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Journal d'une recherche :
De l'Être au Devenir ...
TOME 7
Marc Halévy
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Le 01/09/2009
Ecrits il y a dix ans (21/11/1999) :
Le bonheur n’est pas au bout du chemin. Le bonheur est le chemin lui-même.
Le bout du chemin n’est jamais que là où l’on s’arrête.
Le Devenir doit se libérer de l’Être.
Le Devenir n’est que dans le Présent.
La finalité de l’Un est ici et maintenant.
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Le 02/09/2009
De mon ami Bertrand Vergely :
"Face au malheur, il faut avoir le courage intellectuel de se taire, récuser la
culpabilité, l’idée qu’on paierait une faute, que le progrès peut acheter l’avenir à
sale prix."
*
Le pédagogisme qui, hérité des psys américains des années 1930, infecte l'école
en Europe depuis bientôt 40 ans, repose sur une idée absurde : l'enfant ne doit
pas apprendre, il doit découvrir. Mais pour découvrir, il faut savoir ce que l'on
cherche. Le savoir précède toujours la découverte. Comme, en art, la technique
précède toujours la création : avant de composer un poème, il faut savoir écrire
et connaître sa langue.
Ce pédagogisme, qui engendre des générations de crétins incultes, procède et
s'inspire de ce mythe rousseauiste de l'enfance-pureté, de l'enfance-innocence,
de l'enfant-roi (version laïque de l'Enfant-Jésus).
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Autonomie contre dépendance : tout le débat sociopolitique, depuis des siècles,
tourne autour de ce binaire. Avoir besoin des autres ou pas ? Fort ou faible ?
Liberté ou solidarité ? Droite contre gauche …
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La "défense des faibles contre les forts" est un mythe mensonger : n'est faible
que celui qui se décide tel et qui préfère le parasitisme à l'effort.
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Dès que les hommes sont libres de le faire, ils se différencient : l'égalitarisme
ne peut donc être que totalitaire. Et l'égalitarisme - ou l'antilibéralisme, ce qui
revient au même - est le fondement même de tous les socialismes. Tout
socialisme tend naturellement à devenir totalitaire, donc. CQFD.
*
D'Epicure :
"Disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs de
l'homme déréglé, ni de ceux qui consistent dans les jouissances matérielles, ainsi
que l'écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la
prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste,
pour le corps, à ne pas souffrir et, pour l'âme à être libérée de tout souci."
*
Que ce soit par l'écrit ou la parole, un message qui raconte, qui "partage", qui
"échange", mais qui n'apprend rien d'important, qui n'apporte rien d'essentiel,
est du vol de temps, donc de ce qu'il y a de plus précieux.
Il faudrait vraiment une très bonne raison pour oser rompre le silence.
*
Plus que jamais, il faut revendiquer radicalement le droit à l'indifférence : la vie
ou les opinions des autres, la misère ou la gloire des autres, l'avoir, l'être ou le
devenir des autres ne m'intéressent nullement. Seule ma vie intérieure profonde
et la Vie cosmique ont de l'intérêt pour moi.
*
Tout pensée unique est pensée inique1.
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1 Puisqu'elle dénie tout droit à la différence, à l'alternative. Une pensée unique est nivelante, uniformisante,
égalitariste et totalitaire. Par définition.
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Le politique et l'économique ne sont supportables que lorsqu'ils sont
insignifiants.
*
Une spiritualité authentique ne peut qu'être subversive (la subversion de
l'humain par le divin) et anarchiste (la destruction de toutes les idoles).
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La spiritualité, dont le paroxysme est la mystique, est foncièrement une, unique,
unitaire, univoque ; elle se situe par-delà les religions plurielles qu'elle abreuve
parfois, au-delà des philosophies dont elle transcende la rationalité, par-delà
toutes les traditions initiatiques et ascétiques qu'elle nourrit depuis toujours.
*
* *
Le 03/09/2009
Tant des points de vue théologique et religieux, que spirituel et mystique, l'Islam
est une religion simplissime et peu exigeante (d'où son fulgurant succès) ; sa
seule particularité est d'être fondé sur une idéologie théocratique :
tout homme doit être soumis, en tout, à la loi,
la seule loi est le Coran
le Coran vient de Dieu par le Prophète Muhammad et ses successeurs.
Dès Muhammad, l'Islam est d'abord politique : totalitaire et guerrier !
Les racines de sa logique sont bédouines : razzia (pillage), ruse (mensonge) et
cruauté (terreur).
Cette logique s'est appliquée avec succès aux spiritualités juive et chrétienne,
aux peuples affaiblis d'Afrique et d'Asie (soit pour les convertir, soit pour les
réduire en esclavage), aux mathématiques indiennes, à la philosophie grecque, …
au pétrole terrestre, … aux systèmes sociaux, aux banlieues, aux mauvaises
consciences occidentaux.
L'histoire de l'Islam connait deux grandes crises.
Le première est celle de la succession du prophète Muhammad, c'est-à-dire celle
de la légitimité pour la poursuite du développement de la religion-empire. Le
schisme entre sunnites et chiites nait du choix du critère de cette légitimité : le
chiisme a opté pour la légitimité prophétique au travers d'hommes
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charismatiques, habités par l'esprit du Prophète ; le sunnisme (
sunna
signifie
"tradition") a opté pour la légitimité scripturaire des textes de la loi (le Coran,
les 'Hadiths et la jurisprudence qui s'ensuivit).
La seconde crise est celle de l'effondrement de la fierté arabo-musulmane face
à la domination ottomane et, ensuite, à la colonisation. Pour contrer le laminage
de l'identité musulmane, deux réactions se sont faites jour au sein du sunnisme :
le salafisme défend un retour aux sources coraniques et l'éradication de toutes
les innovations (accumulées pendant mille ans de califat) postérieures aux
salaf
(les successeurs immédiats du Prophètes) ; et le wahhabisme - qui prolonge le
salafisme - prône un retour strict aux sources coraniques et à la lettre (c'est la
position officielle en Arabie Saoudite).
Si l'on veut tenter un parallèle avec l'histoire du christianisme, le chiisme serait
l'orthodoxie, le sunnisme serait le catholicisme (avec un calife "pape"), et
l'ensemble salafisme et wahhabisme formerait les deux courants de base du
protestantisme (luthérianisme et calvinisme).
Comme le christianisme (surtout protestant), l'Islam connait une multitude de
sectes et groupuscules au sein ou autour de ces grands courants dominants.
L'islamisme et le terrorisme islamiste sont issus du wahhabisme-salafisme
saoudien, lui-même issu de l'école des hanbalites (celle des quatre écoles
sunnites qui est la plus littéraliste, la plus obtuse). Le centre du salafisme est
l'Arabie saoudite (la famille de Ibn Saoud, fils de Fayçal, mise au pouvoir par les
Anglais via Thomas Edward Lawrence dit d'Arabie, et à laquelle appartient Ben
Laden) qui l'a exporté en Egypte (contre la laïcisation de Nasser) via les Frères
musulmans, en Palestine via le Hamas, en Syrie via le Djihad islamique et en
Afghanistan via les Talibans. Ailleurs, malgré leur appartenance familiale aux
autres écoles sunnites, le salafisme, par son radicalisme et sa haine de
l'occident, séduit certains jeunes musulmans aigris à qui l'on fait miroiter
l'antidote à leurs frustrations de déracinés auto-exclus.
Ce sont les pétrodollars qui financent tout ce processus.
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De Léon Brillouin (le père de la notion de néguentropie dans "Sciences et théorie de
l'information") :
" Maintenant, pour parler franchement, nous semblons avoir atteint une autre
impasse. Les méthodes actuelles de la mécanique quantique apparaissent
incapables d’expliquer les propriétés des particules fondamentales, et les essais
pour parvenir à de telles explications semblent décidément artificiels. Beaucoup
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