CES/10/64 Le 27 mai 2010 Van Rompuy à la session plénière du CESE: l'austérité ne doit pas mettre en péril la croissance Les missions clés qui incombent à la task-force en charge de la crise sont d'assurer la relance économique et la croissance tout en garantissant une gouvernance économique forte, a déclaré M. Herman Van Rompuy, Président du Conseil européen, qui s'adressait pour la première fois de son mandat à la session plénière du CESE. Les membres du CESE ont instamment demandé des mesures concrètes et rapides et une véritable association de la société civile. Dans ses remarques introductives, M. Mario Sepi, Président du CESE, a déclaré qu'il y a lieu de ne pas négliger les effets sociaux d'un paquet de relance quel qu'il soit, dans le cadre de la relance de l'économie européenne. "Nous avons voulu que des questions sensibles telles que la pauvreté, l'immigration et l'éducation soient considérées comme partie intégrante d'un projet de relance", a-t-il affirmé. "Vous apportez à l'Union la capacité de faire la synthèse entre des intérêts divergents et entre le large éventail des perspectives de ceux qui participent activement à la société par le truchement de groupes organisés", a déclaré M. Van Rompuy, qui s'est ensuite exprimé sur les difficultés économiques actuelles des États membres. Il a souligné qu'il est important de s'attaquer non seulement aux déficits publics, pour lesquels même les pays de la zone euro sont bien au-delà des critères de Maastricht de 3 %, mais aussi à la dette souveraine, qui s'accumule rapidement. "Nous avons tendance à donner une grande importance aux déficits publics, et à oublier que la dette publique est sans doute plus essentielle encore", a-t-il déclaré. Mais, si réduire le déficit budgétaire et la dette souveraine implique des mesures d'austérité, déjà prises dans certains États membres, les pays ne doivent pas pour autant sacrifier leur croissance future sur l'autel de l'orthodoxie budgétaire. "L'UE doit commencer à croître économiquement, c'est le seul remède au problème de la dette. Nous ne pouvons pas résoudre les questions budgétaires sans nous pencher sur la croissance: l'austérité ne doit donc pas avoir d'effets négatifs sur la relance naissante", a-t-il déclaré, ajoutant que la recherche et le développement ainsi que l'innovation doivent être des domaines clés d'investissement. Réfléchissant sur la façon dont la dette souveraine de la Grèce a engendré une perte de confiance dans la stabilité d'autres pays de la zone euro, M. Van Rompuy a insisté sur les responsabilités mutuelles des pays de l'UE. Rue Belliard 99 – 1040 Bruxelles – BELGIQUE Tél. +32 25469396 – Fax +32 25469764 Courriel: [email protected] – Internet: www.eesc.europa.eu "Si un doute existe sur les bons d'État d'un pays, cela a un effet boule de neige sur toute l'UE, car les systèmes bancaires sont liés. Par conséquent, la dette souveraine d'un pays est le problème de tous les pays", a-t-il dit, ajoutant qu'un retard dans l'action de l'UE à la suite de la crise grecque a démultiplié la facture de la thérapie. En réponse à M. Van Rompuy, M. Georgios Dassis (président du Groupe des salariés, Grèce) a critiqué la lenteur de la réaction de l'UE à la crise grecque et a instamment demandé que de nouvelles mesures suivent le paquet financier massif convenu par les dirigeants européens pour garantir les économies faibles de l'UE. "Le paquet de 750 milliards d'euros n'est qu'un pas dans la bonne direction. Mais quand verronsnous une institution dénommée Fonds monétaire européen, qui prête aux gouvernements à des taux d'intérêt normaux et non à des taux d'usure? De quel niveau de pauvreté avons-nous besoin pour prendre une décision mettant en place une taxe sur les transactions financières", a déclaré M. Dassis dans un discours très largement applaudi par la plénière. M. Staffan Nilsson (président du Groupe Activités diverses, Suède) a, pour sa part, attiré l'attention de M. Van Rompuy sur la tâche consistant à associer les sociétés aux nécessaires mesures économiques. Il a instamment appelé le Président du Conseil à faire pression pour que le CESE obtienne un mandat clair au Conseil européen de juin. "Il revient aux États membres de mettre en œuvre les mesures d'austérité, mais la compréhension des citoyens est essentielle. C'est très important pour sortir de la crise", a-t-il souligné. "Au lieu de toujours se concentrer sur l'austérité, regardons plutôt davantage la résistance de l'économie européenne. Et au lieu d'être sur la défensive, passons à l'offensive", a déclaré M. Joost van Iersel (Groupe des employeurs, Pays-Bas), en insistant aussi sur la nécessité d'une gouvernance économique forte. En remerciant pour les interventions qu'il a considérées "franches et ouvertes", M. Van Rompuy a réitéré son intention de revenir au CESE cette année. 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