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A. Une politique monétaire orientée vers la stabilité des prix
Le traité confie la responsabilité de la détermination et de la conduite de la
politique monétaire à la Banque centrale européenne et lui assigne un objectif : la
stabilité des prix. De plus, il pose les conditions indispensables à son
indépendance : les membres de son directoire auront un mandat de longue durée
– huit ans - non renouvelable, et ils ne pourront accepter d’instructions ni de la
part des gouvernements, ni des autres institutions européennes. Cette
indépendance est primordiale : elle assure la crédibilité de la politique monétaire
et contribue ainsi, en rassurant les opérateurs économiques, à garantir des taux
d’intérêt durablement bas, favorables à l’investissement, à la croissance et à
l’emploi.
La convergence des économies suppose un alignement des taux d’intérêt vers le
bas, c’est à dire, vers le niveau des Etats les plus performants. La forte attractivité
internationale de l’euro, due, entre autres, à l’amélioration de la situation
économique et financière de l’Europe, et à la grande qualité des règles de gestion
de la zone euro, devraient permettre à la Banque centrale européenne de garantir
durablement des taux d’intérêt bas, ce qui consolidera la reprise économique et
exercera un impact positif sur la création d’emplois. La décision appartiendra à la
BCE. Il est clair que les taux directeurs diminuent quand les Banques centrales le
peuvent et stagnent ou s’élèvent quand elles le doivent. Les conditions de la
politique monétaire sont largement déterminées par la qualité de la politique
économique, et notamment budgétaire. Une politique de saine gestion des
finances publiques facilite l’assouplissement de la politique monétaire. Les
autorités monétaires ne peuvent pas, en revanche, se substituer aux autorités
politiques et faire le travail à leur place.
B. La poursuite d’une politique de consolidation budgétaire
Les déficits publics ont diminué, en moyenne européenne, de 6,1% du PIB en
1993, à 2,4% en 1997. Cette réduction spectaculaire a été obtenue, dans la
plupart des Etats membres, grâce à une politique volontariste de réduction des
dépenses publiques, passées de 52,4% du PIB en 1993, à 48,7% en 1997. Cet
effort de consolidation budgétaire a déjà des conséquences positives : l’activité
économique a cru de 2,6% en 1997, contre 1,8% en 1996. La croissance devrait
atteindre 2,8% cette année et s’accélérer en 1999. Les clignotants sont au vert :
les investissements repartent, les exportations sont soutenues, la consommation
redémarre. L’Europe devrait créer 2,5 millions d’emplois d’ici à la fin de 1999. Ces
chiffres prouvent définitivement que la réduction des déficits publics n’est pas
facteur de chômage mais, au contraire, un préalable nécessaire à la création
d’emplois.
Le pacte de stabilité et de croissance assigne comme objectif un retour à moyen
terme à l’équilibre des finances publiques, voire à un léger surplus. Il contient des
mécanismes pour prévenir, corriger et le cas échéant, sanctionner, les déficits
excessifs. Ce retour à l’équilibre des finances publiques libérera quelques 145
milliards d’euros par an - aujourd’hui accaparés par le financement des déficits -
au profit de l’investissement. L’effort d’assainissement doit donc être poursuivi. Sa
réalisation est facilitée par la reprise de la croissance, qui génère de nouvelles
rentrées fiscales. Mais cette embellie conjoncturelle ne nous dispense pas de
poursuivre les efforts.