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Mais, dès la fin de l’année, se manifeste un courant de
pensée prenant ses distances à l’égard de Vichy, en même
temps que se développe une prise de conscience de plus en
plus ferme des valeurs patriotiques et humaines à préserver.
1942 marque le passage des doutes, de l’isolement et de
l’opposition individuelle à l’engagement collectif. La Zone
libre est envahie en novembre, la Lozère occupée par les
Nazis. Le danger s’aggrave pour tous les opposants locaux.
La Résistance lozérienne commence à se structurer à
Marvejols, Mende, Langogne et au Collet-de-Dèze.
1943. Le régime de Vichy crée en janvier la Milice française
afin de lutter contre toute forme de résistance. Il institue en
février le STO : les jeunes gens doivent partir travailler
en Allemagne pour les Nazis. Ceux qui refusent de se
soumettre, les “réfractaires”, sont pourchassés et prennent la
clandestinité.
Dans le même temps, l’Armée secrète qui réunit des résis-
tants de toutes tendances est active au nord de Mende. Dans
les Cévennes s’implantent les mouvements de Résistance
Francs-Tireurs et Partisans et Main d’œuvre immigrée.
Les premiers maquis naissent dans la région de Marvejols en
mars-avril. Ils sont composés d’antifascistes allemands à
Bonnecombe (sud de l’Aubrac) et de réfractaires au STO à
Vayrac (Grèzes).
Au sud du département, la Résistance gardoise installe en
mai un maquis à Aire-de-Côte dans le massif de l’Aigoual.
Mais les troupes d’occupation allemandes l’anéantissent en
juillet. Au même moment, la Résistance s’organise autour de
la Vallée longue (maquis de La Figueyrolle à Saint-Martin-
de-Boubaux).
Désormais les occupants nazis comme les forces de Vichy
ne cesseront plus de rechercher et de détruire les maquis
qui se constituent ou se reconstituent en divers points du
département et prennent de l’importance.
A partir de la fin de l’année, certains groupes souhaitent
passer à l’action contre l’ennemi. La Résistance dispose
d’un réservoir d’hommes non négligeable mais ses moyens
matériels sont limités. En outre, il est nécessaire de former
les jeunes arrivants, de plus en plus nombreux.
C’est dans ce contexte qu’à l’automne 1943, deux Cévenols
natifs de Saint-Etienne-Vallée-Française, Marceau Lapierre
et Georges Lafont créent le maquis-école de La Picharlerie.