these le passage a l`acte auto ou hetero

publicité
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D’ALGER BENYOUCEF BENKHEDA
DEPARTEMENT DE MEDECINE
THESE
POUR L’OBTENTION DU GRADE DE DOCTEUR EN SCIENCES MEDICALES
LE PASSAGE A L’ACTE AUTO OU HETERO-AGRESSIF
LORS DES DECOMPENSATIONS PSYCHIATRIQUES :
A PROPOS D’UNE ETUDE PROSPECTIVE A L’EHS DRID
HOCINE
PRESENTEE PAR :
DOCTEUR SIHAM BENAKILA
DIRECTEUR DE THESE :
PROFESSEUR MOHAMED TEDJIZA
2015-2016
DEDICACE :
Je dédie cette recherche à mes très chers parents, qui avec un amour infini,
demeurent toujours prés de moi pour me soutenir, m’encourager et me
relancer, dans ma vie dont ils restent le moteur et la joie. L’aboutissement de
mon travail et de mon existence toute entière, ne saurait se faire sans leur
présence et leur affection. Je ne leur serai jamais assez reconnaissante. Que
dieu les garde.
REMERCIMENTS
Je remercie DIEU pour m’avoir donné une bonne santé mentale et physique.
A Monsieur le Professeur M.TEDJIZA,
Directeur de thèse,
Grand homme de sciences et de savoir.
Je crois qu’il est tout à fait évident, que mes premières reconnaissances
s’adressent à mon directeur de thèse monsieur le professeur M.Tedjiza.
A qui je tiens principalement à présenter mes respects les plus distingués,
pour m’avoir orienté dans le choix de mon sujet et pour m’avoir guidé avec sa
pertinence scientifique, son œil critique et ses grandes qualités humaines.
Tout au long du chemin qui m’a conduite, d’abord, dans ma carrière de
clinicienne hospitalière, puis dans celle de chercheur-universitaire vers
l’achèvement de ce modeste travail, il demeure un stimulant intellectuel, sans
égal. Je le remercie d’avoir partagé avec moi la science, la rigueur et le plaisir
à être psychiatre.
A monsieur le professeur Y.OSMANI,
Président de jury
Nous avons un grand honneur de vous savoir comme président de jury de
cette thèse.
Nous vous devons, également, notre intérêt pour la psychopathologie et vous
demeurez pour nous un modèle à suivre pour vos qualités scientifiques et
humaines.
Veuillez trouver dans ce travail l’expression de notre estime et de notre
considération.
A monsieur le professeur R.BELHADJ,
Membre de jury,
Et représentant national, le plus connu, d’une discipline illustre, plus proche de
la psychiatrie que la neurologie elle-même, du moins pour ce qui concerne la
problématique de notre travail.
Vous nous faites un grand honneur, en faisant partie du jury. Veuillez trouver,
dans ce travail, l’expression de notre profond respect.
A monsieur le professeur A.BELAID,
Membre de jury
Vous nous faites un grand plaisir et un immense honneur, encore une fois, de
faire partie du groupe de travail qui examinera notre recherche, sachant que
vous avez déjà été membre de jury pour notre concours de maitrise.
Votre rigueur et votre probité intellectuelle force toujours, autant l’admiration
et le respect,
Merci de participer à la critique de ce travail qui témoigne de notre parfaite
estime pour vous.
A monsieur le professeur A.ZIRI,
Membre de jury
Malgré vos responsabilités considérables de chef de service, de
directeur général de CHU et de membres de plusieurs commissions
régionales et nationales, vous avez quand même trouvé le temps de
juger notre travail pour cela soyez assuré de notre reconnaissance
indéfectible. En tant qu’ainé vous constituez, pour nous un exemple à
suivre.
.
J’offre aussi, mon travail à mon époux le Docteur BOUCHELLAL Youcef
et à nos quartes petits amours, qui ne cessent de me combler, chaque
jour d’avantage.
A mes sœurs et mes frères, compagnons fideles de la vie que je
remercie de partager.
A toute ma famille, mes tantes, mes oncles et mes cousins ainsi qu’à
touts mes amis passés et actuels, un grand respect.
Je remercie, particulièrement, madame Farida AZZOUG et professeur
Kamel BENAKILA, qui n’ont cessé de croire en moi et de me booster du
début à la fin. Je leur serais éternellement reconnaissante
Je remercie, enfin, ma grande famille de la psychiatrie, tous mes
maitres, professeurs et collègues de travail, qui nous accompagnent sur
la voie du savoir.
Et surtout, ma petite famille médicale et paramédicale de Drid Hocine,
sans aucune exception, pour leur disponibilité, leur enthousiasme et leur
aide, et de façon très particulière, mon amie le professeur Sonia SEHIM
pour son grand cœur et son immense générosité envers moi. Merci
grande sœur.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE ................................................................. 1
CHAPITRE I : MISE AU POINT THEORIQUE
INTRODUCTION : ..................................................................................... 3
1- AGRESSION, AGRESSIVITE ET VIOLENCE(S) ............................... 3
1.1- Définition des concepts et leur évolution .................................... 3
1.1.1- Agression ........................................................................................ 3
1.1.2- Agressivité ...................................................................................... 5
1.1.3- Violence(s) .................................................................................... 11
1.2- Mise au point de la problématique Générale .............................. 14
1.2.1. DIMENSION ETHOLOGIQUE DE L'AGRESSIVITE ................... 16
1.2.2. DIMENSION SOCIOLOGIQUE .................................................... 20
1.2.2.1 LES PHENOMENES D’AGRESSION DE MASSE .............. 21
A/ La these de l’homicidologie ....................................................................... 22
B/ Le genocide et le crime contre l’humanite ................................................. 22
C/ Les emeutes et le vandalisme .................................................................... 24
1.2.2.2 DELINQUANCE ET CRIMINALITE ...................................... 26
1.2.3 DIMENSION PSYCHANALYTIQUE .............................................. 30
1.2.4. DIMENSION NEUROBIOLOGIQUE ............................................ 33
Les circuits de contrôle de l'agressivité : ............................................................ 34
Les hormones : .................................................................................................. 36
Les neurotransmetteurs : ................................................................................... 37
Autre déterminants biologiques : ........................................................................ 39
1.2.5. APPROCHE GENETIQUE ........................................................... 40
2. LE PASSAGE A L’ACTE ET LES TROUBLES DE PERSONNALITE
DEPUIS LE DESEQUILIBRE PSYCHIQUE, LA PSYCHOPATHIE ET
LA PERSONNALITE ANTISOCIALE ..................................................... 42
2.1. DEFINITION DES CONCEPTS ET LEUR EVOLUTION : .............. 42
2.2- MISE AU POINT DE LA PROBLEMATIQUE GENERALE : .......... 44
2.2.1- Les concepts archaiques ........................................................................ 45
2.2.2- Le desequilibre mental de l’ecole française ............................................. 47
2.2.3- Le psychopathe de l’ecole allemande ..................................................... 48
2.2.4- la personnalite antisociale du dsm iv des americains .............................. 49
2.2.5- La personnalité borderline du DSM IV ..................................................... 51
3. LE PASSAGE A L’ACTE DANS LES PATHOLOGIES
PSYCHIATRIQUES ................................................................................ 53
3.1- DEFINITION DU PASSAGE A L’ACTE ET DE L’ACTING OUT 53
3.1.1- Le passage à l’acte ................................................................................. 53
3.1.2- L’acting out ............................................................................................. 59
3.2- LE PASSAGE A L’ACTE DANS LES CRIMES, (LES
CONTRAVENTIONS) ET LES DELITS ................................................. 62
3.2.1- Le passage a l’acte autoagressif ............................................................. 64
3.2.2- Le passage a l’acte hetero-agressif ........................................................ 67
3.2.3- Les qualifications juridiques du passage a l’acte ................................. …68
3.3- LE PASSAGE A L’ACTE : MOTIVATIONS ET SIGNIFICATIONS
CLINIQUES .............................................................................................. 71
3.3.1- L’epilepsie ............................................................................................ 72
3.3.2- Les troubles delirants .......................................................................... 73
3.3.3- Les schizophrenies et les etats apparentes et/ou assimiles .................. 74
3.3.4- Les troubles bipolaires ......................................................................... 76
3.3.5- Les personnalites pathologiques .......................................................... 79
3.3.6- La pathologie de l’intellect ................................................................... 80
3.3.7- Le cas particulier des nevroses et des troubles anxieux ...................... 81
3.4- LE CAS PARTICULIER DU PASSAGE A L’ACTE SOUS
L’EMPRISE DE TOXIQUES ................................................................... 82
3.5- COROLAIRES PHARMACOTHERAPIQUES ................................ 85
3.6.- RESERVES METHODOLOGIQUES RELATIVES AUX DONNEES
DE LA LITTERATURE ........................................................................... 90
CHAPITRE II: CONTRIBUTION PERSONNELLE
1. MATERIEL DE L’ETUDE ................................................................... 93
1.1 Le type d’étude ........................................................................................... 93
1.2 La population d’étude .................................................................................. 93
CRITERES D’INCLUSION ...................................................................................... 93
CRITERES D’EXCLUSION ..................................................................................... 93
1.3 Les outils d’évaluation ................................................................................. 94
1.4 La méthode de recueil de données ............................................................. 94
1.5 Les critères opératoires ............................................................................... 94
1.6 L’analyse statistique .................................................................................... 95
1.7 L’étude uni variée ........................................................................................ 95
2. RESULTATS ....................................................................................... 97
2.1 ÉTUDE DESCRIPTIVE ............................................................... 97
2.1.1. Caractéristiques sociodémographiques ......................................................... 97
2.1.2 Les caractéristiques cliniques ....................................................................... 103
2.1.3 Les caractéristiques du passage à l’acte agressif ......................................... 109
2.2 DISCUSSION ........................................................................... 117
2.2.1 Données sociodémographiques ................................................................... 117
2.2.2 Données cliniques ........................................................................................ 118
2.2.3 Caractéristiques du passage à l’acte passage à l’acte ................................. 119
CONCLUSION ...................................................................................... 122
CONCLUSION GENARALE ................................................................ 123
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : .............................................. 125
ANNEXES : ............................................................................................ 135
ANNEXE 1 :CRITERES DIAGNOSTIQUES DES TROUBLES
MENTAUX DU DSM IV.......................................................................... 136
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE ..................................... 143
ANNEXE 3 : ECHELLE D’AGRESSIVITE ET DU
DYSFONCTIONNEMENT SOCIAL (SDAS) ......................................... 149
ANNEXE 4 : LA LEGISLATION ALGERIENNE .................................. 158
ANNEXE 5 : TABULATION .................................................................. 169
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I:
MISE AU POINT THEORIQUE
CHAPITRE II:
CONTRIBUTION PERSONNELLE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
INTRODUCTION GENERALE:
L’agressivité a de tout temps, été une hantise dans le milieu social et une
préoccupation majeure dans le champ psychiatrique. Pendant longtemps, on
considérait que les sujets atteints de pathologies psychiatriques n’étaient pas
plus agressifs que ceux de la population générale. Mais plus tard, des études
scientifiques essaient de démontrer si le taux de violence est plus élevé chez
les malades mentaux. Certains auteurs vont même jusqu’à affirmer que des
taux d’agression et d’agitation chez les personnes atteintes de maladies
mentales graves, étaient plus élevés que dans la population générale.
Le lien entre passage à l’acte agressif et pathologies psychiatrique semble
évident. Cet acte peut constituer le signe révélateur d’une décompensation
psychiatrique, ou s’associer aux symptômes de rechutes. Il peut parfois faire
partie des motifs d’hospitalisation ou en représenter le seul motif. L'acte
agressif est une mise en action d’une souffrance souvent difficile à verbaliser
d’où son aspect soudain, impulsif, éruptif et même violent. Il prend des formes
diverses, allant du simple geste brutal aux comportements les plus
dangereux, s’adressant à une autre personne ou dirigés contre soi même.
L’auto et l’hétéro-agressivité ne représentent pas l’apanage d’un trouble
précis, mais s’intègrent dans les tableaux cliniques de maladies psychiatriques
diverses. Des états psychotiques aigus ou chroniques, des troubles de la
personnalité, des déficiences mentales, des états régressifs de sénilité ou des
abus de substances, s’accompagnent souvent d’un passage à l’acte agressif
et violent.
Ceci dit, bien que l’acte agressif se déploie dans un moment, une situation et
s’inscrit dans l’histoire du patient, ce ne sont pas tous les patients
psychiatriques qui passent à l’acte. Donc, le processus psychopathologique
pourrait-il, à lui seul expliquer ce comportement ? Ou existent-ils d’autres
déterminants (environnementaux ou situationnels) qui pourraient jouer un rôle
dans la genèse de l’acte agressif ?
Dans les périodes de décompensation, certains patients passent à l’acte, sous
l’influence de leurs délires ou de leurs hallucinations. Ailleurs, c’est dans le
contexte de perte du sens moral ou perte du control instinctuel ou lors de
consommation de toxiques. Parfois, se surajoute un contexte de tensions, de
conflits, de stress externes ou de frustrations intolérables, qui viennent
alimenter la mise en action, surtout chez certaines personnalités
pathologiques.
Il s’agira donc par là, d’essayer de comprendre pourquoi un tel malade a eu un
passage à l’acte agressif dans une situation donnée, alors qu’un autre n’en a
pas eu dans des conditions presque similaires. La qualité ou le degré de la
déstructuration de la conscience pourrait peut être suffire à la conception d’un
1
acte agressif, ailleurs, ce sont certaines conditions événementielles qui
provoquent la violence agressive. Mais parfois, il existe une certaine
organisation constitutionnelle qui prédisposerait plus à l’agir agressif.
De ce fait, l’étude de la dialectique agressivité/psychiatrie semble importante,
autant pour une dynamique de conceptualisation et de mise en sens de ces
comportement agressifs au sein d’une clinique de l’agir, que pour une
dynamique d’amélioration des capacités contenantes, et si possible,
préventives des institutions psychiatriques.
Et c’est dans cet ordre idées que notre étude sera consacrée, dans le premier
chapitre, à dégager une conceptualisation globale de l’agressivité ainsi que
celle de l’agression et de la violence afin d’éclaircir la notion d’acte agressif et
de poser la problématique sur l’origine sociale ou neurobiologique de celui-ci.
Et dans la deuxième partie, d’abord une approche clinique du passage à l’acte
agressif sera effectuée, puis il y aura une mise au point de ce concept suivie
d’une étude psychopathologique afin d’essayer de rattacher l’acte à une
situation et à une motivation.
Quant à la troisième partie, et vue que l’agressivité est présente dans notre
pratique de tous les jours, elle sera réservée à notre contribution personnelle à
travers une enquête prospective sur les patients ayant été hospitalisés à l’EHS
DRID Hocine pour un passage à l’acte agressif.
2
INTRODUCTION :
Le passage à l’acte en psychiatrie n’est pas rare, au contraire, il reste la
préoccupation primordiale de l’équipe de soins, tant à cause des
conséquences néfastes sur le malade et son entourage, qu’à cause de la prise
en charge délicate de l’agressivité du patient psychiatrique.
Des personnalités pathologiques auxquelles il restera intimement lié aux
pathologies diverses où il partage le tableau clinique avec d’autres
symptômes, la signification du passage à l’acte sera bien différente.
Que la motivation soit consciente ou pas, le passage à l’acte aura pour effet
une baisse du niveau de la colère (c'est-à-dire une détente émotionnelle) ou
une satisfaction par la souffrance infligée à autrui (c'est-à-dire une érotisation
sadique), ou encore une compensation de la frustration. Ailleurs, il aura juste
une fin utilitaire.
1- AGRESSION, AGRESSIVITE ET VIOLENCE(S) :
1.1- Définition des concepts et leur évolution :
Tout d’abord, une définition des différents concepts évoqués dans notre
exposé est nécessaire afin de délimiter notre sujet d’étude et d’éclaircir ses
limites, étant donner, que plusieurs termes sont utilisés par tout un chacun,
pour désigner un même signifié, à savoir l’agressivité.
Agressions, violences, sont des mots utilisés comme synonymes pour certains
alors que pour d’autres, ils présenteraient des différences notables.
1.1.1- Agression :
Pendant quatre siècles (du XV au XIX) le mot « agression » était seul en
usage. Il signifiait clairement la situation où ‘’un individu attaque un autre
individu’’ et les rôles de chacun, l’attaquant étant l’agresseur et l’autre
l’agressé.
Dérivé du latin, ce terme se rattache à la racine agressor d'après le participe
passé aggressus du verbe aggredi (attaquer), il décrit celui qui attaque. C'est
ainsi que le Petit dictionnaire Universel de Littré (1879) définira l'agresseur
3
comme celui qui attaque le premier, et l'agression comme l'action de celui qui
attaque.
Le verbe agresser, suivi par le nom agresseur apparaît en France dès la fin du
XIIIème siècle. Il disparaît de la langue du XVIème siècle au XIXème siècle
(1892), comme si ce qui comptait c'était de définir non pas l'action d'agresser
mais celui qui commet l'agression.
D'après Bernard E. Gbézo "l'agression correspond à un comportement
physique ou verbal dont le but premier est de nuire à autrui, physiquement ou
psychiquement. Elle relève plus de l'action violente, inattendue et hors de
proportion avec l'événement déclencheur" [57]. C'est une expression
comportementale.
Si l’agression est l’expression phénoménale de la violence, certains auteurs la
décrivent comme la base de tous les instincts de survie, comme utile et
régulatrice pour l'être social ; elle servirait la défense de soi. Dans l'agressivité,
il y a une relation qui prend en considération l'autre.
La problématique de l’agression a préoccupé les psychologues et les
psychanalystes car, si quelques uns ont essayé de donner sens à ce mot, il
n’en demeure pas moins que les limites entre ce qui est agression et ce qui ne
l’est pas, sont toujours floues.
Dollar et Miller, dans leur célèbre ouvrage « Frustration and Agression »,
parlent d’ « un acte dont le but est de léser un organisme » [33].
Arnold Buss quant à lui, évitant de parler de but ou d’intention, définit
l’agression comme « une réponse qui délivre des stimuli nocifs à un autre
organisme » [22].
Après le Littré, qui définit l’agression comme une attaque inattendue sans
raison et sans provocation, le Larousse décrit l’agression comme « une
attaque soudaine et brutale contre une personne». Donc, l'agression pourrait
être tout comportement intentionnel portant atteinte à l'intégrité physique et/ou
psychique d'autrui.
Une conduite n’est qualifiée d’agressive qu’après analyse de son intention ou
de son but, son origine ou sa genèse, sa configuration ou sa structure et enfin
son contexte ou ses rapports avec l’environnement.
Au sujet du but de l’agression, Feschbach (1964) s’y était intéressé, dans une
classification reprise plus tard par Bandura (1973) [29]. Ils en comptent trois
catégories :
 L’agression défensive : pour éviter un malaise, un stress ou un mauvais
traitement.
 L’agression instrumentale : dans le but d’obtenir quelque chose.
 L’agression expressive : motivée par le désir de s’exprimer par la violence.
4
La connaissance de la dynamique propre de l’acte, permet de prédire les
situations et les contextes susceptibles d'être interprétés subjectivement
comme "agressifs". Une évaluation objective d'un acte perçu comme
agression nécessiterait :
- Une définition psychobiologique de l'agression.
- La connaissance de l'ensemble des processus psychobiologiques de l'être
humain, plus particulièrement la connaissance des processus de traitement
de l'information, et tout particulièrement le processus de signification.
- La connaissance des différentes normes et valeurs sociales des divers
groupes sociaux constitutifs de la société.
- La connaissance du profil psychologique de la personne "agressé", son
vécu, ses systèmes de valeurs et de représentation, ainsi que leur rapport
avec les normes du milieu socioculturel d'appartenance.
- La connaissance du contexte dans lequel l'acte d'agression est advenue,
ainsi que la dynamique psychologique des différentes personnes en
interaction.
Dans ce cadre, il semblerait possible d'évaluer, en fonction du contexte et du
profil psychologique des antagonistes, la signification de " l’agressivité" et son
impact psychique sur l'individu "agressé".
1.1.2- Agressivité :
Définir l'agressivité et la violence est complexe tant les approches sont
plurielles et les champs concernés multiples.
L'agressivité peut être manifeste ou contrôlée. Dans le premier cas, elle
s’exprime dans la parole (menaces, injures, critiques, calomnies), les attitudes
(regards, mimiques hostiles) ou les actes ; et dans le second cas, elle est
sublimée, source de créativité artistique ou professionnelle.
Elle peut être aussi moins contrôlée ou même latente pouvant expliquer
certaines manifestations de l’inconscient (actes manqués, rêves) ou certaines
conduites ou pathologies (psychosomatiques).
L’agressivité se définit comme une tendance à attaquer autrui ou tout objet
susceptible de faire obstacle à une satisfaction immédiate. Mais elle est aussi
une composante du dynamisme général de la personnalité et des
comportements adaptatifs d’un individu. Cette double définition met en
évidence l’ambiguïté majeure de ce concept.
Du point de vue étymologique, « agresser » dérive du latin « ad gradere » qui
signifie marcher vers, marcher contre, entreprendre ou interpeller.
Le terme d’agressivité apparaît tardivement dans la langue française, au
milieu du XIXe siècle où il se substitue à celui de méchanceté. Alors qu’il était
5
réservé communément au XVIIIe siècle, pour désigner deux troupes allant à la
rencontre l’une de l’autre.
La traduction anglaise utilise deux mots différents : « Agressivity » traduit
l’agressivité dans son sens négatif commun, et « Agressiveness » fait
référence à une agressivité positive et serait synonyme de combativité. Cette
distinction est intéressante car elle permet par ailleurs, d’envisager
l’agressivité comme un moyen d’adaptation à l’environnement. L’agressivité se
révèle sous différentes intensités et peut véhiculer des effets bénéfiques ou
des effets pernicieux.
L’entrée en usage du terme ‘’agressivité’’ où l’on désigne ‘’une intention
agressive sans acte agressif’’ introduit une grande ambiguïté psychologique
car entre ‘’agression’’ et ‘’agressivité’’ il y a une distance qui sépare l’intention
de l’acte.
Le dictionnaire encyclopédique Larousse la définit comme ‘’une tendance à
attaquer’’, une tendance à se livrer à des actes hostiles à l'égard d'autrui.
L'agressivité est une manière d'aller vers l'autre, de l'aborder. Nous retrouvons
ainsi la définition proposée par le dictionnaire de psychologie Larousse :
" Tendance à attaquer l'intégrité physique ou psychique d'un autre être
vivant ".
Il s'agit d'une composante fondamentale de la nature humaine. Elle n'est pas
synonyme de violence ; mais se comprend, plutôt, pour certains, comme un
instinct de survie et de reproduction dans le règne animal.
L’agressivité est une tendance naturelle, et pour qu’un comportement soit
considéré comme agressif, il faut qu’il viole certaines normes ou certaines
valeurs autrement dit impliquer une intentionnalité de nuisance, et c’est
justement cette nuisance, cette souffrance qui apporte le plaisir. On n’est plus
dans un processus de défense qu’elle soit ou non légitime, mais bien dans le
désir du mal infligé, dans l'instinct de combat.
Les attitudes ou les gestes agressifs sont plus ou moins tolérés par les codes
sociaux et leurs conséquences sont très variables d'une société à l'autre, d'un
groupe social à l'autre et selon les époques.
Ces intentions ou conduites auto ou hétéro-agressives peuvent se manifester
par de nombreux comportements, qui vont des paroles ouvertement
agressives physiques et verbales (menaces, insultes) ou insidieuses (ironie,
causticité), aux attitudes et aux actes, qui sont d’après D. Marcelli : « ceux qui
retiennent le plus souvent l'attention en raison de leur caractère spectaculaire
et potentiellement dangereux ».
Ainsi que l'écrivent Paul Bernard et Simone Trouvé un comportement agressif
" vise consciemment ou non, à nuire, à détruire, à dégrader, à humilier, à
6
contraindre. Il se traduit de façon très variée, soit par des paroles blessantes,
soit par des attitudes menaçantes, soit par des actes de violence ‘’. [12]
De tout ce qui précède, on constate que la définition de l’agressivité chez
l’homme s’avère complexe, de par la diversité des comportements agressifs,
qu’on ne pourra d’ailleurs jamais inventorier dans une liste exhaustive.
Cependant, on peut classer les conduites agressives en :
1. conduites agressives intériorisées, fantasmes agressifs, qu’on peut mettre
à jour lors d’une psychothérapie psychanalytique ou par l’étude du dessin et
du jeu chez l’enfant.
2. conduites agressives extériorisées de survenue brutale parfois
imprévisibles qu’on appelle des passages à l’acte et qu’on distingue en:
• Selon le mode d’expression comportementale : agressivité verbale ou
physique
• Selon le degré d’inscription dans les règles du groupe social : soit conduites
inscrites dans le fonctionnement du groupe, soit conduites qui transgressent le
fonctionnement du groupe (conduites antisociales)
• Selon l’objet de la conduite : soit l’autre (de façon directe ou indirecte), c’est
l’hétéro-agressivité, soit le sujet lui-même, c’est l’autoagressivité.
On retrouve également cette description, dans la description de Laplanche et
Pontalis (1992) : « tendances ou ensemble de tendances, qui s’actualisent
dans des conduites fantasmatiques, celles-ci visant à nuire, à détruire,
contraindre, humilier…l’agressivité connaît d’autres modalités que l’action
motrice violente et destructrice ; il n’est aucune conduite aussi bien négative
(refus d’assistance) que positive, symbolique (ironie) qu’effectivement agie,
qui ne puisse fonctionner comme agression…» [109].
Ces conduites peuvent alors être actives ou passives, motivées ou non,
médiatisées ou directes. Dans cette perspective, Arnold Buss [22] a proposé
une classification des comportements agressifs les plus quotidiens. Elle définit
une arborescence à trois niveaux de l’agressivité :
o
agressivité active et passive,
o
agressivité physique et verbale,
o
directement observable et indirecte.
Dont la combinaison donne huit catégories permettant de classer les actes
agressifs.
Plus tard en 2001, Morasz rajoutera l’agressivité ‘’psychique’’, comme nous le
constatons dans le tableau.
7
Forme
d'agression
Explication
Active ou
passive
Par forme active on entend un acte agressif commis par l'auteur
pour obtenir quelque chose. La victime, se trouvant en situation
passive, est lésée par le comportement violent
physique ou
verbale
Le fait de frapper, de donner des coups de pied ou des coups de
poing relève de l'agression physique alors que crier ou insulter
relève de l'agression verbale
directe ou
dissimulée
Initiative,
réactive ou
partisane
La forme directe est une agression directe envers l'adversaire.
Elle peut donc être constatée. Par contre l'agression dissimulée
ou sournoise est difficilement constatable et prouvable. En font
partie, le vol, le mensonge mais aussi la propagation de faux
bruits pouvant porter atteinte à autrui
Ces formes servent à mesurer l'ampleur des modalités
d’implication personnelle.
La forme initiative sous-entend la mise en œuvre d'une agression
pour atteindre un objectif égoïste. Dans ce cas, la participation
personnelle est élevée.
Le comportement réactif est une forme d'agressivité donnée en
réponse à une menace effective ou supposée.
La forme partisane s'exprime par le fait qu'une personne non
impliquée prend partie pour un agresseur.
Tableau 1. Les différentes formes d'agression (Petermann & Petermann, 2005 )
[105].
On peut dire que quasiment, il n’existe pas de discours universel de
l’agressivité et de la violence et cela en fonction de l’appréhension de la
situation au moment précis où se déroule l’acte, en raison de la grande
variabilité des contextes culturels et éducatifs, et surtout de la très grande
capacité de conditionnement, d'apprentissage et de réaction affective de l'être
humain,
A chaque société son rapport à la problématique, dont elle fixe ses propres
critères : institutionnels, juridique, valeurs de groupe…. afin de délimiter
l’agressivité pathologique et l’agressivité normale, même si cette dernière
reste inhérente au fonctionnement humain en tant que composante sociale
adaptative.
8
Certaines caractéristiques permettent, cependant, de délimiter le champ de
l’agressivité :
 C’est une attitude destinée à nuire personnellement à une autre personne
ou à soi-même.
 Il ne peut y avoir agressivité sans un certain plaisir à faire souffrir l’autre ou
à se faire souffrir.
 Le lien avec l’autre n’est jamais rompu.
 Le « visage de l’autre », selon l’expression du philosophe Levinas, n’est
pas nié, il reste présent chez l’agresseur durant tout le conflit.
 L’autre, après le conflit, redeviendra un interlocuteur avec qui la
coexistence est possible.
Autrement dit, il n’est pas aisé de qualifier un acte d’agressif, car
l’intentionnalité est au cœur même de cette agressivité.
Quant à Zillman, il avait proposé de séparer les conduites agressives selon
qu'elles étaient destinées à mettre fin à une situation aversive (annoyancemotivated aggression) ou qu'elles étaient entreprises afin d'obtenir une
gratification (incentive-motivated aggression) [167].
MOYER, lui, en 1968 a distingué 6 types d’agression dont Valzelli a répertorié
les différentes structures cérébrales impliquées dans leur déclenchement ou
leur inhibition.
9
Agression
prédatrice
Agression
inter-mâle
Agression
induite par la peur
Déclencheur
Inhibiteur
Hypothalamus antérieur
Hypothalamus latéral
Tegmentum ventromédian
Substance grise périaqueduquale
Noyau x septaux latérobasals
Amygdale corticomédiane
Thalamus ventro-postérolatéral
Strie terminale
Amygdale corticomédiane
Fornix
Strie terminale
Thalamus ventrobasal
Cortex préfrontal
Hypoth alamus
ventromédian
Amygdale basolatérale
Corps mamillaire
Lobe frontal dorsolatéral
Bulbe olfactif
Noyaux septaux dorsomédians
Tête du noyau caudé
Noyaux septaux
Hypothalamus
ventromédian
Amygdale basolatérale
Hippocampe ventral
Noyaux septaux
Amygdale basolatérale
Cortex préfrontal
Hypothalamus
ventromédia n
Noyaux septaux
Tête du noyau caudé
Thalamus dorsomédian
Strie terminale
Hippocampe dorsal
Gyrus cingulaire
postérieur
Noyaux septaux
Fornix (chez la femelle)
Gyms cingulaire
Amygdale dorsolatérale
Agression
Maternelle
Agression
d 'irritabilité
Hypoth alamus
Hippcampe ventral
Hypothalamus antérieur,
postérieur, ventromédian,
dorsomédian
Gyms cingulaire antérieur
Thalamus ventrobasal
Hippocampe ventral
Tegmentum ventromédian
Substance grise
périaqueduquale
Agression
liée à la sexualité
Hypothalamus médian
Fornix (chez le mâle)
Hippocampe ventral
Tableau 3 : Structures impliquées dans la genèse ou l'inhibition des modèles
de comportements agressifs [135].
Celle de BRAIN, en 1981 qui n'en adoptait plus que 4 (d'autodéfense, de
protection des petits, prédatrice et de conflit social)
Celle de REIS en 1974 ne différenciait que l'agression «affective» de
l'agression « prédatrice ».
Différentes approches et multiples définitions indiquent qu’il n’existe pas de
détermination univoque de l’agressivité. Elle se perd dans l’intention et l’acte,
l’attaque et la défense, la cible, les conséquences le degré et l‘intentionnalité
etc….
10
En plus, au-delà d’une simple intention, le niveau d’organisation de
l’agressivité s’avère différent, selon que celle-ci désigne, une tendance, un
comportement, une pulsion, un instinct ou un fantasme ; d’ou les variations
des échelles d’évaluation et de mesure de l’agressivité et des problèmes
méthodologiques rencontrés, lors de l’étude de cette dernière
La conceptualisation de l'agression devrait guider l'évaluation des conduites
agressives nécessaire pour établir la validité du concept d'agressivité ou, plus
simplement, pour apprécier l'efficacité d'un traitement biologique ou
psychologique visant à réduire la fréquence ou la sévérité des actes
agressifs.
Mais cette évaluation s’avère extrêmement difficile et le passage à l’acte
agressif est difficile à prédire, même si parfois certains éléments permettent de
le supposer à savoir :
 les antécédents de comportements agressifs ;
 les antécédents développementaux (sévices, négligence, violence
durant l'enfance);
 les facteurs psychopathologiques (prise de substances, épilepsies,
troubles psychiatriques) ;
 les facteurs liés à la personnalité (intolérance à la frustration et
impulsivité, faible estime de soi) ;
 les caractéristiques démographiques (sexe, âge, niveau social,
tolérance du milieu).
Ces données ne sont cependant pas toujours suffisantes car personne ne
peut s’octroyer le droit d’apprécier avec certitude le risque de passage à l’acte
agressif et de fixer ainsi le futur possible d’un individu.
Pour les sociologues,
l'agressivité permet de signifier sa puissance
au contact de l'autre, alors que la violence, permet d'obtenir quelque chose
par la force , ou au contraire, de manifester son impuissance à obtenir quelque
chose en effectuant un acte de destruction.
1.1.3- Violence(s) :
La 49eme assemblée mondiale de la santé, datant de 1996, a déclaré la
violence comme l’un des principaux problèmes de santé publique. Plusieurs
types de violence existent :
 la violence auto-infligée est constituée des automutilations,
tentatives de suicide et du suicide ;
11
 la violence interpersonnelle correspond aux violences physiques
(agressions),
verbales
(insultes),
ou
psychologiques
(harcèlement) ;
 la violence collective qui peut être physique (lynchage) ou
psychologique (harcèlement).
La violence, dans la langue française, n’est pas synonyme d’agressivité même
si les deux mots sont utilisés, couramment, pour une même désignation. La
violence est toujours sous-tendue par l’agressivité, mais toute agressivité ne
se convertit pas, nécessairement, en violence.
Le mot violence (1215) est emprunté au latin classique violentia qui désigne
un "caractère emporté, farouche, indomptable", et, en parlant du vent ou d'un
vin, une "force violente", dérivé de violentus.
Au XVI e siècle, le mot se dit de l'abus de la force pour contraindre, en
particulier dans "faire violence à quelqu'un" (1538).
Violence reprend le sens latin de "force irrésistible, néfaste ou dangereuse"
(1600) puis s'emploie en parlant de l'effort que l'on fait sur soi, en particulier
dans
"se
faire
violence"
(1662).
Il désigne, par métonymie et d'abord au pluriel, un "acte brutal", "un acte de
violence". De là l'emploi sorti d'usage pour "viol", faire violence à une femme,
par
exemple,
c'est
à
dire
"la
violer"
(1748).
Violence s'applique également à un sentiment (la violence d'une passion) ou à
un phénomène (la violence d'un ouragan) d'une particulière intensité ainsi
qu'au langage, avec la valeur de "caractère excessif" (1774).
L'adjectif violent, ainsi que le verbe violer, sont dérivés de vis, qui désigne
d'abord "la force en action". Le pluriel vires désigne lui concrètement les forces
physiques, en particulier les forces militaires.
violence est un terme emprunté à la criminologie, à la sociologie, et d'une
façon plus large aux sciences de l'éducation, notamment celles spécialisées
en matière de justice. Ce mot n'appartient pas directement au vocabulaire de
la psychologie ou de la psychanalyse. On le trouve de façon sporadique dans
les écrits de certains pédagogues qui se sont occupés d'adolescents au début
du 20e siècle, mais il n'apparaît de façon massive que dans les années
cinquante avec les écrits consacrés à la délinquance juvénile. La violence est
d'abord repérée comme un comportement [100].
Ce n'est que depuis les années soixante-dix, et plus récemment encore que
l'on constate une généralisation de ce terme.
Si pour les psychologues, la violence et l’agressivité peuvent recouvrir les
mêmes comportements, elles n’ont cependant pas les mêmes fonctions ni
significations. Si dans les deux cas, il faut former un couple, (celui qui donne la
12
violence et celui qui la reçoit, un agresseur et un agressé), elles se
différencient, cependant, par l’intention et le plaisir éprouvé.
Le Larousse définit la violence comme un : Caractère de ce qui se manifeste,
se produit ou produit ses effets avec une force intense, brutale et souvent
destructrice.
L’OMS (2001) dans son «Rapport mondial sur la violence et la santé», en
donne la définition suivante :
« L’usage délibéré ou la menace d’usage délibéré de la force physique ou de
la puissance contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe
ou une communauté qui entraîne ou risque fort d’entraîner un traumatisme, un
décès, un dommage moral, un mal- développement ou une carence ».
Cette définition, qui se veut pragmatique et exhaustive, tient compte des
facteurs biologiques, sociaux, culturels, économiques et politiques qui
influencent la violence. Ce modèle comprend quatre niveaux : l’individu, ses
relations, la communauté et la société.
Selon Michaud (1978) : « il y a violence quand, dans une situation
d’interaction, un ou plusieurs acteurs agissent de manière directe ou indirecte,
massée ou distribuée, en portant atteinte à un ou plusieurs autres, à des
degrés variables, soit dans leur intégrité physique, soit dans leur intégrité
morale, soit dans leurs possessions, soit dans leurs participations symboliques
et culturelles» [109].
L’acte de violence ne procure aucun plaisir. Mais, toute violence n’est pas
agression et toute agressivité n’aboutit pas automatiquement à la violence.
Si l'agressivité permet de signifier sa puissance au contact de l'autre, la
violence, pour les sociologues, permet d'obtenir quelque chose par la force ,
ou au contraire, de manifester son impuissance à obtenir quelque chose en
effectuant un acte de destruction.
La violence est donc une défense, réponse à une frustration, à un sentiment
de danger, ou d’insécurité. Son but est de se protéger, et non pas de faire du
mal à autrui, comme c’est le cas dans l’agressivité. Elle demeure dans le
cadre narcissique des instincts de protection et de conservation, c'est-à-dire
instinct de survie.
Dans ce sens, on pourra alors distinguer :
- le patient violent, qui est celui qui a déjà posé des gestes sur autrui et
continue de le faire. Il pourrait aussi être qualifié de dangereux et d'agressif.
Mais à la différence des deux autres, il se situe plus dans le registre de l’agir.
- le patient agressif, qui est celui qui exprime une pulsion dont le contrôle est
incertain. C’est le registre de l'expression pulsionnelle.
13
- le patient dangereux, qui est celui qui est susceptible de commettre un
passage à l'acte violent, celui qui peut avoir posé des gestes violents ou non. Il
peut être dangereux vis-à-vis de lui-même ou d'autrui.
On trouve là, une cohérence avec les différenciations sémantiques de J.
Talbot: l'agressivité (un affect), la dangerosité (la fantasmatique), la violence
(le passage à l'acte).
On ne peut faire une impasse sur la violence fondamentale de Bergeret. Elle
est pour lui, à la base de la vie pulsionnelle, authentique instinct inné, naturel,
universel et primitif.
La violence n’est en elle-même ni bonne ni mauvaise, elle est simplement
essentielle pour la vie. Le sort réservé à l’objet, à la cible importe peu. L’acte
de violence ne procure aucun plaisir.
En somme, si on revient à la définition de la violence, c’est un usage délibéré
de la force, qui peut être mise au service de l’agressivité.
Mais entre instinct naturel inhérent au comportement humain selon Freud et
conduite acquise inhérente à l’environnement immédiat selon les travaux
actuels, le débat demeure toujours très riche quant à l’origine de cette
agressivité. C’est la question que nous aborderons dans le chapitre suivant.
1.2- Mise au point de la problématique Générale :
Il importe de souligner que pour les éthologues, l’agressivité est une
caractéristique proprement humaine. Mais une question demeure : cette
agressivité, spécifique à l’espèce humaine, a-t-elle une base naturelle ou estelle un produit culturel ? A ce jour, la biologie ne donne pas de réponses
définitives à notre question ni dans un sens ni dans l’autre.
Bien que le comportement social de l’homme soit la résultante de l’héritage
instinctuel adapté au cours de la phylogenèse, il reste néanmoins, un animal
intelligent doté d’une raison et soumis à une société et une culture. De là,
deux théories se partagent le débat sur l’origine innée ou acquise, biologique
ou socioculturelle de l’agressivité de l’homme.
L’agressivité fait partie de notre comportement quotidien. Elle est déterminée
surtout par les dimensions motivationnelles et relationnelles. Elle revêt
diverses formes, ce qui rend sa définition malaisée et complexe. Ainsi,
sociologues, psychologues, biologistes, anthropologues et même juristes se
sont toujours intéressés à son expression et surtout à son origine.
L’agressivité comme la violence étaient considérées comme un comportement
inné et endogène, faisant partie de notre seul héritage d’espèce. Et comme
14
toutes les espèces animales, nous sommes nés pour nous nourrir, nous
reproduire et nous défendre ou défendre notre progéniture et notre territoire.
Les approches théoriques biologiques du comportement agressif, mettent
surtout au début, l'accent sur l'agression en tant que modalité génétiquement
déterminée du comportement des organismes, ayant pour fonction de
préserver l'espèce contre les changements survenant dans son milieu [116].
Thomas Hobbes, avec sa théorie du Contrat social fut le premier à introduire
la notion d’état de nature qui est un état de guerre de chacun contre
chacun, où il postule que l’agression est une tendance fondamentale de la
nature humaine. Il compare l’homme à un loup pour son semblable, dont seule
la répression sociale du Léviathan pourrait le retenir d’agir de la sorte.
L'influence de cette théorie a été immense dans le passé et cette conception
d'une forte tendance humaine à l'agression se retrouve de nos jours sous des
formes variées.
Freud défendait la même idée en reliant l’agressivité à la pulsion de mort et lui
conférant le statu d’instinct naturel. Aussi Raymond Dart (1953), Konrad
Lorenz (1969) et Robert Ardrey (1971), ont popularisé cette idée d’une
agressivité humaine innée et fondamentalement mauvaise.
A l’opposé, la conception de Jean-Jacques Rousseau défend l’idée que
l'homme est "naturellement" bon et non agressif mais il le devient, dans la
société qui lui apprend l’égoïsme. Dans le même sens, la conclusion du
biologiste Henri Laborit qui considère l’agressivité des humains soit comme
une réponse à une stimulation douloureuse ou comme un apprentissage
capable d’être modulé par la société et la culture.
Donc, on peut dire que l’agression est davantage une question de culture
(société) que de nature. Ainsi, ce débat sur l’origine de l’agressivité humaine,
entre ces deux doctrines philosophiques s’est tourné actuellement vers les
sciences afin d’essayer de trouver des arguments identifiables par la biologie.
L’expérience de Pierre KARLI sur le concept désuet des ‘’rats tueurs’’, en est
l’exemple. « Dans une population de rats, 15% environ sont spontanément
‘’tueurs’’ de souris. En faisant varier l'environnement pendant leur enfance, par
exemple en les privant de nourriture, puis en les mettant en compétition, on
peut obtenir 50 à 60% de ‘’rats tueurs’’. A l'inverse, élevés dès la naissance
avec des souris dans un milieu tranquillisant, la proportion de ‘’rats tueurs‘’
devient nulle » [82].
Cela nous montre que le poids de l'environnement est décisif, dès les
premières années de vie.
Le rôle de l’environnement est si important, que cela ne suffit plus de parler
d’une tendance « innée » à l’agression chez les animaux, et encore moins
15
chez les humains. Comme l’écrit Berkowitz, même si nous sommes
«génétiquement prédisposés à réagir agressivement à des événements
désagréables, nous pouvons apprendre à modifier et à contrôler cette
réaction.» [161] et à contrôler nos hormones.
En effet, l’agressivité est aussi intimement liée au cerveau, ainsi qu’aux
hormones, aux neurotransmetteurs et à certaines autres substances
cérébrales. De multiples approches neurobiologiques présentent une
mosaïque d’expérimentations parcellaires, rendant compte du rôle des
processus physiologiques dans l’apparition des conduites agressives des
animaux dont l’homme. Les généticiens, de leur côté, ont tenté d’isoler une
transmission chromosomique qui pourrait prétendre à conférer à l’hérédité un
rôle formel, dans la genèse de l’agressivité humaine.
1.2.1. DIMENSION ETHOLOGIQUE DE L'AGRESSIVITE :
e
Au cours de la première moitié du XX siècle, deux écoles se sont affrontées
en ce qui concerne l'agressivité. L’école européenne avec la théorie de
l’instinct et l’école américaine avec celle de l’apprentissage.
L'un des fondateurs de l'éthologie européenne, Konrad Lorenz, a le mérite
d'avoir tenté d'appliquer les principes de l'analyse éthologique au
comportement humain. Dans son ouvrage consacré à « l'histoire naturelle de
l'agression» paru en 1963 [84]. Il essaye à partir de l’observation des animaux,
de déduire les causes, les mécanismes régulateurs éventuels et les
conséquences de l'agressivité humaine.
Il utilisait le terme et défendait l'idée d'une agressivité en tant que pulsion (ce
que d'autres appelleraient instinct) inhérente à l'ensemble du règne animal,
l'homme y compris.
KONRAD Lorenz (1903-1989) propose de considérer l'agression comme étant
d'origine interne spontanée, résultant d'une pulsion interne, souvent tenue
pour innée, et qui se manifeste par la réaction agressive. La spontanéité du
comportement agressif serait due à une accumulation d'énergie dans le
système nerveux, reprenant en cela une certaine interprétation des analogies
de Sigmund FREUD. D'où la nécessité de mécanismes de décharge que
l'organisme trouverait, dans certaines réactions spécifiques (actes instinctifs).
Une fois que cette énergie est consommée dans l'accomplissement de l'acte
instinctif, le comportement cesse. Mais même en l'absence de cible, le besoin
de décharger est tel que l'organisme effectuerait cet acte. L'expression de
l'agression serait alors suivie d'une diminution cathartique de l'énergie et un
nouveau cycle recommencerait. "Ici, le comportement agressif est une notion
16
unitaire et unidimensionnelle, dont l'unité se fonde sur un instinct spécifique",
l'instinct agressif. En 1963, Konrad Lorenz publie un livre, ou il est question le
caractère inné des pulsions agressives, tout en soulignant l’importance des
rituels, qu’il interprète comme la forme adaptative qu’une culture impose à ses
membres pour leur permettre de canaliser ou de sublimer certaines de ces
pulsions et d’en limiter les effets.
Konrad a étudié l’animal dans son milieu naturel. Il déduit que le
comportement agressif de celui-ci répond à trois nécessités :
– assurer la répartition des individus d’une même espèce sur tout l’espace
disponible (il existe un lien très fort entre l’agressivité et l’attachement au
territoire : la combativité d’un animal atteint son maximum à l’endroit qui lui est
le plus familier),
– opérer la sélection entre rivaux, notamment dans le domaine sexuel
(l’affrontement entre les mâles permet aux plus vigoureux de se reproduire
plus que les autres, et donc aux caractères portés par leurs gènes d’être
mieux représentés à la génération suivante),
– assurer la défense de la progéniture (l’agressivité est ici directement associée
à son contraire : Lorenz montre que les espèces où les parents portent à leurs
petits une attention privilégiée sont aussi celles dont l’agressivité est la plus
développée).
La comparaison de l’agressivité animale à celle de l’homme, révèle l’existence
de certaines spécificités. Il existe chez les animaux une agressivité
interspécifique et une agressivité intra-spécifique. La première assure la
subsistance et le maintien des espèces et où le prédateur et la proie,
possèdent des moyens propres d’attaque et de défense. Chose qu’on ne
retrouve pas chez l’homme, qui est le prédateur par excellence sans souci
d’extinction des espèces animales.
La deuxième, auprès des congénères, à la conquête du territoire ou du
partenaire sexuel, va rarement jusqu’à la mort. Et là encore, sans jamais visér
l’extermination de l’espèce, ce qui distingue la guerre (un déraillement humain
de certains instincts), telle qu’elle est pratiquée par les humains. Car
dépourvu des mécanismes inhibiteurs naturels de fuite, de marquage de
territoire ou de certains rites qui freinent l’agressivité d’un animal (soumission,
orientation), l’homme de par son cerveau intelligent et innovant, utilise des
armes artificielles et exterminatrices et rationnalise par les guerres ses
pulsions les plus primitives.
Mais Lorenz montre aussi, le caractère ambigu de l’agressivité : destructrice
dans bien des cas, elle est aussi indispensable à la survie et à bon nombre
d’activités créatrices. « Avec l’élimination de l’agressivité, écrit-il à cet égard,
se perdrait beaucoup de l’élan avec lequel on s’attaque à une tâche ou un
17
problème. » pour lui, l’agressivité a besoin d’un exutoire. Autant il serait
utopique de vouloir la faire disparaître, autant il est nécessaire de la canaliser,
la sublimer ou de la réorienter vers des substituts positifs ou des causes non
meurtrières (c’est le phénomène de la catharsis).
De leur côté, les chercheurs américains, souvent marqués par le
behaviourisme de Watson et Skinner, réfutaient l'existence même de cette
pulsion qui, en fait, excusait d'avance toutes les violences, toutes les guerres,
toutes les formes d'agression. Pour eux, l'agression n'était que la résultante
d'acquisitions, d'apprentissages par observation. La plupart des sociétés
animales et humaines ne feraient que renforcer (au sens behaviouriste du
terme) les comportements d'agression.
En 1913, Watson publie un article dans la « Psychological review » qui sera
considéré comme l'élément fondateur de ce nouveau courant. Tout
comportement est suscité par un stimulus, c'est le classique schéma S-R [92].
Il existe trois grands types de réponses à un stimulus émotionnel, celles liées
à la peur, celles appartenant à la colère et celles du registre de l'amour.
Le plus obtus défenseur de cette théorie est sans doute Skinner. S'en tenant
strictement au schéma précédent, il propose d'établir une théorie unifiée des
comportements à partir d'un nombre limité de lois. Il décrit ainsi trois types de
comportement résultants de l'action de l'environnement :
- la relation Stimulus - Réaction innée
- la relation Stimulus - Réaction acquise (résultat d'un conditionnement
classique)
- une relation dite de conditionnement opérant où se produit une opération de
renforcement: la réaction génère un nouveau stimulus de la part de
l'environnement qui vient conditionner la réponse ultérieure au stimulus initial.
Une réaction suivie par une récompense sera renforcée de façon positive, une
réaction suivie par une punition sera renforcée négativement.
Tolmann a développé l'idée que l'apprentissage modifiait les connaissances et
pas seulement les comportements, introduisant alors une notion plus
cognitiviste et élargissant le champ d'application de ces théories. Il publie en
1932 «Le comportement intentionnel des animaux et des hommes» et
reconnaît l'existence de processus mentaux déterminant les comportements
ainsi que la place importante occupée par le désir d'atteindre un but. La
relation S-R est alors enrichie de variables, jouant un rôle à des degrés divers
dans la modulation du comportement.
Dans le domaine plus précis de l'étude de l'agressivité, l'approche behavioriste
a donné naissance en 1939 à la théorie Frustration - Agression de Miller et
Dollard.
18
La Théorie De La Frustration-Agression :
Théorie d'inspiration freudienne, avec le concept de base que la frustration
est un déclencheur de l’agression. Le comportement agressif est la catharsis.
Mais si la source de la frustration est inaccessible ou dangereuse l’agression
est déplacée vers une cible de substitution.
Dollard et al (1939), ont également démontré qu’une agression présupposerait
toujours la présence de frustration, et la frustration provoquerait toujours une
agression.
La frustration est un état psychologique qui résulte de l'impossibilité d'atteindre
ses objectifs. L’intensité de l'agression serait proportionnelle à cette frustration
et peut être inhibée par l'anticipation d'une punition.
Le but poursuivi, l’intensité et le nombre des interférences antérieures avec ce
dernier, déterminent la capacité d’une frustration à engendrer une agressivité
(exemple1 : une voix élevée est plus frustrante qu’un chuchotement. Exemple
2 : Un enfant est plus agressif si on lui enlève son jouet pour la énième fois).
La théorie de la frustration-agression a été remaniée par Berkowitz, qui
explique que la frustration incite à l'agression uniquement lorsqu'elle suscite
une émotion de colère et que la relation entre les deux n'est pas linéaire,
puisqu'une frustration peut provoquer la résignation plutôt que la colère et ne
déclencherait
pas
forcement
une
agressivité.
Les facteurs déclencheurs du comportement d'agression seraient liés à des
facteurs environnementaux appelés Indices Externes Facilitateurs. Ces
indices peuvent être liés aux personnes et aux objets présents ou à la
situation dans laquelle le sujet se trouve.
Cette théorie de la frustration-agression étudie l'agression hostile, dont le seul
but est de nuire à autrui. Elle ne semble pas être opposée avec celle de
Bandura sur l’apprentissage social qui rend compte d'une agression
instrumentale,
mais
plutôt
complémentaire.
Car pour Bandura, l’agressivité est un comportement socialement appris, au
même titre que n'importe quel comportement. Le choix de l’agression comme
réponse à une activation émotionnelle, ne peut se faire que parce qu’il y a eu
apprentissage social. Dans le cadre de cette théorie, l’agression est un
comportement appris soit directement par une expérience personnelle soit
indirectement, par une observation puis par une imitation d’un modèle qui agit
agressivement.
Autres que l’agression instrumentale et l’agression hostile, certains parlent
aussi, de violence prédatrice ou de violence querelleuse [153]. La première est
une attaque unilatérale et délibérée destinée à procurer à son auteur un
avantage au détriment de sa victime.
19
Alors que dans la violence querelleuse, l’agression n’est pas unilatérale mais
réciproque, dans un échange d’hostilités entre deux parties qui, nourrissant
des griefs l’un envers l’autre, en viennent aux coups.
Buss en 1966 démontre même l'absence d'incidence de la frustration sur
certaines réactions agressives.
En conclusion, l'avantage des théories comportementales réside dans leur
modélisation simple des comportements agressifs. Leur inconvénient majeur
est paradoxalement cette même qualité qui ne permet, en aucun cas, de
formaliser de façon précise la complexité des comportements humains dont
les motivations sont loin d'être toutes observables.
1.2.2. DIMENSION SOCIOLOGIQUE :
Il est difficile de réaliser une synthèse des différents courants de pensée
sociologiques, tant ils sont variés et contradictoires dans leur approche
théorique et leur analyse de la violence et de l'agressivité.
Michaud [104] aborde trois théories générales de ka violence et de la société :
-
-
-
Les approches fonctionnalistes : défendues notamment par Burgess,
soulignent le rôle des conflits et des guerres dans le renouvellement
social. Le développement progressif d’un groupe lui confère une
intégration et une stabilité grandissantes. Ce qui lui assure, une sécurité
de fonctionnement. Mais en regard, il y a une diminution de la capacité
d’ajustement à l’environnement. Ce système, une fois devenu inadapté,
connaitra des guerres et des conflits qui représentent des ‘’processus de
dédifférenciation’’ vers de nouveaux développements.
Coser conclut le que le conflit a pour fonction l’intégration du groupe,
l’élaboration de nouvelles valeurs et la résolution de tension. Il envisage
aussi, la violence comme nécessaire à l’affirmation d’un individu entrant
dans le groupe.
Le point de vue systémique : le système est un ensemble de variables en
relation les unes avec les autres et en relation avec l’extérieur. Sous
l’influence des modifications de cet extérieur, le système va soit changer
d’état ou soit se détruire, laissant place à un autre système. Dans cette
perspective, la violence est liée au changement du système.
la conception marxiste : la lutte des classes est le moteur du
développement historique. Dans chaque régime social (antique, féodal,
20
asiatique, capitaliste), les classes antagonistes entretiennent des relations
de domination, d’exploitation puis d’affrontement violent. Ainsi, ce n’est
pas la violence qui engendre la transformation, mais c’est la transformation
sociale qui passe par la violence.
En faveur d'une intervention du milieu social dans la genèse des
comportements violents, Karli a cité deux cas : dans le premier une
déstructuration sociale et une disparition de facteurs traditionnels (ou
phénomène d’acculturation) font croître de manière importante les
comportements agressifs au sein d’une société. Dans le deuxième cas, une
société peu hiérarchisée sans institutions d'autorité voit dans la violence le
seul instrument de « contrôle social » [81].
Une autre théorie sociale, la sous-culture de violence stipule que les jeunes
gens, qui fréquentent des paires violents sont portés à la violence. C’est de ce
fait que découle la théorie de Wolfgang et Ferracuti (1967). Elle postule que
les sous-cultures de violence sont des milieux sociaux dans lesquels les
solutions violentes sont tolérées, encouragées voire exigées
1.2.2.1 LES PHENOMENES D’AGRESSION DE MASSE :
Nous avons vu précédemment l’agressivité de l’homme, dans ses rapports
avec l’autre avec l’intention de lui nuire. Mais, il se trouve parfois que cette
agressivité se conjugue au pluriel, celui d’une société toute entière ; ou le
groupe uni par un territoire, une culture ou une religion soit auteur ou victime
d’agressions atroces parfois exterminatrices. Ce sont les violences ou les
agressions de masse.
La violence de masse se caractérise par la mort au combat de soldats en très
grand nombre et par des massacres de civils. Elle s’explique par la guerre, qui
mobilise tous les moyens et toutes les catégories de la population.
La guerre a atteint une forme extrême dans le cas du génocide.
L’extermination est systématique et n’épargne ni les hommes, ni les femmes,
ni les vieillards, ni les enfants. Nombreux sont ceux qui sont tués lors des
arrestations et des rafles. Un grand nombre meurt par suite de déportation,
lors des marches forcées et surtout dans les lieux de massacre. Les
survivants sont regroupés dans des camps de concentration.
21
A/ LA THESE DE L’HOMICIDOLOGIE :
Appliquant la biologie et la psychologie à la profession militaire, la théorie de
Dave Grossman sur l’acte de tuer, affirme que tout être humain sain et
normalement constitué, y compris le soldat de métier, est physiologiquement
et psychologiquement incapable de tuer son semblable. C’est seulement
depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, soutient-il, que les pays
occidentaux ont découvert des moyens de conditionner psychologiquement
leurs soldats à tuer, lors de combats rapprochés. Avant cela, seule une
fraction infime des meilleurs soldats (ou des plus psychotiques) était capable
de surmonter leur résistance innée à tuer.
Il dit [65]: ‘’de mon point de vue d’historien, de psychologue et de soldat, j’ai
remarqué qu’il manquait un élément important à la compréhension générale
de l’homicide le fait, simple et démontrable, qu’il existe au cœur de chaque
homme une résistance féroce à l’acte de tuer ses semblables’’.
L’un des arguments centraux de Grossman est que le comportement des
humains diffère peu de celui des autres animaux. Il en veut pour preuve
l’affirmation selon laquelle les animaux d’une espèce donnée ne tuent pas
leurs congénères et que, « s’ils recourent au combat, c’est rarement jusqu’à la
mort. Il soutient imperturbablement que l’inclination pour le meurtre est un trait
nécessairement inculqué par la société.
Ce sont les 2% de la population supposément nés sans cette résistance au
meurtre (les « loups » sociopathes) qui commettent la plupart des homicides,
tant à la guerre que dans la société civile Optimiste, il sera très critiqué car
certains animaux seraient des tueurs et l’agression, la cruauté et le meurtre
chez les hominidés pourraient s’être manifestés, depuis 1,5 million d’années,
en tant que comportement favorisant l’adaptation du plus fort grâce au pouvoir
personnel et social [112].
B/ LE GENOCIDE ET LE CRIME CONTRE L’HUMANITE :
En 1944, un avocat juif polonais nommé Raphael Lemkin (1900-1959), a
cherché à décrire les politiques de nazis d’assassiner systématiquement, tous
les Juifs d'Europe. Il a formé le mot "génocide" en combinant géno, du mot
grec pour la course ou de la tribu, avec - cide, dérivé du mot latin pour tuer.
Le génocide est un acte commis dans l'intention de détruire, en tout ou en
partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel:
(a)
Meurtre
de
membres
du
groupe;
(b) Atteinte corporelle grave ou mentale de membres du groupe;
22
(c) Soumission intentionnelle sur les conditions de vie de groupe devant
entraîner
sa
destruction
physique
totale
ou
partielle;
(d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
(e) Transfert de force d'enfants du groupe à un autre groupe.
En 1948, les Nations Unies ont déclaré que le génocide était un crime
international. Le terme sera, plus tard, appliqué aux horribles actes de
violence commis, pendant les conflits en ex-Yougoslavie et dans le pays
d'Afrique du Rwanda, dans les années 1990. Un traité international signé par
quelque 120 pays, en 1998, a créé la Cour pénale internationale (CPI), qui a
compétence pour juger les crimes de génocide.
En 1993, le Conseil de sécurité des Nations Unies a créé le Tribunal pénal
international (TPI) à La Haye l'ex-Yougoslavie, dans les Pays-Bas. C’était le
premier tribunal international depuis Nuremberg et le premier à avoir un
mandat pour poursuivre le crime de génocide.
Les crimes contre l’humanité regroupent :
 Le meurtre ;
 L’extermination ;
 La réduction en esclavage ;
 La déportation ou transfert forcé de population ;
 L’emprisonnement ;
 La torture ;
 Le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la
stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité
comparable ;
 La persécution d’un groupe identifiable pour des motifs d’ordre politique,
racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste;
 La disparition forcée de personnes ;
 Le crime d’apartheid ;
 Les autres actes inhumains de caractère analogue causant
intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à
l’intégrité physique ou mentale.
L'expression «crimes contre l'humanité» reçut sa définition formelle dans la
Charte, ou le statut, de Nuremberg, lors du procès des criminels de guerre
nazis
Quant aux crimes de masse, ils consistent en une destruction pure et simple
de civils en grand nombre, souvent accompagnée d'atrocités qui, à première
vue, semblent ne « servir » à rien. En guise d'explication, on se contente
souvent d'invoquer la « folie meurtrière des hommes » pour la soumission et
l’éradication d’un groupe. Différemment, au génocide et au crime contre
23
l’humanité, ils surviendraient en dehors de périodes de guerre. Donc,
concernerait les civils, seulement.
C/ LES EMEUTES ET LE VANDALISME :
Il n’existe pas de définition partagée et consensuelle de ce qu’est une émeute,
parfois le terme d’agitation urbaine lui est préféré. Certains voient dans les
émeutes des mouvements de soulèvement, des sortes d’insurrections
urbaines contre l’injustice. D’autres préfèrent y lire une somme de délits
commis par des personnes ayant souvent des antécédents policiers sinon un
casier judiciaire. En tout cas, l’émeute reste un moyen d’expression plus ou
moins violent, pour certaines catégories de population qui sont dépourvues
d’autres moyens
Le terme « émeutes » a souvent été retenu pour qualifier des événements
multiformes et violents. Cette désignation sert à décrire des violences
collectives qui se déroulent dans les espaces publics et se traduisent par des
attaques contre des habitants appartenant à un groupe ethnique et/ou contre
les forces de police ainsi que par des destructions assorties de pillages.
Il est possible de distinguer deux types d’émeutes, les émeutes de type
« raciales » ou « ethniques », lorsque ces dernières opposent des
communautés ethniques, linguistiques ou religieuses entre elles, et les
émeutes sociales et politiques lorsque des affrontements se cristallisent autour
de différences ou de revendications sociales ou d’une remise en cause de
l’autorité publique, étatique.
Ce phénomène est bien souvent la conséquence de plusieurs facteurs
combinés tels que la pauvreté, le chômage, un urbanisme inadapté et
insalubre, une discrimination et marginalisation sociale, la détérioration des
relations entre les forces de police et les habitants. Tout cela, conduit à des
phénomènes d’injustice et de repli sur soi, dont l’émeute devient la
manifestation la plus visible et la plus violente.
Les émeutes urbaines se sont inscrites dans l’histoire et le présent des
grandes villes. Elles sont décrites comme événements extraordinaires et
comme marginales, mais ne sont pas propres à notre époque. Comme le
souligne Didier Lapeyronnie, nous pouvons établir des parallèles avec
certaines formes de révoltes datant du 18e siècle : « C’était déjà le cas en
France, au XVIIIe siècle quand les arrestations de mendiants ou les
interventions de la maréchaussée se soldaient fréquemment par des troubles
voire des émeutes ». De ce fait, ces événements ne sont pas complètement
étrangers à la société et ont d’ailleurs été un facteur structurant [7].
24
L’émeute, comme violence collective non organisée est une manifestation
politique qui ne peut être réduite à l'expression d'une « criminalité urbaine »,
voire même à une expression infra-politique. Il s'agit d'une action collective à
finalité politique, sans pour autant disposer d'un programme politique et d'un
cahier de revendications. Les émeutes, selon la proposition de Lipsky (1968),
constitue le seul moyen dont disposent des personnes dépourvues de
ressources de faire entendre leurs récriminations [125].
Quant au vandalisme, c’est un comportement attribué, à l’origine, par les
romains aux Vandales à l’égard de la culture : la destruction de ce qui est
beau et vénérable. Le terme inclus, également, des dommages criminels tels
des graffitis et dégradation dirigé vers une propriété appartenant à autrui.
Le terme Vandalisme a été inventé en 1794, par Henri Grégoire , pour décrire
la destruction d'œuvres d'art après la Révolution française . Le terme a été
rapidement adopté dans toute l'Europe.
Les hommes sont plus susceptibles que les femmes de vandaliser mais les
auteurs d’actes de vandalisme peuvent être de sexe ou de tout âge. Les
recherches criminologiques sur le vandalisme ont montré qu'il servirait à
plusieurs fins pour ceux qui s’y engagent et provient d'une variété de motifs.
Le sociologue Stanley Cohen décrit six types différents de vandalisme:
1. Vandalisme acquisitif (pillage et larcins).
2. Pression des pairs (Les adolescents).
3. Vandalisme tactique.
4. Vandalisme idéologique (réalisée pour promouvoir une cause
idéologique explicite ou délivrer un message).
5. Vandalisme vindicative (vengeance).
6. Jouer le vandalisme (dommages résultant de jeux pour enfants).
7. Vandalisme malveillants (dommages causés par un violent retour de
frustration diffuse et la rage qui se produit souvent dans les lieux
publics). Rajouté par Mike Sutton.
Rajoutant à cela, une autre agression de groupe, de plus en plus répondue,
actuellement, et qui est en rapport avec les activités sportives spécifiques : le
Hooliganisme
Le hooliganisme se définit comme « la production de comportements agressifs
produits par un individu dans le contexte d’un spectacle sportif » ou comme
« les comportements d’agression physique (violence contre les personnes) et
de vandalisme (violence contre les biens), produits par les spectateurs d’une
manifestation sportive spécifique, le match de football, et se déroulant dans
une zone géographique spécifique, le stade de football et ses alentours
urbains ». Il recouvre en effet deux grands types de violence : une violence
25
que l’on peut qualifier de spontanée, qui est liée au déroulement du jeu et
suscitée par les émotions du moment (par exemple, suite à une décision
arbitrale contestée ou une défaite de l’équipe favorite) et une violence
davantage préméditée, qui est le fait d’individus que ne rebute pas le recours
planifié à des comportements agressifs. Les supporters responsables de
divers troubles à l’ordre public, sont appelés ‘’hooligans’’, ‘’siders’’, ‘’ultras’’ ou
même parfois ‘’hooltras’’. (SPF Intérieur Etude du supportérisme et des
manifestations de violence dans et autour des stades de football en Belgique
Rapport final : 30 novembre 2006).
1.2.2.2 DELINQUANCE ET CRIMINALITE :
Bien que de prime abord ces deux termes semblent être synonymes, la réalité
se présente de façon beaucoup plus complexe. Dans l’usage courant, la
délinquance est associée aux personnes mineures et la criminalité, quant à
elle, aux adultes.
Au-delà de cette vision légale, ces deux notions sont souvent indifférenciées
et décrivent le même phénomène.
La délinquance définit tout acte criminel commis par un jeune, habituellement
de moins de 18 ans. Toutefois, les nombreuses sciences, comme la
sociologie, la psychologie et la criminologie, qui se tournent vers cette réalité
s’intéressent chacune à un aspect précis de ce phénomène qui ne peut être
réduit à une définition unique et universelle. L’étude de ce phénomène dans
une perspective historique nous montre comment ce que l’on qualifie de
comportement délinquant est lié aux contextes sociohistoriques.
Les différentes causes de la délinquance et de la criminalité [34] :
1- Facteurs sociaux : statut socio-économique inférieur, l’influence de la
bande ou du groupe, l'appartenance à une minorité ethnique, la famille.
2- Facteurs individuels : une condition physique anormale, une déficience
neurologique ou endocrinienne, l'abus d'alcool ou de drogues, l'ajustement
émotionnel inadéquat, le faible niveau d'engagement, au travail ou dans les
loisirs, les problèmes scolaires, les motivations et le sexe
3- Causes biologiques : exemple : le rôle des hormones stéroïde,
4- Rôle Social.
La littérature sur la délinquance et la criminalité pointe l'agressivité physique
au cours de l'enfance comme un prédicateur crucial des conduites
antisociales, en particulier violentes, ultérieures.
Dans cette ordre d’idées, l’étude de Scarpa et Raine(1997) sur 1795 enfants
âgés de 3 ans a permis d’observer qu’une faible réactivité du système nerveux
26
autonome, mesurée par la fréquence cardiaque et une conductance
électrodermale peu élevées, est notée chez les enfants au tempérament et au
comportement désinhibés. Il s’agit là, d’une prédisposition à la délinquance
juvénile et à une prévalence élevée de conduites agressives à l’âge adulte.
Cette même population, suivie jusqu’à l’âge de 11ans, a montré une forte
corrélation entre une grande agressivité à cet âge et une fréquence cardiaque
faible à 3ans.
Une autre étude d’adolescents de 15ans, a montré qu’une forte réactivité
cardiaque et électrodermale est un facteur protecteur par rapport à la
fréquence des crimes commis à l’âge de 29 ans (Raine 1995) [27].
Donc, une agressivité anormale pourrait être supposée à partir de
l’observation d’une hyporéactivité physiologique, et ce dès la petite enfance.
Selon certains auteurs, il existerait, pour les comportements déviants et
antisociaux une plus grande représentativité de certaines personnalités
pathologiques. Celles qui sont les plus fréquentes sont les personnalités
borderline et les personnalités psychopathiques à grande prévalence dans les
milieux carcéraux.
Une étude de Coid sur 260 sujets des deux sexes, placés dans des hôpitaux
de sécurité maximale en Grande-Bretagne, après un comportement criminel
majeur, retrouve une prévalence élevée des troubles de l’axe II du DSM III,
souvent associés à des trouble de l’axe I. la prévalence de personnalité
pathologique est de 69% pour la personnalité limites, 55% pour l’antisociale,
48% pour la narcissique, 47% pour la paranoïaque, entre 7 et 13% pour les
autres [27].
Certains auteurs ont même essayé de dresser une typologie pour le
délinquant criminel. Ils se sont intéressé aux trait physionomiques, aux trais
caractériels ou mêmes aux conditions d’évolution de ces sujets. De là,
plusieurs théories se partagent le débat, comme l’école allemande et la biocriminogènese, l’école lyonnaise et la sociogenèse.
La théorie du criminel né de Lombroso :
Le XIXème siècle a connu l’accroissement des théories, fideles à la théorie de
la dégénérescence de MOREL, sur le caractère héréditaire de la folie et de la
criminalité.
Il y eut d’abord, dans le mouvement de la phrénologie, F.J.Gall (1758-1828),
qui postulait que les assassins pouvaient se reconnaître à leur conformation
crânienne et que la tendance au meurtre à savoir la «bosse du crime» placée
derrière l'oreille, permettait de classer les différentes catégories de meurtriers.
27
Cette hypothèse fut longuement sujette à la critique par les anthropologues,
de 1880 à 1914. L’époque en question a connu la domination de l’Italien
Cesare Lombroso (1835- 1909) avec sa théorie de l'atavisme criminel. Inspiré
par la théorie évolutionniste de Charles Darwin et par la physiognomonie, il
avance que les crimes commis, dans nos sociétés modernes, étaient
imputables à des criminels commettant des forfaits par nécessité biologique. Il
présente certains traits anatomiques (forte mâchoire, arcades sourcilières
proéminentes...), psychologiques (insensibilité à la douleur...) et sociaux
(tatouages, argot...) qui le rapprochent du sauvage. La définition et
l’interprétation du type criminel font l’objet de plusieurs thèses concurrentes :
celle du criminel dégénéré (B.-A. Morel, V. Magnan, C. Féré, P. Garnier...),
celle du criminel comme type professionnel (C. Debierre, G. Tarde, P.
Topinard) et celle du criminel lié au « milieu social » (A. Lacassagne) [127].
En 1857, un médecin pénitentiaire, Lepelletier de la Sarthe décrit dans un
ouvrage « types pénitentiaires »huit types pénitentiaires reconnaissables à
leurs méfaits, à leur psychisme et, pour certains, à leur physionomie. Chaque
type est marqué par la dominance d’un vice que l’action pénale doit s’efforcer
de remplacer par la vertu correspondante.
TYPE
VICE
VERTU
Vagabond
insouciance
prévoyance
Querelleur
emportement
modération
Escroc
Astuce
bonne foi
Fanatique
Violence
douceur
Voleur
convoitise
équité
Dépravé
corruption
pureté
Empoisonneur perfidie
bienveillance
Meurtrier
cruauté
humanité
Tableau 3 (LEPELLETIER DE LA SARTHE : Système pénitentiaire complet, 1857.
[127].
C'est Bénédict-Augustin Morel (1809-1873) qui, en s'intéressant à la
criminalité et à la délinquance, se préoccupe des causes sociales et physiques
de la dégénérescence de certaines classes sociales. Dans le ‘’Traité des
dégénérescences’’ (1857), Morel définit les dégénérescences comme «des
déviations maladives du type normal de l'humanité héréditairement
transmissibles et évoluant progressivement vers la déchéance» [69].
a l’opposée de cette conception, pour l’école de Lyon, le crime peut être défini
comme un mouvement antiphysiologique qui se passe dans l’intimité de
28
l’organisme social. Lacassagne a dressé, en 1905, une démonstration de
« l’hérédité du crime », en trois aphorismes :
- « le milieu social est le bouillon de culture de la criminalité ; le microbe, c’est
le criminel, un élément qui n’a d’importance que le jour où il trouve le bouillon
qui le fait fermenter »
- « au fatalisme qui découle inévitablement de la théorie anthropologique,
nous opposons l’initiative sociale »
- « la justice flétrit, la prison corrompt et la société a les criminels qu’elle
mérite » [125].
Il s’opposa rapidement, sous l’influence probable de Gabriel Tarde, à
l’existence d’un « criminel-né ». Mais l’accent mis sur le « milieu social »
n’implique pas le rejet des anomalies physiques et le déterminisme du milieu
n’entraîne pas le refus de toute hérédité du crime.
Par la suite d’autres théories se développèrent dans cet axe criminologique :
- les marxistes : la criminalité est un « sous-produit » du capitalisme comme
les autres anomalies. Elle apparaît donc comme une réaction contre les
injustices sociales.
- Ecole de l’imitation ou Ecole de l’interpsychologie de Tarde : les rapports
sociaux ne sont que des rapports interindividuels et ceux-ci sont régis par ce
fait social fondamental qu’est l’imitation.
- Ecole sociologique de Durkheim : le crime est un phénomène de sociologie
normale et il est même un facteur de santé publique. La criminalité provient de
la structure même de la culture à laquelle elle appartient.
Mêlant l’anthropologie à la sociologie, Ferri est le premier à soutenir que le
délit est un fait complexe et qu’il a des origines multiples liées à : facteurs
anthropologiques - facteurs physiques - facteurs sociaux, dont les
combinaisons sont différentes pour chaque délinquant ou criminel.
En prédominance des facteurs anthropologiques, il y a les criminels nés et les
criminels aliénés, en prédominance des facteurs sociaux, il y a les délinquants
d’habitude, les délinquants d’occasion, les criminels passionnels, ceux qui on
connu des conditions sociales défavorables et ceux où la situation précriminelle joue un rôle.
Ce sont les premières explications du fait délinquant et le point de départ de
nouvelles observations situées dans une perspective étiologique.
A cote de l’école française, les autrichiens ont également beaucoup de mérite
dans l’étude du crime. Hans Goss fut le fondateur de la criminologie moderne,
en créant l’école de criminologie de Graz. Il développa l’art de l’instruction
judiciaire fondé sur l’étude des criminels et les méthodes scientifiques dans
l’appréciation des preuves.
29
Au total, le déterminisme sociologique des comportements violents ne fait
aucun doute. La multiplicité des facteurs intriqués dans cette relation de
causalité rend cependant toute étude précise impossible et peut tout au plus
offrir quelques éléments de réflexion.
1.2.3 DIMENSION PSYCHANALYTIQUE
On a déjà vu, l’influence de circonstances particulières sur le comportement
animal, et se pose alors la question de l’effet de la socialisation et de la
civilisation sur la ‘’nature’’ de l’homme.
Les approches psychanalytiques ont fait de l’agressivité une composante
pulsionnelle originelle. Mais, selon l’analyse freudienne toute pulsion comporte
en elle une part d’agressivité, ce qui ne signifie pas cependant que
l’agressivité soit la pulsion fondamentale de l’homme. Freud ne considère pas
l’agressivité humaine comme un fait évident, mais plutôt comme une pulsion
complexe attestée par l’inconscient, et notamment par l’observation clinique
de deux phénomènes : le sadisme et le masochisme.
Cette observation conduit Freud à analyser le plaisir spécifique d’où procède
l’agressivité qui révèle l’ambivalence fondamentale des sentiments du sujet à
l’égard d’autrui.
Mais, avant 1920, Freud rejetait l'idée d'une pulsion d'agression spécifique
proposée par Adler en 1908, dans : ‘’La pulsion d'agression dans la vie et
dans la névrose’’, Bien qu’il introduisit la notion du complexe d'Œdipe, dont les
désirs de meurtre restent sans lignée pulsionnelle spécifique.
Dans l'édition de 1915 des ‘’Trois essais’’, Freud précise l'origine et la nature
biologiques, somatiques de la pulsion, d'emprise fondamentale qui
correspondrait au pôle activité du couple d'opposés activité-passivité. Puis,
dans ‘’Pulsions et destins des pulsions’’, il postule la genèse distincte de la
haine et de l'amour et il expose sa première thèse du sadomasochisme, de
l’ambivalence amour-haine, du dualisme (pulsions d'autoconservation-pulsions
sexuelles) puis, l'introduction du dualisme (pulsions de vie-pulsions de mort).
Ainsi, les prémisses métapsychologiques d'une théorie de l'agressivité sont
nées.
En 1920, Freud introduit le concept de pulsion de mort, dans ‘’Au-delà du
principe de plaisir’’. La tendance primaire à l'autodestruction a pour corollaire
l'anéantissement de soi. C'est seulement dans un second temps, sous
l'influence de la libido narcissique, que la pulsion d'autodestruction se défléchit
sur le monde extérieur et devient pulsion de destruction. La pulsion de mort
pose donc la primauté de l'autoagressivité sur l'allo-agressivité et du
30
masochisme sur le sadisme. Quant à la pulsion de mort défléchie de la
personne propre sur les objets, Freud l'appelle tour à tour : pulsion de
destruction, pulsion d'agression, pulsion d'emprise, volonté de puissance,
pulsion sadique. La pulsion de destruction et la pulsion d'agression ont des
buts différents : la pulsion de destruction vise l'anéantissement de l'autre alors
que la pulsion d'agression vise sa domination. Si le but de la pulsion
d'agression est inhibé, celle-ci peut se mettre au service des pulsions
d'autoconservation et de la pulsion de vie.
Le dualisme pulsion de mort (Thanatos) - pulsion de vie (Eros) est considéré
comme la troisième et dernière théorie des pulsions de Freud. Mais, bien
qu'elles aient des buts radicalement opposés, la pulsion de mort et la pulsion
de vie apparaissent toujours combinées, mélangées en dialectique
comme« union-désunion ». La vie apporterait à l’individu la victoire des
instincts de destruction par l’intermédiaire de la mort, mais elle apporterait
aussi la victoire de l’Eros par l’intermédiaire de la reproduction. Cela fait
l’ambivalence de l’agressivité : elle permet la vie et la conservation de l’espèce
tout en menant à la mort.
Mais, il faut en convenir, la seconde topique aurait été le contexte idéal pour
une définition ontogénétique des pulsions agressives et une explicitation de
leur relation avec les pulsions sexuelles. Étant liée à une pulsion, l'agressivité
aura une source, un but et un Objet. Sa source pourra être la peur (frustration,
échec, danger, dépendance...), ou le plaisir (sexualité comme dans le
sadisme, sublimée dans une réussite...). Se crée alors, une relation
Œdipienne car la lutte a un caractère Œdipien triangulaire (Moi, Autre, Objet).
C'est le meurtre symbolique du père. L'Objet pourra être réel ou imaginaire
(dans le cas du bouc-émissaire, il y a déplacement de l'agressivité vis à vis
d'un Objet imaginaire, souvent nous-mêmes, sur un Objet réel, en l'occurrence
l'autre). Le but sera d'éliminer la tension (passage à l'acte, mentalisation,
sublimation, symptomatisation...).
Dans le développement ontogénétique, on retrouve des pulsions agressives
spécifiques aux différents stades :
1) Au Stade oral, les premiers modèles de l'agressivité concernent le "mauvais
Objet". "Bon" et "mauvais Objet tels qu'ils apparaissent dans la vie
fantasmatique de l'enfant durant sa première année.
2) Au stade anal, la pulsion agressive spécifique est la pulsion d'emprise qui peut
se colorer de sadisme ou de masochisme. L'agressivité s'exprimera dans le
comportement d'expulsion et de rétention. L'expulsion est l'équivalent de la
projection agressive. La rétention est un refus. L'opposition s'exprimera par le
"non!", parole et geste associés. C'est un stade où l'agressivité est la plus
marquée, car agie.
31
3) Au stade urétral (entre anal et phallique), ce sont les premières manifestations
du stade phallique. La miction revêt un aspect phallique, sadique et agressif
(origine de l'énurésie). Durant l'Oedipe, la rivalité s'oriente vers le parent de
même sexe. Dans la forme inversée, l'hostilité s'oriente vers le parent de sexe
opposé. Il y a une peur de l'agression de l'autre, vécue comme une castration.
4) dans la période de latence, l'agressivité est déviée sur la compétition scolaire,
sportive. Périodes d'obéissance et de désobéissance.
5) A l'adolescence, il y a une Réactivation massive des pulsions, dont
l'agressivité, vis à vis de tout représentant d'autorité. La pulsion agressive se
tourne dans l'originalité, la provocation, la grossièreté, mais aussi vers
l'individu (scarifications, implantation d'objets...). Cette agressivité est
transitoire et fonctionnelle, servant à la maturation. Ses fonctions sont: la
sauvegarde du Moi, la maîtrise de l'Autre et l'affirmation de Soi.
Mélanie Klein et ses successeurs, ont étudié les fantasmes, angoisses et
désirs agressifs très précoces de l'enfant à l'endroit de sa mère mais aussi de
son entourage. Conjointement à cette agressivité propre, le petit enfant vit la
peur terrifiante d'être la victime de l'agressivité parentale. Pour Mélanie Klein,
ce noyau primitif et bipolaire de haine ne s'efface pas : d'une part, il s'intègre à
la libido en la potentialisant ; d'autre part, il donne naissance aux pulsions
agressives qui ont pour synonymes destructivité et sadisme. Dans la clinique
kleinienne :
1) la pulsion de mort n'est plus une spéculation mais une réalité repérable en
elle-même, indépendamment des manifestations de la pulsion de vie.
2) la pulsion agressive a un statut de pulsion au même titre que la pulsion
sexuelle et existe dès la naissance.
C’est de l’intégration heureuse des fantasmes destructeurs et des défenses
agressives que dépendra l’accession à la phase dépressive structurante par le
biais de l’intériorisation de l’ambivalence.
Anna Freud attribue à la sexualité et à l'agressivité le statut de pulsions
fondamentales : « « La théorie psychanalytique des pulsions reconnaît, au lieu
d'une multiplicité pulsionnelle, deux pulsions de base : la sexualité et
l'agressivité. Les tendances sexuelles servent la conservation, la transmission
et l'engagement de la vie ; les pulsions destructives ou agressives ont un but
inverse, c'est-à-dire la dissolution des liens et la destruction. »
Laplanche différencie la notion sadomasochisme de la notion d'auto- ou
hétéro-agressivité qui, sera considérée comme d'essence non sexuelle
différemment au sadomasochisme qui comporte nécessairement, que ce soit
32
de façon consciente ou inconsciente, un élément d'excitation ou de jouissance
sexuelle.
Lebovici et Diatkine concluent : « Il est bon finalement de comprendre :
1) comme agression ce qui est son élaboration dans le fonctionnement du
moi ;
2) comme agressivité ce qui est du destin de l'instinct de mort, qui ne peut se
comprendre que par référence à l'ensemble de la métapsychologie freudienne
Bergeret, lui, préfère parler La violence fondamentale. Il précise une différence
entre la notion d'agressivité telle que la conçoit la théorie psychanalytique et la
notion de violence fondamentale rattachée aux pulsions de vie.
Donc en psychanalyse, l’intégration de la pulsionnalité donnera à l’enfant une
fois adulte, la capacité de gestion de ses rapports avec la violence et
l’agressivité. L'explicitation de la pulsion de mort comme pulsion
d'autodestruction primaire se défoulant en pulsions de destruction, d'agression
et en pulsions sadomasochistes a considérablement ouvert le champ de la
recherche sur l'agressivité et a élargi la méthode psychanalytique à des
pathologies jusqu'alors considérées comme non-analysables.
Bergeret oppose la violence en tant qu’instinct de survie inné, primaire au
développement plus tardif de la pulsion sexuelle, voire à sa forme pervertie et
pathologique : l’agressivité où le sujet désire nuire à l’autre.
VIOLENCE FONDAMENTALE
Instinct inné, pulsion primaire
But : défense pour la vie
Agir impulsif
Objet indifférencié
Absence de satisfaction
Absence de culpabilité
AGRESSIVITE
Pulsion secondaire
But : nuire à l’autre
Acte planifié
Objet différencié
Satisfaction érotisée
Sentiment de culpabilité
Tableau 2 : les indicateurs théoriques de la violence fondamentale et de
l’agressivité (Bergeret 1984) [27].
1.2.4. DIMENSION NEUROBIOLOGIQUE :
Il est impossible de considérer les manifestations agressives comme une
catégorie homogène de comportement obéissant à une loi explicative unique,
33
répondant à la stimulation d'une zone cérébrale unique ou correspondant à un
seul déficit en un neuromédiateur.
1. Les circuits de contrôle de l'agressivité :
Depuis la description en 1878 par Broca du lobe limbique comme le lobe de
l'émotion, de nombreuses structures ont été impliquées dans la genèse des
réactions affectives et/ou comportementales. Les quatre sites cérébraux
principalement étudiés dans la recherche de l'origine des manifestations
agressives sont l’hypothalamus, l’amygdale, l’hippocampe et les noyaux du
septum.
Les structures cérébrales impliquées dans le contrôle de l'agressivité
[162].
Laborit se fondant sur les travaux de Mac Lean [136] a proposé l'hypothèse
de l'existence de trois niveaux cérébraux hiérarchisés contrôlant les
manifestations d'agressivité. Il s'agit d'un système régulé, c'est-à-dire que tout
effet d'une première structure sur une deuxième entraîne par « feed-back »
une action de cette seconde structure sur la première.
Le premier niveau d'organisation correspond au cerveau reptilien comprenant
l'hypothalamus, la formation réticulée et les corps striés.
34
Les réponses «agressives» mises en jeu par ces structures sont instinctives,
sans haine ni sentiment hostile. Pour Laborit, même s'il peut s'agir de
réactions de fuite, ces comportements sont authentiquement agressifs.
Le deuxième niveau correspond au système limbique il est impliqué dans les
processus de mémorisation et de l'affectivité. Plus fin que le précédent dans
sa relation à l’environnement.
Le troisième niveau d'intégration est le cortex recouvrant, de fonction
principalement
Associative, avec soit une continuité soit une complémentarité (feed-back)
fonctionnelle des circuits striato- frontaux.
Les études biologiques, se sont aussi intéressées à la neurophysiologie pour
démontrer que la pulsion agressive primaire se situe au niveau du vieux
cerveau, que nous avons en commun avec les reptiles, soit l’hypothalamus, et
les mammifères primitifs, soit le rhinencéphale, auxquels viennent se
superposer les couches supérieures du cortex et du néocortex.
L'activité de certaines zones du cerveau, en particulier le système limbique
(amygdales), semble favoriser les comportements violents. La stimulation de
ces zones chez les animaux, provoquerait un comportement violent. Chez
l’homme, l’étude de Moyer (1987) sur des cas cliniques rares de tumeurs du
cerveau, témoignerait en faveur d’une augmentation de la fréquence et de
l’intensité des comportements violents. Toutefois, ces conditions
pathologiques étant rares ne peuvent expliquer l’ensemble des actes violents.
Dans la modération de la réactivité aux stimuli " agressogène " interviendraient
en particulier l'hypothalamus ventromédian, le septum et les noyaux du raphé.
C'est dans ces noyaux que se situent la plupart des neurones à sérotonine.
L'amygdale, sur laquelle se projette une partie de ces neurones
sérotoninergiques, semble être une structure centrale dans l'élaboration d'un
comportement agressif : ce serait à ce niveau que le stimulus, par référence
aux traces mnésiques acquiert sa signification affective. Le cortex préfrontal
aurait également un rôle essentiel de modulation et de contrôle.
Les expériences menées sur des animaux, (les chats, les rats, les primates)
ont permis de montrer que la stimulation de certaines régions de
l’hypothalamus entrainait des réactions agressives. De même, l’ablation de
l’amygdale (région du système limbique) rendait doux en animal agressif.
Inversement, la stimulation électrique de cette même région augmentait
l’agressivité.
Citons par-là, les expériences de lobotomie préfrontale sur des singes vivants
en colonies, qui montrent que ces derniers se mettaient à s’attaquer aux
animaux supérieurs à eux, dans la hiérarchie [161].
35
En 1928, W.R.Hess a montré que la stimulation électrique de certaines
régions de l’hypothalamus entrainait une attitude agressive orientée vers un
autre. Delgado va même jusqu’à établir que l’excitation de la portion antérieure
du noyau caudé des macaques rhésus faisait disparaitre instantanément leur
agressivité.
Les enregistrements encéphalographiques au cours de crises violentes chez
des épileptiques, ont permis de localiser des pics d’ondes au niveau des
régions de l’amygdale et de l’hippocampe. Chez des malades mentaux
agressifs, la section de l’hypothalamus postérieur déprimait l’agressivité.
2. Les hormones :
Déjà en 1920, Cannon a relevé le rôle de l’adrénaline dans l’éveil
physiologique et dans la préparation à une action vigoureuse ; même si,
toutefois, l’injection de cette substance ne provoquerait un comportement
agressif que dans le contexte d’un milieu extérieur désagréable (Schachter et
Latané 1964) [156].
Cela suppose qu’il n’existe pas de relation linéaire entre une hormone et un
comportement comme le confirme d’ailleurs à la même période Klopper.
Actuellement, on retrouve que plusieurs autres substance peuvent être
incriminées, comme par exemple la recherche sur l’abaissement du taux de
cholestérol, précurseur de toutes les hormones stéroïdes en particulier corticosurrénaliennes et sexuelles, par un traitement, serait à l’origine de l’agressivité
[161].
Les hormones masculines jouent également un rôle important. L’injection
d’hormone masculine à des poules les rend plus agressives et leur permet une
ascension dans la hiérarchie de becquetage. Alors que le traitement par les
œstrogènes les fait descendre dans cette hiérarchie. Aussi, Seymour LEVINE
a démontré que l’injection de testostérone à des rates nouveau-nées leur
entrainerait un comportement agressif male, alors que des rats nouveau-nés
castrés manifestaient au combat un comportement semblable à celui des
femelles [159].
Ce qui est moins évident chez l’homme. Des fillettes nées de mères ayant été
sous traitement androgénique, manifestaient des traits de comportement
masculin. Hamburg (1971) qui rapporte ces observations, conclue que les
hormones males détermineraient très tôt une facilitation de l’acquisition de
certains comportements agressifs [161].
Mais des études plus récentes montrent qu’il n’existe pas de relation causale
entre des taux plasmatiques élevés de testostérone et les conduites
36
agressives. Celle-ci, serait le déclencheur d’une réponse agressives et non
pas l’inducteur primaire. Booth et Osgood (1993) ont examiné le rapport entre
les taux de testostérone et l’agressivité chez 4462 soldats américains et ont
conclu que ce lien semble passer par l’intermédiaire de l’intégration social
c’est-à-dire que la délinquance est plus liée à une mauvaise intégration
sociale. Celle-ci serait entravée par la colère et la prise de risque que
provoquerait des taux élevés de testostérone [30].
Dans l’autoagressivité surtout suicidaire, un certain nombre d’hormones ont
été incriminées. Mais aucune relation de cause ou de conséquence avec les
conduites suicidaires n’a pu être établie. Les quelques études faites sur cette
relation, depuis les années 60, montrent l’existence d’anomalies
neurohormonales de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et l’axe
hypothalamo-hypophyso-thyroïdien, chez certains sujets déprimés ayant un
risque de passage à l’acte suicidaire élevé. Cela implique l’augmentation des
catabolites plasmatiques et urinaires du cortisol, une modification de la
chronologie des pics de concentration de ce dernier ainsi qu’une absence de
réponse au test de freination à la dexaméthasone, chez certains patients.
Les endorphines interviennent aussi dans le control des émotions. Leur
libération cérébrale atténuerait l’aversion de certaines stimulations sociales.
3. Les neurotransmetteurs :
Le fonctionnement de ces structures dépond aussi de certains médiateurs
chimiques. Il existerait des amines de l’agressivité de type adrénergique et
sérotoninergique. Les rats qu’on appelé auparavant ‘’tueurs’’ ont sept à dix
fois plus de ces amines et l’injection d’adrénaline ou de sérotonine à des rats
pacifiques les rendrait tueurs [153].
Mais certains chercheurs comme W.B. Cannon reconnaissent que l’injection
d’adrénaline ne déclenchait pas nécessairement une attaque chez un animal
[159].
Actuellement, les chercheurs reconnaissent l’implication de facteurs
psychologiques. Schachter et Latané (1964) rapportent qu’après injection
d’adrénaline, les sujets devenaient euphoriques dans un milieu plaisant. Mais
lorsque l’environnement est désagréable, ils deviennent hostiles. Donc, il y a
absence de relation causale univoque.
Pour la sérotonine, plusieurs études ont démontré un lien entre le système
sérotoninergiques et l’agressivité impulsive [133].
Différentes hypothèses ont été avancées afin d’expliquer comment la
sérotonine pourrait influencer le comportement.
37




Une baisse de l’activité sérotoninergique a été proposée pour expliquer
l’agressivité impulsive [36] qui s’expliquerait par :
une baisse de la transmission sérotoninergiques s’appuie sur les observations
d’une baisse de l’acide 5-Hydroxyindoleacetique (5-HIAA) dans le liquide
céphalorachidien (LCR) chez les personnes présentant une agressivité contre
soi ou autrui. Ainsi, les individus atteints d’un trouble de personnalité associé à
l’agressivité ou qui font preuve d’une criminalité à caractère violent (comme
l’homicide) ou encore qui ont fait des tentatives de suicide violentes (ex : la
pendaison) présentaient une diminution du niveau de 5-HIAA dans le LCR
[36].
une baisse de l’activité de l’enzyme responsable de la synthèse de la
sérotonine qui pourrait expliquer l’augmentation du tryptophane plasmatique
de même que la baisse du 5-HIAA dans le LCR [1O7].
Au niveau génétique, chez l’humain, des variantes des récepteurs 5-HT1B, 5HT2A et 5-HT7 ont été associées aux comportements impulsifs et agressifs [88].
Plus spécifiquement, le récepteur 5-HT1B se retrouve dans les noyaux de la
base, dans l’hippocampe, la substance grise péri-aqueductale (SGPA),
l’amygdale, et le noyau du raphé [33].
La recherche post-mortem, chez les personnes décédées par suicide, a
montré une augmentation des récepteurs 5-HT2A dans le cortex préfrontal [36].
Les études en TEP montrent, aussi qu’il y aurait une diminution de l’activité du
transporteur à la sérotonine dans le cortex cingulaire antérieur et orbitofrontal
chez les patients agressifs [146].
Une autre amine cérébrale intervient dans la régulation du comportement, en
l’occurrence la dopamine qui faciliterait la tendance agressive. L’injection
d’amphétamine stimulatrice de la transmission dopaminergique, diminuerait
l’agressivité des souris spontanément agressives et augmenterait celle des
animaux non agressifs. Il semblerait que la réponse dépond de la dose, des
faibles doses induiraient un comportement défensif. Aussi, la cocaïne inhibitrice
dopaminergique induit de la violence et de l’agressivité. Alors que les
neuroleptiques ont un effet antiagressif par la sédation qu’ils induisent.
Le GABA (acide gamma-amino-butyrique), interviendrait également dans
l’agressivité. Principal neurotransmetteur inhibiteur du cerveau, l’injection de
son agoniste dans la région périventriculaire facilite le comportement offensif,
alors que son antagoniste induit le retrait et la fuite.
38
4. Autre déterminants biologiques :
- D’autres systèmes ont également été sujet d’étude à savoir les peptides
opioïdes ou enképhalines et la morphine, à action ’’antiagressive’’. De ce fait,
un lien formel aurait été établi entre la consommation de drogue et la
criminalité [139].
- L’insuline aurait aussi été incriminée indirectement par l’irritabilité et
l’agressivité, engendrées par les hypoglycémies et les hyperinsulinismes
- Les benzodiazépines entraineraient de façon paradoxale à leur effet
anxiolytique une certaine agressivité. Ainsi, la DBI (diazepam binding inhibitor)
endogène qui, en se fixant sur les récepteurs diazepiniques, entrainerait des
réactions agressives chez les rats cobayes [136].
- Facteurs biologiques acquis : A coté de la génétique, les traumatismes
cérébraux ainsi que certaines infections (SIDA, paludisme) induiraient un
comportement agressif par modification de la gestion des interactions
sociales, de même que certaines pathologies lourdes (cancer, hépatite C) qui
faciliteraient le passage à l’acte suicidaire [26].
Les travaux sur les facteurs acquis intra-utérins semblent prometteurs. En
effet, ils montreraient l’existence d’un lien entre les complications de
l’accouchement et le rejet maternel précoce avec l’augmentation de la
prévalence de la violence à l’adolescence et à l’âge adulte. Ajoutons à cela,
que la notion de tabagisme de la mère pendant sa gestation augmenterait le
risque de trouble du comportement de l’enfant à naitre.
Mais les meilleurs spécialistes (Flynn, Delgado, Karli) reconnaissent
l’incidence des expériences passées et des conditions présentes de
l’environnement dans les études expérimentales sur l’agressivité, soit le rôle
de l’apprentissage et du contexte social. Pour Delgado, l’électricité ne
détermine ni le comportement agressif ni sa cible, les deux dépendent de
l’histoire passée du cobaye ainsi que de son adaptation immédiate à la
situation expérimentale. Karli souligne aussi que bon nombre de conduites
agressives ne sont pas innées mais instrumentales voire apprises dont
l’exemple du conditionnement de type pavlovien. Ce qui laisse entrevoir
l’influence de l’apprentissage et de l’environnement dans les comportements
agressifs.
Les différentes approches biologiques de l'agressivité ne sont pas plus à
même de donner une explication du comportement agressif humain de par les
limites des références expérimentales. Pour certain chercheurs, notamment
les psychologues, les facteurs biologiques représentent juste les supports de
l’agressivité et non les déterminants.
39
L'ensemble des scientifiques, des psychologues notamment, qui étudient le
comportement humain préfèrent de loin une approche combinatoire des
phénomènes internes et des phénomènes relationnels, une approche
complexe où les facteurs biologiques ne constituent que les supports de ces
comportements, et non les déterminants. Et ce malgré la vogue encore
actuelle des études en neurobiologie et une certaine popularité de
la sociobiologie.
1.2.5. APPROCHE GENETIQUE :
La chimère de trouver une cause génétique exclusive à la violence n'a pas
tout à fait disparu. Les recherches d'anomalies génétiques chez les sujets
agressifs ont évolué parallèlement aux hypothèses neurobiologiques, avec les
mêmes avancées et remises en cause que celles qui ont guidé les théories
d'implication des neuromédiateurs.
Les recherches génétiques sont conduites selon les études de génomique ou
les études de cohorte afin de mettre en évidence des similitudes
comportementales familiales. Mais l'évaluation exacte de l'influence génétique
dans la transmission intergénérationnelle des comportements violents s'avère
extrêmement complexe.
Comme l’observe Goldstein, « chaque année, aux Etats-Unis, 250 millions de
personnes ne commettent pas d’homicide. Même dans une société violente,
c’est un événement relativement rare » [159].
La colère et les comportements d’attaque sont soit activés ou inhibés par des
contrôles biologiques, d’après Karli (1991) [30].
Il se pourrait aussi que l’hérédité détermine cette disposition à l’agressivité. Ce
qui expliquerait les différences entres les individus à l’intérieur d’une même
espèce.
Dans cette perspective, l’étude des jumeaux homo et hétérozygotes, de
Coccaro, Bergeman et McClean (1993) conclut que la tendance à la violence
motivée par la colère était en partie déterminée génétiquement, ce qui n’est
pas vrai pour l’agressivité prédatrice et instrumentale. Le facteur génétique ne
causerait pas directement un comportement agressif mais il déterminerait les
conditions qui le favorisent. Ce qui expliquerait la facilité d’une conduite
agressive chez un homme de forte corpulence par rapport à un autre plus
frêle.
40
Le chromosome Y est le plus incriminé, peut-être parce qu’indirectement, il
détermine la différenciation de la gonade primitive en testicule libérateur de
l’hormone de l’agressivité.
On a invoqué la trisomie des chromosomes sexuels de type XYY car, chez
ces sujets, on retrouve des troubles du caractère avec essentiellement une
agressivité et un comportement antisocial. Ce qui supposerait une
prédisposition à la délinquance voir au crime. Mais on n’a toujours pas
retrouvé la relation directe de cause à effet entre la criminalité et ce
« syndrome du supermâle »hormis une déficience intellectuelle, une grande
taille et une force physique chez les porteurs de cette anomalie. De la même
manière, il existe des hypothèses concernant le chromosome supplémentaire
X chez les femmes (XXX), qui les rendraient plus agressives.
Actuellement, les recherches se tournent vers des altérations biochimiques du
niveau de contrôle de l'expression de l'agression. Citons l’exemple de B.
BIOULAC, M. BENEZECH, R. RENAUD et B. NOEL qui ont constaté en 1978
une baisse du taux de la "sérotonine" chez la population XYY mâle. Lorsque le
taux est normal la probabilité d'agression semble diminuer.
Dans le cas de l’aneuploïdie du X surnuméraire ou le syndrome de Klinefelter,
au moins 30% des sujets atteints de l’anomalie de Klinefelter (XXY),
présenteraient des troubles psychiques avec des passages à l’acte sexuels,
agressifs et pervers. Certaines études évoquent aussi que les femmes ayant
un caryotype XO seraient plus agressives que celles caractérisées par un
caryotype XXX ou XX [116].
Quant au caryotype XXYY, beaucoup plus rare, il se rapproche du syndrome
de Klinefelter mais avec un QI plus bas et une agressivité plus importante
Malgré la diminution de l'intérêt porté pour ces syndromes, depuis la fin des
années 1970, le sujet reste d'actualité. De nombreuses recherches essayent
de confirmer la présence de gènes ou de formes alléliques particulières de
certains gènes qui favoriserait l’agressivité, tenant toujours la génétique pour
responsable de nos comportements.
Pour résumer, la plupart des criminels ne portent pas ce genre d’anomalie.
L’existence d’altérations chromosomiques entrainerait plus des difficultés
sociales à cause d’une déficience mentale qu’une prédisposition aux crimes.
41
2. LE PASSAGE A L’ACTE ET LES TROUBLES DE PERSONNALITE
DEPUIS LE DESEQUILIBRE PSYCHIQUE, LA PSYCHOPATHIE ET
LA PERSONNALITE ANTISOCIALE
2.1. DEFINITION DES CONCEPTS ET LEUR EVOLUTION :
Le passage à l’acte est une mise en acte dans le registre de l’agir des pulsions
par défaut de mentalisation et des fantasmes. C’est une réduction de la vie
psychique ou une mise hors service de la pensée, sans qu'il y ait insuffisance
de la faculté intellectuelle ni trouble de la pensée.
Le passage à l’acte est considéré dans la nosographie psychiatrique comme
l’essence même de la psychopathie dont il représente un symptôme clé dans
sa description comportementale.
En pensant au passage à l’acte trois sens nous interpellent, celui de la
substitution : en remplacement de quelles autres possibilités ?, celui de la
finalité : dans quel but ? et enfin, celui de la rationalité : en raison de quoi ?
Tout ce qui passe par l’acte n’est pas forcément psychopathie mais celle-ci
pourrait se suffire à cet acte. Ce passage de la pulsion à l’action, donne une
note d’un franchissement de l’interdit ou de la limite, sans possibilité d’attente
ou de restriction. Passer à coté et passer au-delà c’est à dire passer outre et
outrepasser. L’acte cristallise et définit un véritable mode de vie dans le seul
registre de l’agir. Lorsque l'on qualifie un comportement de «passage à l'acte»,
on désigne des pulsions qui y trouvent une voie, un passage par mode
d'expression électif dans le registre du comportement. Le sujet cherche, par ce
court-circuit, un moyen de se défaire de ses contraintes pulsionnelles, en vue
d'une satisfaction, la plus immédiate possible.
L’agir est dans ce cas, une lutte contre la dépression, une entrave à l’ennui, au
vide existentiel et au désœuvrement qui vient par alternance qualifier ce style
de vie. Cet agir puissant dans sa réalisation contre l’éthique et la loi, s’impose
comme seul langage valable faisant taire toute discussion et toute
interprétation.il se situe dans l’instantané, libre de tout précédent et de toute
conséquences.
En somme le passage à l’acte est un défaut de verbalisation et des fantasmes.
De ce défaut, nait l’impulsivité de l’action et l’agressivité de l’acte, les deux
soumises à la souveraineté de l’instant présent. De ces deux notions nait le
psychopathe. de ce point de vue, la psychopathie est une pathologie du
passage à l'acte, c’est pour autant qu’elle concerne la psychiatrie et la
criminologie.
42
Les différentes conceptions de la psychopathie ont toujours centré leur
définition du trouble sur le phénomène du passage à l'acte
En France, ce fut d’abord en 1801, « des lésions de l'entendement » de Pinel
créateur de la clinique contemporaine, qui jetèrent les prémisses de ce qui
deviendra plus tard la psychopathie, avec la « manie sans délire » appartenant
aux «Folies raisonnantes » marquée par la périodicité, l’impulsivité, la
violence et une pauvreté de l’imaginaire.
En 1838, Esquirol son élève, introduisit la notion de monomanie, dont les
«monomanies raisonnantes » semblent très proches de la psychopathie.
Georget avec la «Monomanie instinctive », avançait les principales
caractéristiques cliniques du déséquilibre psychopathique qui seront reprises
par Dupré qui, défendait
avec Morel et Magnan, la théorie de la
dégénérescence dans la genèse du déséquilibré psychique, tout en mettant
l’accent sur l’intrication de la génétique et de l’environnement.
Magnan et Legrain dans leur ouvrage de 1895 « Les dégénérés », insistèrent
sur l’influence de l’hérédité mais critiquent les théories de Lombroso qui
proposait une classification des criminels en fonction de leur crime
Le déséquilibre psychique de l’école française se définit par «l’impossibilité à
adopter durablement les valeurs du groupe auquel le psychopathe appartient»
(Pichot) ; il y a donc référence à une définition sociale.
En Angleterre, Pritchard décrivait, en 1835, la « moral insanity ». Dans cette
«Aliénation morale », il retrouve une « perversion maladive des sentiments
naturels, des penchants, des goûts, de l'humeur, des habitudes et des
dispositions morales… ». Plus tard, Maudsley avançait à Londres la
conception d’un déficit congénital chez les criminels d’habitude. Notion qui
sera reprise, dans le concept précurseur du trouble psychopathique «
d’imbécillité morale » dans la classification anglaise de« l’English Mental
Health Act », du début du siècle passé
En 1923, Schneider définit un groupe de dix types constitutionnel de
personnalités psychopathiques : hyperthymique, dépressif, doutant de luimême, fanatique, orgueilleux, égocentrique, explosif, pervers, à humeur labile,
aboulique et asthénique. L’école allemande insistait sur l’aspect
sociopathique.
Le concept de psychopathie oscillera à partir de cette époque entre
déséquilibre et sociopathie. Birnbaum, était parmi les premiers utilisateurs du
terme« sociopathie », en exposant le comportement social du psychopathe.
Delmas, lui préférait parler de «déséquilibrés pervers », insistant sur la
dimension « perverse » de nombre de passages à l’acte.
Des différences dans la description de la psychopathie sont palpables entre
les américains et les français. Alors que les psychopathes ‘’français’’ restent
43
davantage des borderline à problématique abandonnique. Les psychopathes
‘’américains’’ eux, deviennent plus des pervers à personnalité narcissique
aménagée jusqu’à l’ouvrage récent de Melloy en 1988 et son article de 1995,
introduisant la notion de psychopathie grave.
Un démembrement se met progressivement en place, avec la disparition du
terme psychopathe supprimé de la classification des maladies mentales lors
de la première version du DSM, en 1952.
Le DSM actuellement, décrit la personnalité antisociale correspondant à la
personnalité dyssociale de la CIM10.
2.2- MISE AU POINT DE LA PROBLEMATIQUE GENERALE :
Le passage à l’acte est imprécis et extensif, comprenant diverses formes
pathologiques marquées par un défaut d'élaboration psychique et le recours à
une modification de la réalité externe. Il a d'abord été fait référence aux
névroses actuelles caractérisées, pour Freud, par la prééminence des conflits
actuels sur ceux d'origine infantile.
Le terme névrose ne rendant pas compte de la défaillance d'organisation
interne lorsqu'il est question d'agir répété, on a proposé à plusieurs reprises
celui de « psychose actuelle.» De même on a utilisé celui de « psychose de
caractère » au lieu de « névrose de caractère.»
La « névrose traumatique » garde évidemment droit de cité, surtout en
fonction des caractères que Freud lui a assignés dans « Au-delà du principe
de plaisir » : compulsion de répétition et absence d'élaboration.
La psychopathie est l'exemple même du passage à l'acte répété avec défaut
de mentalisation, illustré par l'expression « empreinte en creux » de Flavigny.
La perversion de caractère utilise le plaisir à mettre l'autre en échec, à des fins
de restauration narcissique. Le triomphe narcissique culmine au prix d'une
véritable destruction de l'autre dans la « perversion narcissique », ainsi
appelée par P.C. Racamier (1992).
La délinquance n'est pas une pathologie en elle-même. Les agirs des
adolescents représentent un cas particulier. Les auteurs ont souligné la
fragilité de l'identité à cet âge et la peur des représentations du monde interne.
Le passage à l’acte est intimement lié à la description comportementale du
psychopathe, dans une atmosphère d’intolérance à la frustration, loin de tout
travail d’élaboration psychique et de tout sentiment de culpabilité ou
d’empathie.
44
De ce fait, les données de la psychanalyse semblent être très intéressantes,
notamment l’étude de la caractériologie libidinale et de la névrose de
caractère.
2.2.1- LES CONCEPTS ARCHAIQUES :
Le développement psycho sexuel de Freud comprend cinq stades. Chacun
des stades privilégie une zone corporelle particulière qui constitue la principale
zone de plaisir pour l’enfant. Ces zones sont successivement investies par
l’individu.
Stade
âge
zone érogène
Oral
0-1
Anal
1-3
Bouche, lèvres,
langue
anus
phallique
3-5
Parties génitales
Latence
5-12
aucune
Génital
13-18
Parties génitales
Tache majeure
développement
sevrage
du Fixation
Boulimie,
sarcasme,
Apprentissage de la Ordre,
propreté
parcimonie,
obstination ou
l’inverse
Complexe d’Oedipe
Vanité,
insouciance et
l’inverse
Développement des Pas de fixation
mécanismes
de
défense
Maturité de l’intimité Adulte équilibré
sexuelle
Tableau 4 : Synthèse des stades d’après [155].
C'est W. Reich (1891-1957), alors jeune disciple de Freud, qui semble avoir
inauguré la notion de caractère en psychanalyse freudienne ; Freud lui-même
décrivit en 1931 une série de « types libidinaux », et après des fortunes
diverses la notion de caractère apparaît en psychanalyse par le biais de
- « caractères névrotiques » (phobique, obsessionnel, hystérique,
psychosomatique), qui ressortissent à l'organisation de la libido et par suite
à la personnalité ;
- de « traits de caractère d'allure psychotique » (cyclique, schizoïde,
paranoïaque, épileptique) ;
45
- de « névroses de caractère » (déséquilibrés et pervers, caractères oral,
anal, phallique, masochiste et autopunitif), où le mode de relation du sujet
avec ses objets constitue l'essentiel du trouble.
Les névroses de caractère ont et classées par les psychanalystes en tenant
compte de la fixation aux stades libidinaux auxquels elles correspondent :
- Le caractère narcissique, survivance de l’auto- érotisme primitif : impulsivité
et assurance, recherche excessive de réussite et de prestige, recherche de
l’amour en miroir (tendance homosexuelle). Eléments retrouvés dans le
caractère paranoïaque
- Le caractère oral : passivité, avidité, dépendance, rencontrées chez les
pervers toxicomanes et les hystériques
- Le caractère anal : rébellion, hostilité, malpropreté, désordre et gaspillage
ou minutie, parcimonie, anxiété devant la stade. C’est la névrose
obsessionnelle
- Le caractère sado-masochique : agressivité, domination, cruauté et
cherchant la soumission et l’échec.
Pour Bergeret, la névrose de caractère imite une névrose classique mais,
d’une part ne réalise pas de symptômes nets et d’autre part elle manifeste des
signes extérieurs de richesse caractérielle (pseudo-névrotique). La souffrance
du sujet est diffuse, imparfaitement consciente, reportée sur des échecs ou
des épreuves matérialisées par les inquiétudes des autres que par le sujet luimême
De façon générale, pour le pervers de caractère, on retrouve un mépris absolu
d’autrui, une froideur dans le comportement agressif, et l’absence de
l’angoisse contrastant avec une bonne adaptation à la réalité.
Les objets ne peuvent posséder d’individualité concurrentielle, d’intérêt propre,
qui ne seraient pas centrées, sur le sujet lui-même, possessif, intransigeant,
exclusif dans ses exigences affectives : tout doit être pensé pour lui seul. Le
pervers de caractère tient ses objets dans une relation anaclitique aussi étroite
sur le plan sadomasochiste et narcissique que le pervers de perversion a
besoin de conserver son objet homosexuel en sa possession érotique, en
l’absence de souffrance et de culpabilité comme dans la perversion.
Rappelons que pour Freud, la perversion fait partie de la normalité car l’enfant
est un pervers polymorphe. La perversion serait une régression-fixation de la
libido à un stade d’organisation prégénital. Il s’agirait d’une défense contre
l’angoisse identitaire qui nait du déficit narcissique résultant de l’absence des
images parentales. Le rejet des parents empêche l’élaboration du sens de la
différence de sexes et des générations [69].
46
Pour Melanie KLEIN, les perversions sont dues à un désordre identitaire de
type schizoïde, secondaire aux pulsions de destruction dirigées contre
l’individu et l’objet.
2.2.2- LE DESEQUILIBRE MENTAL DE L’ECOLE FRANÇAISE :
Le déséquilibré mental se définit par « l’impossibilité à adopter durablement
les valeurs du groupe auquel le psychopathe appartient » (Pichot) ; il y a donc
référence à une définition sociale.
Par contre, ce qui oppose les « personnalités psychopathiques » aux
«Déséquilibrés », c’est que seules sont déterminantes les anomalies
psychologiques, alors qu’il n’est pas tenu compte dans leur définition du
comportement social du sujet.
La classification américaine tient compte de ces deux dimensions en
distinguant les « personality disorders » et les « sociopathic disorders ».
L’école française a décrit le psychopathe à facultés intellectuelles normales,
par un déséquilibre psychique avec des troubles caractérielles et des
perversions, et qui pouvait être inné ou engendré par des troubles
psychiatriques. Trois caractéristiques essentielles sont soulignées, l’absence
d’intégration sociale, de relation réciproques authentiques et de contrôle des
conduites qui sont soumises à l’immédiateté.
Deniker et Sempé (1967), soulèvent que ces personnalités sont à mi-chemin
entre la névrose et la psychose.
Bergeret parle d’individu inadapté de type psychotique, névrotique, ou de
statut limite-dépressif.
D’autres auteurs différencient le déséquilibré simple du déséquilibré complexe.
Avec le premier, on retrouve la mythomanie, l’hyperémotivité, l’instabilité
motrice, la psychasthénie, la cyclothymie, la paranoïa constitutionnelle, la
schizoïdie et l’épileptoïdie.
Le type complexe connait l’instabilité sentimentale, affective, professionnelle et
sociale, dès l’enfance et finit par être rejeté par la société.
On y retrouve une forme majeure avec des passages à l’acte violents, répétés
et mal motivés dans un vécu d’injustice, de méfiance, d’hostilité, de
vengeances, de frustration, d’angoisse, de dysphorie et de dépression, de
mythomanie. Une forme mineure avec une certaine insertion sociale. Une
forme complète avec des errances, des fugues t des voyages pathologiques.
Une forme tardive du sujet âgé dans un climat de dépression réactionnelle et
enfin, une forme de la femme qui est souvent confondue avec l’hystérie.
47
2.2.3- LE PSYCHOPATHE DE L’ECOLE ALLEMANDE :
Il est l’équivalent du déséquilibré psychique des français. Pour décrire la
psychopathie, on se rend compte des conceptualisations très hétérogènes.
Cependant, il ya à considérer la relation du sujet a autrui, ses passages à
l’acte et son rapport avec la loi.
Dans un travail daté de 1977 sur « les nouvelles formes de la psychopathie
chez l'adolescent », Flavigny a donné les premières explications
psychodynamique de la psychopathie :
- une toile de fond : angoisse permanente, frustrations ;
- des symptômes essentiels : passage à l'acte, répétitivité des conduites,
passivité, oisiveté, dépendance, exigences mégalomaniaques, recherche de
satisfactions immédiates ;
- des symptômes secondaires : manque d’intérêt, besoin d'évasion, instabilité
relationnelle, plaintes somatiques.
Le tout, associé à une «discontinuité brisante des relations affectives
précoces» source d’abandons multiples, et de défaut d’identification à un père
symboliquement absent et une mère irrégulière. On retrouve également une
cascade d’événements de vie traumatiques, par de nombreuses agressions,
accidents, et maladie des proches, que le sujet reproduit par des prises de
risque et des addictions, depuis le jeune âge.
H. Cleckley définit la psychopathie par un détachement émotionnel et propose
seize caractéristiques qui restent essentielles dans la psychopathie actuelle
[167].
Caractéristiques de la psychopathie selon Cleckley
- Charme superficiel et « bonne intelligence »
- Absence de délire ou de tout autre signe de pensée irrationnelle
- Absence de « nervosité » ou de manifestations psychonévrotiques
- Manque de fiabilité
- Fausseté et hypocrisie
- Absence de remords et de honte
- Comportement antisocial non motivé
- Pauvreté du jugement et incapacité d'apprendre de ses expériences
- Égocentrisme pathologique et incapacité d'aimer
-Réactions affectives pauvres
- Incapacité d'introspection
- Incapacité de répondre adéquatement aux manifestations générales qui marquent
les-relations interpersonnelles (considération, gentillesse, confiance, etc.)
- Comportement fantaisiste et peu engageant sous l'effet de l'alcool, voire même
sans le dit effet alcool
- Rarement porté au suicide
- Vie sexuelle impersonnelle, banale et peu intégrée
- Incapacité à se plier à un projet d'existence
48
D'après les psychanalystes, le psychopathe est soumis à une sorte de morale
archaïque très puissante qui l'incite à rechercher un milieu marginal en lutte
(conflit) avec l'ordre social établi.
Dans sa relation avec l’autre, le psychopathe ne connait pas le respect parce
qu’il n’a pas un surmoi achevé et harmonieux qui lui confère une loi interne et
une « morale de situation »
Son appareil légal intrapsychique est constitué essentiellement par l’idéal du
moi, hérité des premiers apprentissages, nécessaires à la survie mais
constitués d'obstacles non négociables sur la route des pulsions, signifiés par
la toute-puissance maternelle et par la parole du père qui est ici défaillante.
Son passage à l’acte témoigne d’une quête continuelle des limites et des défis
à toute forme d’autorité ; il semble être à la recherche d’une loi paternelle
bienveillante.
Dans sa relation avec son corps, il y a aussi une mauvaise maitrise de la
distance. Sa peau, tout comme son corps négligé, semble être un terrain pour
ses passages à l’acte autoagressif, témoins de l’insécurité et des limites
imparfaites de son corps, auxquelles les soins de la mère ont fait défaut. Il
peut aussi connaitre la régression et présentait des troubles de la série
psychosomatique.
Ce sujet éprouve des difficultés importantes à mentaliser ses éprouvés et ses
ressentis psychiques. Il n’éprouve pas d’empathie et ne s’identifie pas à l’autre
ce qui explique l’absence de sentiment de culpabilité, chez lui. L’explication
oscille entre deux théories, soit l’absence du surmoi (instance de la
conscience morale) soit un surmoi hyper-rigide qui ne peut plus discriminer les
différentes valeurs morales de l’acte.
Selon les européens, la psychopathie est l’association de traits de
personnalité antisociale et de traits de personnalité borderline.
Un continuum entre psychopathie et personnalité antisociale est également
acceptable. Un délinquant psychopathe est nécessairement un antisocial mais
le contraire n’est pas systématique. La psychopathie serait donc la forme la
plus sévère et la plus pathologique du trouble de personnalité antisociale
2.2.4- LA PERSONNALITE ANTISOCIALE DU DSM IV DES
AMERICAINS :
Cette personnalité a connu une certaine évolution avec celle du DSM :
Dans sa première édition (1952) : quatre types de sociopathes étaient cités :
- L’antisocial (The antisocial);
49
-
-
- Le dyssocial (The dissocial);
- Le toxicomane (The drug addict);
- Le déviant sexuel (The sexual deviant).
Dans la deuxième édition (1968), il y a apparition du terme: antisociale.
La troisième édition (1980) : on relève une nouvelle description d’un
«Individu présentant des comportements antisociaux débutant avant quinze
ans et persistant une fois adulte » avec une avancée nosologique, en
l’occurrence que la personnalité antisociale n’est plus rattachée au retard
mental, à la schizophrénie et à l’épisode maniaque.
Le DSM III-R a émis l’hypothèse que la mesure des traits de personnalité
étant peu fiable (spéculations subjectives), il était plus facile de s’accorder sur
des comportements. Apparition d’une approche descriptive.
Dans le DSM IV (1994), l’approche est plus psychologique que dans la
précédente énumération de transgressions. La personnalité antisociale est
marquée par l’incapacité à se conformer à la loi, l’absence de remords,
l’irresponsabilité et l’instabilité des relations interpersonnelles. (Critères
diagnostiques en annexe). Elle concerne surtout le sexe masculin adulte, reste
stable au cours de la vie et est, généralement, précédée par des troubles des
conduites, dans l’enfance.
Malgré de nombreuses critiques, la personnalité antisociale du DSM-IV
apparaît comme la seule catégorie de trouble de personnalité bénéficiant de
niveaux satisfaisants de fidélité interjuges en pratique quotidienne. Elle est
aussi le seul type de trouble de la personnalité qui a pu être étudié de façon
régulière dans des enquêtes épidémiologiques, en population générale.
Dans le DSM V, la personnalité antisociale sera gardée auprès des quatre
autres personnalités choisies avec un engagement dans des comportements
criminels ou illégaux. La définition générale proposée est la suivante :
Les personnes qui correspondent à ce type sont arrogantes et imbues d'ellesmêmes, elles pensent avoir des privilèges et des droits.
Elles ont un sens exagéré et grandiose de leur propre importance et sont en
premier lieu motivées par leurs propres intérêts. lorsqu'elles font du mal à
autrui.
Elles peuvent se montrer agressives ou sadiques envers autrui dans la
recherche de leurs buts personnels.
Ces personnes peuvent également déployer un charme superficiel et chercher
à faire bonne impression pour servir leurs intérêts propres.
L'accent est mis sur des tendances agressives et la recherche d'excitation.
D'autres émotions telles que l'amour ou l'anxiété sont rarement exprimées
[66].
50
2.2.5- LA PERSONNALITÉ BORDERLINE DU DSM IV :
La description clinique du psychopathe est riche en symptômes qu’elle
partage avec la personnalité borderline. Parmi ces éléments communs on
citera : dysphorie, anxiété, instabilité affective, explosion émotionnelle avec
colère intense inadaptée, impulsion, conduites dangereuses, relations
conflictuelles et manipulatrices, délire et tendance autodestructrice.
Le DSM IV oppose la personnalité antisociale et la personnalité borderline,
plus ouverte à la clinique qu’au repérage comportemental : effort pour éviter
les abandons, sentiments de vide, perturbation de l’identité, idéation
persécutoire… (Critères en annexe)
La CIM 10 va dans le même sens en opposant personnalité dyssociale et
personnalité émotionnellement labile, dans ses deux types impulsif et
borderline.
Les travaux de Kernberg ou de Kohut aux Etats-Unis, mais aussi ceux de
Bergeret en France permettent de rapprocher la psychopathie des états limites
en précisant les principes de la prise en charge.
La clinique des passages à l’acte du borderline, du fait de son caractère
bruyant, est celle qui retient le plus l'attention. On retrouve ainsi des passages
à l'acte hétéro-agressifs, mais aussi auto-agressifs automutilations et
tentatives de suicide.
Claude Balier attache une importance particulière à la «clinique du vide » qu'il
relie à la défaillance du narcissisme primaire. Il décrit ainsi un sentiment
insoutenable de vide intérieur, vide insoutenable et non communicable qui
peut être à l’origine d'automutilations graves, de passages à l’acte violents ou
de gestes suicidaires.
L'agressivité n'est alors pas l’évacuation d'un trop plein mais un court-circuit
qui a comme fonction de protéger du risque de morcellement psychotique au
décours des excès de tensions. Le passage à l’acte instaure une ébauche
d'emprise et assure alors une fonction « de sauvetage du narcissisme
défaillant ».
Le passage à l’acte violent des états limites se rattache donc beaucoup plus à
l’instinct violent et primitif de conservation, qu’au plaisir attendu d’une attaque
préméditée de l’autre. Ceci par projection, ou bien dans une optique
névrotique à l’encontre d’un objet lié au conflit œdipien ou dans une optique
psychotique, un personnage vécu comme persécuteur en liaison avec des
souvenirs infantiles.
51
CLINIQUE DES ÉTATS LIMITES À EXPRESSION PSYCHOPATHIQUE [73]
Passages à l’acte hétéro-agressifs
Passages
à
l’acte
autoagressif
:
automutilations
Tentatives de suicides
Décompensations psychiatriques
Dépressions à l’emporte pièce
brutales et réversibles
Décompensations psychotiques aiguës et
réversibles
Labilité thymique et émotionnelle
Évolution cyclothymique ?
Addictions et conduites de prise Alcool
de risque
Drogues
Médicaments
Comportement de prises de risque
Troubles
anxieux
face
au Intolérance aux fluctuations du niveau
sentiment de vide
d’angoisse
Clinique du passage à l’acte
La confrontation entre CIM 10 et DSM IV de personnalité antisociale en
borderline [73]
Personnalité
Antisociale
Personnalité
Borderline
DSM IV
Antisociale :
• Incapacité à se conformer à la loi
• Absence de remords
• Irresponsabilité
•
Instabilité
des
relations
interpersonnelles
• Besoin de tromper par profit
• Impulsivité, irritabilité, agressivité
Borderline :
• Efforts pour éviter les abandons
• Sentiments chroniques de vide
• Relations instables
• Perturbation de l’identité
• Impulsivité
• Répétitions
• Idéation persécutoire
52
CIM 10
F 60.2 : dyssociale :
• Écart entre comportement et
normes sociales
• Absence de culpabilité
• Attitude irresponsable
• Incapacité à maintenir
durablement les relations
• Faible tolérance à la
frustration
• Indifférence froide
F 60.30 : émotionnellement
labile borderline :
• Abandons
• Sentiments de vide
• Relations intenses et
instables
• Instabilité
• Menaces de suicide
• Gestes auto-agressifs
3. LE PASSAGE A L’ACTE DANS LES PATHOLOGIES
PSYCHIATRIQUES :
3.1- DEFINITION DU PASSAGE A L’ACTE ET DE L’ACTING OUT :
Tous les psychiatres, dans leur exercice quotidien, ont utilisé le terme de
« passage à l’acte », face à un patient ayant commis un acte agressif ou
violent. Mais l’appliquons-nous, vraiment dans le sens donné à cette
expression et la réalité à laquelle elle renvoie.
Quand on s’attarde sur ce terme, on s’aperçoit que le signifié n’est pas
toujours évident à définir, d’autant que dans le lexique plusieurs termes ou
mots demeurent confus dans leurs utilisations. De ce fait, la définition du
passage à l’acte traduit de ‘’l’agieren’’ psychanalytique et de l’acting out, ne
recouvre pas tellement le même sens, à fortiori si on se situe dans le domaine
de la psychopathologie clinique générale plutôt que dans celui de la thérapie
analytique.
Le passage à l’acte agressif ne renvoi pas seulement à l’action mais aussi à
l’agressivité. Terme qui comme nous le verrons ultérieurement, reste très
difficile à conceptualiser ou à élaborer du fait de son utilisation courante pour
designer tout ce qui nous menace, même si ce n’est qu’un simple regard et du
fait aussi que l’agressivité peut qualifier un instinct, une pulsion, un fantasme,
une conduite, une tendance ou parfois même une personne.
Ainsi pour mieux saisir la portée de tous ces vocables, nous allons, au fur et à
mesure que nous avançons dans notre exposé, apporter quelques définitions
et essayer, un tant soit peu, éclaircir les notions de passage à l’acte et d’acting
out en psychopathologie clinique générale.
3.1.1- Le passage à l’acte :
Freud a utilisé le terme « agieren » pour étudier l’acte. Ce terme sera traduit
en anglais par « acting out », proche du sens freudien où l’acte vient à la place
d’une pensée.
Laplanche et Pontalis signalent qu’en français, il est difficile de trouver un
équivalent juste ou parfait pour traduire le terme d’agieren. Dans leur
vocabulaire de psychanalyse, cette traduction de passage à l’acte se
53
rapproche du sens anglo-saxon « to act a play » ou « to act a part » c'est-àdire jouer une pièce de théâtre ou un rôle.
Mais cette notion de passage à l’acte sera quand même retenue, malgré qu’en
psychiatrie, elle renvoie plutôt à des actes impulsifs agressifs voire délictueux,
ce qui prête parfois à confusion.
Donc l’agieren de Freud se traduit, selon les auteurs et les concepts, en:
– « les agirs », traduction littérale et générale (Claude Ballier) ;
– « la mise en acte », J. Laplanche et J-B. Pontalis, dans leur
« Vocabulaire » (1967), traduisent le terme par « mise en acte » en
soulignant la forme transitive de transformation de la pulsion en acte.
– « acting out » a prévalu longtemps, du fait que les anglo-saxons se sont
préoccupés très tôt des formes pathologiques proches de la psychose
et se manifestant par des troubles du comportement. Processus
dynamique dans lequel le sujet vivait de façon répétée ses fantasmes
inconscients actualisés dans le présent [84], aujourd’hui, ce terme est
peu utilisée ;
– « passage à l’acte ».
Ces deux derniers termes sont les plus utilisés actuellement et de façon
confuse, le plus souvent.
Selon Didier Moulinier, le lacanisme spécifie la logique inconsciente des actes
du sujet en distinguant trois sortes d’actes :
– L’"acte manqué", foncièrement lié à l’inconscient, procède d’un retour
du refoulé : il est message et langage.
– L’"acting out" paraît directement lié à l’objet et par cette présence
matérielle du désir, il témoigne d’une absence de parole. Confronté à
l’impasse d’un "choix forcé", le sujet surgit et agit dans le réel, non sans
livrer son désir à l’interprétation de l’Autre.
– Le "passage à l’acte" est pure jouissance, par identification à l’objet, et
procède donc d’un impossible à dire. Il relève de la logique du choix
exclu et donc se montre plus destructeur, plus annihilant.
Donc, on parlera :
– D’un passage à l’acte comme «abréaction»: décharge des tensions
internes, les empêchant de devenir pathogènes, le sujet se libérant de
l’affect attaché au traumatisme.
– D’un passage à l’acte comme «mise en acte»: mettre en acte le
souvenir sans avoir conscience qu’il s’agit une répétition.
– Passage à l’acte comme «mise en scène»: réalisation d’un scénario
sans référence obligatoire à une organisation totalement volontaire et
consciente.
54
Au final, passer à l’acte est une maniéré de faire baisser la tension, à court
terme, par une décharge résolutive immédiate, dans le registre de l’action et
du comportement.
Bien que de nos jours, certains psychanalystes tendent à utiliser
indifféremment le vocable d’acting out pour notifier un passage à l’acte du
patient, qu’il soit en situation analytique ou non. Le terme passage à l’acte est
réservé en psychopathologie à l’acte impulsif, soudain et intrusif, agressif
contre soi même ou contre autrui. Il n’est pas destiné à être interprété et n’est
pas adressé à l’autre, comme c’est le cas pour l’acting out dans la cure
psychanalytique, même s’il se trouve qu’ils sont tous les deux impulsifs et
abréactifs. C’est une mise en acte de la pensée, un court circuit de la
représentation à l’agir. C’est un processus primaire ou le Moi décharge
soudainement dans un acte non prémédité, toute l’agressivité refoulée
Dans ce sens, pour Lacan, le passage à l’acte est une action hors du champ
de la symbolisation, où le sujet s’identifie à un objet impossible à symboliser,
provoquant de ce fait une sortie brusque, dans le réel. Il le différencie ainsi du
passage à l’acte analytique ou acting out, dû au retour du refoulé, au cours de
la cure et exprimé par la mise en acte dans une relation transférentielle.




Certains critères permettent d’identifier le passage à l’acte :
le fait de ne pouvoir anticiper ou prévoir les conséquences d’une action qui
peuvent être regrettables, est en soi plus important à considérer que l’acte en
lui-même ou ses effets.
La disproportion de cet acte par rapport à l’événement déclencheur.
La réitération de l’acte, qui devient le moyen de prédilection dans le
mouvement relationnel de l’individu, nonobstant la thématique événementielle.
La transgression des limites et des normes mais dans un contexte
d’impulsivité soudaine non réfléchie, ni préméditée.
Pour J D Guelfi : « la passage à l’acte représente un mode de résolution de la
tension liée à un conflit, par une décharge immédiate venue à la place d’une
prise de conscience ou d’une élaboration mentale ». Le passage à l’acte est
caractérisé par :
 La rapidité et l’impulsivité du geste : il atteint une cible même s’il ne la vise pas
expressément. Mais l’objet visé semble moins important que la décharge
motrice elle-même.
 L’absence de prise de conscience ou de réflexion : ni avant ni pendant l’action.
Quand celles-ci existent, elles ne surviennent que rétroactivement. L’action se
substitue à la prise de conscience ou à l’élaboration mentale, ce qui provoque
une accélération du processus normal.
55
Devant un danger, le passage à l’acte vise à la destruction de l’objet
menaçant. C’est pourquoi on peut classer les différents passages à l’acte
selon l’objet atteint. Ce choix d’objet n’est pas toujours conscient mais il n’est
pas anodin. Le passage à l’acte hétéro-agressif peut concerner les objets
inanimés ou les personnes. Le passage à l’acte auto-agressif est une
autodestruction c'est-à-dire qu’il est dirigé vers soi-même. Et bien que
l’entourage juge l’acte selon ses conséquences, le soulagement de la tension
interne réside beaucoup plus dans l’acte commis que dans l’objet choisi.
Dans le passage à l’acte, il y a un court-circuit de la pensée par l’acte qui fait
sens. L’acte remplace le mot que le sujet n’arrive pas à exprimer ou à
imaginer. ce dernier ne se maitrise plus.
Freud a lié le passage à l’acte au registre des pulsions. En 1910, il avait
abordé « la pulsion du moi ». En 1915, il a parlé, dans son œuvre ‘’pulsion et
destin des pulsions’’, de : « la lutte du moi pour sa conservation et son
affirmation ». En 1920, il a rattaché cet acte à « la pulsion de mort » et enfin
en 1930, il a décrit la pulsion de violence comme « la descendante et la
principale représentante de la pulsion de mort ».
Pour S. de Mijolla-Mellor, le passage à l’acte évolue entre l’acte fantasmatique
et l’acte réel ; pourquoi l’acte fantasmatique surgit dans le réel alors qu’il
devrait être, normalement, inhibé par les mécanismes de défense ou le
surmoi?
P. Aulagnier l’explique par un « télescopage » entre la réalité et le fantasme,
où le passage à l’acte serait le résultat d’un débordement du monde
fantasmatique sur la réalité. C’est-à-dire qu’un élément de la réalité serait
venu rencontrer le scénario fantasmatique, ouvrant ainsi une brèche vers
l’acte qui l’extérioriserait.
C.Balier (2005), intervenant quant à lui, sur la psychanalyse et « les agirs »,
montre que le terme agir est souvent employé dans le même sens que
« acting», ou « passage à l’acte ». Il y aurait, à cet effet, toujours confusion
entre l’action, la mise en acte de la pensée et la réalisation d’un acte
substituant le travail de mentalisation. Il est souvent le refus d’un choix
conscient et accepté entre la castration et la mort. Il est révolte passionnée
contre l’incontournable division du sujet et victoire de la pulsion de mort,
triomphe de la haine et du sadisme.
C’est pourquoi, comme nous l’avons énoncé ci-dessus, la notion de
« Passage à l’acte » demeure encore quelque peu ‘’imprécise’’ et tend à être
galvaudée.
De son côté, J. Lacan (1962-1963) voit dans le passage à l’acte, « un aspect
résolutoire de l’angoisse » ; tandis que d’autres auteurs y voient l’effet d’un
56
mode préœdipien où dominent les processus primaires, l’incapacité à tolérer
la frustration, à reconnaître l’épreuve de la réalité ou à freiner une tendance à
l’impulsivité. Son intervention, lors du séminaire sur « l’angoisse », est à
prendre en compte. Pour cet auteur, l’acte est toujours signifiant ; et l’acting
out serait alors une conduite tenue par un sujet et donnée à déchiffrer à l’autre
à qui elle s’adresse. Le passage à l’acte serait, quant à lui, franchissement de
la scène, acte impulsif [11].
Or, qui dit franchissement, dit « franchir », c’est-à-dire, passer par-dessus… ;
aller au-delà de (une limite). C’est donc aussi un dépassement, un
débordement, voire une transgression. Il y a ici dans le comportement de
passage à l’acte un « acte de transgression », et ce, vis-à-vis d’une norme ou
d’une loi ; fût-elle psychique ou culturelle.
Souvent dans le passage à l’acte, on parle de conduites antisociales donc il y
aurait un certain dépassement ou une opposition à la norme qu’elle soit
sociale, culturelle, autoritaire, éducationnelle….etc
Selon F. Millaud, les perturbations du « processus de mentalisation » qui
provoquent le passage à l’acte ou l’acting out, sont distinctes selon la structure
sous-jacente : psychotique, névrotique ou limite :
– pour le psychotique, la mentalisation est soit inexistante comme chez
l’hébéphrène qui n’arrive pas à métaboliser ses perceptions et ses
pulsions, soit au contraire élaborée autour d’un processus délirant « où
l’agir n’est pas une rupture entre mentalisation et action mais l’étape
antérieure de l’émergence même du contenu mental au niveau du
décodage perceptuel des informations extérieures ou corporelles ».
– le névrotique est beaucoup moins dans l’agir, ce qui lui permet une certaine
adaptation sociale. Mais l’acting out est possible, avec prépondérance de la
passivité et de l’inhibition motrice (retard, absence, procrastination)
associée à un excès de mentalisation (rumination anxieuse) qui tourne « à
vide ».
– quant à la structure limite, la tentative d’évacuation de la pensée est le
mode prédominant dans le processus de mentalisation. Le passage à l’acte
est donc la manière privilégiée pour éviter ou évacuer l’angoisse.
Millaud conclue par ces mots : « plus l’espoir relationnel du patient diminue,
plus le risque de passage à l’acte augmente ».
En somme, le terme de passage à l’acte paraissait vague et imprécis, sa
genèse, sa motivation, son intentionnalité (si elle existe) ou son but ne
semblaient pas clairs et parfois même confus. Mais au fur et à mesure du
passage en revue des différents avis et conceptions, on se rend compte que
malgré les profusions de définitions, souvent incomplètes ou imprécises,
57
quelques repères permettaient l’identification de ce terme, à partir de certaines
caractéristiques, qui seront exposées, au fur et à mesure, dans les différents
chapitres de cette recherche.
Le passage à l’acte est un terme récent dans le domaine de la
psychopathologie,
utilisé
en clinique psychiatrique et en littérature
psychanalytique pour designer des actes auto ou hétéro-agressifs à caractère
disruptif voire délictueux. (Laplanche, 1978) [49].
Cependant, une conception unique ou une explication précise ne peut être
attribué à cette expression, vu les nombreux rapprochements qui peuvent
prêter à confusion avec l’acte, en l’occurrence l’agir, la mise en acte et surtout
l’acting out.
N’ayant aucun rapport avec la cure analytique et les mouvements
transférentiels, le passage à l’acte est une décharge soudaine qui échappe à
tout système d’élaboration mentale et qui se libère dans l’action. Le sujet étant
dans l’incapacité de fantasmer, de mentaliser ou de verbaliser ses pensées,
va agir et donc passer à l’acte sans pour autant qu’il y ait une intention de
nuire ou une anticipation des conséquences de celui-ci. Le passage à l'acte
est donc un agir impulsif et inconscient qui vient recouvrir toute parole.
Pour F. Millaud (2009) : « c’est le témoin de la rupture de la chaine de la
logique entre parole et action ».
Le passage à l’acte n’a pas de rapport avec la structure, pour Kernberg, il
s’agit d’un « compromis » et pour Bergeret d’un « aménagement ».
Rouat (1968) l’avait expliqué par « un défaut de contention psychique relié à
la pression économique, la qualité de la décharge l’emportant sur le sens qui
lui reste attaché ».
Roussillon (1995) l’interprète comme un défaut de mentalisation. Pour Debray
(2001) cette notion serait liée à la capacité de symbolisation et d’imagination
qu’a le sujet, dans la gestion de ses tensions internes afin de rattacher la
représentation à l’affect, autrement dit, la mentalisation de l’affect.
Le passage à l’acte, dans ce cas, comme expliqué par Jeammet (1989),
permet au sujet de repousser à l’extérieur ce qui le menace de l’intérieur.
Cette extériorisation se fait dans un moment de pure angoisse ou le sujet qui
ne se retrouve pas dans le symbolique, tombe ou s’éjecte, certains parlent de
« fading du sujet ».
Lacan dans ’’Le séminaire livre X’’, dit que « Le moment du passage à l’acte
est celui du plus grand embarras du sujet, avec addition comportementale
de l’émotion comme désordre du mouvement.» « de là où il est, il se
précipite et bascule hors de la scène. Ceci est la structure même du passage
à l'acte».
58
3.1.2- L’acting out :
L’acting-out est un terme réservé en psychanalyse francophone à « la mise en
acte de conflits » lors d’une psychothérapie analytique ; le terme « Out » étant
utilisé dans le sens de « sortie de soi » et non hors de la cure comme on le
comprend souvent, de sorte qu'une distinction entre « acting in », se
manifestant dans la cure et « acting out », en dehors, n'est pratiquement plus
utilisé [89].
L’acting out est avant tout une manifestation donnant à réfléchir à l’autre. Il
s’agit d’une mise en scène ou en acte de la parole, qui révèle l’angoisse du
refoulé, surgissant dans la cure analytique. Il s’adresse à l’autre, le thérapeute,
dans un transfert qu’il veut fuir. Le sujet ne se rend pas compte de ce qu’il
montre mais demande à cet autre, justement d’interpréter ses actes.
Dans la littérature anglo-saxonne et chez les cliniciens en général, il y a
confusion entre l’utilisation du terme acting out et passage à l’acte.
Le premier sera réservé aux actes impulsifs, intrusifs et violents et le second,
aux actes délinquants, toxicomaniaques criminels ou psychotiques liés à des
profils de personnalité particuliers.
On voit que le passage à l'acte est plus grave puisqu'il est totalement
irraisonné, et de ce fait, il peut conduire à des actes mettant la vie en danger.
L'acting out est plus limité, plus contenu, et peut être repris dans l'après coup,
‘’pour en faire émerger le sens, pour dévoiler la parole qui a manqué à ce
moment-là’’.
Comme le précisent P. Aulagnier et J.B. Pontalis : « C'est donc, si l'on veut, un
message, mais qui contient sa négation : Il MONTRE, il ne dit pas et montre
pour devancer et façonner la parole de l'autre (de l'analyste) pour en faire ce
que le sujet demande. »
Ainsi, la structure psychopathologique et la dynamique relationnelle sont
importantes à évaluer. A.Freud (1968) reprise par F. Millaud, dit « qu’il faut
être attentif aux variations sémantiques du terme acting out. Car, pour le
délinquant, le toxicomane et le psychotique, l’action est un mode régulier de
relation et non une exception. L’acting out renvoie à un déséquilibre interne
avec émergence du ça qui entraine l’acte impulsif. Au lieu de paraître d’abord
dans l’analyse et passer ensuite au dehors, il se fait dans l’environnement
avant d’être introduit dans la sphère analytique, au bénéfice,
malheureusement, incertain ».
Enfin, Laplanche et Pontalis considèrent qu’il n’ya pas de différences entre
acting out et passage à l’acte ; différence qui reste de première importance
pour Lacan. Pour lui, qui fut l’un des premiers à avancer les différences entre
passage à l’acte et acting out, « l’aspect résolutoire » est la fonction principale
59
du passage à l’acte. Il s’agit d’un franchissement vers le réel, dans lequel il
devient signifiant, mais qu’il ne s’adresse à personne et ne demande pas à
être interprété comme c’est le cas pour l’acting out.
Passage à l’acte
Pas d’adresse
Le sujet est l’enjeu
Acte impulsif
Acte impulsif
Interprétation sauvage
Acting out
Adressé à l’autre
Le sujet est en jeu
Conduite organisée
Symptôme
Se traduit par une erreur
d’interprétation
Action motrice
Pas forcement action motrice
Dr Evry Archer Ŕ Pr Jean Louis Senon : faculté de médecine Poitiers [105].
Du point de vue sémantique, le passage à l’acte et l’acting out auraient la
même signification et sont utilisés parfois, à tort, de manière équivalente.
Mais, il se trouve que le passage à l’acte est une tentative de contrôle de
l’autre, on est seul, et l’acting out est une tentative d’avoir de l’aide, on est
avec l’autre.
Souvent le terme « agir » vient substituer dans la confusion les deux termes,
lors de la première évaluation. Sans connotation aucune, il pourra être utile
d’utiliser le vocable ‘’agir’’, avant de trancher entre passage à l’acte et acting
out.
Cas particulier de la psychopathologie du passage à l’acte chez
l’adolescent :
A l’adolescence, « le passage à l’acte a valeur d’acte de passage » [105].
La puberté entraîne une activation de nombreux conflits et est source
d'angoisse, qui ne peut se résoudre sans un travail de mentalisation, dont
l’adolescent est incapable. C’est pour ça que l’agir est un processus privilégié
dans ses relations, Tiraillé entre l’enfant qu’il ne veut plus être et l’adulte qu’il
espère devenir, l’adolescent subit, selon Philippe Jeammet, ce
bouleversement avec passivité, face à sa maturation physique pubère, à
laquelle il réagit secondairement. Le recours à l’acte est sa manière de vivre
son monde intérieur fantasmatique. Selon René Clement, le passage à l’acte
de l’adolescent, le libère des tensions et des excitations provoquées par la
puberté.
Le passage à l’acte de l’adolescent est une manière de rejeter les valeurs
parentales et de s’adonner à l’expérience de marginalisation. Pour cela, il se
60
-
caractérise par : L’innovation, l’appartenance, la contestation à l’ordre,
l’impulsivité, l’immédiateté et surtout le risque. Mais si cet acte se réitère
souvent, gênant le processus de maturation de l’adolescent, il bascule dans le
pathologique et devient la seule manière d’expression c'est-à-dire un
symptôme et non plus une manifestation de la crise d’adolescence
Selon J-C. David et D. Marcelli [29], il existe certains facteurs qui engendrent
le passage à l’acte de l’adolescent. Ils les différencient en facteurs externes et
internes.
Parmi les facteurs extérieurs, on trouve :
l’opposition entre les besoin de l’adolescent et les contraintes
de l’environnement ;
le changement du statut social de l’enfant qui devient adulte autonome et
indépendant ;
l’escalade dans l’agir par imitation ou par réaction ;
l’entrainement par le groupe ;
l’idée qu’ont les adolescents à penser que c’est eux qui font la société par leur
agir (stéréotypes sociaux).
Quant aux facteurs internes, les deux auteurs suscités les regroupent en :
- .les frustrations transitoires, dans les remaniements pubertaires, poussent
l’adolescent au passage à l’acte ;
- l’angoisse de l’adolescence qui accompagne toujours ce passage à l’acte ;
- la réorganisation de la stabilité entre les pulsions et les défenses qui
génère un passage à l’acte auto et hétéro-agressif ;
- la passivité subie par l’adolescent face à sa maturation et qui est source de
l’agir pour l’affirmation de soi ;
- les transformations morphologiques du corps qui bouleversent la
construction identitaire entrainant angoisse et décharge motrice;
- le changement du besoin de communiquer qui devient très important à cet
âge, avec même utilisation d’un nouveau vocabulaire, et qui sera source de
passage à l’acte.
L’agir est un mode de communication, un mécanisme de défense au service
de l’adaptation et surtout une entrave à la fonction de mentalisation.
Trois possibilités diagnostiques sont à évoquer dans ce cadre-là. La crise de
l’adolescence, les conduites graves de l’adolescent et la dépression.
Le passage à l’acte est considéré comme un trouble des conduites externes
ou extériorisées. Chez l’adolescent, ces conduites sont parfois isolées mais
souvent elles se répètent et sont très variées : automutilation, agression,
vol,…. ces passages à l’acte peuvent aussi faire partie des tableaux cliniques
de certaines entités psycho-pathologiques bien définies.
61
Mais fort heureusement, tous les adolescents ne passent pas à l’acte. Par
rapport à ceux qui agissent, ces derniers semblent avoir quelques facteurs de
protection ou de résilience comme : une grande capacité à gérer les tensions
internes et ce, dés l’enfance, une bonne estime de soi avec capacité à différer
satisfaction et plaisir ou et la capacité à déplacer son excitation génitale
naissante sur d’autre objets durant la phase de latence à savoir la curiosité et
l’ouverture à la connaissance (sublimation et ‘’intellectualisation’’).
Parmi les différents passages à l’acte chez l’adolescent, le vol semble être la
conduite la plus fréquente, suivi de la fugue et du voyage sans autorisation
parentale. Animée par une distanciation avec les relations objectales et la
recherche de sa propre identité, la fugue se produit dans un contexte de
tension familiale, de difficultés scolaires, avec la notion d’antécédents de
sévices physiques ou sexuels, de tentatives de suicide, de conduites
délinquantes et toxicomaniaques.
Selon M. Choquet, dans une étude publiée en 1994, le taux de jeunes en
population scolaire ayant déjà fugué est de 3,7 % [68].
Ces conduites s’accompagnent d’autres passages à l’acte tels que les délits.
3.2- LE PASSAGE A L’ACTE DANS LES CRIMES, (LES
CONTRAVENTIONS) ET LES DELITS :
De Greeff dit : « nous sommes tous des délinquants virtuels, seul le passage
à l’acte permet de différencier le délinquant du non-délinquant ». Pour Pinatel,
l’histoire du passage à l’acte se confond avec celle de la criminologie.
Le passage à l'acte, en criminologie, se définit par une action isolable dans la
trajectoire du sujet, à l'occasion de laquelle, il commet une transgression. A
certains moments, face à certains contextes situationnels et pour des raisons
particulières, le délinquant commet l'infraction. Donc, Le délinquant est celui
qui passe à l’acte.
Les explications biologiques, socioculturelles, ou psychiques de la
délinquance convergent toutes vers une personnalité, dont les criminologues
ont établi l’inventaire. Égocentrisme, labilité, agressivité, indifférence affective,
tels sont selon M. Pinatel, les quatre caractères fondamentaux de la
personnalité qui sous-tendent le passage à l’acte, encore faut-il rencontrer la
situation propice qui va faciliter cet agir.
En effet, pour Greeff, Gemellei et Corra, le passage à l’acte criminel est la
réaction du sujet à une situation donnée. Pour eux, la pulsion de ce passage à
l’acte serait l’agressivité, dont les mécanismes d’inhibition habituels feraient
62
défaut chez le criminel. Ces mécanismes sont d’ordre moral, pénal, matériel et
affectif.
En 1970, Debuyst souligne l’importance de la situation contextuelle par rapport
à la personnalité, en insistant sur les relations entre les membres impliqués et
la capacité de la situation à évoluer.
Pour Lopez, le passage à l’acte criminel comprend deux phases :
1. Une phase d’élaboration ;
2. Une phase du passage à l’acte, proprement dit, tout en soulignant le rôle
important que jouerait la victime, dans l’augmentation de l’agressivité.
M a i s m ê m e lorsque toutes les conditions préalables sont réunies, d’autres
mécanismes interviennent au moment où le sujet devient un délinquant. C e s
m é c a n is m e s d u p a s s a g e à l ’ a c t e s o n t :
1. Les motivations du passage à l’acte: passionnelles, utilitaires
2. Les processus du passage à l’acte : Plusieurs criminologues ont formulé des
hypothèses sur le mécanisme du passage à l’acte. Certains ont
une conception atomistique du passage à l’acte. Ils réduisent le travail
psychique du délinquant à un seul phénomène localisé dans le temps au jour
de l’infraction, et ils accordent aux mobiles de l’acte une importance excessive
(alors que le mobile n’est que l’apparence logique d’un geste irrationnel). Plus
sérieuse est la conception globale, qui procède d’une recherche de toute la vie
psychique et sociale du sujet avant le crime.
3. Les suites psychologiques du passage à l’acte : les réactions des criminels
après leurs crimes sont variées : regrets, remords, indifférence, soulagement,
rage dévastatrice, volonté de recommencer. L’appréciation du degré d’état
dangereux d’un criminel est commandée en partie par le type de réaction qu’a
manifesté le sujet immédiatement après le passage à l’acte.
Les regrets suivent généralement l’acte de ces individus qui, en contemplant
le résultat de leur œuvre criminelle, ont brusquement l’impression d’avoir
accompli leurs gestes dans un état de « court-circuit » mental.
La réaction d’indifférence ou de désengagement, si bien décrite par De Greeff,
se rencontre chez les criminels qui, ayant longuement vécu la préparation
psychologique de leur acte, considèrent le résultat comme une conclusion
logique de leur projet. Cette indifférence immédiate est trompeuse, car elle est
souvent suivie à plus long terme de remords profonds qui peuvent conduire le
criminel au suicide.
Chez les obsédés qui ont vécu dramatiquement la maturation de leur passage
à l’acte, ou chez les déséquilibrés sexuels, la réalisation du crime provoque au
contraire un agréable sentiment de soulagement. [103].
63
3.2.1- LE PASSAGE A L’ACTE AUTOAGRESSIF :
-
L’autoagressivité désigne l’ensemble des passages à l’acte auto agressif avec
ou sans intention suicidaire.
Le risque ou le passage à l’acte auto- agressif ne constitue pas une entité
nosologique propre. Il se retrouve dans toute la pathologie psychiatrique et
constitue souvent un processus évolutif morbide : troubles de l’humeur,
troubles
de
l’adaptation,
troubles
de
la
personnalité, troubles
schizophréniques, abus de substance …
Les modes opératoires sont polymorphes :
Automutilation, tentative de suicide ;
Suicide par différents procèdes : défenestration, noyade, arme à feu,
électrocution, pendaison,….. suicide altruiste
Le mode opératoire est fonction de la profondeur de la douleur morale, de
l’étiologie, du trouble et de la désorganisation de la personnalité.
Cette conduite peut être impulsive, engendrée par une intolérance aux
frustrations, une instabilité émotionnelle avec angoisse, dans un milieu où les
relations sont très conflictuelles.
Ailleurs, c’est un passage à l’acte élaboré, comme pour le suicide au cours
d’un état dépressif sévère, où la réalisation de l’autolyse fera suite à une
longue maturation.
Pour les automutilations, elles sont caractérisées par des blessures et
dommages physiques directs, auto-infligés sans intention suicidaire. Ce sont
des manifestations extrêmement diverses dans leurs formes, leurs
conséquences, leur intentionnalité et dans les mécanismes sous-jacents mis
en œuvre.
Les motivations remplissent un nombre de fonctions, permettant ainsi de
soulager temporairement d'intenses émotions telles que l'anxiété, la déprime,
le stress et le sentiment d'échec et de déception. L'automutilation permettrait à
l'individu de contrôler sa propre douleur, contrairement à celle qu'il avait subi
auparavant dans sa vie et sur laquelle il n'avait aucun contrôle, alors.
L'automutilation, dont Charles Blondel a étudié les variantes spectaculaires,
comprend aussi bien la castration ou eunuchisme, l'énucléation ou œdipisme,
la combustion ou scaevolisme et l'autophagie. La plupart des automutilateurs
sont des schizophrènes, des mélancoliques ou des débiles profonds.
L'automutilation peut permettre à certains de ressentir « quelque chose »,
même si la sensation en est désagréable et douloureuse. Ceux qui
s'automutilent décrivent quelquefois un sentiment de vide ou un manque
d'émotions positives (anhédonie), et une douleur physique peut soulager ces
64
sentiments. En tant que mécanisme de survie, l'automutilation peut devenir
psychologiquement addictives car, pour ceux qui en souffrent, elle fonctionne ;
elle leur permet de se libérer d'un stress intense.
Les auteurs anglo-saxons se heurtent à ces difficultés pour définir les
automutilations dont le terme se décline sous 33 formes.
Les automutilations sont des blessures que le sujet s’inflige, délibérément, luimême, sur son propre corps, de façon répétée et en toute conscience.
Pour Pattison, il s’agit d’une entité diagnostique à part entière, amenant ainsi à
définir un syndrome indépendant.
Mais selon certains, les automutilations sont surtout retrouvées chez la
personnalité borderline, pour qui elles représenteraient le symptôme
pathognomonique. Mais on le retrouve aussi, dans les formes les plus graves,
chez les psychotiques à type d’énucléation, d’arrachements de la langue ou
des oreilles, voire même de mutilations génitales.
L'automutilation est également souvent associée à des traumatismes et abus,
soit violence psychologique, agression sexuelle, toxicomanie, trouble des
conduites alimentaires …. etc.
Différentes formes d’automutilation sont retrouvées : simples entailles sur la
peau, phlébotomies, morsures, brûlures, ulcérations de la peau causées par
différents objets.
Toutefois, 10 à 15 % des enfants jusqu’à l’âge de trois ans présentent ces
comportement, sans que cela ne revête une signification morbide.
Ces comportements sont particulièrement fréquents chez les adolescents,
avec une prépondérance féminine et chez les patients présentant une
pathologie psychiatrique avec une prévalence de 21 à 60% [8].
Bien que le suicide ne soit pas directement lié à l'automutilation, la relation
entre automutilation et suicide est complexe car les blessures intentionnelles
peuvent constituer une menace pour l'individu. Il existe également un risque
élevé de suicide chez les individus qui se mutilent.
Mais le comportement humain, qui ne cessera de fasciner toutes les
disciplines et toutes les recherches, est fondamentalement l’autolyse ou le
suicide. Le choix de se donner la mort ne laisse personne indifférent et reste à
bien des égards, une énigme.
Actuellement, considérée comme un trouble de conduite à part entière, le
suicide connait une conceptualisation biologique, selon le modèle
vulnérabilité-stress. Seules les individus prédisposés ou vulnérables
commettraient une autolyse à l’occasion d’un stress interne ou externe.
Les deux mécanismes de cette vulnérabilité seraient :
65
-
-
-
le dysfonctionnement sérotoninergiques central, notamment orbitofrontal,
influencé par des facteurs génétiques et générant déficits cognitifs et
dysrégulation émotionnelle.
le dysfonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien impliqué
dans l’interaction des facteurs de vulnérabilité avec le stress environnemental
et les antécédents de maltraitances infantiles.
Cliniquement, on retrouve une confirmation de cette hypothèse, dans les
antécédents familiaux, les maltraitances dans le jeune âge, des traits de
personnalité type impulsivité et agressivité, ainsi que la réitération des
tentatives de suicide. Dans un tel contexte, l’expression clinique se voit suite à
une cascade d’événements stressants ou lors d’une décompensation
psychiatrique.
Du coup, certains facteurs permettraient de prédire le passage à l’acte
suicidaire :
la verbalisation d’idées ou d’intentions suicidaires ;
la présence d’un syndrome anxio-dépressif ;
le changement d’attitude : à type de retrait et d’abandon d’activité ;
la rupture dans le comportement habituel ;
Ce sont autant de signes qui feront suspecter une crise suicidaire ;
De même que l’âge avancé, le sexe masculin, l’isolement social et le
chômage ;
L’existence de pathologies psychiatriques : schizophrénie, trouble bipolaire,
abus de substances, personnalité borderline….
Des antécédents personnels ou familiaux de conduites suicidaires qui
multiplient 4 à 5 fois ce risque [72].
En psychanalyse, l'introduction de la pulsion de mort par Freud implique une
relecture du concept d'agressivité, tournée vers l'extérieur. Il existe au cœur
du sujet une pulsion d'autodestruction qui concerne à la fois les relations à
l'objet et celles entre les différentes instances. En fait, c'est l'autoagressivité
qui, point d'appui de l'agressivité, est fondement même du désir d’autoanéantissement du sujet. En clinique, sa forme extrême est le suicide. L'acte
procède du retournement sur le sujet de l'impulsion meurtrière initialement
destinée à l'objet.
H.Hendin distingue dans cette perspective psychodynamique :
1. le suicide comme attitude de représailles ou de revanche à la suite
d’un abandon. Le suicidé a l’illusion de contrôler une situation de rejet
et à travers la mort, il trouve en quelque sorte une sensation
d’omnipotence ;
66
2. le suicide comme meurtre reflexe, est un passage à l’acte explosif,
chez un sujet violent comme expression de la lutte interne contre le
désir de tuer quelqu’un d’autre ;
3. le suicide ou la mort devient une réunion (après la mort d’une figure
parentale ou d’une relation très importante) ;
4. le suicide ou la mort est une renaissance, variété du précédent, où la
mort efface les échecs et donne l’illusion que la réunion avec l’objet va
recommencer ;
5. le suicide où la mort est une punition, suicide d’immolation à l’objet,
seul moyen de le récupérer, mécanisme fréquent chez le mélancolique
ou le délirant ;
6. le suicide où le patient se croyait déjà mort et cette «mort
émotionnelle » typique dans le syndrome de Cotard est également un
mécanisme à l’œuvre dans toute mélancolie.
On peut rapprocher de ces gestes suicidaires les équivalents suicidaires, qui
sont des conduites où la prise de risque est importante même sans intention
suicidaire exprimée.
L’équivalent suicidaire n’empêche pas une réelle tentative de suicide et il est
plutôt considéré comme un facteur de risque : abus de substance et d’alcool,
conduite automobile dangereuse, jeux et sports dangereux ; refus de
soins…etc.
3.2.2- LE PASSAGE A L’ACTE HETERO-AGRESSIF :
Le comportement agressif, dirigé vers l’extérieur, va graduellement de la
destruction des biens d’autrui, aux coups et blessures volontaires, jusqu’aux
crimes de sang.
La détérioration des biens, comporte toutes les infractions où se produit un
transfert illégitime de propriété ou un acte de détérioration sur des biens
monétaires, mobiliers ou immobiliers, sans force ni menace envers la victime.
Par exemple : le vol à l'étalage et le vol avec effraction.
Le vandalisme consiste à détruire, dégrader, détériorer volontairement le bien
d'autrui, pour son seul plaisir ou dans un but de nuisance : les tags, les
graffitis, détérioration d'un véhicule, détérioration de bâtiments publics, bris de
fenêtres ou de vitrines de magasin.
Les coups et blessures volontaires visent essentiellement les actes qui portent
atteinte à l'intégrité et parfois psychologique d'un être humain, dans lesquels
l’auteur a eu la volonté de commettre cet acte. Il est alors responsable des
67
conséquences. L’absence de préméditation ne suffit pas pour parler d’acte
involontaire. Cependant certaines circonstances aggravent les faits tels par
exemple l’âge ou le lien avec la victime.
Les coups et blessures sont dits involontaires, lorsque la victime a subi des
dommages par une faute d'imprudence, de négligence ou d'inattention de la
part de l'auteur. Par exemple quand l’auteur a agit sous l’effet d’une
substance.
Les crimes avec usage de la force incluent tous les crimes dirigés directement
vers une personne, c’est-à-dire tous les crimes dans lesquels la violence est le
moyen servant à la perpétration de l'acte, tels que les agressions.
Le crime de sang est une expression sans réelle valeur juridique, mais le plus
souvent utilisée dans le langage courant pour qualifier les actes impliquant la
mort de la victime par homicide volontaire non prémédité ou meurtre et par
homicide volontaire prémédité ou assassinat.
3.2.3- LES QUALIFICATIONS JURIDIQUES DU PASSAGE A
L’ACTE :
Les contraventions, les délits et les crimes correspondent aux 3 grands genres
d'infractions sanctionnés pénalement.
La contravention est une catégorie d'infractions pénale sanctionnée
uniquement d'une amende (comme le non-port de ceinture de sécurité) ou de
peines complémentaires (comme la suspension du permis de conduire). En
matière de gravité, la contravention est moins grave qu'un délit, lui même
moins grave qu'un crime.
La dégradation du bien d'autrui est une contravention, si elle est légère et
un délit pénal si elle a occasionné des dommages graves. Dans le premier
cas, la personne ayant commis l'infraction peut être condamnée à une peine
d'amende, de travail d'intérêt général, de suspension du permis de conduire.
Dans le second cas, elle peut être condamnée aux mêmes peines, ou à la
peine d'emprisonnement Des peines supérieures sont prévues en cas de
dégradations avec circonstances aggravantes.
Un délit désigne une infraction jugée par le tribunal correctionnel. La peine
encourue pour les délits les plus graves ne dépasse pas une durée
d'emprisonnement maximum de 10 ans. Il se distingue des contraventions
jugées par le tribunal de police et des crimes jugés en cour d'assises. C’est
l’apanage du délinquant. (Exemple : vol, escroquerie, harcèlement moral,
agression sexuelle, vandalisme).
68
Le crime désigne la plus grave des infractions. La personne accusée d'un
crime encourt une peine de prison ainsi que d'éventuelles amendes ou des
peines complémentaires : meurtre, assassinat, viol…
Généralement, une infraction est considérée être un crime si elle porte atteinte
au bien-être collectif de la société ou si elle déroge significativement des
normes socioculturelles. Juridiquement, un sujet ne devient criminel que
lorsqu’il commet un acte coupable avec une intention coupable.
Le crime se détermine par sa sanction et plus précisément par
la peine encourue qui est de plus de dix ans de réclusion criminelle.
L’homicide est l’un des crimes les plus graves où une personne provoque la
mort d’une autre que se soit de façon volontaire ou non, préméditée ou non et
parfois justifié comme c’est le cas pour la légitime défense.
L’homicide involontaire se voit suite à un accident ou une négligence et il est
considéré comme un délit.
L’homicide volontaire par contre est un crime. C’est soit le meurtre où il n’y a
pas de préméditation (exemple : le crime passionnel) soit l’assassinat où il y
eu préméditation, autrement dit, le plus grave des deux qui est sanctionné par
la réclusion criminelle à perpétuité.
Pour rester dans ce contexte juridique du passage à l’acte, on peut dire que
depuis les dix commandements ou l’homme est tenu de ne point tuer ni point
voler et depuis le serment d’Hippocrate ou le médecin est tenu à des
obligations légales, morales et éthiques, les lois ont évolué comme les
mentalités et les sciences pour régir et harmoniser la vie sociétale des
hommes.
La longue histoire de la psychiatrie médico-légale rapporte plusieurs cas de
violence des malades mentaux et de dispositions restrictives les concernant.
Le docteur Maudsley en 1874 (Le crime et la folie), le docteur Blanche en
1878 (Des homicides commis par les aliénés), le professeur Claude en 1932
(Psychiatrie médico-légale), ont tous rapporté en détail les relations
complexes entre les troubles mentaux et les infractions violentes et non
violentes.
La particularité de la pratique clinique psychiatrique est cette attention
singulière portée au patient, et qui s’inscrit dans un processus relationnel
dynamique et prolongé dans le temps.
Au-delà du soulagement de la souffrance psychique et du rétablissement du
fonctionnement habituel du cerveau, le psychiatre, dans cette relation, est
soumis à l’éthique et à la morale et se doit de respecter l’autonomie du patient,
69
son intérêt, sa dignité, et son droit au consentement et à l’information, mais
aussi il se doit de le protéger contre les abus de la recherche scientifique,
l’exclusion et la marginalisation.
Mais il n’est pas toujours facile, devant un malade qui présente des actes
agressifs, voire dangereux pour lui-même ou pour les autres, de pouvoir lui
assurer, au moins de façon ponctuelle, certains droits. Par exemple, le droit à
l’information ou le consentement aux soins, ne peuvent s’adresser à un sujet
dont la logique est prise en défaut et la réalité distordue ou dont les actes sont
soumis à des interprétations erronées.
Le cadre juridique en psychiatrie organise les soins et les choix
thérapeutiques, comme l’exige la morale et le dicte la déontologie, dans la
relation médecin-malade. Le code de la santé mentale, de la déontologie
médicale, le code pénal et le code des procédures civiles et administratives,
sont autant d’appoints juridiques utiles, dans certaines situations, pour aiguiller
la pratique médicale et judiciaire.
Le médecin peut donc, s’il le juge nécessaire comme dans le cas précité,
demander une sauvegarde de justice adressée au magistrat de tutelle. Il s’agit
d’une procédure limitée dans le temps et renouvelable, afin de protéger le
malade et ses biens.
Il peut être soumis à une demande d’expertise judiciaire dont la
réglementation est clairement dictée par le code des procédures civiles et
administratives (annexe 4). Cette estimation expertale est utile dans le but de
repérer une imputabilité des faits, c’est-dire tenter de rattacher l’acte ou les
dommages à un diagnostic.
Ce même code assure la protection d’individus atteints de troubles mentaux
ou psychologiques et protège leurs biens, à travers les mesures de tutelle, de
curatelle et de l’interdiction (annexe 4).
Dans cette expertise, les lois ne s’adressent pas uniquement aux médecins.
Le patient a aussi affaire à la justice, quant à sa responsabilité, dans certains
passages à l’acte surtout de nature délictueuse ou criminelle. C’est le code
pénal qui fixe les clauses de l’irresponsabilité de l’auteur dément ou soumis à
une force coercitive (annexe 4).
Ces conditions peuvent pousser la justice à décider de l’injonction de certaines
mesures de sureté pour le malade mental, comme :
o l’internement judiciaire dans un établissement psychiatrique ou
o le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique (annexe 4).
La protection, la promotion de la santé, la sauvegarde l’ordre public et la
sécurité des personnes, sont assurées par loi sanitaire (annexe 4), qui
organise, également les soins en psychiatrie à travers :
70
o les structures de soins ;
o l’hospitalisation en services ouvert ;
o la mise en observation ;
o le placement volontaire ;
o l’hospitalisation d’office.
o les mesures de contrôle pendant l’hospitalisation ;
o la mise sous surveillance médicale ;
o les voies de recours.
Il est toutefois important, de noter que dans une perspective récente de
révision et d’adaptation de cette loi, l’accent aurait été mis sur la nécessité
d’intégrer la violence comme un problème de santé.
Se situant entre la morale et le droit, le code de déontologie assure les droits
des patients à travers les devoirs des médecins envers eux. Il s’agit
essentiellement de :
o respecter le secret médical ;
o respecter la dignité humaine ;
o assurer le droit à l’information du malade par des termes simples et
intelligibles et la compréhension des prescriptions
o avoir une attitude correcte et attentive ;
o assurer des soins consciencieux, conformes aux données récentes de
la science et la bonne exécution du traitement ;
o devoir porter secours à toute personne en péril ;
o s’efforcer d’obtenir le respect des règles d’hygiène et de prophylaxie
dans l’intérêt du malade et de la collectivité.
3.3- LE PASSAGE A L’ACTE : MOTIVATIONS ET SIGNIFICATIONS
CLINIQUES
Du côté de la psychopathologie, le terme de passage à l'acte appartient
d'abord au vocabulaire descriptif de la clinique.
Chaque catégorie nosographique peut donner lieu à un passage à l'acte,
dirigé contre soi-même ou contre l'autre. Donc, il peut survenir comme
symptôme de n'importe quel trouble psychique.
Traiter du passage à l’acte, nous l’avons vu, c’est traiter du pathologique. On y
voit un trouble de l’agir, puisqu’il résulte, pour certains auteurs, d’une
incapacité à supporter la tension inhérente à la conformité au principe de
réalité ; (C.Balier, 1988). Et, on sait combien de pathologies mentales relèvent
d’une incapacité à se conformer au principe de réalité.
71
Chaque trouble présente certaines spécificités qui s’expliquent par la nature
même des symptômes de ce trouble, que se soit dans un contexte de
comitialité, de délire, d’angoisse, de trouble de l’humeur…
3.3.1- L’EPILEPSIE :
-
-
-
-
-
-
Dans l’épilepsie, l’agressivité se retrouve à différents niveaux. Elle constitue
une part capitale de la sémiologie épileptique ;
Elle peut se voir dans l’aura précédant la crise, sous forme de colère et
d’agressivité ;
Elle s’associe aux symptômes de la crise, surtout celle qui prend origine dans
le lobe temporal siège de la régulation de l’émotion et du comportement et
l’acte est alors reconnu par sa soudaineté et sa brièveté;
Dans l’état confuso-onirique, elle prend l’aspect d’une délinquance
stéréotypée ou la forme la plus sauvage et la plus violente : la fureur
épileptique associant parfois des conduites d’ « horreur sacrée » auto et
hétéro-agressive ;
Elle peut se présenter comme un équivalent comitial, dit aussi crise
psychomotrice ou automatisme psychomoteur eupraxique, sous forme d’actes
délinquants (vol, kleptomanie) ou criminels (meurtre, agression sexuelle,
incendies) posant des problèmes médicolégaux ;
Elle prend sa valeur sémiologique dans la nature de la personnalité de
l’épileptique qui oscille entre l’explosivité et la viscosité ;
En comorbidité avec certaines pathologies psychiatriques plus fréquentes
dans l’épilepsie du lobe temporal et/ou pharmaco-résistante, cette agressivité
se verra dans l’acte du schizophrène délirant, ou de certaines personnalités
pathologiques ou durant l’état dépressif intense;
Le suicide est la solution, dans la complication dépressive atypique, marquée
par la seule morosité ou par une projection persécutoire ;
Ailleurs, elle apparait dans les complications par l’installation progressive de
troubles mentaux : ralentissement des facultés intellectuelles, irritabilité,
hallucinations, agressivité;
Enfin, le regard de la société et la honte que provoquent cette maladie, seront
source d’un malaise qui engendre l’irritabilité et l’hétéro-agressivité ou même
l’envie de se donner la mort.
Treiman [157], dans un article publié en 1991, dénonce l'association voire
l'amalgame trop souvent fait entre épilepsie et impulsions agressives ou
destructrices. Pour lui, l'augmentation de prévalence de l'épilepsie chez les
prisonniers est probablement le reflet de sa haute prévalence dans les classes
défavorisées urbaines, desquelles sont issus beaucoup de prisonniers. Un
autre biais des études concluant au lien entre comitialité et violence est
72
l'inclusion de patients souffrant d'épilepsie associée à des déficits
neurologiques, une débilité ou des troubles du caractère, et résistante aux
traitements.
Sur 29 cas publiés d'agression per critique, réétudiés minutieusement,
Delgado et Treiman n'accordent qu'à trois d’entre eux la possibilité d'en être
authentiquement.
3.3.2- LES TROUBLES DELIRANTS :
L’agressivité possède un lien particulier avec les délires chroniques.
L'évolution de ces délires est émaillée de moments paranoïaques très aigus,
où le risque du passage à l’acte sur la personne qui sera désignée comme
responsable du malheur du délirant, est parfois tragique.
Le délirant veut par ses conduites soit consciemment se débarrasser de son
ennemi ou soit inconsciemment désirer se châtier lui-même.
On observe également des phases d'effondrement avec des dépressions qui
peuvent être accompagnées d'idées suicidaires.
Dans les dires passionnels, le dépit de l’érotomane peut le faire sombrer dans
la dépression avec ses conséquences d’actes violents dirigés contre la
personne aimé ou contre soi. La phase de rancune ne fait pas exception
aussi, car l’agressivité sera tournée vers l’être aimé et son entourage. Parfois
l’entourage du délirant est désigné comme responsable de l’échec et sera
également ciblé. Se verront alors, les meurtres et les suicides.
Pour le jaloux, le sentiment d’être trompé et bafoué nourrit des idées de
vengeance qu’il exécute parfois sur son rival, objet d’un amour interdit.
Le délire de persécution donne au malade la persuasion d’un complot dirigé
contre lui. Tout geste ou mouvement de l’extérieur est interprété en faveur de
cette idée. Cela pourra conduire parfois à des conduites médico-légales bien
malheureuses. Le risque étant majeur s’il y a un persécuteur désigné, surtout
lors des moments féconds. Ici, le passage à l’acte prend pour le malade le
sens de la contre-attaque de l’agressivité de son persécuteur.
Les délires de revendication se construisent comme une injustice dont le
malade est victime et dont il veut obtenir réparation. Cette quête devient
obsédante et impérieuse dans un contexte d’exaltation passionnelle bien
connue des magistrats
Chez le délirant hypochondriaque, l’insatisfaction du malade lui confère un
comportement revendicateur. La demande d’un diagnostic définitif et d’un
soulagement radical se transforme en sentiment d’être la victime de
l’incompétence médical et en exigence d’une réparation du préjudice subi, à
l’origine du passage à l’acte.
73
Quant à la personnalité paranoïaque, ses caractéristiques de méfiance, de
susceptibilité et de suspicion, poussent le sujet à attaquer avec agressivité les
gens malintentionnés à son égard. Ajouter à cela, la grande difficulté à
remettre en cause ses jugements et l’absence d'autocritique, qui n’aident pas
à le dissuader qu’il pense à côté. La violence du paranoïaque se présente
classiquement comme le prolongement d’une histoire menée jusqu’à son
terme logique: de l’exagération des traits de caractère au délire et de
l’aboutissement de la thématique délirante à sa mise en acte. Il semblerait que
le terme ultime de l’enchainement des pensées du paranoïaque ne peut être
que le passage à l’acte agressif [105].
Pour la psychanalyse, la paranoïa est une projection des désirs homosexuels
que le sujet refuse inconsciemment d’admettre d’où l’agressivité contre l’objet
de cet amour impossible.
3.3.3- LES SCHIZOPHRENIES ET LES ETATS APPARENTES ET/OU ASSIMILES :
Certains facteurs généraux sont associés au comportement agressif
patients schizophrènes :
-
-
l’âge jeune < 40 ans;
le genre masculin ;
le statut économique précaire ;
le faible niveau d’éducation ;
le célibat ;
les antécédents personnels et familiaux judiciaires, de violence ;
les antécédents de « troubles des conduites » dans l’enfance ;
le retard mental.
des
Des facteurs plus spécifiques sont à prendre également en considération, à
savoir :
 des d’idées de persécution (en particulier avec persécuteur désigné, qui
est souvent un proche), de contrôle et de grandeur;
 des idées suicidaires;
 des hallucinations auditives avec commandement d’acte;
 une participation émotionnelle intense ou un l’émoussement affectif;
 une symptomatologie dépressive;
 une désorganisation;
 une personnalité psychopathique sous-jacente;
 des atteintes cognitives;
 un déni des troubles et un faible insight ;
 une comorbidité de prise de substances;
 une exposition à des facteurs de stress ;
 un arrêt des traitements et une rupture de soins ;
 une absence du soutien social.
74
SWANSON en 2006, dans une étude sur 1410 patients schizophrènes suivis
pendant 6 mois, a mis en évidence l’association des symptômes positifs,
comme les idées de persécution, augmentent le risque de violence mineure et
sévère, alors que les symptômes négatifs entraînent une diminution du risque
de violence sévère. Dans les symptômes positifs, ceux qui sont le plus liés à la
violence majeure sont l’hostilité, les idées de persécution, les hallucinations,
les idées de grandeur et l’excitation psychomotrice. Le risque de violence
sévère est corrélé positivement avec l’intensité de ces symptômes positifs,
particulièrement lorsqu’il existe peu de symptômes négatifs. Pour ces auteurs,
la présence de symptômes négatifs, principalement le ralentissement
psychomoteur et le retrait social, jouerait un rôle protecteur face au risque de
comportements violents sévères chez les patients schizophrènes.
Le comportement violent du schizophrène peut se présentait sous différentes
formes, de la simple menace aux gestes les plus dangereux, agis dans un
vécu délirant de persécution , de revendication ou de jalousie ou d’une façon
ambivalente ou encore impulsive et immotivée que le sujet ne saura expliquer.
La froideur et le détachement dans le passage à l’acte du schizophrène sont
très frappants.
L’impénétrabilité et l’illogisme de ce patient rajoutent de la cruauté à l’acte et
renforcent la peur inspirée à l’entourage d’où les scénarios les plus saugrenus
sur les crimes des malades mentaux.
Au cœur de la régression instinctive, l’agressivité se trouve également liée à
la sexualité. La régression au stade de l’autoérotisme narcissique sera source
de mutilations, tentatives de crevaison des yeux ou de castrations. En plus,
l’actualisation du drame œdipien engendrera une haine féroce, des décharges
psychomotrices brusques et des impulsions soudaines, verbales ou
gestuelles, pouvant pousser au crime du rival parental ou son substitut.
Le suicide est aussi fréquent chez le schizophrène, soit dans le contexte d’un
épisode dépressif postcritique, d’un épisode schizo-affectif, soit suite aux
thèmes délirants. L’homicide suit également cette logique délirante et
hallucinatoire surtout persécutoire. Le passage à l’homicide aura pour but
l’élimination de l’agresseur désigné comme persécuteur, parfois suivi de
suicide surtout s’il y a participation d’un trouble de l’humeur.
L’homicide comme sacrifice propitiatoire se fait suite aux injonctions
hallucinatoires avec commandement d’actes. Il peut enfin avoir lieu dans un
mouvement de déplacement symbolique de l’agressivité qui était initialement
dirigée contre soi vers l’extérieur, suite à des associations obscures entre le
vécu intérieur et l’extérieur.
75
Parmi les formes cliniques avec passage à l’acte fréquent, la forme paranoïde
à symptomatologie très riche vient en tète, l’héboïdophrénie où les conduites
antisociales associent agitation et agressivité et la forme dysthymique
associant l’exaltation ou la déprime.
Dans la fureur catatonique, l’agitation est furieuse, entrecoupé de phases de
mutisme, avec impulsions agressives et stéréotypies évoluant vers une
extrême violence sans aucune participation affective. Heureusement que c’est
une forme clinique devenue rare.
Mais l’agressivité n’est pas l’apanage des psychoses chronique, les troubles
psychotiques brefs présentent également, des passages à l’acte violents.
La non systématisation et la richesse du délire, et l'adhésion totale du patient à
ce dernier, induisent des troubles du comportement, dans la bouffée délirante
qui seront aggravés par les oscillations de l'humeur du patient selon les
phases délirantes. C’est dans ce contexte que des fugues, des actes
agressifs, suicidaires ou médico-légaux peuvent s’observés (vol, conduite
dangereuse, agression…).
3.3.4- LES TROUBLES BIPOLAIRES :
-
Les troubles de l’humeur font partie d’un domaine de la psychiatrie qui est
toujours en constante évolution. L’agressivité en est un symptôme constant
parfois le plus manifeste de la clinique de l’épisode de décompensation des
deux pôles antagonistes.
Les quelques symptômes des troubles de l’humeur qui accompagnent le plus
souvent un passage à l’acte sont:
Irritabilité et causticité ;
attitude provocatrice et l’ironie ;
intolérance et frustration ;
désinhibition et excitation motrice ;
Rigidité de pensée ;
Prise de conscience ;
Sentiment de perte et Désespoir;
Tristesse et angoisse ;
Douleur morale, auto-dévalorisation et culpabilité.
Dans la réalité clinique, ces éléments sont intriqués entre eux et s’entremêlent
avec d’autres facteurs externes pour faciliter les passages à l’acte.
Il existe des facteurs généraux associes a l’agressivité du bipolaire :
a. Facteurs sociodémographiques : âge moins de 40ans, genre masculin,
célibat, faible niveau d’éducation ;
76
b. Antécédents : violence agie ou subie, abus de substance, hérédité ;
c. Facteurs contextuels : perte d’emploi, séparation, divorce ;
d. Facteurs liés au trouble : la nature et l’intensité du trouble, la comorbidité
psychiatrique ou somatique.
e. Facteurs liés aux soins : absence de demande de soins, retard de la prise
en charge, mauvaise compliance thérapeutique.
1. Exaltation de l’humeur :
Dans l’hypomanie, le sentiment de bien être et l’instabilité sont rarement à
l’origine du passage à l’acte. Souvent l’action se situe dans le registre du
verbe grossier et de la moquerie gênante.
Ce qui maintient d’ailleurs les patients hypomanes loin de la portée des soins
psychiatriques.
Mais parfois, cela provoque quelques fâcheuses complications de l’ordre de
l’irréparable, comme par exemple des relations malencontreuses ou des
dépenses excessives source de faillite ou d’endettement pouvant entrainer
des poursuites judiciaires.
Dans la manie, l’irritabilité et l’exubérance de l’humeur avec le sentiment de
toute-puissance et l’instabilité occasionnent, plus souvent, des actes excessifs
et violents voir médico-légaux.
La labilité de l’humeur, de par ce passage brusque et inopiné d’un état d’âme
à l’autre avec l’hyperréactivité émotionnelle, facilite les faits agressifs qui
deviennent plus fréquents ; et il s’agira surtout de dégradation de biens et de
passage à l’acte envers autrui.
La confusion mentale et l’intoxication au cours de l’accès rajoutent un degré
de plus à l’agitation et à la perte de contrôle.
A l’extrême, dans la fureur maniaque l’agressivité sous tendue parfois par un
délire, apparaît dans le contexte de l’agitation. Souvent, ça se limite à des
injures, à un ludisme nuisible ou à la levée de d’inhibition sexuelle et
l’exacerbation des traits de caractère; mais dans de rares cas, elle peut offrir
un spectacle de cruauté
et de barbarie marquant, la violence étant
démesurée et l’acte pouvant être dangereux, même destructeur.
L’association d’un autre trouble tel que la schizophrénie, l’abus de substances
ou une personnalité pré-morbide aggrave le tableau clinique et augmente la
probabilité des passages à l’acte.
2. dépression de l’humeur :
L’acte qui est le plus redouté, dans les troubles de l’humeur reste le passage à
l’acte suicidaire. Au cours d’un épisode dépressif unipolaire ou secondaire,
c’est la douleur morale insoutenable qui encouragera ce geste frayant le
77
chemin à la délivrance du sujet en souffrance qui, dans un châtiment mérité,
peut aussi bien extraire la vie d’autrui avant la sienne.
Mélancolique, anhédonique, sans valeur propre ni perspective de lendemain,
le déprimé trouve en l’autolyse le geste salvateur.
Ce risque est toutefois majoré par certains facteurs comme la honte, la
culpabilité, l’hostilité, l’intensité de la douleur morale, ainsi que l’anesthésie
affective.
Ailleurs, le tableau clinique peut s’associer à de l’angoisse où l’état de tension
et de fébrilité intérieure peuvent entrainer un comportement explosif.
Bien que parfois, il semble que ce soit cette même anxiété génératrice
d’agressivité et d’agitation qui protègerait du passage à l’acte.
Le trouble du caractère peut venir émailler l’évolution du trouble augmentant
ainsi la culpabilité du déprimé et aggravant le risque suicidaire.
La comorbidité d’abus de toxique, de personnalité pré-morbide ou de
pathologie somatique est également à prendre en compte dans cette
perspective. N’oublions pas non plus que la prise de traitement peut
occasionner un virage de l’humeur et la levée de l’inhibition.
3. la perturbation mixte de l’humeur :
C’est une mixture de polarités opposées de manie et de dépression où le
risque suicidaire est élevé et l’intoxication fréquente.
Akiskal propose en 1997, parmi les critères de définition de l’état mixte
« un seuil abaissé pour la colère et hostilité et un mauvais control de
l’impulsivité »
De la manie inhibée à la dépression excitée, les idées de pulsion suicidaires,
l’agitation associée aux conduites impulsives et violentes facilitent ce
passage.
L’existence d’obsession soudaines, de crises paniques, d’anxiété sociale, de
l’hypochondrie ou de troubles de la personnalité sont autant de motifs qui
viennent engendrer la mise en acte et compliquer la prise en charge.
4. Le passage à l’acte dans la période inter-critique :
L’acte agressif peut aussi se voir dans les périodes pré ou postcritiques.
Il accompagne parfois les symptômes avant-coureurs ou résiduels et fait suite
à l’irritabilité, l’anxiété et l’impulsivité.
Les troubles du caractère représentent parfois les symptômes prodromiques
sous forme d’irritabilité ou d’intolérance envers l’entourage.
La labilité ou la réactivité émotionnelle inter-critique peut être la cause des
rechutes ou leur conséquence.
78
Se pose aussi le problème du traitement antidépresseur au long cours, qui
serait responsable de l’aggravation de cette réactivité ou du moins d’un état
émotionnel chronique instable chez le bipolaire optimisant les passages à
l’acte.
Le déni des troubles par le patient et par sa famille et le faible niveau d’insight
compromettent la demande de soins.
La mauvaise compliance au traitement additionnée au stress social semble un
facteur exposant au risque du passage à l’acte ;
Les conséquences fâcheuses sont surtout les suicides, les actes à caractère
médico-légal, de façon générale. Il existerait deux fois plus de risque chez le
bipolaire d’être confronté à la loi [68].
Le dysfonctionnement et la désinsertion sociale et professionnelle ne sont pas
à négliger, vu qu’ils participent à l’aggravation du pronostic du trouble et qu’ils
entravent la prise en charge.
Pour les psychanalystes, la crise maniaque renvoie au stade oral
cannibalique. C’est un déchainement des pulsions orales de dévoration
antérieure à toutes contraintes extérieures. Alors que la dépression est la
libération de l’hostilité et de l’agressivité par la perte des pulsions d’amour.
Dans la mélancolie, cette agressivité se retourne contre soi et parfois il y a la
volonté d'emmener dans la mort un être cher. Ce qui paradoxalement, peut
être un geste d'amour d’une femme mélancolique pour ne pas laisser l’être
cher souffrir après elle. Le suicide altruiste du mélancolique est
paradigmatique de l'intrication fréquente dans les dépressions, de l'auto- et de
l'hétéro-agressivité.
3.3.5- LES PERSONNALITES PATHOLOGIQUES :
La personnalité est dite pathologique lorsqu’elle sort des normes que connait
la société et fait exception dans son fonctionnement de façon durable et
chronique.
La personnalité pathologique est caractérisée par des troubles dans les
domaines de l’apprentissage, des relations sociales et du contrôle des
impulsions, entrainant une perturbation des pensées et du comportement.
On y retrouve comme traits de caractère de la colère, de l’intolérance à la
frustration, de l’irritabilité, de l’hostilité, de l’impulsivité, de l’instabilité, de la
manipulation, de l’exigence, de l’hypersensibilité à la critique….autant de
manifestations caractérielles qui laissent prédire de la facilité du passage à
l’acte auto et hétéroagressif. Les complications que connaissent les
personnalités pathologiques sont de grande gravité, il s’agira de suicide et
d’actes médicolégaux, de toxicomanie avec toutes ses répercussions sociales
79
et économiques et surtout d’évolution vers différentes
pathologies
psychiatriques. Les conduites agressives et délictueuses peuvent aussi se voir
en cas de mésestime de soi, de sentiment de dévalorisation par l’autre,
d’absence de but ou d’attaches pour soutenir une adaptation sociale.
Cependant, l’appréciation du risque de violence chez un sujet présentant une
personnalité pathologique est difficile, le sujet se montre agressif envers les
proches et l’entourage. Les personnalités du cluster B du DSMIV semblent les
plus impliquées dans les passages à l’acte violents.
Parmi les personnalités qui défient le plus toutes les chroniques, quelles soient
scientifiques ou non, le psychopathe est connu pour son passage à l’acte
diversifié et très fréquent, le borderline est décrit par ses passages à l’acte
surtout autoagressif et l’hystérique par ses explosions agressives lors des
frustrations, alors que le paranoïaque est bien connu par ses gestes médicolégaux. Les autres troubles de personnalité (histrionique, évitante,
dépendante, obsessionnelle) se situent moins dans l’agir du fait d’une plus
grande capacité de mentalisation et donc d’une meilleure adaptation sociale.
Cependant, les acting out observés, lors des décompensations de ces
personnalités, sont parfois sous-tendus par une dimension agressive sousjacente.
3.3.6- LA PATHOLOGIE DE L’INTELLECT :
Les passages à l’acte des arriérés mentaux présentent quelques similitudes
et ce quelque soit le degré de leur débilité. La colère et l’agressivité permettent
de les classer en débiles harmonieux et dysharmonieux et d’estimer le degré
de leur capacité à s’insérer socialement.
Les caractéristiques suivantes exposent au passage à l’acte :
- Un mauvais contrôle émotionnel et pulsionnel avec une intolérance aux
frustrations et au rejet ;
- Une instabilité de l’humeur ;
- Une grande suggestibilité ;
- Des troubles du caractère avec hostilité et opposition ;
- Une incapacité d’auto-estimation ;
- Une confusion entre le désir et le vécu ;
- Et des difficultés d’adaptation.
De façon générale, ces traits se retrouvent en nombre important au sein de la
population délinquante. L’idiot facilement irritable présente des états de rage
très violents mais les actes les plus graves comme l’incendie ou le meurtre se
voient surtout chez le débile profond connu pour ses rancunes tenaces et ses
actes de vengeance. L’association de la débilité intellectuelle à une tendance
80
perverse la rend particulièrement dangereuse, car elle associe un minimum
d’affectivité avec un malin plaisir à faire du mal.
Quant au syndrome démentiel, les troubles de l'humeur à type de gaieté ou de
tristesse, les troubles du caractère : agressivité, irascibilité, les idées
délirantes de préjudice, les hallucinations visuelles et les agitations nocturnes
sont responsables des passages à l’acte. L’agressivité et l’irritabilité peuvent
inaugurer le tableau clinique de la détérioration mentale. Par d’autre moment,
c’est la dépression qui ouvre le cortège avec tout ce qu’elle implique comme
autoagressivité.
3.3.7- LE CAS PARTICULIER DES NEVROSES ET DES TROUBLES ANXIEUX :
L’agressivité peut accompagner les différentes névroses. La conduite
agressive réactionnelle peut se manifester sous forme d’une crise clastique,
qui est caractérisée par la violence des passages à l’acte destructeurs mais
sans intention précise.
Les crises névropathiques aigues sont caractérisées, dans leurs formes
typiques, par un effondrement de la personne, plus spectaculaire que brusque
et traumatique, une perte incomplète de conscience et une agitation
désordonnée.
La conversion hystérique s’accompagne d’un état crépusculaires avec
obscurcissement de la conscience, altération transitoire de la vigilance associe
un onirisme, une déréalisation et un maintien relatif des repères temporospatiaux et des automatismes moteurs. Une amnésie lacunaire est de règle.
Des actes médicolégaux, en particulier hétéroagressif, sont possibles.
Les troubles dissociatifs, à type de fugue ou d’amnésie dissociatives et trouble
dissociatif de l’identité, sont à l’origine de complications telles que les
conduites addictives et les décompensations dépressives avec le potentiel
risque suicidaire notamment dans actes impulsifs réitérés.
Outre le comportement suicidaire destiné à attirer l’attention d’autrui, les
personnalités névrotiques agressent leur entourage par les conséquences des
symptômes : l’obsessionnel sous peine d’angoisse oblige ses proches à
participer à ses rituels interminables, le phobique terrorisé par sa peur reste
cloitré et exige des autres une présence et un accompagnement continus, le
psychasthénique épuise les siens par la non réponse à leur sollicitations et
leurs réassurances et l’hypocondriaque exige l’écoute à tout instant et la
participation interminable à la recherche de la perturbation ou de l’anomalie
dont il pense être porteur.
Les troubles anxieux présentent quelques facteurs communs :
- Anticipation anxieuse ;
- Malaise et tension intérieure ;
81
- Les idées angoissantes ;
- Sensation d’un événement négatif imminent ;
- Etat d’hypervigilance ;
- Tristesse ou agressivité (fuite ou lutte) ;
- Irritabilité, impatience, intolérance ;
- Agitation, tension nerveuse et musculaire.
La névrose obsessionnelle est celle ou culminent les manifestations
agressives. Il y a régression à un stade "sadique-anal" et la problématique de
l'agressivité mortifère en est l'élément central.
Une bonne partie de l'agressivité de la névrose obsessionnelle serait une
réaction de défense contre une tendance passive, masochique, survivance de
ces expériences de passivité imposées.
Que ce soient les pensées, les images ou des actes qui s’imposent au sujet,
ils sont toujours chargés d’agressivité contre le sujet ou contre autrui. Mais
généralement, le passage à l’acte est exceptionnel, sauf s'il est sans
conséquences. La névrose évolue vers une multiplication des rites et des
rituels conjuratoires jusqu’à la dépression avec la possibilité d’un geste
suicidaire.
L’agressivité peut aussi s’incarner dans des fantasmes de puissance ou de
fantasmes sexuels ou dans les désordres psychomoteurs tels que les colères
impulsives, les tics et les bégaiements. Mais, le Surmoi transforme cette
agressivité en son inverse : conformisme, surpropreté…etc
Quant à la personnalité passive-agressive, elle a été décrite pour la première
par le refus de l’autorité de certains soldats. Elle est caractérisée par une
opposition passive, voilée et camouflée. (Oubli, retard, retrait, bouderie,
moquerie, critique, ragot, remarques blessantes, etc.). Elle affiche une
agressivité latente se déclenchant à la moindre frustration sous forme
d’agressions physiques non justifiées. Cette conduite caractérise le mode
relationnel de cette personnalité.
Après avoir été retirée du DSM IV, elle réapparaitra dans le DSM V dans
l’appendice B.
3.4- LE CAS PARTICULIER DU PASSAGE A L’ACTE SOUS
L’EMPRISE DE TOXIQUES :
La fréquence des conduites agressives dans les addictions est importante. On
peut même considérer, s’emble-t-il l’intoxication comme un passage à l’acte
qui retourne contre soi une certaine destructivité.
82
Les liens entre violence et addiction se retrouvent dans les effets du toxique
sur le corps, dans le retournement agressif contre soi-même et l’agressivité
intrinsèque dans la relation à autrui.
La prise d’alcool dans le but d’une levée d’inhibition peut aller dans l’excès et
se traduire par des passages à l’acte.
Au cours de l’ivresse, la phase d’excitation psychomotrice se traduit par une
désinhibition associant labilité émotionnelle et expansivité du caractère
causant colère et agressivité. A la phase d’ébriété prolongée, l’intoxication
accentue les modifications psycho-comportementales avec incoordination
motrice, maladresse, troubles instinctuels, attitudes provocantes qui majorent
à leur tour le passage à l’acte. La phase d’anesthésie quant à elle, engage le
pronostic vital.
Aussi les actes violents sous l’emprise de l’alcool concerneraient 69% des
homicides, 53% des incendies volontaires, 30% des actes de vandalisme,
30% des coups et blessures volontaires et 27% des crimes et délits sexuels
[109].
L’alcoolisme chronique ne fait pas exception, l’irritabilité, la colère et
l’agressivité sont les premiers symptômes de cette intoxication.
L’ivresse excitomotrice se traduit par une agressivité physique et matérielle
aux implications médico-légales.
L’ivresse hallucinatoire provoque des réactions de défense très violentes de la
part du sujet persécuté et terrifié.
L’ivresse délirante se construit sur une interprétation mégalomaniaque ou de
jalousie délirante parfois avec des conséquences fâcheuses.
Comme dans le cas précédent, les comportements agressifs ou violents de
sujets toxicomanes peuvent avoir différentes causes et sont favorisés par
divers
facteurs
qui,
le
plus
souvent,
se
conjuguent :
- Les troubles de la personnalité : personnalité dite antisociale ou
psychopathique mais aussi des personnalités de type schizoïde ou
paranoïaque chez lesquelles la symptomatologie délirante peut être masquée
par les prises de drogues et se manifester essentiellement dans une
pathologie du comportement ;
- Les effets induits par certaines substances, notamment les
psychostimulants, principalement la cocaïne, le crack et les amphétamines,
auxquels s’ajoutent les effets paradoxaux de mésusages de benzodiazépines
et des associations avec l’alcool ;
- Un épisode d’angoisse aiguë ou de dépression pouvant se traduire,
sur le plan clinique, par des comportements paroxystiques, notamment lors
83
d'une attaque de panique, d’un état de manque ou dans les suites d’un
traumatisme psychique ;
- La désocialisation, le mode de vie de la rue et les rapports de force où
la violence tend à devenir un moyen d’expression ;
- Les attitudes contre-transférentielles des soignants (refus de soulager,
rejet ou, au contraire, rapports trop proches, absence de cadre structurant la
relation thérapeutique) favorisent également les réactions d’angoisse et les
passages à l’acte des patients.
L’agressivité accompagne souvent les symptômes d’un surdosage ou de
sevrage. Le syndrome de sevrage des tranquillisants associe une anxiété à
une hypersensibilité aux frustrations et une agressivité.
Le surdosage des stimulants amphétaminiques entraine un tableau évoquant
une paranoïa avec hallucinations et dépression suicidaire. Alors que l’ectasie
provoque des hallucinations, des troubles thymiques et un syndrome
dépressif.
Les hallucinogènes tels le cannabis et le LSD, déclenchent un état
confusionnel, une bouffée délirante, une symptomatologie de type
schizophrénie et un délire interprétatif avec aussi une dépression ou une
excitation mêlées à de l’anxiété facilitant de ce fait la délinquance et
l’agressivité.
Parfois, cette toxicomanie est de cause iatrogène. Les psychostimulants et
certains psychotropes comme les benzodiazépines favorisent l’émergence
rapide ou différée de conduites agressives. De même que certains
antidépresseurs ont été pointés du doigt dans certains passages à l’acte
suicidaires, bien que la causalité n’ait pas, pour autant, été établie.
De toute façon, plusieurs études scientifiques réalisées depuis plus d’une
vingtaine d’années démontrent que la grande majorité des passages à l’acte
dans les décompensations psychiatriques et les personnalités pathologiques
était facilitée ou aggravée par la prise de toxiques. La consommation de
drogue est un facteur, parmi d’autres, qui peut expliquer pourquoi certaines
personnes commettent des actes criminels. Le lien est tellement évident qu’il
ne suffit plus de considérer la toxicomanie comme conduite délinquante
uniquement mais plutôt comme un problème de santé publique, vu les
conséquences physiques, psychiques, économiques et sociaux qu’elle
engendre.
A cet égard, du point de vue législatif, la fabrication, la possession et le trafic
des drogues ou stupéfiants sont, du reste, considérés comme une infraction.
84
3.5- COROLAIRES PHARMACOTHERAPIQUES :
Toutes ces situations cliniques passées en revue, s’accompagnent donc, lors
des décompensations d’un passage à l’acte agressif. Ceci sous-entend que
l’agressivité se manifeste essentiellement lors des décompensations cliniques
aigues et qui nécessite souvent une prise en charge, dans le cadre de
l’urgence.
La difficulté se présente essentiellement, quand le trouble est résistant ou que
le malade est réfractaire à toute médication.
Différents traitements peuvent être utilisés visant un triple effet thérapeutique :
antipsychotique, tranquillisant et antiagressif. Depuis plus de 30 ans, le
traitement de l’agressivité à la phase aigue se résumait à l’association d’un
antipsychotique et d’une benzodiazépine. Puis, depuis peu il y eu introduction
de plusieurs autres molécules. Mais l’évaluation des thérapeutiques demeure
difficile à cause des problèmes d’inclusion des patients non spécifiques, de la
courte durée des essais et du faible nombre d’études visant l’agressivité
comme objectif principal …
Les antipsychotiques atypiques restent les médicaments de première intention
dans la majorité des cas, selon les différents consensus des dix dernières
années. Leur affinité aux récepteurs sérotoninergiques et norépinephriniques
expliquerait leur efficacité dans le traitement de l’agressivité liée justement à
une dysrégulation à ce même niveau. La clozapine, la rispéridone,
l’olanzapine, la quétiapine ont fait leur preuve dans la prise en charge du
passage à l’acte agressif.
La clozapine présente en plus de son action sur les formes sévères et
résistante notamment de la schizophrénie, une indication dans la prévention
du suicide chez le schizophrène et hors AMM dans la gestion des
comportements agressifs. Dans l’étude de Volavka portant sur 157 patients
schizophrènes et schizo-affectifs, l’efficacité de la clozapine serait plus
spécifique comparativement à celle de l’halopéridol, l’olanzapine et la
rispéridone (161).
Les études sur la rispéridone n’ont pas montré de supériorité dans l’action
anti-agressive de cette molécule par rapport aux autres antipsychotiques
atypiques, mais elle se démarquerait dans le traitement de l’agressivité du
sujet dément et chez l’enfant avec trouble oppositionnel ou avec trouble des
conduites. Son intérêt réside dans ses différentes formes galéniques
notamment la forme à libération prolongée.
85
Quant à l’olanzapine, elle semble avoir un effet similaire à la rispéridone et
supérieur à l’halopéridol et à la clozapine dans au moins une des deux
études : la IC-soho et l’étude observationnelle sur 142 patients, sur une durée
de 3 ans. L’efficacité semblerait liée à la bonne compliance thérapeutique.
La loxapine est surtout utilisée pour traiter les troubles du comportement des
états psychotiques aigus et chroniques, notamment l'agitation ou l'agressivité.
Les quelques études consacrées aux effets thérapeutiques de la loxapine ne
prouvent pas qu’elle ait des effets supérieurs à d'autres antipsychotiques. La
loxapine sous forme injectable intramusculaire aurait un effet plus rapide et
une plus grande efficacité que l'halopéridol intramusculaire, sur l'agitation et
l'agressivité de certains patients. Elle est désormais surtout utilisée, en
psychiatrie comme tranquillisant majeur surtout dans le cadre de l’urgence.
L’amisulpride a fait l’objet, cette année, ainsi que quatorze autres
antipsychotiques d’une recherche sur l’efficacité des antipsychotique utilisé en
monothérapie versus placebo, dans le traitement de la schizophrénie. L’étude
menée par S.Leutcht est une méta-analyse multi-traitement, portant sur 212
études randomisées et en double aveugle et sur un échantillon de 43049
patients. l’amisulpride occupe la deuxieme position de ce classement, apres la
clozapine et avant l’olanzapine.
L’efficacité clinique de l’aripiprazole a été validée par des essais cliniques sur
des populations adultes, randomisés et contrôlés dans le traitement de la
schizophrénie notamment résistante, des troubles psychoaffectifs et de
l’épisode maniaque. Elle semble être comparable à celle de l'halopéridol et du
lithium. Dans les troubles des conduites de l’enfant et de l’adolescent, quelques
études ont pu montrer une efficacité de l’aripiprazole sur le contrôle de
l’agressivité par rapport au placebo. la forme retard de l’aripiprazole
apporterait une meilleur gestion de l’agressivité au long cours.
Les antipsychotiques conventionnels, depuis le cocktail lytique de Laborit
indiqué dans les grandes agitations avec hostilité et agressivité, les
traitements conventionnels ont perdu leur place face aux atypiques, selon
certaines études(161). Seul l’halopéridol et la loxapine pressente actuellement
un intérêt de par la présentation injectable, surtout lors de la non repose aux
autres molécules ou de la non compliance thérapeutique.
Les Thymorégulateurs sont très régulièrement prescrits en association avec
les antipsychotiques dans le traitement de l’agitation, de l’excitation et de
l’agressivité. Le lithium reste cependant la référence malgré les contraints qu’il
présente. Plusieurs études insistent sur leurs effets sur l’agressivité des sujets
86
caractériels (161). Le valproate semblerait plus efficace sur l’agressivité et
l’impulsivité des personnalités pathologiques et dans les troubles de l’humeur.
La carbamazépine est recommandée par les conférences des consensus en
deuxième intention et en association avec un neuroleptique, en cas de
persistance du comportement agressif chez le psychotique. en effets plusieurs
études ouvertes ont montré les effets anti-agressifs de la carbamazépine dans
la schizophrénie.
Le mécanisme d'action de la carbamazépine dans les troubles du
comportement agressifs est mal élucidé. Certains auteurs mettent en avant
une activation du système inhibiteur GABA-ergique, notamment au niveau des
récepteurs GABAB (Llorca, Tariot, Dose) [161].
Un autre mécanisme invoqué à la base de son activité anti agressive est son
action anti kindling au niveau du système limbique (Hakola, Llorca, Tariot,
Mattes).Il est aussi possible qu'il existe une interaction avec la
neurotransmission sérotoninergique (Tariot). Ceci serait concordant avec
l'efficacité anti impulsive dans les troubles des conduites (Kafantaris, Haller).
Enfin, la carbamazépine entraînerait une diminution des taux intra-synaptiques
par augmentation de la recapture et diminution du largage de la dopamine et
de la noradrénaline, monoamines à la base du renforcement des
comportements agressifs.
La lamotrigine et la gabapentine semblent efficace dans la réduction de
l’agressivité chez les femmes présentant un trouble de personnalité borderline.
Mais son utilisation en situation aigue est compromise par la nécessité d’un
titrage progressif.
Les benzodiazépines (clonazepam et lorazepam) associés aux
antipsychotiques permettent la potentialisation des effets sédatifs, le contrôle
de l’angoisse et des effets secondaires. les effets paradoxaux de ces
molécules dont exceptionnellement l’agressivité (0.3 Ŕ 0.7% des patients), ne
remettent pas en cause leur utilisation.
Par ailleurs, d’autres traitements peuvent être utilisés pour gérer l’agressivité.
Les propriétés anti-agressives des β-bloquants sont supérieures au placebo
chez les patients chroniques. Ils agissent sur certaines manifestations
périphériques de l’anxiété, notamment l’irritabilité.
Les antidépresseurs ISRS son aussi utilisés. Goedhard et al., dans une revue
systématique du traitement des comportements agressifs en population
psychiatrique adulte, retrouve dix études en faveur de l’efficacité des ISRS et
87
des tricycliques. La fluoxetine aurait un effet potentialisateur des
antipsychotiques.
Les traitements hormonaux sont réservés au contrôle de l’hypersexualité et les
agressions paraphiliques.
Enfin, la sismothérapie reste indéniable depuis quarante ans. Elle est
actuellement, réservée aux formes psychotiques résistantes, agressives et
furieuses.
Du point de vue pharmacologique le traitement du passage ΰ l’acte agressif
rentre dans le cadre du traitement en urgence instauré aux symptômes de
rechutes des différents troubles psychopathologiques.
Les consensus actuels convergent globalement vers les mêmes choix et les
indications thérapeutiques, tenant compte des particularités de chaque
molécule
quant
à
ses
particularités
pharmacocinétiques
et
pharmacodynamiques.
La vois parentérale :
A la phase aigue, la vois parentérale est préférée car plus rapide que la voie
orale. L’antipsychotique choisi doit être associé à une benzodiazépine intramusculaire afin de potentialiser son effets et de renforcer la sédation.
Auparavant, l’utilisation de l’halopéridol 5 mg avec du lorazépam
intramusculaire 2mg ou de la loxapine seule ou en association avec le
lorazépam était le traitement de la phase aigue.
Actuellement, l’association de l’olanzapine intramusculaire 5 ou 10mg avec le
lorazépam 2mg semble supérieure à la précédente. L’injection de
benzodiazépine doit se faire au moins une heure après celle de l’olanzapine,
tout en surveillant les effets secondaires et les contre-indications habituelles.
Les doses de l’olanzapine varient de 2.5 à 10mg, sans dépasser 20mg/j en
trois injections. Le pic plasmatique sera atteint en 15 Ŕ 45mn au lieu de 6h
pour la prise orale.
L’intérêt du choix de ces molécules est de pouvoir leur substituer la vois orale,
dès que l’état du patient le permet.
La loxapine également très utilisée dans le contexte de crise car elle est très
sédative et hypotensive.
Les benzamides ne sont pas recommandés en intramusculaire dans cette
indication à cause des effets cardiaques qu’ils peuvent provoquer.
La voie orale :
Dès que possible, elle sera proposée au patient, en préférant la forme liquide
(rispéridone) ou orodispersible (olanzapine) surtout en cas de refus
88
thérapeutique. La répartition des doses dans la journée assure une bonne
sédation. Les antipsychotiques atypiques sont de première intention associés
à un traitement conventionnel sédatif ou ΰ une benzodiazépine, voire les deux.
Dans le journal de psychopharmacologie clinique de 2003, Chouinard a
préconisé l’association de l’olanzapine avec la rispéridone orale permettant la
réduction des doses de l’olanzapine au-delà de 20mg/j, comme en témoigne
l’étude multicentrique en double insu concernant ces deux molécules
En cas de persistance de l’agressivité, le traitement étant celui de la cause, il
va falloir quand même rechercher une éventuelle comorbidité, une addiction
ou une mauvaise observance au traitement qui pourra justifier un changement
de traitement ou un passage à la forme prolongée.
L’association de la psychoéducation, des psychothérapies et de la
sociothérapie est essentielle. Le but est de sensibiliser l’entourage du patient
et d’améliorer les capacités de ce dernier face ΰ son trouble, de prévenir les
rechutes d’agressivité et de violence et de renouer des relations avec
l’extérieur.
Le cadre institutionnel est également important, dans la prise en charge de la
violence des patients psychiatriques. L’institution doit contenir l’agressivité des
patients par le cadre et les services qu’elle instaure.
Mais parfois, c’est cette même institution qui génère un comportement
agressif, pour différentes raisons: l’organisation de l’institution, sa fonction
soignante dans l’urgence, dans la chronicité et sous contrainte, la nature des
troubles, …etc.
Bien que motivant souvent l’hospitalisation, l’agressivité en milieu
psychiatrique est moins spectaculaire que certains le croient. Cependant, elle
impose parfois une hospitalisation sans consentement, de même que des
mesures d’isolement et la contention.
Une fois la phase aigue dépassée, une continuité des soins de la pathologie
sous-tendant le passage à l’acte agressif est importante. Les psychothérapies
trouvent alors toute leur indication, afin d’accompagner le malade dans sa lutte
contre son trouble, de renforcer sa stabilité et son alliance thérapeutique et
pour également lui offrir un espace d’information, écoute, de sécurité et de
disponibilité. Les différentes thérapies seront choisies selon le trouble, la
personnalité et la disposition du patient.
Les consultations extérieures et les centre de soins devront prendre le relais
des hospitalisations et rester disponibles pour répondre à la souffrance
particulière de ces patients et de la société.
89
3.6.- RESERVES METHODOLOGIQUES RELATIVES AUX
DONNEES DE LA LITTERATURE :
Longtemps lié à l’aliénation, le passage à l’acte agressif reste au cœur du
débat entre la négation par principe et la stigmatisation sans nuance de la
dangerosité des malades mentaux.
C’est à partir des années 80, que des études se sont intéressées à cette
problématique.
Mais les études sur le passage à l’acte des malades mentaux ne
confirmeraient pas de façon précise leurs conclusions et d’après certains
auteurs cela serait lié à plusieurs paramètres.
Les stratégies d’échantillonnage montrent certaines limites, quant à
l’interprétation et la généralisation des résultats, et cela serait dû d’après
certains auteurs à plusieurs paramètres : d’abord le lieu de l’étude, car un
échantillon prélevé dans une unité de soins n’aura pas la même
représentation qu’un autre pris dans un service de police ou dans une prison.
Et s’agissant de l’unité de soins, dans les urgences ou à la consultation ou en
hospitalisation, le matériel d’étude et la méthodologie seront différents.
Ensuite, l’agressivité n’a pas le même sens quand elle est dirigée contre un
membre de la famille ou une personne en dehors d’une institution que quand
elle s’adresse au personnel médical.
Si on se place dans l’unité d’hospitalisation, ce risque varie selon la période
considérée, que ce soit de façon rétrospective, avant l’hospitalisation, sachant
que les données seront subjectives ou surreprésentées ou pendant
l’hospitalisation, sachant que les traitements sédatifs agissent sur les troubles
ou enfin à la sortie, ce qui sous-entend que le sujet n’est plus agressif et est
prêt à retrouver la société. C’est entre autres pour ces raisons, que plusieurs
approches ont subi maintes critiques.
Pour certains, l’étude sur la prévalence de l’agressivité chez les patients
psychiatriques vivant dans la communauté, semble être une solution pour
apprécier le risque de la violence des patients en décompensation. TARDIFF
(1984) a fait le suivi de patients admis sur une période de dix-huit mois, dans
deux cliniques psychiatriques : Payne et Weschester. Il a conclu que 9,8% des
hommes et 5,9% des femmes sur les 784 patients de Payne et 15,5% des
hommes et 10,5% des femmes sur les 819 patients de Westchester, avaient
commis un acte de violence.
Les passages à l’acte ont eu lieu avant l’admission et la population des
schizophrènes semble être plus représentée chez les hommes suivie des
90
maniaques. Pour les femmes, il n’y a pas de différence significative selon le
diagnostic.
L’étude de Swanson et al, en 1990, sur 8066 hommes et femmes dont 114
schizophrènes étudiés par rapport à la violence hétéro-agressive rapportée
par le patient, dans l’année qui précède l’enquête, a révélé que dans environ
8,4 % de la population, le passage à l’acte concernait le diagnostic de
schizophrénie sans abus de drogues alors que celui de schizophrénie avec
abus d’alcool ou de drogue dépassait les 30,3 %. Dans cette même
population, sur 282 dépressifs 3.5% dépressifs ont connu une violence contre
29.2 % dépressifs avec abus d’alcool ou de drogues. Sur les 30 patients
maniaques ou bipolaires, 11,02% ont présenté un comportement violent.
BINDER et MC NIEL (1988) ont calculé la prévalence de la violence dans les
deux semaines précédant l’hospitalisation de 253 patients dont 34,4%
schizophrènes, 18,2 % états maniaques et 47,4% pour un autre diagnostic
(dépression, autres psychoses, état paranoïde).
Les conclusions étaient que la prévalence de la violence physique envers
autrui était de 21% : 26,4% des patients schizophrènes et 30,4% des patients
maniaques avaient été violents envers autrui dans les deux semaines
précédant l’hospitalisation.
Allant dans vers les mêmes conclusions, nous pourrions citer les études de
Lindqvist et Allebeck en 1990, Seilagh Hodgins en 1992 et 1993, Eronen en
1996, Tiihonen en 1997, Volavka et al en 1997, Stueve et al en 1997, Mullen
en 2000, Swanson et al en 2006…
Ces études, portant pour la plupart sur des schizophrènes, ont révélé que le
risque de violence était élevé par rapport à la population générale et il l’était
quatre fois plus quand il s’y associait un abus de substance, un jeune âge,
une précarité de la vie, un faible niveau scolaire, une marginalisation, une
forme clinique positive ou une comorbidité d’un autre trouble mental.
En ce qui concerne les troubles affectifs, les résultats sont variables selon les
études. Pour les troubles anxieux, ils ne semblent pas clairement être
associés à une augmentation du risque de comportement violent. La majorité
des études met en évidence ce résultat.
Une autre étude récente sur les caractéristiques de l’agressivité des patients
dans un hôpital psychiatrique en suisse est faite par Schuwey-Hayoz et
Needham (2006). C’est une étude quantitative de type descriptif, ayant
comme objectif une analyse des situations d’agression.
Parmi les résultats, on note que les agressions sont plus fréquentes en unités
d’admission aigue, que l’agressivité verbale est au premier plan et que les
91
déclencheurs principaux des actes agressifs sont le refus d’une demande
quelle qu’elle soit, le conflit d’autorité lié aux règles du service, la prise de
substances et les interactions avec les autres patients. Prouvant que les
éléments environnementaux interagissent avec la personnalité et la pathologie
des patients psychiatriques.
Quant à l’étude de Mc Arthur de 1998, elle a remis en cause ce lien entre
maladie mentale et violence en démontrant qu’il n’y avait pas de différence
entre la prévalence de la violence des malades mentaux non consommateurs
de drogues et celle des non malades vivant dans le même quartier et qui
étaient non consommateurs non plus. Mais cette étude a eu plusieurs
reproches sur la méthodologie, le recueil des données et la durée de l’étude.
Ceci dit, même si le risque de passage à l’acte est plus important dans au sein
de la population psychiatrique, le nombre absolu d’actes violents commis par
des malades demeure lui faible.
Comme concluent SWANSON et HOLZER 90% des personnes présentant un
trouble mental (excluant l’abus de substance) n’ont jamais été violents selon
leurs propres dires. Néanmoins, la maladie mentale semble être un facteur de
risque, modeste, de comportement violent.
92
1. MATERIEL DE L’ETUDE :
1.1 Le type d’étude :
Il s’agit d’une étude prospective, descriptive et comparative. Nous nous
sommes intéressés aux différents incidents de passage à l’acte agressif des
patients avant leurs admissions en institution.
Ces actes étant commis sur la période étalée de 2013 à 2014.
Dans cette étude nous identifierons les facteurs de risque de passage à l’acte
chez les malades mentaux, lors d’épisode de décompensation psychopathologique.
Il s’agira aussi de :
- Rechercher les pathologies psychiatriques associées au passage à
l’acte auto et hétéro-agressif.
- Etablir un profil sociodémographique et clinique du malade susceptible
de commettre un acte agressif.
- Faire une comparaison avec les données de la littérature.
1.2 La population d’étude :
Cette étude a été réalisée, prospectivement, auprès de 300 patients, des deux
sexes, âgés entre 17 à 65 ans. Ils ont été recrutées à l’admission dans les
services d’hospitalisation à DRID Hocine, Kouba Ŕ Alger, durant la période
allant de Janvier 2013 à Janvier 2014 pour motif d’auto ou d’hétéro-agressivité
dans les quelques jours précédant leur hospitalisations, tous diagnostics
confondus.
CRITERES D’INCLUSION :
Les critères d’inclusions retenus dans cette étude sont les suivants :
1- Age supérieur ou égal à 17 ans ;
2 - Passage à l’acte auto ou hétéroagressif ;
3 - Hospitalisation dans l’établissement hospitalier spécialisé Drid Hocine ;
4 - Période d’inclusion Janvier 2013 Ŕ Janvier 2014.
CRITERES D’EXCLUSION :
Les critères d’exclusion retenus sont les suivants :
1- Age inférieur à 17 ans ;
2- Absence de passage à l’acte agressif durant l’épisode de décompensation ayant
motivé l’hospitalisation.
93
La zone de couverture de l’établissement hospitalier spécialisé Drid Hocine est
régionale, les patients y étant hospitalisés devraient donc théoriquement pour
la plupart être domiciliés dans la région Est d’Alger (En fait, ils viennent
souvent de partout, y compris de l’intérieur du pays)..
Cet établissement hospitalier est composé de différentes unités : une unité de
consultation externe avec un ‘’service porte’’ pour les urgences fonctionnant
les jours ouvrables et sept unités d’hospitalisations.
1.3 Les outils d’évaluation :
Le DSM IV a été utilisé comme outil d’évaluation diagnostique pour les
différentes pathologies des patients hospitalisés.
Pour notre travail, nous avons choisi d’utiliser l’échelle d’évaluation psycho Ŕ
métrique la (SDAS), échelle globale de l’agressivité et du dysfonctionnement
social (social dysfunction and aggression scale), qui contient 21 items scorées
de 1 à 4 selon l’intensité ou la gravité de la réponse avec un volet sur la
clinique, un autre sur la nature de l’acte, puis la victime, le vécu et l’estime de
soi, l’intoxication etc…(Annexe 2). Deux sous-échelles de la SDAS sont
également utilisées, la SDAS-9 qui explore l’agressivité tournée vers
l’extérieur (outwarde aggression) et la SDAS-6 qui explore l’agressivité
tournée contre soi (inwarde aggression).
1.4 La méthode de recueil de données :
L’étude s’est déroulée sur une période de 12 mois.
Les patients remplissant les critères ont été tous évalués par moi-même.
Après information portant sur les objectifs de l’étude, le support utilisé et le
déroulement de celle-ci, on a recueilli le consentement oral des patients pour
répondre au questionnaire.
1.5 Les critères opératoires :
La procédure de passation a été identique pour chaque patient et l’évaluateur
a toujours été le même. Un entretien préliminaire nous a permis de remplir
auprès de la famille et du patient dans la mesure du possible, le questionnaire
établi à partir de l’étude de la littérature sur l’agressivité des malades mentaux.
Le questionnaire comporte au total 30 items qui s’organisent autour de 3 axes
(Annexe 1) :
o les données sociodémographiques : Nous nous sommes intéressés à
l’âge, au sexe et à la situation familiale, le niveau d’instruction et
socioprofessionnel du patient.
94
Nous nous sommes également intéressés à la qualité de vie, la situation
assurantielle et les antécédents personnels et familiaux du sujet.
o les données cliniques : regroupent le diagnostic, les motifs d’admission,
les antécédents psychiatriques, le suivi et les hospitalisations
antérieures, en psychiatrie ainsi que la qualité de la prise en charge
antérieure à l’hospitalisation.
o les caractéristiques du passage à l’acte : à savoir la nature, les
circonstances et les conséquences du passage à l’acte agressif, ainsi
que les caractéristiques des victimes.
En fin d’entretien, on a côté l’échelle globale SDAS. En moyenne, 45 minutes
ont été nécessaires pour chaque patient. A l’admission, après avoir expliqué
notre démarche pour la famille, nous nous sommes basés sur l’interrogatoire
de cette dernière et l’examen clinique des patients pour évaluer l’irritabilité,
l’agitation et l’agressivité ainsi que le retrait et l’addiction, ce qui correspond à
la première partie de l’échelle d’évaluation. Dans la deuxième partie, nous
nous sommes aidés de l’interrogatoire du patient lui-même afin d’apprécier
l’humeur, l’angoisse, les comportements suicidaires, l’estime de soi et les
plaintes hypochondriaques, et ce dés que l’entretien était possible.
La moyenne du score globale à la SDAS est de 32.41 à l’inclusion.
L’agressivité les patients est jugée globalement modérée.
La moyenne pour la SDAS-9 est de 14.50, jugée modérée et pour la SDAS-6
de 6.98, jugée minime.
Précisant que pour les différents items, le score de l’irritabilité se positionne
en tète 39.3% avec une intensité modérée (réponse 2) suivie de l’agressivité
physique envers le personnel médical dans 37% de réponse d’intensité
minime, l’agitation 32.7 d’intensité légère à modère, vient ensuite l’agressivité
verbale non orientée avec 31.7% de réponses de faible intensité.
1.6 L’analyse statistique :
La saisie des données ainsi que l’analyse statistique descriptive et univariée
ont été effectuées à l’aide du logiciel Epi-INFO version 6.04 ; logiciel de santé
publique, utilisé pour l’analyse des données de recherche, élaboré par le CDI
d’Atlanta Ŕ USA.
Le seuil de significativité retenu pour les différents tests effectués est de : 0,05
et l’intervalle de confiance IC est fixé à 95%.
1.7 L’étude univariée :
Étude statistique des modalités d’une seule variable, ou de plusieurs variables
considérées indépendamment, dans le but de décrire un échantillon. c’est une
95
analyse statistique ou les pourcentages sont calculés pour des variables
qualitatifs et des variables quantitatifs (exprimés par un chiffre).
L’existence d’une liaison entre des variables quantitatives et qualitatives a été
testée au moyen d’un khi-2 de Pearson. Son principe se base sur une
fonction discriminante qui constitue une mesure normalisée de l'écart entre les
valeurs théoriques déduites du modèle et les valeurs observées dans
l'échantillon, c’est-à-dire qu’il mesure le niveau association statistique entre
deux ou plusieurs paramètres.
• L’analyse univariée a été réalisée sur le logiciel Epi-INFO déjà mentionné.
• Les résultats sont exprimés en pourcentages pour les variables qualitatives
(prises des différents toxiques, qualité du logement,…), ils sont exprimés en
moyennes ± écart-type de la moyenne pour les variables quantitatives (âge,
nombre d’hospitalisation…).
• La comparaison de pourcentage a été faite par le test de khi-2 (X 2
Pearson).
• La comparaison des moyennes par le test de l’écart réduit.
96
2. RESULTATS :
2.1 ÉTUDE DESCRIPTIVE :
L’enquête descriptive concerne tous les patients inclus dans l’étude, c-à-d 300
patients.
Elle
porte
sur
la
description
des
caractéristiques
sociodémographiques, des données cliniques et des caractéristiques du
passage à l’acte agressif. Elle permettra ainsi de définir les facteurs de risques
du passage à l’acte auto et hétéroagressif.
2.1.1. Caractéristiques sociodémographiques :
 Les patients, en général, ont une moyenne d’âge de 38.823 +/- 0.637
avec des extrêmes de 17 à 65 ans. La moyenne d’âge étant de 37.600 +/0.761 pour les hommes et de 41.270 +/- 1.121 pour les femmes.
Figure 1 : répartition des patients selon l’âge.
Source : auteur sur la base des tableaux 1 en annexe 4.
 33.8% des patients ont un âge compris 36 et 45ans. Elle est
représentée pour les femmes par un taux de 31% et pour les hommes
par 35%. 26% ont entre 26 et 35ans, 20.3% ont entre 46 et 55ans,
12.4% entre 17 et 25ans et enfin seuls 7.8% ont un âge de 56 à 65ans.
97
Figure 2 : répartition des patients selon les tranches d’âge
Source : auteur sur la base du tableau 2 en annexe 4.
 on compte cent patients de sexe féminin
patients de sexe masculin soit 66.7%.
soit 33.3% et deux cent
Figure 3 : répartition des patients selon le sexe
Source : auteur sur la base du tableau 3 en annexe 4.
 Pour l’état civil, l’échantillon compte 68.7% de célibataires avec un
pourcentage de 50% pour les femmes et de 78% pour les hommes. On
98
compte aussi 24.7% de sujets mariés avec 35% des femmes et 19.5% des
hommes et 6.3 de divorcés soit 14% pour les femmes et 2.5% pour les
hommes.
78
80
70
60
50
50
40
35
30
20
14
10
homme
femme
19,5
2,5
0
0
celibataire
divorce
marie
1
NS
Figure 4 : répartition des patients selon l’état civil.
Source : auteur sur la base des tableaux 4 en annexe 4.
 la répartition des patients selon le niveau d’instruction relève un taux de
37.7% pour le niveau moyen et de 24.7% pour le secondaire contre un
taux de 18.3% pour le primaire et de 13% pour l’universitaire. Notant
que pour les femmes les universitaires sont en tète, avec un taux de
24% suivi de 23% pour le niveau moyen, de 21% pour le primaire et
enfin 18% pour le secondaire alors que 2% n’ont jamais été scolarisées.
Ce qui semble différent pour les hommes qui comptent 45% pour le
moyen, 28% pour le secondaire et 17% pour le primaire contre
seulement 7.5% pour le niveau universitaire.
99
Figure 5 : répartition des patients selon le niveau d’instruction.
Source : auteur sur la base des tableaux 5 en annexe 4.
 Pour la situation professionnelle, l’échantillon montre que 67.3% des
patients sont sans emploi avec un taux de 72% pour les femmes et 65%
pour les hommes, 23.7% seulement des sujets exercent une profession,
4.3% sont en retraite et 3.4% sont en invalidité ou en congé de longue
durée.
Figure 6 : répartition des patients selon la situation professionnelle.
Source : auteur sur la base des tableaux 6 en annexe 4.

La grande majorité des patients soit 93.3% vivent en famille, 4% vivent
seuls et 2.7% sont sans domicile fixe et dans 88% des cas le logement
est urbain.
100
Figure 7 : répartition des patients selon le logement.
Source : auteur sur la base du tableau 7 en annexe 4.
 Concernant les conditions socio-économiques, un taux de 57% des
patients vivent dans des conditions moyennes contre 23.7 % qui vivent
dans de bonnes conditions et 19.7% qui ont une mauvaise condition de
vie.
Figure 8 : répartition des patients selon les conditions socioéconomiques.
Source : auteur sur la base du tableau 8 en annexe 4.
 Nos patients font partie dans 57.9% d’une fratrie qui compte jusqu’à
cinq enfants. 36.1% possèdent de six à dix frères et sœurs et 4% ont en
101
plus de dix, alors que seul 1% est le taux de patients représentant un
enfant unique.
Figure 9 : répartition des patients selon le nombre de la fratrie.
Source : auteur sur la base du tableau 9 en annexe 4.
 66.3% des patients possèdent une couverture sociale contre 33% sans.
Figure 10 : répartition des patients selon l’existence d’une couverture
sociale.
Source : auteur sur la base des tableaux 10 en annexe 4.
 88.7% des patients n’ont pas efféctué le service national.
102
2.1.2 Les caractéristiques cliniques :
 78.3% des sujets n’ont aucun antécédent médico-chirurgical contre
21%.
Figure 11 : répartition des patients selon l’existence d’antécédents
médico-chirurgicaux.
Source : auteur sur la base des tableaux 11 en annexe 4.
 Alors que pour les toxiques, 53.7% en consomment contre 46.3% de
non consommateurs. Pour la majorité, se sont des hommes 74.5% alors
que les femmes ne représentent que 12%. Cette consommation est
régulière dans 87% des cas et elle concernerait le tabac dans une
proportion de 88.2%, le cannabis 37.3%, l’alcool 27.3% et enfin les
psychotropes avec un taux de 10.6%.
103
Figure 12 : répartition des patients selon la prise toxique
Source : auteur sur la base des tableaux 12 en annexe 4.
 73.7% des patients ont bénéficié d’une thérapie traditionnelle avec un
taux de 81% pour les femmes et 70% pour les hommes.
Figure 13 : répartition des patients selon l’existence d’antécédent de
thérapie traditionnelle.
Source : auteur sur la base des tableaux 13 en annexe 4.
 les antécédents carcéraux sont retrouvés chez seulement 8% des
patients.
Figure 14 : répartition des patients selon l’existence d’antécédent carcéral.
Source : auteur sur la base des tableaux 13 en annexe 4.
104
 Un terrain d’hérédité familiale de pathologie psychiatrique est relevé
dans 45.3% des cas.
 Pour le diagnostic psychiatrique, l’échantillon regroupe 54.7% de
schizophrénies, 22% de troubles de l’humeur, 12% de troubles de
personnalité, 4.7% de troubles liés à une substance, 4.3% de
déficiences mentales et 2.6% d’autres diagnostics à savoir les
démences, les troubles anxieux et les troubles dissociatifs ( les fugues
et les amnésies).
La répartition des diagnostics selon le sexe relève les taux suivants :
-
-
Pour les femmes : 36% de troubles de l’humeur, 34% de
schizophrénies, 17% de troubles de personnalité et 8% de
déficiences mentales.
Pour les hommes : 65% de schizophrénies, 15% de troubles de
l’humeur, 9% de troubles de personnalité et 7% de troubles liés à
une substance.
Figure 15 : répartition des patients selon le diagnostic.
Source : auteur sur la base des tableaux 14 en annexe 4.

Pour la date de début des troubles, elle remonte à plusieurs années
dans 81.7% des cas avec un taux de 85% pour les hommes et 75%
pour les femmes.
105
Figure 16 : répartition des patients selon la date de début des troubles.
Source : auteur sur la base des tableaux 15 en annexe 4.
 le nombre d’hospitalisation en milieu psychiatrique montre que 32% des
patient comptent une hospitalisation, 23% en comptent deux, 18% en
ont trois, 10.7% ont séjournés quatre fois en milieu psychiatrique. Pour
le reste, on peut noter jusqu’à plus de quinze hospitalisations.
Figure 17 : répartition des patients selon le nombre d’hospitalisation.
Source : auteur sur la base des tableaux 16 en annexe 4.
 Concernant la qualité du suivi antérieur, les taux montrent que dans
40.7% des cas le suivi est irrégulier contre 39% de suivi régulier, alors
que 19% n’ont aucun suivi.
Cette répartition, dans les eux sexes, est comme suit :
106
-
Pour les femmes : 40% suivi régulier, 35% irrégulier et 24% aucun.
Pour les hommes : 43.5% suivi irrégulier, 38.5% régulier et 16.5%
aucun.
Figure 18 : répartition des patients selon la qualité du suivi médical.
Source : auteur sur la base des tableaux 17 en annexe 4.
 Une mauvaise compliance thérapeutique est à noter dans plus de la
moitié des cas soit 58.3%, alors que celle-ci est jugée satisfaisante dans
22% des cas seulement. Notant aussi l’absence totale de prise
thérapeutique dans 19.7% des cas.
Figure 19 : répartition des patients selon la compliance thérapeutique.
Source : auteur sur la base des tableaux 17 en annexe 4.
107

les motifs d’hospitalisation qui font le sujet de notre recherche se
présentent comme suit : l’hétéro-agressivité verbale dans 90%, l’hétéroagressivité physique dans 78.7% des cas, l’autoagressivité est retrouvée dans
37.7% des cas et enfin, l’agitation dans 62.7% des cas. La répartition selon le
sexe, retrouve chez les femmes 87% de cas d’hétéro-agressivité verbale, 67%
de cas d’agitation, 57% de cas d’agressivité physique et 41 %
d’autoagressivité.
Pour les hommes, on compte 91% de cas d’agressivité verbale, 64% de cas
d’agressivité physique, 60.5% de cas d’agitation et 26% de cas d’autoagressivité.
Figure 20 : répartition des patients selon le motif d’admission.
Source : auteur sur la base des tableaux 18 en annexe 4.

le motif d’admission le plus fréquent selon le diagnostic est représenté
comme suit :
L’agressivité verbale est la plus importante dans les addictions, les
schizophrénies, les troubles de l’humeur, les personnalités pathologiques et
l’abus de substance.
L’agressivité physique envers autrui plus fréquente dans l’abus de
substance, les déficiences mentales et les schizophrénies.
L’autoagressivité plus représentée chez les anxieux, les troubles de
l’humeur et les personnalités pathologiques.
Alors que l’agitation est l’apanage de l’abus de substance, des
personnalités pathologiques et des anxieux.
108
Figure 21 : répartition du motif d’admission selon le diagnostic.
Source : auteur sur la base des tableaux 19 en annexe 4.
2.1.3 Les caractéristiques du passage à l’acte agressif :
2.1.3.1 LA NATURE DE L’ACTE :
o L’agressivité verbale est plus significative dans la population masculine avec
un taux de 91% contre 87% chez les femmes. Cela est confirmé par le P=0.04
qui fait que cette différence entre les deux sexes est significative.
P=0.04
Figure 22 : répartition des patients selon l’agressivité verbale dans les deux
sexes.
109
Source : auteur sur la base des tableaux 20 en annexe 4.
o l’agressivité verbale concerne les insultes dans une proportion de 67.4%, les
cris dans 61.1% de, les menaces dans 24.1% et l’humiliation verbale chez
1.9% des malades. notant, le taux de 82.4% de cris chez la femme et 82.8%
le taux d’insultes cher l’homme.
Figure 23 : répartition des patients selon la nature de l’agressivité verbale.
Source : auteur sur la base des tableaux 21 en annexe 4.
o l’agressivité psychique, retrouvée dans 17.7% des cas à savoir 17.5 hommes
et 18 femmes, est représentée par 64.2% de cas de chantage et 37.7%
d’exigences excessives (argent de poche, achats de matériel électronique ou
de vêtements…) dans des proportions aussi comparatives dans les deux
sexes. La différence entre les deux sexes n’est pas significative. p<0.04.
110
Figure 24 : répartition des patients selon la nature de l’agressivité psychique.
Source : auteur sur la base des tableaux 22 en annexe 4.
o A propos de la violence envers les objets, on la relève dans 57% : 62% pour
les femmes et 54.5% pour les hommes ; avec 72.5% de claquement des
portes, 48.5% de jets d’objet, 48% de bris d’objet et 4.1% de conduites
incendiaires. La différence entre les deux sexes n’est pas significative. p<0.04.
Figure 25 : répartition des patients selon la violence envers les objets.
Source : auteur sur la base des tableaux 23 en annexe 4.
o on note quatre cas soit 1.3% de sévices envers les animaux.
o Quant à l’agressivité envers soi, on la note dans 37.7 soit 49% des femmes et
32% des hommes
Les chiffres montrent que les patients se jettent par terre dans 37.2 des cas, se
heurtent la tète dans 30.1% des cas, s’automutilent dans 29.2% des cas et
frappent des poings des objets et fuguent dans 15% des cas. Dans les deux
sexes, on relève plus de femmes qui se jettent par terre 59.2%, qui frappent des
objets 41% et qui se heurtent la tète 38.8% des cas, alors que les hommes
s’automutilent plus, dans 42.2% des cas. Mais la différence entre les deux sexes
n’est pas significative. p<0.04.
111
P<0.04
Figure 26 : répartition des patients selon la nature de l’autoagressivité.
Source : auteur sur la base des tableaux 24 en annexe 4.
o Selon le sexe, l’autoagressivité est plus marquée chez les femmes avec un
taux de 49% contre 32% pour les hommes ; La différence entre les deux sexes
est significative. p=0.04.
Figure 27 : répartition des patients selon l’autoagressivité dans les deux sexes.
Source : auteur sur la base du tableau 25 en annexe 4.
o Concernant l’agressivité physique envers autrui, on relève 63.6% de cas de
gestes menaçants, 57.6% de cas de coups infligés, 37.7% de cas où le patient
pousse autrui, aussi il y a transgression des règles dans 22.9% des cas.
La répartition selon le sexe retrouve que 66.2% des femmes présentent des
gestes menaçants contre 62.3% des hommes et que 61% des hommes
112
donnent des coups contre 50.7% des femmes. La différence entre les deux
sexes n’est pas significative. p<0.04.
P<0.04
Figure 28 : répartition des patients selon la nature de l’hétéro-agressivité
physique.
Source : auteur sur la base des tableaux 26 en annexe 4.
2.1.3.2 la victime :
o Pour la victime, chez 52% des cas la femme se fait du mal à elle-même contre
25.5% chez les hommes, puis la mère se place avec une moyenne de 47%
des cas : 44% chez les femmes et 45.5% chez les hommes, suivie du conjoint
chez 25% des femmes et du frère chez 30% des hommes, puis de la sœur et
du père à des taux respectif de 24% et de 22%, dans cette même population
masculine.
113
Figure 29: répartition des patients selon la victime.
Source : auteur sur la base des tableaux 27 en annexe 4.
o Concernant la réitération de l’acte, celle-ci semble exister dans un
pourcentage de 92.7% : 97% chez les femmes, 90.5% chez les
hommes. L’acte est unique dans 7.3% des cas.
Figure 30 : répartition des patients selon la réitération de l’acte.
Source : auteur sur la base du tableau 28 en annexe 4.
o les patients passent à l’acte, en général, seul dans 98.3% des cas.
o pour les circonstances du passage à l’acte, on relève un contexte de
frustration dans 81% des cas et un contexte délirant dans 50.3% des
cas. Un contexte d’agitation ou d’excitation existe dans 21% des cas.
Dans 14.7% des cas, il y a une anxiété.
Chez les femmes, on note dans 86% des cas une situation de frustration
et dans 39% des cas un contexte délirant et le même constat étant
retrouvé chez les hommes, avec un contexte de frustrations dans 74%
des cas et délirant dans 56% des cas.
114
Figure 31 : répartition des patients selon le contexte du passage à l’acte.
Source : auteur sur la base des tableaux 29 en annexe 4.
o pour la fin de l’agressivité, on retrouve la contention chimique en tête
avec 36.7% des cas, dont 54% pour les femmes et 28% pour les
hommes, suivie de la fin spontanée dans 28.3% des cas : 24% chez les
femmes et 30.5 chez les hommes puis, la contention physique dans
27% des cas : 20% chez les femmes et 30.5% chez les hommes et
enfin la fugue 8% est retrouvée chez 2% des femmes et 11% des
hommes.
spontanée
fugue
femme
homme
contention chimique
% moyen
contention physique
0
10
20
30
40
50
60
Figure 32 : répartition des patients selon la fin de l’agressivité.
Source : auteur sur la base des tableaux 30 en annexe 4.
115
o quant aux conséquences du passage à l’acte, on note que dans 62.3%
l’agressivité est sans dégâts matériels, de façon aussi significative pour
les deux sexes.
Figure 33 : répartition des patients selon les dégâts matériels.
Source : auteur sur la base du tableau 31 en annexe 4.
o Le même constat est fait pour les agressions sans lésions qui
représentent 75% des cas.
Figure 34 : répartition des patients selon les lésions causées.
Source : auteur sur la base du tableau 31 en annexe 4.
o Enfin les réactions post-agression se partagent comme suit : 35% de
cas d’indifférence, 22.3% de réticence, 15.6% de persistance des
116
menaces et 12.5% de banalisation du geste. Dans les deux sexes, ces
réactions présentent le même classement.
Figure 35 : répartition des patients selon la réaction post-agression.
Source : auteur sur la base du tableau 32 en annexe.
2.2 DISCUSSION :
2.2.1 Données sociodémographiques :

Les patients ayant commis un passage à l’acte agressif sont en
prédominance des sujets d’âge moyen.
Dans notre étude, la moyenne d’âge des patients avec des gestes agressifs
est de 38 ans, avec des extrêmes allant de 17 à 65 ans. Chez les femmes, la
tranche d’âge des 30- 45 ans est représentée par le taux le plus élevé 31%
des cas et chez les hommes, elle regroupe 35%.
Les études internationales retrouvent une augmentation du risque de passage
à l’acte agressif liée à un âge jeune. La moyenne d’âge de la population
étudiée est fréquemment aux environs de 40 ans. Dans l’étude de JOYAL et
al. [74] elle est de 39,5 ans, dans l’étude de ABDERHALDEN et al [2]. de 39,4
ans, dans celle de CALASANTI et al [25] elle est de 44,10 ans.
Les célibataires sont majoritaires, dans le profil du sujet avec passage à l’acte
agressif 68,7% et ce que ce soit du côté des femmes 50% que du côté des
hommes 78%.
Un niveau scolaire moyen et l’absence de travail qualifient l’essentiel de nos
patients. La majorité des cas de cette étude ont un niveau scolaire n’ayant
pas dépassé le cycle moyen et sont inactifs. Ces patients ont donc un niveau
117
socio-économique très moyen. Ce niveau s’expliquerait, peut être, par le fait
que dans notre société les patient vivent dans un milieu urbain (88%) et
surtout en famille (93.3%). La famille prend totalement en charge ses proches
malades et ce quelque soit leur âge même si ceux-là bénéficient pour la
majorité (66.3) de la pension d’invalidité et de la gratuité des soins.
Un bas niveau socio-économique et un parcours scolaire arrêté précocement
sont associés, dans la littérature, à une augmentation du risque d’agressivité.
[38].
NOBLE et RODGER [109] ont constaté que 59% des patients ayant été
violents à l’hôpital n’avaient pas d’emploi au moment de l’admission et que
50,4% étaient au chômage.
SWANSON et al. [147] a également retrouvé que l’inactivité professionnelle
augmentait le risque d’agressivité chez les individus présentant des troubles
mentaux.
92% de notre population d’étude n’ont pas d’antécédent judiciaire. Cela est
surtout lié au fait que notre échantillon regroupe surtout des malades
chroniques et que notre institution n’a pas un statut de service médico-légal.
Par ailleurs, nous n’avons pas recensé d’étude qui s’intéresserait à cet aspect
de la question, à l’exception des études en milieu carcéral.
2.2.2 Données cliniques :

L’hérédité familiale existe dont un pourcentage de 45.3%, c-à-d
presque la moitié de nos patients a un parent proche suivi pour une maladie
mentale.

L’absence d’antécédents d’abus de substance est notée, nos patients
étant surtout consommateurs de tabac, de façon régulière. Cette donnée étant
surtout représentée par le sexe masculin. Dans 37.3% des cas l’antécédent
d’abus de drogue concerne le cannabis.
Ce qui ne concorde pas avec les données de la littérature, qui présentent la
consommation de drogue et d’alcool comme un facteur aggravant le risque de
passage à l’acte des malades mentaux.
Nos résultats sont dus au fait que notre population d’étude soit prélevée de
l’établissement hospitalier spécialisé Drid Hocine, qui n’est pas un service
médico-légal et de la société où l’alcool est loin de représenter un problème
de santé publique.
Cependant, alors que BARLOW et al [9] retrouve les troubles d’abus de
substance associé à un risque de violence lors de l’admission, pour
118
KRAKOWSKI et al. [81], les antécédents d’abus de substance ne sont pas des
facteurs discriminants de risque de passage à l’acte en institution.

Le diagnostic le plus fréquent dans notre population d’étude est celui de
la schizophrénie pour les deux sexes, suivi des troubles de l’humeur et des
troubles de personnalité. Ce qui est conforme aux données de la littérature qui
mettent en évidence une association entre les troubles psychotiques et le
risque de passage à l’acte agressif. par exemple, les individus agressifs dans
l’étude de Voyer [158] sont principalement des patients psychotiques (79%).
l’augmentation du risque de violence chez les personnes souffrant de troubles
schizophréniques comparativement à la population générale est aussi
retrouvée dans l’étude de Elbogen et Johnson. [37] et celle de Fazel et al. [39]
Dans l’étude princeps de Swanson et al.[146] en 1990, les personnes
souffrant de troubles bipolaires ou dépressifs avaient une prévalence de
comportements violents supérieure à celle de la population générale (11,1 %
vs 2,1 % des personnes ayant commis un acte de violence physique hétéroagressive).
Dans notre étude, les patients ont connu un début des troubles remontant à
plusieurs années, ils ont bénéficié de plusieurs hospitalisations et présentent
une forte prévalence d’arrêt de traitement et de rupture de suivi médical. Ce
qui est retrouvé dans la littérature avec l’étude de NOBLE et RODGER [109],
qui montre que le diagnostic de schizophrénie, la mauvaise adhésion aux
soins et l’irrégularité du suivi médical sont autant de facteurs qui exposent au
risque de passage à l’acte agressif.
2.2.3 Caractéristiques formelles du passage à l’acte passage :

Dans notre étude, à l’admission, les patients sont plus agressifs
verbalement envers autrui. Ils sont également agités et passent à l’acte
agressif physique de façon plus marquée envers autrui qu’envers eux-mêmes.
Dans la littérature, on retrouve chez les patients ayant commis des actes
agressifs, des hospitalisations en raison de troubles du comportement à type
de menace ou de passage à l’acte hétéroagressif dans plus de la moitié des
cas [158].
Selon les diagnostics, l’agressivité verbale est plus retrouvée chez le
psychotique et le toxicomane, l’agitation avec l’agressivité verbale pour les
personnalités pathologiques, les déficiences mentales et les troubles de
l’humeur, et l’agitation devance les troubles anxieux.
119
Notons qu’il y a une différence significative pour l’agressivité verbale entre les
hommes et les femmes, les hommes étant les plus agressifs verbalement pour
un p=0.04.
Cette hétéro-agressivité verbale est représentée dans 67.4% par les insultes
et dans 61.1% les cris.
L’agressivité psychique retrouvée dans 17% des cas se résume surtout aux
chantages et aux exigences excessives.
La violence envers les objets retrouvée dans plus 57% des cas se limitent
beaucoup plus aux claquements des portes.
L’autoagressivité consiste en les automutilations pour les hommes (se bruler,
se taillader…) et en le fait de se jeter par terre pour les femmes. Elle est
également plus significative pour les femmes avec un p=0.04.
Quant à l’hétéro-agressivité physique, elle regroupe plus de gestes menaçants
avec ou sans arme et les coups de poing et coups de pieds. Les coups étant
plus notés du coté des hommes comme retrouvé dans la littérature : la
prévalence de la violence physique chez les femmes est moins importante que
chez les hommes en dehors de l’hôpital (55% vs 66%) [158].
Ces actes sont également retrouvés dans les antécédents antérieurs, ce qui
explique pourquoi les patients réitèrent leurs passages à l’acte dans une
proportion de 92% des cas. Ce qui est en accord avec la littérature,
EDWARDS et al. [36] ont trouvé également 52% cas, d’antécédents de
violence dans un groupe de patients violents.

Les malades mentaux sont plus agressifs envers leurs proches, ce qui
ressort nettement de notre étude avec un taux de 74% d’agressivité envers la
mère, suivi des frères et sœurs 23.3 à 25.3%, du père 18.7% puis du conjoint
dans 15.7% des cas. Alors qu’envers les étrangers, elle n’est que 9% [158].

Dans la recherche de la situation où se déroule le passage à l’acte,
l’acte agressif semble être fortement lié au contexte et à l’environnement.
L’existence d’une frustration est révélée dans 81% des cas alors qu’un
contexte délirant n’est relevé que dans 67.3% des cas. Ce qui concorde avec
les données de la littérature où la violence liée aux idées délirantes est peu
fréquente et c’est l’intolérance à la frustration qui facilite fréquemment le
passage à l’acte.
Allant dans ce sens, SHERIDAN et al. [140] ont constaté que dans 63% des
cas, l’agression avait été précipitée par une tension entre l’équipe soignante et
le patient (rappel des règles..) et ce n’est que dans 30% des cas que
l’agression avait été en lien avec la symptomatologie du patient.
120
NOLAN et al.[110] trouvent des résultats encore plus faibles, puisque dans
leur étude, seulement 20 % des agressions sont consécutives à des idées
délirantes ou des hallucinations.
Dans l’étude de M. VOYER [158], un événement ayant déclenché ou précipité
l’acte de violence est relevé par les soignants dans plus de la moitié des cas
et il s’agit le plus souvent d’une frustration (43%).
 la fin de l’agressivité est marquée par une intervention médicale et une
contention chimique dans 36.7% des cas, surtout dans la population féminine
où elle est de 54%. Alors que chez les hommes la contention physique est
cependant plus représentative avec 30.5%.
Dans l’étude de M. VOYER [115], lorsque l’agression a eu lieu, la réponse est
le plus souvent la mise du patient en chambre d’isolement (77% des cas) et la
prescription d’un traitement sédatif dans 53%.
Dans l’étude de JOYAL et al [74], il s’agissait de l’isolement dans la chambre
dans 37% des cas, du transfert du patient en chambre d’isolement dans 18%
des cas, de la prescription immédiate d’un traitement oral dans 15,5% des cas
et en intramusculaire dans 2,6% des cas.
 Même si l’agressivité des malades mentaux est fréquente, elle est pour la
majorité sans conséquences ni matérielles (62.3%) ni physiques, de soi ou
d’autrui (75%). ailleurs, les dégâts et les lésions sont minimes.
C’est également ce que retrouvait FOTTREL [47] avec une majorité
d’agression de sévérité 1 (agression n’entraînant pas de lésions). NOBLE et
RODGER [109] constataient 59% d’agression de sévérité 1 et 39% de sévérité
2 (agression occasionnant des blessures minimes à type de contusions, de
griffures ou d’érosions). Pour PEARSON et al.[82], presque 70% des
agressions étaient de niveau 1 et seulement 29% de niveau 2.
Les passages à l’acte violents ayant des conséquences graves pour les
victimes sont donc particulièrement rares (3% pour NOBLE et RODGER, 6%
pour SOLIMAN [143], 3% pour OWEN [111] et 2.7dans notre étude.
 Enfin, la réaction observée, en post- passage à l’acte, s’inscrit dans 35% des
cas dans le registre de l’indifférence et dans22% des cas dans celui de la
réticence, probablement lié à la nature de la pathologie psychotique
prévalente.
121
CONCLUSION :
Notre travail été conçu dans le but de dresser un profil du patient
susceptible d’avoir des actes violents et d’essayer de relever ce qui
conditionne ces actes, la circonstance ou le processus psychopathologique sous-jacent.
Les résultats de notre étude sont, dans l’ensemble, conformes aux
données de la littérature.
Les différences observées peuvent être attribuées à la diversité de la
qualité des échantillons des différentes études et certains biais de notre
propre recherche.
Toutefois, nous pouvons, à partir de notre travail de recherche dressé le
profil sociodémographique et cliniques du sujet ayant commis un passage
à l’acte agressif.
D’abord, la tranche d’âge des 30-40 ans est la plus représentée et ce dans
les deux sexes. Il y a une prédominance des sujets célibataires, au niveau
d’instruction moyen et sans insertion professionnelle. Les conditions
socioéconomiques de ces sujets sont majoritairement moyennes grâce au
milieu urbain, au soutien familial et à la sécurité sociale. On relève aussi
pour nos patients une faible occurrence d’antécédents d’abus de
substances et d’antécédents carcéraux
Du point de vue clinique, un terrain d’hérédité psychopathologique est
fréquemment retrouvé ainsi qu’une forte prévalence de schizophrénie.
Cette dernière explique en partie la réaction d’indifférence ou de réticence
du patient après son passage à l’acte ; et même si les patients ont connu
plusieurs séjours en milieu hospitalier, une rupture de soins dont une
irrégularité du suivi médical et une mauvaise compliance thérapeutique
sont à noter.
Quant à l’acte agressif, il est fréquemment retrouvé dans le passé du sujet.
Il s’inscrit surtout dans le registre verbal et s’adresse particulièrement aux
proches. La participation de l’environnement est plus que notable dans la
facilitation de ce passage à l’acte avec une intolérance aux frustrations
marquée. Mais bien que l’agressivité soit fréquente, il n’en demeure pas
moins que ses conséquences restent généralement et fort heureusement
insignifiantes.
122
CONCLUSION GENARALE :
Depuis une étude sur la violence en milieu militaire et urgences psychiatriques
en 1999, la recherche de données de la littérature en Algérie est restée
malheureusement pauvre. L’agressivité bien que très visibles dans le milieu
psychiatrique algérien comme partout ailleurs, n’a pas encore eu sa part
d’intérêt des chercheurs, hormis le suicide qui fait l’objet de deux travaux de
recherches l’un sur les conduites suicidaires dans le parcours du
schizophrène, en 2010 et l’autre plus récemment, en 2015 sur les tentatives
de suicides en milieu militaire.
A notre connaissance, le sujet de ce travail de recherche n’a pas déjà été
traité auparavant.
Comme nous l’avons dit, précédemment le passage à l’acte agressif se
déroule dans une situation et s’inscrit dans l’histoire du malade, nous pouvons
le préciser à présent cet inscrit dans l’histoire du malade dans sa relation avec
le monde.
Pour répondre à nos objectif de départ, la synthèse de notre travail de
recherche nous permet de conclure que la relation qui relie le passage à l’acte
à la pathologie psychiatrique est plus de nature circonstancielle que
processuelle. Ainsi l’intrication des relations avec l’extérieur faciliterait plus le
passage à l’acte que les manifestations cliniques de la maladie. Cela suppose
intégrer la notion d'agressivité dans une analyse individuelle et contextuelle
pour apporter des réponses adaptées aux événements.
L’intolérance à la frustration étant identifiable, notre prise en charge des
patients devrait s’intéresser d’avantage à la relation de l’entourage et leurs
interactions avec le malade.
On peut aussi dire que l’agressivité verbale à type de menaces et d’insultes
représente le mode privilégié de l’expression de l’agressivité chez les malades
mentaux. Cette agressivité même si elle est fréquente, il n’en demeure pas
moins qu’elle est minime sans conséquences grave ni pour le sujet ni pour son
entourage, dans la plus grande majorité des cas. Ce qui, nous l’espérons,
permettra de déstigmatiser ou de décimenter l’image que la société a du
patient psychiatrique.
Le profil du patient susceptible de passer à l’acte est celui d’un jeune
schizophrène de moins de 40ans, célibataire, de niveau moyen que ce soit
pour la formation ou les conditions de vie, sans emploi avec des antécédents
d’hospitalisations antérieures et de rupture fréquentes de soins
Et comme n’importe quel travail de recherche, notre étude présente est par
certains biais qui pourraient ouvrir la réflexion aux recherches d’avenir.
123
Tout d’abord, notre échantillon est d’emblé choisis ayant comme motif
d’admission le passage à l’acte agressif. Le choix de prendre toues les
admissions, dans la période considérée ou une population de témoins
indemnes d’antécédents psychiatriques, aurait peut être pu nous renseigner
d’avantage sur la proportion des patients avec un potentiel agressif dans la
population de malades psychiatriques ou mieux dans la population générale.
Aussi, coïncider les résultats avec l’abus de substance nous aurait permis de
confirmer les données de la littérature sur la fait que la consommation de
drogue ou d’alcool augmentait considérablement le nombre d’agressions.
Par ailleurs, une continuité du suivi en hospitalier aurait permis aussi
d’observer directement l’acte et ses circonstances. Mais cela restera comme
perspective d’avenir.
124
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
1.
ABDELMOULEH. A : Agressivité des Malades Mentaux et Equipe
Soignante. Tunisie : Enquête 1999.
2.
ABDERHALDEN C., NEEDHAM I., DASSEN T., HALFENS R.,
FISCHER J. et al. Frequency and severity of aggressive incidents in acute
psychiatric wards in Switzerland. Clin. Practice Epidemio. Mental Health. 2007;
3: 30-41.
3.
AGARD.O. La question de l’humanisme chez Max Scheler. Revue
germanique internationale p. 163-186. 10-2009.
4.
AIUOEZ.K. Les conduites suicidaires dans le parcours du schizophrène.
Thèse de doctorat 2010 ;
5.
ALBERNHE.T. Criminologie et psychiatrie. éd Ellipses 1997.
6.
APPELBAUM PS., ROBBINS PC., MONAHAN J. Violence and
delusions: data from Mac Arthur violence risk assessment study. Am J Psych
iatry. 2000; 157: 566-572.
7.
ARGRAG.F, CITARELLA.M. Le feu de l’émeute et le vent de guerre :
Synthèse bibliographique, Éd : Espaces et sociétés 2009.
8.
BAGUELIN-PINAUD.A, C. SEGUY, F. THIBAUT. Self-mutilating
behavior. A study on 30 inpatients. Encepahale aoùt 2008.
9.
BARLOW
K 1, GRENYER B, ILKIW-LAVALLE O :
Prévalence
et
facteurs déclenchants de l'agressivité dans les unités d'hospitalisation
psychiatrique Aust NZJ psychiatrie 36(6) : 967-74 ; 2000.
10. BEAUREPAIRE.C, BENEZECH.M, KOTTLER.C. Les dangerosités: De
la criminologie à la psychopathologie, entre justice et psychiatrie, édition john
libbey eurotext 2004.
11. BALIER.C: acting out, agir et passage à l’acte. Séminaire de la société
psychanalytique de Paris sur le passage à l’acte, 2005
12. BERNARD (P), TROUVE (S), Sémiologie psychiatrique, éd Masson,
Paris, 1977.
13. BLETRY.O, GIRSZYN.N, GEPNER.P. Du symptôme à la prescription en
médecine générale: symptômes, diagnostic ...éd Elseive Masson 2009.
14. BOUCHARD JP. Violences, homicides et délires de persécution. Ann
Med Psychol. 2005;163:820-826.
15. BOUCHARD.M.A. De la phénoménologie à la psychanalyse: Freud et
les existentialistes américains, Editions Mardaga Amazon France, 1990.
16. BOURDIN.D,
JOUBERT.D.M.
Caractère(s).
Revue
société
psychanalytique de paris : n°09 avril 2007.
125
17. BOURGEOIS ML, BENEZECH M : dangerosité criminologique :
psychopathologie
et
comorbiditè
psychiatrique.
Annales
médicopsychologiques, volume 159, n°7 p : 475- 486. Elsevier SAS 2001
18. BRACONNIER.A, ALBERT.E. Tout est dans la tête : Émotion, stress,
action. Éditions Odile Jacob,1997.
19. BRIERRE de BOISMONT A. Exposé des travaux du Dr Morel sur la
médecine légale des aliénés. Annales d'hygiène publique et de médecine
légale.1874;2(41):184-197.
20. BRUGGIMANN.L, RATHELOT.T, VALLOTTON G. Personnalités
difficiles Violence, Agressivité, Opposition ; Département de Psychiatrie HUG,
mai 2009.
21. BURGELIN JL. Santé, justice et dangerosité : pour une meilleure
prévention de la récidive. Rapport de la commission Santé-Justice. Juillet
2005.
22. BUSS AH. The psychology of aggression. New York : éd : John Wiley,
1961.
23. CAILLOCE D. Notions sur les différents états d’agitation Pôle
Anesthésie-Réanimation-SAMU IFA 2009 CHU DE limoges.
24. CIAVALDINI.A, NEAU.F. Psychopathlogie psychanalytique du passage
à l’acte. EMC Psychiatrie vol5, 37-510-A-30, éd Elsevier Masson 2010.
25. COFFIN. J-C. L’anthropologie criminelle en Europe : L’anthropologie
criminelle en Italie, Revue Histoire de la criminologie 2009.
26. COLASANTI A., NATOLI A., MOLITERNO D., ROSSATTINI M, DE
GASARI IF, MAURI MC. Psychiatric diagnosis and aggression before acute
hospitalisation. Eur Psychiatry. 2007,doi:10.1016/j.europsy.2007.09.005.
27. COMBALBERT.N. Passage à l'acte auto et hétéro-agressif: Approche
épidémiologique, psychodynamique et criminologique, Editeur : Omniscriptum
,3 octobre 2010.
28. CORRAZE.J. La psychomotricité : un itinéraire. Ed : Amazon France.
29. COURTET.P, GUILLAUME.S, MALAFOSSE.A. Neurobiologie des
conduites suicidaires : voies de recherche actuelles. EMC Psychiatrie vol4, 37500-C-10, éd Elsevier 2008.
30. CUSSON.M, OUIMET.M, PROULX.J Les violences criminelles. éd :
Presses de l’université LAVAL 2002.
31. DAVID.J-C, MARCELLI.D. Manuel de psychiatrie. Ed Masson 2012.
32. DERABOURS.N. Violence en Psychiatrie. Violence de la
psychiatrie
Ce qui fait Violence à l'hôpital Sirocco, 2000.
33. DOLLARD, MILLER et al. The hypothesis suggests that the failure to
obtain a desired or expected goal leads to aggressive behavior.Frustration and
aggression, Yale University Press, New Haven, (1939).
126
34. DOYON.B, BUSSIERES.M.
Recherche sur la criminalité et la
délinquance : une distinction selon le sexe ; Département de sociologie,
Faculté des sciences sociales ; Rapport final, présenté au Conseil permanent
de la jeunesse. avril 1999.
35. DUBREUCQ.J.-L, JOYAL C, MILLAUD.F. Risque de violence et troubles
mentaux graves. Annales Médico Psychologiques 163 (2005) 852Ŕ865.
Elsevier 2005
36. DUMAS.A. Troubles mentaux et agression impulsive : le rôle de la
sérotonine. Éd : Institut Philippe-Pinel de Montréal et Service de Médecine et
de Psychiatrie Pénitentiaires du Département de psychiatrie du CHUV
(Suisse) Psychiatrie et violence. Volume 10, numéro 1, 2010.
37. DUPRAY.Q, GRANGER.B, AZAIS.F.Psychopathologie de l’adulte.
masson 2005.
38. EDWARDS JG., JONES D., REID WH., CHU CC. Physical assaults in a
psychiatric unit of a general hospital. Am J Psychiatry. 1988 ;145 :1568-1571.
39. ELBOGEN EB, JOHNSON SC. le lien complexe entre la violence et les
troubles mentaux : résultats de l’enquete épidemiologique nationale sur
l’alcool et les conditions connexes, Arch Gen Psychiatry2009; 66(2):152-61.
40. ERIKSSON A, ROMELSJO A, STENBACKA M, TENGSTROM A. Early
risk factors for criminal offending in schizophrenia: a 35-year longitudinal
cohort study. Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol 2010.
41. FAZEL S, GULATI G, LINSELL L, GEDDES JR, GRANN M.
Schizophrenia and violence: systematic review and meta-analysis. PLoS Med
2009; 6(8):e1000120.
42. FERNANDEZ.F. Suicides et conduites auto-agressives en prison.
Antropologie médicale appliquée au developpment et à la santé. Le bulletin
amades : Dossier n°14 Ŕ 2009.
43. FERRERI. F, AGBOKOU. C. Urgences chirurgicales et troubles
psychiatriques : Orthopédique n°178 - novembre 2008 : Article du journal
orthopédique.
44. FERRERI. F, PERETTI. C-S. Dépression, accès maniaques et maladies
somatiques. Paris : Flammarion éditions, 2006.
45. FIRST MICHAEL B, FRANCES.A, PINCUS.H.A. DSM IV : diagnostics
différentiels, Masson 1999.p : 32-34.
46. FISCHER G.N. Psychologie des violences sociales. éd DUNOD 2003.
47. FLUTTERT.F, VAN MEIJEL.A, NIJMAN.H, BJORKLY.S, Preventing
aggressive incidents and seclusions in forensic care by means of the « Early
Recognition Method » le Journal of Clinical Nursing en 2009. ·
48. FONTAINE.R. Psychologie de l’agression. Dunod 2003.
127
49. FOTTRELL E. Violent behaviour by psychiatric patients. Br J Hosp Med.
1981;25:28-38
50. FOUCAULT.M. Histoire de la folie à l’âge classique. Gallimard 1976.
51. FOURTON.J. Agressivité utile ou dangereuse. éd universitaire, Paris
1972.
52. FREUD.S. Discussion sur le suicide en général. Les premiers
psychanalystes. Minutes de la Société Psychanalytique de Vienne. 19081910, p. 467-493. Connaissance de l’Inconscient, Gallimard.
53. FRIARD.D. De la violence dans les soins. éd édition DUNOD.mai 2002.
54. GAROFALO.R. Étude sur la nature du crime et la théorie de la pénalité.
Ancienne Librairie Germer Baillière et Cie., Félix Alcan, Éditeur, 1890.
55. GARRAUD JP. Réponses à la dangerosité. Rapport de la mission
parlementaire 2006.
56. GASMAN.I, ALLILAIRE.J.F. Psychiatrie de l'enfant, de l'adolescent et
de l'adulte, Elsevier Masson 2009.
57. GBEZO.B.E. Les soignants face à la violence, Editions Lamarre 2°
édition septembre 2011.
58. GIORDANA.J.Y. Stigmatisation en psychiatrie et en sante mentale.
Masson Ŕ 2010.
59. GODARD.M. Agressivité en clinique psychiatrique adulte. Mémoire
(Limoge) 1980.
60. GODFROID.I.O. La violence, le désir et la mort : Réflexions sur trois
tabous en psychiatrie ; L’Encéphale, 2001 ; XXVII : 22-7
61. GOLSE.B. FURTOS.J. LAVAL.P. Danger, dangerosité et peur : récuser
le pouvoir prédictif, éd : Rhizome 2006.
62. GORIOT E. Rôle des équipes de soins dans l’évaluation et la prévention
de l’agressivité, Annales Médico-Psychologiques 163(2005)827Ŕ830.
63. GOUJON.P, GAUTIER.C : Rapport d'information sur les mesures de
sûreté concernant les personnes dangereuses 2006.
64. GRANGER.B. La Psychiatrie d'aujourd'hui : Du diagnostic au traitement.
éd Odile Jacob 2002.
65. GROSSMAN.D. Killing: The Psychological Cost of Learning to Kill in
War and Society, éd : New York : Back Bay Books, 1996. p10-11.
66. GUELFI.J.D. Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux,
DSM IV American Psychiatric Association, 1994. traduction française, Paris,
Masson, 1996.
67. GUELFI. J.D, CAILHOL.L, ROBIN.M, LAMAS.C. Etats limites et
personnalité borderline. EMC Psychiatrie vol4, 37-395-A10, éd Elsevier 2011.
68. GUELFI. J.D, ROUILLON. F. manuel de psychiatrie ed : Elsevier
Masson 2012.
128
69. GUELFI. J.D, LOGAK.Z. Personnalité narcissique. EMC Psychiatrie
vol4, 37-490-H-10, éd Elsevier 2012.
70. HAEFLIGER T, BORGEAT D F, ZULLINO F : le Traitement des états
d’agitation, Revue Médicale Suisse N° -550.
71.
HEUYER. G. Débilité mentale et débilité intellectuelle. L'année
psychologique. Année 1949 Volume 50 pp. 655-669.
72. HIBBS.S. Crime et science au XIX siécle. Bibliotheca virtual. 2002.
73. HAS. Prise en charge de la psychopathie. Jeudi 15 et vendredi 16
décembre 2005. Salle Pierre Laroque Ministère de la Santé et des Solidarités
Haute Autorité de santé, audition publique
74. (ICIS) Institut canadien d’information sur la santé : Une nouvelle étude
mesure les liens entre la santé mentale, la délinquance juvénile et les
comportements criminels, mardi 29 avril 2008.
75. IONITA. A., FLOREA. R. COURTET. P. Prise en charge de la crise
suicidaire, L’Encéphale (2009) Supplément 4, S129ŔS132
76. JONCKHEERE.P. Passage à l'acte, édition john libbey eurotext -1998
77. JOYAL CC 1, GENDRON C, COTE G. Nature et la fréquence des
comportements agressifs chez les patients hospitalisés à long terme avec la
schizophrénie: un rapport de 6 mois en utilisant l'échelle de l'agressivité
manifeste modifié. Can J Psychiatry. En juillet 2008; 53 (7): 478-81.
78. KAISION. JM., D. CAMUS, Y. COSSY. Observation des comportements
agressifs des patients hospitalisés: entre devoir d'identification précoce de
l'agressivité, risques de stigmatisation et exigences thérapeutiques ;
Psychiatrie et violence, février 2001.
79.
KAISION.J.-M, CAMUS.D, COSSY.Y. Violence en psychiatrie : Une
recherche prospective au Département Universitaire de Psychiatrie Adulte
(DUPA) interrogée à la lumière du modèle cindynique. L’Ecrit 2004.
80. KALUSZYNSKI. M. Thématiques et théories : Quand est née la
criminologie ? ou la criminologie avant les Archives. Archives d’anthropologie
criminelle and related subjects.
81. KARLI.P : l’homme agressif, Editions Odile Jacob. MARS 1987.
82. KARLI.P : neurobiologie du comportement agressif. Presse universitaire
1982.
83.
KINABLE. J. Le psychopathe : un sujet en actes ? Déviance et
société. 1983 Volume 7 Numéro 7-4 pp. 317-338.
84. KONRAD.L. L’agression une histoire naturelle du mal. Ed Flammarion
2008.
85. KRAKOWSKI MI., CZOBOR PC. Clinical symptoms, neurological
impairment, and prediction of violence in psychiatric inpatients. Hosp
Community Psychiatry. 1994 ; 45 :700-705.
129
86. LAGACHE D. Agressivité, structure de la personnalité: oeuvres 4 :
1956- 1962 , publication : 1982.
87. LAMB H, BACHRACH L. Some perspectives on desintitutionalization
Psychiatr Serv 2001;52:1039Ŕ45.
88. LANTERI-LAURA G. Réflexions épistémologiques sur la notion de
violence dans la psychiatrie moderne, Neuro-psy, volume 12 - N° 1 - janvier
1997.
89. LAPLANCHE.J, PONTALIS.J.B. Vocabulaire de la psychanalyse, éd :
PUF Juillet 2007.
90. LAVOINE.P.L. Prédire la dangerosité, VST, N°63, 1999, p.25-27.
91. LEMAY.M, Préface, dans F. Millaud, Le passage à l'acte : Masson, Coll.
"Médecine et psychothérapie", 1998.
92. LENY.J.F. Behaviorisme. Encyclopedia universalis 2004.
93. LESCH, K. P., MERSCHDORF, U. Impulsivity, aggression, and
serotonin: a molecular psychobiological perspective. Behav Sci Law (2000),
18(5), 581-604.
94. LEVY SOUSSAN.P. psychiatrie, Elsevier Masson édition 2001- 2002.
95. MAHMOUDIA.Y. Urgences psychiatriques au SAU .Revue SAU Hôtel
Dieu février 2010,
96. MAJOIS.V, SALOPPE.X, DUCRO.C, PHAM.T.H.Psychopathie et son
évaluation. EMC Psychiatrie, vol 4, 37-320-A-45 éd Elsevier, Paris 2011.
97. MARCAIS N. Place des unités pour malades difficiles dans le traitement
des malades mentaux difficiles ou dangereux. Lyon : Thèse de médecine ;
1993.
98. MARSCHALL J, La dangerosité des malades mentaux : mythe ou
réalité ? Strasbourg 1 : Thèse de médecine psychiatrie ; 2006.
99. MARTY (F), L'illégitime violence. La violence et son dépassement à
l'adolescence, Ramonville Ste-Ange, 1997.
100. MAURANGES .A. Communication et gestion de l’agressivité, Hôpital
Tenon, AP-HP, Paris (75.)
101. MERCUEL.A. Sémiologie des conduites agressives. EMC Psychiatrie,
vol 1, 37-114-A-50 éd Elsevier, Paris 1997.
102. MERCUEL.A, GUEDJ.M-J, RAMPA.S, GALLOIS.E, GAUILLARD.J,
CAROLI.F. Conduites psychopathiques. EMC Psychiatrie, vol 4, 37-320-A-30
éd Elsevier, Paris 2003.
103. MERLE. MM. ET VITU. Passage à l’acte. édition Cujas 2001.
104. MICHAUD.Y. La violence. coll : que sais-je ? éd PUF 5° edition 1999.
105. MILLAUD.F. Le passage à l’acte : Aspects cliniques et
psychodynamiques, édition john libbey eurotext 2009.
130
106. MINZENBERG, M. J., SIEVER, L. J. Neurochemistry and Pharmacology
of Psychopathy and Related Disorders. Ed Handbook of Psychopathy (Vol.
251-277). New-York: The Guilford Press, (2006).
107. MONAHAN J, STEADMAN H, SILVER E, APPLEBAUM P, ROBBINS P,
MULVEYE. Rethinking risk assessment. The McArthur study of mental
disorder and violence. Oxford: Oxford University Press; 2001.
108. MORASZ L. Comprendre la violence en psychiatrie : approche clinique
et thérapeutique. Dunod 2002.
109. MULLEN PE, BURGESS P,WALLACE C, PALMER S, RUSCHENA D.
Community care and criminal offending in schizophrenia. Lancet 2000;
355:614Ŕ7.
110. MORELLE.C. Le corps blessé - édition john libbey eurotext, 1995.
111. NELL.V. Cruelty’s Rewards: The Gratifications of Perpetrators and
Spectators, éd: Behavioral and Brain Sciences, vol. 29, 2006. p211
112. NOBLE.P, RODGER.S. La violence par les patients en psychiatrie. Le
Journal
of
Psychiatry septembre
1989, 155 (3) 384390 Colombie; DOI: 10,1192 / bjp.155.3.384.
113. NOLAN KA., CZOBOR P., ROY BB., PLATT MM., SHOPE CB.,
CITROME LL et al. Characteristics of assaultive behavior among psychiatric
inpatients. Psychiatr Serv. 2003; 54:1012-1016.
114. OWEN C., TARANTELLO C., JONES M., TENNANT C. Violence and
aggression in psychiatric units. Psychiatr Serv. 1998;49:1452-1457.
115. PAHLAVAN.F. Les conduites agressives, Editeur : Armand Colin 2 août
2002.
116. PEARSON M., WILMOT E., PADI M. A study of violent behavior among
in-patient in a psychiatric hospital. BrJ Psychiatry. 1986 ;149 :232-235.
117. PETERMANN.F, PETERMANN.U. Training mit aggressiven Kindern.
Weinheim: Beltz Psychologie Verlags Union (2012).
118. PETIT CLERC.J.M. Et si on parlait...de la VIOLENCE, Presses de la
Renaissance. (2002)
119. PINATEL.J. - La criminologie : recherche scientifique et action sociale.
Revue française de sociologie 1964 Volume 5 Numéro 5-3 pp. 325-330.
120. PEWZNER.E. Le fou, l'aliéné, le patient, Paris : Dunod, 1995.
121. PRINS.A. Criminalité et répression : l e c a r a c t è r e s o c i a l d e l a
c r i m i n a l i t é . Bruxelles 1886
122. PROUFF.J. Comprendre les cas concrets en psychiatrie:
études de
cas et soins infirmiers, 1995.
123. RABAUD.E. Le génie et les théories de M. Lombroso, Une collection de
la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec 1980.
124. RAOULT.P.A. Passage à l'acte, édition john libbey eurotext 2002.
131
125. REA.A. Les émeutes urbaines : causes institutionnelles et absence de
reconnaissance, Revue Déviance et Société, 2006/4 (Vol. 30).
126. RENNEVILLE.M. histoire de la médecine et des sciences. La revue et
ses hommes : Archives d’anthropologie criminelle and related subjects
1995,11 p 1720-1724.
127. RENNEVILLE. M. La criminologie perdue d’Alexandre Lacassagne
(1843-1924).La revue et ses hommes. 1995.
128. RENNEVILLE. M. L’anthropologie du criminel en France . Article
REVUE/ ERUDIT vol. 27, n° 2, 1994, p. 185-209
129. RIERA R, BABRES S, BOURQUARD J ET al. La prise en charge des
patients susceptibles d'être dangereux. La documentation française 2006
130. ROBINSON.B. Psychiatrie clinique de l’initiation à la recherche. Edition
De Boeck université 2003.
131. RONALD S, DE BEAUCHAMP.I, FAVRE.P, SPITZ.F. Les conduites
agressives iatrogènes : implication des psychotropes, Journal de pharmacie
clinique, volume 22, numéro 2 ; 57-63, avril mai juin 2003.
132. ROY.A,
VIRKKUNEN.M,
LINNOILA.M.
Monoamines
glucose
metabolism, aggression towards self and others. J Neurosc (2008). 41(3-4),
p261-264.
133. SALMON.L. Histoire de la criminologie. La revue et ses hommes.2005.
134. SCHNEIDER.B.H. Conduites agressives chez l'enfant, Presse de
l’Université 2009.
135. LYASSE-SANCHEZ.S. L’agressivité en clinique : de l’étiopathologie à la
chimiothérapie. Thèse 2002.
136. SCHUWEY-HAYOZ.A, NEEDHAM.I. Caractéristiques de l’agressivité
des patients dans un hôpital psychiatrique en Suisse. Revue La Recherche en
soins infirmiers en 2006.
137. SECKER.J, BENSON.A, BALFE.E, LIPSEDGE.M, ROBINSON.S,
WALKER.J. Understanding the social context of violent and aggressive
incidents on an inpatient unit. Le Journal of Psychiatric and Mental Health
Nursing en 2004.
138. SEIDOWSKY.E, DENIAU.E, BRUNELLEJ, COHEND. Une prévention
des passages à l’acte hétéro-agressifs graves en milieu scolaire est-elle
possible ?, EMC neuropsychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, éd : Elsevier
Masson, 2011.
139. SEMAOUNE.B. violence et urgences psychiatriques en milieu militaire,
thèse de doctorat en sciences médicales, Faculté de médecine d’Alger, 1999.
140. SENNINGER.J.L. la dangerosité en psychiatrie. Revue Santé mentale,
numéro 128 de mai 2008.
132
141. SENNINGER.J.L, FONTAA.V : Psychopathologie des malades
dangereux, Paris : Dunot, 1996, 173 pages.
142. SENNINGER JL, WEISS PH : les facteurs prédictifs de comportement
agressif chez les malades mentaux. Épidémiologie en psychiatrie : répertoire
des travaux francophones 1993.
143. SENON.J.L, CAROLI.F. Prise en charge de la psychopathie. Salle
Pierre Laroque Ministère de la Santé et des Solidarités (Haute Autorité de
santé), audition publique, décembre 2005.
144. SHERIDAN M., HENRION R. ROBINSON L., BAXTER V. Precipitants of
violence in a psychiatric inpatients setting. Hosp Community Psychiatry. 1990,
41:776-780.
145. SIEVER, L. J.
Neurobiology of aggression and violence. Am J
Psychiatry (2008)., 165 (4), 429-442.
146. SIRJACQ.M. Le caractère, pour quoi faire ? Revue française de
psychanalyse 2014/4 (Vol. 78)
147. SOLIMAN AE., REZA H. Risk factors and correlates of violence among
acutely ill adult psychiatric inpatients. Psychiatr Serv. 2001;52:75-80.
148. SPF INTERIEUR Etude du supportérisme et des manifestations de
violence dans et autour des stades de football en Belgique. Revue néoscolastique de philosophie Rapport final 2006 Numéro 66 pp. 245-255.
Année 1910.
149. STORA-LAMARRE.A. Pour une histoire culturelle de la guerre au XIX
siécle. Revue d’histoire du XIX siécle ; article La guerre au non de droit 2005.
150. SWANSON JW, HOLZER CE. Violence and ECA data (lettre à
l’éditeur).Hosp Community Psychiatry 1991;42:954Ŕ5.
151. SWANSON.JW, SWARTZ.MS, BORUM.R, HIDAY.V, WAGNER.R,
BURNS.B. Traitement obligatoire pour personnes souffrant de troubles
mentaux grave, Br J Psychiatry. 2000;174:324-331
152. TEDESCHI. T, FELSON. R.B. l’agression et actions coercitives, revue
Psychologie politique, publiée par la société internationale de psychologie
politique, Vol 20, n°1 1994, p238-241.
153. THIBAULT.O. Agressivité humaine. Les cahiers du GRIF N14-15. 1976
P18-25.
154. THIRION.M : Faire face à la violence dans les institutions de santé :
Gestion des risques et de la qualité de (Broché - 1 février 2004).
155. TRAN.T. trois théories du développement, Le guide de l’enseignant,
Tome 1, Revue EPS, Paris, 1995.
156. TREBAUL V. La dangerosité en psychiatrie : étude clinique, intérêt de la
création d’une Unité pour Malades Difficiles (UMD) en Bretagne, à
Plouguernevel. Rennes : Thèse de médecine ; 2004.
133
157. TREIMAN.DM. Psychology of ictal aggression. Adv neuro 1991.55 :31456.
158. TREMBLAY.É. La validité de prédiction en milieu francophone de l'échelle de
psychopathie de HARE. These de maitrise en psychologie. NOVEMBRE 1998
159. TRIBOLET.S, SHAHIDI.M : Nouveau précis de sémiologie des troubles
psychiques Heures de France, 2005
160. TUBIANA MAURICE : L’éducation et la Vie. éd Odile Jacob 1999.
161. VACHERON-TRYSTRAM. MN, COMIC.F, GOUREVITCH.R. La prise en
charge des états réputés dangereux. Ed, Masson, 2010.
162. VAN RILLAER.J. L’agressivité humaine : approche analytique et
existentielle. Ed, Dessart et Mardaga, 1975.
163. VOYER.M. Dangerosité psychiatrique : l’état de la question : Réflexions
autour d’une meilleure prévention et prise en charge de la violence physique
des malades mentaux 2008 à Poitiers.
164. VOYER.M, MILLAUD.F. Clinique et prédiction de la violence en
psychiatrie. EMC Psychiatrie, vol 5, 37-510-A-20,éd Elsevier Masson 2012.
165. WANSON JW, BORUM R, SWARTZ MS. Psychotic symptoms and
disorders and the risk of violent behaviour in the community. Crim Behav Ment
Health 1996; 6:309Ŕ29.
166. WEISS P, DELLA T, LOWYA C. Prédiction clinique des agressions en
services d'urgences psychiatriques, L'information psychiatrique N° 2 - Février
1998.
167. Will.T. Troubles psychiatriques chez des patients épileptiques et leurs
traitements. Service d'accueil, d'urgence et de liaison psychiatrique, Hôpitaux
Universitaires de Genève Epileptologie 2008; 25.
168. ZILLMANN.D. Hostility and aggression. Hillsdale: éd: NJ Lawrence
Erlbaum Associates, 1978.
134
ANNEXES :
Annexe1 : Critères diagnostic DSMVI.
Annexe 2 : Protocole de l’étude.
Annexe 3 : Echelle SDAS.
Annexe 4 : La législation Algérienne.
Annexe 5 : Résultats de l’étude descriptive (tabulation).
135
ANNEXE 1 :
CRITERES DIAGNOSTIQUES DES TROUBLES MENTAUX
DSM IV
DELIRIUM DU A UNE AFFECTION MEDICALE GENERALE
A. perturbation de la conscience avec diminution de la capacité à
diriger, focaliser, soutenir ou mobiliser l’attention
B. modification du fonctionnement cognitif ou bien survenue d’une
perturbation des perceptions qui n’est pas mieux expliquée par
une démence préexistante, stabilisée ou en évolution.
C. La perturbation s’installe en un temps court et tend à avoir une
évolution fluctuante tout au long de la journée.
D. Mise en évidence, d’après l’histoire de la maladie, l’examen
physique o les examens complémentaires que la perturbation est
due aux conséquences physiologiques directes d’ne affection
médicale générale.
DEMENCE DUE A UNE AFFECTION MEDICALE GENERALE
A. apparition de déficits cognitifs, comme en témoignent à la fois :
1une altération de la mémoire
2une ou plusieurs des perturbations cognitives suivantes :
a/ Aphasie
b/ Apraxie
c/ Agnosie
d/ Perturbation des fonctions exécutives
B. les déficits cognitifs des critères A1 et A2 sont tous les deux à
l’origine d’une altération significative du fonctionnement social ou
professionnel et représentent un déclin significatif par rapport au niveau
de fonctionnement antérieur.
C. La perturbation est la conséquence physiologique directe de l’une
des affections de la liste
D. Le déficit ne survient pas exclusivement au cours de l’évolution
d’un delirium
INTOXICATION A UNE SUBSTANCE
A.
Développement d’un syndrome réversible, spécifique
substance, dû à l’ingestion récente de cette substance.
136
d’une
B.
C.
Changements comportementaux ou psychologiques inadaptés,
cliniquement significatif, dus aux effets de la substance sur le SNC qui
se développent pendant ou peu après l’utilisation de la substance.
Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale et
ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.
SEVRAGE A UNE SUBSTANCE
A. développement d’un syndrome spécifique d’une substance dû à l’arrêt
de l’utilisation prolongée et massive de cette substance.
B. Le syndrome spécifique de la substance cause une souffrance
cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social,
professionnel ou dans domaines importants.
C. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale et ne
sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.
TROUBLE PSYCHOTIQUE INDUIT PAR UNE SUBSTANCE
B.
1.
2.
C.
D.
A.
Hallucinations ou idées délirantes au premier plan.
Mise en évidence, d’après l’histoire de la maladie, l’examen physique ou
les examens complémentaires, soit de 1, soit de 2 :
les symptômes du critère A sont apparus pendant une intoxication ou un
sevrage à une substance, ou dans le mois qui a suivi.
La prise d’un médicament est liée étiologiquement à l’affection.
l’affection n’est pas mieux expliquée par un trouble psychotique non
induit par une substance.
L’affection ne survient de façon exclusive au cours de l’évolution d’un
délirium.
SCHIZOPHRENIE
A. Symptômes caractéristiques : 2 des manifestations suivantes sont
présentes, chacune pendant une période d’un mois:
1- Idées délirantes
2- Hallucinations
3- Discours désorganisé
4- Comportement grossièrement désorganisé ou catatonique
5- Symptômes négatifs
B. Dysfonctionnement social ou des activités : travail, relations
interpersonnelles ou soins personnels
137
C. Durée d’au moins 6 mois avec au moins 1mois de symptômes du
critère A y compris les périodes de symptômes prodromiques ou
résiduels
D. Exclusion d’un trouble schizo-affectif et d’un trouble de l’humeur avec
caractéristiques psychotiques et d’un trouble schizo-affectif ou de durée
brève
E. Exclusion d’une affection médicale générale ou des effets dus à une
substance
F. Relation avec un trouble envahissant le développement : diagnostic
additionnel
TROUBLE DELIRANT
A. Idées délirantes non bizarres persistant au moins un mois.
B. N’a jamais répondu pas au critère A de la schizophrénie.
C. En dehors de l’impact de l’idée délirante, il n’y a pas d’altération
marquée du fonctionnement ni de singularités ou de bizarreries
manifestes du comportement.
D. en cas de survenue simultanée d’épisode thymique ou d’idées
délirantes, leur durée totale a été brève par rapport au délire
E. La perturbation n’est pas l’effet physiologique direct d’une substance
ou d’une affection médicale générale
EPISODE MANIAQUE
A. Une période nettement délimitée durant laquelle l'humeur est
élevée de façon anormale et persistante, pendant au moins une
semaine (ou toute autre durée si une hospitalisation est
nécessaire).
B. Au cours de cette période de perturbation de l'humeur, au moins
3 des symptômes suivants (4 si l'humeur est seulement irritable)
ont persisté avec une intensité suffisante:
1. augmentation de l'estime de soi ou idées de grandeur.
2. réduction du besoin de sommeil (p. ex., le sujet se sent reposé après
seulement 3 heures de sommeil).
3. plus grande communicabilité que d'habitude ou désir de parler
constamment.
4. fuite des idées ou sensations subjectives que les idées défilent.
5. distractibilité (p. ex., l'attention est trop facilement attirée par des
stimuli extérieurs sans importance ou insignifiants).
6. augmentation de l'activité orientée vers un but (social, professionnel,
scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice.
7. engagement excessif dans des activités agréables mais à potentiel
élevé de conséquences dommageables (p. ex.., la personne se lance
138
sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles
inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables).
C. Les symptômes ne répondent pas aux critères d'un épisode
mixte.
D. La perturbation de l'humeur est suffisamment sévère pour
entraîner une altération marquée du fonctionnement
professionnel, des activités sociales ou des relations
interpersonnelles, ou pour nécessiter l'hospitalisation afin de
prévenir des conséquences dommageables pour le sujet ou pour
autrui, ou bien il existe des caractéristiques psychotiques.
E. Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques directs
d'une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus,
médicament ou autre traitement) ou d'une affection médicale
générale (p. ex., hyperthyroïdie).
Spécifications pour sévérité/ psychotique/ en rémission :
Sévère avec caractéristique psychotiques : idées délirantes ou
hallucinations congruentes ou non à l’humeur
EPISODE MIXTE
A. les critères sont réunis à la fois pour un épisode maniaque et pour
un épisode dépressif majeur et cela presque tous les jours au
moins une semaine.
B. La perturbation de l’humeur est suffisamment sévère pour
entrainer une altération du fonctionnement professionnel, des
activités sociales ou des relations interpersonnelles ou pour
nécessité l’hospitalisation ou il existe des caractéristiques
psychotiques.
C. Les symptômes ne sont pas du aux effets physiologiques directes
d’une substance ou d’une affection médicale générale.
TROUBLE SCHIZO-AFFECTIF
A. Période ininterrompue caractérisée par la présence soit d’un EDM
soit d’un épisode maniaque, soit d’un épisode mixte et de
symptômes répondant au critère A de la schizophrénie
B. Des idées délirantes ou de hallucinations ont été présentes pendant
au moins 2semaines en l’absence de symptômes thymiques
marqués
C. Les symptômes thymiques sont présents pendant une partie
conséquente des périodes actives et résiduelles de la maladie
139
D. La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques d’une
substance ou d’ne affection médicale générale
EPISODE DEPRESSIF MAJEUR
A. Au moins cinq des symptômes pendant 2semaines avec un
changement par rapport au fonctionnement antérieur avec soit
une humeur dépressive ou une diminution de l’intérêt ou du
plaisir :
1.
humeur dépressive présente pratiquement toute la journée,
presque tous les jours
2.
diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes les
activités toute la journée, presque tous les jours
3.
Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime
4.
Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours
5.
Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours
6.
fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours
7.
Sentiment de dévalorisation ou culpabilité excessive ou
inappropriée
8.
Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision
9.
pensées de mort récurrentes, idées suicidaires ou TS
B. Les symptômes ne répondent pas aux critères d’épisode mixte
C. Il y a une souffrance cliniquement significative ou altération du
fonctionnement social
D. la pathologie n’est pas liée à une d’affection médicale générale ni
à une substance
E. les symptômes ne sont pas mieux expliqués par un deuil
Spécification des caractéristiques catatoniques : spécifié si : Avec
caractéristiques catatoniques (EDM, épisode maniaque, mixte, d’un
TDM, d’un TBI, d’un TBII) le tableau clinique est dominé par au lions
deux des éléments suivants :
1.
2.
3.
4.
5.
immobilité motrice (catalepsie) ou stupeur
activité motrice excessive
négativisme extrême ou mutisme
mouvements volontaires bizarres
écholalie ou échopraxie
140
TROUBLE BIPOLAIRE I
A. au moins un épisode maniaque grave (avec ou sans épisode
dépressif majeur antérieur),
B. celui-ci n'étant pas dû à un trouble schizo-affectif, et n'étant pas
superposé à la schizophrénie, à un trouble schizophréniforme, à
un trouble délirant ou à un trouble psychotique non spécifié.
TROUBLE BIPOLAIRE II
A. présence d’au moins un épisode de dépression majeure,
B. Présence d'au moins un épisode hypomaniaque
C. absence d'épisode maniaque.
D .Les symptômes ne sont pas mieux expliqués par un trouble
schizo-affectif et ne sont pas surajoutés à une schizophrénie, un trouble
schizophréniforme, un trouble délirant ou un trouble psychotique non
spécifique.
E. Il y a une souffrance cliniquement significative ou une altération du
fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines
importants.
PERSONNALITE ANTISOCIALE
A. mode général de mépris et de transgression des droits d’autui qui
survient depuis l’âge de 15ans, comme en témoignent au moins 3
des manifestations suivantes :
(1) incapacité de se conformer aux normes sociales (répétition d’actes
délictueux)
(2) mensonges répétés, utilisation de pseudonymes, manipulation des
autres pour un profit personnel ou par plaisir
(3) Impulsivité, défaut de planification
(4) irritabilité, agressivité (combats physiques répétés)
(5) imprudence, inconscience à l’égard de sa propre sécurité ou de celle
des autres
(6) irresponsabilité (par rapport au travail, aux obligations financières)
(7) manque de remords, indifférence, rationalisation
B. Individu âgé d’au moins 18 ans
C. manifestation de troubles des conduites avant l’âge de 15 ans
D. L’apparition du comportement antisocial n’est pas exclusivement
consécutive à un épisode maniaque ou schizophrénique
PERSONNALITE BORDERLINE
Mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de
soi et des affects avec une impulsivité marquée, qui apparaît au début de
141
l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en
témoignent au moins 5 des manifestations suivantes :
1. Efforts effrénés pour éviter un abandon réel ou imaginé.
2. Mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées
par l’alternance entre les positions extrêmes d’idéalisation excessive et
de dévalorisation.
3. Perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de l’image
ou de la notion de soi.
4. Impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement
dommageables pour le sujet (par ex., dépenses excessives, sexualité,
toxicomanie, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie)
5. Répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires,
ou d’automutilations.
6. Instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur (par ex.,
dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété durant habituellement
quelques heures et rarement plus de quelques jours)
7. Sentiments chroniques de vide.
8. Colères intenses et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère
(par ex., fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère
constante ou bagarres répétées)
9. Survenue transitoire dans des situations de stress d’une idéation
persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères.
RETARD MENTAL
A. Fonctionnement intellectuel général significativement inférieur à la
moyenne : QI d’environ 70 ou au dessous, mesuré par un test de QI
passé de façon individuelle
B. Déficits concomitants ou altération du fonctionnement adaptatif actuel
concernant au moins deux des secteurs : communication, autonomie, vie
domestique, aptitudes sociales et interpersonnelles, mises à profit des
ressources de l’environnement, responsabilité individuelle, utilisation des
acquis scolaires, travail, loisirs, santé et sécurité.
C. Début avant l’âge de 18 ans.
142
ANNEXE 2 :
QUESTIONNAIRE D’ENQUETE
1. DONNEES SOCIO- DEMOGRAPHIQUES :
a-
Numéro
b-
Date de naissance : .. / .. / ….
c-
Sexe :
d-
Etat civil :
□ Masculin
□ Féminin
□ Célibataire
□ Marié
□ Divorcé
□ Veuf
□ NP
e- Niveau d’instruction :
□
□
□
□
□
□
aucun
Primaire
Moyen
Secondaire
Universitaire
NP
f- Situation professionnelle :
□
□
□
□
□
□
□
sans
Ouvrier
Cadre moyen
Cadre supérieur
Profession libérale
Chômeur
NP
g- Condition du logement : □ En famille
□ Seul
□ SDF
h- Nature du logement :
□ Rural
143
□ Urbain
i- Conditions socio-économiques :
j- Fratrie :
k- Couverture sociale :
l- Service national :
□ Mauvaises
□ Moyennes
□ Bonnes
□ OUI
□ OUI
□ NON
□ NON
2. CARACTERISTIQUES CLINIQUES :
a. ATCD personnel : □ médico-chirurgical
□ Nombre d’enfant
□ Ménopause
□ Toxique : □ OUI
□ NON
□ Occasionnel □ régulier
□ Tabac □ alcool □
psychotrope
□ cannabis
□ Thérapie traditionnelle
b. Diagnostic :
□ Schizophrénie et autre trouble psychotique
□ Trouble de l’humeur
□ Trouble anxieux
□ Trouble dissociatif
□ Troubles liés à une substance
□ Déficience mentale
□ Démence
□ Trouble de la personnalité
□ Trouble du sommeil
□ Trouble des conduites
□ Sans diagnostic
c. Date de début des troubles : □
Quelques jours
□ Moins de 6 mois
□ Plus de 6 mois
□ Une année
□ Plusieurs années
d. Suivi antérieur : □ Régulier
□ Irrégulier
144
□ Aucun
Compliance thérapeutique : □ Aucune
□ Mauvaise
□ Aucune
e. Nombre d’hospitalisations :
f. Compliance thérapeutique :
□ Aucune
□ Mauvaise
□ Satisfaisante
g. Motifs d’hospitalisation :
□ Agitation ou instabilité
□ Autoagressivité
□ Hétéro-agressivité verbale
□ Hétéro-agressivité physique
3. CARACTERISTIQUES DU PASSAGE A L’ACTE AGRESSIF :
a. Nature de l’acte :
1. Agressivité verbale :
□ Cries
□ Insultes/grossièreté du langage
□ Menaces
□ Humiliation verbale
2. Agressivité psychique :
□ Humiliation non verbale
□ Rabaissement/dévalorisation
□ Chantage
□ Intimidation
□ Exigences excessives
□ Marginalisation/isolement
3. violence envers les objets :
□ Claquer les portes/faire du désordre
□ Jeter des objets par terre
□ Casser des objets
145
□ Mettre le feu
4. Sévices envers les animaux
5. Agressivité physique envers soi : □ Se heurter la tète
□ Frapper du poing des objets
□ Se jeter par terre
□ Automutilation (fracture, brulure…)
□ Ingestion de toxique
□Tentative d’étranglement
□ Tentative de pendaison
□ Défenestration/précipitation
□ Phlébotomie
□ Ingestion ou abus de substance
□ Fugue
6. Agressivité physique envers autrui :
□ Transgression des règles
□ Gestes menaçants avec/sans arme
□ Vols
□ Coups de poing/gifles
□ Coups de pied
□ Tirer par les cheveux
□ Pousser
□ Etrangler/étouffer
□ Poignardé
□ Bruler/mutiler
□ Violer ou autre pratique sexuelle
□ Empoisonner
□ Fugue
b. Les victimes :
□ Mère
□ Père
□ Conjoint
□ Enfant
□ Sœur
□ Frère
□ Grands-parents
146
□ Oncle / tante/ cousins
□ Voisins
□ Collègue de travail
□ Personnel médical
□ Patient
□ Policier / gendarme
□ Étranger
c. Circonstances du passage à l’acte :
□ Impulsif
□ prémédité
□ suggéré
□ Pervers
□ Manipulateur/intimidant
□ Ludique
□ Suite à une frustration
□ Dans l’agitation ou l’excitation
□ Désorganisé/bizarre
□ Délirant
□ Avec désir de mort
□ Avec anxiété
□ Seul ou en groupe
□ Unique ou réitère
c. Conséquences du passage à l’acte :
□ Sans dégâts matériels
□ Dégâts matériels minimes
□ Dégâts matériels importants
□ Agression sans lésions (de soi ou d’autrui)
□ Lésion minime / superficielle
□ Lésion grave / profonde
□ Lésion invalidante / handicap / infirmité
□ Mort
d. fin de l’agressivité : □ Spontanée
□ Fugue
□ Contention chimique
□ Contention physique
e. Réaction post agression :
□ Indifférence
147
□ Banalisation
□ Fugue
□ Réticence / mutisme
□ Culpabilité / pleurs
□ demande d’excuses
□ Persistance des menaces
□ Sidération
148
ANNEXE 3 :
ECHELLE D’AGRESSIVITE ET DU DYSFONCTIONNEMENT SOCIAL (SDAS)
1 - IRRITABILITE
0 = Contrôle normal des réactions, de l’attention.
1 = Impatience minime ou douteuse, et/ou légère difficulté à contrôler des
réactions.
2 = Modérément impatient et irrité ; quelques difficultés à contrôler les
réactions.
3 = Nettement impatient, se sent facilement provoqué ; mauvais contrôle des
réactions.
4 = Impatience très importante et irritabilité, pas de contrôle sur les réactions,
se sent constamment provoqué
2 – NEGATIVISME
0 = Absent
1 = Opposition minime, verbalisée ou non, lorsqu’une discipline est requise.
2 = Ne veux pas coopérer, mais peut se contrôler lorsqu’on lui demande de se
conformer aux règles.
3 = Combat évident mais encore modéré contre toute autorité ; est parfois
indiscipliné.
4 = Est en opposition de façon sévère et ouverte contre les règles de la vie en
société, totalement non coopérant.
3 – HUMEUR DYSPHORIQUE
0 = Absent.
1 = Minime ou douteuse.
2 = Le patient a manifesté une légère humeur mécontentement associée à
des signes de tension et de grogne.
3 = Le patient a donné l’impression d’être modérément sombre, tendu,
grognon. avec des signes de colère envers lui-même et autrui. 4 = Le patient à
donné l’impression d’être extrêmement sombre, tendu, avec des signes
évident de colère intense.
4 – AGITATION
0 = Absent.
1 = Tension minime ou douteuse et quelques difficultés pour se détendre,
mais sans agitation psychomotrice associée.
2 = Tension légère et incapacité de se détendre, avec un peut d’agitation
psychomotrice associée.
3 = Tension modérée, incapacité évidente à se détendre et nette agitation
psychomotrice.
149
4 = Tension sévère, incapacité marquée à se détendre associée à une
agitation psychomotrice intense.
5 – ANXIETE SOMATIQUE
0 = Absent.
1 = Signes somatiques minimes ou douteux d’anxiété.
2 = Légers signes somatiques d’anxiété.
3 = Signes somatiques d’anxiété d’intensité modéré.
4 = Signes somatique d’anxiété d’intensité sévère.
6 – PERTURBATION DES CONDUITES SOCIALES
0 = Absent.
1 = Minime ou douteuse.
2 = Le patient a eu, de façon occasionnelle, des actes provocateurs sans
gravité.
3 = Le patient a eu, de façon répétée, des actes provocateurs de gravité
modérée.
4 = Le patient a eu, de façon constante, des actes provocateurs de gravité
importante.
7 – AGRESSION VERBALE NON ORIENTEE
0 = Absent.
1 = Agressivité verbale douteuse ou très minime, implicite.
2 = Agressivité verbale de faible intensité, présente de façon explicite mais
seulement par intermittence.
3 = Agressivité verbale intensité modérée, le patient pouvant parfois vociférer,
par exemple en clamant que « tout est mauvais », ou crier avec colère.
4 = Agressivité générale marqué, avec parfois des hurlements pouvant inclure
malédictions et jurons.
8 – AGRESSION VERBALE ORIENTEE
0 = Absent.
1 = Agressivité douteuse ou minime envers des individus définis.
2 = Agressivité modérée se manifestant clairement dans la façon de parler,
bien que les contenus agressifs ne soient présents que par intermittence.
3 = Agressivité plus constante, parfois avec des vociférations : par exemple, le
fait d’insulter personnellement les gens.
4 = Agressivité marqué et parfois avec des hurlements : par exemple, le fait de
proférer des insultes graves ou souhaiter du mal aux gens.
9 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS DES OBJETS
0 = Absent.
1 = Minime ou douteuse (gestes de menace).
2 = Episode unique au cours duquel le patient a jeté ou brisé des objets.
150
3 = Episode répétés au cours desquels le patient a jeté ou brisé des objets
ordinaires ou claqué les portes.
4 = Le patient a détruit des objets volumineux ou de valeur comme un poste
de télévision, des fenêtres ou des meubles.
10 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS LE PERSONNEL
0 = Absent
1 = Douteuse ou minime (gestes de menace).
2 = Le patient lancé des coups de poing ou des coups de pied vers un
membre du personnel, mais sans le toucher.
3 = Le patient a donné des coups de poing ou des coups de pied ou a voulu
étrangler un membre du personnel. Pas de blessure grave.
4 = Le patient a agressé de façon dangereuse une personne appartenant au
personnel.
11 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS D’AUTRES PERSOONES QUE DES
MEMBRES DU PERSONNEL (HORS DE L’EQUIPE)
0 = Absente.
1 = Douteuse ou minime (gestes de menace).
2 = Le patient a lancé des coups de poing ou des coups de pied à l’adresse
d’une personne n’appartenant pas au personnel, sans la toucher.
3 = Le patient a donné des coups de poing ou des coups des pied, ou a voulu
étrangler une personne extérieure au personnel. Pas de blessure grave.
4 = Le patient a agressé de façon dangereuse une personne n’appartenant
pas au personnel.
12 - AUTOMUTILATION
0 = Absente.
1 = Douteuse ou minime.
2 = Présenter avec une intensité légère.
3 = Présenter avec une intensité modérée.
4 = Présenter avec une intensité sévère.
13 – QUETE OU DEMANDE D’ATTENTION
0 = Absente
1 = Attire plus l’attention qu’en moyenne, de façon minime ou douteuse.
2 = Comportement de quête et de demander d’attention, d’intensité légère.
3 = Comportement de quête et de demander d’attention, d’intensité modérée,
qui rend ce patient difficile à supporter.
4 = Comportement de quête et de d’exigence d’attention, d’intensité sévère,
qui rend le patient impossible à supporter dans la via quotidienne.
14 – RETRAIT SOCIAL
0 = Relations sociales normales.
1 = Minime diminution des relations sociales.
151
2 = Le patient participe à des relations sociales après quelques hésitations.
3 = Bien que présent dans des groupes, le patient évite les contacts avec
autrui et reste tout seul
4 = Le patient s’isole de façon évidente, activement tout contact social.
15 – COMPORTEMENT D’ADDICTION
0 = Normal
1 = Minime ou peut-être présent, mais d’observation difficile.
2 = Quelque difficultés à contrôler des tendances impulsives, dans un domaine
donné.
3 = Mauvais contrôle sur les tendances impulsives dans un domaine donné,
causant des problèmes sociaux ou médicaux.
4 = Manque de contrôle total sur les tendances impulsives dans un domaine
donné, ou mauvais contrôle sur plusieurs tendances impulsives dont la
sévérité se situe aux niveaux 2 ou 3, entrainant un risque réel pour le patient
16 – MEFIANCE
0 = Absente.
1 = Méfiance minime ou douteuse.
2 = Degré de méfiance léger.
3 = Degré de méfiance modéré.
4 = Degré de méfiance important.
17 – ANXIETE PSYCHIQUE
0 = Absente. Pas de soucis inappropriés.
1 = Possible soucis d’intensité minime ou quelques sentiments d’insécurité,
mais qui ne sont pas directement exprimés.
2 = Le patient exprime des sentiments anxieux, tels que des soucis anormaux
ou des peurs.
3 = Le patient est sérieusement préoccupé par des soucis et des peurs.
4 = Le patient souffre d’une envahissante e de sentiments de grave panique
ou de terreur.
18 – HUMEUR DEPRESSIVE
0 = Humeur neutre.
1 =Le patient indique vaguement qu’il est plus découragé et déprimé que
d’habitude.
2 = Le patient est clairement absorbé dans des sentiments de tristesse ou de
dépression, mais il n’a pas de sentiments d’impuissance ni de sentiment de
désespoir.
3 = Le patient montre des signes non verbaux évidents de dépression de
temps en temps et il est parfois débordé par un sentiment d’impuissance ou
de désespoir.
4 = Les sentiments d’impuissance et de désespoir dominent contacts.
152
19 – IMPULSIONS SUICIDAIRES
0 = Absence d’impulsion suicidaire
1= le patient a exprimé l’idée que la vie ne vaut pas la peine d’être vécu, sans
toutefois souhaiter clairement mourir
2= le patient a exprimé des souhaits de mort mais n’a pas élaboré de projet
suicidaire
3= il est probable que la patient projette de se suicider
4= la patient a tenté de se suicider au cours des jours qui ont précédés
l’examen, ou bien le patient a été placé sous surveillance étroite du fait d’un
risque suicidaire
20- DEGOUT DE SOI-MEME :
0= estime de soi normale
1= estime de soi très légèrement abaissée, le patient exprime une agressivité
envers lui-même, minime ou douteuse
2= le patient exprime une insatisfaction légère quant à l’estime de lui-même,
qui peut se traduire de façon explicité dans son discours
3= le patient manque de respect de lui-même et d’auto-acceptation, ce qui
peut se traduire clairement par des auto-reproches
4= sentiment profond de haine envers soi-même et autodépréciation avec
parfois des expressions d’auto- humiliation
21- HYPOCONDRIE :
0 = Absente
1 = Plus attentif que de coutume à propos de fonctions organiques et des
symptômes physiques de façon minime ou douteuse
2 = La patient s’inquiète pour sa santé physique et a des idées de maladies
organiques
3 = Le patient est convaincu d’avoir une maladie organique, mais il peut être
rapidement rassuré
4 = Préoccupations d’allure délirante à propos d’une maladie organique
imaginée, la patient ne pouvant pas être rassuré.
153
SDAS 9
1 - IRRITABILITE
0 = Contrôle normal des réactions, de l’attention.
1 = Impatience minime ou douteuse, et/ou légère difficulté à contrôler des
réactions.
2 = Modérément impatient et irrité ; quelques difficultés à contrôler les
réactions.
3 = Nettement impatient, se sent facilement provoqué ; mauvais contrôle des
réactions.
4 = Impatience très importante et irritabilité, pas de contrôle sur les réactions,
se sent constamment provoqué
2 – NEGATIVISME
0 = Absent
1 = Opposition minime, verbalisée ou non, lorsqu’une discipline est requise.
2 = Ne veux pas coopérer, mais peut se contrôler lorsqu’on lui demande de se
conformer aux règles.
3 = Combat évident mais encore modéré contre toute autorité ; est parfois
indiscipliné.
4 = Est en opposition de façon sévère et ouverte contre les règles de la vie en
société, totalement non coopérant.
3 – HUMEUR DYSPHORIQUE
0 = Absent.
1 = Minime ou douteuse.
2 = Le patient a manifesté une légère humeur mécontentement associée à
des signes de tension et de grogne.
3 = Le patient a donné l’impression d’être modérément sombre, tendu,
grognon. avec des signes de colère envers lui-même et autrui. 4 = Le patient à
donné l’impression d’être extrêmement sombre, tendu, avec des signes
évident de colère intense.
6 – PERTURBATION DES CONDUITES SOCIALES
0 = Absent.
1 = Minime ou douteuse.
2 = Le patient a eu, de façon occasionnelle, des actes provocateurs sans
gravité.
3 = Le patient a eu, de façon répétée, des actes provocateurs de gravité
modérée.
4 = Le patient a eu, de façon constante, des actes provocateurs de gravité
importante.
154
7 – AGRESSION VERBALE NON ORIENTEE
0 = Absent.
1 = Agressivité verbale douteuse ou très minime, implicite.
2 = Agressivité verbale de faible intensité, présente de façon explicite mais
seulement par intermittence.
3 = Agressivité verbale intensité modérée, le patient pouvant parfois vociférer,
par exemple en clamant que « tout est mauvais », ou crier avec colère.
4 = Agressivité générale marqué, avec parfois des hurlements pouvant inclure
malédictions et jurons.
8 – AGRESSION VERBALE ORIENTEE
0 = Absent.
1 = Agressivité douteuse ou minime envers des individus définis.
2 = Agressivité modérée se manifestant clairement dans la façon de parler,
bien que les contenus agressifs ne soient présents que par intermittence.
3 = Agressivité plus constante, parfois avec des vociférations : par exemple, le
fait d’insulter personnellement les gens.
4 = Agressivité marqué et parfois avec des hurlements : par exemple, le fait de
proférer des insultes graves ou souhaiter du mal aux gens.
9 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS DES OBJETS
0 = Absent.
1 = Minime ou douteuse (gestes de menace).
2 = Episode unique au cours duquel le patient a jeté ou brisé des objets.
3 = Episode répétés au cours desquels le patient a jeté ou brisé des objets
ordinaires ou claqué les portes.
4 = Le patient a détruit des objets volumineux ou de valeur comme un poste
de télévision, des fenêtres ou des meubles.
10 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS LE PERSONNEL
0 = Absent
1 = Douteuse ou minime (gestes de menace).
2 = Le patient lancé des coups de poing ou des coups de pied vers un
membre du personnel, mais sans le toucher.
3 = Le patient a donné des coups de poing ou des coups de pied ou a voulu
étrangler un membre du personnel. Pas de blessure grave.
4 = Le patient a agressé de façon dangereuse une personne appartenant au
personnel.
11 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS D’AUTRES PERSOONES QUE DES
MEMBRES DU PERSONNEL (HORS DE L’EQUIPE)
0 = Absente.
1 = Douteuse ou minime (gestes de menace).
155
2 = Le patient a lancé des coups de poing ou des coups de pied à l’adresse
d’une personne n’appartenant pas au personnel, sans la toucher.
3 = Le patient a donné des coups de poing ou des coups des pied, ou a voulu
étrangler une personne extérieure au personnel. Pas de blessure grave.
4 = Le patient a agressé de façon dangereuse une personne n’appartenant
pas au personnel.
SDAS 6
5 – ANXIETE SOMATIQUE
0 = Absent.
1 = Signes somatiques minimes ou douteux d’anxiété.
2 = Légers signes somatiques d’anxiété.
3 = Signes somatiques d’anxiété d’intensité modéré.
4 = Signes somatique d’anxiété d’intensité s
14 – RETRAIT SOCIAL
0 = Relations sociales normales.
1 = Minime diminution des relations sociales.
2 = Le patient participe à des relations sociales après quelques hésitations.
3 = Bien que présent dans des groupes, le patient évite les contacts avec
autrui et reste tout seul
4 = Le patient s’isole de façon évidente, activement tout contact social
17 – ANXIETE PSYCHIQUE
0 = Absente. Pas de soucis inappropriés.
1 = Possible soucis d’intensité minime ou quelques sentiments d’insécurité,
mais qui ne sont pas directement exprimés.
2 = Le patient exprime des sentiments anxieux, tels que des soucis anormaux
ou des peurs.
3 = Le patient est sérieusement préoccupé par des soucis et des peurs.
4 = Le patient souffre d’une envahissante e de sentiments de grave panique
ou de terreur.
18 – HUMEUR DEPRESSIVE
0 = Humeur neutre.
1 =Le patient indique vaguement qu’il est plus découragé et déprimé que
d’habitude.
2 = Le patient est clairement absorbé dans des sentiments de tristesse ou de
dépression, mais il n’a pas de sentiments d’impuissance ni de sentiment de
désespoir.
156
3 = Le patient montre des signes non verbaux évidents de dépression de
temps en temps et il est parfois débordé par un sentiment d’impuissance ou
de désespoir.
4 = Les sentiments d’impuissance et de désespoir dominent contacts.
19 – IMPULSIONS SUICIDAIRES
0 = Absence d’impulsion suicidaire
1= le patient a exprimé l’idée que la vie ne vaut pas la peine d’être vécu, sans
toutefois souhaiter clairement mourir
2= le patient a exprimé des souhaits de mort mais n’a pas élaboré de projet
suicidaire
3= il est probable que la patient projette de se suicider
4= la patient a tenté de se suicider au cours des jours qui ont précédés
l’examen, ou bien le patient a été placé sous surveillance étroite du fait d’un
risque suicidaire
20- DEGOUT DE SOI-MEME :
0= estime de soi normale
1= estime de soi très légèrement abaissée, le patient exprime une agressivité
envers lui-même, minime ou douteuse
2= le patient exprime une insatisfaction légère quant à l’estime de lui-même,
qui peut se traduire de façon explicité dans son discours
3= le patient manque de respect de lui-même et d’auto-acceptation, ce qui
peut se traduire clairement par des auto-reproches
4= sentiment profond de haine envers soi-même et autodépréciation avec
parfois des expressions d’auto- humiliation
157
ANNEXE 4 :
LA LEGISLATION ALGERIENNE
CODE DES PROCEDURES CIVILES ET ADMINISTRATIVES
Art. 42. - La personne dépourvue de discernement à cause de son jeune âge
ou par suite de sa faiblesse d'esprit ou de sa démence, n'a pas la capacité
d'exercer ses droits civils. Est réputé dépourvu de discernement, l'enfant qui
n'a pas atteint l'âge de seize ans.
Art. 43. - Celui qui a atteint l'âge de discernement, sans être majeur, de
même que celui qui a atteint sa majorité, tout en étant prodigue ou frappé
d'imbécillité, ont une capacité limitée conformément aux prescriptions de la loi.
Art. 44. - Ceux qui sont complètement ou partiellement incapables, sont
soumis, selon le cas, au régime de l'administration légale, de la tutelle ou de la
curatelle dans les conditions et conformément aux règles prescrites par la loi.
De la tutelle
Article 87 : Le père est tuteur de ses enfants mineurs. À son décès, l'exercice
de la tutelle revient à la mère de plein droit.
Article 88 : Le tuteur est tenu de gérer les biens de son pupille au mieux de
l'intérêt de celui-ci. Il est responsable au regard du droit commun et doit
solliciter
l'autorisation
du
juge
pour
les
actes
suivants
:
1°) Vente, partage, hypothèque d'immeuble et transaction;
2°) Vente de biens meuble d'importance particulière;
3°) Engagement des capitaux du mineur par prêt, emprunt ou
action
en
participation;
4°) Location des biens immobiliers du mineur pour une période
supérieure à trois années ou dépassant sa majorité d'une année.
Article 89 : Le juge accorde l'autorisation, en tenant compte de la nécessité et
de l'intérêt du mineur sous réserve que la vente ait lieu aux enchères
publiques.
Article 90 : En cas de conflit entre les intérêts du tuteur et ceux de son pupille,
un administrateur est désigné d'office ou à la demande d'une personne y
ayant intérêt, par le juge.
Article
91 :
L'administration
du
tuteur
cesse
:
1°)
Par
son
incapacité
2°)
Par
3°)
Par
son
4°) Par sa déchéance.
158
d'exercer
son
interdiction
la
tutelle,
décès,
judiciaire,
CHAPITRE IV
De la curatelle
Article 99 : Le curateur est la personne désignée par le tribunal, à défaut de
tuteur légal ou testamentaire pour l'administration d'une personne
complètement ou partiellement incapable à la demande de l'un de ses parents,
de toute personne y ayant intérêt ou du ministère public.
Article 100 : Le curateur a les mêmes attributions que le tuteur testamentaire
et obéit aux mêmes dispositions.
CHAPITRE V
De l'interdiction
Article 101 : est interdite toute personne majeure atteinte de la démence,
d'imbécilité ou de prodigalité ou sujette à l'un de ces états.
Article 102 : L'interdiction est prononcée à la demande de l'un des parents,
d'une personne y ayant intérêt ou du ministère public.
Article 103 : L'interdiction doit être prononcée par jugement. Le juge peut faire
appel à des experts pour en établir les motifs.
Article 104 : Si la personne frappée d'interdiction est dépourvue de tuteur
légal ou de tuteur testamentaire, le juge doit désigner, par le même jugement
d'interdiction, un curateur qui assurera l'administration de l'interdit et de ses
affaires sans préjudice des dispositions de l'article 100 de la présente loi.
Article 105 : La personne ayant fait l'objet d'une demande d'interdiction doit
être mise à même d'assurer la défense de ses intérêts. Le tribunal lui désigne
un défenseur s'il le juge utile.
Article 106 : Le jugement d'interdiction est susceptible de toutes voies de
recours et doit être rendu public.
Article 107 : Tous les actes de l'interdit postérieurs au jugement l'ayant interdit
sont réputés nuls. Ces actes antérieurs à ce jugement le sont également si les
causes de l'interdiction sont évidentes et notoires au moment de leur
accomplissement.
Article 108 : L'interdiction peut être levée par le jugement à la disparition des
causes l'ayant motivée et sur demande de l'interdit.
Sous-section 3 - De la protection des majeurs incapables
Art. 481.
L'ouverture, la modification ou la main-levée de la curatelle des incapables est
prononcée par ordonnance rendue par le juge aux affaires familiales.
Art. 482.
La requête aux fins d'ouverture de la curatelle d'un incapable doit, outre les
mentions ordinaires, contenir un exposé des faits qui justifient cette curatelle
et être accompagnée du dossier médical de la personne concernée.
Art. 483.
Si le juge constate que la personne visée dans la requête n'a pas de
défenseur il lui en désigne un d'office.
Art. 484.
159
Le juge entend la personne concernée par la curatelle, en présence de son
conseil et des personnes intéressées, et peut, s'il l'estime opportun, l'entendre
en présence de son médecin traitant et du représentant du ministère public.
S'il est impossible d'entendre la personne concernée par la curatelle ou si
cette audition est de nature à porter préjudice à sa santé, le juge peut décider
de passer outre.
Art. 485.
Un procès-verbal consignant les déclarations des personnes présentes et
éventuellement leurs avis est dressé par le greffier, sous le contrôle du juge
Art. 486.
Avant de statuer sur les suites à donner à la requête, le juge peut recueillir
l'avis des membres de la famille.
Il peut, avant de prendre sa décision, et par ordonnance gracieuse, ordonner
une expertise médicale, pour déterminer l'état de santé de la personne
concernée.
Art. 487.
Dès le dépôt du rapport d'expertise, s'il y a lieu, l'affaire est instruite et jugée
en chambre du conseil.
Art. 488.
L'ordonnance déclarant la curatelle ouverte ou rejetant la demande est
signifiée sans frais et taxes, par voie d'huissier, sur réquisition du ministère
public, à la personne concernée, ainsi qu'au demandeur.
L'appel contre cette ordonnance doit être exercé dans un délai de quinze (15)
jours.
Ce délai court à l’encontre des parties à compter de la signification de la
décision.
Il court pour le ministère public à compter de son prononcé.
Art. 489.
Mention de la décision ordonnant ouverture, modification ou mainlevée de la
curatelle, est portée, sur réquisition du ministère public, dans les registres
d'état civil, en marge de l'acte de naissance de la personne concernée.
Cette mention vaut publicité.
Section 8
De l'expertise
Art. 125. - L'expertise est destinée à éclairer le juge sur une question de fait
purement technique ou scientifique.
Sous-section 1De la désignation des experts
Art. 126. - Le juge peut, soit d'office, soit à la demande des parties,
désigner un ou plusieurs experts dans la même spécialité ou dans des
spécialités différentes .
Art. 127. - Si plusieurs experts sont désignés, ils procèdent ensemble aux
opérations et dressent un même et seul rapport. Dans le cas où ils sont
d'avis
contraires,
chacun
d'eux
doit
motiver
son
opinion.
Art. 128. - La décision ordonnant l'expertise doit :1 - exposer les motifs
qui rendent l'expertise nécessaire et, le cas échéant, la nomination
160
deplusieurs experts ;2 - indiquer les noms, prénoms du ou des experts
désignés, leurs adresses et leur spécialité ;3 - déterminer d’une manière
précise la mission de l'expert ;4 - fixer le délai au terme duquel l'expert devra
déposer
le
rapport
au
greffe.
Art. 129. - Le juge qui ordonne l'expertise fixe le montant d'une provision à
faire valoir sur les frais de l'expert aussi proche que possible de sa
rémunération définitive prévisible. Il désigne la partie ou les parties qui devront
consigner le montant de la provision au greffe dans le délai qu'il détermine. Le
défaut de consignation au délai prescrit de la provision entraîne la caducité de
la
désignation
de
l'expert.
Art. 130. - La partie qui n'a pas consigné peut demander par ordonnance sur
requête la prorogation du délai ou le relevé de la caducité en justifiant sa
bonne
foi.
Art. 131. - L'expert qui ne figure pas au tableau des experts prête serment
devant le juge désigné à cet effet, par la décision qui ordonne l'expertise. Une
copie du procès-verbal de prestation de serment est déposée au dossier de
l'affaire.
Sous-section 2
Du remplacement et de la récusation des experts
Art. 132. - En cas de refus ou d'empêchement de l'expert d'accomplir la
mission confiée, il sera pourvu à son remplacement par ordonnance sur
requête rendue par le juge qui l'a désigné. L'expert qui, après avoir accepté
sa mission, ne la remplit pas, ne fait pas ou ne dépose pas son rapport dans
le délai prescrit, peut être condamné à tous frais frustratoires et, s'il échoue, à
des réparations civiles. L'expert peut, en outre, être remplacé.
Art. 133. - La partie qui entend récuser l'expert désigné est tenue de le faire,
dans les huit (8) jours de la notification de cette désignation, par requête
contenant les motifs de la récusation et présentée au juge qui a ordonné
l'expertise. Il est statué sans délai sur la récusation, par voie d'ordonnance
non susceptible de recours. La récusation n'est admise que pour cause de
parenté directe ou collatérale jusqu'au quatrième degré, pour intérêt
personnel ou pour autre motif sérieux.
Sous-section 3
De l'exécution de l'expertise
Art. 134. - Si, au cours d'une expertise, il y a lieu à traduction écrite ou
verbale par un interprète, l'expert est tenu de choisir ce dernier parmi les
interprètes agréés ou d'en référer au juge.
Art. 135. - Sauf les cas où la présence des parties n'est pas possible, en
raison de la nature de l'expertise, l'expert doit les aviser par voie d'huissier,
des jours, heures et lieu de son déroulement.
161
Art. 136. - L'expert fait rapport de toutes difficultés rencontrées dans
l'exécution de sa mission et peut demander, si nécessaire, une extension de
celle-ci. Le juge ordonne toutes mesures utiles.
Art. 137. - L'expert peut demander des parties la remise, sans délai, de tous
documents qu'il estime nécessaires à l'accomplissement de sa mission. Il
informe de toute difficulté le juge qui peut ordonner, s'il y a lieu, sous
astreinte, la production des documents par les parties. La juridiction de
jugement peut tirer toute conséquence de droit de la carence des parties.
Art. 138. - L'expert consigne dans son rapport notamment :1 - les dires,
observations et documents des parties ;2 - l'exposé circonstancié des
mesures exécutées et constatations effectuées dans les limites de la
mission qui lui a été confiée ;3 - les conclusions de l'expertise.
Art. 139. - L'expert ne peut être autorisé à prélever un acompte sur la
somme consignée au greffe que s'il justifie de l’avance faite. Si la provision
consignée au greffe pour couvrir les frais d’experts s'avère insuffisante, le
juge détermine le montant d'une provision complémentaire et en fixe le délai
de consignation. Faute de consignation dans le délai imparti, il est passé
outre
et
l'expert
dépose
son
rapport
en
l'état.
Art. 140. - L'avance des vacations et frais des experts ne peut, en aucun cas,
être faite directement par les parties aux experts. L'acceptation par un expert
inscrit au tableau d'une avance ainsi faite entraine sa radiation et la nullité
de
l'expertise.
Art. 141. - Si le juge estime les éléments du rapport d'expertise insuffisants,
il prend toutes mesures utiles et peut ordonner notamment un supplément
d'instruction ou la comparution de l'expert devant lui pour obtenir les
explications
et
renseignements
nécessaires.
Art. 142. - Si l'expert constate que sa mission est devenue sans objet en
raison de la conciliation des parties il en fait rapport au juge.
Sous-section 4Des frais d’experts
Art. 143. - Les frais définitifs de l'expert sont arrêtés par le président de la
juridiction, après le dépôt du rapport, en fonction des diligences effectuées,
du respect des délais impartis et de la qualité du travail accompli. Le
président de la juridiction autorise le greffe à remettre à l'expert, jusqu' à due
concurrence, les sommes consignées. Il ordonne, si nécessaire, soit le
versement des sommes complémentaires qui sont dues à l'expert et désigne
la partie qui en aura la charge, soit la restitution de l'excédent des sommes
consignées. Dans tous ces cas, il statue par ordonnance dont une
expédition est délivrée, pour exécution, à l'expert, par le greffe.
Sous-section 5
De la décision relative à l'expertise
Art. 144. - Le juge peut fonder sa décision sur les conclusions de l'expertise.
Le juge n'est pas lié par l'avis de l'expert ; toutefois, il doit motiver le rejet des
conclusions de l'expertise.
Art. 145. - La décision ordonnant l'expertise ne peut être frappée d'appel ou
de pourvoi en cassation qu'avec celle qui statue sur le fond du litige. Les
162
discussions relatives aux éléments de l'expertise ne peuvent constituer des
moyens au soutien de l'appel ou du pourvoi en cassation si elles n'ont pas
été soulevées, préalablement, devant la juridiction qui a statué sur les
résultats de ladite expertise.
CODE PENAL :
Premiere partie : livre deuxieme : faits et personnes punissables : titre II :
l’auteur de l’infraction : Chapitre II : La responsabilité pénale
Art. 47.
N’est pas punissable celui qui était en état de démence au moment de
l’infraction, sans préjudice des dispositions de l’article 21, alinéa 2.
Art. 48.
N’est pas punissable celui qui a été contraint à l’infraction par une force à
laquelle il n’a pu résister.
Art. 21.
(Loi n° 06-23 du 20 décembre 2006) L’internement judiciaire dans un
établissement psychiatrique consiste dans le placement en un établissement
approprié, par une ordonnance, un jugement ou une décision de justice, d’un
individu en raison du trouble de ses facultés mentales existant au moment de
la commission de l’infraction ou survenu postérieurement.
Cet internement peut être ordonné par toute ordonnance, jugement ou
décision de condamnation, d’absolution, d’acquittement ou de non-lieu, mais,
dans ces deux derniers cas, si la participation matérielle aux faits incriminés
de l’accusé ou de l’inculpé est établie.
Le trouble des facultés mentales doit être constaté par la décision ordonnant
l’internement après expertise médicale.
La personne placée dans un établissement psychiatrique est soumise au
régime de l’hospitalisation d’office prévu par la législation en vigueur.
Toutefois, le procureur général reste compétent quant à la suite à donner à
l’action publique.
Art. 22.
(Loi n° 06-23 du 20 décembre 2006) Le placement judiciaire dans un
établissement thérapeutique consiste en la mise sous surveillance, dans un
établissement approprié par ordonnance, jugement ou décision rendus par la
juridiction devant laquelle est déféré un individu, atteint de toxicomanie
habituelle causée par l’alcool, des stupéfiants ou des substances
psychotropes lorsque la criminalité de l’intéressé apparaît comme liée à cette
toxicomanie.
Ce placement peut être ordonné dans les conditions prévues par
l’article 21 (alinéa 2).
Le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique peut être révisé,
en fonction de l’évolution de l’état de dangerosité de l’intéressé et suivant les
procédures et les modalités prévues par la législation et la réglementation en
vigueur.
163
PROGRAMME NATIONAL DE SANTE MENTALE
La loi n° 85-05 du 16 février 1985 relative à la protection et à la promotion de
la santé
Titre III sante mentale chapitre I traitement des malades mentaux section1
3-1-structures :
Art 103 : Les malades mentaux sont pris en charge dans l'une des structures
suivantes :
- Etablissement hospitaliers spécialisés, psychiatriques.
- Services psychiatriques et services d'urgences.
- Unité de réseau sanitaire de base.
3-2- hospitalisation en service ouvert :
Art 105: L'hospitalisation et la sortie d'un malade en service ouvert de
psychiatrie n'est soumise à aucune réglementation particulière.
L'hospitalisation en service ouvert fait suite à l'établissement par le médecin
psychiatrique du dit service, d'un billet d'admission rédigé selon les règles
d'admission en usage en ce domaine.
3-3-La mise en observation et l'examen psychiatrique d'office :
Art 106 : La mise en observation d'un malade mental s'effectue dans un
service psychiatrique.
Art 109 : La mise en observation reste, dans tous les cas, subordonnée à la
décision du médecin psychiatre de l'établissement auquel le malade aura été
présent.
L'examen psychiatrique d'office : Art 111-112-113 :
- la demande est introduite obligatoirement par un certificat médical établit par
tout médecin affirmant le danger que présente le malade pour lui-même ou
pour autrui.
- Seul procureur général près la cour ou le wali peuvent décider de l'examen
psychiatrique d'office.
- Le certificat médical, destiné au wali ou au procureur général devra être
conclu par la formule : « ce malade doit être examiné d'office dans un service
ou hôpital psychiatrique ».
3-4-le placement volontaire :
Art 116-117 : Au terme ou au cours de la mise en observation, le psychiatre
de l'établissement peut, avec l'accort de la famille du malade, du malade luimême quant il est civilement responsable, ou d'une autre personne désignée
par le procureur de la république, transformé la mise en observation en
placement volontaire.
Art 119 : La mesure de placement volontaire est prise pour une durée
indéterminée.
Art 121 : La sortie d'un malade en placement volontaire se fera :
164
- Soit sur l'initiative du médecin psychiatre de l'établissement.
- Soit sur la demande du malade lui-même, quant il est majeur et civilement
responsable
- Soit obligatoirement dès qu'une requête de sortie est écrite, signée, et
remise ou transmisse au médecin de l'établissement par la personne qui a
demandé le placement volontaire.
- Soit par une des personnes désignées qui pourra demander et obtenir
automatiquement sauf opposition du malade majeur et civilement capable luimême, la sortie du malade en placement volontaire :
*un ascendant direct du malade.
*un descendant direct majeur du malade.
*le conjoint du malade.
*un collatéral majeur du malade, frère/sœur. Tonde ou la tente directs et
majeurs du malade.
*le curateur ou le tuteur du malade.
3-5-L'hospitalisation d'office :
Art 123 : Au terme ou au cours de la mise en observation, le médecin
psychiatre de l'établissement peut prendre l'initiative de requérir une
hospitalisation d'office.
Art 124 : La décision d'hospitalisation d'office est prise par arrêté du wali sur
requête motivée du médecin de l'établissement lorsque la sortie du malade est
susceptible d'entrainer un risque vital pour lui ou un danger pour l'ordre
publique ou pour la sécurité des personnes.
Art 125 : Si le wali, après expertise médicale, estime injustifiée la requête
d'hospitalisation d'office, il le fait connaître au psychiatre et saisit
obligatoirement la commission de santé mentale.
Art 126 : La commission de santé mentale est composée :
- D'un représentant du wali.
- D'un magistrat ayant rang de président de chambre à la cour, président de la
commission.
- De deux médecins spécialistes en psychiatrie.
Art 127 : La décision d'hospitalisation d'office est prise pour six mois, au
maximum, et peut être renouvelée par arrêté du wali.
Art 130 : De même manière, la sortie du malade s'effectuera par la même
requête motivée de levée d'hospitalisation adressée au wali par le médecin
psychiatre.
Art 136-137-138 : Les enfants et les adolescents non pervers, âgés de moins
de 16ans, les personnes senties dont l'affaiblissement des facultés psychique
constitue l'essentiel de la maladie, ne peuvent faire l'objet de mesure
d'examen psychiatrique d'office ni de placement volontaire, ni d'hospitalisation
165
d'office, ces malades seront hospitalisés dans les établissements prévus à l'art
103, suivant les règles d'hospitalisation communes en usage dans les services
de santé.
REGLES DE DEONTOLOGIE MEDICALE
TITRE I
Paragraphe 2
LE SECRET PROFESSIONNEL
Article 36 : Le secret professionnel, institué dans l’intérêt du malade et de la
collectivité, s’impose à tout médecin et chirurgien dentiste sauf lorsque la loi
en dispose autrement.
Article 37 : Le secret professionnel couvre tout ce que le médecin, chirurgien
dentiste a vu, entendu, compris ou lui a été confié dans l’exercice de sa
profession.
Article 38 : Le médecin, le chirurgien dentiste veillera à faire respecter par les
auxiliaires, les impératifs du secret professionnel.
Article 39 : Le médecin, le chirurgien dentiste doit veiller à la protection contre
toute indiscrétion des fiches cliniques et documents qu’il détient concernant
ses malades.
Article 40 : Quand le médecin, le chirurgien dentiste se sert de ses dossiers
médicaux pour des publications scientifiques, il doit veiller à ce que
l’identification du malade ne soit pas possible.
Article 41 : Le secret médical n’est pas aboli par le décès du malade, sauf
pour faire valoir ses droits.
Paragraphe 3
DEVOIRS ENVERS LE MALADE
Article 42 : Le malade est libre de choisir ou de quitter son médecin ou son
chirurgien dentiste. Le médecin, le chirurgien dentiste doit respecter et faire
respecter ce droit du malade. Ce libre choix constitue un principe fondamental
de la relation médecin - malade, chirurgien dentiste Ŕ malade. Sous réserve
des dispositions de l’article 9 ci-dessus, le médecin, le chirurgien dentiste,
peut refuser pour des raisons personnelles de donner des soins.
Article 43 : Le médecin, le chirurgien dentiste doit d’efforcer d’éclairer son
malade par une information intelligible et loyale sur les raisons de tout acte
médical.
Article 44 : Tout acte médical, lorsqu’il présente un risque sérieux pour le
malade est subordonné au consentement libre et éclairé du malade ou celui
des personnes habilitées par lui ou par la loi. Si le malade est en péril ou
incapable d’exprimer son consentement, le médecin, le chirurgien dentiste doit
donner les soins nécessaires.
Article 45 : Dés lors, qu’il a accepté de répondre à une demande, le médecin,
le chirurgien dentiste s’engage à assurer à ses malades, des soins
166
consciencieux, dévoués, conformes aux données récentes de la science et de
faire appel, s’il y a lieu, à l’aide de confrères compétents et qualifiés.
Article 46 : Le médecin, le chirurgien dentiste ne doit jamais se départir d’une
attitude correcte et attentive. Il doit respecter la dignité du malade.
Article 47 : le médecin, le chirurgien dentiste doit formuler ses prescriptions
avec toute la clarté nécessaire. Il doit veiller à la bonne compréhension des
prescriptions par le malade ou par son entourage. Il doit s’efforcer d’obtenir la
bonne exécution du traitement.
Article 48 : Le médecin, le chirurgien dentiste, appelé à donner des soins
dans une famille ou ans une collectivité, doit s’efforcer d’obtenir le respect des
règles d’hygiènes et de prophylaxie. Il signale au malade et à son entourage
leur responsabilité à cet égard, vis à vis d’eux-mêmes et de leur entourage.
Article 49 : En cas de refus de soins médicaux, il est exigé du malade, une
déclaration écrite à cet effet.
Article 50 : Le médecin, le chirurgien dentiste peut se dégager de sa mission
à condition que la continuité des soins aux malades soit assurée.
Article 51 : Pour des raisons légitimes que le médecin, le chirurgien dentiste,
apprécie en toute conscience, un malade peut être laissé dans l’ignorance
d’un pronostic grave ; mais la famille doit en être prévenue, à moins que le
malade n’ait préalablement interdit cette révélation ou désigne les tiers
auxquels elle doit être faite. Ce diagnostic grave ou pronostic fatal ne doivent
être révélés qu’avec la plus grande circonspection.
Article 52 : Le médecin, le chirurgien dentiste appelé à donner des soins à un
mineur ou à un incapable majeur doit s’efforcer de prévenir les parents ou le
représentant légal, et d’obtenir leur consentement. En cas d’urgence ou s’ils
ne peuvent être joints, le médecin, le chirurgien dentiste doit donner les soins
nécessaires. Si l’incapable majeur peut émettre un avis, le médecin, le
chirurgien dentiste doit en tenir compte dans toute la mesure du possible.
Article 53 : Le médecin, le chirurgien dentiste doit être le défenseur de l’enfant
malade lorsqu’il estime que l’intérêt de la santé de celui-ci est mal compris ou
mal perçu par l’entourage.
Article 54 : Quand le médecin, le chirurgien dentiste, appelé auprès d’un
mineur, ou d’une personne handicapée constate qu’ils sont victimes de
sévices, de traitements inhumains, de privations, il doit en informer les
autorités compétentes.
Article 55 : Le médecin, le chirurgien dentiste ne doit pas s’immiscer dans les
affaires de famille de ses malades.
Article 56 : Toute prescription, certificat, attestation ou documentation établit
par un médecin, un chirurgien dentiste doit rédigé lisiblement et permettre
l’identification du signataire et comporter le date et la signature du médecin ou
du chirurgien dentiste.
167
Article 57 : Sans céder à aucune demande abusive de ses malades ; le
médecin, le chirurgien dentiste doit s’efforcer de leur faciliter l’obtention
d’avantages sociaux auxquels leur état de santé leur donne droit. Toute
fraude, abus de cotation, indication inexacte des honoraires ou des actes
effectués sont interdites.
Article 58 : La délivrance d’un rapport tendancieux ou d’un certificat de
complaisance est interdite.
168
ANNEXE 5 :
TABULATION
AGE | Freq. Pourcent Cum.
------+----------------------17 | 2 0.7% 0.7%
18 | 2 0.7% 1.3%
19 | 1 0.3% 1.7%
20 | 6 2.0% 3.7%
21 | 5 1.7% 5.3%
22 | 5 1.7% 7.0%
23 | 7 2.3% 9.3%
24 | 3 1.0% 10.3%
25 | 6 2.0% 12.3%
26 | 12 4.0% 16.3%
27 | 9 3.0% 19.3%
28 | 10 3.3% 22.7%
29 | 4 1.3% 24.0%
30 | 11 3.7% 27.7%
31 | 1 0.3% 28.0%
32 | 7 2.3% 30.3%
33 | 5 1.7% 32.0%
34 | 8 2.7% 34.7%
35 | 11 3.7% 38.3%
36 | 8 2.7% 41.0%
37 | 11 3.7% 44.7%
38 | 19 6.3% 51.0%
39 | 5 1.7% 52.7%
40 | 9 3.0% 55.7%
41 | 5 1.7% 57.3%
42 | 15 5.0% 62.3%
43 | 9 3.0% 65.3%
44 | 5 1.7% 67.0%
45 | 15 5.0% 72.0%
46 | 10 3.3% 75.3%
47 | 7 2.3% 77.7%
48 | 14 4.7% 82.3%
49 | 3 1.0% 83.3%
50 | 8 2.7% 86.0%
51 | 5 1.7% 87.7%
52 | 3 1.0% 88.7%
53 | 4 1.3% 90.0%
54 | 4 1.3% 91.3%
55 | 3 1.0% 92.3%
56 | 2 0.7% 93.0%
57 | 2 0.7% 93.7%
58 | 5 1.7% 95.3%
59 | 1 0.3% 95.7%
60 | 5 1.7% 97.3%
62 | 2 0.7% 98.0%
63 | 4 1.3% 99.3%
65 | 2 0.7% 100.0%
169
Total | 300 100.0%
Obs
Total Moy Variance Ecart type Erreur type
300
11647 38.823 121.671 11.030
0.637
Minimum Centile 25 M‚diane Centile 75 Maximum
17.000 30.000 38.000 46.000 65.000 38.000
Selection courante: SEXE="M"
AGE
| Freq. Pourcent Cum.
------+----------------------17
|
2
1.0%
1.0%
18
|
2
1.0%
2.0%
19
|
1
0.5%
2.5%
20
|
5
2.5%
5.0%
21
|
3
1.5%
6.5%
22
|
2
1.0%
7.5%
23
|
6
3.0%
10.5%
24
|
3
1.5%
12.0%
25
|
3
1.5%
13.5%
26
|
10
5.0%
18.5%
27
|
8
4.0%
22.5%
28
|
6
3.0%
25.5%
29
|
4
2.0%
27.5%
30
|
8
4.0%
31.5%
31
|
1
0.5%
32.0%
32
|
2
1.0%
33.0%
33
|
4
2.0%
35.0%
34
|
5
2.5%
37.5%
35
|
9
4.5%
42.0%
36
|
5
2.5%
44.5%
37
|
9
4.5%
49.0%
38
|
12
6.0%
55.0%
39
|
3
1.5%
56.5%
40
|
6
3.0%
59.5%
41
|
2
1.0%
60.5%
42
|
13
6.5%
67.0%
43
|
6
3.0%
70.0%
44
|
4
2.0%
72.0%
45
|
10
5.0%
77.0%
46
|
6
3.0%
80.0%
47
|
3
1.5%
81.5%
48
|
11
5.5%
87.0%
50
|
3
1.5%
88.5%
51
|
4
2.0%
90.5%
52
|
2
1.0%
91.5%
53
|
3
1.5%
93.0%
54
|
2
1.0%
94.0%
55
|
1
0.5%
94.5%
56
|
1
0.5%
95.0%
57
|
1
0.5%
95.5%
58
|
3
1.5%
97.0%
60
|
1
0.5%
97.5%
63
|
4
2.0%
99.5%
65
|
1
0.5%
100.0%
------+----------------------Total |
200 100.0%
Obs
Total
Moy
Variance
200
7520
37.600
115.819
170
Mode
Ecart type
10.762
Erreur type
0.761
Minimum
17.000
Centile 25
28.000
M‚diane Centile 75
38.000
45.000
Selection courante: SEXE="f"
AGE
| Freq. Pourcent Cum.
------+----------------------20
|
1
1.0%
1.0%
21
|
2
2.0%
3.0%
22
|
3
3.0%
6.0%
23
|
1
1.0%
7.0%
25
|
3
3.0%
10.0%
26
|
2
2.0%
12.0%
27
|
1
1.0%
13.0%
28
|
4
4.0%
17.0%
30
|
3
3.0%
20.0%
32
|
5
5.0%
25.0%
33
|
1
1.0%
26.0%
34
|
3
3.0%
29.0%
35
|
2
2.0%
31.0%
36
|
3
3.0%
34.0%
37
|
2
2.0%
36.0%
38
|
7
7.0%
43.0%
39
|
2
2.0%
45.0%
40
|
3
3.0%
48.0%
41
|
3
3.0%
51.0%
42
|
2
2.0%
53.0%
43
|
3
3.0%
56.0%
44
|
1
1.0%
57.0%
45
|
5
5.0%
62.0%
46
|
4
4.0%
66.0%
47
|
4
4.0%
70.0%
48
|
3
3.0%
73.0%
49
|
3
3.0%
76.0%
50
|
5
5.0%
81.0%
51
|
1
1.0%
82.0%
52
|
1
1.0%
83.0%
53
|
1
1.0%
84.0%
54
|
2
2.0%
86.0%
55
|
2
2.0%
88.0%
56
|
1
1.0%
89.0%
57
|
1
1.0%
90.0%
58
|
2
2.0%
92.0%
59
|
1
1.0%
93.0%
60
|
4
4.0%
97.0%
62
|
2
2.0%
99.0%
65
|
1
1.0%
100.0%
------+----------------------Total |
100 100.0%
Obs
Total
Moy
100
4127
41.270
Minimum
20.000
Centile 25
32.500
Variance
125.593
M‚diane Centile 75
41.000
49.000
Tableaux 1 : répartitions des patients selon l’âge.
171
Maximum
65.000
Ecart type
11.207
Maximum
65.000
Mode
42.000
Erreur type
1.121
Mode
38.000
age
Pourcent
12.4%
homme
femme
17 25
Freq
37
13.5
10
26 35
78
26%
28.5
21
36 45
101
33.8%
35
31
46 55
63
20.3%
17.5
26
56 65
21
7.8
5.5
12
Tableau 2 : répartition des patients selon les tranches d’âge.
SEXE | Freq. Pourcent Cum.
------+----------------------F | 100 33.3% 33.3%
M | 200 66.7% 100.0%
------+----------------------Total | 300 100.0%
Tableau 3 : répartitions des patients selon le sexe.
ETATCIVIL | Freq. Pourcent Cum.
-----------+----------------------CELIBATAIR | 206 68.7% 68.7%
DIVORCE | 19 6.3% 75.0%
MARIE
| 74 24.7% 99.7%
NSP
| 1 0.3% 100.0%
-----------+----------------------Total | 300 100.0%
Selection courante: SEXE="M"
ETATCIVIL | Freq. Pourcent Cum.
-----------+----------------------CELIBATAIR |
156
78.0%
78.0%
DIVORCE
|
5
2.5%
80.5%
MARIE
|
39
19.5%
100.0%
-----------+----------------------Total |
200 100.0%
Selection courante: SEXE="f"
ETATCIVIL | Freq. Pourcent Cum.
-----------+----------------------CELIBATAIR |
50
50.0%
50.0%
DIVORCE
|
14
14.0%
64.0%
MARIE
|
35
35.0%
99.0%
NSP
|
1
1.0%
100.0%
-----------+----------------------Total |
100 100.0%
Tableaux 4 : répartitions des patients selon l’état civil.
172
INSTRUCTIO | Freq. Pourcent Cum.
-------------+----------------------AUCUN
| 16 5.3% 5.3%
MOYEN
| 113 37.7% 43.0%
NSP
| 3 1.0% 44.0%
PRIMAIRE | 55 18.3% 62.3%
SECONDAIRE | 74 24.7% 87.0%
UNIVERSITAIR | 39 13.0% 100.0%
-------------+----------------------Total | 300 100.0%
Selection courante: SEXE="M"
INSTRUCTIO
| Freq. Pourcent Cum.
-------------+----------------------AUCUN
|
4
2.0%
2.0%
MOYEN
|
90
45.0%
47.0%
NSP
|
1
0.5%
47.5%
PRIMAIRE
|
34
17.0%
64.5%
SECONDAIRE
|
56
28.0%
92.5%
UNIVERSITAIR |
15
7.5%
100.0%
-------------+----------------------Total |
200 100.0%
Selection courante: SEXE="f"
INSTRUCTIO
| Freq. Pourcent Cum.
-------------+----------------------AUCUN
|
12
12.0%
12.0%
MOYEN
|
23
23.0%
35.0%
NSP
|
2
2.0%
37.0%
PRIMAIRE
|
21
21.0%
58.0%
SECONDAIRE
|
18
18.0%
76.0%
UNIVERSITAIR |
24
24.0%
100.0%
-------------+----------------------Total |
100 100.0%
Tableaux 5 : répartitions des patients selon le niveau d’instruction.
173
SITUATIONP
| Freq. Pourcent Cum.
------------------+----------------------AUCUNE
|
1 0.3% 0.3%
CADRE MOYEN
|
19 6.3% 6.7%
CADRE SUP
|
6 2.0% 8.7%
CONGE LONGUE DURE |
2 0.7% 9.3%
INVALIDITE
|
8 2.7% 12.0%
LIBERALE
|
15 5.0% 17.0%
NSP
|
4 1.3% 18.3%
OUVRIER
|
31 10.3% 28.7%
RETRAITE
|
13 4.3% 33.0%
SANS
|
201 67.0% 100.0%
------------------+----------------------Total | 300 100.0%
Tableaux 6 : répartitions des
patients selon la situation
professionnelle
Selection courante: SEXE="M"
SITUATIONP
| Freq. Pourcent Cum.
------------------+----------------------AUCUNE
|
1
0.5%
0.5%
CADRE MOYEN
|
16
8.0%
8.5%
CADRE SUP
|
1
0.5%
9.0%
INVALIDITE
|
7
3.5%
12.5%
LIBERALE
|
12
6.0%
18.5%
NSP
|
1
0.5%
19.0%
OUVRIER
|
25
12.5%
31.5%
RETRAITE
|
8
4.0%
35.5%
SANS
|
129
64.5%
100.0%
------------------+----------------------Total |
200 100.0%
Selection courante: SEXE="f"
SITUATIONP
| Freq. Pourcent Cum.
------------------+----------------------CADRE MOYEN
|
3
3.0%
3.0%
CADRE SUP
|
5
5.0%
8.0%
CONGE LONGUE DURE |
2
2.0%
10.0%
INVALIDITE
|
1
1.0%
11.0%
LIBERALE
|
3
3.0%
14.0%
NSP
|
3
3.0%
17.0%
OUVRIER
|
6
6.0%
23.0%
RETRAITE
|
5
5.0%
28.0%
SANS
|
72
72.0%
100.0%
------------------+----------------------Total |
100 100.0%
LOGEMENT | Freq. Pourcent Cum.
-----------+----------------------FAMILLE | 280 93.3% 93.3%
SDF
| 8 2.7% 96.0%
SEUL
| 12 4.0% 100.0%
-----------+----------------------Total | 300 100.0%
Tableau7 : répartition des patients selon le
type de logement
174
SOCIOECONO
| Freq. Pourcent Cum.
------------------+----------------------BONNE
| 71 23.7% 23.7%
MAUVAISE
| 58 19.3% 43.0%
MOYENNE
| 171 57.0% 100.0%
------------------+----------------------Total | 300 100.0%
Tableau8 : répartition des patients selon les conditions socioéconomiques.
FRATRIE | Freq. Pourcent Cum.
--------+----------------------.
| 3 1.0% 1.0%
0
| 3 1.0% 2.0%
1
| 14 4.7% 6.7%
2
| 25 8.3% 15.0%
3
| 40 13.3% 28.3%
4
| 46 15.3% 43.7%
5
| 49 16.3% 60.0%
6
| 39 13.0% 73.0%
7
| 35 11.7% 84.7%
8
| 12 4.0% 88.7%
9
| 11 3.7% 92.3%
10
| 11 3.7% 96.0%
11
| 7 2.3% 98.3%
12
| 1 0.3% 98.7%
13
| 2 0.7% 99.3%
14
| 2 0.7% 100.0%
--------+----------------------Total | 300 100.0%
Obs
Total Moy Variance Ecart type Erreur type
300
1540
5.133
7.119
2.668
0.154
Minimum Centile 25 M‚diane Centile 75 Maximum
Mode
0.000
3.000
5.000
7.000 14.000
5.000
Tableau 9 : répartition des patients selon le nombre de fratrie.
175
COUVERTURE | Freq. Pourcent Cum.
-----------+----------------------.
| 2 0.7% 0.7%
+
| 199 66.3% 67.0%
| 99 33.0% 100.0%
-----------+----------------------Total | 300 100.0%
Selection courante: SEXE="M"
COUVERTURE | Freq. Pourcent Cum.
-----------+----------------------.
|
1
0.5%
0.5%
+
|
129
64.5%
65.0%
|
70
35.0%
100.0%
-----------+----------------------Total |
200 100.0%
Selection courante: SEXE="f"
COUVERTURE | Freq. Pourcent Cum.
-----------+----------------------.
|
1
1.0%
1.0%
+
|
70
70.0%
71.0%
|
29
29.0%
100.0%
-----------+----------------------Total |
100 100.0%
Tableaux10 : répartition des patients selon l’existence d’une couverture sociale
MEDICOCH | Freq. Pourcent Cum.
---------+----------------------.
| 2 0.7% 0.7%
+
| 63 21.0% 21.7%
| 235 78.3% 100.0%
---------+----------------------Total | 300 100.0%
Selection courante: SEXE="M"
MEDICOCH | Freq. Pourcent Cum.
---------+----------------------.
|
1
0.5%
0.5%
+
|
35
17.5%
18.0%
|
164
82.0%
100.0%
---------+----------------------Total |
200 100.0%
Selection courante: SEXE="f"
MEDICOCH | Freq. Pourcent Cum.
---------+----------------------.
|
1
1.0%
1.0%
+
|
28
28.0%
29.0%
|
71
71.0%
100.0%
---------+----------------------Total |
100 100.0%
Tableaux11 : répartition des patients selon l’existence d’antécédents médicochirurgicaux
176
toxique | freq. pourcent cum.
--------+----------------------+
| 161 53.7% 53.7%
| 139 46.3% 100.0%
--------+----------------------total | 300 100.0%
occasionne | freq. pourcent
cum.
-----------+----------------------+
| 20 12.4% 12.4%
| 141 87.6%
100.0%
-----------+----------------------total | 161 100.0%
regulier | freq. pourcent cum.
---------+----------------------+
| 140 87.0% 87.0%
| 21 13.0% 100.0%
---------+----------------------total | 161 100.0%
tabac | freq. pourcent cum.
------+----------------------+ | 142 88.2% 88.2%
- | 19 11.8% 100.0%
------+----------------------total | 161 100.0%
Selection SEXE="M"
TOXIQUE |Freq.PourcentCum.
--------+----------------------+
|149 74.5% 74.5%
|51 25.5% 100.0%
--------+-------------------Total | 200 100.0%
alcool | freq. pourcent cum.
-------+----------------------+
| 44 27.3% 27.3%
|117 72.7% 100.0%
-------+----------------------total | 161 100.0%
Alcool |Freq. Pourcent Cum.
-------+----------------------+
|41 27.5% 27.5%
|108 72.5% 100.0%
-------+-------------------Total | 149 100.0%
psycho t :freq. pourcent cum.
-----------+----------------------+
| 17 10.6% 10.6%
| 144 89.4% 100.0%
-----------+----------------------total | 161 100.0%"
cannabis | freq. pourcent
cum.
---------+----------------------+
| 60 37.3% 37.3%
| 101 62.7% 100.0%
---------+----------------------total | 161 100.0%
occasionne | freq. % cum.
-----------+----------------------+ | 20 12.4% 12.4%
- | 141 87.6% 100.0%
-----------+----------------------total | 161 100.0%
Occasionne|freq. Pourcent cum.
-----------+-----------+
|18 12.1% 12.1%
|131 87.9% 100.0%
-----------+---------------Total | 149 100.0%
REGULIER |Freq. Pourcent
Cum.
---------+------------------+
|130 87.2% 87.2%
|19 12.8% 100.0%
---------+--------------------Total | 149 100.0%
Tabac |Freq. Pourcent Cum.
------+----------------------+ |131 87.9% 87.9%
- |18 12.1% 100.0%
------+---------------------Total | 149 100.0%
toxique|freq. pourcent cum.
--------+-------------+
| 12 12.0% 12.0%
| 88 88.0% 100.0%
--------+--------------total | 100 100.0%
occasionne | freq. pourcent
cum.
-----------+----------------------+
| 2 16.7%
16.7%
| 10 83.3%
100.0%
-----------+-----------total | 12 100.0%
regulier|freq.% cum.
---------+--------+
10 83.3% 83.3%
2 16.7% 100.0%
---------+-----------total | 12 100.0%
tabac |freq. % cum.
------+---------------+ |11 91.7% 91.7%
- |1 8.3% 100.0%
------+---------------total | 12 100.0%
alcool |freq.% cum.
-------+------------+
|3 25.0% 25.0%
9 75.0% 100.0%
-------+--------------total | 12 100.0%
Psychotrop |Freq. Pourcent Cum.
-----------+----------------+
|16 10.7% 10.7%
|133 89.3% 100.0%
-----------+---------------Total | 149 100.0%
psychotrop|freq.% cum.
-----------+--------+ |18. 3% 8. 3%
- |11 91.7% 100%
-----------+----------total | 12 100.0%
Cannabis|Freq. Pourcent Cum.
---------+-----------------+
|56 37.6% 37.6%
|93 62.4% 100.0%
---------+------------------Total | 149 100.0%
cannabis |freq. % cum.
---------+-----------+ |4 33.3% 33.3%
- |8 66.7% 100.0%
---------+---------total | 12 100.0%
OCCASION Freq.% Cum.
-----------+-----+ |18
12.1%
12.1%
- |131
87.9%
100.0%
-----------+------Total | 149 100.
occasion|freq % cum
-----------+------+ | 2 16.7%
16.7%
- |10 83.3% 100.0%
-----------+------total 12 100.0%
177
regulier | freq. % cum.
---------+----------------------+
| 140 87.0% 87.0%
| 21 13.0% 100.0%
---------+----------------------total | 161 100.0%
REGUL |Freq.% Cum.
---------+--------+ |130 87.2% 87.2%
- |19 12.8% 100.0%
---------+-------Total 149 100.0%
REGUL| Freq.% Cum.
---------+------+ |10 83.3% 83.3%
- |2
16.7% 100.0%
---------+-------Total 12 100.0%
Tableau 12 : répartition selon la prise toxique.
TT | Freq. % Cum.
------+----------------------+ | 221 73.7% 73.7%
- | 79 26.3% 100.0%
------+----------------------Total | 300 100.0%
AC | Freq.% Cum.
----------+----------------------+ | 24 8.0% 8.0%
| 276 92.0% 100.0%
----------+----------------------Total | 300 100.0%
Selection courante:
SEXE="M"
Selection courante:
SEXE="f"
TT
| Freq.% Cum.
------+------------+ 140
70.0%
70.0%
60
30.0%
100.0%
------+------------Total |
200 100.0%
TT
| Freq.% Cum.
------+------------+ 81
81.0%
81.0%
- 19
19.0%
100.0%
------+------------Total |
100 100.0%
CARCERAUX | Freq % Cum
----------+-----------+ | 23
11.5%
11.5%
- | 177 88.5%
100.0%
----------+--------Total | 200 100.0%
CARCERAUX |Freq % Cum
----------+--------+ | 1
1.0%
1.0%
- |99
99.0%
100.0%
----------+-------Total | 100 100.0%
SN | Freq.% Cum.
------+----------------------+ | 34 11.3% 11.3%
- | 266 88.7% 100.0%
------+----------------------Total |
300 100.0
Tableau 13 :répartition selon les antécédents personnels.
DIAGNOSTIC
|
Freq. Pourcent Cum.
-------------------------------+----------------------DEFICIENCE MENTALE
|
13 4.3% 4.3%
DEMENCE
|
2 0.7% 5.0%
SCHIZOPHRENIE
|
164 54.7% 59.7%
TROUBLE ANXIEUX
|
4 1.3% 61.0%
TROUBLE DE LA PERSONANALITE | 1 0.3% 61.3%
TROUBLE DISSOCIATIF
|
1 0.3% 61.7%
TROUBLE HUMEUR
|
66 22.0% 83.7%
TROUBLE PERSONNALITE
|
35 11.7% 95.3%
TROUBLES LIES SUBSTA
|
14 4.7% 100.0%
Selection courante: SEXE="M"
DIAGNOSTIC
| Freq. Pourcent Cum.
-------------------------------+---------------------DEFICIENCE MENTALE
|
5
2.5%
2.5%
SCHIZOPHRENIE
|
130
65.0%
67.5%
178
TROUBLE ANXIEUX
|
1
0.5%
68.0%
TROUBLE DE LA PERSONANAL |
1
0.5%
68.5%
TROUBLE DISSOCIATIF
|
1
0.5%
69.0%
TROUBLE HUMEUR
|
30
15.0%
84.0%
TROUBLE PERSONNALITE
|
18
9.0%
93.0%
TROUBLES LIES SUBSTA
|
14
7.0%
100.0%
-------------------------------+---------------------Total |
200 100.0%
Selection courante: SEXE="f"
DIAGNOSTIC
|
Freq. Pourcent Cum.
-------------------------------+---------------------DEFICIENCE MENTALE
|
8
8.0%
8.0%
DEMENCE
|
2
2.0%
10.0%
SCHIZOPHRENIE
|
34
34.0%
44.0%
TROUBLE ANXIEUX
|
3
3.0%
47.0%
TROUBLE HUMEUR
|
36
36.0%
83.0%
TROUBLE PERSONNALITE
|
17
17.0%
100.0%
-------------------------------+-------------------------------Total | 300 100.0%
Total |
100 100.0%
Tableaux 14 : répartition selon le diagnostic.
DEBUT | Freq. %
Cum.
-------------------+----------------------NS
| 2 0.7% 0.7%
1ANNEE | 37 12.3% 13.0%
<6MOIS | 6 2.0% 15.0%
>=6MOIS | 10 3.3% 18.3%
PLUS |
245 81.7% 100.0%
-------------------+----------------------Total |
300
| Freq.% Cum.
----------------| 2 1.0% 1.0%
| 22 11.0% 12.0%
| 3 1.5% 13.5%
| 3 1.5% 15.0%
| 170 85.0% 100.0%
----------------Total |200 100.0%
Freq. % Cum.
-----------------| 15 15.0% 15.0%
| 3 3.0% 18.0%
| 7 7.0% 25.0%
| 75 75.0% 100.0%
--------------Total |100100.0%
100.0%
Tableau 15 : répartition selon la date de début des troubles
N.HOSP | Freq.% Cum.
-----------+---------------------.
| 1 0.3% 0.3%
1 | 96 32.0% 32.3%
2 | 69 23.0% 55.3%
3 | 54 18.0% 73.3%
4 | 32 10.7% 84.0%
5 | 10 3.3% 87.3%
6 | 10 3.3% 90.7%
7 | 10 3.3% 94.0%
8 | 7 2.3% 96.3%
10 | 1 0.3% 96.7%
11 | 8 2.7% 99.3%
12 | 1 0.3% 99.7%
15
| 1 0.3%
100.0%
Selection courante:
SEXE="M"
NOMBRE|Freq. % Cum.
-----------+---------. | 1 0.5%
0.5%
1 | 52 26.0% 26.5%
2 | 44 22.0% 48.5%
3 | 40 20.0% 68.5%
4 | 22 11.0% 79.5%
5 | 6
3.0% 82.5%
6 | 9
4.5% 87.0%
7 | 9
4.5% 91.5%
8 | 6
3.0% 94.5%
10 | 1
0.5% 95.0%
11
8
4.0% 99.0%
12 | 1
0.5% 99.5%
15 | 1
0.5% 100.0%
179
Selection courante:
SEXE="f"
NOMBRE|Freq. %Cum.
-----------+---------1| 44
44.0% 44.0%
2| 25
25.0% 69.0%
3| 14
14.0% 83.0%
4| 10
10.0% 93.0%
5| 4
4.0%
97.0%
6| 1
1.0%
98.0%
7| 1
1.0%
99.0%
8| 1
1.0% 100.0%
-----------+---------Total |
100 100.0%
-----------+---------------------Total | 300 100.0%
-----------+---------Total |
200 100.0%
Tableaux 16 : répartitions des patients selon le nombre d’hospitalisation.
SUIVIANTER | Freq.
Pourcent Cum.
-----------+---------------------.
| 4 1.3%
1.3%
AUCUN | 57 19.0%
20.3%
IRREG | 122 40.7%
61.0%
REGU | 117 39.0%
100.0%
-----------+---------------------Total | 300 100.0%
COMPLIANCE
| Freq.
%
Cum.
---------------+-----------------AUC| 59 19.7% 19.7%
MAUV | 175 58.3%
78.0%
SATISF| 66 22.0%
100.0%
---------------+-----------------Total | 300 100.0%
Selection courante:
SEXE="M"
Selection courante:
SEXE="f"
SUIVIANTER | Freq.
Pourcent Cum.
-----------+---------------------. | 3
1.5%
1.5%
AUCUN|33 16.5%
18.0%
IRREG|87 43.5%
61.5%
REGUL|77 38.5% 100.0%
-----------+---------------------Total |
200 100.0%
SUIVIANTER | Freq.
Pourcent Cum.
-----------+---------------------.| 1
1.0%
1.0%
AUCUN|24 24.0%
25.0%
IRREG|35 35.0%
60.0%
REGUL|40 40.0% 100.0%
-----------+---------------------Total |
100 100.0%
COMPLIANCE
| Freq.
%
Cum.
---------------+---------------------AUCUNE|35 17.5% 17.5%
MAUV|130 65.0% 82.5%
SATI|35
17.5% 100.0%
---------------+-----Total |
200 100.0%
COMPLIANCE
| Freq.
%
Cum.
---------------+---------------------AUCUNE |24 24.0% 24.0%
MAUVAIS|45 45.0% 69.0%
SATISFA|31 31.0%100.0%
---------------+-----Total |
100 100.0%
Tableau 17 : répartition des patients selon le suivi et la compliance thérapeutique.
Agitation | Freq. % Cum.
----------+-------------------+ | 188 62.7% 62.7%
- | 112 37.3% 100%
----------+-------------------Total | 300 100.0%
Selection courante:
SEXE="M"
AUTOAGRESS | Freq.% Cum.
-----------+------------------+
| 93 31.0% 31.0%
| 207 69.0% 100.0%
-----------+---------------------Total | 300 100.0%
AUTOAGRESS | Freq.%
Cum.
-----------+---------+ | 52 26.0%
26.0%
- | 148 74.0% 100.0%
-----------+---------Total |
200 100.0%
AGIT | Freq.% Cum.
----------+----------+ |121 60.5% 60.5%
- |79
39.5% 100.0%
----------+----------Total |
200 100.0%
180
Selection courante:
SEXE="f"
AGIT| Freq.% Cum.
----------+----------+ | 67 67.0%
67.0%
- | 33 33.0%
100.0%
----------+----------Total |
100 100.0%
AUTOA | Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 41 41.0%
41.0%
- | 59 59.0% 100.0%
-----------+---------Total | 100 100.0%
"
AVerb| Freq.% Cum.
-----------+---------+ |182 91.0%
91.0%
- |18
9.0%
100.0%
-----------+---------Total |
200 100.0%
Averb | freq.% cum.
-----------+------------------+ | 269 89.7% 89.7%
- | 31 10.3% 100.0%
-----------+------------------Total | 300 100.0%
AGRESSIV01 | Freq. Pourcent
Cum.
-----------+----------------------+
| 185 61.7% 61.7%
| 115 38.3% 100.0%
-----------+----------------------Total | 300 100.0%
AGRESSIV01 | Freq.%
Cum.
-----------+---------+ |128
64.0%
64.0%
- |72
36.0%
100.0%
-----------+---------Total |
200 100.0%
AVerb | Freq.% Cum.
-----------+---------+ |87 87.0%
87.0%
- |13 13.0%
100.0%
-----------+---------Total |
100 100.0%
AGRESSIV01 | Freq.%
Cum.
-----------+---------+
|
57
57.0%
57.0%
|
43
43.0%
100.0%
-----------+---------Total |
100 100.0%
Tableau 18 : répartition des patients selon le motif de l’admission.
sx
autoA
A.
verbale
A.
physique
agitation
TH
PP
T
TD
TA
IM
D
20,1
45,5
44,4
28,6
100
50
21,5
100
91,5
80,3
100
100
100
50
84,6
100
66,5
54,3
51,1
66,7
52,8
75
78,6
78,6
100
100
25
75
69
84
100
100
Tableau 19 : répartition du motif d’admission selon le diagnostic
total
Homme
femme
total
Agressivite
verbale
185
85
270
Pas d'agressivite
Total
15
15
30
200
100
300
Tableau 20 : répartition des patients selon l’agressivité verbale dans les deux sexes..
AGRESVERBA="y"
(sexe="M") AND
(AGRESVERBA="y")
(SEXE="f") AND
(AGRESVERBA="y")
cries | freq.% cum.
------+----------------------+ | 165 61.1% 61.1%
- | 105 38.9% 100.0%
------+----------------------Total | 270 100.0%
CRIES | Freq.% Cum.
------+-------------+ | 95
51.4%
51.4%
- | 90
48.6% 100.0%
------+--------------Total |
185 100.0%
CRIES | Freq.% Cum.
------+--------------+ | 70
82.4%
82.4%
- | 15
17.6% 100.0%
------+-------------Total |
85 100.0%
insultes | freq.% cum.
---------+--------------------+ | 209 77.4% 77.4%
- | 61 22.6% 100.0%
---------+---------------------
INSULT| Freq.% Cum.
---------+-----------+ |152
82.2% 82.2%
- |33
17.8% 100.0%
---------+-----------Total |
185 100.0%
INSULT| Freq.% Cum.
---------+-----------+ |57
67.1%
67.1%
- |28
32.9% 100.0%
---------+-----------Total |
85 100.0%
181
Total | 270 100.0%
MENACE| Freq.% Cum.
--------+------------+ |55
29.7%
29.7%
- |130
70.3% 100.0%
--------+------------Total |
185 100.0%
menace | freq. % cum.
--------+---------------------+ | 65 24.1% 24.1%
- | 205 75.9% 100.0%
HUMILI | Freq.% Cum.
--------+--------------------------------+--------Total | 270 100.0%
+ | 4
2.2%
2.2%
- |181
97.8% 100.0%
-----------+---------Total |
185 100.0%
MENACES | Freq.%
Cum.
--------+------------+ | 10
11.8%
11.8%
- | 75
88.2% 100.0%
--------+------------Total |85 100.0%
HUMILI| Freq.% Cum.
--+------------------+ |1
1.2%
1.2%
-|84
98.8%
100.0%
-----------+---------Total |
85 100.0%
humiliatio | Freq.% Cum.
-----------+------------------+ | 5 1.9% 1.9%
- | 265 98.1% 100.0%
-----------+------------------Total | 270 100.0%
Tableau 21 : répartition des patients selon la nature de l’agressivité verbale
humiliat01 | freq. pourcent
cum.
-----------+----+
| 4 7.5%
7.5%
| 49 92.5%
100.0%
-----------+-----------total | 53 100.0%
rabais | freq.% cum.
-----------+----------------+ | 5 9.4% 9.4%
- | 48 90.6% 100.0%
-----------+----------------total | 53 100.0%
chantage | freq.% cum.
---------+------------------+ | 34 64.2% 64.2%
- | 19 35.8% 100.0%
---------+------------------total | 53 100.0%
intimi | freq. % cum.
-----------+----------------+ | 9 17.0% 17.0%
- | 44 83.0% 100.0%
-----------+----------------total | 53 100.0%
exige | freq. % cum.
-----------+-----------------
HOMMES
FEMMES
HUMIL|Freq.% Cum.
-----------+---+|3 8.6%
8.6%
-|32 91.4% 100%
-----------+---Total |35 100.0%
HUMIL | Freq.% Cum.
-----------+----------+| 1
5.6%
5.6%
-| 17
94.4%
100.0%
-----------+---------Total |
18 100.0%
RABAIS | Freq. % Cum.
-----------+-----------+ |
3
8.6%
8.6%
- |
32
91.4%
100.0%
-----------+-----------Total |
35 100.0%
RABAIS | Freq.% Cum.
-----------+----------+ |2
11.1%
11.1%
- |16
88.9%
100.0%
-----------+----------Total |
18 100.0%
CHANTAGE | Freq.% Cum.
---------+--------------+
| 21
60.0%
60.0%
- |14
40.0%
100.0%
---------+-------------Total | 35 100.0%
CHANTAGE | Freq. % Cum.
---------+-------------+|13
72.2%
72.2%
-|5
27.8%
100.0%
---------+---------Total 18 100.0%
INTIMI | Freq.% Cum.
-----------+-----------+ | 8
22.9%
22.9%
- |27
77.1%
100.0%
-----------+-----------Total | 35 100.0%
INTIMI| Freq. % Cum.
-----------+----------+ |1
5.6%
5.6%
- |17
94.4% 100.0%
-----------+----------Total |
18 100.0%
EXIGENCESE | Freq.% Cum.
-----------+--------------+ |
11
31.4%
31.4%
- |
24
68.6%
100.0%
EXIGE| Freq. % Cum.
-----------+------------+ | 9
50.0%
50.0%
- | 9
50.0%
100.0%
-----------+------------
182
+ | 20 37.7% 37.7%
- | 33 62.3% 100.0%
-----------+----------------total | 53 100.0%
-----------+--------------Total |
35 100.0%
MARGI | Freq.% Cum.
-----------+------------ |
35 100.0%
100.0%
-----------+-----------Total |
35 100.0%
Total | 18
100.
MARGI | Freq.% Cum.
-----------+------------- | 18 100.0%
100.0%
-----------+------------Total |
18 100.0%
margin | freq.% cum.
-----------+----------------+ | 245 81.7% 81.7%
- | 55 18.3% 100.0%
-----------+-------------total | 300 100.0%
tableau 22 : répartition des patients selon la nature de l’agressivité psychique.
claquer | freq. % cum.
-----------+------------------+ | 124 72.5% 72.5%
- | 47 27.5% 100.0%
-----------+------------------Total | 171 100.0%
JETER | Freq. %Cum.
-----------+------------------+ | 83 48.5% 48.5%
- | 88 51.5% 100.0%
-----------+-----------------Total | 171 100.0%
CASSER | Freq.% Cum.
-----------+---------------------+ | 82 48.0% 48.0%
- | 89 52.0% 100.0%
-----------+---------------------Total | 171 100.0%
FEU | Freq. % Cum.
----------+-------------------+ | 7 4.1% 4.1%
- | 164 95.9% 100.0%
----------+-------------------Total | 171 100.0%
HOMMES
FEMMES
CLAQUER |Freq. % Cum.
-----------+---------+ | 75 68.8%
68.8%
- | 34 31.2%
100.0%
-----------+--------Total |
109 100.0%
CLAQUER |Freq. P% Cum.
-----------+---------+ |49
79.0%
79.0%
- |13
21.0%
100.0%
-----------+--------Total |
62 100.
JETER| Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 53 48.6%
48.6%
- | 56 51.4%
100.0%
-----------+---------Total | 109 100.0%
JETER| Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 30 48.4%
48.4%
- | 32 51.6%
100.0%
-----------+---------Total | 62 100.0%
CASSER| Freq.% Cum.
-----------+---------+ |58
53.2%
53.2%
|
51
46.8%
100.0%
-----------+---------Total |
109 100.0%
CASSER | Freq.% Cum.
-----------+---------+ |24
38.7%
38.7%
- |38
61.3%
100.0%
-----------+---------Total |
62 100.0%
FEU | Freq.% Cum.
----------+----------+ 5
4.6%
4.6%
- |104
95.4%
100%
----------+----------Total |
109 100.0%
FEU | Freq. % Cum.
---+------------+ | 2 3.2%
3.2%
- |60
96.8%
100%
----------+----------Total |
62 100.0%
Tableau 23 : répartition des patients selon la violence envers les objets.
183
seheurt | freq.% cum.
-----------+------------------+ | 34 30.1% 30.1%
- | 79 69.9% 100.0%
-----------+------------------total | 113 100.0%
frappe | freq.% cum.
-----------+------------------+ | 17 15.0% 15.0%
- 96 85.0% 100.0%
-----------+-----------------total | 113 100.0%
sejeter | freq. % cum.
-----------+------------------+ | 42 37.2% 37.2%
- | 71 62.8% 100%
-----------+------------------total | 113 100.0%
automut | freq. % cum.
-----------+------------------+ | 33 29.2% 29.2%
- | 80 70.8% 100.0%
-----------+------------------total | 113 100.0%
ingesti | freq. % cum.
-----------+------------------+ | 9 8.0% 8.0%
- | 104 92.0% 100%
-----------+------------------total | 113 100.0%
tentati | freq. % cum.
-----------+------------------+ | 3 2.7% 2.7%
- | 110 97.3% 100%
-----------+------------------total | 113 100.0%
tentativpe | freq.% cum.
-----------+-----------------+ | 3 2.7% 2.7%
- |110 97.3% 100.0%
-----------+------------------total | 113 100.0%
defenest | freq.% cum.
-----------+-----------------+ | 11 9.7% 9.7%
- | 102 90.3% 100.0%
-----------+------------------total | 113 100.0%
SEHEURT | Freq.% Cum.
-----------+---------+ |15
23.4%
23.4%
- | 49 76.6%
100.0%
-----------+--------Total | 64 100.0%
SEHEURT| Freq.% Cum.
-----------+---------+| 19
38.8%
38.8%
-| 30
61.2%
100.0%
-----------+---------Total | 49 100.0%
FRAPPER| Freq.% Cum.
-----------+--------+| 15
23.4%
23.4%
-|49
76.6%
100.0%
-----------+--------Total |
64 100.0%
FRAPPER | Freq.% Cum.
-----------+---------+ |2
4.1%
4.1%
- |47
95.9%
100.0%
-----------+---------Total |
49 100.0%
SEJETER | Freq. % Cum.
-----------+---------+ |13
20.3%
20.3%
- |51
79.7%
100.0%
-----------+---------Total |
64 100.0%
SEJETER | Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 29 59.2%
59.2%
-| 20 40.8%
100.0%
-----------+---------Total |
49 100.0%
AUTOMUT| Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 27 42.2%
42.2%
- | 37 57.8%
100.0%
-----------+---------Total |
64 100.0%
AUTOMUT| Freq.% Cum.
-----------+---------+ |6
12.2%
12.2%
- |43
87.8%
100.0%
-----------+---------Total |
49 100.0%
INGESTI | Freq.% Cum.
-----------+---------+ |6
9.4%
9.4%
- |58
90.6%
100.0%
-----------+---------Total |
64 100.0%
INGESTI| Freq.% Cum.
-----------+---------+ |3
6.1%
6.1%
-|46
93.9%
100.0%
-----------+---------Total |
49 100.0%
TENTATI | Freq.% Cum.
-----------+---------+|
3 4.7%
4.7%
-|
61 95.3%
100.0%
-----------+---------Total | 64 100.0%
TENTATI | Freq.% Cum.
-----------+---------49 100.0%
100.0%
-----------+---------Total | 49 100.0%
TENTATI | Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 2 3.1%
3.1%
- | 62 96.9%
100.0%
-----------+---------Total | 64 100.0%
TENTATI| Freq. % Cum.
-----------+---------+
| 1 2.0%
2.0%
- | 48 98.0%
100.0%
-----------+---------Total | 49 100.0%
DEFENE |Freq. % Cum.
-----------+---------+ |4
6.3%
6.3%
- | 60 93.8%
100.0%
-----------+---------Total |
64 100.0%
DEFENES |Freq. % Cum.
-----------+---------+|7
14.3%
14.3%
- | 42 85.7%
100.0%
-----------+---------Total | 49 100.0%
184
ingest | freq.% cum.
-----------+-----------------+ 14 12.4% 12.4%
- | 99 87.6% 100.0%
-----------+---------------------total | 113 100.0%
fugue01 | freq. % cum.
--------+----------------------+
| 17 15.0% 15.0%
| 96 85.0% 100.0%
--------+----------------------total | 113 100.0%
INGESTI | Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 11 17.2%
17.2%
- | 53 82.8% 100.0%
-----------+--------Total | 64 100.0%
INGEST | Freq. % Cum.
-----------+---------+ | 3
6.1%
6.1%
- | 46 93.9%
100.0%
-----------+---------Total |
49 100.0%
FUGUE01 | Freq.% Cum.
--------+------------+ | 8
12.5%
12.5%
-| 56
87.5%
100.0%
--------+------------Total |
64 100.0%
FUGUE01 | Freq.% Cum.
--------+------------+
9
18.4%
18.4%
- 40
81.6%
100.0%
--------+-----------Total |
49 100.0%
Tableau 24 : répartition des patients selon la nature de l’autoagressivité.
AUTO-A
oui
non
homme
32
68
femme
49
51
Tableau 25 : répartition des patients selon l’autoagressivité dans les deux sexes.
transgress | freq.% cum.
-----------+------------------+ | 54 22.9% 22.9%
- | 182 77.1% 100%
-----------+------------------total | 236 100.0%
G.mena | freq. %t cum.
-----------+------------------+ | 150 63.6% 63.6%
- | 86 36.4% 100.0%
-----------+------------------total | 236 100.0%
vols | freq.% cum.
------+----------------------+ | 7 3.0% 3.0%
- | 229 97.0% 100%
------+----------------------total | 236 100.0%
c.poing | freq.% cum.
-----------+------------------+ | 76 32.2% 32.2%
- | 160 67.8% 100%
-----------+------------------total | 236 100.0%
C.pied | freq.% cum.
SEXe="M"
TRANSGRES|Freq. % Cum.
-----------+---------+|38
23.9%
23.9%
- |121 76.1%
100.0%
-----------+---------Total | 159 100.0%
SEXE="f"
TRANSGRES|Freq. % Cum.
-----------+---------+|16
20.8%
20.8%
-|61
79.2%
100.0%
-----------+---------Total | 77 100.0%
G.MENA | Freq.%
Cum.
-----------+---------+| 99
62.3%
62.3%
- | 60 37.7%
100.0%
-----------+---------Total |
159 100.0%
G.MENA | Freq.% Cum.
-----------+---------+ |51
66.2%
66.2%
- |26
33.8%
100.0%
-----------+---------Total |
77 100.0%
VOLS | Freq.% Cum.
------+--------------+ | 4
2.5%
2.5%
- | 155 97.5%
100.0%
------+--------------Total |
159 100.0%
VOLS | Freq.% Cum.
------+--------------+ |3
3.9%
3.9%
-|74
96.1%
100.0%
------+--------------Total |
77 100.0%
C.POING |Freq. % Cum.
-----------+---------+ | 56 35.2%
35.2%
- | 103 64.8%
100.0%
-----------+---------Total |
159 100.0%
C.POING | Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 20 26.0%
26.0%
- |57
74.0%
100.0%
-----------+---------Total |
77 100.0%
185
----------+-------------------+ | 60 25.4% 25.4%
- | 176 74.6% 100%
----------+-------------------total | 236 100.0%
tirerche | freq.% cum.
-----------+------------------+ | 23 9.7% 9.7%
- | 213 90.3% 100%
-----------+------------------total | 236 100.0%
pousser | freq.% cum.
--------+---------------------+ 89 37.7% 37.7%
- | 147 62.3% 100.0%
--------+---------------------total | 236 100.0%
etrangler | freq. % cum.
----------+-------------------+ | 12 5.1% 5.1%
- | 224 94.9% 100%
----------+------------------total | 236 100.0%
C.PIED | Freq.%
Cum.
----------+----------+|41
25.8%
25.8%
-|118
74.2%
100.0%
----------+----------Total |
159 100.0%
C.PIED | Freq.% Cum.
----------+----------+|19
24.7%
24.7%
-|58
75.3%
100.0%
----------+----------Total |
77 100.0%
TIRERCHE |Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 8
5.0%
5.0%
- | 151 95.0%
100.0%
-----------+---------Total |
159 100.0%
TIRERCHE |Freq.% Cum.
-----------+---------+ |15
19.5%
19.5%
- |62
80.5%
100.0%
-----------+---------Total |
77 100.0%
POUSSER | Freq.%
Cum.
--------+------------+ 49
30.8%
30.8%
| 110
69.2%
100.0%
--------+------------Total |
159 100.0%
POUSSER | Freq.% Cum.
--------+------------+ | 40 51.9%
51.9%
- | 37
48.1%
100.0%
--------+-----------Total |
77 100.0%
ETRANGLER|Freq. % Cum.
----------+----------+| 10
6.3%
6.3%
-|149
93.7%
100.0%
----------+----------Total |
159 100.0%
poignarde | freq.% cum.
----------+----------------------+ | 4 1.7% 1.7%
- | 232 98.3% 100.0%
----------+----------------------total | 236 100.0%
POIGNAR |Freq. % Cum.
----------+----------+ |3
1.9%
1.9%
- |156
98.1%
100%
----------+----------Total |
159 100.0%
brulermuti | freq.% cum.
-----------+--------------------- | 236 100.0% 100.0%
-----------+---------------------total | 236 100.0%
BRULER| Freq. %
Cum.
-----------+---------- |159 100.0%
100%
-----------+---------Total |
159 100.0%
violer | freq. % cum.
-------+----------------------+ | 2 0.8% 0.8%
- | 234 99.2% 100.0%
-------+----------------------total | 236 100.0%
VIOLER | Freq.% Cum.
-------+-------------+ | 2
1.3%
1.3%
- | 157 98.7%
100%
-------+-------------Total | 159 100.0%
ETRANGLER|Freq.% Cum.
----------+----------+ | 2
2.6%
2.6%
- | 75 97.4%
100.0%
----------+----------Total | 77 100.0%
POIGNAR |Freq. % Cum.
----------+----------+ | 1 1.3%
1.3%
-| 76
98.7%
100%
----------+----------Total | 77 100.0%
BRULER | Freq. % Cum.
-----------+---------- | 77 100.0%
100%
-----------+---------Total | 77 100.0%
Tableau 26 : des patients selon la nature de l’hétéro-agressivité physique.
186
mere | freq. %cum.
------+----------------------+ | 135 45.0% 45.0%
- | 165 55.0% 100.0%
------+----------------------total | 300 100.0%
SEXe="M"
MERE | Freq.% Cum.
------+----------------+ |91
45.5%
45.5%
- | 109
54.5%
100.0%
------+----------------Total |
200 100.0%
SEXE="f"
MERE | Freq.% Cum.
------+----------------+ |44
44.0%
44.0%
- | 56
56.0%
100.0%
------+----------------Total |
100 100.0%
pere | freq.% cum.
------+----------------------+ | 56 18.7% 18.7%
- | 244 81.3% 100.0%
------+----------------------total | 300 100.0%
PERE | Freq.% Cum.
------+----------------+ |44
22.0%
22.0%
- |156
78.0%
100.0%
------+----------------Total |
200 100.0%
PERE | Freq. % Cum.
------+----------------+ | 12
12.0%
12.0%
- | 88
88.0%
100.0%
------+----------------Total |
100 100.0%
soeur | freq. pourcent cum.
------+----------------------+ | 76 25.3% 25.3%
- | 224 74.7% 100%
------+----------------------total | 300 100.0%
SOEUR | Freq.% Cum.
------+----------------+ |48
24.0%
24.0%
- | 152
76.0%
100%
------+----------------Total |
200 100.0%
frere | freq % cum.
------+----------------------+ | 70 23.3% 23.3%
- | 230 76.7% 100%
------+----------------------total | 300 100.0%
FRERE | Freq. % Cum.
------+----------------+ | 60
30.0%
30.0%
- | 140
70.0%
100.0%
------+----------------Total | 200 100.0%
grandspa | freq. % cum.
-----------+---------------------. | 1 0.3% 0.3%
+ | 2 0.7% 1.0%
- | 297 99.0% 100.0%
-----------+----------------------total | 300 100.0%
oncletante | freq.% cum.
-----------+---------------------. | 1 0.3% 0.3%
+ | 4 1.3% 1.7%
- | 295 98.3% 100%
-----------+---------------------total | 300 100.0%
voisins | freq. % cum.
--------+----------------------. | 1 0.3% 0.3%
+ | 33 11.0% 11.3%
- | 266 88.7% 100.0%
--------+----------------------total | 300 100.0%
SOEUR | Freq. % Cum.
------+----------------+ | 28
28.0%
28.0%
- | 72
72.0%
100.0%
------+----------------Total |
100 100.0%
FRERE | Freq.% Cum.
------+----------------+ | 10
10.0%
10.0%
- | 90
90.0%
100.0%
-----+-----------------Total | 100 100.0%
GRANDSPA | Freq.% Cum.
-----------+-----------. | 1
0.5%
0.5%
- | 199
99.5% 100.0%
-----------+-----------Total |
200 100.0%
GRANDSPA| Freq.% Cum.
-----------+-----------+ | 2
2.0%
2.0%
- | 98 98.0%
100.0%
-----------+-----------Total |
100 100.0%
ONCLETANTE |Freq.% Cum.
-----------+-----------. | 1
0.5%
0.5%
+ | 2
1.0%
1.5%
- | 197
98.5%
100%
-----------+-----------Total |
200 100.0%
ONCLETANTE|Freq. % Cum.
-----------+-----------+
|
2
2.0%
2.0%
|
98
98.0%
100.0%
-----------+-----------Total |
100 100.0%
VOISINS | Freq.% Cum.
--------+--------------. | 1
0.5%
0.5%
+ | 31
15.5%
16.0%
- | 168
84.0%
100.0%
--------+--------------Total |
200 100.0%
VOISINS | Freq.% Cum.
--------+--------------+ | 2
2.0%
2.0%
- | 98
98.0%
100.0%
--------+--------------Total |
100 100.0%
COLLEGUEDE |Freq.% Cum.
-----------+------------
COLLEGUEDE |Freq.% Cum.
-----------+------------
187
colleguede | freq.% cum.
-----------+---------------------. | 1 0.3% 0.3%
+ | 6 2.0% 2.3%
- | 293 97.7% 100%
-----------+---------------------total | 300 100.0%
personnelm | freq. % cum.
-----------+---------------------.
| 1 0.3% 0.3%
+
| 16 5.3% 5.7%
- | 283 94.3% 100.0%
-----------+---------------------total | 300 100.0%
conjoint | freq. pourcent
cum.
---------+----------------------- .
| 1 0.3% 0.3%
+ | 47 15.7% 16.0%
- | 252 84.0% 100%
---------+----------------------total | 300 100.0%
policierge | freq. % cum.
-----------+---------------------. | 1 0.3% 0.3%
+ | 3 1.0% 1.3%
- | 296 98.7% 100%
-----------+---------------------total | 300 100.0%
etranger | freq. pourcent
cum.
---------+----------------------.
| 1 0.3% 0.3%
+
| 24 8.0% 8.3%
| 275 91.7%
100.0%
---------+----------------------total | 300 100.0%
fillefils | freq.% cum.
----------+----------------------.
| 1 0.3% 0.3%
+
| 21 7.0% 7.3%
| 278 92.7% 100.0%
----------+-----------------------
. | 1
0.5%
0.5%
+ | 5
2.5%
3.0%
- | 194
97.0%
100%
-----------+-----------Total |
200 100.0%
PERSONNELM |Freq.% Cum.
-----------+-----------. | 1
0.5%
0.5%
+
| 9
4.5%
5.0%
- | 190
95.0%
100.0%
-----------+-----------Total |
200 100.0%
CONJOINT | Freq.% Cum.
---------+-------------. | 1
0.5%
0.5%
+ | 22
11.0%
11.5%
- | 177
88.5%
100.0%
---------+-------------Total |
200 100.0%
POLICIERGE |Freq.% Cum.
-----------+---------. | 1
0.5%
0.5%
+ | 3
1.5%
2.0%
- | 196
98.0%
100.0%
-----------+---------Total |
200 100.0%
ETRANGER | Freq.% Cum.
---------+-----------. | 1
0.5%
0.5%
+ | 23
11.5%
12.0%
- | 176
88.0%
100.0%
---------+-----------Total |
200 100.0%
FILLEFILS| Freq.% Cum.
----------+----------. | 1
0.5%
0.5%
+ | 5
2.5%
3.0%
- | 194
97.0%
100%
----------+--------Total |
200 100.0%
INSTITUTEU |Freq. % Cum.
-----------+---------. | 1
0.5%
0.5%
+ | 1
0.5%
1.0%
- |198
99.0%
100.0%
-----------+---------Total |
200 100.0%
SOISMEME | Freq.% Cum.
---------+--------------
188
+ | 1
1.0%
1.0%
- | 99 99.0%
100.0%
-----------+-----------Total |
100 100.0%
PERSONNELM |Freq.% Cum.
-----------+-----------+
| 7
7.0%
7.0%
| 93
93.0%
100%
-----------+-----------Total |
100 100.0%
CONJOINT | Freq.% Cum.
---------+-------------+ | 25
25.0%
25.0%
- | 75
75.0%
100.0%
---------+-------------Total |
100 100.0%
POLICIERGE|Freq.% Cum.
-----------+------------ | 100 100.0%
100.0%
-----------+-----------Total |
100 100.0%
ETRANGER | Freq.% Cum.
---------+-------------+ | 1
1.0%
1.0%
- | 99
99.0%
100.0%
---------+-------------Total |
100 100.0%
FILLEFILS | Freq.% Cum.
----------+------------+ |16
16.0%
16.0%
- | 84
84.0%
100.0%
----------+------------Total |
100 100.0%
INSTITUTEU Freq.% Cum.
-----------+------------ | 100 100.0% 100.0%
-----------+-----------Total |
100 100.0%
SOISMEME | Freq.% Cum.
---------+-------------+ | 52
52.0%
52.0%
- 48
48.0%
100.0%
---------+--------------
total | 300 100.0%
instituteu |freq.% cum.
-----------+----------------------.
| 1 0.3% 0.3%
+
| 1 0.3% 0.7%
- | 298 99.3% 100.0%
-----------+----------------------total | 300 100.0%
. | 2
1.0%
1.0%
+ | 51
25.5%
26.5%
- | 147
73.5%
100.0%
---------+-------------Total |
200 100.0%
Total |
100
100.0%
Tableau 27 : répartition des patients selon la victime.
UNIQUE | Freq. %t Cum.
-------+----------------------+ | 22 7.3% 7.3%
- | 278 92.7% 100.0%
-------+----------------------Total | 300 100.0%
REITERE | Freq. %Cum.
--------+----------------------+ | 278 92.7% 92.7%
- | 22 7.3% 100.0%
--------+----------------------Total | 300 100.0%
UNIQUE | Freq.% Cum.
-------+-------------+ | 19 9.5%
9.5%
- | 181 90.5%
100%
-------+-------------Total |
200 100.0%
UNIQUE | Freq.% Cum.
-------+-------------+ | 3 3.0%
3.0%
| 97 97.0%
100%
-------+-----------Total | 100 100.0%
Selection courante:
SEXe="M"
Selection courante:
SEXE="f"
REITERE | Freq.% Cum.
--------+------------+ | 181 90.5%
90.5%
- |19 9.5% 100.0%
--------+------------Total | 200 100.0%
REITERE |Freq.% Cum.
--------+------------+ | 97 97.0%
97.0%
- | 3 3.0%
100.0%
--------+------------Total |
100 100.0%
Tableau 28 : répartition des patients selon la réitération de l’acte
impulsif | freq. % cum.
---------+----------------------+ | 72 24.0% 24.0%
- | 228 76.0% 100.0%
---------+----------------------total | 300 100.0%
SEXe="M"
IMPULSIF| Freq.% Cum.
---------+-----------+ | 51 25.5%
25.5%
- | 149 74.5%
100.0%
---------+-----------Total | 200 100.0%
SEXE="f"
IMPULSIF| Freq.% Cum.
---------+-----------+ | 21 21.0%
21.0%
- | 79 79.0%
100.0%
---------+-----------Total |
100 100.0%
premedite | freq.% cum.
----------+----------------------+ | 5 1.7% 1.7%
- | 295 98.3% 100.0%
----------+----------------------total | 300 100.0%
PREMEDITE|Freq. % Cum.
----------+----------+ | 1 0.5%
0.5%
- | 199 99.5% 100.0%
----------+----------Total | 200 100.0%
PREMEDITE| Freq.% Cum.
----------+----------+ | 4
4.0%
4.0%
- | 96 96.0%
100.0%
----------+----------Total | 100 100.0%
PERVERS |Freq.% Cum.
--------+------------+ | 2 1.0%
1.0%
- |198 99.0%
100.0%
--------+-------------
SUGGERE | Freq.% Cum.
--------+------------+ | 1 1.0%
1.0%
- | 99 99.0% 100.0%
--------+-------------
suggere | freq. %cum.
--------+----------------------+
| 1 0.3% 0.3%
- 299 99.7% 100.0%
--------+-----------------------
189
total | 300 100.0%
pervers | freq. pourcent
cum.
--------+----------------------+ | 3 1.0% 1.0%
- | 297 99.0% 100.0%
--------+----------------------total | 300 100.0%
manipulate | freq. %cum.
-----------+---------------------+ | 16 5.3% 5.3%
- | 284 94.7% 100.0%
-----------+---------------------total | 300 100.0%
ludique | freq % cum.
--------+----------------------+
| 10 3.3% 3.3%
- | 290 96.7% 100.0%
--------+----------------------total | 300 100.0%
frustratio | freq.% cum.
-----------+---------------------+ | 87 29.0% 29.0%
- | 213 71.0% 100.0%
-----------+---------------------total | 300 100.0%
agitationo | freq. % cum.
-----------+----------------------+ | 63 21.0% 21.0%
- | 237 79.0% 100.0%
-----------+----------------------total | 300 100.0%
desoriente | freq. %cum.
-----------+----------------------+ | 1 0.3% 0.3%
- | 299 99.7% 100.0%
-----------+----------------------total | 300 100.0%
desorganis | freq.% cum.
-----------+---------------------+ | 51 17.0% 17.0%
- | 249 83.0% 100.0%
-----------+---------------------total | 300 100.0%
delirant | freq. % cum.
Total |
200
100.0%
Total |
100
100.0%
MANIPULATE|Freq.%Cum.
-----------+---------+ | 8
4.0%
4.0%
- | 192 96.0%
100.0%
-----------+---------Total |
200 100.0%
PERVERS | Freq.% Cum.
--------+------------+ | 1
1.0%
1.0%
- | 99 99.0%
100.0%
--------+------------Total |
100 100.0%
LUDIQUE | Freq.% Cum.
--------+------------+ | 7 3.5%
3.5%
- | 193 96.5%
100.0%
--------+------------Total |
200 100.0%
MANIPULATE|Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 8
8.0%
8.0%
- | 92 92.0%
100.0%
-----------+---------Total |
100 100.0%
FRUSTRATIO Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 57 28.5%
28.5%
- | 143 71.5%
100.0%
-----------+---------Total |
200 100.0%
LUDIQUE | Freq.% Cum.
--------+------------+ |3
3.0%
3.0%
- | 97 97.0%
100.0%
--------+------------Total |
100 100.0%
AGITATIONO|Freq.% Cum
-----------+---------+ | 41 20.5%
20.5%
- | 159 79.5%
100.0%
-----------+---------Total | 200 100.0%
FRUSTRATIO|Freq.% Cum.
-----------+---------+ | 30 30.0%
30.0%
- | 70 70.0%
100.0%
-----------+---------Total |
100 100.0%
DESORIENTE|Freq.% Cum.
-----------+---------+ |1
0.5%
0.5%
- |199 99.5%
100%
-----------+---------Total |
200 100.0%
DELIRANT |Freq.% Cum.
---------+----------+ |112 56.0%
56.0%
- | 88 44.0%
100.0%
---------+-----------Total |
200 100.0%
DESIRMORT|Freq.% Cum.
----------+---------+ | 7 3.5%
3.5%
- |193 96.5%
100.0%
190
AGITATIONO|Freq.% Cum.
-----------+---------+ 22
22.0%
22.0%
- | 78 78.0%
100.0%
-----------+---------Total |
100 100.0%
DESORIENTE|Freq.% Cum.
-----------+---------- |100 100.0%
100.0%
-----------+---------Total |
100 100.0%
DELIRANT|Freq. % Cum.
---------+-----------+ | 39 39.0%
39.0%
- | 61 61.0%
100.0%
---------+-----------Total |
100 100.0%
---------+----------------------+ | 151 50.3% 50.3%
- | 149 49.7% 100.0%
---------+----------------------total | 300 100.0%
desirmort | freq.% cum.
----------+----------------------+ | 22 7.3% 7.3%
- | 278 92.7% 100.0%
----------+----------------------total | 300 100.0%
----------+---------Total |
200 100.0%
ANXIETE |Freq. % Cum.
--------+------------+ | 23 11.5%
11.5%
- |177 88.5%
100.0%
--------+------------Total |
200 100.0%
DESIRMORT Freq. % Cum.
----------+----------+ | 15 15.0%
15.0%
- | 85 85.0%
100.0%
----------+----------Total |
100 100.0%
anxiete | freq.% cum.
--------+----------------------+ | 44 14.7% 14.7%
- | 256 85.3% 100.0%
--------+----------------------total | 300 100.0%
SUBSTANCE|Freq.% Cum.
----------+----------+ | 33 16.5%
16.5%
- | 167 83.5%
100.0%
----------+----------Total | 200 100.0%
ANXIETE |Freq. % Cum.
--------+------------+ | 21 21.0%
21.0%
- | 79 79.0%
100.0%
--------+------------Total |
100 100.0%
substance | freq.% cum.
----------+----------------------+ | 33 11.0% 11.0%
- | 267 89.0% 100.0%
----------+----------------------total | 300 100.0%
STRESS |Freq. %
Cum.
-------+-------------+ | 11 5.5%
5.5%
189 94.5%
100.0%
-------+-------------Total | 200 100.0%
STRESS |Freq. % Cum.
-------+-------------+| 30 30.0%
30.0%
- | 70 70.0%
100.0%
-------+-------------Total |
100 100.0%
stress | freq.% cum.
-------+----------------------+ | 41 13.7% 13.7%
- | 259 86.3% 100%
-------+----------------------total | 300 100.0%
Tableau 29 : répartition des patients selon le contexte du passage à l’acte.
FINAGRESSI
| FINAGRESSI
|
FINAGRESSI
|
Freq.
Pourcent
Cum.
Freq.
Pourcent
Cum.
Freq. Pourcent Cum.
-----------------------------------------+------------ -------------------CONTENTION CHIMIQUE | CONTENTION CHIMIQUE |
Contention chimique |
56
28.0%
28.0%
54
54.0%
54.0%
110 36.7% 36.7%
CONTENTION PHYSIQUE | CONTENTION PHYSIQUE |
contentionphysique |
61
30.5%
58.5%
20
20.0%
74.0%
FUGUE
|
FUGUE
|
81 27.0% 63.7%
22
11.0%
69.5%
2
2.0%
76.0%
FUGUE
|
SPONTANE
| SPONTANE
|
24 8.0% 71.7%
61
30.5%
100.0%
24
24.0%
100.0%
SPONTANE
|
----------------------------------------85 28.3% 100.0%
Total |
200 100.0%
Total |
100 100.0%
---------------------+---------Total | 300 100.0%
Tableau 30 : répartition des patients selon la fin de l’agressivité.
191
consequen1
|
freq. pourcent cum.
------------------------------degats important
| 30 10.0% 10.0%
degats minimes
| 83 27.7% 37.7%
sans degats materiel
| 187 62.3% 100.0%
------------------------------total | 300 100.0%
consequen2
|
freq. pourcent cum.
------------------------------agression ss lesions
| 225 75.0% 75.0%
lesion grave profond
| 5 1.7% 76.7%
lesion invalidente
|
3 1.0% 77.7%
lesion minime superf
| 67 22.3% 100.0%
------------------------------total | 300 100.0%
SEXe="M"
CONSEQUEN1
| Freq. Pourcent Cum.
-----------------------DEGATS IMPORTANT
|
22
11.0%
11.0%
DEGATS MINIMES
|
58
29.0%
40.0%
SANS DEGATS MATERIEL
|
120
60.0%
100.0%
-----------------------Total |
200 100.0%
SEXE="f"
CONSEQUEN1
| Freq. Pourcent Cum.
-----------------------DEGATS IMPORTANT
|
8
8.0%
8.0%
DEGATS MINIMES
|
25
25.0%
33.0%
SANS DEGATS MATERIEL
|
67
67.0%
100.0%
-----------------------Total |
100 100.0%
CONSEQUEN2
| Freq. Pourcent Cum.
-----------------------AGRESSION SS LESIONS
|
148
74.0%
74.0%
LESION GRAVE PROFOND
|
4
2.0%
76.0%
LESION INVALIDENTE
|
2
1.0%
77.0%
LESION MINIME SUPERF
|
46
23.0%
100.0%
-----------------------Total |
200 100.0%
CONSEQUEN2
| Freq. Pourcent Cum.
-----------------------AGRESSION SS LESIONS
|
77
77.0%
77.0%
LESION GRAVE PROFOND
|
1
1.0%
78.0%
LESION INVALIDENTE
|
1
1.0%
79.0%
LESION MINIME SUPERF
|
21
21.0%
100.0%
-----------------------Total |
100 100.0%
Tableau 31 : répartition des patients selon les dégâts matériels et humains .
REACTIONPO
| Freq. Pourcent Cum.
-----------------------BANALISATION
|
23
11.5%
11.5%
CULPABILITE
|
9
4.5%
16.0%
EXCUSES
|
8
4.0%
20.0%
FUGUE
|
7
3.5%
23.5%
INDIFFERENCE
|
76
38.0%
61.5%
MENACES
|
32
16.0%
77.5%
RETICENCE
|
44
22.0%
100.0%
------------------------
REACTIONPO
| Freq. Pourcent Cum.
-----------------------BANALISATION
|
14
14.0%
14.0%
CULPABILITE
|
16
16.0%
30.0%
EXCUSES
|
1
1.0%
31.0%
FUGUE
|
3
3.0%
34.0%
INDIFFERENCE
|
29
29.0%
63.0%
MENACES
|
14
14.0%
77.0%
RETICENCE
|
23
23.0%
100.0%
------------------------
REACTIONPO
| Freq. Pourcent Cum.
------------------------------BANALISATION
| 37 12.3% 12.3%
CULPABILITE
| 25 8.3% 20.7%
EXCUSES
| 9 3.0% 23.7%
FUGUE
| 10 3.3% 27.0%
INDIFFERENCE
| 105 35.0% 62.0%
MENACES
| 46 15.3% 77.3%
RETICENCE
Total |
100
| 67 22.3% 100.0% Total |
200 100.0%
------------------------------Total | 300 100.0%
Tableau 32 : répartition des patients selon la réaction post-agression.
192
100.0%
Téléchargement