1 Cours moteurs alternatifs I Principe de fonctionnement Nous nous limiterons à l'étude du moteur 4 temps, le plus utilisé aujourd’hui. On appelle "temps" un demi-tour de vilebrequin. Chaque temps correspond à une phase particulière d'une période du moteur appelée "cycle", au sens mécanique du terme, qui est l’ensemble des opérations séparant deux passages à un état identique du moteur. I-1 Schéma de principe du « cycle 4 temps » Le cycle complet dure ici 2 tours = 4 demi-tours=> cycle à 4 temps I-2 Diagramme de distribution et d'allumage type 4 temps Ce diagramme permet la représentation simple des angles caractéristiques du moteur, et la durée des différentes phases du « cycle ». Exemple : Pour le moteur Robin DY23D : L’avance à l’ouverture de l’admission AOA=16° L’avance à l’ouverture de l’échappement AOE= 54° Le retard à la fermeture de l’échappement RFE= 14° Le retard à la fermeture de l’admission RFA= 54° L’avance à l’injection AI=23° I-3 Diagramme de Watt C'est le diagramme le plus courant et le plus aisé à obtenir sur l'évolution des gaz à l'intérieur d’un moteur alternatif en fonctionnement. Il est obtenu grâce à un indicateur de Watt constitué d'un capteur de pression de la chambre et d'un capteur de position du piston (calculé en général d’après la lecture de l'angle du vilebrequin). Il donne des renseignements précieux sur le comportement du moteur (réglage de distribution, allumage, combustion …). L'aire intérieure du diagramme représente l'opposé du travail indiqué Christian Guilié septembre 2006 2 comme nous l’avons vu en rappel de thermodynamique. Le diagramme représenté ci-dessus est un diagramme de moteur 4temps à allumage commandé. II Mesures au banc Le banc d'essai moteur est l'outil indispensable du motoriste. Il sert à déterminer les caractéristiques, les qualités et les défauts des moteurs prototypes, mais aussi à effectuer des essais de longévité, à tester ou à roder les moteurs en sortie de production. Pour ce qui concerne les prototypes, il permet de définir les améliorations à apporter et de quantifier les effets des modifications apportées. II-1 description d’un banc d’essai de moteur Le frein est la pièce maîtresse du banc moteur. Il simule la charge appliquée par le récepteur. II-2 courbes caractéristiques On peut, grâce à un banc, obtenir les courbes caractéristiques qui intéressent en premier lieu l'utilisateur du moteur et sont données sur la revue technique. La représentation standard est celle donnée ci-contre: Christian Guilié septembre 2006 3 II-3 Différents types de freins Il existe essentiellement deux types de frein actuellement: - Les freins hydrauliques - Les freins électriques Les freins électriques sont principalement des freins à courant de Foucault, genre "ralentisseurs TELMA" comme celui de la figure ci-contre, mais il existe aussi des moteurs à courant continu qui présentent l’avantage de pouvoir démarrer le moteur ou de l’entraîner pour obtenir les pertes mécaniques du moteur. Ils présentent l'avantage de pouvoir être asservis, mais sont beaucoup plus chers (surtout lorsqu'ils sont asservis à cause du coût de l'électronique de puissance). Les freins hydrauliques quant à eux sont rustiques, sûrs, très stables (surtout les freins à vanne ou diaphragme genre Froude). Par contre ils sont difficiles à asservir surtout si l'on cherche à obtenir des variations brutales de régime (simulation d'accélération, cycles routiers …). III Dispositifs auxiliaires des moteurs alternatifs Aujourd’hui la diversité des moteurs réside surtout dans les dispositifs auxiliaires et non plus dans l’architecture mécanique du moteur. Les deux principaux types sont les moteurs Diesels et les moteurs à allumage commandé. Le cycle mécanique est toujours un « cycle 4 temps » mais l’alimentation en air et en carburant diffère totalement. Le remplissage en air est maximum et la La richesse est quasi-constante égale à 1 et la variation de puissance est obtenue par variation variation de puissance est obtenue par variation de la quantité de mélange introduite. de la quantité de carburant introduite par tour. η v ≈ 1 et 0,1 < R < 0,65 R ≈ 1 et 0,1 < η v < 1 Christian Guilié septembre 2006 4 Les moteurs à allumage commandé sont plus performants mais en général un peu plus gourmands que les moteurs diesels. Ceux-ci présentent l’avantage d’être moins difficiles sur la qualité du carburant mais surtout, ils bénéficient en Europe d’une fiscalité avantageuse (ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis où ils sont très rares). Les contraintes de pollution et la recherche de performances ont conduit à contrôler électroniquement l’injection et l’allumage. Nous reparlerons de ces techniques au paragraphe « combustion dans les moteurs ». La suralimentation est un dispositif très en vogue aujourd’hui. Elle est justifiée par la recherche de performance (augmentation du remplissage des moteurs diesels poussifs) mais aussi et surtout par la fiscalité automobile (plus faible cylindrée =>puissance fiscale plus faible). Plusieurs dispositifs existent: Atmosphérique η v max i ≈ 1 Compressé Turbocompressé Turbo-compound La turbine récupère Le compresseur La turbine récupère la toute la puissance consomme de la puissance nécessaire au disponible à puissance =>puissance compresseur l’échappement. Le accrue mais L’air d’admission peut système est réservé aux consommation accrue être refroidi par un très grosses unités « intercooler » IV Modélisation des moteurs alternatifs IV-1 Hypothèses Notre objectif, ici, est de calculer un rendement et un travail approchés dans le but d’estimer les pertes thermodynamiques, en fonction des paramètres moteur: - le taux de compression ρ - la chaleur de réaction qc Pour cela, nous allons remplacer le moteur réel par un moteur théorique qui aurait les mêmes caractéristiques géométriques, mais dans lequel les évolutions seraient sans pertes : - L'admission et l'échappement du moteur théorique s'effectuent sans pertes de charge. - La compression et la détente sont adiabatiques et réversibles. - On remplacera la combustion par un échange de chaleur isochore (combustion rapide) puis isobare (combustion lente). - D'autre part, le carburant est très dilué dans l'air donc les propriétés thermodynamiques des gaz frais et brûlés sont assez proches de celles de l'air (r=287J/kgK, γ= 1,3 à 1,4). En reprenant le schéma de principe du paragraphe I-1, nous pouvons dessiner phase par phase les évolutions dans un moteurs à 4 temps. Cela nous conduit au diagramme de Watt suivant : Christian Guilié septembre 2006 5 En traits plein, nous avons tracé le cycle théorique décrit plus haut et pointillés le cycle réel. Avec les hypothèses ci-dessus, les évolutions 5,6,7,1 ne fournissent pas de travail sur l'arbre. Elles sont ouvertes et adiabatiques. Nous négligerons la quantité des gaz brûlés résiduels au point 7. Durant la phase d’échappement, les gaz évoluent pour partie de manière isentropique (détente prolongée dans le moteur) et pour partie de manière irréversible au passage brutal de la soupape d’échappement (isenthalpe=>isotherme pour un GI). C’est ce que l’on a représenté sur les diagrammes de Clapeyron et entropique ci-dessous. L’étude de ces évolutions présente peu d’intérêt dans le cadre de ce cours. On a coutume de remplacer la phase réelle d’échappement par une évolution fictive 5-1 représentée en pointillés. A l’instar de l’échappement 5-6-7 quelle remplace, cette évolution isochore d’induit pas de travail. Le pseudo cycle 1-2-3-4-5-1 est appelé « cycle mixte » we,qe Instant i Instant i+1 Seules les évolutions 1,2,3,4,5 reçoivent ou fournissent chaleur et travail sur l'arbre. Pendant celles-ci, les gaz moteurs occupent un espace clos. On isole ces gaz et on obtient un système fermé. Le premier principe en système fermé s’écrit : wei ,i +1 + qei ,i +1 = u i +1 − u i IV-2 Calcul du travail et du rendement d’un cycle mixte On reprendra le cours de rappels de thermodynamique de 2ième année au chapitre « gaz parfaits » où le calcul de chaque évolution est explicité. - L’évolution 1,2 est une évolution adiabatique réversible donc qe=0, d’après le cours de thermodynamique et si l’on appelle ρ le taux de compression volumique: Christian Guilié septembre 2006 6 T2 v1 = T1 v 2 γ −1 = (ρ ) γ −1 , On a supposé que le gaz était idéal donc : u 2 − u1 = Cv(T2 − T1 ) et finalement : we12 = u2 − u1 = CvT1 ( T2 γ −1 − 1) = CvT1 ((ρ ) − 1) T1 - L’évolution 2,3 est une isochore, le premier principe s’écrit : qe23 = u 3 − u 2 p T On pose : qe23 = xqc et 3 = 3 = X p 2 T2 qc est la chaleur de combustion, et x la partie de cette chaleur dégagée sur l’isochore. On obtient alors : xqc = CvT 1 (ρ )γ − 1 ( X − 1) -L’évolution 3,4 est isobare qe34 = h4 − h3 On pose qe34 = (1 − x)qc le reste de la chaleur de combustion et v 4 T4 = =Y v3 T3 Donc finalement par le premier principe (voir rappels de thermo) : qe34 = (1 − x)qc = CpT1 X (ρ ) γ −1 (Y − 1) - L’évolution 4,5 est isentropique et le point 5 a le même volume que 1. Donc : Y T5 = T4 ρ Le premier principe s’écrit : γ −1 we45 = u 5 − u 4 = CvT4 ( et T4 = T1 XY (ρ ) γ −1 T5 γ −1 γ −1 − 1) = CvT1 XY ((Y ) − (ρ ) ) T4 - Travail et rendement : Le travail indiqué théorique du cycle mixte est la somme des travaux sur chaque évolution : with = we12 + we23 + we34 + we45 + we51 Le rendement théorique (thermodynamique ou thermique selon les publications) est : − with η th = qc { with = −CvT1 (ρ ) η th = 1 − γ −1 [X − 1 + γX (Y − 1)] + 1 − XY γ } XY γ − 1 (ρ )γ −1 [X − 1 + γX (Y − 1)] Christian Guilié septembre 2006 7 Ce résultat est difficilement exploitable manuellement. On préfère utiliser les résultats de deux cycles plus simples : le cycle de Beau de Rochas (la combustion est totalement isochore) et le cycle dit « Diesel » (la combustion est totalement isobare) même s’il ne modélise pas du tout le fonctionnement des moteurs diesel actuels IV-3 Beau de Rochas La combustion pendant ce "cycle" est totalement isochore (combustion instantanée). Nous obtenons comme expression du rendement thermodynamique, une expression très simple : η th = 1 − 1 ρ γ −1 Cette expression sert de référence pour les cycles des machines alternatives. Elle nous servira dans de nombreux TP et TD. Les températures atteintes au cours des cycles de ces machines sont très élevées. Le comportement des gaz est loin d’être idéal comme le montre le schéma cidessous. Pour en tenir compte, nous prendrons γ=1,3 au lieu de 1,4. IV-4 Rendement du cycle mixte Nous avons tracé ci-dessous le rendement des cycles Beau de Rochas Y=1 et Diesel X=1. Le cycle mixte a, bien entendu, un rendement compris entre ces deux extrêmes. Nous pouvons observer sur ces courbes que le rendement augmente dans tous les cas avec le taux de compression. Les motoristes sont bien sûr tentés de l'augmenter le plus possible. Au-delà des limitations purement mécaniques, nous verrons en cours de « combustion » que le phénomène de Christian Guilié septembre 2006 8 cliquetis limite très rapidement l’augmentation du taux de compression à des valeurs de l’ordre de 10 pour les moteurs à allumage commandé. Comparaison des cycles Beau de Rochas et Diesel à taux de compression constant: une deuxième constatation est que ce rendement est bien plus faible lorsque la combustion est isobare (cycle « Diesel ») que lorsque la combustion est isochore. (Yq est un paramètre du cycle Diesel). Et finalement, il diminue très rapidement avec γ. Cela implique qu’il est vain de chercher à augmenter la température finale par adiabatisation du moteur ou un autre artifice car non perdrons alors une grande partie de l’avantage par diminution de γ. V Amélioration des cycles pour moteurs alternatifs Le modèle précédent nous dit ce que l’on peut espérer au maximum transformer d’énergie calorifique en énergie mécanique en utilisant les moteurs alternatifs actuels : nous venons de voir que ce maximum théorique est de l’ordre de 45%. Arrêtons nous un instant sur cette affirmation : Les moteurs alternatifs utilisent des carburants, c'est-à-dire de l’énergie chimique pour « fabriquer » de l’énergie mécanique. Mais à propos, au sens de la thermodynamique, cette énergie chimique est elle une énergie « dégradée » comme la chaleur ou une énergie « noble » comme l’énergie mécanique. La thermodynamique démontre que les combustions sont susceptibles de transformer 99% de leur énergie en énergie mécanique. La réponse est donc : l’énergie chimique est une énergie « presque noble » dans le cas des combustions. Le problème c’est que personne n’a encore inventé une machine capable de transformer directement un carburant en énergie noble (électrique ou mécanique), sauf la pile à combustible. Malheureusement, les rendements des piles à combustibles sont loin de ceux escomptés, les puissances massiques sont faibles et les carburants sont très particuliers (voir TP pile à combustible)… Il semble donc que l’on soit condamnés pour un certain temps encore à passer d’abord par la transformation en énergie thermique pour « fabriquer » de l’énergie noble, en l’occurrence mécanique. Les cycles à rendement maximum présentent une autre façon de voir les choses. Nous T rappelons que leur rendement est celui de Carnot : η th = 1 − F . Vu les températures atteintes dans TC les moteurs alternatifs, on devrait pouvoir espérer des rendements meilleurs que 45% : à TC = 1500 K et pour TF = 300 K le rendement maximum est de 80%. Le seul cycle à rendement maximum que l’on ait essayé d’appliquer aux moteurs alternatif est le cycle de Stirling. Malheureusement, la combustion doit se faire à l’extérieur du moteur et à cause de problèmes de transfert thermique et de résistance des matériaux, la température « chaude » du cycle est bien plus faible que 1500K et la température « froide » bien plus élevée que 300K et les compressions sont loin d’être isothermes. Ce qui fait que le rendement est loin encore une fois de celui escompté. V-1 Cycle équivalent de Carnot. C’est une méthode très pratique pour discuter du rendement des cycles. Elle consiste à trouver un cycle de Carnot qui possède le même rendement que le cycle que l’on étudie. Sur le schéma ci-dessous, on reconnaît le diagramme T,s du cycle mixte1,2,3,4,5,1 que l’on a tracé au paragraphe IV-1. Méthode : Pour trouver le cycle équivalent de Carnot et par suite le rendement de notre cycle, il suffit de chercher les températures TF et TC telle que les aires A=D et B=C. Le cycle I,II,III,IV est le cycle Christian Guilié septembre 2006 9 cherché. Son rendement est obtenu en traçant une échelle graduée linéairement de 0 à 100% entre TC et 0°K et de lire en face TF. Démonstration : En effet si qc = ∫ Tds = TC ∆s 0 A=D et B=C alors : et q F = ∫ Tds = −TF ∆s 0 234 15 donc : η th = T − wi qc + q F TC − TF = = = 1− F qc qc TC TC On voit, par ailleurs, sur le schéma que la valeur tracée de η th est égale à : TC − TF TC V-2 Amélioration des cycles pour moteurs alternatifs Pour augmenter le rendement du cycle mixte, il suffit d’augmenter le rendement de celui du cycle équivalent de Carnot en augmentant TC ou en diminuant TF. Pour augmenter TC, TF restant fixe, on peut augmenter T2 en augmentant le taux de compression ou rendre la combustion isochore : on retrouve les résultats démontrés au paragraphe précédent. Mais comme nous l’avons déjà dit, nous sommes limités par le cliquetis. D’autre part l’augmentation de TC augmente les pertes de chaleur aux parois et diminue γ. Ce genre de démarche est donc peu profitable. Par ailleurs, par le petit calcul précédent, on a montré que TC était suffisant (rendement escompté de 80% pour TC =1500K). Mais nous voyons sur le schéma précédent que TF est loin d’être de 300K : la température ambiante. Il est donc beaucoup plus judicieux de chercher à diminuer TF .La limite inférieur de TF est bien sûr la température ambiante. La solution serait de comprimer l’air avant l’admission de manière isotherme, mais, comme nous l’avons dit en cours de thermodynamique, cette sorte de compression est rigoureusement impossible. Néanmoins, on peut obtenir une bonne approximation avec une compression multi étagée refroidie. Le schéma ci-contre montre un exemple avec une compression bi étagée refroidie. La température TF est l’ancienne température froide du cycle et T’F la nouvelle. ∆T est le pincement des « intercoolers » Evidemment l’échappement du moteur alternatif se fait au point 5. Donc, il faut détendre dans une turbine de 5 à 5’ en récupérant du travail sur l’arbre du moteur car on voit bien en comparant la Σ∆T des deux compressions à ∆T 55’ que le travail de détente 5-5’ est très supérieur au travail des deux compressions entre a à 1. D’autre part, un réducteur est nécessaire vu la différence de vitesse de la turbine 100000tr/mn et celle de l’arbre moteur 3000tr/mn. Le deuxième avantage de ce procédé est de gaver le moteur, et ainsi de permettre une augmentation substantielle de la puissance à cylindrée constante donc des performances plus Christian Guilié septembre 2006 10 importantes. Néanmoins la complexité de l’installation (deux compresseurs centrifuges, deux intercoolers, une turbine à fort taux de détente réductée) limite actuellement son application à de grosses installations. Citons comme application approchante (sans intercoolers) le turbo-compound utilisé sur les derniers gros moteurs à pistons (Napier-Nomad) des avions de ligne d’après guerre. VI Gaz réel Comme nous l’avons déjà dit, vu les fortes températures atteintes par l’air au cours d’un cycle de moteur alternatif, son comportement est loin d’être celui d’un gaz idéal. Une première approche est celle du gaz parfait non idéal. VI-1 Gaz parfait non idéal On développe les capacités calorifiques molaires Cv’ des différents constituants du mélange en polynômes : - Pour les gaz diatomiques (O2,N2,CO…), on prend : Cv' = 19,52 + 0,004T J/moles°K -Pour la vapeur d’eau : Cv' = 19,52 + 5,28.10 −3 T + 4,9.10 −6 T 2 J/moles°K -Et pour le gaz carbonique : Cv' = 19,52 + 33.10 −3 T − 9,7.10 −6 T 2 J/moles°K Pour obtenir Cp’ on utilise la relation de Mayer : Cp ' = Cv'+8,315 et la loi des mélanges de gaz parfaits pour calculer les capacités du mélange des produits de combustion : Cp' = ∑ X i Cp'i et Cv' = ∑ X i Cv'i M = ∑ X i M i Où Xi est la teneur molaire du constituant i du mélange, et Miii est sa masse molaire. On cherche ensuite les Cp et Cv massiques : Cp ' Cv' Cp = et Cv = M M Finalement, pour calculer les fonctions d’état, on doit intégrer les fonctions suivantes : T T T T0 T0 T0 u − u 0 = ∫ CvdT , h − h0 = ∫ CpdT et s − s 0 = ∫ Cv v dT + r ln T v0 T p dT = ∫ Cp − r ln T T0 p0 Ces fonctions s’intègrent facilement, mais on se rend rapidement compte qu’un traitement manuel devient très laborieux. Les fonctions d’état ne sont plus simples et l’inversion analytique de ces fonctions est souvent impossible. Il s’agit par exemple d’extraire la racine d’une équation du genre ci-dessous pour déterminer la température finale de compression ou de détente: s − s 0 = α ln T + β T + γT 2 + δ = 0 VI-2 Diagramme s,ln(v) Christian Guilié septembre 2006 11 Un moyen beaucoup plus simple de traiter le problème consiste à utiliser le diagramme s,lnv qui permet de tenir compte de la déviation des gaz par rapport à l’idéalité. Le tracé est très simple : les isentropiques sont des droites verticales. Les isochores des droites horizontales. Sur l’exemple, on trace un cycle mixte de taux de compression ρ=10. Avec les conditions de pression et de température du point 1, on peut déterminer son volume. Connaissant le taux de compression, on peut aisément déterminer le volume de fin de compression 2. Pour le point 3, on connaît la chaleur de combustion isochore donc ∆u la connaissance de 2 nous donne donc u3 donc le point 3. On indique sur le diagramme le tracé de l’énergie interne et de l’enthalpie. On fait de même pour le point 4 mais cette fois l’évolution est isobare. Le point 5 est à un volume identique à celui du point 1. La détermination des travaux se fait par application du premier principe : wei ,i +1 + qei ,i +1 = u i +1 − u i Il suffit de rechercher sur le diagramme la valeur des énergies internes. Christian Guilié septembre 2006