Matériel : L`ablatherm est un appareil qui intègre plusieurs

Matériel : L'ablatherm® est un appareil qui intègre plusieurs composants :
- Un support sur lequel repose le patient pendant le traitement.
- Un générateur d'ultrasons.
- Un échographe intégré qui permet la localisation de la prostate par le
chirurgien.
- Une tête de tir endorectale qui combine une sonde d'imagerie et le
transducteur de traitement qui émet les ultrasons focalisés. Ces 2 éléments sont
placés dans un ballon de latex rempli d'un liquide réfrigéré.
- Un ordinateur qui contrôle et dirige les tirs selon le planning de traitement
établi par le chirurgien.
De nombreux dispositifs de sécurité sont intégrés à l'appareil pour garantir la
sécurité du patient et l'efficacité optimale du traitement :
- Un contrôle permanent de la position de la tête de tir par rapport à la paroi du
rectum.
- Un détecteur de mouvement du patient.
- Un système de refroidissement, permettant un contrôle permanent de la
température du rectum.
Ces systèmes arrêtent automatiquement les tirs si une anomalie est détectée en
cours de traitement (déplacement de la prostate et/ou du patient au cours du
traitement) et garantissent une sécurité parfaite du traitement.
Traitement :
Préparation : Le patient est hospitalisé la veille du traitement, une préparation
digestive est effectuée.
Réalisation : le traitement se déroule sous anesthésie le plus souvent loco-
régionale (rachianesthésie). Le traitement est effectué en décubitus latéral droit
(patient couché en chien de fusil sur le côté droit). Une stricte immobilité est
nécessaire pendant le traitement, ce qui explique l'administration d'un sédatif.
Le chirurgien introduit la sonde dans le rectum du patient après l'avoir enduite
de gel échographique et remplit le ballon de latex stérile avec du liquide de
couplage anti-cavitation qui permet de maintenir une température constante de
la paroi rectale pendant toute la durée du traitement. Le chirurgien repère les
limites de la prostate et définit sur l'écran de contrôle la zone qu'il souhaite
traiter. Le traitement peut alors démarrer, et 400 à 600 tirs sont généralement
effectués pour traiter le volume précédemment défini.
Le traitement, qui dure 1 à 3 heures selon le volume de la prostate, se termine
par la mise en place temporaire d'une sonde à demeure. En effet, un œdème
(gonflement) de la prostate se produit immédiatement après le traitement ce qui
comprime le canal de l'urètre.
La sonde permet une évacuation normale de l'urine jusqu'à ce que l'œdème
régresse (ce qui demande généralement 3 à 8 jours selon les cas).
Pour réduire au maximum la durée du sondage post-traitement, une résection
endoscopique à minima est souvent réalisée avant ou immédiatement après le
traitement par ultrasons (au cours de la même anesthésie) : ce geste est réalisé
chez les patients présentant des signes d'obstruction prostatique (jet faible,
mictions nocturnes fréquentes, résidu vésical post-mictionnel).
Suivi : l'alimentation est reprise le soir du traitement et la sonde est
généralement enlevée 3 ou 4 jours après. Le retour à domicile est possible le
jour suivant le traitement ou après le retrait de la sonde et vérification du bon
fonctionnement de la vessie par échographie post-mictionnelle. Un traitement
désinfectant discontinu peut être prescrit pendant 8 semaines pour éviter la
survenue d'une infection urinaire.
Des dosages de PSA et des cytobactériologies urinaires sont effectués à
intervalles réguliers. Si une infection urinaire est décelée, le médecin traitant
peut prescire un traitement antibiotique adapté aux germes présents dans les
urines. Pendant cette période, le patient peut ressentir un certain inconfort :
léger saignement en début de miction, mictions fréquentes et parfois
pressantes, éventuellement fuites d'urine lors d'effort ou à la toux, parfois
élimination de débris nécrotiques. Les infections avec fièvre sont rares mais
possibles si l'infection se propage : ces infections nécessitent un traitement
antibiotique énergique.
Surveillance à long terme : une simple surveillance du PSA tous les 3 mois est
suffisante. 3 à 6 mois après le traitement, des biopsies de contrôle peuvent être
toutefois réalisées sous anesthésie locale. Si un foyer cancéreux résiduel est
décelé (environ 10 à 15 % des cas), une deuxième séance d'Ablatherm® sera
réalisée 6 mois après la séance initiale. Si les biopsies sont négatives mais que
le PSA s'élève, un traitement complémentaire sera prescrit car cela signifiera
que le stade de la tumeur a été sous-évalué : le cancer est déjà au stade
régional.
Résultats : une étude multicentrique européenne a été réalisée sur 402 patients
présentant un cancer localisé de la prostate. Les résultats de cette étude
montrent qu'après traitement par Ablatherm® plus de 8 patients sur 10 ont des
biopsies négatives (87,2 %) et un taux de PSA normal (81,4 %). Ces résultats
ont été observés avec un suivi de 13 mois en moyenne. Une étude menée à
Lyon avec un suivi de plus de 5 ans confirme ces résultats.
Effets indésirables : sur la base de l'expérience acquise avec l'appareil standard
et pour les traitements HIFU de première intention du cancer localisé de la
prostate, la morbidité typique d'un traitement Ablatherm® est décrite dans le
tableau suivant :
Les complications digestives du traitement par Ablatherm® sont représentées
par le risque de brûlure rectale (qui dans de rares cas peut conduire à une
fistule). Ce risque concerne principalement les patients faisant l'objet de
traitements itératifs et dont le rectum est fragilisé (patients en récidive après
radiothérapie externe).
Des rétrécissements de l'urètre intraprostatique (sténose) peuvent survenir dans
les mois qui suivent le traitement. Ils peuvent nécessiter un geste par voie
endoscopique (urétrotomie) pour rétablir la perméabilité normale de l'urètre
comprimé par la fibrose qui remplace le tissu prostatique détruit.
Le risque d'impuissance après Ablatherm® peut être réduit en réalisant un traitement
conservateur, limité à la région de la prostate supposée envahie par la tumeur. Dans ce cas,
une 2ème session de traitement est plus souvent nécessaire qu'après un traitement complet.
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