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MOBILISATION DES RESSOURCES FINANCIERES DOMESTIQUES
1. INTRODUCTION
Au cours des trois dernières décennies, les investissements publics du Burundi ont été
largement financés par l’aide extérieure. Les proportions ont varié dans le temps et
suivant les circonstances. Globalement toutefois, lorsque la coopération internationale
était active, la totalité des investissements publics et une partie des dépenses courantes
(depuis 2004) ont été prises en charge par des financements extérieurs. Il convient
cependant de noter une exception. A la fin des années 70, à la faveur des prix élevés
internationaux du café, de gros investissements publics, particulièrement dans le
domaine des entreprises publiques ont bénéficié de financements internes.
Hormis cette brève période, le rôle de l’épargne extérieure dans le financement de
l’économie burundaise est demeuré prépondérant. En conséquence, dans un contexte
où l’épargne privée intérieure est négative, la dépendance extérieure pour le
développement économique est devenue telle que le poids des bailleurs de fonds dans
la définition des stratégies de développement est excessif. Dans ces circonstances, la
prise en main de l’agenda de développement dépendra notamment de la capacité à
mobiliser davantage de ressources intérieures et à réduire le niveau de dépendance de
l’assistance extérieure.
La crise financière Internationale et la récession économique qu’elle a provoquée ont
rendu la question de la mobilisation des ressources domestiques un thème d’actualité.
S’il est généralement admis que la crise financière aura des effets limités sur le
fonctionnement normal des systèmes financiers africains, la récession économique
affectera les économies africaines à travers plusieurs canaux : réduction des transferts
des migrants, réduction de la demande et des prix des exportations, baisse de
l’assistance financière extérieure et des investissements directs étrangers. La
conjugaison de ces facteurs affectera négativement la croissance économique et la
mobilisation de l’épargne.
Le projet de recherche sur la mobilisation des ressources domestiques, initié par l’Institut
Nord-Sud du CANADA tombe donc à point nommé. La mobilisation de l’épargne est en
effet un outil essentiel au développement économique.
L’expérience du Sud-est Asiatique nous enseigne que pour soutenir des taux de
croissance économique élevés, il est nécessaire de mobiliser une épargne intérieure
élevée et dans la durée. Par ailleurs, une dépendance extrême des ressources
extérieures comme dans le cas du Burundi, peut compromettre un processus continu de
développement économique en raison du caractère volatile et imprévisible de ces
ressources ainsi que des contraintes que renferment leurs conditionnalités.
Ce projet de recherche est structuré comme suit :