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(1850). Un grand voyage en Italie, en France, en Angleterre (1829-1832)
affine sa culture, et lui laisse des souvenirs pittoresques dont il emplit ses
cartons (il dessine et peint à merveille), et qui jalonneront son œuvre :
la Symphonie Ecossaise (1829-1842), la Symphonie Italienne (1833),
l’Ouverture des « Grottes de Fingal » reflètent son goût pour la nature
sauvage. L’Angleterre lui fait l’accueil le plus flatteur, le considère comme
l’héritier de Haendel, de Haydn et de Weber. Mais il échoue à Düsseldorf
où il est directeur musical (1833-1835). C’est en Saxe, à Leipzig (la ville de
Bach !), qu’il passe les meilleures années de sa vie, à la tête des Concerts
du Gewandhaus (1835-1847). Excellent pianiste, altiste, organiste et chef
d’orchestre, il défend Bach, dont il est « le prophète » selon Berlioz,
Beethoven et Mozart. Fort généreux et dévoué, il y reçoit Berlioz (1843),
crée les deux premières Symphonies de Schumann, et ouvre un
Conservatoire pour encourager les jeunes talents moins favorisés que
lui par la fortune. Surmené par ses activités multiples, il se partage entre
Londres, Leipzig et Berlin où, depuis 1840, le roi de Prusse Frédéric-
Guillaume IV l’a attiré ; il donne à Potsdam ses musiques de scène pour
Antigone (1841) et le Songe d’une nuit d’été (1843). En mai 1847 la disparition
brutale de Fanny, sa sœur bien-aimée et son double musical, le foudroie.
Il laisse un opéra (Loreley) et un oratorio (Christus) inachevés.
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BEETHOVEN VAN BEETHOVEN
Sonate n°4
Cette « Sonate pour piano solo en mi bémol majeur » fut composée en 1796,
et publiée en 1797 à Vienne chez Artaria. Dédiée à la comtesse Babette de
Keglevics, elle fut qualifiée de « grande » par Beethoven : ce qui fait
supposer l’importance que lui accorda le musicien, non seulement en tant
que publication séparée, mais de par sa durée (c’est la plus longue des
trente-deux Sonates après la sonate op. 106 « Hammerklavier », - presque
une demi-heure). Mais « grande », également, par la richesse du matériau
thématique, par son élan soutenu, et par l’extension de la forme sonate
traditionnelle qu’elle représente : c’est avec cet Opus 7 que s’inaugure une
sorte de cycle « symphonique » dans lequel le piano semble s’attribuer
divers timbres d’orchestre, - un des caractères distinctifs de la future
Sonate Beethovénienne
— Entracte —