Cause/Fin
I. Définitions
!"Cause
Du latin, causa : cause, mais aussi procès.
On appelle cause ce qui produit un effet et se prolonge en lui: cause
désigne donc au moins une succession et au plus un
engendrement.
La cause est, d'une façon générale, ce qui répond à la question
pourquoi ? Cette question est cependant ambiguë: elle peut avoir
plusieurs sens, et donc peut recevoir plusieurs types de réponse.
I. Principe de causalité : C'est le principe selon lequel
tout phénomène déterminé a une cause déterminée, et à une même
cause correspond nécessairement le même effet.
!"Fin
La fin, c'est ce pour quoi on agit et on vit (par opposition à moyen) ;
en vue de quoi la chose se produit, son but, ce qu'elle vise. Fin
signifie donc d'abord, au sens propre, ce vers quoi tend un être
pensant qui a en vue une idée à réaliser.
Finalité : Chez Aristote, principe en fonction duquel est expliqué
l’ensemble des phénomènes naturels car « la nature ne fait rien en
vain ».
Le finalisme : Le finalisme est un paradigme dans lequel la causalité
est complexe et enveloppe l'idée que la Nature est orientée par des
fins.
II. Pour approfondir
Les quatre causes (Aristote)
Alors que Platon affirme que «Tout ce qui naît naît nécessairement
par l’action d’une cause» (Timée), Aristote, dans sa Physique,
dénombre quatre sortes, ou aspects, de causes : la cause
matérielle, la cause formelle, la cause efficiente et la cause finale.
La cause matérielle est ce dont est faite une chose; par exemple, le
cuivre ou le marbre sont la cause matérielle d’une statue.
La cause formelle est la forme, le modèle selon lequel est faite une
chose; ainsi le style d’architecture est-il la cause formelle d’une
maison.
La cause efficiente est le pouvoir immédiat agissant pour produire
une œuvre (le sculpteur).
La cause finale est la fin ou le motif en vue duquel l’œuvre est
produite, c’est-à-dire, par exemple, le plaisir de son propriétaire.
C’est cette dernière cause qui fonde le principe d’Aristote sur la
finalité des choses ; selon lui, tout obéit à un " dessein " (un projet)
qui nous dépasse. À tout être dans la nature correspond une "
cause finale ", un principe directeur qui est en même temps un but
naturel. Cette idée aura une grande influence sur les théologiens
chrétiens du Moyen-Age.
!"La Science moderne
!"L'opposition entre cause et fin marque toute la différence entre la
science des Anciens et la science des Modernes, telle qu'elle
commence à se développer au 17e avec Galilée et Descartes.
(Rupture avec l'aristotélisme et son finalisme).
Le modèle mécaniste réduit la manifestation des phénomènes
naturels à un ordre de succession temporelle, en éliminant la
causalité comme fin. La loi naturelle n’exprime que la constance
d’un processus.
Pour les Anciens, connaître une chose c'est connaître son but, sa
cause finale, sa destination. Tandis que la science moderne évacue
les causes finales : on ne peut pas vraiment connaître la fin (le but)
des choses mais on peut en connaître les causes : le mécanisme
qui produit les choses...L'action de la cause n'est pas l'attraction
d'une fin à atteindre comme dans le finalisme. Seuls les rapports de
causalité mécaniques peuvent rendre compte du développement
des êtres vivants.
Ainsi, la philosophie mécaniste et le renouveau de l'atomisme
conduisent à privilégier la recherche des causes mécaniques ou
«efficientes» des phénomènes plutôt que leurs causes finales ou
formelles. Le mécanisme moderne se présente alors comme
l'opposé du finalisme.
!"L’empirisme et le principe de causalité
On veut voir dans la causalité une connexion nécessaire entre la
cause et l'effet : la cause étant donnée, l'effet doit s'ensuivre
nécessairement.
L’objectif de Hume est de fonder une science de l’Homme sur
l’observation et l’expérience, en rejetant l’idée fondamentale de
causalité.
Selon Hume, la causalité n’est pas une relation réelle mais une
fiction de l’esprit, due à la confusion entre l’habituel et le
nécessaire. Elle est une impression de notre esprit, et non une loi
objective.
La causalité n'est donc rien d'autre qu'une association coutumière
d'idées et traduit avant tout notre subjectivité. C'est en effet à partir de
l'habitude et de la répétition de l'expérience qu'est acquise l'idée de
causalité, et c'est dans l'esprit et non dans la réalité qu'elle se
manifeste.
Editeur : MemoPage.com SA ©/2006/Auteur : Mathilde Crépineaud/Expert : Julie Poulain
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