Insufsance cardiaque 231
systolique et télédiastolique du ventricule gauche mesurées sur une coupe petit
axe passant par les piliers de la valve mitrale. Même si cette méthode peut être
réalisée à partir d’une voie parasternale gauche ou sous-xiphoïdienne en mode
transthoracique, elle est surtout utilisée en échographie transœsophagienne par
une coupe transgastrique, essentiellement dans le contexte de l’anesthésie [5].
L’inconvénient majeur de cette méthode est de négliger la contractilité
ventriculaire qui se produit dans des segments non étudiés (de façon plus basale
ou apicale qu’au niveau des piliers mitraux ou de façon antéro-postérieure). Cet
inconvénient est notable en cas de troubles de cinétiques segmentaires en cas
de cardiopathie ischémique.
1.2.5. fraction De raccourcissement Des Diamètres
Avec cette méthode, la fonction systolique est estimée par la fraction de rac-
courcissement entre les diamètres télédiastolique et télésystolique de ventricule
gauche mesurés sur une coupe bidimensionnelle du ventricule gauche en coupe
parasternale grand axe étudiée en mode temps mouvement. L’extrapolation de
cet indice de contractilité à l’ensemble de la cavité ventriculaire ne peut s’envi-
sager raisonnablement qu’en cas de contractilité ventriculaire homogène. Cet
indice est donc peu able en cas de cardiopathie ischémique [2].
1.2.6. estimation visuelle De la fevg
La mesure précise de la FEVG est parfois utile en cardiologie, lorsqu’il s’agit
par exemple de suivre un patient sur plusieurs années, mais elle l’est souvent
moins dans le domaine de l’anesthésie et de la réanimation. Dans ces cas, une
estimation semi-quantitative de la FEVG (« très abaissée », «modérément altérée
», «normale »), est souvent sufsante pour guider le diagnostic hémodynamique
et le traitement.
De ce point de vue, il a été démontré par plusieurs études que l’estimation
visuelle de la FEVG donnait des valeurs très proches de celles obtenues par
une mesure précise du paramètre [6]. Ainsi, l’estimation de la FEVG est rendue
accessible à la majorité des réanimateurs et des anesthésistes, même ceux qui ne
sont que modérément expérimentés dans la technique échocardiographique [7].
1.3. LIMITES DE LA MESURE ET LIMITES D’INTERPRÉTATION
Une première limite à la mesure de la FEVG est liée à la mauvaise dénition
des contours endocardiques, plus fréquente chez les patients de réanimation
que les patients de cardiologie, même si l’amélioration technique des appareils
échographiques a permis d’en limiter la fréquence. Une deuxième limite tient,
comme nous l’avons vu, à l’existence de troubles de la cinétique segmentaire
du ventricule gauche qui rend imprécises les mesures géométriques de la FEVG.
Dans ces cas, il est fortement conseillé d’utiliser la méthode de réduction des
volumes par la méthode de Simpson biplan.
Une limite d’interprétation essentielle de la FEVG tient au fait que cet indice
n’est pas un reet pur de la contractilité ventriculaire gauche et dépend des
conditions de précharge et de postcharge ventriculaire [8], comme l’illustre la
Figure1. A titre d’exemple, la FEVG peut être normale chez un patient dont la
pression télésystolique du ventricule gauche (c‘est-à-dire la pression artérielle
systolique) est abaissée, mais devenir basse lorsque la pression artérielle sys-
tolique est restaurée. Cette limite d’interprétation doit toujours être gardée à