Traumatologie 231
patient pour le transport et la décision d’orientation du patient. Il doit être le plus
court possible afin de ne pas retarder le traitement définitif des lésions. Le temps
optimal de médicalisation sur les lieux ne peut pas être déterminé, il dépend
des thérapeutiques entreprises, des conditions d’intervention et d’évacuation
des blessés. Un temps de médicalisation sur les lieux de 30 minutes semble
être un objectif à ne pas dépasser. Chaque procédure pré-hospitalière doit être
discutée en fonction du bénéfice/risque pour le patient. Dans les cas de trauma
pénétrants ou de choc hémorragiques, le concept de « Play and Run » doit être
privilégié afin de diminuer la mortalité [24]. Le deuxième délai pré-hospitalier
intéressant à considérer est le temps de réponse médicalisé. Il correspond
au délai entre l’appel des secours et l’arrivée de l’équipe médicale. Il varie en
fonction des zones d’intervention des équipes médicales : urbaine ou rurale.
Pour apprécier ce délai avec plus de précision, il convient de calculer le délai
entre l’arrivée des premiers secours et l’arrivée de l’équipe médicale. Ce temps
correspond au temps mis par le centre de régulation pour le déclenchement d’une
équipe médicalisé. Mis en parallèle avec la distance pour arriver sur les lieux, il
permet d’apprécier l’efficacité des centres de régulation pour la détection des
traumatismes graves et le déclenchement des équipes médicales.
Au niveau hospitalier, le délai d’arrivée au scanner permet d’apprécier à la fois
le temps de conditionnement initial au déchocage et l’organisation du centre de
traumatologie au niveau dans la réalisation du bilan d’imagerie. Un délai d’arrivée
au scanner de 30 minutes doit être respecté afin de détecter le plus rapidement
possible les lésions hémorragiques. Le taux de réalisation de scanner corps entier
est un autre indicateur important au niveau hospitalier. Le scanner corps entier
permet de réduire le risque de mortalité des traumatisés graves de 25 % [25]. Le
taux de réalisation de doppler transcrânien pour les traumatisés graves, de FAST
écho pour les traumatisés avec signes de saignement sont d’autres indicateurs
intéressants pour la pratique.
Le suivi du parcours du patient notamment en ce qui concerne le nombre de
déchocages effectués, d’interventions chirurgicales, de procédures de radiologie
interventionnelle et d’hospitalisations en réanimation permet d’évaluer l’expé-
rience des différentes équipes du centre de traumatologie. Mis avec parallèle
avec le nombre de praticiens réalisant ces prises en charges, nous avons un
indicateur utile concernant la certification des pratiques à risque d’un établisse-
ment. Un nombre minimum de 300 admission de trauma grave, pour un centre
de traumatologie de référence semble un seuil acceptable pour permettre une
pratique et une expérience satisfaisante des équipes hospitalières [26].
2.2. IDENTIFICATION DE CAS DE DYSFONCTIONNEMENT ET REVUES
MORBI-MORTALITÉ
Les revues de morbi-mortalité contribuent à l’amélioration de la qualité des
soins en identifiant les cas de dysfonctionnement et en mettant en place des
actions correctrices. Elles sont classiquement réalisées au sein d’un même
établissement, mais peuvent être instaurées à un niveau régional afin d’évaluer
les filières mises en place dans un « trauma system ». Quel que soit le niveau,
les registres de traumatologie permettent d’identifier les cas nécessitant une
revue par simple requête des bases de données. Notamment, il convient de
sélectionner les patients décédés, ceux ayant bénéficié de plusieurs transferts
interhospitaliers, et ceux n’ayant pas suivi la filière adaptée (neuro traumatologie