Van Rompuy : "Des mesures impopulaires
doivent être prises"
lesoir.be
Rédaction en ligne
vendredi 09 avril 2010, 12:46
La survie du modèle européen passera par des « mesures impopulaires » alors que le « populisme
régnant » rend difficile l’adoption de telles mesures, a estimé le président de l’Union européenne,
Herman van Rompuy, dans un entretien publié vendredi par le quotidien El Pais. « Le modèle
européen ne peut survivre sans une croissance économique plus forte et l’Europe ne peut jouer un
rôle dans le monde sans plus de robustesse économique », déclare M. Van Rompuy, selon ses
propos traduits de l’espagnol.
Or « le grand danger c’est le populisme régnant et par conséquence le manque d’engagement
européen. Le populisme rend difficile de prendre les mesures qu’il faudra adopter pour le futur de
l’Europe. Quand je vois l’agenda économique, les défis budgétaires… je vois que nous serons
obligés de prendre des mesures impopulaires dans les prochaines années », ajoute-t-il. « On ne
pourra pas échapper à des réformes impopulaires dans les prochaines années », poursuit M. Van
Rompuy, sans préciser lesquelles.
« Les Européens seront prêts à intervenir si la Grèce le demande »
« Les Européens seront prêts à intervenir si la Grèce le demande »« Les Européens seront prêts à intervenir si la Grèce le demande »
« Les Européens seront prêts à intervenir si la Grèce le demande »
Dans cette interview accordée au Monde, à El Pais, à la Frankfurter Allgemeine Zeitung et au
Standaard pour son 100e jour de présidence du Conseil européen, poste créé par le traité de
Lisbonne, Herman Van Rompuy a assuré que les Européens étaient « prêts à intervenir si les Grecs
le demandent » et à mettre ainsi en œuvre un plan d’aide financière associant le FMI qu’ils ont
récemment adopté. « Le gouvernement grec est courageux et rompt avec le passé. Nous serons
prêts à intervenir si les Grecs le demandent », a déclaré M. Van Rompuy.
« Ce plan d’aide ne sera crédible que s’il est opérationnel », reconnaît M. Van Rompuy, alors que
deux semaines après son adoption, l’existence de ce plan n’a pas suffi à apaiser les marchés. « Les
discussions sont en cours pour fixer les modalités techniques et concrètes du mécanisme. La
réunion des ministres des Finances de l’Eurogroupe, mi-avril, parviendra à trouver des solutions
sur les problèmes restants s’il en reste encore », assure-t-il.
Ce mécanisme d’aide, adopté fin mars par le sommet européen, ne doit être en principe utilisé par la
Grèce qu’« en dernier recours » si elle ne parvenait plus à emprunter à des taux raisonnables sur les
marchés, en associant des prêts de pays de la zone euro et du FMI. Le taux exigé à la Grèce pour
emprunter sur dix ans a atteint jeudi un niveau record, à plus de 7 %. Cela signifie que la Grèce doit
actuellement débourser plus du double de l’Allemagne, référence des marchés, pour financer ses
déficits énormes.
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