Objectifs Contacts et sponsors Pourquoi un tel événement ? Informations pratiques De la sphère politique qui se doit d’apporter une réponse adéquate aux défis qui sont posés, jusqu’à la sphère la plus intime des familles qui ont vu le départ ou le décès d’un des leurs dans le jihad, le phénomène jihadiste semble désormais toucher et déstabiliser toutes les strates des sociétés occidentales : pourquoi des jeunes socialisés en Occident décident de partir pour les terres du jihad ? qui sont ces jeunes qui sont séduits par l’idéologie proposée par des groupes comme l’Etat islamique ou Al Qaïda ? comment prévenir les départs des candidat(e)s au jihad ? et que faire de ceux et celles qui rentrent au pays après des mois au front ? Si les interrogations concernant le profil et les motivations des candidat(e)s occidentaux sont nombreuses, notre projet souhaite en outre soulever et discuter de la question fondamentale de la religion dans le jihad contemporain. Ce point est en effet essentiel tant à une meilleure compréhension des débats autour du jihad dans l’espace public, que pour ceux et celles qui y adhèrent. La conférence et l’atelier auront lieu à l’Université de Fribourg, sur le site de Pérolles II (Bd de Pérolles 90). Le site est accessible : -à 20 minutes à pied de la gare CFF -en bus depuis la gare CFF, arrêt « Pérolles-Charmettes » : bus 1 (direction Marly-Gérine) ; bus 3 (direction Pérolles) ; bus 7 (direction Cliniques). La conférence aura lieu le 29 septembre 2015 à 18h15 en salle C 230 : elle est ouverte à toute personne intéressée et ne nécessite pas d’inscription. L’atelier aura lieu le 30 septembre 2015 de 9h – 13h en salle A 303 : le nombre de place étant limité et le public restreint, une inscription par mail est obligatoire jusqu’au 15 septembre auprès de geraldine. [email protected] En observant les productions médiatiques comme les réactions politiques, on constate que la question du lien entre islam et jihad est toujours sous-jacente et l’on a tendance soit à rattacher le jihad à l’islam de façon générale – et ce généralement en écho avec un islam imaginaire qui ne se déclinerait que sur un mode violent – soit à séparer nettement les deux, notamment au sein d’une communauté musulmane anti-jihad, en opposant souvent un discours de négation tel que « le jihad, ce n’est pas l’islam ». Pour toute question ou demande de renseignement complémentaire, veuillez vous adresser aux organisatrices : Dr. Mallory Schneuwly-Purdie : [email protected] Géraldine Casutt : [email protected] Face aux malaises et aux ambiguités que suscite la question de la religion dans le jihad, notre projet d’atelier-conférence entend donner des clés aux participants afin de mieux comprendre non seulement comment parler d’islam quand il est question de jihad, mais aussi de mieux saisir la compréhension jihadiste contemporaine de l’islam, dont les partisans n’ont pas l’impression de pratiquer un islam en particulier, mais bien le seul qui soit possible, et qui font de cette religion le fondement de leur société en Syrie et en Irak. Où est la religion dans le jihadisme contemporain ? suffit-il que des acteurs se réclament d’une religion pour qu’ils en fassent partie ? les candidats sont-ils attirés par la religion ou par autre chose ? Ce sont là quelques exemples de questions que David Thomson et Samir Amghar nous aideront à mieux comprendre lors de la conférence et de l’atelier des 29 et 30 septembre 2015. Nous remercions nos soutiens de nous avoir permis de proposer un événement de cette qualité : Département des Affaires Etrangères (DFAE) de la Confédération Suisse Groupe de Recherche sur l’Islam en Suisse (GRIS) Université de Fribourg -Département d’Histoire Contemporaine -Science des religions, Faculté des Lettres Pluralités L’ISLAM, LE MUSULMAN ET LE JIHAD CONTEMPORAIN Une conférence et un atelier pour mieux comprendre les articulations entre jihad et religion 29-30 septembre 2015, Université de Fribourg (Pérolles II) Conférence Les intervenants de la conférence et de l’atelier Workshop LA RELIGION DU JIHAD ET LE JIHAD COMME RELIGION Intervenants principaux : LE JIHADISTE E(S)T LE MUSULMAN Quelle place pour l’argument religieux dans les motivations des candidats au jihad en Syrie ? Mardi 29 septembre 2015, 18h15, salle C 120. Université de Fribourg, Pérolles II (2ème étage du bâtiment à la section « C »). Conférence publique, ouverte à toute personne intéressée dans la limite des places disponibles. Le phénomène jihadiste déstabilise les sociétés civiles, politiques et académiques en posant des questions qui peinent à trouver des réponses satisfaisantes. L’Occident est concerné parce qu’il est d’une part désigné comme une cible privilégiée par les théoriciens du jihad, mais d’autre part aussi parce qu’il est touché par les départs (et les retours) de ses propres citoyens vers la Syrie. Si l’on s’interroge beaucoup sur les profils de ces nouveaux jihadistes, une question récurrente et particulièrement épineuse reste celle du rapport au religieux. De quel islam parle-t-on quand il est question de jihad ? Le jihad de Syrie et d’Irak a-t-il vraiment quelque chose à voir avec l’islam ? Doit-on parler de secte pour décrire la mouvance jihadiste, et si oui, comment ? La « porte d’entrée » vers le jihad estelle religieuse? Comment vit-on sa religion quand on est jihadiste ? Afin de mieux appréhender « la religion du jihad », Samir Amghar nous parlera des fondements religieux et des différences de compréhension dans l’islam radical par rapport au jihad. A travers les témoignages qu’il a récoltés auprès de personnes se réclamant du jihad et qui ont été socialisées en France, David Thomson présentera ensuite une dimension plus pratique du phénomène en se concentrant sur les motifs, religieux ou non, qu’il a identifiés pour un départ vers la Syrie, avant de nous donner quelques exemples concrets d’un jihad qui se vit au quotidien. DAVID THOMSON est journaliste au service Afrique de RFI. Il a notamment couvert les révolutions arabes, plus particulièrement en Tunisie, où il a tourné un documentaire intitulé « Tunisie : la tentation du jihad ». Il s’est par la suite intéressé aux parcours de candidats français au jihad, avec lesquels il a fait de nombreux entretiens avant leurs départs en Syrie. Son livre, « Les Français jihadistes » (Editions Les Arènes, 2014) , dans lequel il retrace leurs parcours en laissant le lecteur seul juge, est devenu un ouvrage de référence pour qui s’intéresse de près au phénomène jihadiste. Etant resté en contact avec ses principaux interlocteurs, il relate régulièrement des informations sur la vie quotidienne et les actualités du jihad en Syrie et en Irak sur son compte Twitter, qui est suivi par plusieurs milliers de personnes. SAMIR AMGHAR est docteur en sociologie et actuellement chercheur à l’Université Libre de Bruxelles. Spécialiste du salafisme et de l’islamisme en Europe, il est l’auteur de nombreux ouvrages de référence sur la question, dont « Le salafisme d’aujourd’hui : mouvements sectaires en Occident » (Michalon Editions, 2011), « L’islam militant en Europe » (Infolio, 2013) et a notamment dirigé un ouvrage collectif intitulé « Islamismes d’Occident : état des lieux et perspectives » (Lignes de repères, 2006). Membre de l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman (IISMM – EHESS), il a également été consultant pour le Ministère de la Défense suisse. Après avoir passé une année au Canada dans le cadre de son post-doctorat sur l’émergence et le développement du salafisme en Amérique du Nord, il s’intéresse toujours de près aux questions de radicalisation et est régulièrement sollicité par les médias pour son expertise. Modératrices et organisatrices de l’événement : MALLORY SCHNEUWLY PURDIE est docteure en science et sociologie des religions. Spécialisée sur les migrations internationales, en particulier en provenance des pays à majorité musulmane, et sur les processus d’incoporation des migrants aux sociétés occidentales, elle travaille actuellement au Centre suisse islam et société de l’Université de Fribourg, dirige le bureau-conseil Pluralités qu’elle a fondé en 2014 et préside le Groupe de recherche sur l’islam en Suisse (GRIS). GÉRALDINE CASUTT est doctorante en sciences des religions à l’Université de Fribourg (Suisse) et à l’EHESS-Paris, où elle prépare une thèse qui questionne notamment les représentations des femmes occidentales dans l’idéologie jihadiste à travers les fonctions qu’elles occupent dans l’Etat Islamique en Syrie et en Irak. Travaillant beaucoup sur les réseaux sociaux, elle collabore aussi étroitement avec des parents concernés par ce phénomène afin de mieux comprendre les mécaniques d’engagement dans le jihad. Questionner le rapport entre l’islam et le jihad dans une pratique quotidienne en Syrie/Irak et dans les discours sur le jihad Mercredi 30 septembre 2015, 9h-13h, salle A 303. Université de Fribourg, Pérolles II (3ème étage du bâtiment à la section « A », prendre l’ascenseur). Atelier ouvert aux personnes académiques travaillant sur le sujet de l’islam, de la radicalisation, avec un intérêt pour le phénomène jihadiste (doctorants et chercheurs avancés) ; aux personnes travaillant pour le DFAE ; aux personnes travaillant pour l’Etat de Fribourg et qui sont concernées par ces questions dans leur pratique professionnelle. Inscription obligatoire jusqu’au 15 septembre, dans la limite des places disponibles, auprès de : [email protected] Intervenants : David Thomson et Samir Amghar Modératrices : Mallory Schneuwly Purdie et Géraldine Casutt Cet atelier qui sera animé en français par David Thomson, Samir Amghar et les organisatrices, aura pour but d’approfondir les interrogations soulevées par la conférence de la veille, mais aussi de donner des outils pour mieux penser le rapport entre l’islam et le jihad. S’agit-il d’une cause à effet ? L’islam radical est-il un rempart contre le jihadisme ou un facilitateur ? Peut-on parler de jihad sans islam et d’islam sans jihad ? Nous réfléchirons aussi au rapport du jihadiste envers sa religion, que cela soit en amont de son départ vers la Syrie et même de sa conversion à l’islam, jusqu’à sa vie quotidienne dans le désormais « Etat islamique », en questionnant notamment l’omniprésence de l’élément dit religieux dans la vie d’un jihadiste. Comment différencier entre religion et engagement politique ? Parle-t-on de religion lorsqu’il s’agit de jihadisme, ou de secte ? La première partie de cet atelier sera animée par Samir Amghar et permettra d’aborder plus spécifiquement les fondements et les référents religieux dans le jihad. Après la pause, David Thomson mettra en perspective les éléments précédents par le biais d’exemples puisés tant dans la propagande que dans le discours des jihadistes eux-mêmes, qui se définissent comme musulmans. La participation active des auditeurs sera vivement encouragée. La conclusion permettra ensuite de résumer les points forts de l’atelier, mais aussi de monter les limites du questionnement entre jihad, islam et religion. Une bibliographie indicative sera conseillée à tous les participant(e)s.