Cependant, il est possible que les variations rapides de la glycémie soient plus nocives qu'une hyperglycémie
stable. Cette constatation permet d'expliquer l'apparition de neuropathie douloureuse lors de la mise en route d'un
traitement insulinique et lors de l'amélioration rapide de la glycémie.
2-1-2. Examens paracliniques
Le diagnostic de polynévrite diabétique s'appuie principalement sur l'examen clinique en tenant compte du
contexte:
• présence d'un diabète ancien supérieur à 5 ans
• signes fonctionnels et physiques corrélés au diagnostic de polynévrite diabétique.
L'électromyographie si elle est réalisée confirme la présence d'une atteinte neurogène périphérique, avec
diminution précoce des vitesses de conduction sensitives et motrices et présence d'une axonopathie
démyélinisante. L'électromyographie ne doit pas être systématique, en revanche, elle est indiquée dans certaines
situations pour faire le diagnostic différentiel avec une autre étiologie de polynévrite ou une autre atteinte
neurologique lorsque le tableau clinique n'est pas complet ou discordant.
2-1-3. Traitement de la polynévrite
Les moyens thérapeutiques sont limités, ils ont pour objectifs :
• L'amélioration de l'équilibre glycémique par l'intensification du traitement anti-diabétique : insulinothérapie
conventionnelle ou intensive par pompe.
• La vitaminothérapie B1, B6, B12 par voie parentérale et orale, longtemps utilisée, est considérée actuellement
comme facultative et peu efficace.
- L’élément essentiel du traitement est la prise en charge de la douleur chronique neuropathique. De nombreux
médicaments antalgiques neurogènes sont disponibles dans cette indication. Ces médicaments sont issus de
plusieurs familles : antidépresseurs (tricycliques : LAROXYL*, sérotoninergiques-noradrénergiques ou IRSNA :
EFFEXOR*, CYMBALTA*, neuroleptiques (RIVOTRIL*, NEURONTIN*, LYRICA*). Tous ces traitements
ont des effets indésirables notoires et doivent être débutés à faible dose (en particulier chez l’insuffisant rénal)
puis adaptés de façon très progressive en fonction de la réponse clinique.
2-2)
M
ONO ET MULTINEVRITES
Leur diagnostic doit entraîner la recherche systématique d'un diabète lorsqu'il n'est pas connu.
2-2-1. Atteinte des membres inférieurs
La cruralgie :
Elle est marquée par une apparition rapide de douleurs souvent comparées à des brûlures sur la face antérieure de
la cuisse ou parfois sur la face antéro externe de la jambe. Ces douleurs sont à recrudescence nocturne,
insomniantes avec altération trompeuse de l'état général. Elle s'associe à une hypoesthésie dans le territoire
correspondant avec amyotrophie quadricipitale et déficit généralement modéré. L’atteinte crurale peut prendre
également une forme plus déficitaire appelée : syndrome de l'amyotrophie proximale des membres inférieurs. Ce
syndrome est caractérisé par un déficit moteur le plus souvent asymétrique avec amyotrophie quadricipitale
entraînant le plus souvent une gêne à la marche et principalement lors de la montée des escaliers.
2-2-2. Atteinte des membres supérieurs
L'atteinte est beaucoup plus rare et touche particulièrement les nerfs à fort contingent de fibres sensitives comme
le médian et le cubital.
Le syndrome du canal carpien :
C'est une complication neurologique classique du diabète, son mécanisme est lié surtout à la compression du nerf
médian au niveau du canal carpien. Il n'a pas de particularité clinique dans le cadre du diabète.
2-2-3. Atteinte des nerfs crâniens
L'atteinte des nerfs occulomoteurs est classique. Les nerfs les plus touchés sont le nerf oculaire commun (III) et
externe (VI) responsable d'une diplopie le plus souvent transitoire, l'atteinte du pathétique étant plus rarement
identifiée.
L'évolution des paralysies occulomotrices est favorable en quelques semaines ou mois, mais la récidive du même
côté ou du côté opposé est possible.