Jihad Darwiche : récits de vie en temps de guerre

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Jihad Darwiche : récits de vie en temps de guerre
Ce ne sont pas des gestes héroïques, pas de hauts faits d’armes, juste de simples gestes du
quotidien en temps de guerre, des gestes parfois même dérisoires inventés pour survivre par
les plus faibles, les plus humbles ou les plus démunis : vieillards n’ayant plus la force de fuir
les combats, personnes handicapées incapables de se déplacer, femmes seules ou servantes
fidèles dont on a oublié jusqu’au nom.
Ces récits, le conteur Jihad Darwich dit les avoir recueillis auprès de gens ayant vécu à Tyr,
Saïda ou Beyrouth pendant les conflits du Liban. Ils montrent comment dans l’absurdité
(Le train) et la violence de la guerre (Combien d’enfants ?ou Le démineur) la vie peut encore
pousser au milieu des bombes (par ex. : trouver refuge sous un évier dans Les deux amoureux)
et comment les hommes, même dans ces circonstances, gardent malgré tout le sens de leur
dignité (Le pyjama).
Ils racontent, aussi et peut-être surtout, le rôle prépondérant des femmes, leur courage et leur
détermination pour contourner les barrages quand il s’agit de nourrir leur famille (An-nâtra);
leur capacité à retrouver de vieilles recettes pour continuer à faire le pain et mettre en place
des chaînes de solidarité (Le pain et le pétrole, La bergerie) ; mais également leur malice à
invoquer les djinns pour protéger leur maison (La dame blanche) et éloigner les militaires !
Récits pleins de tendresse et d’humanité ces récits n’en sont pas moins dénués de poésie.
« Les fleurs éloignent la mort, les fleurs éloignent la peur »
Dans la guerre, dit Darwiche, les hommes sont souvent perdus, mais les femmes, elles, peutêtre parce qu’elles sont plus proches des plantes et de la vie, sont capables de faire refleurir le
printemps.( Femme-printemps).
Ces contes, petites lueurs d’espoir dans la nuit, leur rendent un vibrant hommage et se termine
sur une profession de foi, prononcée en arabe et en français : « L’amour est ma religion ».
Le CRILJ13 était présent le 24 mai aux Archives départementales d’Aix pour écouter Jihad
Darwiche qui était accompagné au piano par Henry Torgue.
On peut retrouver ses contes sur Internet pour une écoute gratuite ou pour commander
son album.
Velaux ce 29 mai, Josette Maldonado
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