La croissance, fluctuation et crises. CHAPITRE 2 : COMMENT

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L’observation des fluctuations économiques permettra d mettre l’accent sur la variabilité de la croissance et
sur l’existence de périodes de crises (I). On présentera les idées directrices des principaux schémas
explicatifs des fluctuations (chocs d’offre et de demande, cycle du crédit), en insistant notamment sur les
liens avec la demande globale. On analysera les mécanismes cumulatifs susceptibles d’engendrer la
déflation et la dépression économique et leurs conséquences sur le chômage.
I-
LA CROISSANCE EST INSTABLE: FLUCTUATIONS ET CRISES
A. DEFINITIONS
B. DEUX SIECLES DE FLUCTUATIONS ET DE CRISES
1. LA CROISSANCE
2. ETUDES DE TROIS CRISES
a. LA CRISE DE 1929
b. LE CRISE DE 1973
c. LA CRISE DE 2008.
II- COMMENT EXPLIQUER L’INSTABILITÉ DE LA CROISSANCE ?
A. LES CHOCS DE LA DEMANDE ET DE L’OFFRE
B. LE ROLE DU CREDIT.
III- COMMENT LA POLITIQUE ECONOMIQUES PEUVENT-ELLES LUTTER CONTRE
L’INSTABILITÉ DE LA CROISSANCE
A. RAPPELS SUR LA POLITIQUE ECONOMIQUE
1. LES POLITIQUES CONJONCTURELLES
a. LA POLITIQUE BUDGETAIRE
b. LA POLITIQUE MONETAIRE
2. LES POLITIQUES STRUCTURELLES
B. ETUDE DE L’ECART ENTRE LA CROISSANCE POTENTIELLE ET LA CROISSANCE EFFECTIVE.
La croissance, fluctuation et crises.
CHAPITRE 2 :
COMMENT EXPLIQUER L’INSTABILITE DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE ?
I-
LA CROISSANCE EST INSTABLE : FLUCTUATIONS ET CRISES.
A. DEFINITIONS.
Document 1 : Fluctuations et crises : une caractéristique de l’activité économique.
La croissance économique n'est pas régulière. Elle est soumise à des fluctuations, à des mouvements de
hausse et de baisse de l'activité économique, repérables par l'observation d'indicateurs comme la production,
le chômage ou les prix. Les cycles retracent l'évolution des phases d'activité économique. « Un cycle est
constitué d'expansions qui se produisent à peu près au même moment dans de nombreuses branches de
l'activité, expansions qui sont suivies par des phases de récession, des
contractions et des reprises, qui affectent elles aussi l'ensemble des
activités économiques », ont résumé en 1946 les économistes américains
Arthur Burns et Wesley Mitchell du National Bureau of Economic
Research (NBER).
Localisée entre la fin de la phase d'expansion et le début de la phase de
récession ou de dépression, la crise représente le moment où la
conjoncture bascule dans un sens défavorable. Elle se caractérise par une
contraction brutale de la production, une chute des prix, des faillites, une
hausse du chômage, un recul des salaires et des tensions sociales.
On distingue les crises conjoncturelles qui se résorbent d'elles-mêmes
des crises structurelles (entre-deux-guerres, fin XXe-début du XXIe siècle) qui sont des périodes d'intenses
mutations des économies capitalistes. Dans un sens plus large, la crise désigne aussi la dépression voire la
récession1 qui suit le retournement du cycle.
FLUCTUATION ECONOMIQUE : elle désigne l’ensemble des variations de la production, généralement
mesuré par le PIB.
La notion de cycle économique renvoi à l’idée que les fluctuations sont assez régulières. Un cycle
économique est composé de 4 phases :
- LA HAUSSE : du PIB : si elle est court terme on parle d’expansion, si elle est a court terme on parle
- CRISE : il s’agit du retournement de l’activité économique.
- LA RECESSION : baisse du PIB pendant 2 trimestres consécutifs. Ou DEPRESSION : baisse du
PIB pendant plus d’un an.
- REPRISE : début d’une nouvelle période de l’augmentation du PIB.
CRISE : au sens strict, la crise est le moment de retournement de l’activité économique. Au sens large, elle
désigne l’ensemble de la période au cours de laquelle le PIB baisse.
B. DEUX SIECLES DE FLUCTUATIONS ET DE CRISES.
1. la croissance
La France, pendant les trentes glorieuses, n’a pas connue de recessions. Pourtant, au cours de cette periode,
l’activité a connu des fluctuations avec des taux de croissances changeants (mais toujours positifs).
De 1945 à la fin des annees 1990, on peut identifier un cycle long, avec une forte croissance pendant les
Trente Glorieuses, une crise apres le premier choc petrolier (apres 1975) et une croissance plus faible de
1975 jusqu’au milieu des 1990.
La croissance des Trente Glorieuses se base sur la vague d’innovation qui est l’équipement des ménages en
electromenagers. La deuxième vague est la vague internet mais qui ne declenche pas de cycle de croissance.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le PIB a baissé seulement 3 années :
En 1975 (Guerre de Khipur où les arabes font un blocus du pétrole durant la guerre de Khipur) du fait du
premier choc petrolier de 1973.
En 1993 avec la Crise Monnetaire Européenne avant la mise en place de l’Euro.
En 2009, avec la crise des subprimes.
2. ETUDE DE TROIS CRISES.
a. LA CRISE DE 1929
Document 3 : la crise de 1929.
La crise de 1929 débute par le krach boursier américain du 24 octobre, le "jeudi noir" où les cours
s'effondrent, entraînant de nombreuses faillites de courtiers puis d'établissements bancaires, une large part de
la spéculation étant financée par le crédit. L'économie mondiale se retrouve plongée dans une crise durable
de surproduction, et la demande industrielle puis agricole sont fortement affectées, ce qui se traduit par une
dépression de longue durée et une importante baisse des prix ou déflation. Cette crise prend une ampleur
sans précédent, par sa diffusion à l'échelle mondiale, par sa durée dans les années 30, et surtout par
l'importance du chômage, puisque l'on passe de 6 millions de chômeurs dans les pays développés en 1929 à
35 millions en 1932. La crise est aggravée par l'adoption de politiques protectionnistes et de politiques
déflationnistes (réduction des dépenses publiques).
La crise de 1929 est la plus importante du XXe siècle. Elle se caractérise par les éléments suivants :
- la dépression (la baisse de la production) en prenant 1929 comme base 100, le PIB en 1932 est de 54
aux US, 57 en Allemagne et 77 en France (la France a été touché plus tard par la crise).
-
la déflation : correspond à une baisse des prix. Entre 1929 et 1932, les prix baissent de 20% aux US
et de 12% en France.
-
une explosion du chômage. Il a été multiplié par 6 dans les pays développés entre 1929 et 1932.
-
il s’agit d’une crise mondiale qui s’est propagé dans l’ensemble des pays capitalistes. Le commerce
international notamment s’est effondré.
Les conséquences des crises économiques des crises économiques sont en général la baisse de la production
(ou le ralentissement de la croissance) ainsi que des revenus et des prix, et la montée du chômage.
La déflation pose des problèmes plus importants que l’inflation. Les agents économiques reportent leurs
achats (les prix seront moins élevés plus tard), ainsi la demande s’effondre, puis la production. Il s’agit d’un
cercle vicieux.
b. LA CRISE DE 1973
Document 4 : la crise de 1973
La crise de 1973 survient lors du choc pétrolier d'octobre, où le prix du pétrole est multiplié par quatre en
raison de la réaction de l'Organisation Pays Exportateur Pétrole à la guerre du Kippour. Contrairement aux
crises précédentes, on assiste à une forte progression de l'inflation jusqu'au début des années 1980, et à une
succession de récessions plus qu'à une dépression durable. La progression du chômage est lente mais
durable, particulièrement en France où elle est quasi-continue de 1973 à 1997. Contrairement à 1929, le
commerce mondial continue de progresser plus vite que la production mondiale. Enfin, la crise a une durée
et une ampleur très variable selon les pays, les Etats-Unis retrouvent une croissance continue et durable en
1992, tandis que l'Europe doit attendre la fin de la décennie.
A. Beitone, E. Buisson, C. Dollo, Economie, Sirey, coll. Aide-mémoire, 4e édition, 2009
Les crises de 1929 et 1973 présentent quelques points communs et de nombreuses différences :
 deux points communs
- Un élément déclencheur soudain : le krach boursier en 1929 et un choc pétrolier en 1973.
- Une augmentation du chômage : il s’agit cependant d’une explosion du chômage en 1929 et d’une
augmentation lente, progressive et durable en 1973.
 Des différences :
- il s’agit d’une dépression en 1929, alors que la crise de 1973 se caractérise par un ralentissement
de la croissance (1973) avec des périodes courtes de baisse du PIB (récession).
- La crise de 1929 a engendré une déflation (1929) alors que 1973 a générer de l’inflation. Il s’agit
d’un phénomène nouveau, c’est à dire la conjugaison d’une stagnation d’une économie et de
l’inflation. On parle de stagflation.
- Le commerce international a beaucoup baissé en 1929 alors qu’il a continué d’augmenter en 1973.
- La crise de 1929 a remis en cause le Libéralisme économique avec l’application de politique
Keynésiennes. Le processus a été l’inverse lors de la crise de 1973, la théorie keynésienne a été
remise en cause par l’application de politique inspirée du libéralisme économique.
c.
LA CRISE DE 2008
Document 4 : des subprimes à la crise bancaire et boursière.
Les crédits subprimes sont des crédits immobiliers proposés à des ménages américains aux revenus
faibles et ne pouvant accéder aux emprunts normaux dits primes. Par rapport aux primes, les taux
d'intérêt sont plus élevés et les remboursements, étalés sur 2S ou 30 ans, s'élèvent au cours du temps.
Ce type de crédit représente 23 % des nouveaux prêts immobiliers en 2006 et touche six millions de
ménages. Cet essor s'explique par l'absence de règles protégeant les emprunteurs vulnérables, le
boom de l'immobilier protégeant les créanciers, le développement de la titrisation. Les crédits
subprimes sont fractionnés et incorporés à d'autres titres pour être ensuite revendus sur les marchés
financiers. Cette opération permet de partager les risques entre de nombreux créanciers mais les
dissémine dans l'ensemble du système financier.
Au second semestre 2006, le retournement du marché immobilier provoque la hausse des défauts de
paiement et sème le doute sur la qualité des produits titrisés. Les institutions financières craignent
des faillites bancaires d'autant plus qu'il est difficile de connaître l'exposition réelle des banques aux
produits titrisés.
Les conditions de la crise se trouvent réunies. Les banques arrêtent de se prêter entre elles. Pour se
procurer des liquidités, elles vendent les titres qu'elles détiennent sur le marché financier. À la crise
de liquidité s'ajoute une crise de solvabilité du fait de la dépréciation des actifs des banques et des
pertes dues aux défauts de paiement. La crise atteint son paroxysme quand la banque d'affaires
Lehman Brothers fait faillite le 12 septembre 2008 sans que les autorités américaines n'interviennent.
Cette faillite provoque des réactions en chaîne : chute des marchés financiers mondiaux, défiance
réciproque des banques, blocage du marché interbancaire1.
Les pouvoirs publics réagissent soit en prenant des participations dans les banques, soit en leur
octroyant des prêts pour reconstituer leurs fonds propres.
Au total, entre juin 2007 et le début 2009,
les banques ont perdu près de 700 milliards de dollars et les principaux indices boursiers ont chuté de
40 à 60 %
Source : D'après Nicolas Couderc, Olivia Montel-Dumont, « Des subprimes à la crise mondiale », Les
Cahiers français, na 359, La Documentation française, novembre-décembre 2010.
25.11.13
Aux Etats-Unis, les ménages ont été incités à l’endettées du fait d’une moindre progression
de leur revenu. Ceci concerne notamment les ménages les plus modestes et les catégories moyennes.
Ceci a encouragée les ménages américains à s’endetter d’avantages pour maintenir leur niveau de
consommation. Cet endettement fonctionnait selon le mécanisme suivant appelé « effet de richesse ».
Ménage US modeste
Liquidité
1 Emprunt 100 000 $
2 Nouvel Emprunt 10 000$
3 Nouvel Emprunt de 20 000$
4 Nouvel Emprunt de 40 000$
Emprunt total de 170 000$.
5
0
Pour acheter
Nouvelle valeur
Nouvelle valeur
Nouvelle valeur
Immobilier
-Maison de 100 000$
110 000$
Pour conso˚ et intérêt
130 000$
-170 000$
-70 000$
La croissance américaine est basée sur la demande et la consommation. Le ménage américain ne peut plus
payer les intérêts de son emprunt leur de l’année 5. La banque saisit sa maison et la met en vente pour
obtenir le remboursement de son prêt. Cependant, dans notre exemple, la banque récupéra que 70000$ alors
qu’elle avait prêté que 170 000$. Elle va donc perdre 100 000$.
« Le dollar c’est notre monnaie, le dollar c’est votre problème ».
On distingue 2 types d’emprunts :
Les emprunts à taux fixes et emprunts à taux variables dont le taux évoluent en fonction du taux fixé par
banque centrale. Les emprunts aux Etats-Unis sont le plus souvent à taux variable.
Les prêts subprimes sont des prêts avec des taux d’intérêts plus élevés du fait dut moindre solvabilité
(capacité de rembourser) de l’emprunteur. (Moins un emprunteur est solvable, et plus les taux d’intérêts sont
élevés). Tant que les taux d’intérêts étaient relativement bas, les ménages modestes ont pu s’endetter sans
problèmes, d’autant que dans le même temps la hausse du prix de l’immobilier rendait ses ménages plus
solvables. Le facteur déclencheur de la crise a été a partir de 2004 la hausse des taux d’intérêts par la banque
centrale américaine.
Grace aux taux variables les banques ont pu répercuter cette hausse des taux sur les prêts en cours. Les
ménages les plus fragiles ne parviennent plus à payer leurs intérêts. Ils sont donc expropriés de leurs
maisons par les banques, qui vendront ses dernières sur le marché immobilier. Cette hausse brutale de l’offre
de logement va provoquer une chute des prix, et la bulle immobilière va explosée.
Bulle spéculative : situation dans laquelle sur un marché, les prix des actifs augmentent et s’écarte
fortement de leur valeur habituelle.
Bulle immobilière : augmentation du prix de l’immobilier
Remarque : les actifs dont il s’agit ici ne correspondent pas à la population active mais à des biens durables
(Immobilier, actions etc.)
Remarque 1: la loi de l’offre et de la demande s’applique mal sur le marché des actifs (biens durables),
normalement leurs que les prix augmentent, la demande baisse. Sur les marchés d’actifs, c’est l’inverse,
lorsque les prix augmentent, les agents économiques, attirés par une perspective de plus-value, achète
d’avantage. Ceci conduit a des bulles spéculatives.
Remarque 2 : les bulles spéculatives sont provoquées par des prophéties (prévisions) auto-réalisatrices.
Exemple 1 : si tout le monde pense que les prix de l’immobilier vont augmenter la demande va augmenter et
les prix vont augmenter.
Si tous les agents économiques pensent qu’une banque va faire faillite, ils vont se précipiter au guichet pour
retirer leurs argents et provoquer la faillite de la banque.
L’éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis a engendré une crise bancaire. Les emprunteurs ne
pouvaient plus rembourser leurs crédits et les banques ont accumulé les pertes.
Cette crise bancaire américaine s’est propagée à l’ensemble du système bancaire international, du fait de la
titrisation.
26.11.13
Titrisation : elle consiste à transformer des créances en titre (actions) d’une société, qui devient
propriétaire de cette créance. (Organisation juridique.)
Une banque est propriétaire de 100ṁ$. Elle créée une société et lui transfert ces créances. Elle revient donc
propriétaire des titres (actions) de cette société. Ensuite, la banque vend ses titres à des institutions
financières (banques, compagnies d’assurances, fonds de pension etc. de tous les pays) pour se procurer des
liquidités. Un des problèmes majeurs a été que les agences de notations ont noté très favorablement (AAA+)
ces sociétés qui étaient propriétaires de créances douteuses. (pas sur d’etre payés)
Crise Immobilière US  Crise Financier US  Crise Financière inter’l  crise économique générale
Du fait de cette titrisation, les créances sur l’immobilier américain se sont propagées dans l’ensemble du
système financier (banques, compagnies d’assurances, fonds de pension etc.) Lorsque la crise éclate,
personne ne connaît l’exposition de chaque banque vis – à – vis de ses risques (quelle est la valeur des titres
pourris [créance des autres banques] dont est propriétaire une banque ?)
Les banques ne se font plus confiance entre elles et refuse de se prêter mutuellement de l’argent (le marché
interbancaire est bloqué).
Enfin, la crise bancaire s’est transformée en crise économique : les banques ont réduit les prêts (crédits)
qu’elles accordaient aux ménages et entreprises. Ceci a donc freiné la consommation et l’investissement. De
plus, ceci a provoqué la faillite des entreprises qui connaissaient des difficultés de trésoreries.
II-
COMMENT EXPLIQUER L’INSTABILITÉ DE LA CROISSANCE
Les crises on changé de nature depuis le XIXe siècle
L'existence de crises économiques est bien antérieure à la révolution industrielle, cependant les crises ont
changé de nature avec le développement du capitalisme.
Sous l'Ancien Régime, les crises traditionnelles ont
un caractère aléatoire : elles sont déclenchées par une pénurie alimentaire due à des accidents climatiques ou
historiques (guerres...), suivie par une forte hausse des prix agricoles due à la sous-production. Les revenus
sont alors absorbés par les dépenses alimentaires, ce qui prolonge la crise dans les autres secteurs, où la
demande s'effondre. On parle également de crises d'autosubsistance ou de crises frumentaires (de "froment",
principale céréale alimentaire). [...] Ces crises persistent jusqu'au milieu du XIXe siècle, à travers les crises
mixtes, qui débutent dans l'agriculture comme les crises traditionnelles, et se prolongent dans l'industrie.
Les crises modernes ou industrielles deviennent fréquentes à partir du milieu du XIXe siècle, et présentent
des caractéristiques opposées aux crises traditionnelles, puisqu'elles se traduisent par une surproduction
industrielle qui entraîne une chute des prix. Dans un premier temps, le ralentissement économique entraîne
une crise financière (faillite des banques, krack boursier), car les comportements spéculatifs accentuent les
effets des variations de la conjoncture. Les mouvements internationaux de capitaux favorisent ensuite la
diffusion internationale de la crise d'une place financière à l'autre. La crise de 1929 marque l'apogée des crises
de surproduction, mais son ampleur et sa durée ont renouvelé l'interprétation des crises. [...]
Le passage d'une économie d'endettement, fortement encadrée par l'Etat, à une économie de marchés
financiers, selon l'expression de J. Hicks au milieu des années 1980, a augmenté le risque de crises boursières et
financières, en raison de la forte progression de la spéculation.
Jusqu’au XIXème, les crises étaient déclenchées par de mauvaises récoltes qui entrainaient une hausse des
prix agricoles (inflation). Les revenus étaient alors absorbés par les dépenses d’alimentation ce qui faisait
chuté la demande dans les autres secteurs.
Depuis la fin du XIXème, les crises ne sont plus dut par une sous-production mais par une surproduction
généralement dans l’industrie. Cette dernière entraine une baisse des prix (déflation) et des salaires. Cela fait
entrer l’économie dans un cercle vicieux.
Remarque : jusqu’en 1929, les économistes s’accordaient sur la loi des débouchés de Jean-Baptiste Say,
c’est – à – dire que l’offre crée la demande et que les crises de surproduction ne peuvent pas se produire.
Selon Say, la monnaie est neutre et les biens s’échangent en réalité contre d’autres biens.
Si un bien ne se vend pas, c’est que d’autres biens n’ont pas été assez produits.
Keynes réfute la loi des débouchés
en montrant que la monnaie n’est pas
2 Biens 3 Biens
A
B
Un pays : 2 biens A et B qui s’échange l’un contre l’autre. 1
Il y a surproduction dans les biens A c’est qu’il y a sous
production dans les biens B.
neutre, car elle peut notamment être thésaurisée.
Thésaurisation : il s’agit d’une somme d’argent épargnée non
réintroduite dans l’économie.
Différences :
Say : Production = Revenus = consommation
 Production = consommation
 crise de surproduction impossible
Keynes : Production = Revenus = Consommation + Thésaurisation.
 Production > consommation
 crise de surproduction possible
A. LES CHOCS DE DEMANDE ET LES CHOCS DE L’OFFRE.
Document 7 : le choc de l’offre et de la demande.
Le choc de l’Offre et de la demande.
L’irrégularité de la croissance effective trouve sa source principale dans les variations de la demande
globale : lorsqu’une des composantes de la demande globale adressée aux producteurs se modifie, on parle
de « choc de demande ». Lorsque la demande globale est affectée par des chocs positifs, sa hausse peut
impulser une phase d’expansion. Inversement, si des chocs de demande négatifs se produisent, ils peuvent
provoquer une diminution de la demande globale et conduire à une récession. Ces chocs de demande
risquent d’avoir un impact amplifié sur l’activité économique du fait du comportement des entreprises en
matière de stocks. Lorsque la demande ralentit, la production peut baisser beaucoup plus fortement si les
entreprises décident de réduire leurs stocks afin d’anticiper une baisse plus marquée de la demande ; la
hausse du chômage, la baisse du nombre d’heures travaillées en général risquent alors de contribuer à
accentuer ce ralentissement. [...]
Les chocs d’offre sont des variations des conditions de la production ; ils découlent notamment de la
productivité ou du prix des facteurs. Les chocs d’offre négatifs sont causés généralement par une hausse du
coût des matières premières (chocs pétroliers de 1973 et 1979 par exemple), par des augmentations de
salaires supérieures aux gains de productivité (comme au cours des années 1970) ou par un alourdissement
de la fiscalité sur les entreprises. En cas de choc d’offre négatif, l’activité économique devient plus coûteuse
et les entreprises les moins productives et compétitives risquent d’être acculées à la faillite. Inversement,
lorsque des innovations permettent des gains de productivité et abaissent les coûts unitaires de production,
elles produisent un choc d’offre positif : en abaissant les prix des produits, elles favorisent leur diffusion
auprès des consommateurs et donc l’augmentation de la production. En cas de choc d’offre positif, la
situation des producteurs s’améliore par la diminution de leurs coûts de production ; ils peuvent dès lors
éventuellement produire davantage et tirer la croissance économique.
Eduscol, Document d’accompagnement du programme de Terminale ES, 2012
Choc d’offre : on parle
Chocs d’offre négatif
Chocs d’offre positifs
de choc d’offre lorsque
↘ Arrivée d’innovations sur le
↗ prix des matières premières
les conditions de
marché.
↗ SMIC
production changent. Il
↘ Prix des matières premières.
↗ Cotisations sociales
peut s’agir de la
↘ Cotisations sociales
↗ Impôts.
variation de la
↘ Impôts.
productivité ou de la
variation des coûts de production (variation des salaires, des impôts, du prix des matières premières).
Choc de la demande négatif
↘ consommation finale
↘ investissements
↘ exportations
Choc de la demande positif
↗ consommation finale
↗ investissements
↗ exportations.
Choc de demande : une composante de la
demande globale adressée au producteur se
modifie. Il peut s’agir de la consommation finale,
des investissements ou des exportations.
La crise de 1973 est déclenchée par le premier choc pétrolier qui entraine une augmentation du coût du
pétrole. Il s’agit d’un choc d’offre. La crise de 1929 est un choc de demande.
La crise de 2008 est du a un choc de demande négatif du fait de crise des subprimes, les banques prêtent
moins aux agents économiques ce qui ralenties la consommation des ménages et l’investissement des
entreprises.
B. LE ROLE DU CREDIT.
Document 9 :
Le rôle du crédit dans l'instabilité de la croissance
Le cycle du crédit contribue à expliquer le caractère endogène de l’instabilité de la croissance.
En période
d’expansion économique, surtout si la situation économique est saine (faible taux d’intérêt, faible inflation),
le « paradoxe de la tranquillité » (H. Minsky) joue : les agents s’endettent, financent des investissements ou
une consommation à crédit, ce qui dynamise la demande et renforce la croissance donc l’optimisme général.
Cependant, le taux d’endettement des agents augmente, des crédits sont accordés à des agents moins
solvables, des comportements spéculatifs se développent, des bulles peuvent se former sur les prix de
certains actifs. En fixant des taux d’intérêt trop bas en période d’expansion, les banques centrales peuvent
amplifier ces comportements, tout comme les banques commerciales lorsqu’elles prêtent à des agents
économiques ayant des projets trop risqués.
Ces excès peuvent conduire à une crise financière et plonger
l’économie réelle dans la crise par la conjonction des effets richesse négatifs sur les ménages, de la
destruction des capitaux propres des entreprises et des banques, du climat de pessimisme qui s’installe et qui
peut entraîner l’effondrement de la demande globale, de l’offre et de la demande de crédit. C’est ainsi que la
dette conduit au « boom économique » et que celui-ci conduit à la crise lorsqu’un événement provoque le
retournement des anticipations et la contraction de l’offre de crédit des banques. Les mécanismes qui avaient
accéléré la croissance jouent alors dans le sens d’une amplification de la récession, voire de la dépression.
Les krachs boursiers peuvent ainsi s’accompagner de crises bancaires qui entravent le financement des
activités productives (cycle du crédit).
Eduscol, Document d’accompagnement du programme de Terminale ES, 2012.
C’est la croissance elle-même qui va provoquer une crise.
On parle de « caractère endogène de l’instabilité de la croissance », car c’est la croissance elle-même qui va
conduire à la crise.
Les facilités de crédits signifient que les banques prêtent d’avantage aux agents économiques. Ainsi les
agents économiques pourront consommer et investir d’avantage, ce qui est favorable à la croissance.
La crise et la dépression viennent paradoxalement de la prospérité. Cette prospérité conduit a une baisse des
taux d’intérêts et une période d’euphorie qui entraine des prises de risques excessive. Ceci provoque un
surinvestissement et une spéculation. L’ajustement est inévitable et débute par une crise financière.
L’augmentation du crédit a conduit au crack boursier en 1929 et l’éclatement de la bulle immobilière en
2008. Les banques se trouvent en difficultés et diminuent les prêts aux agents économiques. Ceci provoque
des faillites d’entreprises et le surendettement de certains ménages.
Ainsi, la crise de 2008 s’explique à la fois par un choc de demande négatif et le cycle du crédit.
Cycle du crédit : il s’agit de phase d’augmentation puis de baisse des crédits (emprunts) distribués dans
une économie.
CONCLUSION : analyse de l’Ecole de la régulation (France)
Selon l’Ecole de la de régulation, la croissance est stable si l’augmentation est compatible a l’augmentation
de la production.
↗ des revenus > ↗ de l’offre.
↗revenu <↗offre
↗ demande > ↗ offre  inflation
↗demande < ↗offre  déflation
La croissance suppose des biens de productivités et une croissance stable repose sur un partage équilibré de
ces gains de productivité. Entre d’une part les consommateurs
et les salariés et d’autre part les entreprises (offre). Ce partage
équilibré a caractérisé les trente glorieuses. On parle de
gains
compromis fordiste. (Hausse des salaires) des institutions
fortes permettaient se partage et notamment des syndicats
puissants.
Consommateurs
Salariés
Entreprises EBE
XIXème Liberalisme
1929 Keynes
1980 Néoliberalisme
Un nouveau modèle de croissance se met en place à partir de 1980. Il est inspiré des théories néolibérales et
affaiblit la situation des travailleurs. Pour maintenir leur pouvoirs d’achat, les ménages d’endette mais cet
endettement est dangereux car il repose sur des actifs dont les prix sont artificiellement élevés par la
spéculation.
III-
COMMENT LA POLITIQUE ECONOMIQUE MAJEUR PEUVENT-ELLES LUTTER
CONTRE L’INSTABILITE DE LA CROISSANCE.
A. RAPPEL SUR LES POLITIQUES ECONOMIQUES.
Politique économique : Ensemble des mesures prises par un gouvernement pour atteindre des objectifs
économiques. Si ces objectifs sont a cours terme, on parle de politique conjoncturelle. Si ils sont à long
terme, on parle de politique structurelle.
1. LES POLITIQUES CONJONCTURELLES
Politique conjoncturelle : ensemble de mesures prises par un gouvernement pour atteindre des objectifs
économiques à cours terme. Il existe deux types de politique conjoncturelle : politique budgétaire et
politiques monétaire.
a. LA POLITIQUE BUDGETAIRE
Politique budgétaire : Politique économique utilisant le budget de l’Etat pour atteindre des objectifs
économiques.
Recettes > dépenses = Excédents budgétaire
Recettes < dépenses = Déficit budgétaire
Recettes = dépenses = Equilibre
Budget de
l'Etat
Recettes
depenses
Budget de l’Etat : il s’agit de l’ensemble des recettes et des
dépenses d’un Etat.
Recette de l’Etat : il essentiellement des impôts. On
distingue les impôts directs (Impôt sur le revenu, ISF, impôt sur les sociétés) et les impôts indirects (TVA).
Pour les libéraux le budget de l’Etat doit être équilibré. Cependant, ceci conduit a des politiques procycliques.
Constatation : Choc de demande négatif  crise  ↘PIB  baisses des recettes = ↗ dépenses = définit
budgétaire.

| Recette de l’Etat ↘ (↘des recettes  ↘ l’impôts sur le revenu : ↘ de la consommation  ↘ TVA)
| Dépenses de l’Etat (↗ prestations chômages, ↗ RSA)
 Déficit budgétaire.
Avec l’application d’une politique libérale de retour a l’équilibre budgétaire, les conséquences vont être les
suivantes :
Politique libérale de
retour à l’équilibre
budgétaire
Politique
⇒ Hausse des recettes des impôts (avec baisse de dépenses)
Conséquences
⇒↘ revenus disponibles ⇒↘ de la demande ⇒↘PIB +forte.
Politique pro-cyclique : elle amplifie les fluctuations de l’économie : si il y a une dépression, elle sera
encore plus forte, si il y a de la croissance, elle sera encore plus forte.
Pour les économistes classiques, la politique budgétaire n’existe pas, le budget de l’Etat doit être équilibré.
Pour Keynes (1883-1946 UK), le budget est un instrument de politique économique. Dans une économie en
récession/dépression, suite a un choc négatif de demande, l’Etat peut engager une politique de relance
budgétaire, c’est à dire une baisse des impôts et une augmentation des dépenses pour stimuler la demande et
relancer la croissance.
Constatation : Choc de demande négatif  crise  ↘PIB  baisses des recettes = ↗ dépenses = définit
budgétaire.
Application d’une politique
↘ recettes
↗demande = ↗ PIB
de relance budgétaire.
↗ dépenses
Cette politique va engendrer un déficit budgétaire encore plus important mais ce déficit est temporaire et
l’endettement qui le provoque sera remboursé lorsque la crise sera terminée.
Politique contra-cyclique : elle diminue l’amplitude des fluctuations de l’économie.
b. LA POLITIQUE MONETAIRE
 métallique (pièce)
10% de la masse monétaire.
Monnaie  Fiduciaire (billets)
 scripturale (écrite dans les comptes bancaires) 90% de la monnaie
Emprunt  création de monnaie scripturale
Remboursement  Destruction de la monnaie scripturale.
Politique monétaire : Elle consiste a ajuster la masse monétaire à l’évolution de l’activité économique.
L’objectif est d’éviter l’inflation (↗masse monétaire > ↗ activité économique) et la déflation (↗masse
monétaire < ↗ activité économique). Le principal instrument d’une politique monétaire est la variation du
taux d’intérêt.
RELANCE ↘ taux d’intérêt  ↗ emprunts  remboursement d’emprunts < nouveaux emprunts  hausse
de la masse monétaire.
RIGUEUR : ↗ Taux d’intérêt  ↘ emprunts  remboursement d’emprunts > nouveaux emprunts 
baisse de la masse monétaire.
Une politique monétaire de rigueur correspond à une hausse des taux d’intérêts.
Une politique monétaire de relance correspond à une baisse des taux d’intérêts.
La combinaison d’une politique monétaire et budgétaire s’appelle une « Policy mix ».
POLITIQUE DE RIGUEUR OU AUSTERITÉ
Politique de
rigueur
politique
budgêtaire de
rigueur
↗ recette
↘ dépenses
politique monétaire
de rigueur
↗ taux d'interet
Evitez ou lutter contre l’inflation
POLITIQUE DE RELANCE
Politique de relance
politique budgétaire
de relance
↘ recettes ↗dépenses
politique monétaire
de relance
↘taux d'interet
Stimuler la croissance (éviter la déflation)
2. LES POLITIQUES STRUCTURELLES
Les politiques structurelles définissent le niveau d’intervention de l’Etat dans l’Economie, par :
 Les nationalisations ou la privatisation.
 La réglementation (SMIC) ou la dérèglementation.
 L’importance de la protection sociale.
 Le Champ d’intervention des services publics.
B. ETUDE DE L’ECART ENTRE LA CROISSANCE POTENTIELLE ET LA CROISSANCE
EFFECTIVE.
Pour mesurer la croissance d’un pays, on utilise le concept de croissance potentielle, qui peut être assimilé, malgré les
redoutables problèmes techniques que cela pose, à la croissance tendancielle, qui est un simple lissage sur une longue
période de la croissance économique. Au cours de la première décennie du XXIème siècle (2001-2010), la croissance
moyenne de l’économie française a ainsi été de 1,25%, ce qui est remarquablement faible. Des chiffres voisins
peuvent être observés pour la plupart des pays européens. A quoi tient ce faible taux ? Grâce à l’utilisation d’une
fonction de production et à la notion de croissance potentielle, on peut déterminer les effets respectifs de la
productivité du travail et du capital, et du progrès technique. On notera la baisse continue du taux de croissance
potentielle au long de la décennie, avec une relative stabilité de la productivité du travail et du capital, et du progrès
technique. Ces calculs constituent avant tout, des ordres de grandeur indicatifs, utiles pour la conduite de la politique
économique. Une croissance potentielle inférieure à 1% ne signifie pas que la zone euro ne peut croître plus vite, mais
signale seulement que l’économie de la zone peut simplement rapidement buter sur des limites physiques, qui risquent
de dégénérer en inflation si l’on cherche à relancer l’économie par la demande, c’est-à-dire en utilisant les leviers
budgétaire et monétaire. Seule une politique de l’offre –la mise en œuvre de plus de facteurs de production, ou le
renforcement de l’efficacité de ces facteurs ou de leur combinaison, ce qui passe par des mesures de libération de la
croissance, permettrait d’améliorer la situation. Ce concept permet aussi de rappeler que l’objectif d’une politique
économique de long terme est non pas de maximiser la croissance à tout prix, mais de permettre à une économie de
mobiliser de la façon la plus efficace ses ressources. Il y a ici deux enjeux dont il faut tenir compte. D’une part la
croissance est indispensable pour absorber la croissance annuelle de la population (il faut donc que les autres facteurs
accompagnent le travail : plus d’investissements, plus de R&D, donc plus d’éducation, permettent de développer
l’emploi). D’autre part, la croissance dégrade l’environnement et il faut arbitrer entre chômage et pollution. Pour
autant, une croissance de long terme aussi faible que celle observée en Europe (et en particulier en France) a aussi des
conséquences : elle implique de faibles rémunérations pour les facteurs de production (gains de pouvoir d’achat très
réduits) et de faibles ressources pour les services publics (impossibilité de financer un système de protection sociale
très généreux). Pourquoi la croissance potentielle européenne est-elle donc si faible et comment la relever ?
Le concept de croissance potentielle permet de guider la politique économique conjoncturelle en observant
l’écart entre le taux de croissance effective et le taux de croissance potentielle.
Croissance effective > croissance potentielle  Risque d’inflation
 Politique de rigueur (schéma)
Politique
Conjoncturelle. Croissance effective < croissance potentielle  Risque de chômage
 Politique de relance.
Remarque : si un pays a un taux de croissance potentielle trop faible, ceci relève d’une politique structurelle.
C. QUELLES REPONSES AUX CRISES
1. LA CRISE DE 1929.
L’application des principes du libéralisme économique lors de la crise de 1929, a conduit a des politiques
pro-cycliques qui ont aggravé l’ampleur de la crise. Le redressement économique a été amorcé aux US en
1933 par Roosevelt avec la politique du New Deal. Cette politique s’inspire des travaux de l’Economiste
anglais John Menard Keynes. Ce dernier s’oppose a la théorie libérale, en montrant que le caractère
autorégulateur du marché ne permet pas d’éviter les crises économiques. Une intervention de l’Etat est
nécessaire.
Face à la crise de 1929 qui est du a un choc de demande, il faut appliquer une politique de relance.
2. LA CRISE DE 1973
Les politiques keynésiennes ont été inefficaces lors de la crise de 1973. La hausse du prix du pétrole est un
choc d’offre négatif. La politique économique visant à stimuler la demande était donc inadaptée et a conduit
a une forte inflation.
D’autre part, les politiques keynésiennes buttent la contrainte extérieure, par exemple la France en 1981 a
appliquée une politique de relance, or l’augmentation de la demande a profité surtout aux biens et services
venant de l’étranger. Ceci a dégradée la balance commerciale de la France.
Désinflation : Il s’agit d’une baisse de l’inflation (et non pas des prix), c’est à dire un ralentissement de la
hausse des prix.
Compétitivité : Capacité d’une entreprise à préserver ou à gagner des parts de marché.
Désinflation Compétitive : Si les prix augmentent moins vite dans un pays que chez ses voisins, les
entreprises de ce pays pourront vendre moins cher et gagner des parts de marché.
POLITIQUE NEOLIBERALE :
Les années 1980 marquent un retournement complet dans les politiques économiques menées pendant les 30
glorieuses. Trente glorieuses = keynésianisme ; Années 1980 = néolibéralisme.
 Une politique conjoncturelle de rigueur avec une hausse des taux d’intérêts (politique monétaire) et une
hausse des impôts et une baisse des dépenses publiques.
 Indexation des salaires sur l’inflation (les salaires augmentent proportionnellement à l’augmentation
des prix) [inflation 10% ; salaire augmente de 10%] est abandonnée. Cette indexation des salaires sur les
prix créée une spirale inflationniste.
Cette indexation des salaires sur les prix provoquait une augmentation des salaires plus forts que les gains de
productivité, ce qui détériorait les marges (bénéfices) des entreprises françaises, provoquaient de l’inflation
et remettaient en cause leur compétitivité.
Gains de
productivité
(100)
Consommateur
Salaire (120)
Entreprise
(bénéfice)
100-120 = -20
donc
 Des politiques structurelles libérales (détermine le dégrée de l’intervention de l’Etat dans l’Economie)
sont appliquées avec des privatisations (Renault, BNP Paris Bas), des baisses des services publiques, baisse
de la protection sociale et la déréglementation (moins de règles de marché : le SMIC).
Les objectifs recherchés ont été atteints : la désinflation a été rapide et durable (les prix ont arrêter
d’augmenter rapidement) et la balance commerciale (exportation – importation) devient excédentaire a partir
de 1992.
Cependant, la croissance est restée assez faible (molle) et surtout, le chômage n’a pas cessé d’augmenté
jusqu'en 1997.
3. LA CRISE DE 2008.
La crise de 2008 est dû a un choc de demande (croissance effective < croissance potentielle). Il faut donc
adopter une politique conjoncturelle de relance.
Document : 1973 – 2008 des réponses différentes.
1973 – 2008 des réponses différentes.
Lorsque la croissance de la demande globale ralentit, voire devient négative, l’écart entre la croissance
effective et la croissance potentielle se creuse. Les politiques conjoncturelles peuvent soutenir la croissance
effective. Elles consistent en une politique budgétaire de relance par une hausse du déficit de l’Etat et une
politique monétaire de soutien à l’investissement et au système bancaire par la baisse du taux d’intérêt et/ou
l’injection de liquidités. Ainsi, à l’occasion de la crise de 2008, les banques centrales américaine et
européenne – la Fed et la BCE - ont abaissé très rapidement leurs taux d’intérêt directeurs et ont fourni la
liquidité demandée par le marché. Les Etats ont laissé se creuser les déficits publics et ont en général mis en
œuvre des plans de relance.
Inversement, en cas de croissance économique effective trop forte par rapport au potentiel de croissance de
l’économie d’un pays, une politique de freinage de la demande globale par un excédent budgétaire de l’Etat
et par une hausse des taux d’intérêt de la banque centrale doit permettre de réduire les tensions risquant de
déboucher sur une inflation trop rapide : c’est une politique de désinflation, c’est-à-dire de ralentissement de
l’inflation. Ainsi, le début des années 1980 a été marqué dans de nombreux pays développés par des
politiques budgétaire et/ou monétaire désinflationnistes.
Pour éviter la même spirale dépressive qu’en 1929, les Etats ont mené d’importantes politiques de relance
(c’est au sein du G20 que cela a été inventé).
Les politiques de relance budgétaires ont aggravé les déficits publics et on engendré une augmentation de
l’endettement publique.
Année
1
2
3
4
Solde budgétaire
Excédent
Déficit
100
250
300
200
-
Emprunt
Remboursement
Dette publique
100
250
300
-
200
100
350
650
450
Endettement publique : cumule des déficits budgétaire (sur un an) des années précédentes.
Pour financer des déficits publics, les Etats ont empruntés sur les marchés financiers et la dette publique de
certains Etats a explosé. On parle de la crise des dettes souveraines (dette des Etats). L’augmentation de
l’endettement publique a remit en cause la solvabilité de certains pays et les marchés financiers n’acceptent
plus de leurs prêter qu’avec des taux d’intérêts très élevés. Ceci remet en cause la capacité de ces pays a se
refinancer.
Par exemple, aujourd’hui en France, le paiement des intérêts de la dette publique représente environ 13% du
budget si les marchés financiers doutent de la solvabilité de la France, les taux d’intérêts pourraient doublé
ou triplé, ce qui causerait de très graves difficultés.
Les pays développés et notamment d’Europe, cherchent a réduire leur déficit publique en menant des
politiques de rigueur /austérité (appliqué après une politique de relance), afin de réduire progressivement
l’endettement publique.
CONTRE LA POLITIQUE DE RIGUEUR : Le pacte budgétaire européen a instaurée « la règle d’or » c’est
à dire l’absence de déficit budgétaire sur le long terme pour les pays de la zone euro. Ces politiques de
rigueur risques de freiner la demande et de provoquer une récession voir une dépression. Dans ce cas,
malgré la politique de rigueur, les recettes des Etats risquent de baisser et le déficit budgétaire continuera.
Année
1
2
PIB
Taux de P.O
Recette de l’Etat
1000
40%
400
700
50%
350
l’application d’une le pays applique
Malgré ↗taux de
politique de rigueur une politique de
P.O, ↘recettes
entraine une
rigueur : ↗impôts.
dépression.
Faut-il appliquer une politique de rigueur ? Oui mais une politique modérée.
Dépenses
publiques
500
500
…
Déficit
100
150
↗déficit
budgétaire
Finalement, les gouvernements se trouvent devant un problème :
 Soit ils maintiennent une politique de relance, mais ceci provoquera des déficits budgétaires, une
augmentation de l’endettement publique et une aggravation de la crise des dettes souveraines. (↗des taux
d’intérêts, risques de faillites)
 Soit adopter une politique de rigueur pour diminuer les déficits budgétaires puis réduire l’endettement.
Mais ceci risque d’aboutir aux résultats inverses (tableaux)
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