CONDENSÉ ÉCONOMIQUE | MARS 2017
Le Canada a terminé 2016 avec un solide gain de son PIB
L’économie du Canada a progressé au taux annualisé plus élevé que prévu de 2,6 %, au quatrième trimestre de 2016, s’appuyant sur
le gain de 3,8 % enregistré au trimestre précédent, qui traduisait en partie une reprise du secteur de l’énergie, à la suite des feux in-
contrôlés en Alberta. Les ménages ont continué d’être une importante source de croissance, car les dépenses de consommation et les
investissements résidentiels ont fortement augmenté. Les investissements des entreprises ont été décevants; au-delà de la hausse
ponctuelle des investissements dans les structures au trimestre précédent, les investissements dans le matériel et l’outillage ont affi-
ché une deuxième baisse d’affilée de plus de 10 %. La baisse des importations de biens d’équipement a contribué à une forte diminu-
tion des importations, donnant lieu à un apport respectable de la balance commerciale nette à la croissance. Les investissements du
gouvernement ont enregistré d’autres solides gains : ils ont progressé à une cadence d’environ 5 %, au cours du deuxième semestre.
L’augmentation des dépenses d’investissement public donne à penser que le gouvernement fédéral n’a pas été aussi lent que l’on ne
l’avait d’abord craint, dans le déploiement des dépenses en infrastructures. Le prochain budget fédéral (attendu en mars) devrait four-
nir un certain rapport d’étape sur les mesures incitatives à ce jour. Nous croyons que les nouvelles dépenses seront limitées, même si
le déploiement continu des mesures incitatives annoncées dans le budget de février devrait stimuler l’économie du Canada cette an-
née.
Les détails mensuels sous-jacents à la hausse trimestrielle indiquaient que le PIB a enregistré une solide hausse de 0,3 % en dé-
cembre. Une augmentation supérieure à la tendance dans les industries de fabrication de biens, particulièrement les services publics
et la construction, a donné lieu à une autre hausse constante des activités des services, au cours du mois. Cette hausse fournit un so-
lide tremplin pour le premier trimestre, même si une partie des gains (surtout dans les services publics) risque d’être annulée; nous
avons donc laissé nos prévisions inchangées pour le premier trimestre de 2017, à 1,9 %. La répartition devrait être plus favorable
qu’au trimestre précédent, la demande intérieure ayant atteint 2 %, après s’être établie en moyenne à moins de 1 %, au cours du deu-
xième trimestre de l’an dernier.
L’enquête sur les dépenses en immobilisations est décevante, une fois de plus, en 2017
L’enquête annuelle sur les dépenses en immobilisations de Statistique Canada a donné un aperçu des projets de dépenses en immobi-
lisations pour 2017, et les résultats sont décevants. On prévoit que les dépenses en immobilisations du secteur privé accuseront une
baisse de 1,6 %, cette année, soit une amélioration par rapport à la baisse dans les deux chiffres enregistrée au cours des deux der-
nières années, mais c’est loin d’être un vote de confiance de la part des entreprises. La faiblesse moins marquée du secteur de l’éner-
gie, en 2017, démontre largement que ses perspectives s’améliorent graduellement; les investissements dans le pétrole et dans le gaz
devraient augmenter de 2 %, après des baisses de plus de 30 %, au cours des deux dernières années. D’après notre propre suivi des
projets de dépenses en immobilisations des sociétés d’énergie et les projections des analystes, il est possible que la hausse soit plus
importante; on pourrait s’attendre à une agréable surprise, dans ce secteur. Par contre, le secteur manufacturier montre toujours des
signes de faiblesse, et les prévisions d’investissements y sont encore en baisse, cette année, après un ralentissement décevant, en
2016. Même si la baisse de 2017 est concentrée dans les entreprises de fabrication liées aux produits de base, les intentions à l’exté-
rieur de ces secteurs n’étaient que légèrement plus élevées. Cela dit, l’enquête annuelle sur les dépenses en immobilisations de Sta-
tistique Canada et une tendance plus faible que prévu, en ce début de 2017, nous incitent à revoir à la baisse nos prévisions en ce qui
concerne les investissements des entreprises : plutôt que de contribuer à la croissance, les dépenses en immobilisations du secteur
privé devraient constituer une légère entrave, cette année.
La Banque du Canada semble déterminée à ne pas intervenir, alors que la Réserve fédérale
poursuit son resserrement
L’annonce des taux d’intérêt pour février par la Banque du Canada été l’une des plus brèves de l’histoire récente. Comme prévu, la
Banque du Canada a laissé son taux d’intérêt directeur inchangé, et n’a guère apporté d’indications relativement à l’orientation de sa
politique, laissant un fort degré d’incertitude quant aux perspectives. Cette annonce faisait état de l’inflation plus forte que prévu en
janvier, mais précisait que les hausses des prix étaient fondées sur des facteurs temporaires (particulièrement l’instauration de pro-
grammes de tarification du carbone en Ontario et en Alberta) que les décideurs allaient examiner, au moment de fixer les taux. Les
flux de données récents semblaient correspondre à leurs attentes, selon lesquelles la croissance s’améliore, et ils ont tenu compte du
risque haussier dans leur prévision de 1,5 % pour le PIB au quatrième trimestre de 2016 (bien que l’augmentation réelle de 2,6 % ait
probablement dépassé leurs attentes). Par ailleurs, la Banque a constaté une forte croissance de l’emploi, mais a cité la faiblesse des
salaires et du nombre d’heures travaillées comme preuve de la capacité excédentaire persistante dans l’économie. Ils ont continué à
comparer les capacités inutilisées au Canada avec les conditions beaucoup plus serrées au sud de la frontière, peut-être pour éviter
que les marchés n’établissent des prix en fonction des taux directeurs plus élevés au Canada (les probabilités d’une hausse des taux
d’intérêt, cette année, se situent autour de 40 %), à la lumière du resserrement attendu de la part de la Réserve fédérale.
Josh Nye
josh.nye@rbc.com Cliquez ici pour télécharger le rapport complet (disponible en anglais seulement)
Rapports spéciaux approfondis…
Les reventes de maisons ont fait un bond en février
• D’après les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les reventes de maisons en février
ont bondi de 5,2 % d’un mois sur l’autre, en données désaisonnalisées, pour atteindre un niveau se situant à peine au-dessous de
0,8 % du record de tous les temps, enregistré en avril 2016. Les ventes non ajustées ont accusé une baisse de 2,6 % par rapport à il y
a un an; cependant, cette baisse d’une année sur l’autre pourrait s’expliquer entièrement par le fait que les ventes du même mois, l’an
dernier (année bissextile) ont bénéficié de ce jour de vente supplémentaire.
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