PATRIMOINE
PRODUITS D'ÉPARGNE//Les fonds à capital protége
les mieux conçus peuvent offrir plus de 5 % par an.
Les fonds
structures
les plus rentables
A
ffichant des promesses de
rendement annuel de 5 %
ou plus, les offres de fonds
à capital garanti ou protége (on
parle aussi de fonds à formule) ont,
sur le papier, toutes les raisons de
convaincre ceux qui cherchent de
la performance sans prise de ris-
que. Mais mieux vaut lire entre les
lignes.
Qu'ils soient commercialisés par
salves dans les grands réseaux ban-
caires ou conçus sur mesure pour la
clientèle patrimoniale des départe-
ments de gestion privée, ces pro-
duits « ceinture et bretelles » ont
toujours su trouver leur public.
Leur principe est séduisant puis-
qu'il consiste à promettre un rende-
ment, tout en garantissant le capital
initialement investi. Mais la martin-
gale sécurité-performance n'exis-
tant pas, la réalité est un cran plus
complexe que cet énoncé.
Fausse simplicité
La plupart des offres des réseaux
reposent peu ou prou sur le même
modèle.
Commercialisés pendant une
durée limitée (de quèlques semai-
nes à plusieurs mois), les fonds à
formule, accessibles à partir de
quèlques centaines d'euros, peu-
vent être souscrits comme de sim-
ples FCP ou logés dans une enve-
loppe fiscale (PEA, assurance-vie).
Le principe du fonds est toujours à
peu près le même : on vous promet
que, à l'issue d'une période d'immo-
bilisation (de deux à huit ans en
moyenne), vous récupérerez votre
capital majoré d'une performance
boursière retravaillée (d'où le terme
de « formule »).
Mais, contrairement à ce que
prétend le discours publicitaire, les
fonds garantis n'ont rien de simple.
Ce sont des produits structures qui
reposent sur des modes de gestion
complexes (association d'achat
de produits de taux et de prise
d'options sur les marchés à terme
pour garantir le capital) et coûteux
(en frais de souscription, de gestion
annuels), dont l'efficacité est tribu-
taire des conditions de marché.
Chaque équipe de gestion concocte
ses propres combinaisons en géné-
rant au passage d'importantes mar-
ges dont le souscripteur ne perçoit
rien (lire ci-dessous). A défaut de
connaître le contenu précis de ces
« recettes », l'épargnant tenté par
les fonds garantis doit avoir en tête
que, en règle générale, plus les
conditions de marché sont tendues
(volatilité importante des cours) et
plus les taux sont faibles, plus la
garantie coûte cher. Et, réciproque-
ment, plus les perspectives de per-
formance du fonds sont aléatoires.
Fenêtres de sortie
Dans le contexte actuel, « mieux
vaut privilégier des fonds qui pré-
voient des fenêtres de sortie, dont le
capital est protége plutôt que garanti
à IOU % », conseille Christian Pro-
vost, directeur développement
assurance-vie de Natixis Assuran-
ces. Cest également l'avis d'Olivier
Paccalin, directeur des solutions
d'investissement chez SCPE
(Société Générale Private Banking).
« Les offres quigarantissentlOO % du
capital à échéance reposent sur des
montages fortement exposés en pro-
duits de taux, ce qui, dans la conjonc-
ture actuelle, limite sérieusement les
perspectives de performances. Ce
n'est pas le cas des formules à capital
protége qui proposent des sorties
anticipées avec versement de cou-
pons. Elles sont moins sensibles aux
taux d'intérêt et profitent d'un envi-
ronnement de volatilité des marchés
pour générer de la performance. »
La plupart des offres du moment
le prouvent. «Nouspouvons conce-