VII- Les variations de l’ADN ! Concernent aussi bien les cellules somatiques que germinales ! Permettent l’évolution du contenu des chromosomes VI- Les variations de l’ADN A- Les mutations : modifications non systématisées ! Les systèmes de réparation peuvent : – défaillir et laisser passer une mutation – être impuissants quand par exemple certaines modifications de bases ne sont reconnues par aucune enzyme La mutation ne sera pas réparée et va se transmettre VI- Les variations de l’ADN B- La recombinaison ! La recombinaison implique l’échange physique de régions correspondantes dans des molécules d’ADN ! Aboutit à la formation d’ADN double brin contenant des régions provenant de duplex parentaux différents reliés par un segment hybride dans lequel un brin provient de chaque parent ! Permet : – le brassage des gènes et donc de garder les allèles favorables et d’éliminer un allèle défavorable ! A lieu entre des séquences correspondantes è touche plusieurs paires de bases ! Trois types de recombinaison: – Recombinaison homologue : réaction entre des séquences homologues d’ADN : recombinaison homologue ou généralisée • Eucaryotes : méïose – Recombinaison site-spécifique : réactions impliquent des séquences spécifiques – Transposition (voir plus loin) Etapes ! La recombinaison débute par une coupure double brin par une endonucléase dans la molécule d’ADN dite receveuse Etapes (2) ! Puis élargissement de la brèche par une exonucléase è extrémités 3’OH simple brin 5’ 3’ 5’ 3’ 5’ 3’ 3’ 5’ Etapes (3) ! L’ extrémité 3’ de l’ADN receveur migre jusqu’à l’autre duplex (donneur) 3’ Boucle D Etapes (4) ! La synthèse réparatrice réalisée à partir de l’extrémité 3’ libre déplace un brin dans la région de la brèche Etapes (5) ! Le brin déplacé migre jusqu’à l’autre duplex Etapes (6) ! La synthèse réparatrice d’ADN débute à partir de l’autre extrémité 3’ La brèche est remplacée par une séquence provenant du donneur Etapes (7) ! La migration réciproque produit un double crossing-over ! Un ADN hybride est formé à chaque extrémité de la région impliquée dans l’échange ! Entre les segments hybrides, région correspondant à la brèche qui contient à présent la séquence de l’ADN du donneur dans les deux molécules ! L’ADN, dans lequel a lieu la coupure, incorpore la séquence du chromosome qu’il envahit; ! d’où sa dénomination de receveur a) Chez E. coli ! Existence de points chauds qui stimulent la recombinaison ! Ces sites ont une structure asymétrique de 8pb 5’ GCTGGTGG 3’ 3’ CGACCACC 5’ Séquence chi ! Présence de séquence chi toutes les 5 à 10 kb ! Stimule la recombinaison dans son voisinage jusqu’à 10 kb de son site ! Activée par une coupure double brin du côté droit de la séquence ! Les sites chi sont la cible d’une enzyme codée par les gènes RecBCD ! Le complexe RecBCD se fixe sur l’ADN du côté droit de chi è se déplace le long de l’ADN en le déroulant (activité hélicase)è dégradation du simple brin qui possède l’extrémité 3’ ! Quand atteint la séquence Chi, marque une pause è dissociation ou inactivation de l’activité nucléasique (RecD) ! Rec A s’empare de l’extrémité 3’ simple brin libérée et empêche sa réassociation avec le brin complémentaire ! Puis Rec A permet la reconnaissance de la séquence homologue ainsi que sa déstabilisation è formation des hétéroduplexes entre deux séquences homologues ! Puis libération RecA ! Mécanismes d’achèvement inconnus b) Chez l’homme ! Recombinaison générale mal connue ! Seules données concernent la recombinaison méïotique b) Chez l’homme (2) ! Les chromosomes homologues s’approchent l’un de l’autre ! Ils s’apparient en une ou plusieurs régions jusqu’à un contact sur toute leur longueur b) Chez l’homme (3) ! Le complexe synaptonémal (chromosomes appariés) serait la conséquence de l’initiation de la recombinaison par des coupures double brin et de leur conversion en intermédiaires pour des étapes ultérieures de recombinaison ! Echanges à ce niveau b) Chez l’homme (4) ! Recombinaisons indispensables pour le bon déroulement de la méïose : une soixantaine par méïose è large brassage d’information génétique è modification des assortiments d’allèles VI- Les variations de l’ADN C- La conversion génique ! Recombinaison homologue : Formation d’hétéroduplex entre des séquences qui se recombinent ! Risque de mauvais appariemment ou de non appariemment entre des séquences proches ou entre séquences alléliques (mismatch) ! Reconnaissance par des systèmes de réparation Réparation Le brin modèle sera choisi par hasard Modification des séquences sur l’ensemble des brins: selon le brin, il y aura conversion ou pas VII- Les variations de l’ADN D- La recombinaison inégale ! Un gène répété sur un chromosome ! Appariemment possible au niveau de n’importe quelle copie sur chaque chromosome ! Conséquence : recombinaison inégale ! Un des chromosomes aura un nombre supérieur de copies ! L’autre un nombre plus faible Conséquence ! Si l’augmentation du nombre de copies confère un avantage sélectif aux cellules è elles seront sélectionnées et le nombre de copies va augmenter avec les générations VII- Les variations de l’ADN E- Les transposons ! Les éléments transposables ou transposons sont des séquences mobiles du génome = elles sont capables de se transporter elle-même à d’autres endroits du génome Caractéristiques ! Possèdent des répétitions inversées au niveau de leurs extrémités et créent des répétitions directes d’une courte séquence dans leurs sites d’insertion ! Chez procaryotes et eucaryotes Caractéristiques (2) ! Possèdent dans leur structure les gènes codant pour les protéines nécessaires à leur insertion ! Dans certains cas, nécessité de protéines cellulaires ! Evénement rare ! Ne sont jamais libres et individualisés dans la cellule Exemple : les séquences d’insertion (IS) de E. coli ! Forme la plus simple ! Une séquence centrale qui définit le type de séquence IS ! Longueur variable : proche de 1 kpb Exemple : les séquences d’insertion (IS) de E. coli (2) ! Extrémités: ! Séquence identique de 15 à 25 kb dont les orientations sont inverses : répétitions terminales inversées Exemple : les séquences d’insertion (IS) de E. coli (3) ! Lors de l’insertion de l’IS, 1 petite fraction de l’ADN cible est dupliquée et l’IS est insérée entre les deux copies qui portent le noms de répétitions directes (courtes : 4 à 10 pb) ADN cible de l’insertion CGCTC 5 ’ GCGAG Eléménts IS Voir Schéma Mécanisme chez les bactéries ! ADN cible coupé sur chaque brin aux extrémités de la séquence cible è bouts cohésifs entre lesquels le transposon est positionné ! Catalysé par la transposase Mécanisme chez les bactéries (2) ! Transposition avec réplication du transposon – Le transposé positionné est répliqué – La nouvelle copie s’insère au niveau de l’ADN cible – L’ancienne reste sur place – Rôle de la résolvase Mécanisme chez les bactéries (2) ! Transposition conservative – Le transposé transféré dans l’ADN cible – Le site donneur est délété – la résolvase achève le travail eucaryotes ! Mal connu chez l’homme ! Drosophile VII- Les variations de l’ADN F- Les rétrotransposons ! N’existe que chez les eucaryotes ! Certaines séquences ont des caractéristiques proches de celles des transposons + caractéristiques des rétrovirus ! Proviennent vraisemblablement de la rétrotranscription des rétrovirus : rétrotransposons ! Transcrit en un ARN de structure proche de celle de rétrovirus ! Rétrotranscription par la transcriptase inverse è ADN complémentaire è intégration ! Semblent contenir les gènes nécessaires à la transcription inverse VIII- Classification des gènes A- En fonction de leur nombre de copies VIII- Classification des gènes A- En fonction de leur nombre de copies 1) Gènes uniques ou quasi uniques Gènes uniques ! Grande majorité des gènes ! Séquences CAAT souvent absentes Gènes uniques (2) ! Certains ont été dupliqués è deux copies – 2 copies interchangeables : gènes α-globine – Les 2 copies ont divergé è 2 protéines différentes aux propriétés proches (expression de l’une ou de l’autre en fonction de l’ontogenèse ou de l’organe) VIII- Classification des gènes A- En fonction de leur nombre de copies 2) Familles de gènes ! Famille de gènes = présence de séquences apparentées dans les exons de chacun des gènes de la famille Famille de gènes ! Les familles de gènes évoluent par duplication d’un ou de plusieurs gènes suivie d’une divergence entre les exemplaires au cours de l’évolution ! Conséquence : série de gènes codant pour des protéines analogues Famille de gènes (2) ! L’expression de chaque copie dépend du type et de l’état cellulaire ! Exemples : – Famille des gènes globines – Famille des gènes actine ! Certains exemplaires deviennent des pseudogènes du fait de mutations inactivantes VIII- Classification des gènes A- En fonction de leur nombre de copies 3) Les superfamilles de gènes Superfamille de gènes ! Analogue au précédent mais plus précoce au cours de l’évolution è divergence +++ des différentes copies du gène áâ difficile de mettre en évidence la relation entre les gènes ! Ce qui est conservé c’est la structure tertiaire de l’unité de base Superfamille de gènes (2) ! Exemples – Superfamille des immunoglobulines • Gènes codant pour les immunoglobulines • Gènes codant pour les récepteurs T • Gènes codant pour les protéines d’histocompatibilité • Dérivent du même motif ancestral VIII- Classification des gènes B- Les gènes domestiques (House keeping genes) Les gènes domestiques ! Codent pour des protéines ubiquitaires indispensables à la survie de chaque cellule ! Exemple – Gènes des enzymes de la glycolyse – Gènes des enzymes de la respiration Les gènes domestiques (2) ! Caractérisés par : – Un taux de transcription en général faible et continu – Absence de TATA box – Grande richesse en doublets CG hypométhylées – La présence dans les régions 5’ non codantes d’une ou plusieurs boîtes GC = sites potentiels de fixation pour le facteur de transcription sp1 Les gènes domestiques (3) ! Ces particularités ne sont pas obligatoires VIII- Classification des gènes C- Les pseudogènes Les pseudogènes ! Ces séquences possèdent une grande homologie de séquence avec des gènes fonctionnels ! Mais ne sont pas fonctionnels (ni transcrits, ni traduits) Les pseudogènes (2) ! Non fonctionnalité liée à : – L’absence de cadre de lecture ouvert (excès de codons stop) – Absence de codon d’initiation – Ou à l’absence de régions promotrices Les pseudogènes (3) ! 2 types de pseudogènes en fonction de leur mode de création : – Création par duplication de gènes ayant perdu leur fonctionnalité è pseudogènes avec intron – Création par introduction dans le génome d’un rétrotranscrit è pas de promoteur, pseudogènes sans intron Les pseudogènes (4) ! Taux élevé de mutations IX- Les pathologies de l’ADN A- L’ADN peut subir une grande variété de lésions ! Macrolésions ou réarrangements : touche des régions étendues ! Lésions minimes : microlésions IX- Les pathologies de l’ADN A- L’ADN peut subir une grande variété de lésions 1) Les macrolésions a) Types de lésions ! Délétions : excision d’un segment d’ADN avec rétablissement de la continuité de la molécule d’ADN – Perte de matériel de taille variable – Intérêt +++ pour la cartographie des gènes ! Duplication d’un segment plus ou moins long d’ADN. a) Types de lésions (2) ! Amplification : multiplication soit en tandem, de séquences normalement uniques. Peut è l’expansion +++ d’une même séquence è mini chromosomes surnuméraires au caryotype ! Fusion de gènes : cas particulier de réarrangements a) Types de lésions (3) ! Fusion de gènes : cas particulier de réarrangements – Double cassure dans deux gènes è transposition de l’un dans l’autre sur le même chromosome ou sur deux chromosomes différents – Si concerne 2 chromosomes différents : translocation détectable par cytogénétique (caryotype) – Les 2 gènes ont soit la même orientation, soit une orientation opposée a) Types de lésions (4) ! Inversion de gènes : changement d’orientation tête bêche d’un segment plus ou moins long d’ADN ! Insertion : introduction dans un gène d’une séquence soit mobile, soit virale b) Déterminisme des lésions ! Accident de recombinaison méïotique ! Recombinaison inégale : - è délétions et duplications - èExplique en grande partie l’évolution des gènes (familles et superfamilles de gènes à partir d’un gène ancestral - èChangements quantitatifs - Conversion génique èchangements qualitatifs IX- Les pathologies de l’ADN A- L’ADN peut subir une grande variété de lésions 2) Les microlésions Microlésions ! Dues à l’action de facteurs physiques ou chimiques, endogènes ou exogènes ! Les lésions sont le plus souvent réparées ! Sinon retrouvées dans la réplication suivante Microlésions (2) ! Responsables de mutations ponctuelles (cause la plus fréquente de maladies génétiques), de substitutions, de suppressions, d’addition de bases Déterminismes des microlésions ! ! ! ! Erreur de réplication Erreur de réparation Dépurination spontanée Désamination spontanée IX- Les pathologies de l’ADN A- L’ADN peut subir une grande variété de lésions 3) Les insertions d’éléments mobiles Eléments mobiles à l’intérieur d’un gène ! Certains cas d’hémophilie : insertion de séquences LINE dans l’exon 14 du gène codant pour le facteur VIII ! Rétrotransposition IX- Les pathologies de l’ADN B- Les conséquences IX- Les pathologies de l’ADN B- Les conséquences 1) Sur les régions non codantes Sur les régions non codantes ! Rares è perturbation de l’expression ! Peu d’exemples IX- Les pathologies de l’ADN B- Les conséquences 2) Dans les régions codantes a) Mutations faux-sens ! Modification signification d’un codon è possibilité de modification d’un acide aminé de la protéine è conséquences variables selon la nature et l’emplacement a) Mutations faux-sens (2) ! Mutations sur codon stop è poursuite de la traduction jusqu’au prochain stop è élongation chaîne polypeptidique b) Mutations non-sens ! Formation d’un codon stop è interruption de la traduction +/- tôt è souvent non expression de la protéine finale c) Mutations iso-sémantique ! Modification de la séquence sans modification de la signification d’un codon è mutations silencieuses IX- Les pathologies de l’ADN B- Les conséquences 3) Mutations perturbant le cadre de lecture ! Insertion ou délétion d’une taille non multiple de trois dans un exon è modification du cadre de lecture – è souvent codon non-sens prématuré – Si en région 3’ è allongement jusqu’à un stop ! Si multiple de trois è pas de décalage du cadre de lecture : – Exemple : mutation ΔF508 de la mucoviscidose è suppression d’une Phe IX- Les pathologies de l’ADN B- Les conséquences 4) Mutations perturbant l’épissage ! Si touche une région consensus d’épissage : è exon en amont du site donneur muté ou région en aval du site accepteur muté est éliminé ! Possibilité de modification du cadre de lecture è interruption prématurée de la traduction si les exons restant ne sont pas en phase ! è protéine tronquée – Valeur fonctionnelle fonction de la nature du domaine manquant – Instabilité ARNm et/ou Protéine IX- Les pathologies de l’ADN B- Les conséquences 5) Fusion de gènes par translocation ! Si fusion respecte le cadre de lecture è gène chimère è protéine chimère ! Niveau d’expression et la spécificité dépendent des séquences restées en 5’ ! Fréquent en pathologie oncologique (cancérologie) IX- Les pathologies de l’ADN B- Les conséquences 6) Mutations à effet quantitatif ! Mutations perturbant quantitativement l’expression du transcrit primaire et sa maturation ! Pathologies des gènes de l’hémoglobine (thalassémies) – Mutations dans le promoteur – Mutations du codon d’initiation – Mutations dans les sites d’épissage – Mutations dans les sites de polyadénylation IX- Les pathologies de l’ADN B- Les conséquences 7) Mutations perturbant la longévité des ARNm ! Touchent la stabilité de l’ARNm – Augmentation stabilité – Ou diminution IX- Les pathologies de l’ADN B- Les conséquences 8) Beaucoup de mutations sont silencieuses ! La plupart des mutations introniques si ne perturbent pas l’épissage ! Mutations hors des gènes et des séquences régulatrices ! Entraînent des polymorphismes IX- Les pathologies de l’ADN B- Les conséquences 9) Transmission des mutations ! Macrolésions non réparées ! Mutations ponctuelles fixées è transmission à la descendance cellulaire è Si cellule somatique : touche un clone cellulaire : 1 cellule et sa descendance cellulaire somatique ! Cellule somatique : – Si la mutation est défavorable (amoindrissement fonctionnel de la cellule) è le clone va s’éteindre spontanément – Si sans effet è le clone se dilue et passe inaperçu – Si effet favorable sur croissance et prolifération è avantage sélectif è peut s’amplifier : un des évènements à l’origine des cancers ! Cellule germinale – Se retrouve dans gamète – Si utilisé pour fécondation è transmission à la descendanceè • Hétérozygote (autosome) • Lié à l’X – Hétérozygote : sexe féminin – Hémizygote : sexe masculin ! Mutation de novo:néomutation – Non retrouvées dans les générations antérieures IX- Les pathologies de l’ADN C- La fréquence des mutations ! Procaryotes : – Moyenne : 10-5 à 10-6 :taux de mutations spontanées par locus et par génération ! Eucaryotes – Pas d’indications – N’est pas le même pour tous les gènes – Fonction de leurs structures IX- Les pathologies de l’ADN D- Conséquences pathologiques des mutations Maladies monogéniques : monoallélisme ! ! ! ! Un gène è 1 allèle è 1 maladie Monomorphisme moléculaire Diagnostic spécifique Exemple: la drépanocytose Polyallélisme ! Diversité moléculaire des mutations à l’origine d’une pathologie – Myopathies – β-thalassémies Non allélisme ! Plusieurs gènes candidats : ! Atteinte alternative d’un seul gène parmi plusieurs candidats Maladies polygéniques ! Diabète sucré ! Hypertension artérielle ! Maladies multifactorielles ! Notion de terrain, de prédisposition, de formes familiales, d’environnement ! Défi pour la biologie moléculaire