Partie 3

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Groupe de réflexion «BIM Serveur Intelligent» Commande PUCA 14028125411 du 15-12-2014
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PARTIE 3
PROSPECTIVE
Pré-Rapport du 25 Avril 2016
Membres par Ordre alphabétique :
Roland BILLON, Gabriel CASTEL, Olivier CELNIK, Jean-Michel DOSSIER, Isabelle FASSE,, Jacques HABABOU,
Laurent ORTAS, Thierry PARINAUD, Jean-Yves RAMELLI, décédé en Juillet 2015
Correspondant à l’étranger : John MIRTSHIN
Consultant ; Vincent COUSIN Contributeurs Patrick SERRAFERO, Jean-Baptiste VALETTE
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PARTIE 3 : PROSPECTIVE VERS L’INTEROPERABILITE
3.1 Les transformations d’objets selon les vues métiers.
3.1.1 Echange Architecte => Ingénieur de structure
3.1.2 Echange Architecte => Thermicien
3.1.3 Echange Architecte => autres métiers
3.1.4 Conséquences pour la maitrise d’ouvrage (MO et AMO)
3.2 Les principes opératoires des transformations.
3.2.1 Rappel historique sur les transformations et le modèle conceptuel
générique.
3.2.2 Principe du modèle générique : adopter comme élément
insécable le plus petit découpage fonctionnel.
3.2.3 Règle du découpage en parois homogènes.
3.2.4 Règle de découpage en rives homogènes.
3.2 5 Faire coïncider le filaire topologique et les axes des parois,
poutres et poteaux.
3.2.6 Réaliser un protocole de saisie sans que l’architecte ne s’en
aperçoive ?
3.3 Le mécanisme des transformations : exploration.
3.3.1 Les trois seuls modèles de représentation graphiques et le
modèle générique.
3.3.2 Théoriser les difficultés d’échange.
3.3.3 Schéma général du BIM Serveur Intelligent « idéal ».
3.4 Favoriser un projet d’ambition internationale ?
4 : Conclusion
5 : Annexes
5.1 Petit lexique des termes ambigus
Autres annexes et diapositives (fournies sur demande)
5.2 Les Comptes rendus des réunions du Groupe
5.3 Le projet test et ses autorisations d’exploitation
5.4 Les diapositives du pré-étalonnage de l’expérimentation
5.5 Les diapositives des échanges fournis par les « testeurs »
5.6 Présentation de la révision 4 des IFC par Jon Mirtshin en anglais
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3.1 Les transformations d’objets selon les vues métiers
Nous tenterons ci-après d’apporter des éléments pour résoudre le principal obstacle
aux échanges interopérables : les transformations d’objets entre certains métiers de
la phase CONCEPTION-REALISATION.
Dans le secteur du Bâtiment, chaque acteur voit le bâtiment selon son métier. Et
même plus : « Chaque professionnel du même métier le voit différemment ». Il
n’y a pas deux ingénieurs de structure ou de béton armé qui arrivent au même
résultat. Et heureusement, autrement ce ne seraient plus des ingénieurs, mais des
automates. L’homme deviendrait machine.
Ce constat laisse prévoir des difficultés dans les échanges de BIM entre les métiers !
Comme le confirment les expérimentations en vue de déterminer les fonctions d’un
BIM Serveur, les objets manipulés par un logiciel de calcul de structure, ou de calcul
thermique peuvent porter le même nom que ceux donnés par l’architecte. Mais ne
constituent pas un sous ensemble de la vue de l’architecte !
Ces objets peuvent être incompatibles entre deux métiers.
Ils ont besoin d’être transformés, pour plusieurs raisons et de plusieurs manières :
3.1.1 Echange Architecte => Ingénieur de structure
-
D’abord le découpage géométrique, dans les deux directions hauteurlargeur. Eternel problème de savoir ou commence et ou finit un mur de
structure ou à isoler, par rapport au mur dessiné dans le BIM de l’architecte.
Intervient aussi le problème du contreventement.
Et celui des poutres incorporées avec des épaisseurs différentes, et des
poteaux que l’on ajoute … C’est un travail constant de transformations
intervenant dès la lecture du BIM de l’architecte. Une bonne part pourrait faire
l’objet de transformations « automatiques » impliquant une intelligence
« primaire ».
-
Ensuite, autre problème résolu différemment selon l’ingénieur, à quel endroit
se situe l’axe filaire du mur dans l’épaisseur du mur. Car la plupart des
logiciels de calcul de structure (descente de charges, simulations
parasismiques, dimensionnement des ouvrages) adoptent d’abord une
représentation filaire topologique (barres et nœuds, plaques et joints
linéaires). Chaque barre doit converger au nœud. Ce qui va permettre de
mettre en place le réseau relationnel, Et ensuite ce premier découpage des
objets orientés dans l’espace sert d’assise à l’implantation des nappes
d’éléments finis dans un deuxième découpage plus fin.
-
La mise en place de ce réseau relationnel constitue à lui seul un véritable
travail de création d’objets nouveaux ! Celui du BIM de l’architecte est
réduit, éphémère, existe le temps du calcul d’un dessin de jonction, en général
limité au voisinage horizontal d’un mur (en vue de dessiner automatiquement
les rencontres de deux ou plusieurs murs, avec leurs différentes couches
internes). Au contraire, le modèle BIM du logiciel de l’ingénieur de structure
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doit connaître toutes les relations d’un nœud, d’une rive de plaque, dans
l’espace topologique à 3 dimensions.
Le schéma ci-dessous illustre ce constat pour l’échange Architecte-Ingénieur de
structure. Par exemple, examinez le mur AB, à la fois façade et intérieur (au droit de
l’appentis) de ce morceau de villa.
Ce mur peut d’ailleurs être découpé de plusieurs façons selon l’humeur et le temps
disponible de l’opérateur. Il est difficile de lui imposer un protocole de saisie, car son
objectif, c’est d’obtenir une vue de façade la plus agréable possible. Dans ce
contexte, peu importe ou commence et ou finit le mur pour les autres métiers, peu
importe comment sera réalisé le joint mur-plancher. Ce joint ne sera pas vu dans le
plan, la coupe sera symbolique, et surtout, il ne faut rien voir en façade ! L’architecte
ne pourra dominer la technologie de l’entreprise à ce stade de l’étude pour dessiner
des détails de construction, sauf dans les cas de maçonnerie traditionnelle.
HEATED
HEATED
NO
HEATED
Le même mur AB
en représentation
« filaire topologique »
utilisé dans les logiciels
de structure
Cette représentation possible du mur AB en filaire topologique pour alimenter un
logiciel de calcul de structure illustre bien les transformations automatiques à
effectuer par un BIM Serveur Intelligent.
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3.1.2 Echange Architecte => Thermicien
Les transformations d’une vue architecte au bénéfice d’un logiciel de calcul
thermique SONT plus complexeS. Il faut remplacer le filaire topologique (qui ne sert
plus à rien) par une représentation « Nus de locaux » et ajouter de chaque côté du
refend AB les volumes (ou espaces) des locaux adjacents.
C'est-à-dire qu’il faut transplanter le réseau relationnel évoqué pour l’ingénieur de
structure aux objets constituants les « Space Boundaries » définies dans les IFC.
Tout en conservant les composants murs et planchers, avec une découpe qui obéit à
un critère différent et pas forcément correspondant : celui de l’isolation thermique.
Chirurgie minutieuse !
Le travail de préparation géométrique, topologique, et descriptif des parois est
donc plus complet, donc plus long, que pour le calcul de structure, comme l’a montré
l’expérimentation.
En revanche, la durée et la complexité des calculs est moindre, sauf que le
durcissement de la réglementation thermique oblige à prendre en compte le facteur
temps pour des simulations dynamiques (jour/nuit, soleil ou non, renouvellement
d’air, les saisons …).
Reprenons le mur AB dessiné par l’architecte du schéma précédent. Ci-dessous un
exemple pour le thermicien des découpages d’objets de chaque côté du mur AB.
Un BIM serveur pourrait-il automatiser ces transformations ?
Les relations de voisinage
obligatoires indiquées (transitives
mais distinctes) sont au nombre de
6 pour deux volumes.
Au nombre de 18 pour trois
volumes.
Cela donne une idée de la masse
du réseau relationnel à mettre en
place par un BIM Serveur Intelligent
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3.1.3 Echange Architecte => autres métiers
Ces autres métiers de l’ingénierie sont nombreux, et nous ne pouvons pas les passer
tous en revue pour décrire leur besoin et la réalité des transformations effectuées ou
à automatiser à partir de la vue architecte.
Cependant, deux métiers retiennent plus particulièrement notre attention :
L’Economie de la construction, et la GTP (Gestion Technique de Patrimoine).
A) L’économie de la construction : le calcul analytique, l’une de ses activités.
Seul le mode de calcul analytique retient notre attention vis-à-vis des
transformations d’objets. Nous faisons ici l’impasse sur le moment de l’intervention
de ce type de calcul : il faut évidemment que l’avancement du projet de l’architecte
soit proche de la réalité à construire ! On peut généraliser son intervention à toute la
durée des travaux, comme le font les « Quantity Surveyors » au Royaume Uni.
L’analyse dans ce cas montre que la plus grande partie des objets, mais aussi des
tâches associées à une ou plusieurs classes, peuvent être décelées, identifiées,
mesurées, extrapolées par un BIM Serveur Intelligent, capable dans ce cas de
produire les éléments d’un quantitatif analytique précis et complet, en « inventant »
des composants non dessinés, du moins pour le bâtiment lui-même.
Ensuite, toujours avec ce BIM Serveur Intelligent mis en relation avec des
catalogues de produits techniquement et économiquement renseignés,
l’économiste peut jouer le rôle de prescripteur en accompagnant l’architecte.
Ensuite encore, d’une manière traditionnelle (comme un tableur) le BIM Serveur peut
éditer les éléments nécessaires aux DQE, et prendre en compte dynamiquement les
modifications intervenues avant et pendant les travaux (avec stockage des avenants
contractuels et la trace personnalisée de ces modifications ou incidents). Et sortir les
éléments de comparaison du DOE avec les devis.
Un BIM Serveur Intelligent peut transformer non seulement les objets du BIM de
l’architecte pour les besoins de l’économiste, mais aussi transformer les tâches
assurées par l’économiste !
B) Les métiers de la GTP : un monde d’objets dont le statut est plus stable.
Les remarques qui suivent sont bien connues des professionnels de la GTP.
Elles sont destinées à ceux qui ne le sont pas.
Nous avons déjà parlé de la problématique différente des métiers de la GTP à
propos du projet U-BIM (voir 2.7.1)
La première remarque est plus globale et générale. La GTP est hors sujet vis-à-vis
des transformations (mais pas du sujet des BIM Serveur Intelligent)
Car l’implémentation de leur base de données (leur « remplissage initial») est située
après le process de conception-réalisation, une fois le bâtiment livré.
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Deux cas se présentent :
-
Soit le bâtiment est neuf. Il vient d’être construit. Dans ce cas, c’est à
l’entreprise de fournir les données qui seront un sous ensemble (et dans ce
cas nous sommes d’accord avec le Professeur NICOLLE) du BIM de
l’entreprise, pour le gestionnaire de patrimoine. Cas idéal dans lequel
pratiquement seules les données propres à la GTP seront ajoutées, associées
aux objets existants. Reste le cas, marginal nous l’espérons pour bientôt, où
l’entreprise n’a pas de BIM !
-
Soit le bâtiment existe, ancien ou moderne, peu importe, avec ou sans
plans, il faudra de toutes façons reconstituer complètement la B de D du
bâtiment, non seulement les informations essentielles quantitatives et
qualitatives, mais aussi un minimum de représentation graphique, et plus
difficile, le réseau relationnel entre ses objets.
Dans ce dernier cas, c’est un travail « colossal ». Sauf si les plans existants
proviennent d’un logiciel de CAO compatible IFC ou autre format exploitable par un
BIM Serveur Intelligent (pas du DXF !). Mais cas somme-toute encore marginal.
Sauf aussi si on réduit au minimum les données exploitables : les locaux avec leurs
attributs, leur appartenance à des services ou appartements, juste l’emplacement
des menuiseries. Certains gestionnaires ont affirmé que cela suffisait comme
données morphologiques d’un bâtiment en exploitation minimaliste.
Si l’on a rien, un relevé soit traditionnel, soit amélioré par des outils laser, restait
prohibitif et sujet à beaucoup d’erreurs.
Mais la technologie des relevés vient de faire un progrès spectaculaire.
Voir la thèse professionnelle du e-Mastère Spécialisé Ecole des Ponts- ESTP de
Véronique du PELOUX, elle-même auteur de tests du présent rapport : « Du SCAN
3D au BIM pour les relevés des Gestionnaires de Patrimoine »
On peut dire que les objets de la GTP et leur réseau relationnel sont stables pendant
l’exploitation ; seuls leurs attributs situés aux extrémités de l’arborescence des
objets (les feuilles) changent au cours de l’entretien de l’immeuble. La définition
sémantique, topologique et relationnelle des objets de l’organisation reste constante
dans le temps, limitée aux petites réorganisations locales de locaux, alors que leur
descriptif évolue constamment (les revêtements, les équipements, les menuiseries
les toitures…) Sauf bien évidemment si le bâtiment fait l’objet d’une lourde
rénovation, auquel cas son BIM retourne à l’étape conception-réalisation.
Nous n’évoquerons pas les métiers de l’Urbanisme, grands consommateurs
potentiels du concept BIM et des échanges numériques.
La normalisation de la description des objets utilisés dans ces métiers est en cours
ou déjà effectuée (pour les SIG par exemple). L’exploitation des leurs données par
un Serveur pose d’autres problèmes d’échelle (territoriale) quantitative et de
complexité de modélisation. Il serait néanmoins nécessaire de préciser la mise en
relation des BIM du bâtiment avec ceux son environnement territorial.
Une autre étude (plus vaste) à entreprendre ?
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3.1.4 Conséquences pour la Maitise d’Ouvrage (MO,AMO)
Le BIM et ses outils d’exploitation, lorsqu’ils seront opérationnels, peuvent apporter
de réels bénéfices à toute la chaine collaborative des métiers qui se succèdent
pendant la durée des études, mais aussi bien évidemment pendant la vie de l’édifice
jusqu’à sa destruction.
Ces bénéfices concernent l’abaissement des coûts et l’amélioration de la qualité,
mais aussi une meilleure maitrise de l’ouvrage.
Le premier BIM (maquette numérique normalisée ISO) qui intéresse la Maitrise
d’Ouvrage intervient dès qu’une esquisse du projet est suffisamment avancée pour
faire l’objet d’une analyse d’évaluation préliminaire multicritères.
Le Maitre d’Ouvrage aura donc avantage à faire élaborer le plus tôt possible ce BIM
associé à l’esquisse qui sera modifié et complété ensuite à chaque étape
d’avancement du projet, qu’il soit neuf, ou issu d’un relevé si le bâtiment est existant.
Mais ce n’est pas suffisant. Pour pouvoir connecter les différents logiciels
d’évaluation, le décideur doit de plus disposer d’un outil logiciel qui lui permette
d’exploiter « son » BIM, dans son propre environnement (sa vue) métier. C’est
à dire d’un BIM Serveur (ou plateforme communicante) hébergeant la succession
des BIM élaborés lors des différentes phases d’études d’un projet et de
l’exploitation du bâtiment réalisé.
Plus précisément cet outil BIM Serveur, dont les fonctions sont décrites dans
différentes parties de ce rapport, doit donc être utilisable par la MO au-delà de cette
analyse préliminaire :
-
-
-
-
Pour le dépôt du dossier de Permis de Construire sous forme numérique
(un BIM dédié) qui va bientôt devenir obligatoire, début d’une réforme
structurelle administrative …
Pour préciser la rédaction des protocoles d’échange entre les partenaires
des études, de la construction, de son exploitation (les modes d’emploi),
Pendant la rédaction des pièces écrites du dossier des études (dont les
différents Cahiers des Clauses Techniques ….)
Pendant le déroulement des études dans la maîtrise du budget, dans la
réduction des délais, l’amélioration de la qualité, la conformité à la
réglementation,
Pendant le déroulement du chantier, dans la gestion des comptes-rendus,
gestion des incidents, intégration instantanée des modifications dans la
maquette numérique avec trace des avenants …
Pour la réception des ouvrages exécutés, conformités, levée des réserves,
gestion de synthèse, …
Pour la réception du BIM de l’entreprise qu’il est nécessaire de synthétiser
avec le BIM des études (réunir et trier le contenu les deux BIM pour la GTP),
Et ensuite poursuivre le cours normal déjà évoqué plus haut de la Gestion
Technique de Patrimoine avec ce BIM spécifique.
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Dans quelle mesure ces échanges entre le Maitre d’Ouvrage et ses prestataires
techniques sont-ils concernés par les transformations d’objets ?
Les expérimentations entre vues métiers dans le cadre du BIM normalisé ISO
montrent l’existence de difficultés qui ralentissent considérablement ces échanges
par un travail manuel (voir Partie 2).
Ces difficultés sont concentrées dans les deux phases distinctes Conception
et Réalisation, dues à l’absence d’un outil BIM Serveur utilisable, qui soit
suffisamment « intelligent » pour résoudre ce problème des transformations
d’objets, décrits aux chapitres suivant 3.2 et 3.3
La Maitrise d’Ouvrage rencontrera donc des difficultés dans ces deux phases, les
plus importantes en ce qui concerne la réussite de l’interopérabilité.
Cependant, certaines étapes peuvent être rapidement mises en place, qui ne
sont pas concernées par ce problème : par exemple le BIM du dépôt du Permis
de construire, ou aussi le BIM de la GTP (à condition de savoir en constituer sa
base de données d’une façon relativement économique, tant que son implémentation
n’est pas automatique)
Dans le schéma suivant, encore théorique, chaque BIM est obtenu par
extraction partielle du ou des BIM précédents.
Ils sont tous exploités par le même type d’outil : Un BIM Serveur supposé
assez intelligent pour résoudre le problème des transformations d’objets entre
certains métiers (en conception-réalisation)
BIM de
l’esquisse
BIM
du PC
BIM centralisé
des ETUDES
Collaboratives
CONCEPTION
BIM
De la
REALISATION
BIM
De la
GTP
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3.2 Les principes opératoires des transformations
3.2.1 Rappel historique sur les transformations et le modèle
conceptuel générique
Ce paragraphe, et les suivants, concernent aussi bien les développeurs que les
utilisateurs professionnels, curieux de savoir comment pourrait fonctionner un BIM
Serveur doté d’une certaine intelligence.
Ces principes ont été définis par le laboratoire KEOPS dès les années 1990,
démontrés dans un prototype vendu à COMPUTERVISION aux USA, alors N°1
mondial de la CFAO. Ils ont industrialisé et commercialisé ce prototype sous le nom
de Personnal Architect avec succès à travers son réseau international.
Une évolutiuon française différente, sous le nom de KEOPS Génération 3 a
remporté un autre succès en France et en Europe, aussi bien chez les architectes
que chez les constructeurs et entreprises, parmi les plus importantes.
La disparition accidentelle de COMPUTERVISION, puis l’abandon de la CAO par
IBM, et la crise de l’immobilier suite à la guerre du Golfe, ont stoppé la
commercialisation. Le laboratoire KEOPS s’est concentré sur des contrats de
recherches, et surtout sur l’amélioration constante du mécanisme d’échange de
la maquette numérique entre métiers (le mot BIM n’était pas encore inventé).
Ses membres ont participé à des communications scientifiques, des conférences, à
un projet Européens (WINDS) via l’EAML, et à des cours universitaires, dont les deux
cours édités par UNIT, qui mentionnent certains principes expliqués ci-après.
Cette évocation a pour but de montrer l’efficacité des principes exploités pour
construire les fonctions intelligentes d’un BIM Serveur. Le serveur KEOPS assurait
déjà, il y a plus de 25 ans, une grande partie des 7 fonctions énumérées au chapitre
2.1 pour un BIM Serveur idéal.
En particulier le problème des transformations avait été résolu au prix d’un
protocole de saisie facilement accepté par les utilisateurs, car peu contraignant en
regard des avantages d’échange, d’intelligence et d’automatisme : saisir d’abord
les volumes du projet (déformables). Saisir le reste ensuite, en toute liberté.
Initialement destiné aux architectes, ce logiciel intéressa rapidement les ingénieurs
de structure, de thermique, et les entreprises, ravis de bénéficier du filaire
topologique, de la représentation relationnelle des nus de locaux, du quantitatif
analytique, des plans et vues 3D, le tout en automatique.
Le modèle générique, contenant en puissance les vues métiers, était maitrisé,
accessible dans une B de D éphémère ou figée, au choix.
Il existait deux différences avec le BIM Serveur idéal imaginé aujourd’hui :
- Les interfaces avec les logiciels extérieurs étaient obligatoirement du
type « propriétaire ».
- Car il n’existait pas encore de normes d’échange, seulement le format de
DAO proposé par Autodesk : le DXF.
D’où la recherche française « SUC DXF », pour Système Unitaire de
Communication, à laquelle le laboratoire KEOPS a participé, ainsi que le CSTB.
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3.2.2 Principe du modèle générique : adopter comme élément
insécable le plus petit découpage fonctionnel
L’idée parait toute simple : il suffit de procéder au découpage de certains
composants d’un BIM en suivant une logique que tous les professionnels
connaissent bien : leur fonction !
Ce sera l’axiome du mécanisme de construction d’une maquette numérique
générique. Plus précisément, les composants physiques seront découpés jusqu’à
constituer des éléments devenus par définition homogènes du point de vue de leurs
fonctions. Préalable pour explorer le voisinage d’un composant sans ambiguïté !
Quels sont ces classes d’éléments à découper ? Il y en a trois seulement, car tous
les autres éléments du Bâtiment peuvent logiquement s’y rattacher.
Nous avons évidemment vérifié depuis la sortie de la révision 2.0 des IFC que
l’arborescence des objets du Bâtiment peut être exploitée dans cet objectif, malgré
ses défauts qui sont contournables au prix de quelques algorithmes :
- le volume (ou espace, ou pièce, ou local)
- la paroi
- la rive d’une paroi
La règle opératoire ?
Découper (automatiquement bien sûr) jusqu’à obtenir des qualités homogènes.
- On applique alors une règle de découpage spécialisée à chacune de ces trois
classes d’objets de base.
- Ensuite un mécanisme automatique se charge de reconstituer le réseau
relationnel non seulement entre les objets insécables ainsi découpés, mais
pour chacun d’eux avec les autres objets de l’univers du bâtiment.
- Nous obtenons le modèle générique contenant en puissance les vues
métiers, qui seront obtenues par concaténation selon besoin.
Nous ne nous étendrons pas sur l’opération préliminaire qui consiste à
découper les locaux pour obtenir une ambiance homogène.
La règle est tellement simple qu’en général l’architecte d’une façon naturelle met au
moins une cloison entre deux locaux si l’ambiance bioclimatique à préserver l’exige
(température, humidité, odeurs, bruit, intimité), mais aussi pour préserver la sécurité
et l’incendie (porte antieffraction, barrière coupe-feu)
Il y a des exceptions (Salle de bains intégrée dans la chambre, cuisine intégrée dans
le séjour, zone chauffée obtenue par un rideau de flux d’air permanent vertical dans
un magasin, ce qui constitue une sorte de mur séparant deux locaux !)
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3.2.3 Règle du découpage en parois homogènes.
« Chaque paroi, verticale, horizontale, inclinée ou nappe, doit posséder
en chaque point de sa surface des propriétés fonctionnelles constantes,
sauf sur ses rives. Dès qu’une propriété fonctionnelle change, la paroi
doit être découpée le long de la ligne de partage »
Nota : cette définition peut se formuler autrement, mais moins précise :
« De chaque côté d’une paroi homogène, il ne peut exister qu’un seul
espace. »
3.2.4 Règle de découpage en rives homogènes
Elle est plus complexe que la précédente, car elle met en jeu plusieurs composants
et propriétés topo-géométriques : Rive, Linéaire, Nœud, Joint, Profil.
« Chaque rive de paroi homogène doit posséder le long de la rive des
propriétés topo-géométriques et fonctionnelles linéaires constantes, sauf
au droit d’un nœud qui introduit obligatoirement une discontinuité
fonctionnelle, distincte d’une continuité physique éventuelle»
« Cette rive par définition est partagée, et devient au sens fonctionnel un
composant autonome, que nous pouvons dénommer « joint » (linéaire),
délimitant les rives des parois adjacentes, verticales ou horizontales.
Cette association de plusieurs rives, devenu joint, définit un profil topogéométrique. Dès qu’un profil change, le « joint » doit être redécoupé ».
Nota : pour bien comprendre l’intérêt de cette règle, il faut imaginer que
- soit les parois adjacentes sont réalisées en préfabriqué,
- soit que les rives communes de plusieurs parois se matérialisent par un
composant dédié, par exemple un poteau, une poutre, ou simplement un joint
physique pour réaliser l’étanchéité à l’air, à l’eau, ou éliminer les ponts thermiques..
- soit, et c’est le cas par exemple pour les structures poteaux-poutres avec
remplissage de parois non porteuses, il existe toute une variété de composants de
rives se rejoignant à des coupures fonctionnelles au droit des nœuds. Lesquels
peuvent aussi faire l’objet d’un composant spécialisé. Comme le nœud d’un
échafaudage de tubes métalliques par exemple !
Il est vrai que cette règle concerne peu les technologies de construction
traditionnelles dont le joint est réalisé sur place.
Encore que même en maçonnerie, le ferraillage entre deux ou plusieurs parois
représente à lui seul l’équipement dédié, dont les sections des fers peuvent varier
chaque fois qu’une « paroi verticale » rencontre une « paroi horizontale » (ex : le
chaînage, joint entre un mur et un plancher).
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3.2 5 Faire coïncider le filaire topologique et les axes des parois,
poutres et poteaux
C’est normalement une obligation pour obtenir le filaire topologique en 3 dimensions
nécessaire aux logiciels de calcul de structure.
Si on oublie les cloisons, la logique voudrait que la position de chaque axe filaire
passe au milieu de l’épaisseur de la partie porteuse.
Combien de concepteurs de logiciels ont essayé d’automatiser cette tâche !
C’est possible dans 90 % d’un plan de niveau. Mais les 10 % à régler à la main sont
insupportables, surtout si l’on réalise qu’une fois les axes mis en place dans un
étage, le plus souvent avec des contournements, leur superposition avec les étages
d’en dessous ou d’au dessus ne coïncident pas forcément.
Et que dire si en plus on veut faire coïncider avec ces axes ceux des poteaux et des
poutres ? Et dans les trois dimensions !
Comment résoudre ces incohérences de transformation d’objets métiers ?
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Les ingénieurs de calcul de structure résolvent différemment ce problème et
communiquent peu sur leur méthode.
Nous avons cru comprendre qu’un des majors du BTP appliquait des approximations
sur la position des axes filaires des parois, ce qui modifiait peu le calcul des sections,
tout en les surévaluant légèrement.
Un autre major préférait saisir à nouveau la totalité du projet d’architecte, en interne,
avec un protocole prenant en compte sa technologie de construction « à la source »,
en s’appuyant éventuellement sur les fonds de plans fournis.
D’autres sont des puristes, refusent d’effectuer des approximations, et préfèrent
ignorer les plans fournis, surtout dans le cas du PPP ou marchés de gré à gré.
Les BET qui ne font que la partie calcul re-saisissent uniquement ce dont ils ont
besoin directement dans leur logiciel de calcul…muni d’une saisie spécialisée.
Toutes ces adaptations méthodologiques coutent cher, interdisent l’interopérabilité,
et ne sont pas praticables dans le contexte du BIM partagé et d’un BIM Serveur.
Aucune autre solution que d’obtenir un travail cohérent communiqué par l’architecte.
Si non, son métier dans une forme libérale serait réduit à celle d’un « designer » de
l’esquisse et de façades. Ou bien il serait intégré dans un groupe d’un constructeur,
qui lui imposera le protocole de saisie de l’entreprise.
De toute façon, l’usage d’un protocole de saisie en CAO parait obligatoire.
3.2.6 Réaliser un protocole de saisie sans que l’architecte ne s’en
aperçoive ?
.
C’était déjà l’hypothèse du laboratoire KEOPS avant même de concevoir son premier
prototype. Bouygues avait salué cette innovation en 1985.
Le plus risqué était de savoir comment les utilisateurs accepteraient un protocole qui
restreindrait nécessairement leur liberté de conception et de méthode.
Les recherches, confirmées par l’observation attentive de plusieurs centaines
d’utilisateurs à travers le monde, ont abouti à une méthode de saisie agréable qui
laisse de côté des protocoles compliqués et insupportables pour l’utilisateur.
A ce jour de réflexion, cet aspect particulier de la recherche a été porté à un niveau
où le protocole disparaît pour laisser la place à une saisie qui devient « magique ».
C'est-à-dire que l’utilisateur d’un logiciel de CAO ne s’aperçoit plus qu’il « suit » un
protocole rigoureux. Lequel devient transparent. Et de plus, pour une entreprise, ce
protocole peut devenir entièrement paramétrable pour s’adapter, mieux, pour
automatiser la saisie de la technologie de construction choisie pour le projet.
Mais nous sortirions du cadre strict de ce rapport en abordant celui d’un cahier des
charges plus précis d’un BIM Serveur idéal qui reste à développer.
Les lecteurs de ce rapport doivent simplement être conscients que nous
sommes à l’aube d’une technologie -celle du BIM- pleine de promesses, et qui
peut devenir spectaculaire dans ses performances techniques et économiques,
et nous ajoutons, socioprofessionnelles.
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3.3 Le mécanisme des transformations : exploration
3.3.1 Les trois seuls modèles de représentation graphiques et le
modèle générique
Pour comprendre le mécanisme des transformations, un peu de théorie.
Le résumé présenté ci-dessous est tiré de la recherche dite CCM (pour
Communication graphique dans le process CONCEPTION/MAINTENANCE),
répondant au programme Communication Construction, de la Direction de la
Construction (Décision N° 0592-112 du 10, Déc 1992) Livraison Mai 1994.
Elle réunissait
- Un groupe d’architectes (JL LISSALDE, François PELLEGRIN),
- Un groupe de Maitres d’Ouvrage (OPAC du Nord, SA HLM du Nord, GENI)
- Un groupe d’informaticiens (IBM France, KEOPS Informatique, LABEO SA)
Certains résultats ont été repris par Roland BILLON et Isabelle FASSE dans un
cours UNIT à l’usage du e-Mastère BIM de l’Ecole des Ponts, de l’ESTP et
partenaires (Maquette numérique et interopérabilité dans le Bâtiment Contrat UNIT
N°2010-25- Aout 2013), car les conclusions expérimentales de cette recherche
sont plus que jamais d’actualité.
Premier résultat : Il n’existe que trois modèles de représentation graphique de
bâtiments (attention, nous introduisons une catégorie de sous-modèles) :
Ces trois « vues » sont largement
utilisées dans le rapport : ce sont
des vues métier extraites du BIM
à l’aide de transformations :
La « vue composants, » le modèle
3D produit par la CAO, qui initialise
le contenu du BIM d’un projet.
La vue « Nus de locaux » modèle
indispensable aux métiers de la
thermique.
La vue « Axes de locaux »,
modèle renommée depuis « axes
topologiques », indispensable aux
métiers de calcul de structure.
La structure d’échange localisée
dans un BIM Serveur permet-elle
d’échanger facilement entre les
trois représentations du même
bâtiment ?
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Cette recherche introduit un nouveau concept : celui de représentation graphique
associé à une « vue » métier, sorte de sous-modèle organisé différemment.
Nous avons constaté qu’il existait des difficultés d’échange entre ces trois vues.
La recherche CCM, uniquement expérimentale sur cet aspect, en tire les
nouvelles conclusions suivantes illustrées par le schéma :
L’expérimentation des échanges effectuée en 1994 (avec des interfaces sur mesure
entre logiciels métiers développés par les éditeurs) rejoint 20 ans plus tard les
expérimentations effectuées dans le cadre du présent rapport, avec cette fois des
interfaces ouverts normalisés IFC :
Donc deuxième résultat ayant acquis maintenant force de règle : l’existence de
difficultés d’échange selon leur sens pris deux à deux :
-
Les flèches indiquent le sens des échanges.
Si une flèche rencontre un Parking, l’échange sera techniquement
difficile, voire économiquement impossible.
Si une flèche rencontre le signe « sens unique » =>, l’échange peut
devenir automatique, car programmable.
Une seule représentation source ne rencontre aucun Parking : Le
modèle de représentation « Axes Topologiques ».
Ce dernier contient donc en puissance les deux autres, obtenus par des
transformations faciles, programmables, donc automatisables.
C’est pourquoi nous appelons le modèle « Axes topologiques » le modèle
générique, ou par analogie avec l’algèbre, le modèle « canonique », qui
contient toutes les formes de représentation à condition de les développer.
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3.3.2 Théoriser les difficultes d’échange.
L’idée d’éclater le modèle conceptuel général d’un bâtiment en 3 sous-modèles
spécialisés dans des vues spécifiques aux classes de métiers est naturelle et
logique. Mais attention, cet « éclatement » n’est pas une partition, ou division,
en sous ensembles. Il existe des règles de compatibilités entre les vues.
Le laboratoire KEOPS avait trouvé intuitivement une solution car il avait été
confronté à cette obligation (d’échange dans la seule direction CAO => Métiers)
par le besoin d’alimenter des logiciels de calculs thermique et de structure dès les
années 1985.
Le contrat de recherche CCM accordé par la Direction de l’Architecture lui avait
permis en Mai 1994 de montrer, de théoriser d’une manière expérimentale, certains
résultats exposés dans le chapitre précédent 3.2.1.
- A savoir qu’il n’existait que trois façons de représenter un bâtiment en privilégiant
une description et donc une organisation, et donc une sous-modélisation d’objets
orientés pour faciliter les calculs dans les classes principales de métiers (vue
composants, vue axes topologiques, vue nus de locaux)
- A savoir aussi que l’on pouvait prévoir des difficultés d’échange de données
numériques dans les tentatives de génération d’un modèle en partant d’un autre.
Mais nous étions les seuls à proposer ces principes d’échange. Donc peu crédibles.
La présente exploration des recherches en cours nous a fait découvrir qu’au moins
deux équipes se sont récemment penchées sur ce problème : un laboratoire de
recherche de l’Université de Berkeley aux USA, et BuildingSmart.
Le laboratoire de Berkeley avec les outils SBT pour EnergyPlus (Chapitre 2.8.1)
est arrivé aux mêmes conclusions que le labo KEOPS pour alimenter les calculs
thermiques à partir de le vue (ou sous modèle) « composants » produit en CAO.
Il a développé une batterie de fonctions logicielles pour produire le modèle de
représentation « Nus de locaux ». Nous ne sommes plus seuls à avoir utilisé ce
concept, et donc le laboratoire KEOPS n’est plus isolé dans ses recherches, tout en
ayant été étant précurseur ! Fierté nationale !
Plus récemment, BuildingSmart, conscient du problème a développé une
description orientée « vues métiers » avec ses sous-modèles MVD. Mais comme il
ne développe pas de logiciels, il laisse le soin aux éditeurs de « remplir » ces vues, à
partir de la vue « architecte », c'est-à-dire du sous modèle ou vue « composants »
produit par la CAO. D’autre part les MVD ont le défaut d’être « figées ».
Mais la difficulté supplémentaire, pour un éditeur de logiciels de CAO, est d’un autre
ordre : BuildingSmart reste muet sur le problème des transformations d’objets,
se contentant pour ses vues MVD de pratiquer des divisions par sous-ensemble du
modèle CAO Architecte, ce qui constitue une impasse pour l’éditeur d’un logiciel.
En effet, Selon le schéma expérimental du chapitre 3.3.1, l’éditeur arrivera à
produire le sous-modèle « Nus de locaux », comme le laboratoire de l’université de
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Berkeley, avec beaucoup d’efforts. Il n’arrivera pas à produire la vue « Axes de
locaux » d’une façon économique et totalement automatique.
Nous retrouvons ce problème d’échange dans l’expérimentation.
Ce présent chapitre en localise une des causes, la principale.
Mais il fallait faire un peu de théorie pour bien situer le problème.
3.3.3 Schéma général du BIM Serveur Intelligent « idéal »
Ce chapitre n’a pas l’objectif de décrire la totalité des modules d’un BIM Serveur
Intelligent, mais seulement le positionnement relatif des principaux modules lors des
flux d’échange.
Il faut garder à l’esprit les 7 principales fonctions décrites au chapitre 2.1 du présent
rapport, ainsi que la totalité des règles énoncées tout au long de la partie 3
(Prospective) avec en plus la règle de bon sens qui conditionne le principe de
l’organisation du BIM Serveur : l’opération de transformation et d’échange est à
la charge de celui qui sait le mieux la faire :
1 : Le BIM Serveur se charge d’effectuer les transformations de ce qu’il reçoit
en import, c'est-à-dire de réaliser les découpages des objets pour obtenir la
forme insécable, et conserver de par lui la représentation « canonique » du
projet de bâtiment. Le développement de cet outil constitue l’investissement le
plus important.
En export, pour répondre à une requête, il est capable de réunir et de fournir
l’ensemble des objets et des relations demandés dans la forme canonique.
Elle reste à traduire dans la vue métier du demandeur par concaténation.
Mais bien évidemment il est impossible au serveur d’effectuer cette opération de
concaténation, même si elle est simple, car cela supposerait de conserver par devers
lui la connaissance de chaque métier, la connaissance des formes sémantiques et
syntaxiques des données à formater pour chaque logiciel métier existant dans le
monde !
Or qui connaît mieux que tout autre la forme précise des données à fournir ?
Ce n’est pas l’utilisateur destinataire de la réponse, qui ne s’intéresse qu’au contenu,
c’est tout simplement l’éditeur du logiciel qui a développé l’interface en import.
2 : Donc, toujours selon le principe de laisser à chacun ce qu’il sait le mieux
faire, l’opération de concaténation restera à la charge de l’éditeur ayant déjà
développé l’interface de lecture (IFC ou autre) des données dont il a besoin
pour fonctionner.
Sans réfléchir, l’éditeur risque de hurler ! Or ces dispositions lui procurent une
économie substantielle, et surtout élargit son domaine d’application tout en le
sécurisant. C’est un petit développement économique et systémique.
Dans l’interface en Import, il y a peu de changement dans le code à rajouter, avec un
algorithme simple, par rapport à la situation des échanges point à point actuelle, pour
l’éditeur d’un logiciel métier ou même d’un logiciel de CAO.
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Avec un investissement léger, celui d’une modification de son interface de
lecture pour réaliser des concaténations éventuelles, son logiciel est connecté
à un BIM Serveur générique et intelligent. Il reste bien sûr à ce dernier de
prendre une part significative du marché mondial des BIM Serveur en projet !
En projet puisqu’il n’en existe pas encore selon nos exigences. C’est un autre pari.
Ci-dessous les Principaux modules du BIM Serveur Intelligent en action de
dialogue entre les métiers de conception :
-
-
En bleu ce qui est inchangé : une mise a jour du modèle générique effectué
en export par un logiciel extérieur A avec son interface (IFC) inchangé,
Le BIM Serveur effectue les transformations nécessaires par divisions
homogènes de certains objets, puis met à jour le modèle générique
« représentation axes topologique », garant de la pérennité du BIM du
projet.
Suite à une requête, le BIM Serveur effectue une extraction.
Enfin, l’interface en Import (bleu foncé) du logiciel B devant traiter la requête
effectue la concaténation nécessaire compatible avec son modèle interne.
BIM SERVEUR INTELLIGENT
Logiciel
A
Logiciel
B
IFC
Conca
ténation
IFC
Export
IMPORT
TRANSFORMA
TIONS
HOMOGENES
MODELE
BIM
GENERIQUE
Le deuxième schéma ci-dessous est plus complet.
- Les modules du BIM Serveur Intelligent sont en blanc.
-
A noter l’existence du module N° 2 constitué par un utilitaire dédié à
l’exploration, au contrôle, à l’extraction et à l’ajout d’une façon indépendante et
autonome d’objets appartenant exclusivement au modèle générique. Son
usage est réservé au BIM Manager. Il peut ainsi accéder au cœur du projet
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stocké, en faisant attention de ne pas détruire la cohérence du modèle BIM de
référence, sortir des documents graphiques, ou qualitatifs, ou quantitatifs.
-
Il peut aussi sous des conditions précises, permettre à des professionnels de
réaliser la Prescription, ajouter des informations descriptives, importer des
références en provenance de catalogues … et même d’initialiser une
première vue, une esquisse du projet !
-Les modules en bleu clair, extérieurs au système, sont inchangés par rapport
au mode d’échange point à point.
Les interfaces en import des logiciels métiers, d’autres couleurs, sont modifiés
par les éditeurs.
Le passage à un mode d’échange via un BIM Serveur Intelligent est donc
économique pour la communauté numérique du Bâtiment, et peut être très
rapide, l’investissement principal étant concentré sur le serveur.
L’investissement pour chaque logiciel connecté étant faible, limité à des
modifications de leur interface en Import.
IFC BIM SERVER MODULES
Achitecture Engineering Construction activities Configuration
CAD
systems
1
IFC
OTHERS
systems
IFC
IFC
IFC
IFC
IFC
Export Cases
unchanged
2
Transformation
Module
By
cutting
IFC
IFC
3
Acces and Query Language
Space
Volumes
and
Wireframe
Objects
DATA
BASE :
Generic
Model
Terminal
Objects
Independant
Specialized
CAD
For project
Spaces and
geometry
ALL Systems
including CAD
IFC
IFC
In IFC
Tree
DATA
IFC
IFC
BASE
…...
Roland BILLON, Author- 2014
IFC
Import Cases including
11
owner concatenations
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3.4 Favoriser un projet d’ambition internationale ?
L’objectif contractuel de l’étude est traité : par une expérimentation, savoir
comment le marché des logiciels professionnels existants du secteur du
Bâtiment répondait au besoin de l’interopérabilité, en priorité dans le contexte
français. Un seul outil orientait la réponse : un BIM Serveur performant.
Ce constat réalisé (qui pour l’instant n’est pas brillant) provoque immédiatement une
autre question que nous avons essayé de traiter : Que peut-on attendre des
projets (connus) en développement ?
La réponse est dans l’ensemble encourageante, avec une réserve que nous
formulons : la qualité des résultats escomptés est difficile à prévoir.
Car il ne nous semble pas que ces projets prennent en compte le problème des
transformations, dont dépend la mise en pratique de l’interopérabilité.
Nous étions légitimes d’avoir essayé de définir les grands principes d’un BIM Serveur
idéal. Cette initiative provient du présent groupe de travail, donc française. Jon
Mirtshin, correspondant d’Australie et d’Afrique du Sud, y adhère.
Constat qui provoque évidemment une troisième question : est-il-pertinent de
favoriser une suite industrielle à des recherches françaises présentes ou
passées (à notre grand étonnement toujours d’actualité), et de mettre en œuvre un
nouveau projet de BIM Serveur ?
Nous sortons de notre mission. Mais c’est une question naturelle pour des
chercheurs et praticiens : la suite de leur exploration ?
Nous nous contenterons dans ce rapport d’énumérer quelques observations :
-
-
-
-
Le paysage des outils BIM Serveurs supposés Intelligents va radicalement
changer dans les cinq à dix ans à venir.
Nous assisterons à l’émergence d’outils serveurs spécialisés d’envergure, par
exemple pour la GTP (en France et à l’étranger).
Certains géants comme Google, capables de mobiliser des investissements
considérables, pourraient interdire à des équipes nationales un marché qui
aujourd’hui est obligatoirement mondial.
Un géant pourrait aussi imposer son propre standard d’échange ?
Les chances de faire aboutir un projet français de A à Z sont donc minces.
En revanche, toujours en appliquant le principe de laisser à chacun ce qu’il fait
le mieux, une équipe de recherche française pourrait coopérer avec un
industriel du numérique qui par définition sait industrialiser et commercialiser à
l’échelle mondiale.
Le retour d’investissement d’une équipe française serait assuré pour
l’économie du secteur du Bâtiment de cette façon.
L’idée de constituer une équipe française, sous forme de start-up, pour
développer un prototype de démonstration parait justifiée, d’autant plus
que les innovations déjà testées sécurisent le risque.
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4 : CONCLUSION
Les membres de notre groupe de travail, au début de cette étude, avaient une
crainte : que l’euphorie justifiée du BIM entraine une déconvenue des
utilisateurs après des expériences d’échange difficiles ou mises en échec.
L’expérimentation terminée, même partielle, montre que cette crainte était justifiée !
La raison a été mise en évidence : sauf cas de bâtiments simples, ou pour des
métiers du Bâtiment dont les objets du BIM sont stables dans leurs propriétés
topologiques (la GTP), les échanges entre logiciels métiers supposent procéder
à des transformations des objets principaux de la maquette numérique.
Or, aujourd’hui, l’expérimentation, qui a pris le temps nécessaire (plus d’un an),
apporte la preuve que les logiciels de CAO et techniques participant aux
échanges entre métiers ne savent pas traiter ces transformations d’une
manière simple, confortable, donc automatique (en mode ouvert IFC).
De même, et pour la même raison, il n’existe pas encore un outil logiciel (un
BIM Serveur) capable de transformer, centraliser, partager et gérer un BIM-IFC
lors de la première phase des études (Conception-Réalisation).
En ce qui concerne les projets en cours, nous n’avons aucune certitude qu’ils
sauront mieux traiter les transformations d’objets.
Performance pourtant incontournable pour permettre une réelle interopérabilité
entre les professionnels munis de leurs outils logiciels du Bâtiment, dont la
Maitrise d’Ouvrage. Cette interopérabilité reste un objectif inaccessible. Pour
combien de temps ? Là aussi il n’existe aucune certitude.
Or développer les « Transformations » et mettre sur le marché des « BIM
Serveur Intelligents », concepts et outils indissociables, complémentaires,
deviennent non seulement une priorité nationale, mais mondiale.
Que peut-on faire et comment, dans le contexte français ?
En marge de la mission du présent Groupe de Travail, celui-ci propose un début de
réponse pour combler les manques et rassurer les futurs utilisateurs du BIM.
Les recherches passées sur le sujet, et l’exploration des projets en cours,
conduisent logiquement à l’élaboration d’un prototype d’un BIM Serveur Intelligent.
Cet investissement est dans les moyens de la France.
Le risque technologique est minimisé par une expérience existante positive, à
transposer.
Ce prototype serait destiné à démontrer la faisabilité des nombreuses innovations
qui définissent ses fonctions.
Il peut faciliter dans une deuxième étape la constitution de partenariats
complémentaires pour son industrialisation et sa diffusion.
Il semble en effet urgent de résoudre avec un outil adapté le problème bloquant,
concentré dans les échanges de la phase CONCEPTION-REALISATION, qui met en
péril l’efficacité et l’économie de la généralisation des concepts du BIM et de
l’interopérabilité.
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5 ANNEXES
5.1 Petit lexique des termes ambigus
Maquette numérique Préférer le terme BIM ou BIM-IFC !
On ne peut pas faire plus ambigu ! Ces deux termes accolés évoquent tour à tour
selon le contexte de la conversation, plusieurs concepts différents :
- le mot maquette suggère la maquette carton ou bois modèle réduit d’un bâtiment,
- Le qualificatif « numérique » suggère les données 2 ou 3 D d’un bâtiment stockées
par un logiciel de DAO ou de CAO. On remplace le carton par son image numérique.
- puis il évoque le concept de modèle de représentation du Bâtiment, sans le dire
explicitement.
- Le numérique améliore la maquette physique car elle permet des modifications
dynamiques (Textures, couleurs, intégration au site, et peut être calculs …)
- ce qui suggère et introduit le qualificatif d’échange de ces données entre deux ou
plusieurs logiciels.
Il faudrait donc préciser pour lever l’ambiguïté les qualificatifs d’échange,
communicante, ou collaborative, et/ou normalisée, et/ou IFC. La liste des
qualificatifs est trop longue, ce n’est pas pratique ! Dans notre rapport, ce serait
mieux de dire BIM-IFC, chaque fois à la place de « maquette numérique
d’échange normalisé IFC ». L’abréviation n’est pas lisible non plus : MNEN-IFC ?
Cela va être dur de se défaire de cette habitude d’utiliser « maquette numérique » !
Les anglo-saxons ne l’utilisent pas. Le terme anglais BIM est beaucoup plus clair.
Modèle conceptuel Préciser le domaine et l’objectif !
Le mot modèle, tout le monde connaît. Conceptuel vient de concept. Donc
techniquement, ou scientifiquement, c’est une description organisée des concepts
présents dans le modèle, destinée à simuler, expliquer, « modéliser », la réalité
(objet, mécanisme, phénomène, procédure …) si possible en la simplifiant pour les
objectifs du calcul.
Il faut ajouter le nom de l’objet décrit : du Bâtiment.
Et on peut ajouter un qualificatif au modèle conceptuel du bâtiment, selon le
contexte : propriétaire, d’échange, normalisé (donc ouvert, donc IFC) : Modèle
conceptuel d’échange normalisé IFC, c’est la définition exacte sous entendue
dans le rapport.
On peut supprimer d’échange normalisé, redondant avec IFC.
Donc Modèle conceptuel IFC suffit.
L’ambiguïté est en général levée par le contexte de la phrase.
Format IFC
Juste pour mémoire, afin de distinguer entre Modèle conceptuel IFC et format IFC.
Le modèle IFC c’est la description du contenu des objets organisés dans un certain
formalisme, alors que le format, c’est la suite des séquences alphanumériques
envoyée par un logiciel dans les « tuyaux » et les « interfaces IFC », dans un
langage de communication à décoder par le logiciel récepteur.
Pas d’ambiguïté sur cette appellation.
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BIM Trop général sans qualificatif
Mot anglais « Building Information Model, ou Modeling, ou Management »
L’ambiguïté provient du mode d’utilisation que l’on se propose d’en faire.
La traduction française de BIM (à éviter) serait « Maquette numériques
communicante du Bâtiment) (terme utilisé par JM Dossier), qui ne préciserait rien
d’autre, si on écarte Modeling et Management.
Et même en anglais, on ne précise pas si le BIM est Propriétaire, ou d’échange, ou
Ouvert, ou Normalisé, donc IFC. Le terme n’est pas ambigu. Il est seulement
général. Dans ce rapport, c’est BIM-IFC qui prévaut.
A l’utilisateur de le préciser selon son objectif.
Pour les termes accolés BIM Serveur Intelligent1, se reporter aux définitions
données au Chapitre 2 .1 du présent rapport.
Interopérabilité Retour aux sources pour sa définition !
Nous utilisons ce terme d’une façon restrictive dans ce rapport, en revenant à la
définition donnée par l’IAI (International Alliance for Interoperability) en 1997.
Le contexte précisé par les fondateurs des IFC est bien défini :
Au moyen du formalisme IFC (Modèle IFC + Format IFC) introduire une pratique
collaborative des études, de la construction et de la maintenance des édifices,
par des échanges entre les logiciels métiers des différents partenaires.
L’interopérabilité mettant en jeu à la fois des hommes et leurs outils logiciels ne peut
donc exister sans l’exploitation d’un système d’information ouvert, un moyen de
communiquer et d’échanger des données, sous la condition que les éditeurs des
logiciels métiers utilisés adhérent aux conventions normalisées IFC.
C’était compliqué à l’époque. Il fallait d’abord terminer le modèle IFC, le faire
normaliser par les commissions ISO, cela a pris 19 ans !
Ii est abouti seulement aujourd’hui avec la révision IFC-2x4.
C’est peut être une explication de la perte de patience de certains éditeurs, et du
changement de nom de l’IAI, revenu à une dénomination moins ambitieuse
(BuildingSmart).
Mais le retour au concept d’interopérabilité se pose à nouveau, car le mode
d’échange dit « point à point » doit être complété par un outil adéquat : le BIM
Serveur « ouvert », clé de l’interopérabilité.
Il y a des quantités d’autres formes d’interopérabilité qui ne sont pas concernées
dans ce rapport. Et qui ne sont pas IFC.
1
Jean-Michel DOSSIER résume en français les qualificatifs du BIM Serveur : Plateforme numérique
communicante ouverte d’échanges numériques, constituée d’une base de données interrogeables hébergeant une
maquette numérique communicante ouverte, structurée en IFC, permanente et capable de recevoir, transformer,
ajouter et communiquer des données, en import comme en export , de manière sécurisée, contrôlée et durable.
Membres par Ordre alphabétique :
Roland BILLON, Gabriel CASTEL, Olivier CELNIK, Jean-Michel DOSSIER, Isabelle FASSE,, Jacques HABABOU,
Laurent ORTAS, Thierry PARINAUD, Jean-Yves RAMELLI, décédé en Juillet 2015
Correspondant à l’étranger : John MIRTSHIN
Consultant ; Vincent COUSIN Contributeurs Patrick SERRAFERO, Jean-Baptiste VALETTE
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