3
sans vraiment se réaliser complètement. Cependant, pour les écoles de pensée humaniste en
santé mentale, il s’agit bien d’une réalité : le centre d’intérêt principal est le client et non pas
sa maladie ou la forme de traitement à appliquer.
De plus, dans cette conception humaniste, la personne est
vue sous l’angle de l’autodétermination d’un être libre qui
tend vers un développement personnel optimal et non pas
comme quelqu’un d’uniquement prédéterminé par ses gènes
ou par sa maladie, qui peuvent néanmoins avoir une
influence certaine. Ainsi, dans cette approche humaniste, la
conscience humaine, avec sa capacité d’autodétermination
devient le lieu de l’influence, elle occupe la place centrale.
La naissance et l'évolution de cette approche
Les auteurs qui ont influencé cette approche étaient portés par des principes philosophiques
de liberté et de dignité humaine. Ils soutenaient le postulat voulant que l’humain tende à se
développer à l’intérieur d’une relation de respect et de confiance. Leurs interventions
s’appuyaient sur les capacités et les ressources de la personne pour l’aider à déceler, à
comprendre ses difficultés, à trouver des solutions à sa mesure et à évoluer. Le potentiel
humain demeure l’élément central de cette approche.
Quelques principes directeurs
Des psychologues tels Maslow, Rogers, Berne et Perls appartiennent à ce courant de pensée.
Ils voient l'homme comme un être unique de par son hérédité, son expérience de vie et sa
personnalité. Pour eux, cet être humain
est un sujet libre, conscient,
responsable de ses actes et c'est dans ce
qu'il vit que l'on doit chercher l'origine
de sa souffrance, de ses problèmes et
même de leurs solutions.
L'approche humaniste cherche à
connaître l'homme d'un point de vue
subjectif. Il y est considéré comme
l'expert de sa propre situation puisque
lui seul peut nous révéler sa manière
d'être au monde. La relation qui l'unit à la soignante est donc différente d’une relation
d’autorité puisque fondée sur la confiance, l'ouverture et la simplicité. Elle devient une
« Pour soigner, pour guérir, la technique
ne suffit pas. Il faut quelque chose de
plus, un désir, le désir de soigner. Sans
lui rien n’est possible. Le plus souvent
inconscient, enfoui par la routine et le
quotidien au plus profond du soignant,
ce désir resurgit dès que surviennent les
difficultés, dès qu’il faut « se battre »
pour aider l’autre. » Édouard Zarifian