façon très schématique :
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Les troubles primitifs de l’humeur : maladie qui touchent spécifiquement l’humeur
Les troubles de l’expressivité des affects : trouble ou maladie qui, sans atteindre
primitivement l’humeur, entrainement des répercussions sur son expressivité ou son
adaptation
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Les troubles primitifs de l’humeur
La dépression
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On parle d’humeur dépressive ou de « douleur moral »
On parle aussi svt de « tristesse de l’humeur », ce qui, dans cette expression ne fait plus de la
tristesse un simple sentiment relatif à un objet
Ce qui est un jeu dans dépression, c’est l’existence même du sujet, le fait même de vivre
Il n’y a plus de place pour un autre affect
Cette douleur est indépendante des événements extérieurs
Cette douleur morale, incommunicable en tant que telle, s’accompagne de pensées
(idéations), morbides qui doivent être recherchées lors de l’entretien psychiatrique :
 Perte d’intérêts
 Perte de plaisir (anhédonie)
 Perte d’espoir (pessimisme)
 Perte d’estime de soi (auto-dévalorisation), indignité (à vivre)
 Idées de culpabilité et d’auto accusation
 Idées suicidaires (pour cesser de souffrir, ou pour s’infliger punition)
La douleur morale du déprimé exprime ainsi son sentiment d’ê coupable et non malade
Le vécu de totale incapacité du dépressif lui fait parfois ressentir une « anesthésie
affective » : il se sent incapable de ressentir aucune émotion
L’état maniaque : l’hypomanie
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A l’inverse de la dépression, l’affect de base est l’euphorie, le b-ê, la satisfaction, qui peuvent
atteindre un niveau d’extase
On parle d’une hyperthymie expansive ou d’exaltation de l’humeur
Les troubles de l’expressivité des émotions
L’inaffectivité
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Indifférence affective du schizophrène, froideur
Pauvreté des sentiments chez le psychopathe
Indifférence parfois dans la démence (mais parfois au contraire libération des expressions
émotionnelles)
Contrôle excessif de l’expression émotionnelle chez les obsessionnels (mécanisme de
défense de type isolation)
L’hyperémotivité
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Réaction anormalement vives et bruyantes : gaieté, sauts d’humeur, tristesse…
Personnalité hystérique (= histrionique)
Hyperémotivité réactionnelle : état de stress post-traumatique
Retards mentaux : immaturité de type infantile
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Perte du contrôle des émotions de cause organique, parfois véritable incontinence
émotionnelle
Inadéquation des affects avec les contenues de pensée
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Dissociation idéo-affective (ou discordance) : manifestation émotionnelles immotivées chez
un schizophrène : actes de rires immotivées, colère immotivé, états d’angoisse brutaux
inexprimables
Parfois dans le cas l’hystérie : contraste entre expression émotionnelle riche et vécu affectif
pauvre, fonctionnant de façon égocentrique
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