pour deux exceptions. Les médecins ne peuvent facturer des frais aux patients que pour
les services qui ne sont pas assurés par la RAMQ, comme les interventions esthétiques
ET des petits suppléments pour les médicaments, les agents anesthésiques et les
pansements qu’ils utilisent en bureau. C’est tout. DONC, si on vous facture des frais pour
des soins qui sont médicalement nécessaires et que ce n’est pas pour un médicament, un
anesthésiant ou un pansement, c’est illégal.
Un médecin ne peut vous demander de payer de frais annuels pour être inscrit à sa
clinique. Un médecin ne peut vous facturer des frais pour ouvrir votre dossier médical.
Un médecin ne peut exiger que vous passiez un bilan de santé payant en échange d’une
consultation.
Les médecins ont le droit de vous facturer pour vous administrer un médicament ou une
anesthésie en bureau, mais ce qu’on voit de plus en plus, c’est que les
médecins demandent beaucoup plus cher que ce que le médicament vaut vraiment. 60$
pour une goutte oculaire qui vaut à peine quelques dollars. 50$ pour vous faire une
injection avant de vous enlever un grain de beauté alors qu’elle vaut à peine quelques
dollars. 500$ pour vous faire passer une colonoscopie alors que le médicament administré
pour vous endormir vaut quelques dollars.
Il faut absolument se plaindre contre ces frais qui briment l’accès gratuit aux soins de
santé. C’est le rôle de la RAMQ de sanctionner ces pratiques illégales, mais présentement
beaucoup trop peu est fait. C’est en harcelant la RAMQ de plaintes qu’on les fera bouger.
En Ontario, devant l’abondance des plaintes, des lignes directes téléphoniques et
électroniques ont été créées pour aider les citoyens à porter plainte rapidement. La
RAMQ et le ministère de la Santé doivent intervenir, sanctionner les pratiques illégales et
protéger l’accès gratuit aux soins médicalement nécessaires.
Pour nous, le diagnostic est clair : le plus grand danger qui guette notre système public de
santé est le laisser aller volontaire de nos gouvernements et la place de plus en plus
grande que prend la santé à but lucratif. Seules les solutions publiques sont au service de
tous, peu importe le revenu. Ce sont les solutions publiques qui coûteront le moins cher
car elles sont indépendantes de la notion de profit. Il n’y a aucun avantage, ni en terme de
coûts, ni en terme de qualité, à recourir au privé plutôt qu’au public.
Il y a 40 ans, nous nous sommes dotés au Québec d’un système d’assurance maladie
public et universel. Auparavant, les coûts des services de santé étaient la première cause
de faillite personnelle des Québécois. Avec l’assurance maladie publique, on a permis
aux Québécois d’être tous égaux face à la maladie, mais nos gouvernements ont laissé ce
système se dégrader au profit du privé. Nous devons nous battre, nous plaindre
massivement pour récupérer un système public de santé, le seul qui garantit un accès
entièrement GRATUIT à des des soins de santé de QUALITÉ, et ce pour TOUS. Notre
système de santé en est tout à fait capable. C’est une question de volonté.