Si un élève invoque une cause qu'il perçoit comme interne, stable et
incontrôlable pour expliquer un événement qu'il juge négatif, (comme par exemple,
s'il pense qu'il n'est pas assez intelligent ) on peut penser que sa situation ne va pas
s'arranger dans l'avenir, et verra s'affaiblir son estime de soi ou alors la remettra en
question. De plus, il ressentira probablement un sentiment de honte ou d'abdication.
Ainsi, ses attentes, l'estime de soi et les émotions détermineront son choix de
s'engager, de persévérer dans l'accomplissement d'une activité.
Selon Weiner, les émotions (fierté, honte, joie, tristesse, calme et colère) sont
provoquées par les causes que les élèves invoquent et par leurs dimensions
attributionnelles. Ainsi, l'élève qui perçoit la cause d'un échec comme interne, stable
et incontrôlable ressentira de la honte alors que l'élève qui estime que la cause d'une
réussite est interne, modifiable et contrôlable, ressentira de la fierté. Les émotions
constituent donc un apport intéressant à la compréhension de la motivation en
contexte scolaire, mais ne sont peut-être pas des composantes essentielles...
L'influence de Weiner se fait sentir dans notre modèle sur le plan des
perceptions attributionnelles, mais sa conception se différencie de la nôtre sur
quelques points, notamment sur le fait, que pour lui, les perceptions attributionnelles
ne sont pas seulement une des sources de la motivation, mais en sont la source
première. De plus, Weiner considère les émotions comme une composante
motivationnelle qui influence le choix d'un élève de s'engager cognitivement dans
une activité et de persévérer dans son accomplissement.
2) Les composantes motivationnelles et cognitives selon
Pintrich.
Pintrich, psychologue scolaire, a fait des contributions importantes dans les
domaines de la motivation, de convictions épistémologiques, et l'auto-apprentissage.
Il a intégré la dynamique motivationnelle à la relation enseignement-apprentissage.
Les composantes motivationnelles et cognitives sont au cœur de la dynamique
motivationnelle de l'élève. Dans son modèle, les attentes comprennent la perception
de sa compétence et la perception de la contrôlabilité d'une activité. Alors, la
perception de sa compétence correspond à la perception de soi qui permet à un
élève, avant d'entreprendre une activité qui comporte un haut degré d'incertitude
quant à la réussite, d'évaluer ses capacités à l'accomplir de manière adéquate. Et la
perception de la contrôlabilité est celle qu'un élève a du degré de contrôle qu'il
possède sur le déroulement d'une activité. Les valeurs se composent des buts qu'un
élève se fixe et de la perception qu'il a de l'importance d'accomplir une activité. De
plus, il a ajouté aux composantes motivationnelles les sentiments qui se résume à
l'anxiété. Il pense que l'anxiété d'un élève devant certaines activités d'enseignement
et d'apprentissage est une variable aussi importante pour comprendre sa motivation
que la perception de sa compétence ou de la valeur qu'il accorde à ces activités.
Pour Pintrich ainsi que ses collègues, les trois composantes du modèle sont :
les connaissances de l'élève, ses stratégies d'apprentissage et enfin, ses stratégies
de pensée. Ces auteurs s'intéressent surtout à la façon dont les connaissances de
base de l'élève sont organisées dans sa mémoire. Les stratégies de pensée
correspondent aux capacités qu'à l'élève de résoudre des problèmes, de faire des
inférences et d'avoir une pensée critique.
La dynamique de Pintrich est elle aussi quelque peu semblable à la nôtre.
Cependant, elle se distingue par la relation entre les composantes motivationnelles