La
connaissance
du vivant
La biologie décrit le vivant et non la vie elle-même. La vie n'est pas
un concept scientifique, elle n'est pas, comme telle, objet
d'investigation.
Le terme de biologie est créé par Lamarck, et désigne l'étude des
corps vivants dans la logique de leur organisation et dans leurs
aptitudes essentielles (relations avec le milieu et reproduction).
Les êtres vivants sont des organismes, le vivant se définit donc
comme un système héréditaire. La fonction de l'ensemble des
organes étant de résister à la mort (Bichat).
I. Comment expliquer le vivant ?
!"
Le finalisme
Il est tentant de justifier l'existence des organes par la nécessité des
fonctions qu'ils remplissent. On comprend alors les manifestations
de la vie en fonction d'un but précis. Ce qui signifierait que la nature
obéirait à un plan fixé à l'avance.
Ceci va avec la volonté de trouver la cause des phénomènes de la
nature. Mais le problème est que le finalisme ajoute quelque chose
de l'ordre du métaphysique et de non-scientifique, à la recherche
scientifique sur le vivant.
!"
Le mécanisme
C'est la volonté de se représenter la nature comme une grande
machine, où la régularité des règles de fonctionnement permet aux
différentes parties de l'organisme de coordonner leurs fonctions.
Là encore, ce type d'explication introduit un élément irrationnel,
puisque le mouvement de la vie est transmis de l'extérieur par un
principe étranger à la machine. Il faut bien en effet que quelqu'un
commande cette machine (pour Descartes, Dieu est comme un
grand horloger).
!"
Le vitalisme
Fondé sur l'idée que la vie est la donnée principale, union de matière
et d'esprit. Il accorde une place à la spécificité (mystérieuse) du
vivant, principe propre en chaque être.
Mais l'idée d'un principe vital à la fois différent de l'âme pensante et
de la matière, produisant la vie par son énergie propre, nous conduit
à la limite de l'interprétation métaphysique.
II. Les révolutions dans la connaissance du
vivant
La connaissance du vivant a évolué par le biais de quatre grandes
ruptures historiques, qui ont permis à la connaissance du vivant de
se détacher des théories créationnistes (c'est-à-dire qui expliquent le
vivant par la création issue d’une volonté supérieure).
!"
La révolution de Cuvier
Le vivant répond à un "plan d'organisation" qui est un ensemble de
fonctions coordonnées. La notion de coordination exclut l'idée de
juxtaposition d'organes et le rapport entre les organes est décisif : ils
ont un but commun. Cuvier introduit la notion de totalité dans
l'organisme, où la cellule est le constituant ultime, qui permet les
échanges avec le milieu.
!"
La notion de temps dans la connaissance du vivant
Lamarck montre que tout organisme fait partie d'une grande chaîne
où tous les êtres vivants sont liés les uns aux autres. Le temps
déploie la dimension continue de la vie où les organismes
complexes se développent à partir des organismes simples.
D'où le transformisme : les modifications du milieu créent de
nouveaux besoins, des habitudes et des fonctions nouvelles.
!"
La théorie de l'évolution
Darwin introduit la notion de sélection naturelle, où les vivants
portant les caractères les plus avantageux pour l'espèce seront en
général retenus par la sélection naturelle, pour sa propagation et sa
survie.
Le temps est le facteur opérationnel au sein des générations. Il
permet de mettre en évidence la notion d'aléatoire dans les
variations. La science statistique intervient en biologie.
!"
La génétique
Elle fait apparaître que les phénomènes de la biologie ont une
rigueur identique à celle des mathématiques, notamment dans la
transmission des caractères héréditaires. La sélection naturelle
atteint le matériel génétique où des mutations se produisent.
Le vivant se définit par son contenu, qui est un programme codé;
L'ADN étant une véritable structure d'ordre. L'être vivant est un
système héréditaire.
III. L'évolution a-t-elle un sens ?
La question du moteur de l'évolution reste entière. La question du
finalisme n'est pas résolue et l'émergence du vivant à partir de la
matière brute indique quelque chose comme la présence d'un élan
créateur libre au sein de la nature.
Les phénomènes biologiques ont un sens (Canguilhem). Chaque
organe a un sens, une fin. Tout se passe comme s'il y avait une
intelligence, mais elle n'est nulle part.
Le vivant tend intrinsèquement vers un but qu'aucune volonté n'a
voulu (mélange de hasard et de nécessité). On peut expliquer la
finalité sans se rapporter à un principe métaphysique, en disant que
le résultat agit en quelque sorte rétroactivement sur la cause, créant
une nécessité au sein même du hasard : c'est la téléonomie
(F.Jacob). Finalement, le vivant reste pour l'homme un horizon de
connaissance.
MemoPage.com SA ® / 2006 / Auteur : Joëlle Herry / Expert : Véronique Brière
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