Voilà pour l'aspect sanction, car si elle doit avoir lieu, elle ne peut être exemplaire qu'en commençant pas les
figures politiques et intellectuelles de la sphère islamiste ayant prôné et encouragé le jihad; inutile de citer ici
des noms; tout le monde les connaît. Pourra-t-on le faire en Tunisie aujourd'hui?
Cela veut-il dire alors qu'il faut croire sur parole les supposés repentants ? Ne serait-ce pas alors une réédition
de la libération de tous les détenus supposés politiques au lendemain de la révolution, ce qui a créé, de toutes
pièces, le phénomène terroriste auquel nous sommes confrontées ?
Raisonnablement, aucune saine politique ne pourrait l'autoriser. Quelle attitude le serait donc ? En
l'occurrence, il importe de revenir à la sagesse populaire ancestrale conditionnant la clémence par une sincère
repentance, et non un simple affichage. Comment cela serait-il possible en cette délicate matière?
Une question de logique
Comme le jihad, cette guerre sainte, n'existe pas en islam pur, étant une fausse conception de la lutte armée, il
importe de séparer le terrorisme du jihad.
Seules aujourd'hui les autorités islamiques légales ont le droit, non pas de recourir au jihad, car il est périmé,
mais d'user de la force et d'en avoir le monopole. Aucun musulman n'a droit de recourir à la violence qui n'est
légale qu'en étant le fait de l'État. Le musulman en tant que particulier n'a droit qu'au jihad majeur ou akbar,
l'effort sur soi, seul jihad aujourd'hui licite en islam.
Aussi, s'agissant de la repentance, il faut exiger des jihadistes entendant la faire, ainsi que de tous ceux qui
prônent le pardon en leur faveur, d'oser au préalable déclarer le jihad obsolète en islam, s'étant achevé avec
l'apparition des États islamiques.
Voilà ce qui pourrait donner droit au pardon des erreurs passées qui, ne l'oublions pas, étaient des crimes !
Certes, on pourrait entendre certains des musulmans intégristes demander ce qu'il en serait alors du principe de
justice en islam qui est une religion prônant le droit de lutter contre l'injustice. La réponse est simplissime :
cela ne devrait se faire que dans le cadre étatique et selon les méthodes pacifiques, l'islam étant démocratique
dans son essence.
Et si l'on a affaire à une dictature qui ne croit pas à la démocratie, comme on ne manquera pas de rétorquer,
alors ce n'est pas la religion qui doit être sollicitée pour contester le droit de cette dictature au pouvoir, mais
bien le droit et la politique. Aussi, en aucune façon, on ne doit faire usage de religion, et encore moins faire
appel à des volontaires parmi les particuliers.
La politique seule, et donc seuls les sujets qui ne sont pas reconnus comme citoyens de ladite dictature, sont
concernés par une éventuelle lutte armée imposée par la dictature. Et ce ne serait point du jihad, mais de la
pure politique n'ayant nullement de couverture religieuse.
Une question d'éthique
Voilà ce qui serait sain pour assainir la situation. Ainsi pourrions-nous dire oui à la repentance des jihadistes,
mais à la condition expresse qu'ils adhèrent solennellement et au préalable à une la profession de foi que le
jihad mineur est illicite en islam.
Ce qui suppose déjà que les autorités religieuses officielles dans le pays, mais aussi et surtout les politiciens et
les intellectuels se réclament de l'islam, aient déjà montré le chemin en consacrant cette vérité par une