Chimie organique La double liaison C=C page 4/7
Le départ de H⊕ correspond à la régénération du catalyseur. Une faible quantité d’ions H⊕ suf-
fit pour catalyser la réaction.
L’étape limitante produit le carbocation le plus stable, il est plan: la réaction est régiosélective
(Markovnikov) mais non stéréosélective.
Remarque: dans d’autres conditions expérimentales, on peut obtenir d’autres mécanismes qui
conduisent à d’autres produits.
Ÿ en milieu acide concentré et chaud (solution à 98%): le nucléophile !OSO3H est
bien plus abondant et c’est lui qui attaque le carbocation intermédiaire. Une hydrolyse ultérieure à
chaud conduit à l’alcool par une réaction de substitution nucléophile. Cette méthode est utilisée in-
dustriellement car les alcènes sont plus réactifs vis-à-vis de H2SO4 que de H2O:
Ÿ si l’alcène est en excès, il se produit une addition en chaîne du carbocation inter-
médiaire sur la double liaison: il y a polymérisation en polyène.
3) Stéréosélectivité
a) exemple de la bromation
α) résultats expérimentaux
On utilise souvent une solution diluée de dibrome dans le tétrachlorométhane (CCl4). La solu-
tion est rouge orangée; elle réagit à froid et rapidement sur un alcène: on observe la décoloration de
la solution.
Prenons l’exemple du cyclopentène:
En raison du cycle, il ne peut exister que sous la forme Z. L’addition du dibrome
conduit, avec un rendement de 80% environ, au (trans)-1,2-dibromocyclopentane, qui existe
sous deux formes énantiomères: le 1R,2R (50%) et le 1S,2S (50%):
+ Br2=
Br H
Br
HB
H
BrH
ou
(1R, 2R) (1S, 2S)
Si l’on part d’un alcène présentant deux diastéréoisomères, on retrouve une correspondance:
Ces résultats montrent que l’addition se fait de part et d’autre de la double liaison, c’est-à-dire
en anti.
La vitesse de la réaction augmente avec un solvant polaire et la vitesse est de la forme
v = k [alcène][Br2]. β) mécanisme
Pour expliquer ces résultats expérimentaux, on propose le mécanisme suivant dans le cas d’un
solvant polaire et dispersant (types H2O, solution d’éthanol...):
(1): polarisation de Br2 et attaque par le nuage π.
C’est l’étape cinétiquement déterminante. La polarité du solvant favorise la coupure hétéroly-
tique du dibrome et son aspect dispersif permet la libération de l’ion bromure. Il se forme un ion
CH2=CH2 → CH3-CH2-OSO3H → CH3-CH2-OH
H2SO4 conc.
H2O
CH3-CH=CH-CH3 + Br2 → CH3-*CHBr-*CHBr-CH3
(cis)-but-2-ène → (2R, 3R)-2,3-dibromobutane et (2S, 3S)-2,3-dibromobutane;
(trans)-but-2-ène → (R, S)-2,3-dibromobutane (qui est une forme méso);