
compliquées. La principale conséquence de cet éloignement est une nette tendance des
gens du marketing à solliciter le plus tard possible l’avis des juristes. Ils leur fournissent
peu d’éléments d’information, espérant ainsi obtenir un rapide feu vert». Lors d’une
campagne publicitaire, photos, slogans et films publicitaires à l’appui, existe-t-il une
protection des droits des differents protagonistes ? Quel univers juridique de la Pub ?
Le statut de la campagne publicitaire : protection et propriété
Il est vrai que dès lors qu’un annonceur participe à la création d’une campagne
publicitaire, il devient impératif pour lui de la protéger d’éventuels emprunts de ses
concurrents. Ici le droit de la propriété intellectuelle, le droit civil, ainsi que le droit pénal
sont applicables. Mais, en pratique que protège effectivement le droit ?
Thème général
Puisque nous sommes dans un monde de création abstrait, la question se pose de savoir
qui et quoi bénéficie de la protection du droit ? Aucune protection juridique particulière
des thèmes de campagne n’existe, bien sûr, puisque le droit ne protège ni les idées ni les
concepts, mais la forme qui leur est donnée. D’où le principe qu’aucune idée publicitaire,
même révolutionnaire, ne peut être la propriété de quiconque. C’est en tant que création
intellectuelle, qu’une campagne publicitaire est protégée juridiquement. Au même titre
qu’un ouvrage, une chanson, une partition musicale etc.… Le régime juridique sera celui
des droits d’auteur, et la sanction d’une utilisation abusive sera une action en contrefaçon.
En d’autres termes, si l’on est dans le cadre général d’emprunt d’idée, à savoir le fait de
« s’inspirer » d’une création artistique, dans ce cas la loi se montre flexible, voire
permissive. Par contre, s’il s’agit d’une contrefaçon, la jurisprudence se montre sévère et
sanctionne et condamne.
Le sujet est loin d’être tranché, surtout dans le monde de l’audio-visuel, et plus
particulièrement entre les réalisateurs de films de cinéma et les concepteurs de publicités,
entraînant des condamnations pour contrefaçon d’un genre nouveau. En France, le cas
s’est présenté lors de la campagne publicitaire de la société SFR mettant en scène Milla
Jovovich, dans des conditions très proches de celles du film de Luc Besson, « The fifth
Element », le Cinquième Elément. L’agence de publicité était Publicis, bien connue dans
le domaine de la Pub. Le conflit s’est porté sur la réplique du personnage féminin central
du film et l’utilisation de l’image de l’héroïne du film dans les spots télévisés, les
panneaux d’affichage et la presse écrite. La cour d’appel de Paris, le 8 septembre 2004, a
donné raison à Luc Besson et à Gaumont. Publicis et SFR ont été condamnés à verser
solidairement 2 750 000 euros.
Autre sanction, d’un genre nouveau : l’action en parasitisme. Ici, le champ d’application
est plus vaste. La protection juridique trouve toute sa signification. Le parasitisme est un
comportement fautif, son auteur profite de l’investissement publicitaire d’un autre. Il
capte le travail d’autrui, se comporte en véritable parasite, et tire profit d’actions qu’il n’a
pas financé. L’exemple le plus connu est celui du parfum Champagne lancé par la société