Alimentation des nourrissons et viande

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Alimentation des nourrissons et viande
Muriel Jaquet
Diététicienne diplômée ES
Société Suisse de Nutrition SSN, Berne
Muriel Jaquet: Alimentation des nourrissons et viande
Alimentation des nourrissons et viande
Muriel Jaquet
Diététicienne diplômée ES
Société Suisse de Nutrition SSN, Berne
D’une alimentation exclusivement lactée à l’alimentation familiale
Le système digestif et les reins du nouveau-né sont encore immatures et nécessitent une
alimentation adaptée durant les premiers mois de vie. Jusqu’à l’âge de 4 à 6 mois, seul le lait
maternel ou un substitut du lait maternel convient. Le choix de l’allaitement est
particulièrement recommandé. Le lait maternel a démontré des effets favorables à la santé de
l’enfant à court et long terme. Ces effets sont d’autant plus marqués que l’allaitement est
exclusif durant plusieurs mois. Lorsque l’allaitement maternel exclusif n’est pas possible ou
pas souhaité, le choix doit se porter sur un substitut du lait maternel adapté, qui porte
l’appellation «préparation pour nourrisson» ou «aliment lacté pour nourrisson».
Selon les recommandations de la Société Suisse de Pédiatrie pour l’alimentation du
nourrisson1, la diversification alimentaire, c’est-à-dire l’introduction progressive de nouveaux
aliments dans les menus du bébé, devrait commencer au plus tôt à l’âge de 4 mois révolus
(début du 5e mois). Mais elle ne devrait pas débuter après l’âge de 6 mois (7e mois), car le lait
maternel et les préparations pour nourrisson ne suffisent alors plus, à eux seuls, à couvrir les
besoins nutritionnels. L’allaitement ou les substituts du lait maternel constituent toujours la
base de l’alimentation, mais de nouveaux aliments, de nouvelles textures sont introduits de
façon à progressivement remplacer les repas lactés par des repas variés et équilibrés à la
cuillère.
Les fruits, les légumes, les pommes de terre, les céréales et la viande, le poisson ou les œufs
sont introduits selon un ordre qui est généralement fortement influencé par les habitudes
culturelles. Aucune évidence scientifique ne permet de conseiller tel ou tel ordre d’introduction,
mais il est préférable de procéder de façon progressive pour mieux être à même de détecter
d’éventuelles intolérances ou allergies. Seuls les produits laitiers font l’objet d’une
recommandation d’introduction plus tardive à cause de leur richesse en protéines. La Société
suisse de pédiatrie recommande de ne donner des petites quantités de yogourt ou de lait que
dès le 7e mois au plus tôt et d’attendre l’âge d’une année pour introduire le fromage, les
fromages frais (séré, petit suisse, etc.) ainsi que le lait et les yogourts en plus grande quantité.
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EN BREF : L’INTRODUCTION DES ALIMENTS
4 mois
0–4e mois
6 mois
5e mois
6e mois
7e mois
8e mois
9e mois
10e mois
11e mois
12e mois
Lait maternel ou préparation pour nourrisson ou préparation de suite
Dès le 13e mois
Lait maternel ou
lait de suite ou
lait de vache
Légumes et fruits
Pommes de terre, céréales et légumineuses
Viande, poisson, œufs
Huiles et matières grasses
Produits laitiers : Petite quantité de yogourt et lait
entier (pour la préparation d’une purée ou bouillie)
Introduction progressive
Yogourt, lait entier,
séré, fromage
Consommation quotidienne recommandée
© Société Suisse de Nutrition SSN, Société Suisse de Pédiatrie, 2011
La place de la viande dans la diversification alimentaire
La diversification alimentaire est une étape pour amener l’enfant à pouvoir dès l’âge d’une
année partager progressivement l’alimentation équilibrée familiale. La viande fait partie d’une
telle alimentation et c’est dans ce sens qu’elle devrait aussi être introduite au plus tard au 7e
mois, comme les autres aliments. Mais les quantités sont dans un premier temps très faibles
pour éviter un excès trop important de protéines. La SSN recommande la consommation d’une
portion quotidienne d’un aliment riche en protéines, en alternance de la viande, du poisson ou
des œufs. La portion est de 10 g à l’âge de 6 mois et passe à 20 g autour du 9e ou 10e mois et
à 40 g lors de la 2e année de vie.
L’intérêt nutritionnel de la viande pour le nourrisson
Les protéines
Les références DACH2 pour l’apport en protéines recommandent pour l’âge de 6 à 12 mois un
apport de protéines de 1,1 g par kg de poids et par jour ou un apport moyen de 10 g par jour.
Ces recommandations sont très rapidement dépassées, même sans viande, ni poisson, ni œuf
dans les repas, mais simplement avec le lait maternel ou les substituts du lait maternel et le
petit apport des céréales et des fruits et légumes.
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Lait maternel ou préparation pour
nourrisson
1 année
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Le fer
Jusqu’à l’âge de 6 mois, le nouveau-né peut compter sur les réserves de fer qu’il a
accumulées au cours de la gestation, mais ensuite il a besoin d’un apport alimentaire. La
recommandation DACH2 pour la tranche d’âge de 4 à 12 mois est de 8 mg par jour. La viande
est une source de fer de choix, mais les quantités qui peuvent être consommées pour éviter
un trop gros excès de protéines sont si faibles que l’on ne peut pas compter sur les produits
carnés pour assurer la couverture des besoins en fer. Cela même en tenant compte du fait
que le fer héminique présent dans la viande est mieux absorbé que le fer non héminique des
végétaux. Toutefois, la viande favorise l’absorption du fer des végétaux consommés
simultanément. Il n’est guère possible de couvrir les besoins en fer à cet âge sans les
substituts du lait maternel ou d’autres aliments pour nourrissons enrichis en fer (céréales par
exemple). Par contre, lors de la 2e année de vie, lorsque les substituts du lait maternel et les
produits pour bébés sont progressivement supprimés, et que les besoins en protéines
augmentent, la viande participe de façon plus importante à la couverture des besoins en fer.
La vitamine B12
Les apports recommandés DACH2 en vitamine B12 sont de 0,8 µg par jour. La viande, au
même titre que le poisson et les œufs participent de façon significative à la couverture des
besoins en vitamine B12, même si les quantités consommées sont faibles.
En pratique
Quelle viande choisir ?
Veau, porc, bœuf, cheval, agneau, volaille, toutes les viandes conviennent à l’alimentation du
nourrisson. Les charcuteries sont à consommer plus occasionnellement à cause de leur
richesse en sel.
A quelle fréquence dans la semaine ?
La recommandation est de consommer une portion de viande ou poisson ou œufs une fois par
jour. L’idéal étant d’alterner pour bénéficier des atouts nutritionnels et de la diversité des goûts
de chacun de ces aliments. Les quantités sont faibles et pour des raisons pratiques, il peut
être tentant de cuisiner la viande en plus grandes quantités, quitte à en donner moins souvent.
Cela ne pose pas de problème, mais il faut être attentif à compenser avec des jours sans ni
viande, ni poisson, ni œufs.
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Comment la préparer ?
Au départ, la viande peut être cuite et mixée avec d’autres aliments (pommes de terre,
légumes), mais il est souhaitable d’adopter une texture plus grossière (hachée) dès que
l’enfant améliore ses capacités de mastication. Et d’évoluer ensuite vers des petits morceaux
lorsque la viande n’est pas trop filandreuse. La viande donnée à un nourrisson doit être
stockées et préparées dans le respect des règles d’hygiène habituelle, et doit être cuite. Les
mets réchauffés doivent l’être à cœur.
1. Commission de nutrition de la Société Suisse de Pédiatrie, Recommandations pour
l’alimentation du nourrisson 2009, Paediatrica Vol. 20 Nº 5 2009
2. DACH-Referenzwerte für die Nährstoffzufuhr, 1. Auflage, 4., korrigierter Nachdruck,
DGE Bonn 2012
Proviande, Viande Suisse:
10e symposium «La viande dans l’alimentation», Centre de congrès BERNEXPO,
Berne, 16.1.2013
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