REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE D’ALGER BENYOUCEF BENKHEDA DEPARTEMENT DE MEDECINE THESE POUR L’OBTENTION DU GRADE DE DOCTEUR EN SCIENCES MEDICALES LE PASSAGE A L’ACTE AUTO OU HETERO-AGRESSIF LORS DES DECOMPENSATIONS PSYCHIATRIQUES : A PROPOS D’UNE ETUDE PROSPECTIVE A L’EHS DRID HOCINE PRESENTEE PAR : DOCTEUR SIHAM BENAKILA DIRECTEUR DE THESE : PROFESSEUR MOHAMED TEDJIZA 2015-2016 DEDICACE : Je dédie cette recherche à mes très chers parents, qui avec un amour infini, demeurent toujours prés de moi pour me soutenir, m’encourager et me relancer, dans ma vie dont ils restent le moteur et la joie. L’aboutissement de mon travail et de mon existence toute entière, ne saurait se faire sans leur présence et leur affection. Je ne leur serai jamais assez reconnaissante. Que dieu les garde. REMERCIMENTS Je remercie DIEU pour m’avoir donné une bonne santé mentale et physique. A Monsieur le Professeur M.TEDJIZA, Directeur de thèse, Grand homme de sciences et de savoir. Je crois qu’il est tout à fait évident, que mes premières reconnaissances s’adressent à mon directeur de thèse monsieur le professeur M.Tedjiza. A qui je tiens principalement à présenter mes respects les plus distingués, pour m’avoir orienté dans le choix de mon sujet et pour m’avoir guidé avec sa pertinence scientifique, son œil critique et ses grandes qualités humaines. Tout au long du chemin qui m’a conduite, d’abord, dans ma carrière de clinicienne hospitalière, puis dans celle de chercheur-universitaire vers l’achèvement de ce modeste travail, il demeure un stimulant intellectuel, sans égal. Je le remercie d’avoir partagé avec moi la science, la rigueur et le plaisir à être psychiatre. A monsieur le professeur Y.OSMANI, Président de jury Nous avons un grand honneur de vous savoir comme président de jury de cette thèse. Nous vous devons, également, notre intérêt pour la psychopathologie et vous demeurez pour nous un modèle à suivre pour vos qualités scientifiques et humaines. Veuillez trouver dans ce travail l’expression de notre estime et de notre considération. A monsieur le professeur R.BELHADJ, Membre de jury, Et représentant national, le plus connu, d’une discipline illustre, plus proche de la psychiatrie que la neurologie elle-même, du moins pour ce qui concerne la problématique de notre travail. Vous nous faites un grand honneur, en faisant partie du jury. Veuillez trouver, dans ce travail, l’expression de notre profond respect. A monsieur le professeur A.BELAID, Membre de jury Vous nous faites un grand plaisir et un immense honneur, encore une fois, de faire partie du groupe de travail qui examinera notre recherche, sachant que vous avez déjà été membre de jury pour notre concours de maitrise. Votre rigueur et votre probité intellectuelle force toujours, autant l’admiration et le respect, Merci de participer à la critique de ce travail qui témoigne de notre parfaite estime pour vous. A monsieur le professeur A.ZIRI, Membre de jury Malgré vos responsabilités considérables de chef de service, de directeur général de CHU et de membres de plusieurs commissions régionales et nationales, vous avez quand même trouvé le temps de juger notre travail pour cela soyez assuré de notre reconnaissance indéfectible. En tant qu’ainé vous constituez, pour nous un exemple à suivre. . J’offre aussi, mon travail à mon époux le Docteur BOUCHELLAL Youcef et à nos quartes petits amours, qui ne cessent de me combler, chaque jour d’avantage. A mes sœurs et mes frères, compagnons fideles de la vie que je remercie de partager. A toute ma famille, mes tantes, mes oncles et mes cousins ainsi qu’à touts mes amis passés et actuels, un grand respect. Je remercie, particulièrement, madame Farida AZZOUG et professeur Kamel BENAKILA, qui n’ont cessé de croire en moi et de me booster du début à la fin. Je leur serais éternellement reconnaissante Je remercie, enfin, ma grande famille de la psychiatrie, tous mes maitres, professeurs et collègues de travail, qui nous accompagnent sur la voie du savoir. Et surtout, ma petite famille médicale et paramédicale de Drid Hocine, sans aucune exception, pour leur disponibilité, leur enthousiasme et leur aide, et de façon très particulière, mon amie le professeur Sonia SEHIM pour son grand cœur et son immense générosité envers moi. Merci grande sœur. SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE ................................................................. 1 CHAPITRE I : MISE AU POINT THEORIQUE INTRODUCTION : ..................................................................................... 3 1- AGRESSION, AGRESSIVITE ET VIOLENCE(S) ............................... 3 1.1- Définition des concepts et leur évolution .................................... 3 1.1.1- Agression ........................................................................................ 3 1.1.2- Agressivité ...................................................................................... 5 1.1.3- Violence(s) .................................................................................... 11 1.2- Mise au point de la problématique Générale .............................. 14 1.2.1. DIMENSION ETHOLOGIQUE DE L'AGRESSIVITE ................... 16 1.2.2. DIMENSION SOCIOLOGIQUE .................................................... 20 1.2.2.1 LES PHENOMENES D’AGRESSION DE MASSE .............. 21 A/ La these de l’homicidologie ....................................................................... 22 B/ Le genocide et le crime contre l’humanite ................................................. 22 C/ Les emeutes et le vandalisme .................................................................... 24 1.2.2.2 DELINQUANCE ET CRIMINALITE ...................................... 26 1.2.3 DIMENSION PSYCHANALYTIQUE .............................................. 30 1.2.4. DIMENSION NEUROBIOLOGIQUE ............................................ 33 Les circuits de contrôle de l'agressivité : ............................................................ 34 Les hormones : .................................................................................................. 36 Les neurotransmetteurs : ................................................................................... 37 Autre déterminants biologiques : ........................................................................ 39 1.2.5. APPROCHE GENETIQUE ........................................................... 40 2. LE PASSAGE A L’ACTE ET LES TROUBLES DE PERSONNALITE DEPUIS LE DESEQUILIBRE PSYCHIQUE, LA PSYCHOPATHIE ET LA PERSONNALITE ANTISOCIALE ..................................................... 42 2.1. DEFINITION DES CONCEPTS ET LEUR EVOLUTION : .............. 42 2.2- MISE AU POINT DE LA PROBLEMATIQUE GENERALE : .......... 44 2.2.1- Les concepts archaiques ........................................................................ 45 2.2.2- Le desequilibre mental de l’ecole française ............................................. 47 2.2.3- Le psychopathe de l’ecole allemande ..................................................... 48 2.2.4- la personnalite antisociale du dsm iv des americains .............................. 49 2.2.5- La personnalité borderline du DSM IV ..................................................... 51 3. LE PASSAGE A L’ACTE DANS LES PATHOLOGIES PSYCHIATRIQUES ................................................................................ 53 3.1- DEFINITION DU PASSAGE A L’ACTE ET DE L’ACTING OUT 53 3.1.1- Le passage à l’acte ................................................................................. 53 3.1.2- L’acting out ............................................................................................. 59 3.2- LE PASSAGE A L’ACTE DANS LES CRIMES, (LES CONTRAVENTIONS) ET LES DELITS ................................................. 62 3.2.1- Le passage a l’acte autoagressif ............................................................. 64 3.2.2- Le passage a l’acte hetero-agressif ........................................................ 67 3.2.3- Les qualifications juridiques du passage a l’acte ................................. …68 3.3- LE PASSAGE A L’ACTE : MOTIVATIONS ET SIGNIFICATIONS CLINIQUES .............................................................................................. 71 3.3.1- L’epilepsie ............................................................................................ 72 3.3.2- Les troubles delirants .......................................................................... 73 3.3.3- Les schizophrenies et les etats apparentes et/ou assimiles .................. 74 3.3.4- Les troubles bipolaires ......................................................................... 76 3.3.5- Les personnalites pathologiques .......................................................... 79 3.3.6- La pathologie de l’intellect ................................................................... 80 3.3.7- Le cas particulier des nevroses et des troubles anxieux ...................... 81 3.4- LE CAS PARTICULIER DU PASSAGE A L’ACTE SOUS L’EMPRISE DE TOXIQUES ................................................................... 82 3.5- COROLAIRES PHARMACOTHERAPIQUES ................................ 85 3.6.- RESERVES METHODOLOGIQUES RELATIVES AUX DONNEES DE LA LITTERATURE ........................................................................... 90 CHAPITRE II: CONTRIBUTION PERSONNELLE 1. MATERIEL DE L’ETUDE ................................................................... 93 1.1 Le type d’étude ........................................................................................... 93 1.2 La population d’étude .................................................................................. 93 CRITERES D’INCLUSION ...................................................................................... 93 CRITERES D’EXCLUSION ..................................................................................... 93 1.3 Les outils d’évaluation ................................................................................. 94 1.4 La méthode de recueil de données ............................................................. 94 1.5 Les critères opératoires ............................................................................... 94 1.6 L’analyse statistique .................................................................................... 95 1.7 L’étude uni variée ........................................................................................ 95 2. RESULTATS ....................................................................................... 97 2.1 ÉTUDE DESCRIPTIVE ............................................................... 97 2.1.1. Caractéristiques sociodémographiques ......................................................... 97 2.1.2 Les caractéristiques cliniques ....................................................................... 103 2.1.3 Les caractéristiques du passage à l’acte agressif ......................................... 109 2.2 DISCUSSION ........................................................................... 117 2.2.1 Données sociodémographiques ................................................................... 117 2.2.2 Données cliniques ........................................................................................ 118 2.2.3 Caractéristiques du passage à l’acte passage à l’acte ................................. 119 CONCLUSION ...................................................................................... 122 CONCLUSION GENARALE ................................................................ 123 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : .............................................. 125 ANNEXES : ............................................................................................ 135 ANNEXE 1 :CRITERES DIAGNOSTIQUES DES TROUBLES MENTAUX DU DSM IV.......................................................................... 136 ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE ..................................... 143 ANNEXE 3 : ECHELLE D’AGRESSIVITE ET DU DYSFONCTIONNEMENT SOCIAL (SDAS) ......................................... 149 ANNEXE 4 : LA LEGISLATION ALGERIENNE .................................. 158 ANNEXE 5 : TABULATION .................................................................. 169 INTRODUCTION GENERALE CHAPITRE I: MISE AU POINT THEORIQUE CHAPITRE II: CONTRIBUTION PERSONNELLE CONCLUSION GENERALE REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ANNEXES INTRODUCTION GENERALE: L’agressivité a de tout temps, été une hantise dans le milieu social et une préoccupation majeure dans le champ psychiatrique. Pendant longtemps, on considérait que les sujets atteints de pathologies psychiatriques n’étaient pas plus agressifs que ceux de la population générale. Mais plus tard, des études scientifiques essaient de démontrer si le taux de violence est plus élevé chez les malades mentaux. Certains auteurs vont même jusqu’à affirmer que des taux d’agression et d’agitation chez les personnes atteintes de maladies mentales graves, étaient plus élevés que dans la population générale. Le lien entre passage à l’acte agressif et pathologies psychiatrique semble évident. Cet acte peut constituer le signe révélateur d’une décompensation psychiatrique, ou s’associer aux symptômes de rechutes. Il peut parfois faire partie des motifs d’hospitalisation ou en représenter le seul motif. L'acte agressif est une mise en action d’une souffrance souvent difficile à verbaliser d’où son aspect soudain, impulsif, éruptif et même violent. Il prend des formes diverses, allant du simple geste brutal aux comportements les plus dangereux, s’adressant à une autre personne ou dirigés contre soi même. L’auto et l’hétéro-agressivité ne représentent pas l’apanage d’un trouble précis, mais s’intègrent dans les tableaux cliniques de maladies psychiatriques diverses. Des états psychotiques aigus ou chroniques, des troubles de la personnalité, des déficiences mentales, des états régressifs de sénilité ou des abus de substances, s’accompagnent souvent d’un passage à l’acte agressif et violent. Ceci dit, bien que l’acte agressif se déploie dans un moment, une situation et s’inscrit dans l’histoire du patient, ce ne sont pas tous les patients psychiatriques qui passent à l’acte. Donc, le processus psychopathologique pourrait-il, à lui seul expliquer ce comportement ? Ou existent-ils d’autres déterminants (environnementaux ou situationnels) qui pourraient jouer un rôle dans la genèse de l’acte agressif ? Dans les périodes de décompensation, certains patients passent à l’acte, sous l’influence de leurs délires ou de leurs hallucinations. Ailleurs, c’est dans le contexte de perte du sens moral ou perte du control instinctuel ou lors de consommation de toxiques. Parfois, se surajoute un contexte de tensions, de conflits, de stress externes ou de frustrations intolérables, qui viennent alimenter la mise en action, surtout chez certaines personnalités pathologiques. Il s’agira donc par là, d’essayer de comprendre pourquoi un tel malade a eu un passage à l’acte agressif dans une situation donnée, alors qu’un autre n’en a pas eu dans des conditions presque similaires. La qualité ou le degré de la déstructuration de la conscience pourrait peut être suffire à la conception d’un 1 acte agressif, ailleurs, ce sont certaines conditions événementielles qui provoquent la violence agressive. Mais parfois, il existe une certaine organisation constitutionnelle qui prédisposerait plus à l’agir agressif. De ce fait, l’étude de la dialectique agressivité/psychiatrie semble importante, autant pour une dynamique de conceptualisation et de mise en sens de ces comportement agressifs au sein d’une clinique de l’agir, que pour une dynamique d’amélioration des capacités contenantes, et si possible, préventives des institutions psychiatriques. Et c’est dans cet ordre idées que notre étude sera consacrée, dans le premier chapitre, à dégager une conceptualisation globale de l’agressivité ainsi que celle de l’agression et de la violence afin d’éclaircir la notion d’acte agressif et de poser la problématique sur l’origine sociale ou neurobiologique de celui-ci. Et dans la deuxième partie, d’abord une approche clinique du passage à l’acte agressif sera effectuée, puis il y aura une mise au point de ce concept suivie d’une étude psychopathologique afin d’essayer de rattacher l’acte à une situation et à une motivation. Quant à la troisième partie, et vue que l’agressivité est présente dans notre pratique de tous les jours, elle sera réservée à notre contribution personnelle à travers une enquête prospective sur les patients ayant été hospitalisés à l’EHS DRID Hocine pour un passage à l’acte agressif. 2 INTRODUCTION : Le passage à l’acte en psychiatrie n’est pas rare, au contraire, il reste la préoccupation primordiale de l’équipe de soins, tant à cause des conséquences néfastes sur le malade et son entourage, qu’à cause de la prise en charge délicate de l’agressivité du patient psychiatrique. Des personnalités pathologiques auxquelles il restera intimement lié aux pathologies diverses où il partage le tableau clinique avec d’autres symptômes, la signification du passage à l’acte sera bien différente. Que la motivation soit consciente ou pas, le passage à l’acte aura pour effet une baisse du niveau de la colère (c'est-à-dire une détente émotionnelle) ou une satisfaction par la souffrance infligée à autrui (c'est-à-dire une érotisation sadique), ou encore une compensation de la frustration. Ailleurs, il aura juste une fin utilitaire. 1- AGRESSION, AGRESSIVITE ET VIOLENCE(S) : 1.1- Définition des concepts et leur évolution : Tout d’abord, une définition des différents concepts évoqués dans notre exposé est nécessaire afin de délimiter notre sujet d’étude et d’éclaircir ses limites, étant donner, que plusieurs termes sont utilisés par tout un chacun, pour désigner un même signifié, à savoir l’agressivité. Agressions, violences, sont des mots utilisés comme synonymes pour certains alors que pour d’autres, ils présenteraient des différences notables. 1.1.1- Agression : Pendant quatre siècles (du XV au XIX) le mot « agression » était seul en usage. Il signifiait clairement la situation où ‘’un individu attaque un autre individu’’ et les rôles de chacun, l’attaquant étant l’agresseur et l’autre l’agressé. Dérivé du latin, ce terme se rattache à la racine agressor d'après le participe passé aggressus du verbe aggredi (attaquer), il décrit celui qui attaque. C'est ainsi que le Petit dictionnaire Universel de Littré (1879) définira l'agresseur 3 comme celui qui attaque le premier, et l'agression comme l'action de celui qui attaque. Le verbe agresser, suivi par le nom agresseur apparaît en France dès la fin du XIIIème siècle. Il disparaît de la langue du XVIème siècle au XIXème siècle (1892), comme si ce qui comptait c'était de définir non pas l'action d'agresser mais celui qui commet l'agression. D'après Bernard E. Gbézo "l'agression correspond à un comportement physique ou verbal dont le but premier est de nuire à autrui, physiquement ou psychiquement. Elle relève plus de l'action violente, inattendue et hors de proportion avec l'événement déclencheur" [57]. C'est une expression comportementale. Si l’agression est l’expression phénoménale de la violence, certains auteurs la décrivent comme la base de tous les instincts de survie, comme utile et régulatrice pour l'être social ; elle servirait la défense de soi. Dans l'agressivité, il y a une relation qui prend en considération l'autre. La problématique de l’agression a préoccupé les psychologues et les psychanalystes car, si quelques uns ont essayé de donner sens à ce mot, il n’en demeure pas moins que les limites entre ce qui est agression et ce qui ne l’est pas, sont toujours floues. Dollar et Miller, dans leur célèbre ouvrage « Frustration and Agression », parlent d’ « un acte dont le but est de léser un organisme » [33]. Arnold Buss quant à lui, évitant de parler de but ou d’intention, définit l’agression comme « une réponse qui délivre des stimuli nocifs à un autre organisme » [22]. Après le Littré, qui définit l’agression comme une attaque inattendue sans raison et sans provocation, le Larousse décrit l’agression comme « une attaque soudaine et brutale contre une personne». Donc, l'agression pourrait être tout comportement intentionnel portant atteinte à l'intégrité physique et/ou psychique d'autrui. Une conduite n’est qualifiée d’agressive qu’après analyse de son intention ou de son but, son origine ou sa genèse, sa configuration ou sa structure et enfin son contexte ou ses rapports avec l’environnement. Au sujet du but de l’agression, Feschbach (1964) s’y était intéressé, dans une classification reprise plus tard par Bandura (1973) [29]. Ils en comptent trois catégories : L’agression défensive : pour éviter un malaise, un stress ou un mauvais traitement. L’agression instrumentale : dans le but d’obtenir quelque chose. L’agression expressive : motivée par le désir de s’exprimer par la violence. 4 La connaissance de la dynamique propre de l’acte, permet de prédire les situations et les contextes susceptibles d'être interprétés subjectivement comme "agressifs". Une évaluation objective d'un acte perçu comme agression nécessiterait : - Une définition psychobiologique de l'agression. - La connaissance de l'ensemble des processus psychobiologiques de l'être humain, plus particulièrement la connaissance des processus de traitement de l'information, et tout particulièrement le processus de signification. - La connaissance des différentes normes et valeurs sociales des divers groupes sociaux constitutifs de la société. - La connaissance du profil psychologique de la personne "agressé", son vécu, ses systèmes de valeurs et de représentation, ainsi que leur rapport avec les normes du milieu socioculturel d'appartenance. - La connaissance du contexte dans lequel l'acte d'agression est advenue, ainsi que la dynamique psychologique des différentes personnes en interaction. Dans ce cadre, il semblerait possible d'évaluer, en fonction du contexte et du profil psychologique des antagonistes, la signification de " l’agressivité" et son impact psychique sur l'individu "agressé". 1.1.2- Agressivité : Définir l'agressivité et la violence est complexe tant les approches sont plurielles et les champs concernés multiples. L'agressivité peut être manifeste ou contrôlée. Dans le premier cas, elle s’exprime dans la parole (menaces, injures, critiques, calomnies), les attitudes (regards, mimiques hostiles) ou les actes ; et dans le second cas, elle est sublimée, source de créativité artistique ou professionnelle. Elle peut être aussi moins contrôlée ou même latente pouvant expliquer certaines manifestations de l’inconscient (actes manqués, rêves) ou certaines conduites ou pathologies (psychosomatiques). L’agressivité se définit comme une tendance à attaquer autrui ou tout objet susceptible de faire obstacle à une satisfaction immédiate. Mais elle est aussi une composante du dynamisme général de la personnalité et des comportements adaptatifs d’un individu. Cette double définition met en évidence l’ambiguïté majeure de ce concept. Du point de vue étymologique, « agresser » dérive du latin « ad gradere » qui signifie marcher vers, marcher contre, entreprendre ou interpeller. Le terme d’agressivité apparaît tardivement dans la langue française, au milieu du XIXe siècle où il se substitue à celui de méchanceté. Alors qu’il était 5 réservé communément au XVIIIe siècle, pour désigner deux troupes allant à la rencontre l’une de l’autre. La traduction anglaise utilise deux mots différents : « Agressivity » traduit l’agressivité dans son sens négatif commun, et « Agressiveness » fait référence à une agressivité positive et serait synonyme de combativité. Cette distinction est intéressante car elle permet par ailleurs, d’envisager l’agressivité comme un moyen d’adaptation à l’environnement. L’agressivité se révèle sous différentes intensités et peut véhiculer des effets bénéfiques ou des effets pernicieux. L’entrée en usage du terme ‘’agressivité’’ où l’on désigne ‘’une intention agressive sans acte agressif’’ introduit une grande ambiguïté psychologique car entre ‘’agression’’ et ‘’agressivité’’ il y a une distance qui sépare l’intention de l’acte. Le dictionnaire encyclopédique Larousse la définit comme ‘’une tendance à attaquer’’, une tendance à se livrer à des actes hostiles à l'égard d'autrui. L'agressivité est une manière d'aller vers l'autre, de l'aborder. Nous retrouvons ainsi la définition proposée par le dictionnaire de psychologie Larousse : " Tendance à attaquer l'intégrité physique ou psychique d'un autre être vivant ". Il s'agit d'une composante fondamentale de la nature humaine. Elle n'est pas synonyme de violence ; mais se comprend, plutôt, pour certains, comme un instinct de survie et de reproduction dans le règne animal. L’agressivité est une tendance naturelle, et pour qu’un comportement soit considéré comme agressif, il faut qu’il viole certaines normes ou certaines valeurs autrement dit impliquer une intentionnalité de nuisance, et c’est justement cette nuisance, cette souffrance qui apporte le plaisir. On n’est plus dans un processus de défense qu’elle soit ou non légitime, mais bien dans le désir du mal infligé, dans l'instinct de combat. Les attitudes ou les gestes agressifs sont plus ou moins tolérés par les codes sociaux et leurs conséquences sont très variables d'une société à l'autre, d'un groupe social à l'autre et selon les époques. Ces intentions ou conduites auto ou hétéro-agressives peuvent se manifester par de nombreux comportements, qui vont des paroles ouvertement agressives physiques et verbales (menaces, insultes) ou insidieuses (ironie, causticité), aux attitudes et aux actes, qui sont d’après D. Marcelli : « ceux qui retiennent le plus souvent l'attention en raison de leur caractère spectaculaire et potentiellement dangereux ». Ainsi que l'écrivent Paul Bernard et Simone Trouvé un comportement agressif " vise consciemment ou non, à nuire, à détruire, à dégrader, à humilier, à 6 contraindre. Il se traduit de façon très variée, soit par des paroles blessantes, soit par des attitudes menaçantes, soit par des actes de violence ‘’. [12] De tout ce qui précède, on constate que la définition de l’agressivité chez l’homme s’avère complexe, de par la diversité des comportements agressifs, qu’on ne pourra d’ailleurs jamais inventorier dans une liste exhaustive. Cependant, on peut classer les conduites agressives en : 1. conduites agressives intériorisées, fantasmes agressifs, qu’on peut mettre à jour lors d’une psychothérapie psychanalytique ou par l’étude du dessin et du jeu chez l’enfant. 2. conduites agressives extériorisées de survenue brutale parfois imprévisibles qu’on appelle des passages à l’acte et qu’on distingue en: • Selon le mode d’expression comportementale : agressivité verbale ou physique • Selon le degré d’inscription dans les règles du groupe social : soit conduites inscrites dans le fonctionnement du groupe, soit conduites qui transgressent le fonctionnement du groupe (conduites antisociales) • Selon l’objet de la conduite : soit l’autre (de façon directe ou indirecte), c’est l’hétéro-agressivité, soit le sujet lui-même, c’est l’autoagressivité. On retrouve également cette description, dans la description de Laplanche et Pontalis (1992) : « tendances ou ensemble de tendances, qui s’actualisent dans des conduites fantasmatiques, celles-ci visant à nuire, à détruire, contraindre, humilier…l’agressivité connaît d’autres modalités que l’action motrice violente et destructrice ; il n’est aucune conduite aussi bien négative (refus d’assistance) que positive, symbolique (ironie) qu’effectivement agie, qui ne puisse fonctionner comme agression…» [109]. Ces conduites peuvent alors être actives ou passives, motivées ou non, médiatisées ou directes. Dans cette perspective, Arnold Buss [22] a proposé une classification des comportements agressifs les plus quotidiens. Elle définit une arborescence à trois niveaux de l’agressivité : o agressivité active et passive, o agressivité physique et verbale, o directement observable et indirecte. Dont la combinaison donne huit catégories permettant de classer les actes agressifs. Plus tard en 2001, Morasz rajoutera l’agressivité ‘’psychique’’, comme nous le constatons dans le tableau. 7 Forme d'agression Explication Active ou passive Par forme active on entend un acte agressif commis par l'auteur pour obtenir quelque chose. La victime, se trouvant en situation passive, est lésée par le comportement violent physique ou verbale Le fait de frapper, de donner des coups de pied ou des coups de poing relève de l'agression physique alors que crier ou insulter relève de l'agression verbale directe ou dissimulée Initiative, réactive ou partisane La forme directe est une agression directe envers l'adversaire. Elle peut donc être constatée. Par contre l'agression dissimulée ou sournoise est difficilement constatable et prouvable. En font partie, le vol, le mensonge mais aussi la propagation de faux bruits pouvant porter atteinte à autrui Ces formes servent à mesurer l'ampleur des modalités d’implication personnelle. La forme initiative sous-entend la mise en œuvre d'une agression pour atteindre un objectif égoïste. Dans ce cas, la participation personnelle est élevée. Le comportement réactif est une forme d'agressivité donnée en réponse à une menace effective ou supposée. La forme partisane s'exprime par le fait qu'une personne non impliquée prend partie pour un agresseur. Tableau 1. Les différentes formes d'agression (Petermann & Petermann, 2005 ) [105]. On peut dire que quasiment, il n’existe pas de discours universel de l’agressivité et de la violence et cela en fonction de l’appréhension de la situation au moment précis où se déroule l’acte, en raison de la grande variabilité des contextes culturels et éducatifs, et surtout de la très grande capacité de conditionnement, d'apprentissage et de réaction affective de l'être humain, A chaque société son rapport à la problématique, dont elle fixe ses propres critères : institutionnels, juridique, valeurs de groupe…. afin de délimiter l’agressivité pathologique et l’agressivité normale, même si cette dernière reste inhérente au fonctionnement humain en tant que composante sociale adaptative. 8 Certaines caractéristiques permettent, cependant, de délimiter le champ de l’agressivité : C’est une attitude destinée à nuire personnellement à une autre personne ou à soi-même. Il ne peut y avoir agressivité sans un certain plaisir à faire souffrir l’autre ou à se faire souffrir. Le lien avec l’autre n’est jamais rompu. Le « visage de l’autre », selon l’expression du philosophe Levinas, n’est pas nié, il reste présent chez l’agresseur durant tout le conflit. L’autre, après le conflit, redeviendra un interlocuteur avec qui la coexistence est possible. Autrement dit, il n’est pas aisé de qualifier un acte d’agressif, car l’intentionnalité est au cœur même de cette agressivité. Quant à Zillman, il avait proposé de séparer les conduites agressives selon qu'elles étaient destinées à mettre fin à une situation aversive (annoyancemotivated aggression) ou qu'elles étaient entreprises afin d'obtenir une gratification (incentive-motivated aggression) [167]. MOYER, lui, en 1968 a distingué 6 types d’agression dont Valzelli a répertorié les différentes structures cérébrales impliquées dans leur déclenchement ou leur inhibition. 9 Agression prédatrice Agression inter-mâle Agression induite par la peur Déclencheur Inhibiteur Hypothalamus antérieur Hypothalamus latéral Tegmentum ventromédian Substance grise périaqueduquale Noyau x septaux latérobasals Amygdale corticomédiane Thalamus ventro-postérolatéral Strie terminale Amygdale corticomédiane Fornix Strie terminale Thalamus ventrobasal Cortex préfrontal Hypoth alamus ventromédian Amygdale basolatérale Corps mamillaire Lobe frontal dorsolatéral Bulbe olfactif Noyaux septaux dorsomédians Tête du noyau caudé Noyaux septaux Hypothalamus ventromédian Amygdale basolatérale Hippocampe ventral Noyaux septaux Amygdale basolatérale Cortex préfrontal Hypothalamus ventromédia n Noyaux septaux Tête du noyau caudé Thalamus dorsomédian Strie terminale Hippocampe dorsal Gyrus cingulaire postérieur Noyaux septaux Fornix (chez la femelle) Gyms cingulaire Amygdale dorsolatérale Agression Maternelle Agression d 'irritabilité Hypoth alamus Hippcampe ventral Hypothalamus antérieur, postérieur, ventromédian, dorsomédian Gyms cingulaire antérieur Thalamus ventrobasal Hippocampe ventral Tegmentum ventromédian Substance grise périaqueduquale Agression liée à la sexualité Hypothalamus médian Fornix (chez le mâle) Hippocampe ventral Tableau 3 : Structures impliquées dans la genèse ou l'inhibition des modèles de comportements agressifs [135]. Celle de BRAIN, en 1981 qui n'en adoptait plus que 4 (d'autodéfense, de protection des petits, prédatrice et de conflit social) Celle de REIS en 1974 ne différenciait que l'agression «affective» de l'agression « prédatrice ». Différentes approches et multiples définitions indiquent qu’il n’existe pas de détermination univoque de l’agressivité. Elle se perd dans l’intention et l’acte, l’attaque et la défense, la cible, les conséquences le degré et l‘intentionnalité etc…. 10 En plus, au-delà d’une simple intention, le niveau d’organisation de l’agressivité s’avère différent, selon que celle-ci désigne, une tendance, un comportement, une pulsion, un instinct ou un fantasme ; d’ou les variations des échelles d’évaluation et de mesure de l’agressivité et des problèmes méthodologiques rencontrés, lors de l’étude de cette dernière La conceptualisation de l'agression devrait guider l'évaluation des conduites agressives nécessaire pour établir la validité du concept d'agressivité ou, plus simplement, pour apprécier l'efficacité d'un traitement biologique ou psychologique visant à réduire la fréquence ou la sévérité des actes agressifs. Mais cette évaluation s’avère extrêmement difficile et le passage à l’acte agressif est difficile à prédire, même si parfois certains éléments permettent de le supposer à savoir : les antécédents de comportements agressifs ; les antécédents développementaux (sévices, négligence, violence durant l'enfance); les facteurs psychopathologiques (prise de substances, épilepsies, troubles psychiatriques) ; les facteurs liés à la personnalité (intolérance à la frustration et impulsivité, faible estime de soi) ; les caractéristiques démographiques (sexe, âge, niveau social, tolérance du milieu). Ces données ne sont cependant pas toujours suffisantes car personne ne peut s’octroyer le droit d’apprécier avec certitude le risque de passage à l’acte agressif et de fixer ainsi le futur possible d’un individu. Pour les sociologues, l'agressivité permet de signifier sa puissance au contact de l'autre, alors que la violence, permet d'obtenir quelque chose par la force , ou au contraire, de manifester son impuissance à obtenir quelque chose en effectuant un acte de destruction. 1.1.3- Violence(s) : La 49eme assemblée mondiale de la santé, datant de 1996, a déclaré la violence comme l’un des principaux problèmes de santé publique. Plusieurs types de violence existent : la violence auto-infligée est constituée des automutilations, tentatives de suicide et du suicide ; 11 la violence interpersonnelle correspond aux violences physiques (agressions), verbales (insultes), ou psychologiques (harcèlement) ; la violence collective qui peut être physique (lynchage) ou psychologique (harcèlement). La violence, dans la langue française, n’est pas synonyme d’agressivité même si les deux mots sont utilisés, couramment, pour une même désignation. La violence est toujours sous-tendue par l’agressivité, mais toute agressivité ne se convertit pas, nécessairement, en violence. Le mot violence (1215) est emprunté au latin classique violentia qui désigne un "caractère emporté, farouche, indomptable", et, en parlant du vent ou d'un vin, une "force violente", dérivé de violentus. Au XVI e siècle, le mot se dit de l'abus de la force pour contraindre, en particulier dans "faire violence à quelqu'un" (1538). Violence reprend le sens latin de "force irrésistible, néfaste ou dangereuse" (1600) puis s'emploie en parlant de l'effort que l'on fait sur soi, en particulier dans "se faire violence" (1662). Il désigne, par métonymie et d'abord au pluriel, un "acte brutal", "un acte de violence". De là l'emploi sorti d'usage pour "viol", faire violence à une femme, par exemple, c'est à dire "la violer" (1748). Violence s'applique également à un sentiment (la violence d'une passion) ou à un phénomène (la violence d'un ouragan) d'une particulière intensité ainsi qu'au langage, avec la valeur de "caractère excessif" (1774). L'adjectif violent, ainsi que le verbe violer, sont dérivés de vis, qui désigne d'abord "la force en action". Le pluriel vires désigne lui concrètement les forces physiques, en particulier les forces militaires. violence est un terme emprunté à la criminologie, à la sociologie, et d'une façon plus large aux sciences de l'éducation, notamment celles spécialisées en matière de justice. Ce mot n'appartient pas directement au vocabulaire de la psychologie ou de la psychanalyse. On le trouve de façon sporadique dans les écrits de certains pédagogues qui se sont occupés d'adolescents au début du 20e siècle, mais il n'apparaît de façon massive que dans les années cinquante avec les écrits consacrés à la délinquance juvénile. La violence est d'abord repérée comme un comportement [100]. Ce n'est que depuis les années soixante-dix, et plus récemment encore que l'on constate une généralisation de ce terme. Si pour les psychologues, la violence et l’agressivité peuvent recouvrir les mêmes comportements, elles n’ont cependant pas les mêmes fonctions ni significations. Si dans les deux cas, il faut former un couple, (celui qui donne la 12 violence et celui qui la reçoit, un agresseur et un agressé), elles se différencient, cependant, par l’intention et le plaisir éprouvé. Le Larousse définit la violence comme un : Caractère de ce qui se manifeste, se produit ou produit ses effets avec une force intense, brutale et souvent destructrice. L’OMS (2001) dans son «Rapport mondial sur la violence et la santé», en donne la définition suivante : « L’usage délibéré ou la menace d’usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque fort d’entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal- développement ou une carence ». Cette définition, qui se veut pragmatique et exhaustive, tient compte des facteurs biologiques, sociaux, culturels, économiques et politiques qui influencent la violence. Ce modèle comprend quatre niveaux : l’individu, ses relations, la communauté et la société. Selon Michaud (1978) : « il y a violence quand, dans une situation d’interaction, un ou plusieurs acteurs agissent de manière directe ou indirecte, massée ou distribuée, en portant atteinte à un ou plusieurs autres, à des degrés variables, soit dans leur intégrité physique, soit dans leur intégrité morale, soit dans leurs possessions, soit dans leurs participations symboliques et culturelles» [109]. L’acte de violence ne procure aucun plaisir. Mais, toute violence n’est pas agression et toute agressivité n’aboutit pas automatiquement à la violence. Si l'agressivité permet de signifier sa puissance au contact de l'autre, la violence, pour les sociologues, permet d'obtenir quelque chose par la force , ou au contraire, de manifester son impuissance à obtenir quelque chose en effectuant un acte de destruction. La violence est donc une défense, réponse à une frustration, à un sentiment de danger, ou d’insécurité. Son but est de se protéger, et non pas de faire du mal à autrui, comme c’est le cas dans l’agressivité. Elle demeure dans le cadre narcissique des instincts de protection et de conservation, c'est-à-dire instinct de survie. Dans ce sens, on pourra alors distinguer : - le patient violent, qui est celui qui a déjà posé des gestes sur autrui et continue de le faire. Il pourrait aussi être qualifié de dangereux et d'agressif. Mais à la différence des deux autres, il se situe plus dans le registre de l’agir. - le patient agressif, qui est celui qui exprime une pulsion dont le contrôle est incertain. C’est le registre de l'expression pulsionnelle. 13 - le patient dangereux, qui est celui qui est susceptible de commettre un passage à l'acte violent, celui qui peut avoir posé des gestes violents ou non. Il peut être dangereux vis-à-vis de lui-même ou d'autrui. On trouve là, une cohérence avec les différenciations sémantiques de J. Talbot: l'agressivité (un affect), la dangerosité (la fantasmatique), la violence (le passage à l'acte). On ne peut faire une impasse sur la violence fondamentale de Bergeret. Elle est pour lui, à la base de la vie pulsionnelle, authentique instinct inné, naturel, universel et primitif. La violence n’est en elle-même ni bonne ni mauvaise, elle est simplement essentielle pour la vie. Le sort réservé à l’objet, à la cible importe peu. L’acte de violence ne procure aucun plaisir. En somme, si on revient à la définition de la violence, c’est un usage délibéré de la force, qui peut être mise au service de l’agressivité. Mais entre instinct naturel inhérent au comportement humain selon Freud et conduite acquise inhérente à l’environnement immédiat selon les travaux actuels, le débat demeure toujours très riche quant à l’origine de cette agressivité. C’est la question que nous aborderons dans le chapitre suivant. 1.2- Mise au point de la problématique Générale : Il importe de souligner que pour les éthologues, l’agressivité est une caractéristique proprement humaine. Mais une question demeure : cette agressivité, spécifique à l’espèce humaine, a-t-elle une base naturelle ou estelle un produit culturel ? A ce jour, la biologie ne donne pas de réponses définitives à notre question ni dans un sens ni dans l’autre. Bien que le comportement social de l’homme soit la résultante de l’héritage instinctuel adapté au cours de la phylogenèse, il reste néanmoins, un animal intelligent doté d’une raison et soumis à une société et une culture. De là, deux théories se partagent le débat sur l’origine innée ou acquise, biologique ou socioculturelle de l’agressivité de l’homme. L’agressivité fait partie de notre comportement quotidien. Elle est déterminée surtout par les dimensions motivationnelles et relationnelles. Elle revêt diverses formes, ce qui rend sa définition malaisée et complexe. Ainsi, sociologues, psychologues, biologistes, anthropologues et même juristes se sont toujours intéressés à son expression et surtout à son origine. L’agressivité comme la violence étaient considérées comme un comportement inné et endogène, faisant partie de notre seul héritage d’espèce. Et comme 14 toutes les espèces animales, nous sommes nés pour nous nourrir, nous reproduire et nous défendre ou défendre notre progéniture et notre territoire. Les approches théoriques biologiques du comportement agressif, mettent surtout au début, l'accent sur l'agression en tant que modalité génétiquement déterminée du comportement des organismes, ayant pour fonction de préserver l'espèce contre les changements survenant dans son milieu [116]. Thomas Hobbes, avec sa théorie du Contrat social fut le premier à introduire la notion d’état de nature qui est un état de guerre de chacun contre chacun, où il postule que l’agression est une tendance fondamentale de la nature humaine. Il compare l’homme à un loup pour son semblable, dont seule la répression sociale du Léviathan pourrait le retenir d’agir de la sorte. L'influence de cette théorie a été immense dans le passé et cette conception d'une forte tendance humaine à l'agression se retrouve de nos jours sous des formes variées. Freud défendait la même idée en reliant l’agressivité à la pulsion de mort et lui conférant le statu d’instinct naturel. Aussi Raymond Dart (1953), Konrad Lorenz (1969) et Robert Ardrey (1971), ont popularisé cette idée d’une agressivité humaine innée et fondamentalement mauvaise. A l’opposé, la conception de Jean-Jacques Rousseau défend l’idée que l'homme est "naturellement" bon et non agressif mais il le devient, dans la société qui lui apprend l’égoïsme. Dans le même sens, la conclusion du biologiste Henri Laborit qui considère l’agressivité des humains soit comme une réponse à une stimulation douloureuse ou comme un apprentissage capable d’être modulé par la société et la culture. Donc, on peut dire que l’agression est davantage une question de culture (société) que de nature. Ainsi, ce débat sur l’origine de l’agressivité humaine, entre ces deux doctrines philosophiques s’est tourné actuellement vers les sciences afin d’essayer de trouver des arguments identifiables par la biologie. L’expérience de Pierre KARLI sur le concept désuet des ‘’rats tueurs’’, en est l’exemple. « Dans une population de rats, 15% environ sont spontanément ‘’tueurs’’ de souris. En faisant varier l'environnement pendant leur enfance, par exemple en les privant de nourriture, puis en les mettant en compétition, on peut obtenir 50 à 60% de ‘’rats tueurs’’. A l'inverse, élevés dès la naissance avec des souris dans un milieu tranquillisant, la proportion de ‘’rats tueurs‘’ devient nulle » [82]. Cela nous montre que le poids de l'environnement est décisif, dès les premières années de vie. Le rôle de l’environnement est si important, que cela ne suffit plus de parler d’une tendance « innée » à l’agression chez les animaux, et encore moins 15 chez les humains. Comme l’écrit Berkowitz, même si nous sommes «génétiquement prédisposés à réagir agressivement à des événements désagréables, nous pouvons apprendre à modifier et à contrôler cette réaction.» [161] et à contrôler nos hormones. En effet, l’agressivité est aussi intimement liée au cerveau, ainsi qu’aux hormones, aux neurotransmetteurs et à certaines autres substances cérébrales. De multiples approches neurobiologiques présentent une mosaïque d’expérimentations parcellaires, rendant compte du rôle des processus physiologiques dans l’apparition des conduites agressives des animaux dont l’homme. Les généticiens, de leur côté, ont tenté d’isoler une transmission chromosomique qui pourrait prétendre à conférer à l’hérédité un rôle formel, dans la genèse de l’agressivité humaine. 1.2.1. DIMENSION ETHOLOGIQUE DE L'AGRESSIVITE : e Au cours de la première moitié du XX siècle, deux écoles se sont affrontées en ce qui concerne l'agressivité. L’école européenne avec la théorie de l’instinct et l’école américaine avec celle de l’apprentissage. L'un des fondateurs de l'éthologie européenne, Konrad Lorenz, a le mérite d'avoir tenté d'appliquer les principes de l'analyse éthologique au comportement humain. Dans son ouvrage consacré à « l'histoire naturelle de l'agression» paru en 1963 [84]. Il essaye à partir de l’observation des animaux, de déduire les causes, les mécanismes régulateurs éventuels et les conséquences de l'agressivité humaine. Il utilisait le terme et défendait l'idée d'une agressivité en tant que pulsion (ce que d'autres appelleraient instinct) inhérente à l'ensemble du règne animal, l'homme y compris. KONRAD Lorenz (1903-1989) propose de considérer l'agression comme étant d'origine interne spontanée, résultant d'une pulsion interne, souvent tenue pour innée, et qui se manifeste par la réaction agressive. La spontanéité du comportement agressif serait due à une accumulation d'énergie dans le système nerveux, reprenant en cela une certaine interprétation des analogies de Sigmund FREUD. D'où la nécessité de mécanismes de décharge que l'organisme trouverait, dans certaines réactions spécifiques (actes instinctifs). Une fois que cette énergie est consommée dans l'accomplissement de l'acte instinctif, le comportement cesse. Mais même en l'absence de cible, le besoin de décharger est tel que l'organisme effectuerait cet acte. L'expression de l'agression serait alors suivie d'une diminution cathartique de l'énergie et un nouveau cycle recommencerait. "Ici, le comportement agressif est une notion 16 unitaire et unidimensionnelle, dont l'unité se fonde sur un instinct spécifique", l'instinct agressif. En 1963, Konrad Lorenz publie un livre, ou il est question le caractère inné des pulsions agressives, tout en soulignant l’importance des rituels, qu’il interprète comme la forme adaptative qu’une culture impose à ses membres pour leur permettre de canaliser ou de sublimer certaines de ces pulsions et d’en limiter les effets. Konrad a étudié l’animal dans son milieu naturel. Il déduit que le comportement agressif de celui-ci répond à trois nécessités : – assurer la répartition des individus d’une même espèce sur tout l’espace disponible (il existe un lien très fort entre l’agressivité et l’attachement au territoire : la combativité d’un animal atteint son maximum à l’endroit qui lui est le plus familier), – opérer la sélection entre rivaux, notamment dans le domaine sexuel (l’affrontement entre les mâles permet aux plus vigoureux de se reproduire plus que les autres, et donc aux caractères portés par leurs gènes d’être mieux représentés à la génération suivante), – assurer la défense de la progéniture (l’agressivité est ici directement associée à son contraire : Lorenz montre que les espèces où les parents portent à leurs petits une attention privilégiée sont aussi celles dont l’agressivité est la plus développée). La comparaison de l’agressivité animale à celle de l’homme, révèle l’existence de certaines spécificités. Il existe chez les animaux une agressivité interspécifique et une agressivité intra-spécifique. La première assure la subsistance et le maintien des espèces et où le prédateur et la proie, possèdent des moyens propres d’attaque et de défense. Chose qu’on ne retrouve pas chez l’homme, qui est le prédateur par excellence sans souci d’extinction des espèces animales. La deuxième, auprès des congénères, à la conquête du territoire ou du partenaire sexuel, va rarement jusqu’à la mort. Et là encore, sans jamais visér l’extermination de l’espèce, ce qui distingue la guerre (un déraillement humain de certains instincts), telle qu’elle est pratiquée par les humains. Car dépourvu des mécanismes inhibiteurs naturels de fuite, de marquage de territoire ou de certains rites qui freinent l’agressivité d’un animal (soumission, orientation), l’homme de par son cerveau intelligent et innovant, utilise des armes artificielles et exterminatrices et rationnalise par les guerres ses pulsions les plus primitives. Mais Lorenz montre aussi, le caractère ambigu de l’agressivité : destructrice dans bien des cas, elle est aussi indispensable à la survie et à bon nombre d’activités créatrices. « Avec l’élimination de l’agressivité, écrit-il à cet égard, se perdrait beaucoup de l’élan avec lequel on s’attaque à une tâche ou un 17 problème. » pour lui, l’agressivité a besoin d’un exutoire. Autant il serait utopique de vouloir la faire disparaître, autant il est nécessaire de la canaliser, la sublimer ou de la réorienter vers des substituts positifs ou des causes non meurtrières (c’est le phénomène de la catharsis). De leur côté, les chercheurs américains, souvent marqués par le behaviourisme de Watson et Skinner, réfutaient l'existence même de cette pulsion qui, en fait, excusait d'avance toutes les violences, toutes les guerres, toutes les formes d'agression. Pour eux, l'agression n'était que la résultante d'acquisitions, d'apprentissages par observation. La plupart des sociétés animales et humaines ne feraient que renforcer (au sens behaviouriste du terme) les comportements d'agression. En 1913, Watson publie un article dans la « Psychological review » qui sera considéré comme l'élément fondateur de ce nouveau courant. Tout comportement est suscité par un stimulus, c'est le classique schéma S-R [92]. Il existe trois grands types de réponses à un stimulus émotionnel, celles liées à la peur, celles appartenant à la colère et celles du registre de l'amour. Le plus obtus défenseur de cette théorie est sans doute Skinner. S'en tenant strictement au schéma précédent, il propose d'établir une théorie unifiée des comportements à partir d'un nombre limité de lois. Il décrit ainsi trois types de comportement résultants de l'action de l'environnement : - la relation Stimulus - Réaction innée - la relation Stimulus - Réaction acquise (résultat d'un conditionnement classique) - une relation dite de conditionnement opérant où se produit une opération de renforcement: la réaction génère un nouveau stimulus de la part de l'environnement qui vient conditionner la réponse ultérieure au stimulus initial. Une réaction suivie par une récompense sera renforcée de façon positive, une réaction suivie par une punition sera renforcée négativement. Tolmann a développé l'idée que l'apprentissage modifiait les connaissances et pas seulement les comportements, introduisant alors une notion plus cognitiviste et élargissant le champ d'application de ces théories. Il publie en 1932 «Le comportement intentionnel des animaux et des hommes» et reconnaît l'existence de processus mentaux déterminant les comportements ainsi que la place importante occupée par le désir d'atteindre un but. La relation S-R est alors enrichie de variables, jouant un rôle à des degrés divers dans la modulation du comportement. Dans le domaine plus précis de l'étude de l'agressivité, l'approche behavioriste a donné naissance en 1939 à la théorie Frustration - Agression de Miller et Dollard. 18 La Théorie De La Frustration-Agression : Théorie d'inspiration freudienne, avec le concept de base que la frustration est un déclencheur de l’agression. Le comportement agressif est la catharsis. Mais si la source de la frustration est inaccessible ou dangereuse l’agression est déplacée vers une cible de substitution. Dollard et al (1939), ont également démontré qu’une agression présupposerait toujours la présence de frustration, et la frustration provoquerait toujours une agression. La frustration est un état psychologique qui résulte de l'impossibilité d'atteindre ses objectifs. L’intensité de l'agression serait proportionnelle à cette frustration et peut être inhibée par l'anticipation d'une punition. Le but poursuivi, l’intensité et le nombre des interférences antérieures avec ce dernier, déterminent la capacité d’une frustration à engendrer une agressivité (exemple1 : une voix élevée est plus frustrante qu’un chuchotement. Exemple 2 : Un enfant est plus agressif si on lui enlève son jouet pour la énième fois). La théorie de la frustration-agression a été remaniée par Berkowitz, qui explique que la frustration incite à l'agression uniquement lorsqu'elle suscite une émotion de colère et que la relation entre les deux n'est pas linéaire, puisqu'une frustration peut provoquer la résignation plutôt que la colère et ne déclencherait pas forcement une agressivité. Les facteurs déclencheurs du comportement d'agression seraient liés à des facteurs environnementaux appelés Indices Externes Facilitateurs. Ces indices peuvent être liés aux personnes et aux objets présents ou à la situation dans laquelle le sujet se trouve. Cette théorie de la frustration-agression étudie l'agression hostile, dont le seul but est de nuire à autrui. Elle ne semble pas être opposée avec celle de Bandura sur l’apprentissage social qui rend compte d'une agression instrumentale, mais plutôt complémentaire. Car pour Bandura, l’agressivité est un comportement socialement appris, au même titre que n'importe quel comportement. Le choix de l’agression comme réponse à une activation émotionnelle, ne peut se faire que parce qu’il y a eu apprentissage social. Dans le cadre de cette théorie, l’agression est un comportement appris soit directement par une expérience personnelle soit indirectement, par une observation puis par une imitation d’un modèle qui agit agressivement. Autres que l’agression instrumentale et l’agression hostile, certains parlent aussi, de violence prédatrice ou de violence querelleuse [153]. La première est une attaque unilatérale et délibérée destinée à procurer à son auteur un avantage au détriment de sa victime. 19 Alors que dans la violence querelleuse, l’agression n’est pas unilatérale mais réciproque, dans un échange d’hostilités entre deux parties qui, nourrissant des griefs l’un envers l’autre, en viennent aux coups. Buss en 1966 démontre même l'absence d'incidence de la frustration sur certaines réactions agressives. En conclusion, l'avantage des théories comportementales réside dans leur modélisation simple des comportements agressifs. Leur inconvénient majeur est paradoxalement cette même qualité qui ne permet, en aucun cas, de formaliser de façon précise la complexité des comportements humains dont les motivations sont loin d'être toutes observables. 1.2.2. DIMENSION SOCIOLOGIQUE : Il est difficile de réaliser une synthèse des différents courants de pensée sociologiques, tant ils sont variés et contradictoires dans leur approche théorique et leur analyse de la violence et de l'agressivité. Michaud [104] aborde trois théories générales de ka violence et de la société : - - - Les approches fonctionnalistes : défendues notamment par Burgess, soulignent le rôle des conflits et des guerres dans le renouvellement social. Le développement progressif d’un groupe lui confère une intégration et une stabilité grandissantes. Ce qui lui assure, une sécurité de fonctionnement. Mais en regard, il y a une diminution de la capacité d’ajustement à l’environnement. Ce système, une fois devenu inadapté, connaitra des guerres et des conflits qui représentent des ‘’processus de dédifférenciation’’ vers de nouveaux développements. Coser conclut le que le conflit a pour fonction l’intégration du groupe, l’élaboration de nouvelles valeurs et la résolution de tension. Il envisage aussi, la violence comme nécessaire à l’affirmation d’un individu entrant dans le groupe. Le point de vue systémique : le système est un ensemble de variables en relation les unes avec les autres et en relation avec l’extérieur. Sous l’influence des modifications de cet extérieur, le système va soit changer d’état ou soit se détruire, laissant place à un autre système. Dans cette perspective, la violence est liée au changement du système. la conception marxiste : la lutte des classes est le moteur du développement historique. Dans chaque régime social (antique, féodal, 20 asiatique, capitaliste), les classes antagonistes entretiennent des relations de domination, d’exploitation puis d’affrontement violent. Ainsi, ce n’est pas la violence qui engendre la transformation, mais c’est la transformation sociale qui passe par la violence. En faveur d'une intervention du milieu social dans la genèse des comportements violents, Karli a cité deux cas : dans le premier une déstructuration sociale et une disparition de facteurs traditionnels (ou phénomène d’acculturation) font croître de manière importante les comportements agressifs au sein d’une société. Dans le deuxième cas, une société peu hiérarchisée sans institutions d'autorité voit dans la violence le seul instrument de « contrôle social » [81]. Une autre théorie sociale, la sous-culture de violence stipule que les jeunes gens, qui fréquentent des paires violents sont portés à la violence. C’est de ce fait que découle la théorie de Wolfgang et Ferracuti (1967). Elle postule que les sous-cultures de violence sont des milieux sociaux dans lesquels les solutions violentes sont tolérées, encouragées voire exigées 1.2.2.1 LES PHENOMENES D’AGRESSION DE MASSE : Nous avons vu précédemment l’agressivité de l’homme, dans ses rapports avec l’autre avec l’intention de lui nuire. Mais, il se trouve parfois que cette agressivité se conjugue au pluriel, celui d’une société toute entière ; ou le groupe uni par un territoire, une culture ou une religion soit auteur ou victime d’agressions atroces parfois exterminatrices. Ce sont les violences ou les agressions de masse. La violence de masse se caractérise par la mort au combat de soldats en très grand nombre et par des massacres de civils. Elle s’explique par la guerre, qui mobilise tous les moyens et toutes les catégories de la population. La guerre a atteint une forme extrême dans le cas du génocide. L’extermination est systématique et n’épargne ni les hommes, ni les femmes, ni les vieillards, ni les enfants. Nombreux sont ceux qui sont tués lors des arrestations et des rafles. Un grand nombre meurt par suite de déportation, lors des marches forcées et surtout dans les lieux de massacre. Les survivants sont regroupés dans des camps de concentration. 21 A/ LA THESE DE L’HOMICIDOLOGIE : Appliquant la biologie et la psychologie à la profession militaire, la théorie de Dave Grossman sur l’acte de tuer, affirme que tout être humain sain et normalement constitué, y compris le soldat de métier, est physiologiquement et psychologiquement incapable de tuer son semblable. C’est seulement depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, soutient-il, que les pays occidentaux ont découvert des moyens de conditionner psychologiquement leurs soldats à tuer, lors de combats rapprochés. Avant cela, seule une fraction infime des meilleurs soldats (ou des plus psychotiques) était capable de surmonter leur résistance innée à tuer. Il dit [65]: ‘’de mon point de vue d’historien, de psychologue et de soldat, j’ai remarqué qu’il manquait un élément important à la compréhension générale de l’homicide le fait, simple et démontrable, qu’il existe au cœur de chaque homme une résistance féroce à l’acte de tuer ses semblables’’. L’un des arguments centraux de Grossman est que le comportement des humains diffère peu de celui des autres animaux. Il en veut pour preuve l’affirmation selon laquelle les animaux d’une espèce donnée ne tuent pas leurs congénères et que, « s’ils recourent au combat, c’est rarement jusqu’à la mort. Il soutient imperturbablement que l’inclination pour le meurtre est un trait nécessairement inculqué par la société. Ce sont les 2% de la population supposément nés sans cette résistance au meurtre (les « loups » sociopathes) qui commettent la plupart des homicides, tant à la guerre que dans la société civile Optimiste, il sera très critiqué car certains animaux seraient des tueurs et l’agression, la cruauté et le meurtre chez les hominidés pourraient s’être manifestés, depuis 1,5 million d’années, en tant que comportement favorisant l’adaptation du plus fort grâce au pouvoir personnel et social [112]. B/ LE GENOCIDE ET LE CRIME CONTRE L’HUMANITE : En 1944, un avocat juif polonais nommé Raphael Lemkin (1900-1959), a cherché à décrire les politiques de nazis d’assassiner systématiquement, tous les Juifs d'Europe. Il a formé le mot "génocide" en combinant géno, du mot grec pour la course ou de la tribu, avec - cide, dérivé du mot latin pour tuer. Le génocide est un acte commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel: (a) Meurtre de membres du groupe; (b) Atteinte corporelle grave ou mentale de membres du groupe; 22 (c) Soumission intentionnelle sur les conditions de vie de groupe devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; (d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe; (e) Transfert de force d'enfants du groupe à un autre groupe. En 1948, les Nations Unies ont déclaré que le génocide était un crime international. Le terme sera, plus tard, appliqué aux horribles actes de violence commis, pendant les conflits en ex-Yougoslavie et dans le pays d'Afrique du Rwanda, dans les années 1990. Un traité international signé par quelque 120 pays, en 1998, a créé la Cour pénale internationale (CPI), qui a compétence pour juger les crimes de génocide. En 1993, le Conseil de sécurité des Nations Unies a créé le Tribunal pénal international (TPI) à La Haye l'ex-Yougoslavie, dans les Pays-Bas. C’était le premier tribunal international depuis Nuremberg et le premier à avoir un mandat pour poursuivre le crime de génocide. Les crimes contre l’humanité regroupent : Le meurtre ; L’extermination ; La réduction en esclavage ; La déportation ou transfert forcé de population ; L’emprisonnement ; La torture ; Le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable ; La persécution d’un groupe identifiable pour des motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste; La disparition forcée de personnes ; Le crime d’apartheid ; Les autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale. L'expression «crimes contre l'humanité» reçut sa définition formelle dans la Charte, ou le statut, de Nuremberg, lors du procès des criminels de guerre nazis Quant aux crimes de masse, ils consistent en une destruction pure et simple de civils en grand nombre, souvent accompagnée d'atrocités qui, à première vue, semblent ne « servir » à rien. En guise d'explication, on se contente souvent d'invoquer la « folie meurtrière des hommes » pour la soumission et l’éradication d’un groupe. Différemment, au génocide et au crime contre 23 l’humanité, ils surviendraient en dehors de périodes de guerre. Donc, concernerait les civils, seulement. C/ LES EMEUTES ET LE VANDALISME : Il n’existe pas de définition partagée et consensuelle de ce qu’est une émeute, parfois le terme d’agitation urbaine lui est préféré. Certains voient dans les émeutes des mouvements de soulèvement, des sortes d’insurrections urbaines contre l’injustice. D’autres préfèrent y lire une somme de délits commis par des personnes ayant souvent des antécédents policiers sinon un casier judiciaire. En tout cas, l’émeute reste un moyen d’expression plus ou moins violent, pour certaines catégories de population qui sont dépourvues d’autres moyens Le terme « émeutes » a souvent été retenu pour qualifier des événements multiformes et violents. Cette désignation sert à décrire des violences collectives qui se déroulent dans les espaces publics et se traduisent par des attaques contre des habitants appartenant à un groupe ethnique et/ou contre les forces de police ainsi que par des destructions assorties de pillages. Il est possible de distinguer deux types d’émeutes, les émeutes de type « raciales » ou « ethniques », lorsque ces dernières opposent des communautés ethniques, linguistiques ou religieuses entre elles, et les émeutes sociales et politiques lorsque des affrontements se cristallisent autour de différences ou de revendications sociales ou d’une remise en cause de l’autorité publique, étatique. Ce phénomène est bien souvent la conséquence de plusieurs facteurs combinés tels que la pauvreté, le chômage, un urbanisme inadapté et insalubre, une discrimination et marginalisation sociale, la détérioration des relations entre les forces de police et les habitants. Tout cela, conduit à des phénomènes d’injustice et de repli sur soi, dont l’émeute devient la manifestation la plus visible et la plus violente. Les émeutes urbaines se sont inscrites dans l’histoire et le présent des grandes villes. Elles sont décrites comme événements extraordinaires et comme marginales, mais ne sont pas propres à notre époque. Comme le souligne Didier Lapeyronnie, nous pouvons établir des parallèles avec certaines formes de révoltes datant du 18e siècle : « C’était déjà le cas en France, au XVIIIe siècle quand les arrestations de mendiants ou les interventions de la maréchaussée se soldaient fréquemment par des troubles voire des émeutes ». De ce fait, ces événements ne sont pas complètement étrangers à la société et ont d’ailleurs été un facteur structurant [7]. 24 L’émeute, comme violence collective non organisée est une manifestation politique qui ne peut être réduite à l'expression d'une « criminalité urbaine », voire même à une expression infra-politique. Il s'agit d'une action collective à finalité politique, sans pour autant disposer d'un programme politique et d'un cahier de revendications. Les émeutes, selon la proposition de Lipsky (1968), constitue le seul moyen dont disposent des personnes dépourvues de ressources de faire entendre leurs récriminations [125]. Quant au vandalisme, c’est un comportement attribué, à l’origine, par les romains aux Vandales à l’égard de la culture : la destruction de ce qui est beau et vénérable. Le terme inclus, également, des dommages criminels tels des graffitis et dégradation dirigé vers une propriété appartenant à autrui. Le terme Vandalisme a été inventé en 1794, par Henri Grégoire , pour décrire la destruction d'œuvres d'art après la Révolution française . Le terme a été rapidement adopté dans toute l'Europe. Les hommes sont plus susceptibles que les femmes de vandaliser mais les auteurs d’actes de vandalisme peuvent être de sexe ou de tout âge. Les recherches criminologiques sur le vandalisme ont montré qu'il servirait à plusieurs fins pour ceux qui s’y engagent et provient d'une variété de motifs. Le sociologue Stanley Cohen décrit six types différents de vandalisme: 1. Vandalisme acquisitif (pillage et larcins). 2. Pression des pairs (Les adolescents). 3. Vandalisme tactique. 4. Vandalisme idéologique (réalisée pour promouvoir une cause idéologique explicite ou délivrer un message). 5. Vandalisme vindicative (vengeance). 6. Jouer le vandalisme (dommages résultant de jeux pour enfants). 7. Vandalisme malveillants (dommages causés par un violent retour de frustration diffuse et la rage qui se produit souvent dans les lieux publics). Rajouté par Mike Sutton. Rajoutant à cela, une autre agression de groupe, de plus en plus répondue, actuellement, et qui est en rapport avec les activités sportives spécifiques : le Hooliganisme Le hooliganisme se définit comme « la production de comportements agressifs produits par un individu dans le contexte d’un spectacle sportif » ou comme « les comportements d’agression physique (violence contre les personnes) et de vandalisme (violence contre les biens), produits par les spectateurs d’une manifestation sportive spécifique, le match de football, et se déroulant dans une zone géographique spécifique, le stade de football et ses alentours urbains ». Il recouvre en effet deux grands types de violence : une violence 25 que l’on peut qualifier de spontanée, qui est liée au déroulement du jeu et suscitée par les émotions du moment (par exemple, suite à une décision arbitrale contestée ou une défaite de l’équipe favorite) et une violence davantage préméditée, qui est le fait d’individus que ne rebute pas le recours planifié à des comportements agressifs. Les supporters responsables de divers troubles à l’ordre public, sont appelés ‘’hooligans’’, ‘’siders’’, ‘’ultras’’ ou même parfois ‘’hooltras’’. (SPF Intérieur Etude du supportérisme et des manifestations de violence dans et autour des stades de football en Belgique Rapport final : 30 novembre 2006). 1.2.2.2 DELINQUANCE ET CRIMINALITE : Bien que de prime abord ces deux termes semblent être synonymes, la réalité se présente de façon beaucoup plus complexe. Dans l’usage courant, la délinquance est associée aux personnes mineures et la criminalité, quant à elle, aux adultes. Au-delà de cette vision légale, ces deux notions sont souvent indifférenciées et décrivent le même phénomène. La délinquance définit tout acte criminel commis par un jeune, habituellement de moins de 18 ans. Toutefois, les nombreuses sciences, comme la sociologie, la psychologie et la criminologie, qui se tournent vers cette réalité s’intéressent chacune à un aspect précis de ce phénomène qui ne peut être réduit à une définition unique et universelle. L’étude de ce phénomène dans une perspective historique nous montre comment ce que l’on qualifie de comportement délinquant est lié aux contextes sociohistoriques. Les différentes causes de la délinquance et de la criminalité [34] : 1- Facteurs sociaux : statut socio-économique inférieur, l’influence de la bande ou du groupe, l'appartenance à une minorité ethnique, la famille. 2- Facteurs individuels : une condition physique anormale, une déficience neurologique ou endocrinienne, l'abus d'alcool ou de drogues, l'ajustement émotionnel inadéquat, le faible niveau d'engagement, au travail ou dans les loisirs, les problèmes scolaires, les motivations et le sexe 3- Causes biologiques : exemple : le rôle des hormones stéroïde, 4- Rôle Social. La littérature sur la délinquance et la criminalité pointe l'agressivité physique au cours de l'enfance comme un prédicateur crucial des conduites antisociales, en particulier violentes, ultérieures. Dans cette ordre d’idées, l’étude de Scarpa et Raine(1997) sur 1795 enfants âgés de 3 ans a permis d’observer qu’une faible réactivité du système nerveux 26 autonome, mesurée par la fréquence cardiaque et une conductance électrodermale peu élevées, est notée chez les enfants au tempérament et au comportement désinhibés. Il s’agit là, d’une prédisposition à la délinquance juvénile et à une prévalence élevée de conduites agressives à l’âge adulte. Cette même population, suivie jusqu’à l’âge de 11ans, a montré une forte corrélation entre une grande agressivité à cet âge et une fréquence cardiaque faible à 3ans. Une autre étude d’adolescents de 15ans, a montré qu’une forte réactivité cardiaque et électrodermale est un facteur protecteur par rapport à la fréquence des crimes commis à l’âge de 29 ans (Raine 1995) [27]. Donc, une agressivité anormale pourrait être supposée à partir de l’observation d’une hyporéactivité physiologique, et ce dès la petite enfance. Selon certains auteurs, il existerait, pour les comportements déviants et antisociaux une plus grande représentativité de certaines personnalités pathologiques. Celles qui sont les plus fréquentes sont les personnalités borderline et les personnalités psychopathiques à grande prévalence dans les milieux carcéraux. Une étude de Coid sur 260 sujets des deux sexes, placés dans des hôpitaux de sécurité maximale en Grande-Bretagne, après un comportement criminel majeur, retrouve une prévalence élevée des troubles de l’axe II du DSM III, souvent associés à des trouble de l’axe I. la prévalence de personnalité pathologique est de 69% pour la personnalité limites, 55% pour l’antisociale, 48% pour la narcissique, 47% pour la paranoïaque, entre 7 et 13% pour les autres [27]. Certains auteurs ont même essayé de dresser une typologie pour le délinquant criminel. Ils se sont intéressé aux trait physionomiques, aux trais caractériels ou mêmes aux conditions d’évolution de ces sujets. De là, plusieurs théories se partagent le débat, comme l’école allemande et la biocriminogènese, l’école lyonnaise et la sociogenèse. La théorie du criminel né de Lombroso : Le XIXème siècle a connu l’accroissement des théories, fideles à la théorie de la dégénérescence de MOREL, sur le caractère héréditaire de la folie et de la criminalité. Il y eut d’abord, dans le mouvement de la phrénologie, F.J.Gall (1758-1828), qui postulait que les assassins pouvaient se reconnaître à leur conformation crânienne et que la tendance au meurtre à savoir la «bosse du crime» placée derrière l'oreille, permettait de classer les différentes catégories de meurtriers. 27 Cette hypothèse fut longuement sujette à la critique par les anthropologues, de 1880 à 1914. L’époque en question a connu la domination de l’Italien Cesare Lombroso (1835- 1909) avec sa théorie de l'atavisme criminel. Inspiré par la théorie évolutionniste de Charles Darwin et par la physiognomonie, il avance que les crimes commis, dans nos sociétés modernes, étaient imputables à des criminels commettant des forfaits par nécessité biologique. Il présente certains traits anatomiques (forte mâchoire, arcades sourcilières proéminentes...), psychologiques (insensibilité à la douleur...) et sociaux (tatouages, argot...) qui le rapprochent du sauvage. La définition et l’interprétation du type criminel font l’objet de plusieurs thèses concurrentes : celle du criminel dégénéré (B.-A. Morel, V. Magnan, C. Féré, P. Garnier...), celle du criminel comme type professionnel (C. Debierre, G. Tarde, P. Topinard) et celle du criminel lié au « milieu social » (A. Lacassagne) [127]. En 1857, un médecin pénitentiaire, Lepelletier de la Sarthe décrit dans un ouvrage « types pénitentiaires »huit types pénitentiaires reconnaissables à leurs méfaits, à leur psychisme et, pour certains, à leur physionomie. Chaque type est marqué par la dominance d’un vice que l’action pénale doit s’efforcer de remplacer par la vertu correspondante. TYPE VICE VERTU Vagabond insouciance prévoyance Querelleur emportement modération Escroc Astuce bonne foi Fanatique Violence douceur Voleur convoitise équité Dépravé corruption pureté Empoisonneur perfidie bienveillance Meurtrier cruauté humanité Tableau 3 (LEPELLETIER DE LA SARTHE : Système pénitentiaire complet, 1857. [127]. C'est Bénédict-Augustin Morel (1809-1873) qui, en s'intéressant à la criminalité et à la délinquance, se préoccupe des causes sociales et physiques de la dégénérescence de certaines classes sociales. Dans le ‘’Traité des dégénérescences’’ (1857), Morel définit les dégénérescences comme «des déviations maladives du type normal de l'humanité héréditairement transmissibles et évoluant progressivement vers la déchéance» [69]. a l’opposée de cette conception, pour l’école de Lyon, le crime peut être défini comme un mouvement antiphysiologique qui se passe dans l’intimité de 28 l’organisme social. Lacassagne a dressé, en 1905, une démonstration de « l’hérédité du crime », en trois aphorismes : - « le milieu social est le bouillon de culture de la criminalité ; le microbe, c’est le criminel, un élément qui n’a d’importance que le jour où il trouve le bouillon qui le fait fermenter » - « au fatalisme qui découle inévitablement de la théorie anthropologique, nous opposons l’initiative sociale » - « la justice flétrit, la prison corrompt et la société a les criminels qu’elle mérite » [125]. Il s’opposa rapidement, sous l’influence probable de Gabriel Tarde, à l’existence d’un « criminel-né ». Mais l’accent mis sur le « milieu social » n’implique pas le rejet des anomalies physiques et le déterminisme du milieu n’entraîne pas le refus de toute hérédité du crime. Par la suite d’autres théories se développèrent dans cet axe criminologique : - les marxistes : la criminalité est un « sous-produit » du capitalisme comme les autres anomalies. Elle apparaît donc comme une réaction contre les injustices sociales. - Ecole de l’imitation ou Ecole de l’interpsychologie de Tarde : les rapports sociaux ne sont que des rapports interindividuels et ceux-ci sont régis par ce fait social fondamental qu’est l’imitation. - Ecole sociologique de Durkheim : le crime est un phénomène de sociologie normale et il est même un facteur de santé publique. La criminalité provient de la structure même de la culture à laquelle elle appartient. Mêlant l’anthropologie à la sociologie, Ferri est le premier à soutenir que le délit est un fait complexe et qu’il a des origines multiples liées à : facteurs anthropologiques - facteurs physiques - facteurs sociaux, dont les combinaisons sont différentes pour chaque délinquant ou criminel. En prédominance des facteurs anthropologiques, il y a les criminels nés et les criminels aliénés, en prédominance des facteurs sociaux, il y a les délinquants d’habitude, les délinquants d’occasion, les criminels passionnels, ceux qui on connu des conditions sociales défavorables et ceux où la situation précriminelle joue un rôle. Ce sont les premières explications du fait délinquant et le point de départ de nouvelles observations situées dans une perspective étiologique. A cote de l’école française, les autrichiens ont également beaucoup de mérite dans l’étude du crime. Hans Goss fut le fondateur de la criminologie moderne, en créant l’école de criminologie de Graz. Il développa l’art de l’instruction judiciaire fondé sur l’étude des criminels et les méthodes scientifiques dans l’appréciation des preuves. 29 Au total, le déterminisme sociologique des comportements violents ne fait aucun doute. La multiplicité des facteurs intriqués dans cette relation de causalité rend cependant toute étude précise impossible et peut tout au plus offrir quelques éléments de réflexion. 1.2.3 DIMENSION PSYCHANALYTIQUE On a déjà vu, l’influence de circonstances particulières sur le comportement animal, et se pose alors la question de l’effet de la socialisation et de la civilisation sur la ‘’nature’’ de l’homme. Les approches psychanalytiques ont fait de l’agressivité une composante pulsionnelle originelle. Mais, selon l’analyse freudienne toute pulsion comporte en elle une part d’agressivité, ce qui ne signifie pas cependant que l’agressivité soit la pulsion fondamentale de l’homme. Freud ne considère pas l’agressivité humaine comme un fait évident, mais plutôt comme une pulsion complexe attestée par l’inconscient, et notamment par l’observation clinique de deux phénomènes : le sadisme et le masochisme. Cette observation conduit Freud à analyser le plaisir spécifique d’où procède l’agressivité qui révèle l’ambivalence fondamentale des sentiments du sujet à l’égard d’autrui. Mais, avant 1920, Freud rejetait l'idée d'une pulsion d'agression spécifique proposée par Adler en 1908, dans : ‘’La pulsion d'agression dans la vie et dans la névrose’’, Bien qu’il introduisit la notion du complexe d'Œdipe, dont les désirs de meurtre restent sans lignée pulsionnelle spécifique. Dans l'édition de 1915 des ‘’Trois essais’’, Freud précise l'origine et la nature biologiques, somatiques de la pulsion, d'emprise fondamentale qui correspondrait au pôle activité du couple d'opposés activité-passivité. Puis, dans ‘’Pulsions et destins des pulsions’’, il postule la genèse distincte de la haine et de l'amour et il expose sa première thèse du sadomasochisme, de l’ambivalence amour-haine, du dualisme (pulsions d'autoconservation-pulsions sexuelles) puis, l'introduction du dualisme (pulsions de vie-pulsions de mort). Ainsi, les prémisses métapsychologiques d'une théorie de l'agressivité sont nées. En 1920, Freud introduit le concept de pulsion de mort, dans ‘’Au-delà du principe de plaisir’’. La tendance primaire à l'autodestruction a pour corollaire l'anéantissement de soi. C'est seulement dans un second temps, sous l'influence de la libido narcissique, que la pulsion d'autodestruction se défléchit sur le monde extérieur et devient pulsion de destruction. La pulsion de mort pose donc la primauté de l'autoagressivité sur l'allo-agressivité et du 30 masochisme sur le sadisme. Quant à la pulsion de mort défléchie de la personne propre sur les objets, Freud l'appelle tour à tour : pulsion de destruction, pulsion d'agression, pulsion d'emprise, volonté de puissance, pulsion sadique. La pulsion de destruction et la pulsion d'agression ont des buts différents : la pulsion de destruction vise l'anéantissement de l'autre alors que la pulsion d'agression vise sa domination. Si le but de la pulsion d'agression est inhibé, celle-ci peut se mettre au service des pulsions d'autoconservation et de la pulsion de vie. Le dualisme pulsion de mort (Thanatos) - pulsion de vie (Eros) est considéré comme la troisième et dernière théorie des pulsions de Freud. Mais, bien qu'elles aient des buts radicalement opposés, la pulsion de mort et la pulsion de vie apparaissent toujours combinées, mélangées en dialectique comme« union-désunion ». La vie apporterait à l’individu la victoire des instincts de destruction par l’intermédiaire de la mort, mais elle apporterait aussi la victoire de l’Eros par l’intermédiaire de la reproduction. Cela fait l’ambivalence de l’agressivité : elle permet la vie et la conservation de l’espèce tout en menant à la mort. Mais, il faut en convenir, la seconde topique aurait été le contexte idéal pour une définition ontogénétique des pulsions agressives et une explicitation de leur relation avec les pulsions sexuelles. Étant liée à une pulsion, l'agressivité aura une source, un but et un Objet. Sa source pourra être la peur (frustration, échec, danger, dépendance...), ou le plaisir (sexualité comme dans le sadisme, sublimée dans une réussite...). Se crée alors, une relation Œdipienne car la lutte a un caractère Œdipien triangulaire (Moi, Autre, Objet). C'est le meurtre symbolique du père. L'Objet pourra être réel ou imaginaire (dans le cas du bouc-émissaire, il y a déplacement de l'agressivité vis à vis d'un Objet imaginaire, souvent nous-mêmes, sur un Objet réel, en l'occurrence l'autre). Le but sera d'éliminer la tension (passage à l'acte, mentalisation, sublimation, symptomatisation...). Dans le développement ontogénétique, on retrouve des pulsions agressives spécifiques aux différents stades : 1) Au Stade oral, les premiers modèles de l'agressivité concernent le "mauvais Objet". "Bon" et "mauvais Objet tels qu'ils apparaissent dans la vie fantasmatique de l'enfant durant sa première année. 2) Au stade anal, la pulsion agressive spécifique est la pulsion d'emprise qui peut se colorer de sadisme ou de masochisme. L'agressivité s'exprimera dans le comportement d'expulsion et de rétention. L'expulsion est l'équivalent de la projection agressive. La rétention est un refus. L'opposition s'exprimera par le "non!", parole et geste associés. C'est un stade où l'agressivité est la plus marquée, car agie. 31 3) Au stade urétral (entre anal et phallique), ce sont les premières manifestations du stade phallique. La miction revêt un aspect phallique, sadique et agressif (origine de l'énurésie). Durant l'Oedipe, la rivalité s'oriente vers le parent de même sexe. Dans la forme inversée, l'hostilité s'oriente vers le parent de sexe opposé. Il y a une peur de l'agression de l'autre, vécue comme une castration. 4) dans la période de latence, l'agressivité est déviée sur la compétition scolaire, sportive. Périodes d'obéissance et de désobéissance. 5) A l'adolescence, il y a une Réactivation massive des pulsions, dont l'agressivité, vis à vis de tout représentant d'autorité. La pulsion agressive se tourne dans l'originalité, la provocation, la grossièreté, mais aussi vers l'individu (scarifications, implantation d'objets...). Cette agressivité est transitoire et fonctionnelle, servant à la maturation. Ses fonctions sont: la sauvegarde du Moi, la maîtrise de l'Autre et l'affirmation de Soi. Mélanie Klein et ses successeurs, ont étudié les fantasmes, angoisses et désirs agressifs très précoces de l'enfant à l'endroit de sa mère mais aussi de son entourage. Conjointement à cette agressivité propre, le petit enfant vit la peur terrifiante d'être la victime de l'agressivité parentale. Pour Mélanie Klein, ce noyau primitif et bipolaire de haine ne s'efface pas : d'une part, il s'intègre à la libido en la potentialisant ; d'autre part, il donne naissance aux pulsions agressives qui ont pour synonymes destructivité et sadisme. Dans la clinique kleinienne : 1) la pulsion de mort n'est plus une spéculation mais une réalité repérable en elle-même, indépendamment des manifestations de la pulsion de vie. 2) la pulsion agressive a un statut de pulsion au même titre que la pulsion sexuelle et existe dès la naissance. C’est de l’intégration heureuse des fantasmes destructeurs et des défenses agressives que dépendra l’accession à la phase dépressive structurante par le biais de l’intériorisation de l’ambivalence. Anna Freud attribue à la sexualité et à l'agressivité le statut de pulsions fondamentales : « « La théorie psychanalytique des pulsions reconnaît, au lieu d'une multiplicité pulsionnelle, deux pulsions de base : la sexualité et l'agressivité. Les tendances sexuelles servent la conservation, la transmission et l'engagement de la vie ; les pulsions destructives ou agressives ont un but inverse, c'est-à-dire la dissolution des liens et la destruction. » Laplanche différencie la notion sadomasochisme de la notion d'auto- ou hétéro-agressivité qui, sera considérée comme d'essence non sexuelle différemment au sadomasochisme qui comporte nécessairement, que ce soit 32 de façon consciente ou inconsciente, un élément d'excitation ou de jouissance sexuelle. Lebovici et Diatkine concluent : « Il est bon finalement de comprendre : 1) comme agression ce qui est son élaboration dans le fonctionnement du moi ; 2) comme agressivité ce qui est du destin de l'instinct de mort, qui ne peut se comprendre que par référence à l'ensemble de la métapsychologie freudienne Bergeret, lui, préfère parler La violence fondamentale. Il précise une différence entre la notion d'agressivité telle que la conçoit la théorie psychanalytique et la notion de violence fondamentale rattachée aux pulsions de vie. Donc en psychanalyse, l’intégration de la pulsionnalité donnera à l’enfant une fois adulte, la capacité de gestion de ses rapports avec la violence et l’agressivité. L'explicitation de la pulsion de mort comme pulsion d'autodestruction primaire se défoulant en pulsions de destruction, d'agression et en pulsions sadomasochistes a considérablement ouvert le champ de la recherche sur l'agressivité et a élargi la méthode psychanalytique à des pathologies jusqu'alors considérées comme non-analysables. Bergeret oppose la violence en tant qu’instinct de survie inné, primaire au développement plus tardif de la pulsion sexuelle, voire à sa forme pervertie et pathologique : l’agressivité où le sujet désire nuire à l’autre. VIOLENCE FONDAMENTALE Instinct inné, pulsion primaire But : défense pour la vie Agir impulsif Objet indifférencié Absence de satisfaction Absence de culpabilité AGRESSIVITE Pulsion secondaire But : nuire à l’autre Acte planifié Objet différencié Satisfaction érotisée Sentiment de culpabilité Tableau 2 : les indicateurs théoriques de la violence fondamentale et de l’agressivité (Bergeret 1984) [27]. 1.2.4. DIMENSION NEUROBIOLOGIQUE : Il est impossible de considérer les manifestations agressives comme une catégorie homogène de comportement obéissant à une loi explicative unique, 33 répondant à la stimulation d'une zone cérébrale unique ou correspondant à un seul déficit en un neuromédiateur. 1. Les circuits de contrôle de l'agressivité : Depuis la description en 1878 par Broca du lobe limbique comme le lobe de l'émotion, de nombreuses structures ont été impliquées dans la genèse des réactions affectives et/ou comportementales. Les quatre sites cérébraux principalement étudiés dans la recherche de l'origine des manifestations agressives sont l’hypothalamus, l’amygdale, l’hippocampe et les noyaux du septum. Les structures cérébrales impliquées dans le contrôle de l'agressivité [162]. Laborit se fondant sur les travaux de Mac Lean [136] a proposé l'hypothèse de l'existence de trois niveaux cérébraux hiérarchisés contrôlant les manifestations d'agressivité. Il s'agit d'un système régulé, c'est-à-dire que tout effet d'une première structure sur une deuxième entraîne par « feed-back » une action de cette seconde structure sur la première. Le premier niveau d'organisation correspond au cerveau reptilien comprenant l'hypothalamus, la formation réticulée et les corps striés. 34 Les réponses «agressives» mises en jeu par ces structures sont instinctives, sans haine ni sentiment hostile. Pour Laborit, même s'il peut s'agir de réactions de fuite, ces comportements sont authentiquement agressifs. Le deuxième niveau correspond au système limbique il est impliqué dans les processus de mémorisation et de l'affectivité. Plus fin que le précédent dans sa relation à l’environnement. Le troisième niveau d'intégration est le cortex recouvrant, de fonction principalement Associative, avec soit une continuité soit une complémentarité (feed-back) fonctionnelle des circuits striato- frontaux. Les études biologiques, se sont aussi intéressées à la neurophysiologie pour démontrer que la pulsion agressive primaire se situe au niveau du vieux cerveau, que nous avons en commun avec les reptiles, soit l’hypothalamus, et les mammifères primitifs, soit le rhinencéphale, auxquels viennent se superposer les couches supérieures du cortex et du néocortex. L'activité de certaines zones du cerveau, en particulier le système limbique (amygdales), semble favoriser les comportements violents. La stimulation de ces zones chez les animaux, provoquerait un comportement violent. Chez l’homme, l’étude de Moyer (1987) sur des cas cliniques rares de tumeurs du cerveau, témoignerait en faveur d’une augmentation de la fréquence et de l’intensité des comportements violents. Toutefois, ces conditions pathologiques étant rares ne peuvent expliquer l’ensemble des actes violents. Dans la modération de la réactivité aux stimuli " agressogène " interviendraient en particulier l'hypothalamus ventromédian, le septum et les noyaux du raphé. C'est dans ces noyaux que se situent la plupart des neurones à sérotonine. L'amygdale, sur laquelle se projette une partie de ces neurones sérotoninergiques, semble être une structure centrale dans l'élaboration d'un comportement agressif : ce serait à ce niveau que le stimulus, par référence aux traces mnésiques acquiert sa signification affective. Le cortex préfrontal aurait également un rôle essentiel de modulation et de contrôle. Les expériences menées sur des animaux, (les chats, les rats, les primates) ont permis de montrer que la stimulation de certaines régions de l’hypothalamus entrainait des réactions agressives. De même, l’ablation de l’amygdale (région du système limbique) rendait doux en animal agressif. Inversement, la stimulation électrique de cette même région augmentait l’agressivité. Citons par-là, les expériences de lobotomie préfrontale sur des singes vivants en colonies, qui montrent que ces derniers se mettaient à s’attaquer aux animaux supérieurs à eux, dans la hiérarchie [161]. 35 En 1928, W.R.Hess a montré que la stimulation électrique de certaines régions de l’hypothalamus entrainait une attitude agressive orientée vers un autre. Delgado va même jusqu’à établir que l’excitation de la portion antérieure du noyau caudé des macaques rhésus faisait disparaitre instantanément leur agressivité. Les enregistrements encéphalographiques au cours de crises violentes chez des épileptiques, ont permis de localiser des pics d’ondes au niveau des régions de l’amygdale et de l’hippocampe. Chez des malades mentaux agressifs, la section de l’hypothalamus postérieur déprimait l’agressivité. 2. Les hormones : Déjà en 1920, Cannon a relevé le rôle de l’adrénaline dans l’éveil physiologique et dans la préparation à une action vigoureuse ; même si, toutefois, l’injection de cette substance ne provoquerait un comportement agressif que dans le contexte d’un milieu extérieur désagréable (Schachter et Latané 1964) [156]. Cela suppose qu’il n’existe pas de relation linéaire entre une hormone et un comportement comme le confirme d’ailleurs à la même période Klopper. Actuellement, on retrouve que plusieurs autres substance peuvent être incriminées, comme par exemple la recherche sur l’abaissement du taux de cholestérol, précurseur de toutes les hormones stéroïdes en particulier corticosurrénaliennes et sexuelles, par un traitement, serait à l’origine de l’agressivité [161]. Les hormones masculines jouent également un rôle important. L’injection d’hormone masculine à des poules les rend plus agressives et leur permet une ascension dans la hiérarchie de becquetage. Alors que le traitement par les œstrogènes les fait descendre dans cette hiérarchie. Aussi, Seymour LEVINE a démontré que l’injection de testostérone à des rates nouveau-nées leur entrainerait un comportement agressif male, alors que des rats nouveau-nés castrés manifestaient au combat un comportement semblable à celui des femelles [159]. Ce qui est moins évident chez l’homme. Des fillettes nées de mères ayant été sous traitement androgénique, manifestaient des traits de comportement masculin. Hamburg (1971) qui rapporte ces observations, conclue que les hormones males détermineraient très tôt une facilitation de l’acquisition de certains comportements agressifs [161]. Mais des études plus récentes montrent qu’il n’existe pas de relation causale entre des taux plasmatiques élevés de testostérone et les conduites 36 agressives. Celle-ci, serait le déclencheur d’une réponse agressives et non pas l’inducteur primaire. Booth et Osgood (1993) ont examiné le rapport entre les taux de testostérone et l’agressivité chez 4462 soldats américains et ont conclu que ce lien semble passer par l’intermédiaire de l’intégration social c’est-à-dire que la délinquance est plus liée à une mauvaise intégration sociale. Celle-ci serait entravée par la colère et la prise de risque que provoquerait des taux élevés de testostérone [30]. Dans l’autoagressivité surtout suicidaire, un certain nombre d’hormones ont été incriminées. Mais aucune relation de cause ou de conséquence avec les conduites suicidaires n’a pu être établie. Les quelques études faites sur cette relation, depuis les années 60, montrent l’existence d’anomalies neurohormonales de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et l’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien, chez certains sujets déprimés ayant un risque de passage à l’acte suicidaire élevé. Cela implique l’augmentation des catabolites plasmatiques et urinaires du cortisol, une modification de la chronologie des pics de concentration de ce dernier ainsi qu’une absence de réponse au test de freination à la dexaméthasone, chez certains patients. Les endorphines interviennent aussi dans le control des émotions. Leur libération cérébrale atténuerait l’aversion de certaines stimulations sociales. 3. Les neurotransmetteurs : Le fonctionnement de ces structures dépond aussi de certains médiateurs chimiques. Il existerait des amines de l’agressivité de type adrénergique et sérotoninergique. Les rats qu’on appelé auparavant ‘’tueurs’’ ont sept à dix fois plus de ces amines et l’injection d’adrénaline ou de sérotonine à des rats pacifiques les rendrait tueurs [153]. Mais certains chercheurs comme W.B. Cannon reconnaissent que l’injection d’adrénaline ne déclenchait pas nécessairement une attaque chez un animal [159]. Actuellement, les chercheurs reconnaissent l’implication de facteurs psychologiques. Schachter et Latané (1964) rapportent qu’après injection d’adrénaline, les sujets devenaient euphoriques dans un milieu plaisant. Mais lorsque l’environnement est désagréable, ils deviennent hostiles. Donc, il y a absence de relation causale univoque. Pour la sérotonine, plusieurs études ont démontré un lien entre le système sérotoninergiques et l’agressivité impulsive [133]. Différentes hypothèses ont été avancées afin d’expliquer comment la sérotonine pourrait influencer le comportement. 37 Une baisse de l’activité sérotoninergique a été proposée pour expliquer l’agressivité impulsive [36] qui s’expliquerait par : une baisse de la transmission sérotoninergiques s’appuie sur les observations d’une baisse de l’acide 5-Hydroxyindoleacetique (5-HIAA) dans le liquide céphalorachidien (LCR) chez les personnes présentant une agressivité contre soi ou autrui. Ainsi, les individus atteints d’un trouble de personnalité associé à l’agressivité ou qui font preuve d’une criminalité à caractère violent (comme l’homicide) ou encore qui ont fait des tentatives de suicide violentes (ex : la pendaison) présentaient une diminution du niveau de 5-HIAA dans le LCR [36]. une baisse de l’activité de l’enzyme responsable de la synthèse de la sérotonine qui pourrait expliquer l’augmentation du tryptophane plasmatique de même que la baisse du 5-HIAA dans le LCR [1O7]. Au niveau génétique, chez l’humain, des variantes des récepteurs 5-HT1B, 5HT2A et 5-HT7 ont été associées aux comportements impulsifs et agressifs [88]. Plus spécifiquement, le récepteur 5-HT1B se retrouve dans les noyaux de la base, dans l’hippocampe, la substance grise péri-aqueductale (SGPA), l’amygdale, et le noyau du raphé [33]. La recherche post-mortem, chez les personnes décédées par suicide, a montré une augmentation des récepteurs 5-HT2A dans le cortex préfrontal [36]. Les études en TEP montrent, aussi qu’il y aurait une diminution de l’activité du transporteur à la sérotonine dans le cortex cingulaire antérieur et orbitofrontal chez les patients agressifs [146]. Une autre amine cérébrale intervient dans la régulation du comportement, en l’occurrence la dopamine qui faciliterait la tendance agressive. L’injection d’amphétamine stimulatrice de la transmission dopaminergique, diminuerait l’agressivité des souris spontanément agressives et augmenterait celle des animaux non agressifs. Il semblerait que la réponse dépond de la dose, des faibles doses induiraient un comportement défensif. Aussi, la cocaïne inhibitrice dopaminergique induit de la violence et de l’agressivité. Alors que les neuroleptiques ont un effet antiagressif par la sédation qu’ils induisent. Le GABA (acide gamma-amino-butyrique), interviendrait également dans l’agressivité. Principal neurotransmetteur inhibiteur du cerveau, l’injection de son agoniste dans la région périventriculaire facilite le comportement offensif, alors que son antagoniste induit le retrait et la fuite. 38 4. Autre déterminants biologiques : - D’autres systèmes ont également été sujet d’étude à savoir les peptides opioïdes ou enképhalines et la morphine, à action ’’antiagressive’’. De ce fait, un lien formel aurait été établi entre la consommation de drogue et la criminalité [139]. - L’insuline aurait aussi été incriminée indirectement par l’irritabilité et l’agressivité, engendrées par les hypoglycémies et les hyperinsulinismes - Les benzodiazépines entraineraient de façon paradoxale à leur effet anxiolytique une certaine agressivité. Ainsi, la DBI (diazepam binding inhibitor) endogène qui, en se fixant sur les récepteurs diazepiniques, entrainerait des réactions agressives chez les rats cobayes [136]. - Facteurs biologiques acquis : A coté de la génétique, les traumatismes cérébraux ainsi que certaines infections (SIDA, paludisme) induiraient un comportement agressif par modification de la gestion des interactions sociales, de même que certaines pathologies lourdes (cancer, hépatite C) qui faciliteraient le passage à l’acte suicidaire [26]. Les travaux sur les facteurs acquis intra-utérins semblent prometteurs. En effet, ils montreraient l’existence d’un lien entre les complications de l’accouchement et le rejet maternel précoce avec l’augmentation de la prévalence de la violence à l’adolescence et à l’âge adulte. Ajoutons à cela, que la notion de tabagisme de la mère pendant sa gestation augmenterait le risque de trouble du comportement de l’enfant à naitre. Mais les meilleurs spécialistes (Flynn, Delgado, Karli) reconnaissent l’incidence des expériences passées et des conditions présentes de l’environnement dans les études expérimentales sur l’agressivité, soit le rôle de l’apprentissage et du contexte social. Pour Delgado, l’électricité ne détermine ni le comportement agressif ni sa cible, les deux dépendent de l’histoire passée du cobaye ainsi que de son adaptation immédiate à la situation expérimentale. Karli souligne aussi que bon nombre de conduites agressives ne sont pas innées mais instrumentales voire apprises dont l’exemple du conditionnement de type pavlovien. Ce qui laisse entrevoir l’influence de l’apprentissage et de l’environnement dans les comportements agressifs. Les différentes approches biologiques de l'agressivité ne sont pas plus à même de donner une explication du comportement agressif humain de par les limites des références expérimentales. Pour certain chercheurs, notamment les psychologues, les facteurs biologiques représentent juste les supports de l’agressivité et non les déterminants. 39 L'ensemble des scientifiques, des psychologues notamment, qui étudient le comportement humain préfèrent de loin une approche combinatoire des phénomènes internes et des phénomènes relationnels, une approche complexe où les facteurs biologiques ne constituent que les supports de ces comportements, et non les déterminants. Et ce malgré la vogue encore actuelle des études en neurobiologie et une certaine popularité de la sociobiologie. 1.2.5. APPROCHE GENETIQUE : La chimère de trouver une cause génétique exclusive à la violence n'a pas tout à fait disparu. Les recherches d'anomalies génétiques chez les sujets agressifs ont évolué parallèlement aux hypothèses neurobiologiques, avec les mêmes avancées et remises en cause que celles qui ont guidé les théories d'implication des neuromédiateurs. Les recherches génétiques sont conduites selon les études de génomique ou les études de cohorte afin de mettre en évidence des similitudes comportementales familiales. Mais l'évaluation exacte de l'influence génétique dans la transmission intergénérationnelle des comportements violents s'avère extrêmement complexe. Comme l’observe Goldstein, « chaque année, aux Etats-Unis, 250 millions de personnes ne commettent pas d’homicide. Même dans une société violente, c’est un événement relativement rare » [159]. La colère et les comportements d’attaque sont soit activés ou inhibés par des contrôles biologiques, d’après Karli (1991) [30]. Il se pourrait aussi que l’hérédité détermine cette disposition à l’agressivité. Ce qui expliquerait les différences entres les individus à l’intérieur d’une même espèce. Dans cette perspective, l’étude des jumeaux homo et hétérozygotes, de Coccaro, Bergeman et McClean (1993) conclut que la tendance à la violence motivée par la colère était en partie déterminée génétiquement, ce qui n’est pas vrai pour l’agressivité prédatrice et instrumentale. Le facteur génétique ne causerait pas directement un comportement agressif mais il déterminerait les conditions qui le favorisent. Ce qui expliquerait la facilité d’une conduite agressive chez un homme de forte corpulence par rapport à un autre plus frêle. 40 Le chromosome Y est le plus incriminé, peut-être parce qu’indirectement, il détermine la différenciation de la gonade primitive en testicule libérateur de l’hormone de l’agressivité. On a invoqué la trisomie des chromosomes sexuels de type XYY car, chez ces sujets, on retrouve des troubles du caractère avec essentiellement une agressivité et un comportement antisocial. Ce qui supposerait une prédisposition à la délinquance voir au crime. Mais on n’a toujours pas retrouvé la relation directe de cause à effet entre la criminalité et ce « syndrome du supermâle »hormis une déficience intellectuelle, une grande taille et une force physique chez les porteurs de cette anomalie. De la même manière, il existe des hypothèses concernant le chromosome supplémentaire X chez les femmes (XXX), qui les rendraient plus agressives. Actuellement, les recherches se tournent vers des altérations biochimiques du niveau de contrôle de l'expression de l'agression. Citons l’exemple de B. BIOULAC, M. BENEZECH, R. RENAUD et B. NOEL qui ont constaté en 1978 une baisse du taux de la "sérotonine" chez la population XYY mâle. Lorsque le taux est normal la probabilité d'agression semble diminuer. Dans le cas de l’aneuploïdie du X surnuméraire ou le syndrome de Klinefelter, au moins 30% des sujets atteints de l’anomalie de Klinefelter (XXY), présenteraient des troubles psychiques avec des passages à l’acte sexuels, agressifs et pervers. Certaines études évoquent aussi que les femmes ayant un caryotype XO seraient plus agressives que celles caractérisées par un caryotype XXX ou XX [116]. Quant au caryotype XXYY, beaucoup plus rare, il se rapproche du syndrome de Klinefelter mais avec un QI plus bas et une agressivité plus importante Malgré la diminution de l'intérêt porté pour ces syndromes, depuis la fin des années 1970, le sujet reste d'actualité. De nombreuses recherches essayent de confirmer la présence de gènes ou de formes alléliques particulières de certains gènes qui favoriserait l’agressivité, tenant toujours la génétique pour responsable de nos comportements. Pour résumer, la plupart des criminels ne portent pas ce genre d’anomalie. L’existence d’altérations chromosomiques entrainerait plus des difficultés sociales à cause d’une déficience mentale qu’une prédisposition aux crimes. 41 2. LE PASSAGE A L’ACTE ET LES TROUBLES DE PERSONNALITE DEPUIS LE DESEQUILIBRE PSYCHIQUE, LA PSYCHOPATHIE ET LA PERSONNALITE ANTISOCIALE 2.1. DEFINITION DES CONCEPTS ET LEUR EVOLUTION : Le passage à l’acte est une mise en acte dans le registre de l’agir des pulsions par défaut de mentalisation et des fantasmes. C’est une réduction de la vie psychique ou une mise hors service de la pensée, sans qu'il y ait insuffisance de la faculté intellectuelle ni trouble de la pensée. Le passage à l’acte est considéré dans la nosographie psychiatrique comme l’essence même de la psychopathie dont il représente un symptôme clé dans sa description comportementale. En pensant au passage à l’acte trois sens nous interpellent, celui de la substitution : en remplacement de quelles autres possibilités ?, celui de la finalité : dans quel but ? et enfin, celui de la rationalité : en raison de quoi ? Tout ce qui passe par l’acte n’est pas forcément psychopathie mais celle-ci pourrait se suffire à cet acte. Ce passage de la pulsion à l’action, donne une note d’un franchissement de l’interdit ou de la limite, sans possibilité d’attente ou de restriction. Passer à coté et passer au-delà c’est à dire passer outre et outrepasser. L’acte cristallise et définit un véritable mode de vie dans le seul registre de l’agir. Lorsque l'on qualifie un comportement de «passage à l'acte», on désigne des pulsions qui y trouvent une voie, un passage par mode d'expression électif dans le registre du comportement. Le sujet cherche, par ce court-circuit, un moyen de se défaire de ses contraintes pulsionnelles, en vue d'une satisfaction, la plus immédiate possible. L’agir est dans ce cas, une lutte contre la dépression, une entrave à l’ennui, au vide existentiel et au désœuvrement qui vient par alternance qualifier ce style de vie. Cet agir puissant dans sa réalisation contre l’éthique et la loi, s’impose comme seul langage valable faisant taire toute discussion et toute interprétation.il se situe dans l’instantané, libre de tout précédent et de toute conséquences. En somme le passage à l’acte est un défaut de verbalisation et des fantasmes. De ce défaut, nait l’impulsivité de l’action et l’agressivité de l’acte, les deux soumises à la souveraineté de l’instant présent. De ces deux notions nait le psychopathe. de ce point de vue, la psychopathie est une pathologie du passage à l'acte, c’est pour autant qu’elle concerne la psychiatrie et la criminologie. 42 Les différentes conceptions de la psychopathie ont toujours centré leur définition du trouble sur le phénomène du passage à l'acte En France, ce fut d’abord en 1801, « des lésions de l'entendement » de Pinel créateur de la clinique contemporaine, qui jetèrent les prémisses de ce qui deviendra plus tard la psychopathie, avec la « manie sans délire » appartenant aux «Folies raisonnantes » marquée par la périodicité, l’impulsivité, la violence et une pauvreté de l’imaginaire. En 1838, Esquirol son élève, introduisit la notion de monomanie, dont les «monomanies raisonnantes » semblent très proches de la psychopathie. Georget avec la «Monomanie instinctive », avançait les principales caractéristiques cliniques du déséquilibre psychopathique qui seront reprises par Dupré qui, défendait avec Morel et Magnan, la théorie de la dégénérescence dans la genèse du déséquilibré psychique, tout en mettant l’accent sur l’intrication de la génétique et de l’environnement. Magnan et Legrain dans leur ouvrage de 1895 « Les dégénérés », insistèrent sur l’influence de l’hérédité mais critiquent les théories de Lombroso qui proposait une classification des criminels en fonction de leur crime Le déséquilibre psychique de l’école française se définit par «l’impossibilité à adopter durablement les valeurs du groupe auquel le psychopathe appartient» (Pichot) ; il y a donc référence à une définition sociale. En Angleterre, Pritchard décrivait, en 1835, la « moral insanity ». Dans cette «Aliénation morale », il retrouve une « perversion maladive des sentiments naturels, des penchants, des goûts, de l'humeur, des habitudes et des dispositions morales… ». Plus tard, Maudsley avançait à Londres la conception d’un déficit congénital chez les criminels d’habitude. Notion qui sera reprise, dans le concept précurseur du trouble psychopathique « d’imbécillité morale » dans la classification anglaise de« l’English Mental Health Act », du début du siècle passé En 1923, Schneider définit un groupe de dix types constitutionnel de personnalités psychopathiques : hyperthymique, dépressif, doutant de luimême, fanatique, orgueilleux, égocentrique, explosif, pervers, à humeur labile, aboulique et asthénique. L’école allemande insistait sur l’aspect sociopathique. Le concept de psychopathie oscillera à partir de cette époque entre déséquilibre et sociopathie. Birnbaum, était parmi les premiers utilisateurs du terme« sociopathie », en exposant le comportement social du psychopathe. Delmas, lui préférait parler de «déséquilibrés pervers », insistant sur la dimension « perverse » de nombre de passages à l’acte. Des différences dans la description de la psychopathie sont palpables entre les américains et les français. Alors que les psychopathes ‘’français’’ restent 43 davantage des borderline à problématique abandonnique. Les psychopathes ‘’américains’’ eux, deviennent plus des pervers à personnalité narcissique aménagée jusqu’à l’ouvrage récent de Melloy en 1988 et son article de 1995, introduisant la notion de psychopathie grave. Un démembrement se met progressivement en place, avec la disparition du terme psychopathe supprimé de la classification des maladies mentales lors de la première version du DSM, en 1952. Le DSM actuellement, décrit la personnalité antisociale correspondant à la personnalité dyssociale de la CIM10. 2.2- MISE AU POINT DE LA PROBLEMATIQUE GENERALE : Le passage à l’acte est imprécis et extensif, comprenant diverses formes pathologiques marquées par un défaut d'élaboration psychique et le recours à une modification de la réalité externe. Il a d'abord été fait référence aux névroses actuelles caractérisées, pour Freud, par la prééminence des conflits actuels sur ceux d'origine infantile. Le terme névrose ne rendant pas compte de la défaillance d'organisation interne lorsqu'il est question d'agir répété, on a proposé à plusieurs reprises celui de « psychose actuelle.» De même on a utilisé celui de « psychose de caractère » au lieu de « névrose de caractère.» La « névrose traumatique » garde évidemment droit de cité, surtout en fonction des caractères que Freud lui a assignés dans « Au-delà du principe de plaisir » : compulsion de répétition et absence d'élaboration. La psychopathie est l'exemple même du passage à l'acte répété avec défaut de mentalisation, illustré par l'expression « empreinte en creux » de Flavigny. La perversion de caractère utilise le plaisir à mettre l'autre en échec, à des fins de restauration narcissique. Le triomphe narcissique culmine au prix d'une véritable destruction de l'autre dans la « perversion narcissique », ainsi appelée par P.C. Racamier (1992). La délinquance n'est pas une pathologie en elle-même. Les agirs des adolescents représentent un cas particulier. Les auteurs ont souligné la fragilité de l'identité à cet âge et la peur des représentations du monde interne. Le passage à l’acte est intimement lié à la description comportementale du psychopathe, dans une atmosphère d’intolérance à la frustration, loin de tout travail d’élaboration psychique et de tout sentiment de culpabilité ou d’empathie. 44 De ce fait, les données de la psychanalyse semblent être très intéressantes, notamment l’étude de la caractériologie libidinale et de la névrose de caractère. 2.2.1- LES CONCEPTS ARCHAIQUES : Le développement psycho sexuel de Freud comprend cinq stades. Chacun des stades privilégie une zone corporelle particulière qui constitue la principale zone de plaisir pour l’enfant. Ces zones sont successivement investies par l’individu. Stade âge zone érogène Oral 0-1 Anal 1-3 Bouche, lèvres, langue anus phallique 3-5 Parties génitales Latence 5-12 aucune Génital 13-18 Parties génitales Tache majeure développement sevrage du Fixation Boulimie, sarcasme, Apprentissage de la Ordre, propreté parcimonie, obstination ou l’inverse Complexe d’Oedipe Vanité, insouciance et l’inverse Développement des Pas de fixation mécanismes de défense Maturité de l’intimité Adulte équilibré sexuelle Tableau 4 : Synthèse des stades d’après [155]. C'est W. Reich (1891-1957), alors jeune disciple de Freud, qui semble avoir inauguré la notion de caractère en psychanalyse freudienne ; Freud lui-même décrivit en 1931 une série de « types libidinaux », et après des fortunes diverses la notion de caractère apparaît en psychanalyse par le biais de - « caractères névrotiques » (phobique, obsessionnel, hystérique, psychosomatique), qui ressortissent à l'organisation de la libido et par suite à la personnalité ; - de « traits de caractère d'allure psychotique » (cyclique, schizoïde, paranoïaque, épileptique) ; 45 - de « névroses de caractère » (déséquilibrés et pervers, caractères oral, anal, phallique, masochiste et autopunitif), où le mode de relation du sujet avec ses objets constitue l'essentiel du trouble. Les névroses de caractère ont et classées par les psychanalystes en tenant compte de la fixation aux stades libidinaux auxquels elles correspondent : - Le caractère narcissique, survivance de l’auto- érotisme primitif : impulsivité et assurance, recherche excessive de réussite et de prestige, recherche de l’amour en miroir (tendance homosexuelle). Eléments retrouvés dans le caractère paranoïaque - Le caractère oral : passivité, avidité, dépendance, rencontrées chez les pervers toxicomanes et les hystériques - Le caractère anal : rébellion, hostilité, malpropreté, désordre et gaspillage ou minutie, parcimonie, anxiété devant la stade. C’est la névrose obsessionnelle - Le caractère sado-masochique : agressivité, domination, cruauté et cherchant la soumission et l’échec. Pour Bergeret, la névrose de caractère imite une névrose classique mais, d’une part ne réalise pas de symptômes nets et d’autre part elle manifeste des signes extérieurs de richesse caractérielle (pseudo-névrotique). La souffrance du sujet est diffuse, imparfaitement consciente, reportée sur des échecs ou des épreuves matérialisées par les inquiétudes des autres que par le sujet luimême De façon générale, pour le pervers de caractère, on retrouve un mépris absolu d’autrui, une froideur dans le comportement agressif, et l’absence de l’angoisse contrastant avec une bonne adaptation à la réalité. Les objets ne peuvent posséder d’individualité concurrentielle, d’intérêt propre, qui ne seraient pas centrées, sur le sujet lui-même, possessif, intransigeant, exclusif dans ses exigences affectives : tout doit être pensé pour lui seul. Le pervers de caractère tient ses objets dans une relation anaclitique aussi étroite sur le plan sadomasochiste et narcissique que le pervers de perversion a besoin de conserver son objet homosexuel en sa possession érotique, en l’absence de souffrance et de culpabilité comme dans la perversion. Rappelons que pour Freud, la perversion fait partie de la normalité car l’enfant est un pervers polymorphe. La perversion serait une régression-fixation de la libido à un stade d’organisation prégénital. Il s’agirait d’une défense contre l’angoisse identitaire qui nait du déficit narcissique résultant de l’absence des images parentales. Le rejet des parents empêche l’élaboration du sens de la différence de sexes et des générations [69]. 46 Pour Melanie KLEIN, les perversions sont dues à un désordre identitaire de type schizoïde, secondaire aux pulsions de destruction dirigées contre l’individu et l’objet. 2.2.2- LE DESEQUILIBRE MENTAL DE L’ECOLE FRANÇAISE : Le déséquilibré mental se définit par « l’impossibilité à adopter durablement les valeurs du groupe auquel le psychopathe appartient » (Pichot) ; il y a donc référence à une définition sociale. Par contre, ce qui oppose les « personnalités psychopathiques » aux «Déséquilibrés », c’est que seules sont déterminantes les anomalies psychologiques, alors qu’il n’est pas tenu compte dans leur définition du comportement social du sujet. La classification américaine tient compte de ces deux dimensions en distinguant les « personality disorders » et les « sociopathic disorders ». L’école française a décrit le psychopathe à facultés intellectuelles normales, par un déséquilibre psychique avec des troubles caractérielles et des perversions, et qui pouvait être inné ou engendré par des troubles psychiatriques. Trois caractéristiques essentielles sont soulignées, l’absence d’intégration sociale, de relation réciproques authentiques et de contrôle des conduites qui sont soumises à l’immédiateté. Deniker et Sempé (1967), soulèvent que ces personnalités sont à mi-chemin entre la névrose et la psychose. Bergeret parle d’individu inadapté de type psychotique, névrotique, ou de statut limite-dépressif. D’autres auteurs différencient le déséquilibré simple du déséquilibré complexe. Avec le premier, on retrouve la mythomanie, l’hyperémotivité, l’instabilité motrice, la psychasthénie, la cyclothymie, la paranoïa constitutionnelle, la schizoïdie et l’épileptoïdie. Le type complexe connait l’instabilité sentimentale, affective, professionnelle et sociale, dès l’enfance et finit par être rejeté par la société. On y retrouve une forme majeure avec des passages à l’acte violents, répétés et mal motivés dans un vécu d’injustice, de méfiance, d’hostilité, de vengeances, de frustration, d’angoisse, de dysphorie et de dépression, de mythomanie. Une forme mineure avec une certaine insertion sociale. Une forme complète avec des errances, des fugues t des voyages pathologiques. Une forme tardive du sujet âgé dans un climat de dépression réactionnelle et enfin, une forme de la femme qui est souvent confondue avec l’hystérie. 47 2.2.3- LE PSYCHOPATHE DE L’ECOLE ALLEMANDE : Il est l’équivalent du déséquilibré psychique des français. Pour décrire la psychopathie, on se rend compte des conceptualisations très hétérogènes. Cependant, il ya à considérer la relation du sujet a autrui, ses passages à l’acte et son rapport avec la loi. Dans un travail daté de 1977 sur « les nouvelles formes de la psychopathie chez l'adolescent », Flavigny a donné les premières explications psychodynamique de la psychopathie : - une toile de fond : angoisse permanente, frustrations ; - des symptômes essentiels : passage à l'acte, répétitivité des conduites, passivité, oisiveté, dépendance, exigences mégalomaniaques, recherche de satisfactions immédiates ; - des symptômes secondaires : manque d’intérêt, besoin d'évasion, instabilité relationnelle, plaintes somatiques. Le tout, associé à une «discontinuité brisante des relations affectives précoces» source d’abandons multiples, et de défaut d’identification à un père symboliquement absent et une mère irrégulière. On retrouve également une cascade d’événements de vie traumatiques, par de nombreuses agressions, accidents, et maladie des proches, que le sujet reproduit par des prises de risque et des addictions, depuis le jeune âge. H. Cleckley définit la psychopathie par un détachement émotionnel et propose seize caractéristiques qui restent essentielles dans la psychopathie actuelle [167]. Caractéristiques de la psychopathie selon Cleckley - Charme superficiel et « bonne intelligence » - Absence de délire ou de tout autre signe de pensée irrationnelle - Absence de « nervosité » ou de manifestations psychonévrotiques - Manque de fiabilité - Fausseté et hypocrisie - Absence de remords et de honte - Comportement antisocial non motivé - Pauvreté du jugement et incapacité d'apprendre de ses expériences - Égocentrisme pathologique et incapacité d'aimer -Réactions affectives pauvres - Incapacité d'introspection - Incapacité de répondre adéquatement aux manifestations générales qui marquent les-relations interpersonnelles (considération, gentillesse, confiance, etc.) - Comportement fantaisiste et peu engageant sous l'effet de l'alcool, voire même sans le dit effet alcool - Rarement porté au suicide - Vie sexuelle impersonnelle, banale et peu intégrée - Incapacité à se plier à un projet d'existence 48 D'après les psychanalystes, le psychopathe est soumis à une sorte de morale archaïque très puissante qui l'incite à rechercher un milieu marginal en lutte (conflit) avec l'ordre social établi. Dans sa relation avec l’autre, le psychopathe ne connait pas le respect parce qu’il n’a pas un surmoi achevé et harmonieux qui lui confère une loi interne et une « morale de situation » Son appareil légal intrapsychique est constitué essentiellement par l’idéal du moi, hérité des premiers apprentissages, nécessaires à la survie mais constitués d'obstacles non négociables sur la route des pulsions, signifiés par la toute-puissance maternelle et par la parole du père qui est ici défaillante. Son passage à l’acte témoigne d’une quête continuelle des limites et des défis à toute forme d’autorité ; il semble être à la recherche d’une loi paternelle bienveillante. Dans sa relation avec son corps, il y a aussi une mauvaise maitrise de la distance. Sa peau, tout comme son corps négligé, semble être un terrain pour ses passages à l’acte autoagressif, témoins de l’insécurité et des limites imparfaites de son corps, auxquelles les soins de la mère ont fait défaut. Il peut aussi connaitre la régression et présentait des troubles de la série psychosomatique. Ce sujet éprouve des difficultés importantes à mentaliser ses éprouvés et ses ressentis psychiques. Il n’éprouve pas d’empathie et ne s’identifie pas à l’autre ce qui explique l’absence de sentiment de culpabilité, chez lui. L’explication oscille entre deux théories, soit l’absence du surmoi (instance de la conscience morale) soit un surmoi hyper-rigide qui ne peut plus discriminer les différentes valeurs morales de l’acte. Selon les européens, la psychopathie est l’association de traits de personnalité antisociale et de traits de personnalité borderline. Un continuum entre psychopathie et personnalité antisociale est également acceptable. Un délinquant psychopathe est nécessairement un antisocial mais le contraire n’est pas systématique. La psychopathie serait donc la forme la plus sévère et la plus pathologique du trouble de personnalité antisociale 2.2.4- LA PERSONNALITE ANTISOCIALE DU DSM IV DES AMERICAINS : Cette personnalité a connu une certaine évolution avec celle du DSM : Dans sa première édition (1952) : quatre types de sociopathes étaient cités : - L’antisocial (The antisocial); 49 - - - Le dyssocial (The dissocial); - Le toxicomane (The drug addict); - Le déviant sexuel (The sexual deviant). Dans la deuxième édition (1968), il y a apparition du terme: antisociale. La troisième édition (1980) : on relève une nouvelle description d’un «Individu présentant des comportements antisociaux débutant avant quinze ans et persistant une fois adulte » avec une avancée nosologique, en l’occurrence que la personnalité antisociale n’est plus rattachée au retard mental, à la schizophrénie et à l’épisode maniaque. Le DSM III-R a émis l’hypothèse que la mesure des traits de personnalité étant peu fiable (spéculations subjectives), il était plus facile de s’accorder sur des comportements. Apparition d’une approche descriptive. Dans le DSM IV (1994), l’approche est plus psychologique que dans la précédente énumération de transgressions. La personnalité antisociale est marquée par l’incapacité à se conformer à la loi, l’absence de remords, l’irresponsabilité et l’instabilité des relations interpersonnelles. (Critères diagnostiques en annexe). Elle concerne surtout le sexe masculin adulte, reste stable au cours de la vie et est, généralement, précédée par des troubles des conduites, dans l’enfance. Malgré de nombreuses critiques, la personnalité antisociale du DSM-IV apparaît comme la seule catégorie de trouble de personnalité bénéficiant de niveaux satisfaisants de fidélité interjuges en pratique quotidienne. Elle est aussi le seul type de trouble de la personnalité qui a pu être étudié de façon régulière dans des enquêtes épidémiologiques, en population générale. Dans le DSM V, la personnalité antisociale sera gardée auprès des quatre autres personnalités choisies avec un engagement dans des comportements criminels ou illégaux. La définition générale proposée est la suivante : Les personnes qui correspondent à ce type sont arrogantes et imbues d'ellesmêmes, elles pensent avoir des privilèges et des droits. Elles ont un sens exagéré et grandiose de leur propre importance et sont en premier lieu motivées par leurs propres intérêts. lorsqu'elles font du mal à autrui. Elles peuvent se montrer agressives ou sadiques envers autrui dans la recherche de leurs buts personnels. Ces personnes peuvent également déployer un charme superficiel et chercher à faire bonne impression pour servir leurs intérêts propres. L'accent est mis sur des tendances agressives et la recherche d'excitation. D'autres émotions telles que l'amour ou l'anxiété sont rarement exprimées [66]. 50 2.2.5- LA PERSONNALITÉ BORDERLINE DU DSM IV : La description clinique du psychopathe est riche en symptômes qu’elle partage avec la personnalité borderline. Parmi ces éléments communs on citera : dysphorie, anxiété, instabilité affective, explosion émotionnelle avec colère intense inadaptée, impulsion, conduites dangereuses, relations conflictuelles et manipulatrices, délire et tendance autodestructrice. Le DSM IV oppose la personnalité antisociale et la personnalité borderline, plus ouverte à la clinique qu’au repérage comportemental : effort pour éviter les abandons, sentiments de vide, perturbation de l’identité, idéation persécutoire… (Critères en annexe) La CIM 10 va dans le même sens en opposant personnalité dyssociale et personnalité émotionnellement labile, dans ses deux types impulsif et borderline. Les travaux de Kernberg ou de Kohut aux Etats-Unis, mais aussi ceux de Bergeret en France permettent de rapprocher la psychopathie des états limites en précisant les principes de la prise en charge. La clinique des passages à l’acte du borderline, du fait de son caractère bruyant, est celle qui retient le plus l'attention. On retrouve ainsi des passages à l'acte hétéro-agressifs, mais aussi auto-agressifs automutilations et tentatives de suicide. Claude Balier attache une importance particulière à la «clinique du vide » qu'il relie à la défaillance du narcissisme primaire. Il décrit ainsi un sentiment insoutenable de vide intérieur, vide insoutenable et non communicable qui peut être à l’origine d'automutilations graves, de passages à l’acte violents ou de gestes suicidaires. L'agressivité n'est alors pas l’évacuation d'un trop plein mais un court-circuit qui a comme fonction de protéger du risque de morcellement psychotique au décours des excès de tensions. Le passage à l’acte instaure une ébauche d'emprise et assure alors une fonction « de sauvetage du narcissisme défaillant ». Le passage à l’acte violent des états limites se rattache donc beaucoup plus à l’instinct violent et primitif de conservation, qu’au plaisir attendu d’une attaque préméditée de l’autre. Ceci par projection, ou bien dans une optique névrotique à l’encontre d’un objet lié au conflit œdipien ou dans une optique psychotique, un personnage vécu comme persécuteur en liaison avec des souvenirs infantiles. 51 CLINIQUE DES ÉTATS LIMITES À EXPRESSION PSYCHOPATHIQUE [73] Passages à l’acte hétéro-agressifs Passages à l’acte autoagressif : automutilations Tentatives de suicides Décompensations psychiatriques Dépressions à l’emporte pièce brutales et réversibles Décompensations psychotiques aiguës et réversibles Labilité thymique et émotionnelle Évolution cyclothymique ? Addictions et conduites de prise Alcool de risque Drogues Médicaments Comportement de prises de risque Troubles anxieux face au Intolérance aux fluctuations du niveau sentiment de vide d’angoisse Clinique du passage à l’acte La confrontation entre CIM 10 et DSM IV de personnalité antisociale en borderline [73] Personnalité Antisociale Personnalité Borderline DSM IV Antisociale : • Incapacité à se conformer à la loi • Absence de remords • Irresponsabilité • Instabilité des relations interpersonnelles • Besoin de tromper par profit • Impulsivité, irritabilité, agressivité Borderline : • Efforts pour éviter les abandons • Sentiments chroniques de vide • Relations instables • Perturbation de l’identité • Impulsivité • Répétitions • Idéation persécutoire 52 CIM 10 F 60.2 : dyssociale : • Écart entre comportement et normes sociales • Absence de culpabilité • Attitude irresponsable • Incapacité à maintenir durablement les relations • Faible tolérance à la frustration • Indifférence froide F 60.30 : émotionnellement labile borderline : • Abandons • Sentiments de vide • Relations intenses et instables • Instabilité • Menaces de suicide • Gestes auto-agressifs 3. LE PASSAGE A L’ACTE DANS LES PATHOLOGIES PSYCHIATRIQUES : 3.1- DEFINITION DU PASSAGE A L’ACTE ET DE L’ACTING OUT : Tous les psychiatres, dans leur exercice quotidien, ont utilisé le terme de « passage à l’acte », face à un patient ayant commis un acte agressif ou violent. Mais l’appliquons-nous, vraiment dans le sens donné à cette expression et la réalité à laquelle elle renvoie. Quand on s’attarde sur ce terme, on s’aperçoit que le signifié n’est pas toujours évident à définir, d’autant que dans le lexique plusieurs termes ou mots demeurent confus dans leurs utilisations. De ce fait, la définition du passage à l’acte traduit de ‘’l’agieren’’ psychanalytique et de l’acting out, ne recouvre pas tellement le même sens, à fortiori si on se situe dans le domaine de la psychopathologie clinique générale plutôt que dans celui de la thérapie analytique. Le passage à l’acte agressif ne renvoi pas seulement à l’action mais aussi à l’agressivité. Terme qui comme nous le verrons ultérieurement, reste très difficile à conceptualiser ou à élaborer du fait de son utilisation courante pour designer tout ce qui nous menace, même si ce n’est qu’un simple regard et du fait aussi que l’agressivité peut qualifier un instinct, une pulsion, un fantasme, une conduite, une tendance ou parfois même une personne. Ainsi pour mieux saisir la portée de tous ces vocables, nous allons, au fur et à mesure que nous avançons dans notre exposé, apporter quelques définitions et essayer, un tant soit peu, éclaircir les notions de passage à l’acte et d’acting out en psychopathologie clinique générale. 3.1.1- Le passage à l’acte : Freud a utilisé le terme « agieren » pour étudier l’acte. Ce terme sera traduit en anglais par « acting out », proche du sens freudien où l’acte vient à la place d’une pensée. Laplanche et Pontalis signalent qu’en français, il est difficile de trouver un équivalent juste ou parfait pour traduire le terme d’agieren. Dans leur vocabulaire de psychanalyse, cette traduction de passage à l’acte se 53 rapproche du sens anglo-saxon « to act a play » ou « to act a part » c'est-àdire jouer une pièce de théâtre ou un rôle. Mais cette notion de passage à l’acte sera quand même retenue, malgré qu’en psychiatrie, elle renvoie plutôt à des actes impulsifs agressifs voire délictueux, ce qui prête parfois à confusion. Donc l’agieren de Freud se traduit, selon les auteurs et les concepts, en: – « les agirs », traduction littérale et générale (Claude Ballier) ; – « la mise en acte », J. Laplanche et J-B. Pontalis, dans leur « Vocabulaire » (1967), traduisent le terme par « mise en acte » en soulignant la forme transitive de transformation de la pulsion en acte. – « acting out » a prévalu longtemps, du fait que les anglo-saxons se sont préoccupés très tôt des formes pathologiques proches de la psychose et se manifestant par des troubles du comportement. Processus dynamique dans lequel le sujet vivait de façon répétée ses fantasmes inconscients actualisés dans le présent [84], aujourd’hui, ce terme est peu utilisée ; – « passage à l’acte ». Ces deux derniers termes sont les plus utilisés actuellement et de façon confuse, le plus souvent. Selon Didier Moulinier, le lacanisme spécifie la logique inconsciente des actes du sujet en distinguant trois sortes d’actes : – L’"acte manqué", foncièrement lié à l’inconscient, procède d’un retour du refoulé : il est message et langage. – L’"acting out" paraît directement lié à l’objet et par cette présence matérielle du désir, il témoigne d’une absence de parole. Confronté à l’impasse d’un "choix forcé", le sujet surgit et agit dans le réel, non sans livrer son désir à l’interprétation de l’Autre. – Le "passage à l’acte" est pure jouissance, par identification à l’objet, et procède donc d’un impossible à dire. Il relève de la logique du choix exclu et donc se montre plus destructeur, plus annihilant. Donc, on parlera : – D’un passage à l’acte comme «abréaction»: décharge des tensions internes, les empêchant de devenir pathogènes, le sujet se libérant de l’affect attaché au traumatisme. – D’un passage à l’acte comme «mise en acte»: mettre en acte le souvenir sans avoir conscience qu’il s’agit une répétition. – Passage à l’acte comme «mise en scène»: réalisation d’un scénario sans référence obligatoire à une organisation totalement volontaire et consciente. 54 Au final, passer à l’acte est une maniéré de faire baisser la tension, à court terme, par une décharge résolutive immédiate, dans le registre de l’action et du comportement. Bien que de nos jours, certains psychanalystes tendent à utiliser indifféremment le vocable d’acting out pour notifier un passage à l’acte du patient, qu’il soit en situation analytique ou non. Le terme passage à l’acte est réservé en psychopathologie à l’acte impulsif, soudain et intrusif, agressif contre soi même ou contre autrui. Il n’est pas destiné à être interprété et n’est pas adressé à l’autre, comme c’est le cas pour l’acting out dans la cure psychanalytique, même s’il se trouve qu’ils sont tous les deux impulsifs et abréactifs. C’est une mise en acte de la pensée, un court circuit de la représentation à l’agir. C’est un processus primaire ou le Moi décharge soudainement dans un acte non prémédité, toute l’agressivité refoulée Dans ce sens, pour Lacan, le passage à l’acte est une action hors du champ de la symbolisation, où le sujet s’identifie à un objet impossible à symboliser, provoquant de ce fait une sortie brusque, dans le réel. Il le différencie ainsi du passage à l’acte analytique ou acting out, dû au retour du refoulé, au cours de la cure et exprimé par la mise en acte dans une relation transférentielle. Certains critères permettent d’identifier le passage à l’acte : le fait de ne pouvoir anticiper ou prévoir les conséquences d’une action qui peuvent être regrettables, est en soi plus important à considérer que l’acte en lui-même ou ses effets. La disproportion de cet acte par rapport à l’événement déclencheur. La réitération de l’acte, qui devient le moyen de prédilection dans le mouvement relationnel de l’individu, nonobstant la thématique événementielle. La transgression des limites et des normes mais dans un contexte d’impulsivité soudaine non réfléchie, ni préméditée. Pour J D Guelfi : « la passage à l’acte représente un mode de résolution de la tension liée à un conflit, par une décharge immédiate venue à la place d’une prise de conscience ou d’une élaboration mentale ». Le passage à l’acte est caractérisé par : La rapidité et l’impulsivité du geste : il atteint une cible même s’il ne la vise pas expressément. Mais l’objet visé semble moins important que la décharge motrice elle-même. L’absence de prise de conscience ou de réflexion : ni avant ni pendant l’action. Quand celles-ci existent, elles ne surviennent que rétroactivement. L’action se substitue à la prise de conscience ou à l’élaboration mentale, ce qui provoque une accélération du processus normal. 55 Devant un danger, le passage à l’acte vise à la destruction de l’objet menaçant. C’est pourquoi on peut classer les différents passages à l’acte selon l’objet atteint. Ce choix d’objet n’est pas toujours conscient mais il n’est pas anodin. Le passage à l’acte hétéro-agressif peut concerner les objets inanimés ou les personnes. Le passage à l’acte auto-agressif est une autodestruction c'est-à-dire qu’il est dirigé vers soi-même. Et bien que l’entourage juge l’acte selon ses conséquences, le soulagement de la tension interne réside beaucoup plus dans l’acte commis que dans l’objet choisi. Dans le passage à l’acte, il y a un court-circuit de la pensée par l’acte qui fait sens. L’acte remplace le mot que le sujet n’arrive pas à exprimer ou à imaginer. ce dernier ne se maitrise plus. Freud a lié le passage à l’acte au registre des pulsions. En 1910, il avait abordé « la pulsion du moi ». En 1915, il a parlé, dans son œuvre ‘’pulsion et destin des pulsions’’, de : « la lutte du moi pour sa conservation et son affirmation ». En 1920, il a rattaché cet acte à « la pulsion de mort » et enfin en 1930, il a décrit la pulsion de violence comme « la descendante et la principale représentante de la pulsion de mort ». Pour S. de Mijolla-Mellor, le passage à l’acte évolue entre l’acte fantasmatique et l’acte réel ; pourquoi l’acte fantasmatique surgit dans le réel alors qu’il devrait être, normalement, inhibé par les mécanismes de défense ou le surmoi? P. Aulagnier l’explique par un « télescopage » entre la réalité et le fantasme, où le passage à l’acte serait le résultat d’un débordement du monde fantasmatique sur la réalité. C’est-à-dire qu’un élément de la réalité serait venu rencontrer le scénario fantasmatique, ouvrant ainsi une brèche vers l’acte qui l’extérioriserait. C.Balier (2005), intervenant quant à lui, sur la psychanalyse et « les agirs », montre que le terme agir est souvent employé dans le même sens que « acting», ou « passage à l’acte ». Il y aurait, à cet effet, toujours confusion entre l’action, la mise en acte de la pensée et la réalisation d’un acte substituant le travail de mentalisation. Il est souvent le refus d’un choix conscient et accepté entre la castration et la mort. Il est révolte passionnée contre l’incontournable division du sujet et victoire de la pulsion de mort, triomphe de la haine et du sadisme. C’est pourquoi, comme nous l’avons énoncé ci-dessus, la notion de « Passage à l’acte » demeure encore quelque peu ‘’imprécise’’ et tend à être galvaudée. De son côté, J. Lacan (1962-1963) voit dans le passage à l’acte, « un aspect résolutoire de l’angoisse » ; tandis que d’autres auteurs y voient l’effet d’un 56 mode préœdipien où dominent les processus primaires, l’incapacité à tolérer la frustration, à reconnaître l’épreuve de la réalité ou à freiner une tendance à l’impulsivité. Son intervention, lors du séminaire sur « l’angoisse », est à prendre en compte. Pour cet auteur, l’acte est toujours signifiant ; et l’acting out serait alors une conduite tenue par un sujet et donnée à déchiffrer à l’autre à qui elle s’adresse. Le passage à l’acte serait, quant à lui, franchissement de la scène, acte impulsif [11]. Or, qui dit franchissement, dit « franchir », c’est-à-dire, passer par-dessus… ; aller au-delà de (une limite). C’est donc aussi un dépassement, un débordement, voire une transgression. Il y a ici dans le comportement de passage à l’acte un « acte de transgression », et ce, vis-à-vis d’une norme ou d’une loi ; fût-elle psychique ou culturelle. Souvent dans le passage à l’acte, on parle de conduites antisociales donc il y aurait un certain dépassement ou une opposition à la norme qu’elle soit sociale, culturelle, autoritaire, éducationnelle….etc Selon F. Millaud, les perturbations du « processus de mentalisation » qui provoquent le passage à l’acte ou l’acting out, sont distinctes selon la structure sous-jacente : psychotique, névrotique ou limite : – pour le psychotique, la mentalisation est soit inexistante comme chez l’hébéphrène qui n’arrive pas à métaboliser ses perceptions et ses pulsions, soit au contraire élaborée autour d’un processus délirant « où l’agir n’est pas une rupture entre mentalisation et action mais l’étape antérieure de l’émergence même du contenu mental au niveau du décodage perceptuel des informations extérieures ou corporelles ». – le névrotique est beaucoup moins dans l’agir, ce qui lui permet une certaine adaptation sociale. Mais l’acting out est possible, avec prépondérance de la passivité et de l’inhibition motrice (retard, absence, procrastination) associée à un excès de mentalisation (rumination anxieuse) qui tourne « à vide ». – quant à la structure limite, la tentative d’évacuation de la pensée est le mode prédominant dans le processus de mentalisation. Le passage à l’acte est donc la manière privilégiée pour éviter ou évacuer l’angoisse. Millaud conclue par ces mots : « plus l’espoir relationnel du patient diminue, plus le risque de passage à l’acte augmente ». En somme, le terme de passage à l’acte paraissait vague et imprécis, sa genèse, sa motivation, son intentionnalité (si elle existe) ou son but ne semblaient pas clairs et parfois même confus. Mais au fur et à mesure du passage en revue des différents avis et conceptions, on se rend compte que malgré les profusions de définitions, souvent incomplètes ou imprécises, 57 quelques repères permettaient l’identification de ce terme, à partir de certaines caractéristiques, qui seront exposées, au fur et à mesure, dans les différents chapitres de cette recherche. Le passage à l’acte est un terme récent dans le domaine de la psychopathologie, utilisé en clinique psychiatrique et en littérature psychanalytique pour designer des actes auto ou hétéro-agressifs à caractère disruptif voire délictueux. (Laplanche, 1978) [49]. Cependant, une conception unique ou une explication précise ne peut être attribué à cette expression, vu les nombreux rapprochements qui peuvent prêter à confusion avec l’acte, en l’occurrence l’agir, la mise en acte et surtout l’acting out. N’ayant aucun rapport avec la cure analytique et les mouvements transférentiels, le passage à l’acte est une décharge soudaine qui échappe à tout système d’élaboration mentale et qui se libère dans l’action. Le sujet étant dans l’incapacité de fantasmer, de mentaliser ou de verbaliser ses pensées, va agir et donc passer à l’acte sans pour autant qu’il y ait une intention de nuire ou une anticipation des conséquences de celui-ci. Le passage à l'acte est donc un agir impulsif et inconscient qui vient recouvrir toute parole. Pour F. Millaud (2009) : « c’est le témoin de la rupture de la chaine de la logique entre parole et action ». Le passage à l’acte n’a pas de rapport avec la structure, pour Kernberg, il s’agit d’un « compromis » et pour Bergeret d’un « aménagement ». Rouat (1968) l’avait expliqué par « un défaut de contention psychique relié à la pression économique, la qualité de la décharge l’emportant sur le sens qui lui reste attaché ». Roussillon (1995) l’interprète comme un défaut de mentalisation. Pour Debray (2001) cette notion serait liée à la capacité de symbolisation et d’imagination qu’a le sujet, dans la gestion de ses tensions internes afin de rattacher la représentation à l’affect, autrement dit, la mentalisation de l’affect. Le passage à l’acte, dans ce cas, comme expliqué par Jeammet (1989), permet au sujet de repousser à l’extérieur ce qui le menace de l’intérieur. Cette extériorisation se fait dans un moment de pure angoisse ou le sujet qui ne se retrouve pas dans le symbolique, tombe ou s’éjecte, certains parlent de « fading du sujet ». Lacan dans ’’Le séminaire livre X’’, dit que « Le moment du passage à l’acte est celui du plus grand embarras du sujet, avec addition comportementale de l’émotion comme désordre du mouvement.» « de là où il est, il se précipite et bascule hors de la scène. Ceci est la structure même du passage à l'acte». 58 3.1.2- L’acting out : L’acting-out est un terme réservé en psychanalyse francophone à « la mise en acte de conflits » lors d’une psychothérapie analytique ; le terme « Out » étant utilisé dans le sens de « sortie de soi » et non hors de la cure comme on le comprend souvent, de sorte qu'une distinction entre « acting in », se manifestant dans la cure et « acting out », en dehors, n'est pratiquement plus utilisé [89]. L’acting out est avant tout une manifestation donnant à réfléchir à l’autre. Il s’agit d’une mise en scène ou en acte de la parole, qui révèle l’angoisse du refoulé, surgissant dans la cure analytique. Il s’adresse à l’autre, le thérapeute, dans un transfert qu’il veut fuir. Le sujet ne se rend pas compte de ce qu’il montre mais demande à cet autre, justement d’interpréter ses actes. Dans la littérature anglo-saxonne et chez les cliniciens en général, il y a confusion entre l’utilisation du terme acting out et passage à l’acte. Le premier sera réservé aux actes impulsifs, intrusifs et violents et le second, aux actes délinquants, toxicomaniaques criminels ou psychotiques liés à des profils de personnalité particuliers. On voit que le passage à l'acte est plus grave puisqu'il est totalement irraisonné, et de ce fait, il peut conduire à des actes mettant la vie en danger. L'acting out est plus limité, plus contenu, et peut être repris dans l'après coup, ‘’pour en faire émerger le sens, pour dévoiler la parole qui a manqué à ce moment-là’’. Comme le précisent P. Aulagnier et J.B. Pontalis : « C'est donc, si l'on veut, un message, mais qui contient sa négation : Il MONTRE, il ne dit pas et montre pour devancer et façonner la parole de l'autre (de l'analyste) pour en faire ce que le sujet demande. » Ainsi, la structure psychopathologique et la dynamique relationnelle sont importantes à évaluer. A.Freud (1968) reprise par F. Millaud, dit « qu’il faut être attentif aux variations sémantiques du terme acting out. Car, pour le délinquant, le toxicomane et le psychotique, l’action est un mode régulier de relation et non une exception. L’acting out renvoie à un déséquilibre interne avec émergence du ça qui entraine l’acte impulsif. Au lieu de paraître d’abord dans l’analyse et passer ensuite au dehors, il se fait dans l’environnement avant d’être introduit dans la sphère analytique, au bénéfice, malheureusement, incertain ». Enfin, Laplanche et Pontalis considèrent qu’il n’ya pas de différences entre acting out et passage à l’acte ; différence qui reste de première importance pour Lacan. Pour lui, qui fut l’un des premiers à avancer les différences entre passage à l’acte et acting out, « l’aspect résolutoire » est la fonction principale 59 du passage à l’acte. Il s’agit d’un franchissement vers le réel, dans lequel il devient signifiant, mais qu’il ne s’adresse à personne et ne demande pas à être interprété comme c’est le cas pour l’acting out. Passage à l’acte Pas d’adresse Le sujet est l’enjeu Acte impulsif Acte impulsif Interprétation sauvage Acting out Adressé à l’autre Le sujet est en jeu Conduite organisée Symptôme Se traduit par une erreur d’interprétation Action motrice Pas forcement action motrice Dr Evry Archer Ŕ Pr Jean Louis Senon : faculté de médecine Poitiers [105]. Du point de vue sémantique, le passage à l’acte et l’acting out auraient la même signification et sont utilisés parfois, à tort, de manière équivalente. Mais, il se trouve que le passage à l’acte est une tentative de contrôle de l’autre, on est seul, et l’acting out est une tentative d’avoir de l’aide, on est avec l’autre. Souvent le terme « agir » vient substituer dans la confusion les deux termes, lors de la première évaluation. Sans connotation aucune, il pourra être utile d’utiliser le vocable ‘’agir’’, avant de trancher entre passage à l’acte et acting out. Cas particulier de la psychopathologie du passage à l’acte chez l’adolescent : A l’adolescence, « le passage à l’acte a valeur d’acte de passage » [105]. La puberté entraîne une activation de nombreux conflits et est source d'angoisse, qui ne peut se résoudre sans un travail de mentalisation, dont l’adolescent est incapable. C’est pour ça que l’agir est un processus privilégié dans ses relations, Tiraillé entre l’enfant qu’il ne veut plus être et l’adulte qu’il espère devenir, l’adolescent subit, selon Philippe Jeammet, ce bouleversement avec passivité, face à sa maturation physique pubère, à laquelle il réagit secondairement. Le recours à l’acte est sa manière de vivre son monde intérieur fantasmatique. Selon René Clement, le passage à l’acte de l’adolescent, le libère des tensions et des excitations provoquées par la puberté. Le passage à l’acte de l’adolescent est une manière de rejeter les valeurs parentales et de s’adonner à l’expérience de marginalisation. Pour cela, il se 60 - caractérise par : L’innovation, l’appartenance, la contestation à l’ordre, l’impulsivité, l’immédiateté et surtout le risque. Mais si cet acte se réitère souvent, gênant le processus de maturation de l’adolescent, il bascule dans le pathologique et devient la seule manière d’expression c'est-à-dire un symptôme et non plus une manifestation de la crise d’adolescence Selon J-C. David et D. Marcelli [29], il existe certains facteurs qui engendrent le passage à l’acte de l’adolescent. Ils les différencient en facteurs externes et internes. Parmi les facteurs extérieurs, on trouve : l’opposition entre les besoin de l’adolescent et les contraintes de l’environnement ; le changement du statut social de l’enfant qui devient adulte autonome et indépendant ; l’escalade dans l’agir par imitation ou par réaction ; l’entrainement par le groupe ; l’idée qu’ont les adolescents à penser que c’est eux qui font la société par leur agir (stéréotypes sociaux). Quant aux facteurs internes, les deux auteurs suscités les regroupent en : - .les frustrations transitoires, dans les remaniements pubertaires, poussent l’adolescent au passage à l’acte ; - l’angoisse de l’adolescence qui accompagne toujours ce passage à l’acte ; - la réorganisation de la stabilité entre les pulsions et les défenses qui génère un passage à l’acte auto et hétéro-agressif ; - la passivité subie par l’adolescent face à sa maturation et qui est source de l’agir pour l’affirmation de soi ; - les transformations morphologiques du corps qui bouleversent la construction identitaire entrainant angoisse et décharge motrice; - le changement du besoin de communiquer qui devient très important à cet âge, avec même utilisation d’un nouveau vocabulaire, et qui sera source de passage à l’acte. L’agir est un mode de communication, un mécanisme de défense au service de l’adaptation et surtout une entrave à la fonction de mentalisation. Trois possibilités diagnostiques sont à évoquer dans ce cadre-là. La crise de l’adolescence, les conduites graves de l’adolescent et la dépression. Le passage à l’acte est considéré comme un trouble des conduites externes ou extériorisées. Chez l’adolescent, ces conduites sont parfois isolées mais souvent elles se répètent et sont très variées : automutilation, agression, vol,…. ces passages à l’acte peuvent aussi faire partie des tableaux cliniques de certaines entités psycho-pathologiques bien définies. 61 Mais fort heureusement, tous les adolescents ne passent pas à l’acte. Par rapport à ceux qui agissent, ces derniers semblent avoir quelques facteurs de protection ou de résilience comme : une grande capacité à gérer les tensions internes et ce, dés l’enfance, une bonne estime de soi avec capacité à différer satisfaction et plaisir ou et la capacité à déplacer son excitation génitale naissante sur d’autre objets durant la phase de latence à savoir la curiosité et l’ouverture à la connaissance (sublimation et ‘’intellectualisation’’). Parmi les différents passages à l’acte chez l’adolescent, le vol semble être la conduite la plus fréquente, suivi de la fugue et du voyage sans autorisation parentale. Animée par une distanciation avec les relations objectales et la recherche de sa propre identité, la fugue se produit dans un contexte de tension familiale, de difficultés scolaires, avec la notion d’antécédents de sévices physiques ou sexuels, de tentatives de suicide, de conduites délinquantes et toxicomaniaques. Selon M. Choquet, dans une étude publiée en 1994, le taux de jeunes en population scolaire ayant déjà fugué est de 3,7 % [68]. Ces conduites s’accompagnent d’autres passages à l’acte tels que les délits. 3.2- LE PASSAGE A L’ACTE DANS LES CRIMES, (LES CONTRAVENTIONS) ET LES DELITS : De Greeff dit : « nous sommes tous des délinquants virtuels, seul le passage à l’acte permet de différencier le délinquant du non-délinquant ». Pour Pinatel, l’histoire du passage à l’acte se confond avec celle de la criminologie. Le passage à l'acte, en criminologie, se définit par une action isolable dans la trajectoire du sujet, à l'occasion de laquelle, il commet une transgression. A certains moments, face à certains contextes situationnels et pour des raisons particulières, le délinquant commet l'infraction. Donc, Le délinquant est celui qui passe à l’acte. Les explications biologiques, socioculturelles, ou psychiques de la délinquance convergent toutes vers une personnalité, dont les criminologues ont établi l’inventaire. Égocentrisme, labilité, agressivité, indifférence affective, tels sont selon M. Pinatel, les quatre caractères fondamentaux de la personnalité qui sous-tendent le passage à l’acte, encore faut-il rencontrer la situation propice qui va faciliter cet agir. En effet, pour Greeff, Gemellei et Corra, le passage à l’acte criminel est la réaction du sujet à une situation donnée. Pour eux, la pulsion de ce passage à l’acte serait l’agressivité, dont les mécanismes d’inhibition habituels feraient 62 défaut chez le criminel. Ces mécanismes sont d’ordre moral, pénal, matériel et affectif. En 1970, Debuyst souligne l’importance de la situation contextuelle par rapport à la personnalité, en insistant sur les relations entre les membres impliqués et la capacité de la situation à évoluer. Pour Lopez, le passage à l’acte criminel comprend deux phases : 1. Une phase d’élaboration ; 2. Une phase du passage à l’acte, proprement dit, tout en soulignant le rôle important que jouerait la victime, dans l’augmentation de l’agressivité. M a i s m ê m e lorsque toutes les conditions préalables sont réunies, d’autres mécanismes interviennent au moment où le sujet devient un délinquant. C e s m é c a n is m e s d u p a s s a g e à l ’ a c t e s o n t : 1. Les motivations du passage à l’acte: passionnelles, utilitaires 2. Les processus du passage à l’acte : Plusieurs criminologues ont formulé des hypothèses sur le mécanisme du passage à l’acte. Certains ont une conception atomistique du passage à l’acte. Ils réduisent le travail psychique du délinquant à un seul phénomène localisé dans le temps au jour de l’infraction, et ils accordent aux mobiles de l’acte une importance excessive (alors que le mobile n’est que l’apparence logique d’un geste irrationnel). Plus sérieuse est la conception globale, qui procède d’une recherche de toute la vie psychique et sociale du sujet avant le crime. 3. Les suites psychologiques du passage à l’acte : les réactions des criminels après leurs crimes sont variées : regrets, remords, indifférence, soulagement, rage dévastatrice, volonté de recommencer. L’appréciation du degré d’état dangereux d’un criminel est commandée en partie par le type de réaction qu’a manifesté le sujet immédiatement après le passage à l’acte. Les regrets suivent généralement l’acte de ces individus qui, en contemplant le résultat de leur œuvre criminelle, ont brusquement l’impression d’avoir accompli leurs gestes dans un état de « court-circuit » mental. La réaction d’indifférence ou de désengagement, si bien décrite par De Greeff, se rencontre chez les criminels qui, ayant longuement vécu la préparation psychologique de leur acte, considèrent le résultat comme une conclusion logique de leur projet. Cette indifférence immédiate est trompeuse, car elle est souvent suivie à plus long terme de remords profonds qui peuvent conduire le criminel au suicide. Chez les obsédés qui ont vécu dramatiquement la maturation de leur passage à l’acte, ou chez les déséquilibrés sexuels, la réalisation du crime provoque au contraire un agréable sentiment de soulagement. [103]. 63 3.2.1- LE PASSAGE A L’ACTE AUTOAGRESSIF : - L’autoagressivité désigne l’ensemble des passages à l’acte auto agressif avec ou sans intention suicidaire. Le risque ou le passage à l’acte auto- agressif ne constitue pas une entité nosologique propre. Il se retrouve dans toute la pathologie psychiatrique et constitue souvent un processus évolutif morbide : troubles de l’humeur, troubles de l’adaptation, troubles de la personnalité, troubles schizophréniques, abus de substance … Les modes opératoires sont polymorphes : Automutilation, tentative de suicide ; Suicide par différents procèdes : défenestration, noyade, arme à feu, électrocution, pendaison,….. suicide altruiste Le mode opératoire est fonction de la profondeur de la douleur morale, de l’étiologie, du trouble et de la désorganisation de la personnalité. Cette conduite peut être impulsive, engendrée par une intolérance aux frustrations, une instabilité émotionnelle avec angoisse, dans un milieu où les relations sont très conflictuelles. Ailleurs, c’est un passage à l’acte élaboré, comme pour le suicide au cours d’un état dépressif sévère, où la réalisation de l’autolyse fera suite à une longue maturation. Pour les automutilations, elles sont caractérisées par des blessures et dommages physiques directs, auto-infligés sans intention suicidaire. Ce sont des manifestations extrêmement diverses dans leurs formes, leurs conséquences, leur intentionnalité et dans les mécanismes sous-jacents mis en œuvre. Les motivations remplissent un nombre de fonctions, permettant ainsi de soulager temporairement d'intenses émotions telles que l'anxiété, la déprime, le stress et le sentiment d'échec et de déception. L'automutilation permettrait à l'individu de contrôler sa propre douleur, contrairement à celle qu'il avait subi auparavant dans sa vie et sur laquelle il n'avait aucun contrôle, alors. L'automutilation, dont Charles Blondel a étudié les variantes spectaculaires, comprend aussi bien la castration ou eunuchisme, l'énucléation ou œdipisme, la combustion ou scaevolisme et l'autophagie. La plupart des automutilateurs sont des schizophrènes, des mélancoliques ou des débiles profonds. L'automutilation peut permettre à certains de ressentir « quelque chose », même si la sensation en est désagréable et douloureuse. Ceux qui s'automutilent décrivent quelquefois un sentiment de vide ou un manque d'émotions positives (anhédonie), et une douleur physique peut soulager ces 64 sentiments. En tant que mécanisme de survie, l'automutilation peut devenir psychologiquement addictives car, pour ceux qui en souffrent, elle fonctionne ; elle leur permet de se libérer d'un stress intense. Les auteurs anglo-saxons se heurtent à ces difficultés pour définir les automutilations dont le terme se décline sous 33 formes. Les automutilations sont des blessures que le sujet s’inflige, délibérément, luimême, sur son propre corps, de façon répétée et en toute conscience. Pour Pattison, il s’agit d’une entité diagnostique à part entière, amenant ainsi à définir un syndrome indépendant. Mais selon certains, les automutilations sont surtout retrouvées chez la personnalité borderline, pour qui elles représenteraient le symptôme pathognomonique. Mais on le retrouve aussi, dans les formes les plus graves, chez les psychotiques à type d’énucléation, d’arrachements de la langue ou des oreilles, voire même de mutilations génitales. L'automutilation est également souvent associée à des traumatismes et abus, soit violence psychologique, agression sexuelle, toxicomanie, trouble des conduites alimentaires …. etc. Différentes formes d’automutilation sont retrouvées : simples entailles sur la peau, phlébotomies, morsures, brûlures, ulcérations de la peau causées par différents objets. Toutefois, 10 à 15 % des enfants jusqu’à l’âge de trois ans présentent ces comportement, sans que cela ne revête une signification morbide. Ces comportements sont particulièrement fréquents chez les adolescents, avec une prépondérance féminine et chez les patients présentant une pathologie psychiatrique avec une prévalence de 21 à 60% [8]. Bien que le suicide ne soit pas directement lié à l'automutilation, la relation entre automutilation et suicide est complexe car les blessures intentionnelles peuvent constituer une menace pour l'individu. Il existe également un risque élevé de suicide chez les individus qui se mutilent. Mais le comportement humain, qui ne cessera de fasciner toutes les disciplines et toutes les recherches, est fondamentalement l’autolyse ou le suicide. Le choix de se donner la mort ne laisse personne indifférent et reste à bien des égards, une énigme. Actuellement, considérée comme un trouble de conduite à part entière, le suicide connait une conceptualisation biologique, selon le modèle vulnérabilité-stress. Seules les individus prédisposés ou vulnérables commettraient une autolyse à l’occasion d’un stress interne ou externe. Les deux mécanismes de cette vulnérabilité seraient : 65 - - - le dysfonctionnement sérotoninergiques central, notamment orbitofrontal, influencé par des facteurs génétiques et générant déficits cognitifs et dysrégulation émotionnelle. le dysfonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien impliqué dans l’interaction des facteurs de vulnérabilité avec le stress environnemental et les antécédents de maltraitances infantiles. Cliniquement, on retrouve une confirmation de cette hypothèse, dans les antécédents familiaux, les maltraitances dans le jeune âge, des traits de personnalité type impulsivité et agressivité, ainsi que la réitération des tentatives de suicide. Dans un tel contexte, l’expression clinique se voit suite à une cascade d’événements stressants ou lors d’une décompensation psychiatrique. Du coup, certains facteurs permettraient de prédire le passage à l’acte suicidaire : la verbalisation d’idées ou d’intentions suicidaires ; la présence d’un syndrome anxio-dépressif ; le changement d’attitude : à type de retrait et d’abandon d’activité ; la rupture dans le comportement habituel ; Ce sont autant de signes qui feront suspecter une crise suicidaire ; De même que l’âge avancé, le sexe masculin, l’isolement social et le chômage ; L’existence de pathologies psychiatriques : schizophrénie, trouble bipolaire, abus de substances, personnalité borderline…. Des antécédents personnels ou familiaux de conduites suicidaires qui multiplient 4 à 5 fois ce risque [72]. En psychanalyse, l'introduction de la pulsion de mort par Freud implique une relecture du concept d'agressivité, tournée vers l'extérieur. Il existe au cœur du sujet une pulsion d'autodestruction qui concerne à la fois les relations à l'objet et celles entre les différentes instances. En fait, c'est l'autoagressivité qui, point d'appui de l'agressivité, est fondement même du désir d’autoanéantissement du sujet. En clinique, sa forme extrême est le suicide. L'acte procède du retournement sur le sujet de l'impulsion meurtrière initialement destinée à l'objet. H.Hendin distingue dans cette perspective psychodynamique : 1. le suicide comme attitude de représailles ou de revanche à la suite d’un abandon. Le suicidé a l’illusion de contrôler une situation de rejet et à travers la mort, il trouve en quelque sorte une sensation d’omnipotence ; 66 2. le suicide comme meurtre reflexe, est un passage à l’acte explosif, chez un sujet violent comme expression de la lutte interne contre le désir de tuer quelqu’un d’autre ; 3. le suicide ou la mort devient une réunion (après la mort d’une figure parentale ou d’une relation très importante) ; 4. le suicide ou la mort est une renaissance, variété du précédent, où la mort efface les échecs et donne l’illusion que la réunion avec l’objet va recommencer ; 5. le suicide où la mort est une punition, suicide d’immolation à l’objet, seul moyen de le récupérer, mécanisme fréquent chez le mélancolique ou le délirant ; 6. le suicide où le patient se croyait déjà mort et cette «mort émotionnelle » typique dans le syndrome de Cotard est également un mécanisme à l’œuvre dans toute mélancolie. On peut rapprocher de ces gestes suicidaires les équivalents suicidaires, qui sont des conduites où la prise de risque est importante même sans intention suicidaire exprimée. L’équivalent suicidaire n’empêche pas une réelle tentative de suicide et il est plutôt considéré comme un facteur de risque : abus de substance et d’alcool, conduite automobile dangereuse, jeux et sports dangereux ; refus de soins…etc. 3.2.2- LE PASSAGE A L’ACTE HETERO-AGRESSIF : Le comportement agressif, dirigé vers l’extérieur, va graduellement de la destruction des biens d’autrui, aux coups et blessures volontaires, jusqu’aux crimes de sang. La détérioration des biens, comporte toutes les infractions où se produit un transfert illégitime de propriété ou un acte de détérioration sur des biens monétaires, mobiliers ou immobiliers, sans force ni menace envers la victime. Par exemple : le vol à l'étalage et le vol avec effraction. Le vandalisme consiste à détruire, dégrader, détériorer volontairement le bien d'autrui, pour son seul plaisir ou dans un but de nuisance : les tags, les graffitis, détérioration d'un véhicule, détérioration de bâtiments publics, bris de fenêtres ou de vitrines de magasin. Les coups et blessures volontaires visent essentiellement les actes qui portent atteinte à l'intégrité et parfois psychologique d'un être humain, dans lesquels l’auteur a eu la volonté de commettre cet acte. Il est alors responsable des 67 conséquences. L’absence de préméditation ne suffit pas pour parler d’acte involontaire. Cependant certaines circonstances aggravent les faits tels par exemple l’âge ou le lien avec la victime. Les coups et blessures sont dits involontaires, lorsque la victime a subi des dommages par une faute d'imprudence, de négligence ou d'inattention de la part de l'auteur. Par exemple quand l’auteur a agit sous l’effet d’une substance. Les crimes avec usage de la force incluent tous les crimes dirigés directement vers une personne, c’est-à-dire tous les crimes dans lesquels la violence est le moyen servant à la perpétration de l'acte, tels que les agressions. Le crime de sang est une expression sans réelle valeur juridique, mais le plus souvent utilisée dans le langage courant pour qualifier les actes impliquant la mort de la victime par homicide volontaire non prémédité ou meurtre et par homicide volontaire prémédité ou assassinat. 3.2.3- LES QUALIFICATIONS JURIDIQUES DU PASSAGE A L’ACTE : Les contraventions, les délits et les crimes correspondent aux 3 grands genres d'infractions sanctionnés pénalement. La contravention est une catégorie d'infractions pénale sanctionnée uniquement d'une amende (comme le non-port de ceinture de sécurité) ou de peines complémentaires (comme la suspension du permis de conduire). En matière de gravité, la contravention est moins grave qu'un délit, lui même moins grave qu'un crime. La dégradation du bien d'autrui est une contravention, si elle est légère et un délit pénal si elle a occasionné des dommages graves. Dans le premier cas, la personne ayant commis l'infraction peut être condamnée à une peine d'amende, de travail d'intérêt général, de suspension du permis de conduire. Dans le second cas, elle peut être condamnée aux mêmes peines, ou à la peine d'emprisonnement Des peines supérieures sont prévues en cas de dégradations avec circonstances aggravantes. Un délit désigne une infraction jugée par le tribunal correctionnel. La peine encourue pour les délits les plus graves ne dépasse pas une durée d'emprisonnement maximum de 10 ans. Il se distingue des contraventions jugées par le tribunal de police et des crimes jugés en cour d'assises. C’est l’apanage du délinquant. (Exemple : vol, escroquerie, harcèlement moral, agression sexuelle, vandalisme). 68 Le crime désigne la plus grave des infractions. La personne accusée d'un crime encourt une peine de prison ainsi que d'éventuelles amendes ou des peines complémentaires : meurtre, assassinat, viol… Généralement, une infraction est considérée être un crime si elle porte atteinte au bien-être collectif de la société ou si elle déroge significativement des normes socioculturelles. Juridiquement, un sujet ne devient criminel que lorsqu’il commet un acte coupable avec une intention coupable. Le crime se détermine par sa sanction et plus précisément par la peine encourue qui est de plus de dix ans de réclusion criminelle. L’homicide est l’un des crimes les plus graves où une personne provoque la mort d’une autre que se soit de façon volontaire ou non, préméditée ou non et parfois justifié comme c’est le cas pour la légitime défense. L’homicide involontaire se voit suite à un accident ou une négligence et il est considéré comme un délit. L’homicide volontaire par contre est un crime. C’est soit le meurtre où il n’y a pas de préméditation (exemple : le crime passionnel) soit l’assassinat où il y eu préméditation, autrement dit, le plus grave des deux qui est sanctionné par la réclusion criminelle à perpétuité. Pour rester dans ce contexte juridique du passage à l’acte, on peut dire que depuis les dix commandements ou l’homme est tenu de ne point tuer ni point voler et depuis le serment d’Hippocrate ou le médecin est tenu à des obligations légales, morales et éthiques, les lois ont évolué comme les mentalités et les sciences pour régir et harmoniser la vie sociétale des hommes. La longue histoire de la psychiatrie médico-légale rapporte plusieurs cas de violence des malades mentaux et de dispositions restrictives les concernant. Le docteur Maudsley en 1874 (Le crime et la folie), le docteur Blanche en 1878 (Des homicides commis par les aliénés), le professeur Claude en 1932 (Psychiatrie médico-légale), ont tous rapporté en détail les relations complexes entre les troubles mentaux et les infractions violentes et non violentes. La particularité de la pratique clinique psychiatrique est cette attention singulière portée au patient, et qui s’inscrit dans un processus relationnel dynamique et prolongé dans le temps. Au-delà du soulagement de la souffrance psychique et du rétablissement du fonctionnement habituel du cerveau, le psychiatre, dans cette relation, est soumis à l’éthique et à la morale et se doit de respecter l’autonomie du patient, 69 son intérêt, sa dignité, et son droit au consentement et à l’information, mais aussi il se doit de le protéger contre les abus de la recherche scientifique, l’exclusion et la marginalisation. Mais il n’est pas toujours facile, devant un malade qui présente des actes agressifs, voire dangereux pour lui-même ou pour les autres, de pouvoir lui assurer, au moins de façon ponctuelle, certains droits. Par exemple, le droit à l’information ou le consentement aux soins, ne peuvent s’adresser à un sujet dont la logique est prise en défaut et la réalité distordue ou dont les actes sont soumis à des interprétations erronées. Le cadre juridique en psychiatrie organise les soins et les choix thérapeutiques, comme l’exige la morale et le dicte la déontologie, dans la relation médecin-malade. Le code de la santé mentale, de la déontologie médicale, le code pénal et le code des procédures civiles et administratives, sont autant d’appoints juridiques utiles, dans certaines situations, pour aiguiller la pratique médicale et judiciaire. Le médecin peut donc, s’il le juge nécessaire comme dans le cas précité, demander une sauvegarde de justice adressée au magistrat de tutelle. Il s’agit d’une procédure limitée dans le temps et renouvelable, afin de protéger le malade et ses biens. Il peut être soumis à une demande d’expertise judiciaire dont la réglementation est clairement dictée par le code des procédures civiles et administratives (annexe 4). Cette estimation expertale est utile dans le but de repérer une imputabilité des faits, c’est-dire tenter de rattacher l’acte ou les dommages à un diagnostic. Ce même code assure la protection d’individus atteints de troubles mentaux ou psychologiques et protège leurs biens, à travers les mesures de tutelle, de curatelle et de l’interdiction (annexe 4). Dans cette expertise, les lois ne s’adressent pas uniquement aux médecins. Le patient a aussi affaire à la justice, quant à sa responsabilité, dans certains passages à l’acte surtout de nature délictueuse ou criminelle. C’est le code pénal qui fixe les clauses de l’irresponsabilité de l’auteur dément ou soumis à une force coercitive (annexe 4). Ces conditions peuvent pousser la justice à décider de l’injonction de certaines mesures de sureté pour le malade mental, comme : o l’internement judiciaire dans un établissement psychiatrique ou o le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique (annexe 4). La protection, la promotion de la santé, la sauvegarde l’ordre public et la sécurité des personnes, sont assurées par loi sanitaire (annexe 4), qui organise, également les soins en psychiatrie à travers : 70 o les structures de soins ; o l’hospitalisation en services ouvert ; o la mise en observation ; o le placement volontaire ; o l’hospitalisation d’office. o les mesures de contrôle pendant l’hospitalisation ; o la mise sous surveillance médicale ; o les voies de recours. Il est toutefois important, de noter que dans une perspective récente de révision et d’adaptation de cette loi, l’accent aurait été mis sur la nécessité d’intégrer la violence comme un problème de santé. Se situant entre la morale et le droit, le code de déontologie assure les droits des patients à travers les devoirs des médecins envers eux. Il s’agit essentiellement de : o respecter le secret médical ; o respecter la dignité humaine ; o assurer le droit à l’information du malade par des termes simples et intelligibles et la compréhension des prescriptions o avoir une attitude correcte et attentive ; o assurer des soins consciencieux, conformes aux données récentes de la science et la bonne exécution du traitement ; o devoir porter secours à toute personne en péril ; o s’efforcer d’obtenir le respect des règles d’hygiène et de prophylaxie dans l’intérêt du malade et de la collectivité. 3.3- LE PASSAGE A L’ACTE : MOTIVATIONS ET SIGNIFICATIONS CLINIQUES Du côté de la psychopathologie, le terme de passage à l'acte appartient d'abord au vocabulaire descriptif de la clinique. Chaque catégorie nosographique peut donner lieu à un passage à l'acte, dirigé contre soi-même ou contre l'autre. Donc, il peut survenir comme symptôme de n'importe quel trouble psychique. Traiter du passage à l’acte, nous l’avons vu, c’est traiter du pathologique. On y voit un trouble de l’agir, puisqu’il résulte, pour certains auteurs, d’une incapacité à supporter la tension inhérente à la conformité au principe de réalité ; (C.Balier, 1988). Et, on sait combien de pathologies mentales relèvent d’une incapacité à se conformer au principe de réalité. 71 Chaque trouble présente certaines spécificités qui s’expliquent par la nature même des symptômes de ce trouble, que se soit dans un contexte de comitialité, de délire, d’angoisse, de trouble de l’humeur… 3.3.1- L’EPILEPSIE : - - - - - - Dans l’épilepsie, l’agressivité se retrouve à différents niveaux. Elle constitue une part capitale de la sémiologie épileptique ; Elle peut se voir dans l’aura précédant la crise, sous forme de colère et d’agressivité ; Elle s’associe aux symptômes de la crise, surtout celle qui prend origine dans le lobe temporal siège de la régulation de l’émotion et du comportement et l’acte est alors reconnu par sa soudaineté et sa brièveté; Dans l’état confuso-onirique, elle prend l’aspect d’une délinquance stéréotypée ou la forme la plus sauvage et la plus violente : la fureur épileptique associant parfois des conduites d’ « horreur sacrée » auto et hétéro-agressive ; Elle peut se présenter comme un équivalent comitial, dit aussi crise psychomotrice ou automatisme psychomoteur eupraxique, sous forme d’actes délinquants (vol, kleptomanie) ou criminels (meurtre, agression sexuelle, incendies) posant des problèmes médicolégaux ; Elle prend sa valeur sémiologique dans la nature de la personnalité de l’épileptique qui oscille entre l’explosivité et la viscosité ; En comorbidité avec certaines pathologies psychiatriques plus fréquentes dans l’épilepsie du lobe temporal et/ou pharmaco-résistante, cette agressivité se verra dans l’acte du schizophrène délirant, ou de certaines personnalités pathologiques ou durant l’état dépressif intense; Le suicide est la solution, dans la complication dépressive atypique, marquée par la seule morosité ou par une projection persécutoire ; Ailleurs, elle apparait dans les complications par l’installation progressive de troubles mentaux : ralentissement des facultés intellectuelles, irritabilité, hallucinations, agressivité; Enfin, le regard de la société et la honte que provoquent cette maladie, seront source d’un malaise qui engendre l’irritabilité et l’hétéro-agressivité ou même l’envie de se donner la mort. Treiman [157], dans un article publié en 1991, dénonce l'association voire l'amalgame trop souvent fait entre épilepsie et impulsions agressives ou destructrices. Pour lui, l'augmentation de prévalence de l'épilepsie chez les prisonniers est probablement le reflet de sa haute prévalence dans les classes défavorisées urbaines, desquelles sont issus beaucoup de prisonniers. Un autre biais des études concluant au lien entre comitialité et violence est 72 l'inclusion de patients souffrant d'épilepsie associée à des déficits neurologiques, une débilité ou des troubles du caractère, et résistante aux traitements. Sur 29 cas publiés d'agression per critique, réétudiés minutieusement, Delgado et Treiman n'accordent qu'à trois d’entre eux la possibilité d'en être authentiquement. 3.3.2- LES TROUBLES DELIRANTS : L’agressivité possède un lien particulier avec les délires chroniques. L'évolution de ces délires est émaillée de moments paranoïaques très aigus, où le risque du passage à l’acte sur la personne qui sera désignée comme responsable du malheur du délirant, est parfois tragique. Le délirant veut par ses conduites soit consciemment se débarrasser de son ennemi ou soit inconsciemment désirer se châtier lui-même. On observe également des phases d'effondrement avec des dépressions qui peuvent être accompagnées d'idées suicidaires. Dans les dires passionnels, le dépit de l’érotomane peut le faire sombrer dans la dépression avec ses conséquences d’actes violents dirigés contre la personne aimé ou contre soi. La phase de rancune ne fait pas exception aussi, car l’agressivité sera tournée vers l’être aimé et son entourage. Parfois l’entourage du délirant est désigné comme responsable de l’échec et sera également ciblé. Se verront alors, les meurtres et les suicides. Pour le jaloux, le sentiment d’être trompé et bafoué nourrit des idées de vengeance qu’il exécute parfois sur son rival, objet d’un amour interdit. Le délire de persécution donne au malade la persuasion d’un complot dirigé contre lui. Tout geste ou mouvement de l’extérieur est interprété en faveur de cette idée. Cela pourra conduire parfois à des conduites médico-légales bien malheureuses. Le risque étant majeur s’il y a un persécuteur désigné, surtout lors des moments féconds. Ici, le passage à l’acte prend pour le malade le sens de la contre-attaque de l’agressivité de son persécuteur. Les délires de revendication se construisent comme une injustice dont le malade est victime et dont il veut obtenir réparation. Cette quête devient obsédante et impérieuse dans un contexte d’exaltation passionnelle bien connue des magistrats Chez le délirant hypochondriaque, l’insatisfaction du malade lui confère un comportement revendicateur. La demande d’un diagnostic définitif et d’un soulagement radical se transforme en sentiment d’être la victime de l’incompétence médical et en exigence d’une réparation du préjudice subi, à l’origine du passage à l’acte. 73 Quant à la personnalité paranoïaque, ses caractéristiques de méfiance, de susceptibilité et de suspicion, poussent le sujet à attaquer avec agressivité les gens malintentionnés à son égard. Ajouter à cela, la grande difficulté à remettre en cause ses jugements et l’absence d'autocritique, qui n’aident pas à le dissuader qu’il pense à côté. La violence du paranoïaque se présente classiquement comme le prolongement d’une histoire menée jusqu’à son terme logique: de l’exagération des traits de caractère au délire et de l’aboutissement de la thématique délirante à sa mise en acte. Il semblerait que le terme ultime de l’enchainement des pensées du paranoïaque ne peut être que le passage à l’acte agressif [105]. Pour la psychanalyse, la paranoïa est une projection des désirs homosexuels que le sujet refuse inconsciemment d’admettre d’où l’agressivité contre l’objet de cet amour impossible. 3.3.3- LES SCHIZOPHRENIES ET LES ETATS APPARENTES ET/OU ASSIMILES : Certains facteurs généraux sont associés au comportement agressif patients schizophrènes : - - l’âge jeune < 40 ans; le genre masculin ; le statut économique précaire ; le faible niveau d’éducation ; le célibat ; les antécédents personnels et familiaux judiciaires, de violence ; les antécédents de « troubles des conduites » dans l’enfance ; le retard mental. des Des facteurs plus spécifiques sont à prendre également en considération, à savoir : des d’idées de persécution (en particulier avec persécuteur désigné, qui est souvent un proche), de contrôle et de grandeur; des idées suicidaires; des hallucinations auditives avec commandement d’acte; une participation émotionnelle intense ou un l’émoussement affectif; une symptomatologie dépressive; une désorganisation; une personnalité psychopathique sous-jacente; des atteintes cognitives; un déni des troubles et un faible insight ; une comorbidité de prise de substances; une exposition à des facteurs de stress ; un arrêt des traitements et une rupture de soins ; une absence du soutien social. 74 SWANSON en 2006, dans une étude sur 1410 patients schizophrènes suivis pendant 6 mois, a mis en évidence l’association des symptômes positifs, comme les idées de persécution, augmentent le risque de violence mineure et sévère, alors que les symptômes négatifs entraînent une diminution du risque de violence sévère. Dans les symptômes positifs, ceux qui sont le plus liés à la violence majeure sont l’hostilité, les idées de persécution, les hallucinations, les idées de grandeur et l’excitation psychomotrice. Le risque de violence sévère est corrélé positivement avec l’intensité de ces symptômes positifs, particulièrement lorsqu’il existe peu de symptômes négatifs. Pour ces auteurs, la présence de symptômes négatifs, principalement le ralentissement psychomoteur et le retrait social, jouerait un rôle protecteur face au risque de comportements violents sévères chez les patients schizophrènes. Le comportement violent du schizophrène peut se présentait sous différentes formes, de la simple menace aux gestes les plus dangereux, agis dans un vécu délirant de persécution , de revendication ou de jalousie ou d’une façon ambivalente ou encore impulsive et immotivée que le sujet ne saura expliquer. La froideur et le détachement dans le passage à l’acte du schizophrène sont très frappants. L’impénétrabilité et l’illogisme de ce patient rajoutent de la cruauté à l’acte et renforcent la peur inspirée à l’entourage d’où les scénarios les plus saugrenus sur les crimes des malades mentaux. Au cœur de la régression instinctive, l’agressivité se trouve également liée à la sexualité. La régression au stade de l’autoérotisme narcissique sera source de mutilations, tentatives de crevaison des yeux ou de castrations. En plus, l’actualisation du drame œdipien engendrera une haine féroce, des décharges psychomotrices brusques et des impulsions soudaines, verbales ou gestuelles, pouvant pousser au crime du rival parental ou son substitut. Le suicide est aussi fréquent chez le schizophrène, soit dans le contexte d’un épisode dépressif postcritique, d’un épisode schizo-affectif, soit suite aux thèmes délirants. L’homicide suit également cette logique délirante et hallucinatoire surtout persécutoire. Le passage à l’homicide aura pour but l’élimination de l’agresseur désigné comme persécuteur, parfois suivi de suicide surtout s’il y a participation d’un trouble de l’humeur. L’homicide comme sacrifice propitiatoire se fait suite aux injonctions hallucinatoires avec commandement d’actes. Il peut enfin avoir lieu dans un mouvement de déplacement symbolique de l’agressivité qui était initialement dirigée contre soi vers l’extérieur, suite à des associations obscures entre le vécu intérieur et l’extérieur. 75 Parmi les formes cliniques avec passage à l’acte fréquent, la forme paranoïde à symptomatologie très riche vient en tète, l’héboïdophrénie où les conduites antisociales associent agitation et agressivité et la forme dysthymique associant l’exaltation ou la déprime. Dans la fureur catatonique, l’agitation est furieuse, entrecoupé de phases de mutisme, avec impulsions agressives et stéréotypies évoluant vers une extrême violence sans aucune participation affective. Heureusement que c’est une forme clinique devenue rare. Mais l’agressivité n’est pas l’apanage des psychoses chronique, les troubles psychotiques brefs présentent également, des passages à l’acte violents. La non systématisation et la richesse du délire, et l'adhésion totale du patient à ce dernier, induisent des troubles du comportement, dans la bouffée délirante qui seront aggravés par les oscillations de l'humeur du patient selon les phases délirantes. C’est dans ce contexte que des fugues, des actes agressifs, suicidaires ou médico-légaux peuvent s’observés (vol, conduite dangereuse, agression…). 3.3.4- LES TROUBLES BIPOLAIRES : - Les troubles de l’humeur font partie d’un domaine de la psychiatrie qui est toujours en constante évolution. L’agressivité en est un symptôme constant parfois le plus manifeste de la clinique de l’épisode de décompensation des deux pôles antagonistes. Les quelques symptômes des troubles de l’humeur qui accompagnent le plus souvent un passage à l’acte sont: Irritabilité et causticité ; attitude provocatrice et l’ironie ; intolérance et frustration ; désinhibition et excitation motrice ; Rigidité de pensée ; Prise de conscience ; Sentiment de perte et Désespoir; Tristesse et angoisse ; Douleur morale, auto-dévalorisation et culpabilité. Dans la réalité clinique, ces éléments sont intriqués entre eux et s’entremêlent avec d’autres facteurs externes pour faciliter les passages à l’acte. Il existe des facteurs généraux associes a l’agressivité du bipolaire : a. Facteurs sociodémographiques : âge moins de 40ans, genre masculin, célibat, faible niveau d’éducation ; 76 b. Antécédents : violence agie ou subie, abus de substance, hérédité ; c. Facteurs contextuels : perte d’emploi, séparation, divorce ; d. Facteurs liés au trouble : la nature et l’intensité du trouble, la comorbidité psychiatrique ou somatique. e. Facteurs liés aux soins : absence de demande de soins, retard de la prise en charge, mauvaise compliance thérapeutique. 1. Exaltation de l’humeur : Dans l’hypomanie, le sentiment de bien être et l’instabilité sont rarement à l’origine du passage à l’acte. Souvent l’action se situe dans le registre du verbe grossier et de la moquerie gênante. Ce qui maintient d’ailleurs les patients hypomanes loin de la portée des soins psychiatriques. Mais parfois, cela provoque quelques fâcheuses complications de l’ordre de l’irréparable, comme par exemple des relations malencontreuses ou des dépenses excessives source de faillite ou d’endettement pouvant entrainer des poursuites judiciaires. Dans la manie, l’irritabilité et l’exubérance de l’humeur avec le sentiment de toute-puissance et l’instabilité occasionnent, plus souvent, des actes excessifs et violents voir médico-légaux. La labilité de l’humeur, de par ce passage brusque et inopiné d’un état d’âme à l’autre avec l’hyperréactivité émotionnelle, facilite les faits agressifs qui deviennent plus fréquents ; et il s’agira surtout de dégradation de biens et de passage à l’acte envers autrui. La confusion mentale et l’intoxication au cours de l’accès rajoutent un degré de plus à l’agitation et à la perte de contrôle. A l’extrême, dans la fureur maniaque l’agressivité sous tendue parfois par un délire, apparaît dans le contexte de l’agitation. Souvent, ça se limite à des injures, à un ludisme nuisible ou à la levée de d’inhibition sexuelle et l’exacerbation des traits de caractère; mais dans de rares cas, elle peut offrir un spectacle de cruauté et de barbarie marquant, la violence étant démesurée et l’acte pouvant être dangereux, même destructeur. L’association d’un autre trouble tel que la schizophrénie, l’abus de substances ou une personnalité pré-morbide aggrave le tableau clinique et augmente la probabilité des passages à l’acte. 2. dépression de l’humeur : L’acte qui est le plus redouté, dans les troubles de l’humeur reste le passage à l’acte suicidaire. Au cours d’un épisode dépressif unipolaire ou secondaire, c’est la douleur morale insoutenable qui encouragera ce geste frayant le 77 chemin à la délivrance du sujet en souffrance qui, dans un châtiment mérité, peut aussi bien extraire la vie d’autrui avant la sienne. Mélancolique, anhédonique, sans valeur propre ni perspective de lendemain, le déprimé trouve en l’autolyse le geste salvateur. Ce risque est toutefois majoré par certains facteurs comme la honte, la culpabilité, l’hostilité, l’intensité de la douleur morale, ainsi que l’anesthésie affective. Ailleurs, le tableau clinique peut s’associer à de l’angoisse où l’état de tension et de fébrilité intérieure peuvent entrainer un comportement explosif. Bien que parfois, il semble que ce soit cette même anxiété génératrice d’agressivité et d’agitation qui protègerait du passage à l’acte. Le trouble du caractère peut venir émailler l’évolution du trouble augmentant ainsi la culpabilité du déprimé et aggravant le risque suicidaire. La comorbidité d’abus de toxique, de personnalité pré-morbide ou de pathologie somatique est également à prendre en compte dans cette perspective. N’oublions pas non plus que la prise de traitement peut occasionner un virage de l’humeur et la levée de l’inhibition. 3. la perturbation mixte de l’humeur : C’est une mixture de polarités opposées de manie et de dépression où le risque suicidaire est élevé et l’intoxication fréquente. Akiskal propose en 1997, parmi les critères de définition de l’état mixte « un seuil abaissé pour la colère et hostilité et un mauvais control de l’impulsivité » De la manie inhibée à la dépression excitée, les idées de pulsion suicidaires, l’agitation associée aux conduites impulsives et violentes facilitent ce passage. L’existence d’obsession soudaines, de crises paniques, d’anxiété sociale, de l’hypochondrie ou de troubles de la personnalité sont autant de motifs qui viennent engendrer la mise en acte et compliquer la prise en charge. 4. Le passage à l’acte dans la période inter-critique : L’acte agressif peut aussi se voir dans les périodes pré ou postcritiques. Il accompagne parfois les symptômes avant-coureurs ou résiduels et fait suite à l’irritabilité, l’anxiété et l’impulsivité. Les troubles du caractère représentent parfois les symptômes prodromiques sous forme d’irritabilité ou d’intolérance envers l’entourage. La labilité ou la réactivité émotionnelle inter-critique peut être la cause des rechutes ou leur conséquence. 78 Se pose aussi le problème du traitement antidépresseur au long cours, qui serait responsable de l’aggravation de cette réactivité ou du moins d’un état émotionnel chronique instable chez le bipolaire optimisant les passages à l’acte. Le déni des troubles par le patient et par sa famille et le faible niveau d’insight compromettent la demande de soins. La mauvaise compliance au traitement additionnée au stress social semble un facteur exposant au risque du passage à l’acte ; Les conséquences fâcheuses sont surtout les suicides, les actes à caractère médico-légal, de façon générale. Il existerait deux fois plus de risque chez le bipolaire d’être confronté à la loi [68]. Le dysfonctionnement et la désinsertion sociale et professionnelle ne sont pas à négliger, vu qu’ils participent à l’aggravation du pronostic du trouble et qu’ils entravent la prise en charge. Pour les psychanalystes, la crise maniaque renvoie au stade oral cannibalique. C’est un déchainement des pulsions orales de dévoration antérieure à toutes contraintes extérieures. Alors que la dépression est la libération de l’hostilité et de l’agressivité par la perte des pulsions d’amour. Dans la mélancolie, cette agressivité se retourne contre soi et parfois il y a la volonté d'emmener dans la mort un être cher. Ce qui paradoxalement, peut être un geste d'amour d’une femme mélancolique pour ne pas laisser l’être cher souffrir après elle. Le suicide altruiste du mélancolique est paradigmatique de l'intrication fréquente dans les dépressions, de l'auto- et de l'hétéro-agressivité. 3.3.5- LES PERSONNALITES PATHOLOGIQUES : La personnalité est dite pathologique lorsqu’elle sort des normes que connait la société et fait exception dans son fonctionnement de façon durable et chronique. La personnalité pathologique est caractérisée par des troubles dans les domaines de l’apprentissage, des relations sociales et du contrôle des impulsions, entrainant une perturbation des pensées et du comportement. On y retrouve comme traits de caractère de la colère, de l’intolérance à la frustration, de l’irritabilité, de l’hostilité, de l’impulsivité, de l’instabilité, de la manipulation, de l’exigence, de l’hypersensibilité à la critique….autant de manifestations caractérielles qui laissent prédire de la facilité du passage à l’acte auto et hétéroagressif. Les complications que connaissent les personnalités pathologiques sont de grande gravité, il s’agira de suicide et d’actes médicolégaux, de toxicomanie avec toutes ses répercussions sociales 79 et économiques et surtout d’évolution vers différentes pathologies psychiatriques. Les conduites agressives et délictueuses peuvent aussi se voir en cas de mésestime de soi, de sentiment de dévalorisation par l’autre, d’absence de but ou d’attaches pour soutenir une adaptation sociale. Cependant, l’appréciation du risque de violence chez un sujet présentant une personnalité pathologique est difficile, le sujet se montre agressif envers les proches et l’entourage. Les personnalités du cluster B du DSMIV semblent les plus impliquées dans les passages à l’acte violents. Parmi les personnalités qui défient le plus toutes les chroniques, quelles soient scientifiques ou non, le psychopathe est connu pour son passage à l’acte diversifié et très fréquent, le borderline est décrit par ses passages à l’acte surtout autoagressif et l’hystérique par ses explosions agressives lors des frustrations, alors que le paranoïaque est bien connu par ses gestes médicolégaux. Les autres troubles de personnalité (histrionique, évitante, dépendante, obsessionnelle) se situent moins dans l’agir du fait d’une plus grande capacité de mentalisation et donc d’une meilleure adaptation sociale. Cependant, les acting out observés, lors des décompensations de ces personnalités, sont parfois sous-tendus par une dimension agressive sousjacente. 3.3.6- LA PATHOLOGIE DE L’INTELLECT : Les passages à l’acte des arriérés mentaux présentent quelques similitudes et ce quelque soit le degré de leur débilité. La colère et l’agressivité permettent de les classer en débiles harmonieux et dysharmonieux et d’estimer le degré de leur capacité à s’insérer socialement. Les caractéristiques suivantes exposent au passage à l’acte : - Un mauvais contrôle émotionnel et pulsionnel avec une intolérance aux frustrations et au rejet ; - Une instabilité de l’humeur ; - Une grande suggestibilité ; - Des troubles du caractère avec hostilité et opposition ; - Une incapacité d’auto-estimation ; - Une confusion entre le désir et le vécu ; - Et des difficultés d’adaptation. De façon générale, ces traits se retrouvent en nombre important au sein de la population délinquante. L’idiot facilement irritable présente des états de rage très violents mais les actes les plus graves comme l’incendie ou le meurtre se voient surtout chez le débile profond connu pour ses rancunes tenaces et ses actes de vengeance. L’association de la débilité intellectuelle à une tendance 80 perverse la rend particulièrement dangereuse, car elle associe un minimum d’affectivité avec un malin plaisir à faire du mal. Quant au syndrome démentiel, les troubles de l'humeur à type de gaieté ou de tristesse, les troubles du caractère : agressivité, irascibilité, les idées délirantes de préjudice, les hallucinations visuelles et les agitations nocturnes sont responsables des passages à l’acte. L’agressivité et l’irritabilité peuvent inaugurer le tableau clinique de la détérioration mentale. Par d’autre moment, c’est la dépression qui ouvre le cortège avec tout ce qu’elle implique comme autoagressivité. 3.3.7- LE CAS PARTICULIER DES NEVROSES ET DES TROUBLES ANXIEUX : L’agressivité peut accompagner les différentes névroses. La conduite agressive réactionnelle peut se manifester sous forme d’une crise clastique, qui est caractérisée par la violence des passages à l’acte destructeurs mais sans intention précise. Les crises névropathiques aigues sont caractérisées, dans leurs formes typiques, par un effondrement de la personne, plus spectaculaire que brusque et traumatique, une perte incomplète de conscience et une agitation désordonnée. La conversion hystérique s’accompagne d’un état crépusculaires avec obscurcissement de la conscience, altération transitoire de la vigilance associe un onirisme, une déréalisation et un maintien relatif des repères temporospatiaux et des automatismes moteurs. Une amnésie lacunaire est de règle. Des actes médicolégaux, en particulier hétéroagressif, sont possibles. Les troubles dissociatifs, à type de fugue ou d’amnésie dissociatives et trouble dissociatif de l’identité, sont à l’origine de complications telles que les conduites addictives et les décompensations dépressives avec le potentiel risque suicidaire notamment dans actes impulsifs réitérés. Outre le comportement suicidaire destiné à attirer l’attention d’autrui, les personnalités névrotiques agressent leur entourage par les conséquences des symptômes : l’obsessionnel sous peine d’angoisse oblige ses proches à participer à ses rituels interminables, le phobique terrorisé par sa peur reste cloitré et exige des autres une présence et un accompagnement continus, le psychasthénique épuise les siens par la non réponse à leur sollicitations et leurs réassurances et l’hypocondriaque exige l’écoute à tout instant et la participation interminable à la recherche de la perturbation ou de l’anomalie dont il pense être porteur. Les troubles anxieux présentent quelques facteurs communs : - Anticipation anxieuse ; - Malaise et tension intérieure ; 81 - Les idées angoissantes ; - Sensation d’un événement négatif imminent ; - Etat d’hypervigilance ; - Tristesse ou agressivité (fuite ou lutte) ; - Irritabilité, impatience, intolérance ; - Agitation, tension nerveuse et musculaire. La névrose obsessionnelle est celle ou culminent les manifestations agressives. Il y a régression à un stade "sadique-anal" et la problématique de l'agressivité mortifère en est l'élément central. Une bonne partie de l'agressivité de la névrose obsessionnelle serait une réaction de défense contre une tendance passive, masochique, survivance de ces expériences de passivité imposées. Que ce soient les pensées, les images ou des actes qui s’imposent au sujet, ils sont toujours chargés d’agressivité contre le sujet ou contre autrui. Mais généralement, le passage à l’acte est exceptionnel, sauf s'il est sans conséquences. La névrose évolue vers une multiplication des rites et des rituels conjuratoires jusqu’à la dépression avec la possibilité d’un geste suicidaire. L’agressivité peut aussi s’incarner dans des fantasmes de puissance ou de fantasmes sexuels ou dans les désordres psychomoteurs tels que les colères impulsives, les tics et les bégaiements. Mais, le Surmoi transforme cette agressivité en son inverse : conformisme, surpropreté…etc Quant à la personnalité passive-agressive, elle a été décrite pour la première par le refus de l’autorité de certains soldats. Elle est caractérisée par une opposition passive, voilée et camouflée. (Oubli, retard, retrait, bouderie, moquerie, critique, ragot, remarques blessantes, etc.). Elle affiche une agressivité latente se déclenchant à la moindre frustration sous forme d’agressions physiques non justifiées. Cette conduite caractérise le mode relationnel de cette personnalité. Après avoir été retirée du DSM IV, elle réapparaitra dans le DSM V dans l’appendice B. 3.4- LE CAS PARTICULIER DU PASSAGE A L’ACTE SOUS L’EMPRISE DE TOXIQUES : La fréquence des conduites agressives dans les addictions est importante. On peut même considérer, s’emble-t-il l’intoxication comme un passage à l’acte qui retourne contre soi une certaine destructivité. 82 Les liens entre violence et addiction se retrouvent dans les effets du toxique sur le corps, dans le retournement agressif contre soi-même et l’agressivité intrinsèque dans la relation à autrui. La prise d’alcool dans le but d’une levée d’inhibition peut aller dans l’excès et se traduire par des passages à l’acte. Au cours de l’ivresse, la phase d’excitation psychomotrice se traduit par une désinhibition associant labilité émotionnelle et expansivité du caractère causant colère et agressivité. A la phase d’ébriété prolongée, l’intoxication accentue les modifications psycho-comportementales avec incoordination motrice, maladresse, troubles instinctuels, attitudes provocantes qui majorent à leur tour le passage à l’acte. La phase d’anesthésie quant à elle, engage le pronostic vital. Aussi les actes violents sous l’emprise de l’alcool concerneraient 69% des homicides, 53% des incendies volontaires, 30% des actes de vandalisme, 30% des coups et blessures volontaires et 27% des crimes et délits sexuels [109]. L’alcoolisme chronique ne fait pas exception, l’irritabilité, la colère et l’agressivité sont les premiers symptômes de cette intoxication. L’ivresse excitomotrice se traduit par une agressivité physique et matérielle aux implications médico-légales. L’ivresse hallucinatoire provoque des réactions de défense très violentes de la part du sujet persécuté et terrifié. L’ivresse délirante se construit sur une interprétation mégalomaniaque ou de jalousie délirante parfois avec des conséquences fâcheuses. Comme dans le cas précédent, les comportements agressifs ou violents de sujets toxicomanes peuvent avoir différentes causes et sont favorisés par divers facteurs qui, le plus souvent, se conjuguent : - Les troubles de la personnalité : personnalité dite antisociale ou psychopathique mais aussi des personnalités de type schizoïde ou paranoïaque chez lesquelles la symptomatologie délirante peut être masquée par les prises de drogues et se manifester essentiellement dans une pathologie du comportement ; - Les effets induits par certaines substances, notamment les psychostimulants, principalement la cocaïne, le crack et les amphétamines, auxquels s’ajoutent les effets paradoxaux de mésusages de benzodiazépines et des associations avec l’alcool ; - Un épisode d’angoisse aiguë ou de dépression pouvant se traduire, sur le plan clinique, par des comportements paroxystiques, notamment lors 83 d'une attaque de panique, d’un état de manque ou dans les suites d’un traumatisme psychique ; - La désocialisation, le mode de vie de la rue et les rapports de force où la violence tend à devenir un moyen d’expression ; - Les attitudes contre-transférentielles des soignants (refus de soulager, rejet ou, au contraire, rapports trop proches, absence de cadre structurant la relation thérapeutique) favorisent également les réactions d’angoisse et les passages à l’acte des patients. L’agressivité accompagne souvent les symptômes d’un surdosage ou de sevrage. Le syndrome de sevrage des tranquillisants associe une anxiété à une hypersensibilité aux frustrations et une agressivité. Le surdosage des stimulants amphétaminiques entraine un tableau évoquant une paranoïa avec hallucinations et dépression suicidaire. Alors que l’ectasie provoque des hallucinations, des troubles thymiques et un syndrome dépressif. Les hallucinogènes tels le cannabis et le LSD, déclenchent un état confusionnel, une bouffée délirante, une symptomatologie de type schizophrénie et un délire interprétatif avec aussi une dépression ou une excitation mêlées à de l’anxiété facilitant de ce fait la délinquance et l’agressivité. Parfois, cette toxicomanie est de cause iatrogène. Les psychostimulants et certains psychotropes comme les benzodiazépines favorisent l’émergence rapide ou différée de conduites agressives. De même que certains antidépresseurs ont été pointés du doigt dans certains passages à l’acte suicidaires, bien que la causalité n’ait pas, pour autant, été établie. De toute façon, plusieurs études scientifiques réalisées depuis plus d’une vingtaine d’années démontrent que la grande majorité des passages à l’acte dans les décompensations psychiatriques et les personnalités pathologiques était facilitée ou aggravée par la prise de toxiques. La consommation de drogue est un facteur, parmi d’autres, qui peut expliquer pourquoi certaines personnes commettent des actes criminels. Le lien est tellement évident qu’il ne suffit plus de considérer la toxicomanie comme conduite délinquante uniquement mais plutôt comme un problème de santé publique, vu les conséquences physiques, psychiques, économiques et sociaux qu’elle engendre. A cet égard, du point de vue législatif, la fabrication, la possession et le trafic des drogues ou stupéfiants sont, du reste, considérés comme une infraction. 84 3.5- COROLAIRES PHARMACOTHERAPIQUES : Toutes ces situations cliniques passées en revue, s’accompagnent donc, lors des décompensations d’un passage à l’acte agressif. Ceci sous-entend que l’agressivité se manifeste essentiellement lors des décompensations cliniques aigues et qui nécessite souvent une prise en charge, dans le cadre de l’urgence. La difficulté se présente essentiellement, quand le trouble est résistant ou que le malade est réfractaire à toute médication. Différents traitements peuvent être utilisés visant un triple effet thérapeutique : antipsychotique, tranquillisant et antiagressif. Depuis plus de 30 ans, le traitement de l’agressivité à la phase aigue se résumait à l’association d’un antipsychotique et d’une benzodiazépine. Puis, depuis peu il y eu introduction de plusieurs autres molécules. Mais l’évaluation des thérapeutiques demeure difficile à cause des problèmes d’inclusion des patients non spécifiques, de la courte durée des essais et du faible nombre d’études visant l’agressivité comme objectif principal … Les antipsychotiques atypiques restent les médicaments de première intention dans la majorité des cas, selon les différents consensus des dix dernières années. Leur affinité aux récepteurs sérotoninergiques et norépinephriniques expliquerait leur efficacité dans le traitement de l’agressivité liée justement à une dysrégulation à ce même niveau. La clozapine, la rispéridone, l’olanzapine, la quétiapine ont fait leur preuve dans la prise en charge du passage à l’acte agressif. La clozapine présente en plus de son action sur les formes sévères et résistante notamment de la schizophrénie, une indication dans la prévention du suicide chez le schizophrène et hors AMM dans la gestion des comportements agressifs. Dans l’étude de Volavka portant sur 157 patients schizophrènes et schizo-affectifs, l’efficacité de la clozapine serait plus spécifique comparativement à celle de l’halopéridol, l’olanzapine et la rispéridone (161). Les études sur la rispéridone n’ont pas montré de supériorité dans l’action anti-agressive de cette molécule par rapport aux autres antipsychotiques atypiques, mais elle se démarquerait dans le traitement de l’agressivité du sujet dément et chez l’enfant avec trouble oppositionnel ou avec trouble des conduites. Son intérêt réside dans ses différentes formes galéniques notamment la forme à libération prolongée. 85 Quant à l’olanzapine, elle semble avoir un effet similaire à la rispéridone et supérieur à l’halopéridol et à la clozapine dans au moins une des deux études : la IC-soho et l’étude observationnelle sur 142 patients, sur une durée de 3 ans. L’efficacité semblerait liée à la bonne compliance thérapeutique. La loxapine est surtout utilisée pour traiter les troubles du comportement des états psychotiques aigus et chroniques, notamment l'agitation ou l'agressivité. Les quelques études consacrées aux effets thérapeutiques de la loxapine ne prouvent pas qu’elle ait des effets supérieurs à d'autres antipsychotiques. La loxapine sous forme injectable intramusculaire aurait un effet plus rapide et une plus grande efficacité que l'halopéridol intramusculaire, sur l'agitation et l'agressivité de certains patients. Elle est désormais surtout utilisée, en psychiatrie comme tranquillisant majeur surtout dans le cadre de l’urgence. L’amisulpride a fait l’objet, cette année, ainsi que quatorze autres antipsychotiques d’une recherche sur l’efficacité des antipsychotique utilisé en monothérapie versus placebo, dans le traitement de la schizophrénie. L’étude menée par S.Leutcht est une méta-analyse multi-traitement, portant sur 212 études randomisées et en double aveugle et sur un échantillon de 43049 patients. l’amisulpride occupe la deuxieme position de ce classement, apres la clozapine et avant l’olanzapine. L’efficacité clinique de l’aripiprazole a été validée par des essais cliniques sur des populations adultes, randomisés et contrôlés dans le traitement de la schizophrénie notamment résistante, des troubles psychoaffectifs et de l’épisode maniaque. Elle semble être comparable à celle de l'halopéridol et du lithium. Dans les troubles des conduites de l’enfant et de l’adolescent, quelques études ont pu montrer une efficacité de l’aripiprazole sur le contrôle de l’agressivité par rapport au placebo. la forme retard de l’aripiprazole apporterait une meilleur gestion de l’agressivité au long cours. Les antipsychotiques conventionnels, depuis le cocktail lytique de Laborit indiqué dans les grandes agitations avec hostilité et agressivité, les traitements conventionnels ont perdu leur place face aux atypiques, selon certaines études(161). Seul l’halopéridol et la loxapine pressente actuellement un intérêt de par la présentation injectable, surtout lors de la non repose aux autres molécules ou de la non compliance thérapeutique. Les Thymorégulateurs sont très régulièrement prescrits en association avec les antipsychotiques dans le traitement de l’agitation, de l’excitation et de l’agressivité. Le lithium reste cependant la référence malgré les contraints qu’il présente. Plusieurs études insistent sur leurs effets sur l’agressivité des sujets 86 caractériels (161). Le valproate semblerait plus efficace sur l’agressivité et l’impulsivité des personnalités pathologiques et dans les troubles de l’humeur. La carbamazépine est recommandée par les conférences des consensus en deuxième intention et en association avec un neuroleptique, en cas de persistance du comportement agressif chez le psychotique. en effets plusieurs études ouvertes ont montré les effets anti-agressifs de la carbamazépine dans la schizophrénie. Le mécanisme d'action de la carbamazépine dans les troubles du comportement agressifs est mal élucidé. Certains auteurs mettent en avant une activation du système inhibiteur GABA-ergique, notamment au niveau des récepteurs GABAB (Llorca, Tariot, Dose) [161]. Un autre mécanisme invoqué à la base de son activité anti agressive est son action anti kindling au niveau du système limbique (Hakola, Llorca, Tariot, Mattes).Il est aussi possible qu'il existe une interaction avec la neurotransmission sérotoninergique (Tariot). Ceci serait concordant avec l'efficacité anti impulsive dans les troubles des conduites (Kafantaris, Haller). Enfin, la carbamazépine entraînerait une diminution des taux intra-synaptiques par augmentation de la recapture et diminution du largage de la dopamine et de la noradrénaline, monoamines à la base du renforcement des comportements agressifs. La lamotrigine et la gabapentine semblent efficace dans la réduction de l’agressivité chez les femmes présentant un trouble de personnalité borderline. Mais son utilisation en situation aigue est compromise par la nécessité d’un titrage progressif. Les benzodiazépines (clonazepam et lorazepam) associés aux antipsychotiques permettent la potentialisation des effets sédatifs, le contrôle de l’angoisse et des effets secondaires. les effets paradoxaux de ces molécules dont exceptionnellement l’agressivité (0.3 Ŕ 0.7% des patients), ne remettent pas en cause leur utilisation. Par ailleurs, d’autres traitements peuvent être utilisés pour gérer l’agressivité. Les propriétés anti-agressives des β-bloquants sont supérieures au placebo chez les patients chroniques. Ils agissent sur certaines manifestations périphériques de l’anxiété, notamment l’irritabilité. Les antidépresseurs ISRS son aussi utilisés. Goedhard et al., dans une revue systématique du traitement des comportements agressifs en population psychiatrique adulte, retrouve dix études en faveur de l’efficacité des ISRS et 87 des tricycliques. La fluoxetine aurait un effet potentialisateur des antipsychotiques. Les traitements hormonaux sont réservés au contrôle de l’hypersexualité et les agressions paraphiliques. Enfin, la sismothérapie reste indéniable depuis quarante ans. Elle est actuellement, réservée aux formes psychotiques résistantes, agressives et furieuses. Du point de vue pharmacologique le traitement du passage ΰ l’acte agressif rentre dans le cadre du traitement en urgence instauré aux symptômes de rechutes des différents troubles psychopathologiques. Les consensus actuels convergent globalement vers les mêmes choix et les indications thérapeutiques, tenant compte des particularités de chaque molécule quant à ses particularités pharmacocinétiques et pharmacodynamiques. La vois parentérale : A la phase aigue, la vois parentérale est préférée car plus rapide que la voie orale. L’antipsychotique choisi doit être associé à une benzodiazépine intramusculaire afin de potentialiser son effets et de renforcer la sédation. Auparavant, l’utilisation de l’halopéridol 5 mg avec du lorazépam intramusculaire 2mg ou de la loxapine seule ou en association avec le lorazépam était le traitement de la phase aigue. Actuellement, l’association de l’olanzapine intramusculaire 5 ou 10mg avec le lorazépam 2mg semble supérieure à la précédente. L’injection de benzodiazépine doit se faire au moins une heure après celle de l’olanzapine, tout en surveillant les effets secondaires et les contre-indications habituelles. Les doses de l’olanzapine varient de 2.5 à 10mg, sans dépasser 20mg/j en trois injections. Le pic plasmatique sera atteint en 15 Ŕ 45mn au lieu de 6h pour la prise orale. L’intérêt du choix de ces molécules est de pouvoir leur substituer la vois orale, dès que l’état du patient le permet. La loxapine également très utilisée dans le contexte de crise car elle est très sédative et hypotensive. Les benzamides ne sont pas recommandés en intramusculaire dans cette indication à cause des effets cardiaques qu’ils peuvent provoquer. La voie orale : Dès que possible, elle sera proposée au patient, en préférant la forme liquide (rispéridone) ou orodispersible (olanzapine) surtout en cas de refus 88 thérapeutique. La répartition des doses dans la journée assure une bonne sédation. Les antipsychotiques atypiques sont de première intention associés à un traitement conventionnel sédatif ou ΰ une benzodiazépine, voire les deux. Dans le journal de psychopharmacologie clinique de 2003, Chouinard a préconisé l’association de l’olanzapine avec la rispéridone orale permettant la réduction des doses de l’olanzapine au-delà de 20mg/j, comme en témoigne l’étude multicentrique en double insu concernant ces deux molécules En cas de persistance de l’agressivité, le traitement étant celui de la cause, il va falloir quand même rechercher une éventuelle comorbidité, une addiction ou une mauvaise observance au traitement qui pourra justifier un changement de traitement ou un passage à la forme prolongée. L’association de la psychoéducation, des psychothérapies et de la sociothérapie est essentielle. Le but est de sensibiliser l’entourage du patient et d’améliorer les capacités de ce dernier face ΰ son trouble, de prévenir les rechutes d’agressivité et de violence et de renouer des relations avec l’extérieur. Le cadre institutionnel est également important, dans la prise en charge de la violence des patients psychiatriques. L’institution doit contenir l’agressivité des patients par le cadre et les services qu’elle instaure. Mais parfois, c’est cette même institution qui génère un comportement agressif, pour différentes raisons: l’organisation de l’institution, sa fonction soignante dans l’urgence, dans la chronicité et sous contrainte, la nature des troubles, …etc. Bien que motivant souvent l’hospitalisation, l’agressivité en milieu psychiatrique est moins spectaculaire que certains le croient. Cependant, elle impose parfois une hospitalisation sans consentement, de même que des mesures d’isolement et la contention. Une fois la phase aigue dépassée, une continuité des soins de la pathologie sous-tendant le passage à l’acte agressif est importante. Les psychothérapies trouvent alors toute leur indication, afin d’accompagner le malade dans sa lutte contre son trouble, de renforcer sa stabilité et son alliance thérapeutique et pour également lui offrir un espace d’information, écoute, de sécurité et de disponibilité. Les différentes thérapies seront choisies selon le trouble, la personnalité et la disposition du patient. Les consultations extérieures et les centre de soins devront prendre le relais des hospitalisations et rester disponibles pour répondre à la souffrance particulière de ces patients et de la société. 89 3.6.- RESERVES METHODOLOGIQUES RELATIVES AUX DONNEES DE LA LITTERATURE : Longtemps lié à l’aliénation, le passage à l’acte agressif reste au cœur du débat entre la négation par principe et la stigmatisation sans nuance de la dangerosité des malades mentaux. C’est à partir des années 80, que des études se sont intéressées à cette problématique. Mais les études sur le passage à l’acte des malades mentaux ne confirmeraient pas de façon précise leurs conclusions et d’après certains auteurs cela serait lié à plusieurs paramètres. Les stratégies d’échantillonnage montrent certaines limites, quant à l’interprétation et la généralisation des résultats, et cela serait dû d’après certains auteurs à plusieurs paramètres : d’abord le lieu de l’étude, car un échantillon prélevé dans une unité de soins n’aura pas la même représentation qu’un autre pris dans un service de police ou dans une prison. Et s’agissant de l’unité de soins, dans les urgences ou à la consultation ou en hospitalisation, le matériel d’étude et la méthodologie seront différents. Ensuite, l’agressivité n’a pas le même sens quand elle est dirigée contre un membre de la famille ou une personne en dehors d’une institution que quand elle s’adresse au personnel médical. Si on se place dans l’unité d’hospitalisation, ce risque varie selon la période considérée, que ce soit de façon rétrospective, avant l’hospitalisation, sachant que les données seront subjectives ou surreprésentées ou pendant l’hospitalisation, sachant que les traitements sédatifs agissent sur les troubles ou enfin à la sortie, ce qui sous-entend que le sujet n’est plus agressif et est prêt à retrouver la société. C’est entre autres pour ces raisons, que plusieurs approches ont subi maintes critiques. Pour certains, l’étude sur la prévalence de l’agressivité chez les patients psychiatriques vivant dans la communauté, semble être une solution pour apprécier le risque de la violence des patients en décompensation. TARDIFF (1984) a fait le suivi de patients admis sur une période de dix-huit mois, dans deux cliniques psychiatriques : Payne et Weschester. Il a conclu que 9,8% des hommes et 5,9% des femmes sur les 784 patients de Payne et 15,5% des hommes et 10,5% des femmes sur les 819 patients de Westchester, avaient commis un acte de violence. Les passages à l’acte ont eu lieu avant l’admission et la population des schizophrènes semble être plus représentée chez les hommes suivie des 90 maniaques. Pour les femmes, il n’y a pas de différence significative selon le diagnostic. L’étude de Swanson et al, en 1990, sur 8066 hommes et femmes dont 114 schizophrènes étudiés par rapport à la violence hétéro-agressive rapportée par le patient, dans l’année qui précède l’enquête, a révélé que dans environ 8,4 % de la population, le passage à l’acte concernait le diagnostic de schizophrénie sans abus de drogues alors que celui de schizophrénie avec abus d’alcool ou de drogue dépassait les 30,3 %. Dans cette même population, sur 282 dépressifs 3.5% dépressifs ont connu une violence contre 29.2 % dépressifs avec abus d’alcool ou de drogues. Sur les 30 patients maniaques ou bipolaires, 11,02% ont présenté un comportement violent. BINDER et MC NIEL (1988) ont calculé la prévalence de la violence dans les deux semaines précédant l’hospitalisation de 253 patients dont 34,4% schizophrènes, 18,2 % états maniaques et 47,4% pour un autre diagnostic (dépression, autres psychoses, état paranoïde). Les conclusions étaient que la prévalence de la violence physique envers autrui était de 21% : 26,4% des patients schizophrènes et 30,4% des patients maniaques avaient été violents envers autrui dans les deux semaines précédant l’hospitalisation. Allant dans vers les mêmes conclusions, nous pourrions citer les études de Lindqvist et Allebeck en 1990, Seilagh Hodgins en 1992 et 1993, Eronen en 1996, Tiihonen en 1997, Volavka et al en 1997, Stueve et al en 1997, Mullen en 2000, Swanson et al en 2006… Ces études, portant pour la plupart sur des schizophrènes, ont révélé que le risque de violence était élevé par rapport à la population générale et il l’était quatre fois plus quand il s’y associait un abus de substance, un jeune âge, une précarité de la vie, un faible niveau scolaire, une marginalisation, une forme clinique positive ou une comorbidité d’un autre trouble mental. En ce qui concerne les troubles affectifs, les résultats sont variables selon les études. Pour les troubles anxieux, ils ne semblent pas clairement être associés à une augmentation du risque de comportement violent. La majorité des études met en évidence ce résultat. Une autre étude récente sur les caractéristiques de l’agressivité des patients dans un hôpital psychiatrique en suisse est faite par Schuwey-Hayoz et Needham (2006). C’est une étude quantitative de type descriptif, ayant comme objectif une analyse des situations d’agression. Parmi les résultats, on note que les agressions sont plus fréquentes en unités d’admission aigue, que l’agressivité verbale est au premier plan et que les 91 déclencheurs principaux des actes agressifs sont le refus d’une demande quelle qu’elle soit, le conflit d’autorité lié aux règles du service, la prise de substances et les interactions avec les autres patients. Prouvant que les éléments environnementaux interagissent avec la personnalité et la pathologie des patients psychiatriques. Quant à l’étude de Mc Arthur de 1998, elle a remis en cause ce lien entre maladie mentale et violence en démontrant qu’il n’y avait pas de différence entre la prévalence de la violence des malades mentaux non consommateurs de drogues et celle des non malades vivant dans le même quartier et qui étaient non consommateurs non plus. Mais cette étude a eu plusieurs reproches sur la méthodologie, le recueil des données et la durée de l’étude. Ceci dit, même si le risque de passage à l’acte est plus important dans au sein de la population psychiatrique, le nombre absolu d’actes violents commis par des malades demeure lui faible. Comme concluent SWANSON et HOLZER 90% des personnes présentant un trouble mental (excluant l’abus de substance) n’ont jamais été violents selon leurs propres dires. Néanmoins, la maladie mentale semble être un facteur de risque, modeste, de comportement violent. 92 1. MATERIEL DE L’ETUDE : 1.1 Le type d’étude : Il s’agit d’une étude prospective, descriptive et comparative. Nous nous sommes intéressés aux différents incidents de passage à l’acte agressif des patients avant leurs admissions en institution. Ces actes étant commis sur la période étalée de 2013 à 2014. Dans cette étude nous identifierons les facteurs de risque de passage à l’acte chez les malades mentaux, lors d’épisode de décompensation psychopathologique. Il s’agira aussi de : - Rechercher les pathologies psychiatriques associées au passage à l’acte auto et hétéro-agressif. - Etablir un profil sociodémographique et clinique du malade susceptible de commettre un acte agressif. - Faire une comparaison avec les données de la littérature. 1.2 La population d’étude : Cette étude a été réalisée, prospectivement, auprès de 300 patients, des deux sexes, âgés entre 17 à 65 ans. Ils ont été recrutées à l’admission dans les services d’hospitalisation à DRID Hocine, Kouba Ŕ Alger, durant la période allant de Janvier 2013 à Janvier 2014 pour motif d’auto ou d’hétéro-agressivité dans les quelques jours précédant leur hospitalisations, tous diagnostics confondus. CRITERES D’INCLUSION : Les critères d’inclusions retenus dans cette étude sont les suivants : 1- Age supérieur ou égal à 17 ans ; 2 - Passage à l’acte auto ou hétéroagressif ; 3 - Hospitalisation dans l’établissement hospitalier spécialisé Drid Hocine ; 4 - Période d’inclusion Janvier 2013 Ŕ Janvier 2014. CRITERES D’EXCLUSION : Les critères d’exclusion retenus sont les suivants : 1- Age inférieur à 17 ans ; 2- Absence de passage à l’acte agressif durant l’épisode de décompensation ayant motivé l’hospitalisation. 93 La zone de couverture de l’établissement hospitalier spécialisé Drid Hocine est régionale, les patients y étant hospitalisés devraient donc théoriquement pour la plupart être domiciliés dans la région Est d’Alger (En fait, ils viennent souvent de partout, y compris de l’intérieur du pays).. Cet établissement hospitalier est composé de différentes unités : une unité de consultation externe avec un ‘’service porte’’ pour les urgences fonctionnant les jours ouvrables et sept unités d’hospitalisations. 1.3 Les outils d’évaluation : Le DSM IV a été utilisé comme outil d’évaluation diagnostique pour les différentes pathologies des patients hospitalisés. Pour notre travail, nous avons choisi d’utiliser l’échelle d’évaluation psycho Ŕ métrique la (SDAS), échelle globale de l’agressivité et du dysfonctionnement social (social dysfunction and aggression scale), qui contient 21 items scorées de 1 à 4 selon l’intensité ou la gravité de la réponse avec un volet sur la clinique, un autre sur la nature de l’acte, puis la victime, le vécu et l’estime de soi, l’intoxication etc…(Annexe 2). Deux sous-échelles de la SDAS sont également utilisées, la SDAS-9 qui explore l’agressivité tournée vers l’extérieur (outwarde aggression) et la SDAS-6 qui explore l’agressivité tournée contre soi (inwarde aggression). 1.4 La méthode de recueil de données : L’étude s’est déroulée sur une période de 12 mois. Les patients remplissant les critères ont été tous évalués par moi-même. Après information portant sur les objectifs de l’étude, le support utilisé et le déroulement de celle-ci, on a recueilli le consentement oral des patients pour répondre au questionnaire. 1.5 Les critères opératoires : La procédure de passation a été identique pour chaque patient et l’évaluateur a toujours été le même. Un entretien préliminaire nous a permis de remplir auprès de la famille et du patient dans la mesure du possible, le questionnaire établi à partir de l’étude de la littérature sur l’agressivité des malades mentaux. Le questionnaire comporte au total 30 items qui s’organisent autour de 3 axes (Annexe 1) : o les données sociodémographiques : Nous nous sommes intéressés à l’âge, au sexe et à la situation familiale, le niveau d’instruction et socioprofessionnel du patient. 94 Nous nous sommes également intéressés à la qualité de vie, la situation assurantielle et les antécédents personnels et familiaux du sujet. o les données cliniques : regroupent le diagnostic, les motifs d’admission, les antécédents psychiatriques, le suivi et les hospitalisations antérieures, en psychiatrie ainsi que la qualité de la prise en charge antérieure à l’hospitalisation. o les caractéristiques du passage à l’acte : à savoir la nature, les circonstances et les conséquences du passage à l’acte agressif, ainsi que les caractéristiques des victimes. En fin d’entretien, on a côté l’échelle globale SDAS. En moyenne, 45 minutes ont été nécessaires pour chaque patient. A l’admission, après avoir expliqué notre démarche pour la famille, nous nous sommes basés sur l’interrogatoire de cette dernière et l’examen clinique des patients pour évaluer l’irritabilité, l’agitation et l’agressivité ainsi que le retrait et l’addiction, ce qui correspond à la première partie de l’échelle d’évaluation. Dans la deuxième partie, nous nous sommes aidés de l’interrogatoire du patient lui-même afin d’apprécier l’humeur, l’angoisse, les comportements suicidaires, l’estime de soi et les plaintes hypochondriaques, et ce dés que l’entretien était possible. La moyenne du score globale à la SDAS est de 32.41 à l’inclusion. L’agressivité les patients est jugée globalement modérée. La moyenne pour la SDAS-9 est de 14.50, jugée modérée et pour la SDAS-6 de 6.98, jugée minime. Précisant que pour les différents items, le score de l’irritabilité se positionne en tète 39.3% avec une intensité modérée (réponse 2) suivie de l’agressivité physique envers le personnel médical dans 37% de réponse d’intensité minime, l’agitation 32.7 d’intensité légère à modère, vient ensuite l’agressivité verbale non orientée avec 31.7% de réponses de faible intensité. 1.6 L’analyse statistique : La saisie des données ainsi que l’analyse statistique descriptive et univariée ont été effectuées à l’aide du logiciel Epi-INFO version 6.04 ; logiciel de santé publique, utilisé pour l’analyse des données de recherche, élaboré par le CDI d’Atlanta Ŕ USA. Le seuil de significativité retenu pour les différents tests effectués est de : 0,05 et l’intervalle de confiance IC est fixé à 95%. 1.7 L’étude univariée : Étude statistique des modalités d’une seule variable, ou de plusieurs variables considérées indépendamment, dans le but de décrire un échantillon. c’est une 95 analyse statistique ou les pourcentages sont calculés pour des variables qualitatifs et des variables quantitatifs (exprimés par un chiffre). L’existence d’une liaison entre des variables quantitatives et qualitatives a été testée au moyen d’un khi-2 de Pearson. Son principe se base sur une fonction discriminante qui constitue une mesure normalisée de l'écart entre les valeurs théoriques déduites du modèle et les valeurs observées dans l'échantillon, c’est-à-dire qu’il mesure le niveau association statistique entre deux ou plusieurs paramètres. • L’analyse univariée a été réalisée sur le logiciel Epi-INFO déjà mentionné. • Les résultats sont exprimés en pourcentages pour les variables qualitatives (prises des différents toxiques, qualité du logement,…), ils sont exprimés en moyennes ± écart-type de la moyenne pour les variables quantitatives (âge, nombre d’hospitalisation…). • La comparaison de pourcentage a été faite par le test de khi-2 (X 2 Pearson). • La comparaison des moyennes par le test de l’écart réduit. 96 2. RESULTATS : 2.1 ÉTUDE DESCRIPTIVE : L’enquête descriptive concerne tous les patients inclus dans l’étude, c-à-d 300 patients. Elle porte sur la description des caractéristiques sociodémographiques, des données cliniques et des caractéristiques du passage à l’acte agressif. Elle permettra ainsi de définir les facteurs de risques du passage à l’acte auto et hétéroagressif. 2.1.1. Caractéristiques sociodémographiques : Les patients, en général, ont une moyenne d’âge de 38.823 +/- 0.637 avec des extrêmes de 17 à 65 ans. La moyenne d’âge étant de 37.600 +/0.761 pour les hommes et de 41.270 +/- 1.121 pour les femmes. Figure 1 : répartition des patients selon l’âge. Source : auteur sur la base des tableaux 1 en annexe 4. 33.8% des patients ont un âge compris 36 et 45ans. Elle est représentée pour les femmes par un taux de 31% et pour les hommes par 35%. 26% ont entre 26 et 35ans, 20.3% ont entre 46 et 55ans, 12.4% entre 17 et 25ans et enfin seuls 7.8% ont un âge de 56 à 65ans. 97 Figure 2 : répartition des patients selon les tranches d’âge Source : auteur sur la base du tableau 2 en annexe 4. on compte cent patients de sexe féminin patients de sexe masculin soit 66.7%. soit 33.3% et deux cent Figure 3 : répartition des patients selon le sexe Source : auteur sur la base du tableau 3 en annexe 4. Pour l’état civil, l’échantillon compte 68.7% de célibataires avec un pourcentage de 50% pour les femmes et de 78% pour les hommes. On 98 compte aussi 24.7% de sujets mariés avec 35% des femmes et 19.5% des hommes et 6.3 de divorcés soit 14% pour les femmes et 2.5% pour les hommes. 78 80 70 60 50 50 40 35 30 20 14 10 homme femme 19,5 2,5 0 0 celibataire divorce marie 1 NS Figure 4 : répartition des patients selon l’état civil. Source : auteur sur la base des tableaux 4 en annexe 4. la répartition des patients selon le niveau d’instruction relève un taux de 37.7% pour le niveau moyen et de 24.7% pour le secondaire contre un taux de 18.3% pour le primaire et de 13% pour l’universitaire. Notant que pour les femmes les universitaires sont en tète, avec un taux de 24% suivi de 23% pour le niveau moyen, de 21% pour le primaire et enfin 18% pour le secondaire alors que 2% n’ont jamais été scolarisées. Ce qui semble différent pour les hommes qui comptent 45% pour le moyen, 28% pour le secondaire et 17% pour le primaire contre seulement 7.5% pour le niveau universitaire. 99 Figure 5 : répartition des patients selon le niveau d’instruction. Source : auteur sur la base des tableaux 5 en annexe 4. Pour la situation professionnelle, l’échantillon montre que 67.3% des patients sont sans emploi avec un taux de 72% pour les femmes et 65% pour les hommes, 23.7% seulement des sujets exercent une profession, 4.3% sont en retraite et 3.4% sont en invalidité ou en congé de longue durée. Figure 6 : répartition des patients selon la situation professionnelle. Source : auteur sur la base des tableaux 6 en annexe 4. La grande majorité des patients soit 93.3% vivent en famille, 4% vivent seuls et 2.7% sont sans domicile fixe et dans 88% des cas le logement est urbain. 100 Figure 7 : répartition des patients selon le logement. Source : auteur sur la base du tableau 7 en annexe 4. Concernant les conditions socio-économiques, un taux de 57% des patients vivent dans des conditions moyennes contre 23.7 % qui vivent dans de bonnes conditions et 19.7% qui ont une mauvaise condition de vie. Figure 8 : répartition des patients selon les conditions socioéconomiques. Source : auteur sur la base du tableau 8 en annexe 4. Nos patients font partie dans 57.9% d’une fratrie qui compte jusqu’à cinq enfants. 36.1% possèdent de six à dix frères et sœurs et 4% ont en 101 plus de dix, alors que seul 1% est le taux de patients représentant un enfant unique. Figure 9 : répartition des patients selon le nombre de la fratrie. Source : auteur sur la base du tableau 9 en annexe 4. 66.3% des patients possèdent une couverture sociale contre 33% sans. Figure 10 : répartition des patients selon l’existence d’une couverture sociale. Source : auteur sur la base des tableaux 10 en annexe 4. 88.7% des patients n’ont pas efféctué le service national. 102 2.1.2 Les caractéristiques cliniques : 78.3% des sujets n’ont aucun antécédent médico-chirurgical contre 21%. Figure 11 : répartition des patients selon l’existence d’antécédents médico-chirurgicaux. Source : auteur sur la base des tableaux 11 en annexe 4. Alors que pour les toxiques, 53.7% en consomment contre 46.3% de non consommateurs. Pour la majorité, se sont des hommes 74.5% alors que les femmes ne représentent que 12%. Cette consommation est régulière dans 87% des cas et elle concernerait le tabac dans une proportion de 88.2%, le cannabis 37.3%, l’alcool 27.3% et enfin les psychotropes avec un taux de 10.6%. 103 Figure 12 : répartition des patients selon la prise toxique Source : auteur sur la base des tableaux 12 en annexe 4. 73.7% des patients ont bénéficié d’une thérapie traditionnelle avec un taux de 81% pour les femmes et 70% pour les hommes. Figure 13 : répartition des patients selon l’existence d’antécédent de thérapie traditionnelle. Source : auteur sur la base des tableaux 13 en annexe 4. les antécédents carcéraux sont retrouvés chez seulement 8% des patients. Figure 14 : répartition des patients selon l’existence d’antécédent carcéral. Source : auteur sur la base des tableaux 13 en annexe 4. 104 Un terrain d’hérédité familiale de pathologie psychiatrique est relevé dans 45.3% des cas. Pour le diagnostic psychiatrique, l’échantillon regroupe 54.7% de schizophrénies, 22% de troubles de l’humeur, 12% de troubles de personnalité, 4.7% de troubles liés à une substance, 4.3% de déficiences mentales et 2.6% d’autres diagnostics à savoir les démences, les troubles anxieux et les troubles dissociatifs ( les fugues et les amnésies). La répartition des diagnostics selon le sexe relève les taux suivants : - - Pour les femmes : 36% de troubles de l’humeur, 34% de schizophrénies, 17% de troubles de personnalité et 8% de déficiences mentales. Pour les hommes : 65% de schizophrénies, 15% de troubles de l’humeur, 9% de troubles de personnalité et 7% de troubles liés à une substance. Figure 15 : répartition des patients selon le diagnostic. Source : auteur sur la base des tableaux 14 en annexe 4. Pour la date de début des troubles, elle remonte à plusieurs années dans 81.7% des cas avec un taux de 85% pour les hommes et 75% pour les femmes. 105 Figure 16 : répartition des patients selon la date de début des troubles. Source : auteur sur la base des tableaux 15 en annexe 4. le nombre d’hospitalisation en milieu psychiatrique montre que 32% des patient comptent une hospitalisation, 23% en comptent deux, 18% en ont trois, 10.7% ont séjournés quatre fois en milieu psychiatrique. Pour le reste, on peut noter jusqu’à plus de quinze hospitalisations. Figure 17 : répartition des patients selon le nombre d’hospitalisation. Source : auteur sur la base des tableaux 16 en annexe 4. Concernant la qualité du suivi antérieur, les taux montrent que dans 40.7% des cas le suivi est irrégulier contre 39% de suivi régulier, alors que 19% n’ont aucun suivi. Cette répartition, dans les eux sexes, est comme suit : 106 - Pour les femmes : 40% suivi régulier, 35% irrégulier et 24% aucun. Pour les hommes : 43.5% suivi irrégulier, 38.5% régulier et 16.5% aucun. Figure 18 : répartition des patients selon la qualité du suivi médical. Source : auteur sur la base des tableaux 17 en annexe 4. Une mauvaise compliance thérapeutique est à noter dans plus de la moitié des cas soit 58.3%, alors que celle-ci est jugée satisfaisante dans 22% des cas seulement. Notant aussi l’absence totale de prise thérapeutique dans 19.7% des cas. Figure 19 : répartition des patients selon la compliance thérapeutique. Source : auteur sur la base des tableaux 17 en annexe 4. 107 les motifs d’hospitalisation qui font le sujet de notre recherche se présentent comme suit : l’hétéro-agressivité verbale dans 90%, l’hétéroagressivité physique dans 78.7% des cas, l’autoagressivité est retrouvée dans 37.7% des cas et enfin, l’agitation dans 62.7% des cas. La répartition selon le sexe, retrouve chez les femmes 87% de cas d’hétéro-agressivité verbale, 67% de cas d’agitation, 57% de cas d’agressivité physique et 41 % d’autoagressivité. Pour les hommes, on compte 91% de cas d’agressivité verbale, 64% de cas d’agressivité physique, 60.5% de cas d’agitation et 26% de cas d’autoagressivité. Figure 20 : répartition des patients selon le motif d’admission. Source : auteur sur la base des tableaux 18 en annexe 4. le motif d’admission le plus fréquent selon le diagnostic est représenté comme suit : L’agressivité verbale est la plus importante dans les addictions, les schizophrénies, les troubles de l’humeur, les personnalités pathologiques et l’abus de substance. L’agressivité physique envers autrui plus fréquente dans l’abus de substance, les déficiences mentales et les schizophrénies. L’autoagressivité plus représentée chez les anxieux, les troubles de l’humeur et les personnalités pathologiques. Alors que l’agitation est l’apanage de l’abus de substance, des personnalités pathologiques et des anxieux. 108 Figure 21 : répartition du motif d’admission selon le diagnostic. Source : auteur sur la base des tableaux 19 en annexe 4. 2.1.3 Les caractéristiques du passage à l’acte agressif : 2.1.3.1 LA NATURE DE L’ACTE : o L’agressivité verbale est plus significative dans la population masculine avec un taux de 91% contre 87% chez les femmes. Cela est confirmé par le P=0.04 qui fait que cette différence entre les deux sexes est significative. P=0.04 Figure 22 : répartition des patients selon l’agressivité verbale dans les deux sexes. 109 Source : auteur sur la base des tableaux 20 en annexe 4. o l’agressivité verbale concerne les insultes dans une proportion de 67.4%, les cris dans 61.1% de, les menaces dans 24.1% et l’humiliation verbale chez 1.9% des malades. notant, le taux de 82.4% de cris chez la femme et 82.8% le taux d’insultes cher l’homme. Figure 23 : répartition des patients selon la nature de l’agressivité verbale. Source : auteur sur la base des tableaux 21 en annexe 4. o l’agressivité psychique, retrouvée dans 17.7% des cas à savoir 17.5 hommes et 18 femmes, est représentée par 64.2% de cas de chantage et 37.7% d’exigences excessives (argent de poche, achats de matériel électronique ou de vêtements…) dans des proportions aussi comparatives dans les deux sexes. La différence entre les deux sexes n’est pas significative. p<0.04. 110 Figure 24 : répartition des patients selon la nature de l’agressivité psychique. Source : auteur sur la base des tableaux 22 en annexe 4. o A propos de la violence envers les objets, on la relève dans 57% : 62% pour les femmes et 54.5% pour les hommes ; avec 72.5% de claquement des portes, 48.5% de jets d’objet, 48% de bris d’objet et 4.1% de conduites incendiaires. La différence entre les deux sexes n’est pas significative. p<0.04. Figure 25 : répartition des patients selon la violence envers les objets. Source : auteur sur la base des tableaux 23 en annexe 4. o on note quatre cas soit 1.3% de sévices envers les animaux. o Quant à l’agressivité envers soi, on la note dans 37.7 soit 49% des femmes et 32% des hommes Les chiffres montrent que les patients se jettent par terre dans 37.2 des cas, se heurtent la tète dans 30.1% des cas, s’automutilent dans 29.2% des cas et frappent des poings des objets et fuguent dans 15% des cas. Dans les deux sexes, on relève plus de femmes qui se jettent par terre 59.2%, qui frappent des objets 41% et qui se heurtent la tète 38.8% des cas, alors que les hommes s’automutilent plus, dans 42.2% des cas. Mais la différence entre les deux sexes n’est pas significative. p<0.04. 111 P<0.04 Figure 26 : répartition des patients selon la nature de l’autoagressivité. Source : auteur sur la base des tableaux 24 en annexe 4. o Selon le sexe, l’autoagressivité est plus marquée chez les femmes avec un taux de 49% contre 32% pour les hommes ; La différence entre les deux sexes est significative. p=0.04. Figure 27 : répartition des patients selon l’autoagressivité dans les deux sexes. Source : auteur sur la base du tableau 25 en annexe 4. o Concernant l’agressivité physique envers autrui, on relève 63.6% de cas de gestes menaçants, 57.6% de cas de coups infligés, 37.7% de cas où le patient pousse autrui, aussi il y a transgression des règles dans 22.9% des cas. La répartition selon le sexe retrouve que 66.2% des femmes présentent des gestes menaçants contre 62.3% des hommes et que 61% des hommes 112 donnent des coups contre 50.7% des femmes. La différence entre les deux sexes n’est pas significative. p<0.04. P<0.04 Figure 28 : répartition des patients selon la nature de l’hétéro-agressivité physique. Source : auteur sur la base des tableaux 26 en annexe 4. 2.1.3.2 la victime : o Pour la victime, chez 52% des cas la femme se fait du mal à elle-même contre 25.5% chez les hommes, puis la mère se place avec une moyenne de 47% des cas : 44% chez les femmes et 45.5% chez les hommes, suivie du conjoint chez 25% des femmes et du frère chez 30% des hommes, puis de la sœur et du père à des taux respectif de 24% et de 22%, dans cette même population masculine. 113 Figure 29: répartition des patients selon la victime. Source : auteur sur la base des tableaux 27 en annexe 4. o Concernant la réitération de l’acte, celle-ci semble exister dans un pourcentage de 92.7% : 97% chez les femmes, 90.5% chez les hommes. L’acte est unique dans 7.3% des cas. Figure 30 : répartition des patients selon la réitération de l’acte. Source : auteur sur la base du tableau 28 en annexe 4. o les patients passent à l’acte, en général, seul dans 98.3% des cas. o pour les circonstances du passage à l’acte, on relève un contexte de frustration dans 81% des cas et un contexte délirant dans 50.3% des cas. Un contexte d’agitation ou d’excitation existe dans 21% des cas. Dans 14.7% des cas, il y a une anxiété. Chez les femmes, on note dans 86% des cas une situation de frustration et dans 39% des cas un contexte délirant et le même constat étant retrouvé chez les hommes, avec un contexte de frustrations dans 74% des cas et délirant dans 56% des cas. 114 Figure 31 : répartition des patients selon le contexte du passage à l’acte. Source : auteur sur la base des tableaux 29 en annexe 4. o pour la fin de l’agressivité, on retrouve la contention chimique en tête avec 36.7% des cas, dont 54% pour les femmes et 28% pour les hommes, suivie de la fin spontanée dans 28.3% des cas : 24% chez les femmes et 30.5 chez les hommes puis, la contention physique dans 27% des cas : 20% chez les femmes et 30.5% chez les hommes et enfin la fugue 8% est retrouvée chez 2% des femmes et 11% des hommes. spontanée fugue femme homme contention chimique % moyen contention physique 0 10 20 30 40 50 60 Figure 32 : répartition des patients selon la fin de l’agressivité. Source : auteur sur la base des tableaux 30 en annexe 4. 115 o quant aux conséquences du passage à l’acte, on note que dans 62.3% l’agressivité est sans dégâts matériels, de façon aussi significative pour les deux sexes. Figure 33 : répartition des patients selon les dégâts matériels. Source : auteur sur la base du tableau 31 en annexe 4. o Le même constat est fait pour les agressions sans lésions qui représentent 75% des cas. Figure 34 : répartition des patients selon les lésions causées. Source : auteur sur la base du tableau 31 en annexe 4. o Enfin les réactions post-agression se partagent comme suit : 35% de cas d’indifférence, 22.3% de réticence, 15.6% de persistance des 116 menaces et 12.5% de banalisation du geste. Dans les deux sexes, ces réactions présentent le même classement. Figure 35 : répartition des patients selon la réaction post-agression. Source : auteur sur la base du tableau 32 en annexe. 2.2 DISCUSSION : 2.2.1 Données sociodémographiques : Les patients ayant commis un passage à l’acte agressif sont en prédominance des sujets d’âge moyen. Dans notre étude, la moyenne d’âge des patients avec des gestes agressifs est de 38 ans, avec des extrêmes allant de 17 à 65 ans. Chez les femmes, la tranche d’âge des 30- 45 ans est représentée par le taux le plus élevé 31% des cas et chez les hommes, elle regroupe 35%. Les études internationales retrouvent une augmentation du risque de passage à l’acte agressif liée à un âge jeune. La moyenne d’âge de la population étudiée est fréquemment aux environs de 40 ans. Dans l’étude de JOYAL et al. [74] elle est de 39,5 ans, dans l’étude de ABDERHALDEN et al [2]. de 39,4 ans, dans celle de CALASANTI et al [25] elle est de 44,10 ans. Les célibataires sont majoritaires, dans le profil du sujet avec passage à l’acte agressif 68,7% et ce que ce soit du côté des femmes 50% que du côté des hommes 78%. Un niveau scolaire moyen et l’absence de travail qualifient l’essentiel de nos patients. La majorité des cas de cette étude ont un niveau scolaire n’ayant pas dépassé le cycle moyen et sont inactifs. Ces patients ont donc un niveau 117 socio-économique très moyen. Ce niveau s’expliquerait, peut être, par le fait que dans notre société les patient vivent dans un milieu urbain (88%) et surtout en famille (93.3%). La famille prend totalement en charge ses proches malades et ce quelque soit leur âge même si ceux-là bénéficient pour la majorité (66.3) de la pension d’invalidité et de la gratuité des soins. Un bas niveau socio-économique et un parcours scolaire arrêté précocement sont associés, dans la littérature, à une augmentation du risque d’agressivité. [38]. NOBLE et RODGER [109] ont constaté que 59% des patients ayant été violents à l’hôpital n’avaient pas d’emploi au moment de l’admission et que 50,4% étaient au chômage. SWANSON et al. [147] a également retrouvé que l’inactivité professionnelle augmentait le risque d’agressivité chez les individus présentant des troubles mentaux. 92% de notre population d’étude n’ont pas d’antécédent judiciaire. Cela est surtout lié au fait que notre échantillon regroupe surtout des malades chroniques et que notre institution n’a pas un statut de service médico-légal. Par ailleurs, nous n’avons pas recensé d’étude qui s’intéresserait à cet aspect de la question, à l’exception des études en milieu carcéral. 2.2.2 Données cliniques : L’hérédité familiale existe dont un pourcentage de 45.3%, c-à-d presque la moitié de nos patients a un parent proche suivi pour une maladie mentale. L’absence d’antécédents d’abus de substance est notée, nos patients étant surtout consommateurs de tabac, de façon régulière. Cette donnée étant surtout représentée par le sexe masculin. Dans 37.3% des cas l’antécédent d’abus de drogue concerne le cannabis. Ce qui ne concorde pas avec les données de la littérature, qui présentent la consommation de drogue et d’alcool comme un facteur aggravant le risque de passage à l’acte des malades mentaux. Nos résultats sont dus au fait que notre population d’étude soit prélevée de l’établissement hospitalier spécialisé Drid Hocine, qui n’est pas un service médico-légal et de la société où l’alcool est loin de représenter un problème de santé publique. Cependant, alors que BARLOW et al [9] retrouve les troubles d’abus de substance associé à un risque de violence lors de l’admission, pour 118 KRAKOWSKI et al. [81], les antécédents d’abus de substance ne sont pas des facteurs discriminants de risque de passage à l’acte en institution. Le diagnostic le plus fréquent dans notre population d’étude est celui de la schizophrénie pour les deux sexes, suivi des troubles de l’humeur et des troubles de personnalité. Ce qui est conforme aux données de la littérature qui mettent en évidence une association entre les troubles psychotiques et le risque de passage à l’acte agressif. par exemple, les individus agressifs dans l’étude de Voyer [158] sont principalement des patients psychotiques (79%). l’augmentation du risque de violence chez les personnes souffrant de troubles schizophréniques comparativement à la population générale est aussi retrouvée dans l’étude de Elbogen et Johnson. [37] et celle de Fazel et al. [39] Dans l’étude princeps de Swanson et al.[146] en 1990, les personnes souffrant de troubles bipolaires ou dépressifs avaient une prévalence de comportements violents supérieure à celle de la population générale (11,1 % vs 2,1 % des personnes ayant commis un acte de violence physique hétéroagressive). Dans notre étude, les patients ont connu un début des troubles remontant à plusieurs années, ils ont bénéficié de plusieurs hospitalisations et présentent une forte prévalence d’arrêt de traitement et de rupture de suivi médical. Ce qui est retrouvé dans la littérature avec l’étude de NOBLE et RODGER [109], qui montre que le diagnostic de schizophrénie, la mauvaise adhésion aux soins et l’irrégularité du suivi médical sont autant de facteurs qui exposent au risque de passage à l’acte agressif. 2.2.3 Caractéristiques formelles du passage à l’acte passage : Dans notre étude, à l’admission, les patients sont plus agressifs verbalement envers autrui. Ils sont également agités et passent à l’acte agressif physique de façon plus marquée envers autrui qu’envers eux-mêmes. Dans la littérature, on retrouve chez les patients ayant commis des actes agressifs, des hospitalisations en raison de troubles du comportement à type de menace ou de passage à l’acte hétéroagressif dans plus de la moitié des cas [158]. Selon les diagnostics, l’agressivité verbale est plus retrouvée chez le psychotique et le toxicomane, l’agitation avec l’agressivité verbale pour les personnalités pathologiques, les déficiences mentales et les troubles de l’humeur, et l’agitation devance les troubles anxieux. 119 Notons qu’il y a une différence significative pour l’agressivité verbale entre les hommes et les femmes, les hommes étant les plus agressifs verbalement pour un p=0.04. Cette hétéro-agressivité verbale est représentée dans 67.4% par les insultes et dans 61.1% les cris. L’agressivité psychique retrouvée dans 17% des cas se résume surtout aux chantages et aux exigences excessives. La violence envers les objets retrouvée dans plus 57% des cas se limitent beaucoup plus aux claquements des portes. L’autoagressivité consiste en les automutilations pour les hommes (se bruler, se taillader…) et en le fait de se jeter par terre pour les femmes. Elle est également plus significative pour les femmes avec un p=0.04. Quant à l’hétéro-agressivité physique, elle regroupe plus de gestes menaçants avec ou sans arme et les coups de poing et coups de pieds. Les coups étant plus notés du coté des hommes comme retrouvé dans la littérature : la prévalence de la violence physique chez les femmes est moins importante que chez les hommes en dehors de l’hôpital (55% vs 66%) [158]. Ces actes sont également retrouvés dans les antécédents antérieurs, ce qui explique pourquoi les patients réitèrent leurs passages à l’acte dans une proportion de 92% des cas. Ce qui est en accord avec la littérature, EDWARDS et al. [36] ont trouvé également 52% cas, d’antécédents de violence dans un groupe de patients violents. Les malades mentaux sont plus agressifs envers leurs proches, ce qui ressort nettement de notre étude avec un taux de 74% d’agressivité envers la mère, suivi des frères et sœurs 23.3 à 25.3%, du père 18.7% puis du conjoint dans 15.7% des cas. Alors qu’envers les étrangers, elle n’est que 9% [158]. Dans la recherche de la situation où se déroule le passage à l’acte, l’acte agressif semble être fortement lié au contexte et à l’environnement. L’existence d’une frustration est révélée dans 81% des cas alors qu’un contexte délirant n’est relevé que dans 67.3% des cas. Ce qui concorde avec les données de la littérature où la violence liée aux idées délirantes est peu fréquente et c’est l’intolérance à la frustration qui facilite fréquemment le passage à l’acte. Allant dans ce sens, SHERIDAN et al. [140] ont constaté que dans 63% des cas, l’agression avait été précipitée par une tension entre l’équipe soignante et le patient (rappel des règles..) et ce n’est que dans 30% des cas que l’agression avait été en lien avec la symptomatologie du patient. 120 NOLAN et al.[110] trouvent des résultats encore plus faibles, puisque dans leur étude, seulement 20 % des agressions sont consécutives à des idées délirantes ou des hallucinations. Dans l’étude de M. VOYER [158], un événement ayant déclenché ou précipité l’acte de violence est relevé par les soignants dans plus de la moitié des cas et il s’agit le plus souvent d’une frustration (43%). la fin de l’agressivité est marquée par une intervention médicale et une contention chimique dans 36.7% des cas, surtout dans la population féminine où elle est de 54%. Alors que chez les hommes la contention physique est cependant plus représentative avec 30.5%. Dans l’étude de M. VOYER [115], lorsque l’agression a eu lieu, la réponse est le plus souvent la mise du patient en chambre d’isolement (77% des cas) et la prescription d’un traitement sédatif dans 53%. Dans l’étude de JOYAL et al [74], il s’agissait de l’isolement dans la chambre dans 37% des cas, du transfert du patient en chambre d’isolement dans 18% des cas, de la prescription immédiate d’un traitement oral dans 15,5% des cas et en intramusculaire dans 2,6% des cas. Même si l’agressivité des malades mentaux est fréquente, elle est pour la majorité sans conséquences ni matérielles (62.3%) ni physiques, de soi ou d’autrui (75%). ailleurs, les dégâts et les lésions sont minimes. C’est également ce que retrouvait FOTTREL [47] avec une majorité d’agression de sévérité 1 (agression n’entraînant pas de lésions). NOBLE et RODGER [109] constataient 59% d’agression de sévérité 1 et 39% de sévérité 2 (agression occasionnant des blessures minimes à type de contusions, de griffures ou d’érosions). Pour PEARSON et al.[82], presque 70% des agressions étaient de niveau 1 et seulement 29% de niveau 2. Les passages à l’acte violents ayant des conséquences graves pour les victimes sont donc particulièrement rares (3% pour NOBLE et RODGER, 6% pour SOLIMAN [143], 3% pour OWEN [111] et 2.7dans notre étude. Enfin, la réaction observée, en post- passage à l’acte, s’inscrit dans 35% des cas dans le registre de l’indifférence et dans22% des cas dans celui de la réticence, probablement lié à la nature de la pathologie psychotique prévalente. 121 CONCLUSION : Notre travail été conçu dans le but de dresser un profil du patient susceptible d’avoir des actes violents et d’essayer de relever ce qui conditionne ces actes, la circonstance ou le processus psychopathologique sous-jacent. Les résultats de notre étude sont, dans l’ensemble, conformes aux données de la littérature. Les différences observées peuvent être attribuées à la diversité de la qualité des échantillons des différentes études et certains biais de notre propre recherche. Toutefois, nous pouvons, à partir de notre travail de recherche dressé le profil sociodémographique et cliniques du sujet ayant commis un passage à l’acte agressif. D’abord, la tranche d’âge des 30-40 ans est la plus représentée et ce dans les deux sexes. Il y a une prédominance des sujets célibataires, au niveau d’instruction moyen et sans insertion professionnelle. Les conditions socioéconomiques de ces sujets sont majoritairement moyennes grâce au milieu urbain, au soutien familial et à la sécurité sociale. On relève aussi pour nos patients une faible occurrence d’antécédents d’abus de substances et d’antécédents carcéraux Du point de vue clinique, un terrain d’hérédité psychopathologique est fréquemment retrouvé ainsi qu’une forte prévalence de schizophrénie. Cette dernière explique en partie la réaction d’indifférence ou de réticence du patient après son passage à l’acte ; et même si les patients ont connu plusieurs séjours en milieu hospitalier, une rupture de soins dont une irrégularité du suivi médical et une mauvaise compliance thérapeutique sont à noter. Quant à l’acte agressif, il est fréquemment retrouvé dans le passé du sujet. Il s’inscrit surtout dans le registre verbal et s’adresse particulièrement aux proches. La participation de l’environnement est plus que notable dans la facilitation de ce passage à l’acte avec une intolérance aux frustrations marquée. Mais bien que l’agressivité soit fréquente, il n’en demeure pas moins que ses conséquences restent généralement et fort heureusement insignifiantes. 122 CONCLUSION GENARALE : Depuis une étude sur la violence en milieu militaire et urgences psychiatriques en 1999, la recherche de données de la littérature en Algérie est restée malheureusement pauvre. L’agressivité bien que très visibles dans le milieu psychiatrique algérien comme partout ailleurs, n’a pas encore eu sa part d’intérêt des chercheurs, hormis le suicide qui fait l’objet de deux travaux de recherches l’un sur les conduites suicidaires dans le parcours du schizophrène, en 2010 et l’autre plus récemment, en 2015 sur les tentatives de suicides en milieu militaire. A notre connaissance, le sujet de ce travail de recherche n’a pas déjà été traité auparavant. Comme nous l’avons dit, précédemment le passage à l’acte agressif se déroule dans une situation et s’inscrit dans l’histoire du malade, nous pouvons le préciser à présent cet inscrit dans l’histoire du malade dans sa relation avec le monde. Pour répondre à nos objectif de départ, la synthèse de notre travail de recherche nous permet de conclure que la relation qui relie le passage à l’acte à la pathologie psychiatrique est plus de nature circonstancielle que processuelle. Ainsi l’intrication des relations avec l’extérieur faciliterait plus le passage à l’acte que les manifestations cliniques de la maladie. Cela suppose intégrer la notion d'agressivité dans une analyse individuelle et contextuelle pour apporter des réponses adaptées aux événements. L’intolérance à la frustration étant identifiable, notre prise en charge des patients devrait s’intéresser d’avantage à la relation de l’entourage et leurs interactions avec le malade. On peut aussi dire que l’agressivité verbale à type de menaces et d’insultes représente le mode privilégié de l’expression de l’agressivité chez les malades mentaux. Cette agressivité même si elle est fréquente, il n’en demeure pas moins qu’elle est minime sans conséquences grave ni pour le sujet ni pour son entourage, dans la plus grande majorité des cas. Ce qui, nous l’espérons, permettra de déstigmatiser ou de décimenter l’image que la société a du patient psychiatrique. Le profil du patient susceptible de passer à l’acte est celui d’un jeune schizophrène de moins de 40ans, célibataire, de niveau moyen que ce soit pour la formation ou les conditions de vie, sans emploi avec des antécédents d’hospitalisations antérieures et de rupture fréquentes de soins Et comme n’importe quel travail de recherche, notre étude présente est par certains biais qui pourraient ouvrir la réflexion aux recherches d’avenir. 123 Tout d’abord, notre échantillon est d’emblé choisis ayant comme motif d’admission le passage à l’acte agressif. Le choix de prendre toues les admissions, dans la période considérée ou une population de témoins indemnes d’antécédents psychiatriques, aurait peut être pu nous renseigner d’avantage sur la proportion des patients avec un potentiel agressif dans la population de malades psychiatriques ou mieux dans la population générale. Aussi, coïncider les résultats avec l’abus de substance nous aurait permis de confirmer les données de la littérature sur la fait que la consommation de drogue ou d’alcool augmentait considérablement le nombre d’agressions. Par ailleurs, une continuité du suivi en hospitalier aurait permis aussi d’observer directement l’acte et ses circonstances. Mais cela restera comme perspective d’avenir. 124 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : 1. ABDELMOULEH. A : Agressivité des Malades Mentaux et Equipe Soignante. Tunisie : Enquête 1999. 2. ABDERHALDEN C., NEEDHAM I., DASSEN T., HALFENS R., FISCHER J. et al. Frequency and severity of aggressive incidents in acute psychiatric wards in Switzerland. Clin. Practice Epidemio. Mental Health. 2007; 3: 30-41. 3. AGARD.O. La question de l’humanisme chez Max Scheler. Revue germanique internationale p. 163-186. 10-2009. 4. AIUOEZ.K. Les conduites suicidaires dans le parcours du schizophrène. Thèse de doctorat 2010 ; 5. ALBERNHE.T. 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Annexe 5 : Résultats de l’étude descriptive (tabulation). 135 ANNEXE 1 : CRITERES DIAGNOSTIQUES DES TROUBLES MENTAUX DSM IV DELIRIUM DU A UNE AFFECTION MEDICALE GENERALE A. perturbation de la conscience avec diminution de la capacité à diriger, focaliser, soutenir ou mobiliser l’attention B. modification du fonctionnement cognitif ou bien survenue d’une perturbation des perceptions qui n’est pas mieux expliquée par une démence préexistante, stabilisée ou en évolution. C. La perturbation s’installe en un temps court et tend à avoir une évolution fluctuante tout au long de la journée. D. Mise en évidence, d’après l’histoire de la maladie, l’examen physique o les examens complémentaires que la perturbation est due aux conséquences physiologiques directes d’ne affection médicale générale. DEMENCE DUE A UNE AFFECTION MEDICALE GENERALE A. apparition de déficits cognitifs, comme en témoignent à la fois : 1une altération de la mémoire 2une ou plusieurs des perturbations cognitives suivantes : a/ Aphasie b/ Apraxie c/ Agnosie d/ Perturbation des fonctions exécutives B. les déficits cognitifs des critères A1 et A2 sont tous les deux à l’origine d’une altération significative du fonctionnement social ou professionnel et représentent un déclin significatif par rapport au niveau de fonctionnement antérieur. C. La perturbation est la conséquence physiologique directe de l’une des affections de la liste D. Le déficit ne survient pas exclusivement au cours de l’évolution d’un delirium INTOXICATION A UNE SUBSTANCE A. Développement d’un syndrome réversible, spécifique substance, dû à l’ingestion récente de cette substance. 136 d’une B. C. Changements comportementaux ou psychologiques inadaptés, cliniquement significatif, dus aux effets de la substance sur le SNC qui se développent pendant ou peu après l’utilisation de la substance. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental. SEVRAGE A UNE SUBSTANCE A. développement d’un syndrome spécifique d’une substance dû à l’arrêt de l’utilisation prolongée et massive de cette substance. B. Le syndrome spécifique de la substance cause une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans domaines importants. C. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental. TROUBLE PSYCHOTIQUE INDUIT PAR UNE SUBSTANCE B. 1. 2. C. D. A. Hallucinations ou idées délirantes au premier plan. Mise en évidence, d’après l’histoire de la maladie, l’examen physique ou les examens complémentaires, soit de 1, soit de 2 : les symptômes du critère A sont apparus pendant une intoxication ou un sevrage à une substance, ou dans le mois qui a suivi. La prise d’un médicament est liée étiologiquement à l’affection. l’affection n’est pas mieux expliquée par un trouble psychotique non induit par une substance. L’affection ne survient de façon exclusive au cours de l’évolution d’un délirium. SCHIZOPHRENIE A. Symptômes caractéristiques : 2 des manifestations suivantes sont présentes, chacune pendant une période d’un mois: 1- Idées délirantes 2- Hallucinations 3- Discours désorganisé 4- Comportement grossièrement désorganisé ou catatonique 5- Symptômes négatifs B. Dysfonctionnement social ou des activités : travail, relations interpersonnelles ou soins personnels 137 C. Durée d’au moins 6 mois avec au moins 1mois de symptômes du critère A y compris les périodes de symptômes prodromiques ou résiduels D. Exclusion d’un trouble schizo-affectif et d’un trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques et d’un trouble schizo-affectif ou de durée brève E. Exclusion d’une affection médicale générale ou des effets dus à une substance F. Relation avec un trouble envahissant le développement : diagnostic additionnel TROUBLE DELIRANT A. Idées délirantes non bizarres persistant au moins un mois. B. N’a jamais répondu pas au critère A de la schizophrénie. C. En dehors de l’impact de l’idée délirante, il n’y a pas d’altération marquée du fonctionnement ni de singularités ou de bizarreries manifestes du comportement. D. en cas de survenue simultanée d’épisode thymique ou d’idées délirantes, leur durée totale a été brève par rapport au délire E. La perturbation n’est pas l’effet physiologique direct d’une substance ou d’une affection médicale générale EPISODE MANIAQUE A. Une période nettement délimitée durant laquelle l'humeur est élevée de façon anormale et persistante, pendant au moins une semaine (ou toute autre durée si une hospitalisation est nécessaire). B. Au cours de cette période de perturbation de l'humeur, au moins 3 des symptômes suivants (4 si l'humeur est seulement irritable) ont persisté avec une intensité suffisante: 1. augmentation de l'estime de soi ou idées de grandeur. 2. réduction du besoin de sommeil (p. ex., le sujet se sent reposé après seulement 3 heures de sommeil). 3. plus grande communicabilité que d'habitude ou désir de parler constamment. 4. fuite des idées ou sensations subjectives que les idées défilent. 5. distractibilité (p. ex., l'attention est trop facilement attirée par des stimuli extérieurs sans importance ou insignifiants). 6. augmentation de l'activité orientée vers un but (social, professionnel, scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice. 7. engagement excessif dans des activités agréables mais à potentiel élevé de conséquences dommageables (p. ex.., la personne se lance 138 sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables). C. Les symptômes ne répondent pas aux critères d'un épisode mixte. D. La perturbation de l'humeur est suffisamment sévère pour entraîner une altération marquée du fonctionnement professionnel, des activités sociales ou des relations interpersonnelles, ou pour nécessiter l'hospitalisation afin de prévenir des conséquences dommageables pour le sujet ou pour autrui, ou bien il existe des caractéristiques psychotiques. E. Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques directs d'une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement) ou d'une affection médicale générale (p. ex., hyperthyroïdie). Spécifications pour sévérité/ psychotique/ en rémission : Sévère avec caractéristique psychotiques : idées délirantes ou hallucinations congruentes ou non à l’humeur EPISODE MIXTE A. les critères sont réunis à la fois pour un épisode maniaque et pour un épisode dépressif majeur et cela presque tous les jours au moins une semaine. B. La perturbation de l’humeur est suffisamment sévère pour entrainer une altération du fonctionnement professionnel, des activités sociales ou des relations interpersonnelles ou pour nécessité l’hospitalisation ou il existe des caractéristiques psychotiques. C. Les symptômes ne sont pas du aux effets physiologiques directes d’une substance ou d’une affection médicale générale. TROUBLE SCHIZO-AFFECTIF A. Période ininterrompue caractérisée par la présence soit d’un EDM soit d’un épisode maniaque, soit d’un épisode mixte et de symptômes répondant au critère A de la schizophrénie B. Des idées délirantes ou de hallucinations ont été présentes pendant au moins 2semaines en l’absence de symptômes thymiques marqués C. Les symptômes thymiques sont présents pendant une partie conséquente des périodes actives et résiduelles de la maladie 139 D. La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques d’une substance ou d’ne affection médicale générale EPISODE DEPRESSIF MAJEUR A. Au moins cinq des symptômes pendant 2semaines avec un changement par rapport au fonctionnement antérieur avec soit une humeur dépressive ou une diminution de l’intérêt ou du plaisir : 1. humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours 2. diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes les activités toute la journée, presque tous les jours 3. Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime 4. Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours 5. Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours 6. fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours 7. Sentiment de dévalorisation ou culpabilité excessive ou inappropriée 8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision 9. pensées de mort récurrentes, idées suicidaires ou TS B. Les symptômes ne répondent pas aux critères d’épisode mixte C. Il y a une souffrance cliniquement significative ou altération du fonctionnement social D. la pathologie n’est pas liée à une d’affection médicale générale ni à une substance E. les symptômes ne sont pas mieux expliqués par un deuil Spécification des caractéristiques catatoniques : spécifié si : Avec caractéristiques catatoniques (EDM, épisode maniaque, mixte, d’un TDM, d’un TBI, d’un TBII) le tableau clinique est dominé par au lions deux des éléments suivants : 1. 2. 3. 4. 5. immobilité motrice (catalepsie) ou stupeur activité motrice excessive négativisme extrême ou mutisme mouvements volontaires bizarres écholalie ou échopraxie 140 TROUBLE BIPOLAIRE I A. au moins un épisode maniaque grave (avec ou sans épisode dépressif majeur antérieur), B. celui-ci n'étant pas dû à un trouble schizo-affectif, et n'étant pas superposé à la schizophrénie, à un trouble schizophréniforme, à un trouble délirant ou à un trouble psychotique non spécifié. TROUBLE BIPOLAIRE II A. présence d’au moins un épisode de dépression majeure, B. Présence d'au moins un épisode hypomaniaque C. absence d'épisode maniaque. D .Les symptômes ne sont pas mieux expliqués par un trouble schizo-affectif et ne sont pas surajoutés à une schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble délirant ou un trouble psychotique non spécifique. E. Il y a une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants. PERSONNALITE ANTISOCIALE A. mode général de mépris et de transgression des droits d’autui qui survient depuis l’âge de 15ans, comme en témoignent au moins 3 des manifestations suivantes : (1) incapacité de se conformer aux normes sociales (répétition d’actes délictueux) (2) mensonges répétés, utilisation de pseudonymes, manipulation des autres pour un profit personnel ou par plaisir (3) Impulsivité, défaut de planification (4) irritabilité, agressivité (combats physiques répétés) (5) imprudence, inconscience à l’égard de sa propre sécurité ou de celle des autres (6) irresponsabilité (par rapport au travail, aux obligations financières) (7) manque de remords, indifférence, rationalisation B. Individu âgé d’au moins 18 ans C. manifestation de troubles des conduites avant l’âge de 15 ans D. L’apparition du comportement antisocial n’est pas exclusivement consécutive à un épisode maniaque ou schizophrénique PERSONNALITE BORDERLINE Mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects avec une impulsivité marquée, qui apparaît au début de 141 l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins 5 des manifestations suivantes : 1. Efforts effrénés pour éviter un abandon réel ou imaginé. 2. Mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l’alternance entre les positions extrêmes d’idéalisation excessive et de dévalorisation. 3. Perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi. 4. Impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet (par ex., dépenses excessives, sexualité, toxicomanie, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie) 5. Répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d’automutilations. 6. Instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur (par ex., dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété durant habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours) 7. Sentiments chroniques de vide. 8. Colères intenses et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère (par ex., fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées) 9. Survenue transitoire dans des situations de stress d’une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères. RETARD MENTAL A. Fonctionnement intellectuel général significativement inférieur à la moyenne : QI d’environ 70 ou au dessous, mesuré par un test de QI passé de façon individuelle B. Déficits concomitants ou altération du fonctionnement adaptatif actuel concernant au moins deux des secteurs : communication, autonomie, vie domestique, aptitudes sociales et interpersonnelles, mises à profit des ressources de l’environnement, responsabilité individuelle, utilisation des acquis scolaires, travail, loisirs, santé et sécurité. C. Début avant l’âge de 18 ans. 142 ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE 1. DONNEES SOCIO- DEMOGRAPHIQUES : a- Numéro b- Date de naissance : .. / .. / …. c- Sexe : d- Etat civil : □ Masculin □ Féminin □ Célibataire □ Marié □ Divorcé □ Veuf □ NP e- Niveau d’instruction : □ □ □ □ □ □ aucun Primaire Moyen Secondaire Universitaire NP f- Situation professionnelle : □ □ □ □ □ □ □ sans Ouvrier Cadre moyen Cadre supérieur Profession libérale Chômeur NP g- Condition du logement : □ En famille □ Seul □ SDF h- Nature du logement : □ Rural 143 □ Urbain i- Conditions socio-économiques : j- Fratrie : k- Couverture sociale : l- Service national : □ Mauvaises □ Moyennes □ Bonnes □ OUI □ OUI □ NON □ NON 2. CARACTERISTIQUES CLINIQUES : a. ATCD personnel : □ médico-chirurgical □ Nombre d’enfant □ Ménopause □ Toxique : □ OUI □ NON □ Occasionnel □ régulier □ Tabac □ alcool □ psychotrope □ cannabis □ Thérapie traditionnelle b. Diagnostic : □ Schizophrénie et autre trouble psychotique □ Trouble de l’humeur □ Trouble anxieux □ Trouble dissociatif □ Troubles liés à une substance □ Déficience mentale □ Démence □ Trouble de la personnalité □ Trouble du sommeil □ Trouble des conduites □ Sans diagnostic c. Date de début des troubles : □ Quelques jours □ Moins de 6 mois □ Plus de 6 mois □ Une année □ Plusieurs années d. Suivi antérieur : □ Régulier □ Irrégulier 144 □ Aucun Compliance thérapeutique : □ Aucune □ Mauvaise □ Aucune e. Nombre d’hospitalisations : f. Compliance thérapeutique : □ Aucune □ Mauvaise □ Satisfaisante g. Motifs d’hospitalisation : □ Agitation ou instabilité □ Autoagressivité □ Hétéro-agressivité verbale □ Hétéro-agressivité physique 3. CARACTERISTIQUES DU PASSAGE A L’ACTE AGRESSIF : a. Nature de l’acte : 1. Agressivité verbale : □ Cries □ Insultes/grossièreté du langage □ Menaces □ Humiliation verbale 2. Agressivité psychique : □ Humiliation non verbale □ Rabaissement/dévalorisation □ Chantage □ Intimidation □ Exigences excessives □ Marginalisation/isolement 3. violence envers les objets : □ Claquer les portes/faire du désordre □ Jeter des objets par terre □ Casser des objets 145 □ Mettre le feu 4. Sévices envers les animaux 5. Agressivité physique envers soi : □ Se heurter la tète □ Frapper du poing des objets □ Se jeter par terre □ Automutilation (fracture, brulure…) □ Ingestion de toxique □Tentative d’étranglement □ Tentative de pendaison □ Défenestration/précipitation □ Phlébotomie □ Ingestion ou abus de substance □ Fugue 6. Agressivité physique envers autrui : □ Transgression des règles □ Gestes menaçants avec/sans arme □ Vols □ Coups de poing/gifles □ Coups de pied □ Tirer par les cheveux □ Pousser □ Etrangler/étouffer □ Poignardé □ Bruler/mutiler □ Violer ou autre pratique sexuelle □ Empoisonner □ Fugue b. Les victimes : □ Mère □ Père □ Conjoint □ Enfant □ Sœur □ Frère □ Grands-parents 146 □ Oncle / tante/ cousins □ Voisins □ Collègue de travail □ Personnel médical □ Patient □ Policier / gendarme □ Étranger c. Circonstances du passage à l’acte : □ Impulsif □ prémédité □ suggéré □ Pervers □ Manipulateur/intimidant □ Ludique □ Suite à une frustration □ Dans l’agitation ou l’excitation □ Désorganisé/bizarre □ Délirant □ Avec désir de mort □ Avec anxiété □ Seul ou en groupe □ Unique ou réitère c. Conséquences du passage à l’acte : □ Sans dégâts matériels □ Dégâts matériels minimes □ Dégâts matériels importants □ Agression sans lésions (de soi ou d’autrui) □ Lésion minime / superficielle □ Lésion grave / profonde □ Lésion invalidante / handicap / infirmité □ Mort d. fin de l’agressivité : □ Spontanée □ Fugue □ Contention chimique □ Contention physique e. Réaction post agression : □ Indifférence 147 □ Banalisation □ Fugue □ Réticence / mutisme □ Culpabilité / pleurs □ demande d’excuses □ Persistance des menaces □ Sidération 148 ANNEXE 3 : ECHELLE D’AGRESSIVITE ET DU DYSFONCTIONNEMENT SOCIAL (SDAS) 1 - IRRITABILITE 0 = Contrôle normal des réactions, de l’attention. 1 = Impatience minime ou douteuse, et/ou légère difficulté à contrôler des réactions. 2 = Modérément impatient et irrité ; quelques difficultés à contrôler les réactions. 3 = Nettement impatient, se sent facilement provoqué ; mauvais contrôle des réactions. 4 = Impatience très importante et irritabilité, pas de contrôle sur les réactions, se sent constamment provoqué 2 – NEGATIVISME 0 = Absent 1 = Opposition minime, verbalisée ou non, lorsqu’une discipline est requise. 2 = Ne veux pas coopérer, mais peut se contrôler lorsqu’on lui demande de se conformer aux règles. 3 = Combat évident mais encore modéré contre toute autorité ; est parfois indiscipliné. 4 = Est en opposition de façon sévère et ouverte contre les règles de la vie en société, totalement non coopérant. 3 – HUMEUR DYSPHORIQUE 0 = Absent. 1 = Minime ou douteuse. 2 = Le patient a manifesté une légère humeur mécontentement associée à des signes de tension et de grogne. 3 = Le patient a donné l’impression d’être modérément sombre, tendu, grognon. avec des signes de colère envers lui-même et autrui. 4 = Le patient à donné l’impression d’être extrêmement sombre, tendu, avec des signes évident de colère intense. 4 – AGITATION 0 = Absent. 1 = Tension minime ou douteuse et quelques difficultés pour se détendre, mais sans agitation psychomotrice associée. 2 = Tension légère et incapacité de se détendre, avec un peut d’agitation psychomotrice associée. 3 = Tension modérée, incapacité évidente à se détendre et nette agitation psychomotrice. 149 4 = Tension sévère, incapacité marquée à se détendre associée à une agitation psychomotrice intense. 5 – ANXIETE SOMATIQUE 0 = Absent. 1 = Signes somatiques minimes ou douteux d’anxiété. 2 = Légers signes somatiques d’anxiété. 3 = Signes somatiques d’anxiété d’intensité modéré. 4 = Signes somatique d’anxiété d’intensité sévère. 6 – PERTURBATION DES CONDUITES SOCIALES 0 = Absent. 1 = Minime ou douteuse. 2 = Le patient a eu, de façon occasionnelle, des actes provocateurs sans gravité. 3 = Le patient a eu, de façon répétée, des actes provocateurs de gravité modérée. 4 = Le patient a eu, de façon constante, des actes provocateurs de gravité importante. 7 – AGRESSION VERBALE NON ORIENTEE 0 = Absent. 1 = Agressivité verbale douteuse ou très minime, implicite. 2 = Agressivité verbale de faible intensité, présente de façon explicite mais seulement par intermittence. 3 = Agressivité verbale intensité modérée, le patient pouvant parfois vociférer, par exemple en clamant que « tout est mauvais », ou crier avec colère. 4 = Agressivité générale marqué, avec parfois des hurlements pouvant inclure malédictions et jurons. 8 – AGRESSION VERBALE ORIENTEE 0 = Absent. 1 = Agressivité douteuse ou minime envers des individus définis. 2 = Agressivité modérée se manifestant clairement dans la façon de parler, bien que les contenus agressifs ne soient présents que par intermittence. 3 = Agressivité plus constante, parfois avec des vociférations : par exemple, le fait d’insulter personnellement les gens. 4 = Agressivité marqué et parfois avec des hurlements : par exemple, le fait de proférer des insultes graves ou souhaiter du mal aux gens. 9 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS DES OBJETS 0 = Absent. 1 = Minime ou douteuse (gestes de menace). 2 = Episode unique au cours duquel le patient a jeté ou brisé des objets. 150 3 = Episode répétés au cours desquels le patient a jeté ou brisé des objets ordinaires ou claqué les portes. 4 = Le patient a détruit des objets volumineux ou de valeur comme un poste de télévision, des fenêtres ou des meubles. 10 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS LE PERSONNEL 0 = Absent 1 = Douteuse ou minime (gestes de menace). 2 = Le patient lancé des coups de poing ou des coups de pied vers un membre du personnel, mais sans le toucher. 3 = Le patient a donné des coups de poing ou des coups de pied ou a voulu étrangler un membre du personnel. Pas de blessure grave. 4 = Le patient a agressé de façon dangereuse une personne appartenant au personnel. 11 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS D’AUTRES PERSOONES QUE DES MEMBRES DU PERSONNEL (HORS DE L’EQUIPE) 0 = Absente. 1 = Douteuse ou minime (gestes de menace). 2 = Le patient a lancé des coups de poing ou des coups de pied à l’adresse d’une personne n’appartenant pas au personnel, sans la toucher. 3 = Le patient a donné des coups de poing ou des coups des pied, ou a voulu étrangler une personne extérieure au personnel. Pas de blessure grave. 4 = Le patient a agressé de façon dangereuse une personne n’appartenant pas au personnel. 12 - AUTOMUTILATION 0 = Absente. 1 = Douteuse ou minime. 2 = Présenter avec une intensité légère. 3 = Présenter avec une intensité modérée. 4 = Présenter avec une intensité sévère. 13 – QUETE OU DEMANDE D’ATTENTION 0 = Absente 1 = Attire plus l’attention qu’en moyenne, de façon minime ou douteuse. 2 = Comportement de quête et de demander d’attention, d’intensité légère. 3 = Comportement de quête et de demander d’attention, d’intensité modérée, qui rend ce patient difficile à supporter. 4 = Comportement de quête et de d’exigence d’attention, d’intensité sévère, qui rend le patient impossible à supporter dans la via quotidienne. 14 – RETRAIT SOCIAL 0 = Relations sociales normales. 1 = Minime diminution des relations sociales. 151 2 = Le patient participe à des relations sociales après quelques hésitations. 3 = Bien que présent dans des groupes, le patient évite les contacts avec autrui et reste tout seul 4 = Le patient s’isole de façon évidente, activement tout contact social. 15 – COMPORTEMENT D’ADDICTION 0 = Normal 1 = Minime ou peut-être présent, mais d’observation difficile. 2 = Quelque difficultés à contrôler des tendances impulsives, dans un domaine donné. 3 = Mauvais contrôle sur les tendances impulsives dans un domaine donné, causant des problèmes sociaux ou médicaux. 4 = Manque de contrôle total sur les tendances impulsives dans un domaine donné, ou mauvais contrôle sur plusieurs tendances impulsives dont la sévérité se situe aux niveaux 2 ou 3, entrainant un risque réel pour le patient 16 – MEFIANCE 0 = Absente. 1 = Méfiance minime ou douteuse. 2 = Degré de méfiance léger. 3 = Degré de méfiance modéré. 4 = Degré de méfiance important. 17 – ANXIETE PSYCHIQUE 0 = Absente. Pas de soucis inappropriés. 1 = Possible soucis d’intensité minime ou quelques sentiments d’insécurité, mais qui ne sont pas directement exprimés. 2 = Le patient exprime des sentiments anxieux, tels que des soucis anormaux ou des peurs. 3 = Le patient est sérieusement préoccupé par des soucis et des peurs. 4 = Le patient souffre d’une envahissante e de sentiments de grave panique ou de terreur. 18 – HUMEUR DEPRESSIVE 0 = Humeur neutre. 1 =Le patient indique vaguement qu’il est plus découragé et déprimé que d’habitude. 2 = Le patient est clairement absorbé dans des sentiments de tristesse ou de dépression, mais il n’a pas de sentiments d’impuissance ni de sentiment de désespoir. 3 = Le patient montre des signes non verbaux évidents de dépression de temps en temps et il est parfois débordé par un sentiment d’impuissance ou de désespoir. 4 = Les sentiments d’impuissance et de désespoir dominent contacts. 152 19 – IMPULSIONS SUICIDAIRES 0 = Absence d’impulsion suicidaire 1= le patient a exprimé l’idée que la vie ne vaut pas la peine d’être vécu, sans toutefois souhaiter clairement mourir 2= le patient a exprimé des souhaits de mort mais n’a pas élaboré de projet suicidaire 3= il est probable que la patient projette de se suicider 4= la patient a tenté de se suicider au cours des jours qui ont précédés l’examen, ou bien le patient a été placé sous surveillance étroite du fait d’un risque suicidaire 20- DEGOUT DE SOI-MEME : 0= estime de soi normale 1= estime de soi très légèrement abaissée, le patient exprime une agressivité envers lui-même, minime ou douteuse 2= le patient exprime une insatisfaction légère quant à l’estime de lui-même, qui peut se traduire de façon explicité dans son discours 3= le patient manque de respect de lui-même et d’auto-acceptation, ce qui peut se traduire clairement par des auto-reproches 4= sentiment profond de haine envers soi-même et autodépréciation avec parfois des expressions d’auto- humiliation 21- HYPOCONDRIE : 0 = Absente 1 = Plus attentif que de coutume à propos de fonctions organiques et des symptômes physiques de façon minime ou douteuse 2 = La patient s’inquiète pour sa santé physique et a des idées de maladies organiques 3 = Le patient est convaincu d’avoir une maladie organique, mais il peut être rapidement rassuré 4 = Préoccupations d’allure délirante à propos d’une maladie organique imaginée, la patient ne pouvant pas être rassuré. 153 SDAS 9 1 - IRRITABILITE 0 = Contrôle normal des réactions, de l’attention. 1 = Impatience minime ou douteuse, et/ou légère difficulté à contrôler des réactions. 2 = Modérément impatient et irrité ; quelques difficultés à contrôler les réactions. 3 = Nettement impatient, se sent facilement provoqué ; mauvais contrôle des réactions. 4 = Impatience très importante et irritabilité, pas de contrôle sur les réactions, se sent constamment provoqué 2 – NEGATIVISME 0 = Absent 1 = Opposition minime, verbalisée ou non, lorsqu’une discipline est requise. 2 = Ne veux pas coopérer, mais peut se contrôler lorsqu’on lui demande de se conformer aux règles. 3 = Combat évident mais encore modéré contre toute autorité ; est parfois indiscipliné. 4 = Est en opposition de façon sévère et ouverte contre les règles de la vie en société, totalement non coopérant. 3 – HUMEUR DYSPHORIQUE 0 = Absent. 1 = Minime ou douteuse. 2 = Le patient a manifesté une légère humeur mécontentement associée à des signes de tension et de grogne. 3 = Le patient a donné l’impression d’être modérément sombre, tendu, grognon. avec des signes de colère envers lui-même et autrui. 4 = Le patient à donné l’impression d’être extrêmement sombre, tendu, avec des signes évident de colère intense. 6 – PERTURBATION DES CONDUITES SOCIALES 0 = Absent. 1 = Minime ou douteuse. 2 = Le patient a eu, de façon occasionnelle, des actes provocateurs sans gravité. 3 = Le patient a eu, de façon répétée, des actes provocateurs de gravité modérée. 4 = Le patient a eu, de façon constante, des actes provocateurs de gravité importante. 154 7 – AGRESSION VERBALE NON ORIENTEE 0 = Absent. 1 = Agressivité verbale douteuse ou très minime, implicite. 2 = Agressivité verbale de faible intensité, présente de façon explicite mais seulement par intermittence. 3 = Agressivité verbale intensité modérée, le patient pouvant parfois vociférer, par exemple en clamant que « tout est mauvais », ou crier avec colère. 4 = Agressivité générale marqué, avec parfois des hurlements pouvant inclure malédictions et jurons. 8 – AGRESSION VERBALE ORIENTEE 0 = Absent. 1 = Agressivité douteuse ou minime envers des individus définis. 2 = Agressivité modérée se manifestant clairement dans la façon de parler, bien que les contenus agressifs ne soient présents que par intermittence. 3 = Agressivité plus constante, parfois avec des vociférations : par exemple, le fait d’insulter personnellement les gens. 4 = Agressivité marqué et parfois avec des hurlements : par exemple, le fait de proférer des insultes graves ou souhaiter du mal aux gens. 9 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS DES OBJETS 0 = Absent. 1 = Minime ou douteuse (gestes de menace). 2 = Episode unique au cours duquel le patient a jeté ou brisé des objets. 3 = Episode répétés au cours desquels le patient a jeté ou brisé des objets ordinaires ou claqué les portes. 4 = Le patient a détruit des objets volumineux ou de valeur comme un poste de télévision, des fenêtres ou des meubles. 10 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS LE PERSONNEL 0 = Absent 1 = Douteuse ou minime (gestes de menace). 2 = Le patient lancé des coups de poing ou des coups de pied vers un membre du personnel, mais sans le toucher. 3 = Le patient a donné des coups de poing ou des coups de pied ou a voulu étrangler un membre du personnel. Pas de blessure grave. 4 = Le patient a agressé de façon dangereuse une personne appartenant au personnel. 11 – VIOLENCE PHYSIQUE ENVERS D’AUTRES PERSOONES QUE DES MEMBRES DU PERSONNEL (HORS DE L’EQUIPE) 0 = Absente. 1 = Douteuse ou minime (gestes de menace). 155 2 = Le patient a lancé des coups de poing ou des coups de pied à l’adresse d’une personne n’appartenant pas au personnel, sans la toucher. 3 = Le patient a donné des coups de poing ou des coups des pied, ou a voulu étrangler une personne extérieure au personnel. Pas de blessure grave. 4 = Le patient a agressé de façon dangereuse une personne n’appartenant pas au personnel. SDAS 6 5 – ANXIETE SOMATIQUE 0 = Absent. 1 = Signes somatiques minimes ou douteux d’anxiété. 2 = Légers signes somatiques d’anxiété. 3 = Signes somatiques d’anxiété d’intensité modéré. 4 = Signes somatique d’anxiété d’intensité s 14 – RETRAIT SOCIAL 0 = Relations sociales normales. 1 = Minime diminution des relations sociales. 2 = Le patient participe à des relations sociales après quelques hésitations. 3 = Bien que présent dans des groupes, le patient évite les contacts avec autrui et reste tout seul 4 = Le patient s’isole de façon évidente, activement tout contact social 17 – ANXIETE PSYCHIQUE 0 = Absente. Pas de soucis inappropriés. 1 = Possible soucis d’intensité minime ou quelques sentiments d’insécurité, mais qui ne sont pas directement exprimés. 2 = Le patient exprime des sentiments anxieux, tels que des soucis anormaux ou des peurs. 3 = Le patient est sérieusement préoccupé par des soucis et des peurs. 4 = Le patient souffre d’une envahissante e de sentiments de grave panique ou de terreur. 18 – HUMEUR DEPRESSIVE 0 = Humeur neutre. 1 =Le patient indique vaguement qu’il est plus découragé et déprimé que d’habitude. 2 = Le patient est clairement absorbé dans des sentiments de tristesse ou de dépression, mais il n’a pas de sentiments d’impuissance ni de sentiment de désespoir. 156 3 = Le patient montre des signes non verbaux évidents de dépression de temps en temps et il est parfois débordé par un sentiment d’impuissance ou de désespoir. 4 = Les sentiments d’impuissance et de désespoir dominent contacts. 19 – IMPULSIONS SUICIDAIRES 0 = Absence d’impulsion suicidaire 1= le patient a exprimé l’idée que la vie ne vaut pas la peine d’être vécu, sans toutefois souhaiter clairement mourir 2= le patient a exprimé des souhaits de mort mais n’a pas élaboré de projet suicidaire 3= il est probable que la patient projette de se suicider 4= la patient a tenté de se suicider au cours des jours qui ont précédés l’examen, ou bien le patient a été placé sous surveillance étroite du fait d’un risque suicidaire 20- DEGOUT DE SOI-MEME : 0= estime de soi normale 1= estime de soi très légèrement abaissée, le patient exprime une agressivité envers lui-même, minime ou douteuse 2= le patient exprime une insatisfaction légère quant à l’estime de lui-même, qui peut se traduire de façon explicité dans son discours 3= le patient manque de respect de lui-même et d’auto-acceptation, ce qui peut se traduire clairement par des auto-reproches 4= sentiment profond de haine envers soi-même et autodépréciation avec parfois des expressions d’auto- humiliation 157 ANNEXE 4 : LA LEGISLATION ALGERIENNE CODE DES PROCEDURES CIVILES ET ADMINISTRATIVES Art. 42. - La personne dépourvue de discernement à cause de son jeune âge ou par suite de sa faiblesse d'esprit ou de sa démence, n'a pas la capacité d'exercer ses droits civils. Est réputé dépourvu de discernement, l'enfant qui n'a pas atteint l'âge de seize ans. Art. 43. - Celui qui a atteint l'âge de discernement, sans être majeur, de même que celui qui a atteint sa majorité, tout en étant prodigue ou frappé d'imbécillité, ont une capacité limitée conformément aux prescriptions de la loi. Art. 44. - Ceux qui sont complètement ou partiellement incapables, sont soumis, selon le cas, au régime de l'administration légale, de la tutelle ou de la curatelle dans les conditions et conformément aux règles prescrites par la loi. De la tutelle Article 87 : Le père est tuteur de ses enfants mineurs. À son décès, l'exercice de la tutelle revient à la mère de plein droit. Article 88 : Le tuteur est tenu de gérer les biens de son pupille au mieux de l'intérêt de celui-ci. Il est responsable au regard du droit commun et doit solliciter l'autorisation du juge pour les actes suivants : 1°) Vente, partage, hypothèque d'immeuble et transaction; 2°) Vente de biens meuble d'importance particulière; 3°) Engagement des capitaux du mineur par prêt, emprunt ou action en participation; 4°) Location des biens immobiliers du mineur pour une période supérieure à trois années ou dépassant sa majorité d'une année. Article 89 : Le juge accorde l'autorisation, en tenant compte de la nécessité et de l'intérêt du mineur sous réserve que la vente ait lieu aux enchères publiques. Article 90 : En cas de conflit entre les intérêts du tuteur et ceux de son pupille, un administrateur est désigné d'office ou à la demande d'une personne y ayant intérêt, par le juge. Article 91 : L'administration du tuteur cesse : 1°) Par son incapacité 2°) Par 3°) Par son 4°) Par sa déchéance. 158 d'exercer son interdiction la tutelle, décès, judiciaire, CHAPITRE IV De la curatelle Article 99 : Le curateur est la personne désignée par le tribunal, à défaut de tuteur légal ou testamentaire pour l'administration d'une personne complètement ou partiellement incapable à la demande de l'un de ses parents, de toute personne y ayant intérêt ou du ministère public. Article 100 : Le curateur a les mêmes attributions que le tuteur testamentaire et obéit aux mêmes dispositions. CHAPITRE V De l'interdiction Article 101 : est interdite toute personne majeure atteinte de la démence, d'imbécilité ou de prodigalité ou sujette à l'un de ces états. Article 102 : L'interdiction est prononcée à la demande de l'un des parents, d'une personne y ayant intérêt ou du ministère public. Article 103 : L'interdiction doit être prononcée par jugement. Le juge peut faire appel à des experts pour en établir les motifs. Article 104 : Si la personne frappée d'interdiction est dépourvue de tuteur légal ou de tuteur testamentaire, le juge doit désigner, par le même jugement d'interdiction, un curateur qui assurera l'administration de l'interdit et de ses affaires sans préjudice des dispositions de l'article 100 de la présente loi. Article 105 : La personne ayant fait l'objet d'une demande d'interdiction doit être mise à même d'assurer la défense de ses intérêts. Le tribunal lui désigne un défenseur s'il le juge utile. Article 106 : Le jugement d'interdiction est susceptible de toutes voies de recours et doit être rendu public. Article 107 : Tous les actes de l'interdit postérieurs au jugement l'ayant interdit sont réputés nuls. Ces actes antérieurs à ce jugement le sont également si les causes de l'interdiction sont évidentes et notoires au moment de leur accomplissement. Article 108 : L'interdiction peut être levée par le jugement à la disparition des causes l'ayant motivée et sur demande de l'interdit. Sous-section 3 - De la protection des majeurs incapables Art. 481. L'ouverture, la modification ou la main-levée de la curatelle des incapables est prononcée par ordonnance rendue par le juge aux affaires familiales. Art. 482. La requête aux fins d'ouverture de la curatelle d'un incapable doit, outre les mentions ordinaires, contenir un exposé des faits qui justifient cette curatelle et être accompagnée du dossier médical de la personne concernée. Art. 483. Si le juge constate que la personne visée dans la requête n'a pas de défenseur il lui en désigne un d'office. Art. 484. 159 Le juge entend la personne concernée par la curatelle, en présence de son conseil et des personnes intéressées, et peut, s'il l'estime opportun, l'entendre en présence de son médecin traitant et du représentant du ministère public. S'il est impossible d'entendre la personne concernée par la curatelle ou si cette audition est de nature à porter préjudice à sa santé, le juge peut décider de passer outre. Art. 485. Un procès-verbal consignant les déclarations des personnes présentes et éventuellement leurs avis est dressé par le greffier, sous le contrôle du juge Art. 486. Avant de statuer sur les suites à donner à la requête, le juge peut recueillir l'avis des membres de la famille. Il peut, avant de prendre sa décision, et par ordonnance gracieuse, ordonner une expertise médicale, pour déterminer l'état de santé de la personne concernée. Art. 487. Dès le dépôt du rapport d'expertise, s'il y a lieu, l'affaire est instruite et jugée en chambre du conseil. Art. 488. L'ordonnance déclarant la curatelle ouverte ou rejetant la demande est signifiée sans frais et taxes, par voie d'huissier, sur réquisition du ministère public, à la personne concernée, ainsi qu'au demandeur. L'appel contre cette ordonnance doit être exercé dans un délai de quinze (15) jours. Ce délai court à l’encontre des parties à compter de la signification de la décision. Il court pour le ministère public à compter de son prononcé. Art. 489. Mention de la décision ordonnant ouverture, modification ou mainlevée de la curatelle, est portée, sur réquisition du ministère public, dans les registres d'état civil, en marge de l'acte de naissance de la personne concernée. Cette mention vaut publicité. Section 8 De l'expertise Art. 125. - L'expertise est destinée à éclairer le juge sur une question de fait purement technique ou scientifique. Sous-section 1De la désignation des experts Art. 126. - Le juge peut, soit d'office, soit à la demande des parties, désigner un ou plusieurs experts dans la même spécialité ou dans des spécialités différentes . Art. 127. - Si plusieurs experts sont désignés, ils procèdent ensemble aux opérations et dressent un même et seul rapport. Dans le cas où ils sont d'avis contraires, chacun d'eux doit motiver son opinion. Art. 128. - La décision ordonnant l'expertise doit :1 - exposer les motifs qui rendent l'expertise nécessaire et, le cas échéant, la nomination 160 deplusieurs experts ;2 - indiquer les noms, prénoms du ou des experts désignés, leurs adresses et leur spécialité ;3 - déterminer d’une manière précise la mission de l'expert ;4 - fixer le délai au terme duquel l'expert devra déposer le rapport au greffe. Art. 129. - Le juge qui ordonne l'expertise fixe le montant d'une provision à faire valoir sur les frais de l'expert aussi proche que possible de sa rémunération définitive prévisible. Il désigne la partie ou les parties qui devront consigner le montant de la provision au greffe dans le délai qu'il détermine. Le défaut de consignation au délai prescrit de la provision entraîne la caducité de la désignation de l'expert. Art. 130. - La partie qui n'a pas consigné peut demander par ordonnance sur requête la prorogation du délai ou le relevé de la caducité en justifiant sa bonne foi. Art. 131. - L'expert qui ne figure pas au tableau des experts prête serment devant le juge désigné à cet effet, par la décision qui ordonne l'expertise. Une copie du procès-verbal de prestation de serment est déposée au dossier de l'affaire. Sous-section 2 Du remplacement et de la récusation des experts Art. 132. - En cas de refus ou d'empêchement de l'expert d'accomplir la mission confiée, il sera pourvu à son remplacement par ordonnance sur requête rendue par le juge qui l'a désigné. L'expert qui, après avoir accepté sa mission, ne la remplit pas, ne fait pas ou ne dépose pas son rapport dans le délai prescrit, peut être condamné à tous frais frustratoires et, s'il échoue, à des réparations civiles. L'expert peut, en outre, être remplacé. Art. 133. - La partie qui entend récuser l'expert désigné est tenue de le faire, dans les huit (8) jours de la notification de cette désignation, par requête contenant les motifs de la récusation et présentée au juge qui a ordonné l'expertise. Il est statué sans délai sur la récusation, par voie d'ordonnance non susceptible de recours. La récusation n'est admise que pour cause de parenté directe ou collatérale jusqu'au quatrième degré, pour intérêt personnel ou pour autre motif sérieux. Sous-section 3 De l'exécution de l'expertise Art. 134. - Si, au cours d'une expertise, il y a lieu à traduction écrite ou verbale par un interprète, l'expert est tenu de choisir ce dernier parmi les interprètes agréés ou d'en référer au juge. Art. 135. - Sauf les cas où la présence des parties n'est pas possible, en raison de la nature de l'expertise, l'expert doit les aviser par voie d'huissier, des jours, heures et lieu de son déroulement. 161 Art. 136. - L'expert fait rapport de toutes difficultés rencontrées dans l'exécution de sa mission et peut demander, si nécessaire, une extension de celle-ci. Le juge ordonne toutes mesures utiles. Art. 137. - L'expert peut demander des parties la remise, sans délai, de tous documents qu'il estime nécessaires à l'accomplissement de sa mission. Il informe de toute difficulté le juge qui peut ordonner, s'il y a lieu, sous astreinte, la production des documents par les parties. La juridiction de jugement peut tirer toute conséquence de droit de la carence des parties. Art. 138. - L'expert consigne dans son rapport notamment :1 - les dires, observations et documents des parties ;2 - l'exposé circonstancié des mesures exécutées et constatations effectuées dans les limites de la mission qui lui a été confiée ;3 - les conclusions de l'expertise. Art. 139. - L'expert ne peut être autorisé à prélever un acompte sur la somme consignée au greffe que s'il justifie de l’avance faite. Si la provision consignée au greffe pour couvrir les frais d’experts s'avère insuffisante, le juge détermine le montant d'une provision complémentaire et en fixe le délai de consignation. Faute de consignation dans le délai imparti, il est passé outre et l'expert dépose son rapport en l'état. Art. 140. - L'avance des vacations et frais des experts ne peut, en aucun cas, être faite directement par les parties aux experts. L'acceptation par un expert inscrit au tableau d'une avance ainsi faite entraine sa radiation et la nullité de l'expertise. Art. 141. - Si le juge estime les éléments du rapport d'expertise insuffisants, il prend toutes mesures utiles et peut ordonner notamment un supplément d'instruction ou la comparution de l'expert devant lui pour obtenir les explications et renseignements nécessaires. Art. 142. - Si l'expert constate que sa mission est devenue sans objet en raison de la conciliation des parties il en fait rapport au juge. Sous-section 4Des frais d’experts Art. 143. - Les frais définitifs de l'expert sont arrêtés par le président de la juridiction, après le dépôt du rapport, en fonction des diligences effectuées, du respect des délais impartis et de la qualité du travail accompli. Le président de la juridiction autorise le greffe à remettre à l'expert, jusqu' à due concurrence, les sommes consignées. Il ordonne, si nécessaire, soit le versement des sommes complémentaires qui sont dues à l'expert et désigne la partie qui en aura la charge, soit la restitution de l'excédent des sommes consignées. Dans tous ces cas, il statue par ordonnance dont une expédition est délivrée, pour exécution, à l'expert, par le greffe. Sous-section 5 De la décision relative à l'expertise Art. 144. - Le juge peut fonder sa décision sur les conclusions de l'expertise. Le juge n'est pas lié par l'avis de l'expert ; toutefois, il doit motiver le rejet des conclusions de l'expertise. Art. 145. - La décision ordonnant l'expertise ne peut être frappée d'appel ou de pourvoi en cassation qu'avec celle qui statue sur le fond du litige. Les 162 discussions relatives aux éléments de l'expertise ne peuvent constituer des moyens au soutien de l'appel ou du pourvoi en cassation si elles n'ont pas été soulevées, préalablement, devant la juridiction qui a statué sur les résultats de ladite expertise. CODE PENAL : Premiere partie : livre deuxieme : faits et personnes punissables : titre II : l’auteur de l’infraction : Chapitre II : La responsabilité pénale Art. 47. N’est pas punissable celui qui était en état de démence au moment de l’infraction, sans préjudice des dispositions de l’article 21, alinéa 2. Art. 48. N’est pas punissable celui qui a été contraint à l’infraction par une force à laquelle il n’a pu résister. Art. 21. (Loi n° 06-23 du 20 décembre 2006) L’internement judiciaire dans un établissement psychiatrique consiste dans le placement en un établissement approprié, par une ordonnance, un jugement ou une décision de justice, d’un individu en raison du trouble de ses facultés mentales existant au moment de la commission de l’infraction ou survenu postérieurement. Cet internement peut être ordonné par toute ordonnance, jugement ou décision de condamnation, d’absolution, d’acquittement ou de non-lieu, mais, dans ces deux derniers cas, si la participation matérielle aux faits incriminés de l’accusé ou de l’inculpé est établie. Le trouble des facultés mentales doit être constaté par la décision ordonnant l’internement après expertise médicale. La personne placée dans un établissement psychiatrique est soumise au régime de l’hospitalisation d’office prévu par la législation en vigueur. Toutefois, le procureur général reste compétent quant à la suite à donner à l’action publique. Art. 22. (Loi n° 06-23 du 20 décembre 2006) Le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique consiste en la mise sous surveillance, dans un établissement approprié par ordonnance, jugement ou décision rendus par la juridiction devant laquelle est déféré un individu, atteint de toxicomanie habituelle causée par l’alcool, des stupéfiants ou des substances psychotropes lorsque la criminalité de l’intéressé apparaît comme liée à cette toxicomanie. Ce placement peut être ordonné dans les conditions prévues par l’article 21 (alinéa 2). Le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique peut être révisé, en fonction de l’évolution de l’état de dangerosité de l’intéressé et suivant les procédures et les modalités prévues par la législation et la réglementation en vigueur. 163 PROGRAMME NATIONAL DE SANTE MENTALE La loi n° 85-05 du 16 février 1985 relative à la protection et à la promotion de la santé Titre III sante mentale chapitre I traitement des malades mentaux section1 3-1-structures : Art 103 : Les malades mentaux sont pris en charge dans l'une des structures suivantes : - Etablissement hospitaliers spécialisés, psychiatriques. - Services psychiatriques et services d'urgences. - Unité de réseau sanitaire de base. 3-2- hospitalisation en service ouvert : Art 105: L'hospitalisation et la sortie d'un malade en service ouvert de psychiatrie n'est soumise à aucune réglementation particulière. L'hospitalisation en service ouvert fait suite à l'établissement par le médecin psychiatrique du dit service, d'un billet d'admission rédigé selon les règles d'admission en usage en ce domaine. 3-3-La mise en observation et l'examen psychiatrique d'office : Art 106 : La mise en observation d'un malade mental s'effectue dans un service psychiatrique. Art 109 : La mise en observation reste, dans tous les cas, subordonnée à la décision du médecin psychiatre de l'établissement auquel le malade aura été présent. L'examen psychiatrique d'office : Art 111-112-113 : - la demande est introduite obligatoirement par un certificat médical établit par tout médecin affirmant le danger que présente le malade pour lui-même ou pour autrui. - Seul procureur général près la cour ou le wali peuvent décider de l'examen psychiatrique d'office. - Le certificat médical, destiné au wali ou au procureur général devra être conclu par la formule : « ce malade doit être examiné d'office dans un service ou hôpital psychiatrique ». 3-4-le placement volontaire : Art 116-117 : Au terme ou au cours de la mise en observation, le psychiatre de l'établissement peut, avec l'accort de la famille du malade, du malade luimême quant il est civilement responsable, ou d'une autre personne désignée par le procureur de la république, transformé la mise en observation en placement volontaire. Art 119 : La mesure de placement volontaire est prise pour une durée indéterminée. Art 121 : La sortie d'un malade en placement volontaire se fera : 164 - Soit sur l'initiative du médecin psychiatre de l'établissement. - Soit sur la demande du malade lui-même, quant il est majeur et civilement responsable - Soit obligatoirement dès qu'une requête de sortie est écrite, signée, et remise ou transmisse au médecin de l'établissement par la personne qui a demandé le placement volontaire. - Soit par une des personnes désignées qui pourra demander et obtenir automatiquement sauf opposition du malade majeur et civilement capable luimême, la sortie du malade en placement volontaire : *un ascendant direct du malade. *un descendant direct majeur du malade. *le conjoint du malade. *un collatéral majeur du malade, frère/sœur. Tonde ou la tente directs et majeurs du malade. *le curateur ou le tuteur du malade. 3-5-L'hospitalisation d'office : Art 123 : Au terme ou au cours de la mise en observation, le médecin psychiatre de l'établissement peut prendre l'initiative de requérir une hospitalisation d'office. Art 124 : La décision d'hospitalisation d'office est prise par arrêté du wali sur requête motivée du médecin de l'établissement lorsque la sortie du malade est susceptible d'entrainer un risque vital pour lui ou un danger pour l'ordre publique ou pour la sécurité des personnes. Art 125 : Si le wali, après expertise médicale, estime injustifiée la requête d'hospitalisation d'office, il le fait connaître au psychiatre et saisit obligatoirement la commission de santé mentale. Art 126 : La commission de santé mentale est composée : - D'un représentant du wali. - D'un magistrat ayant rang de président de chambre à la cour, président de la commission. - De deux médecins spécialistes en psychiatrie. Art 127 : La décision d'hospitalisation d'office est prise pour six mois, au maximum, et peut être renouvelée par arrêté du wali. Art 130 : De même manière, la sortie du malade s'effectuera par la même requête motivée de levée d'hospitalisation adressée au wali par le médecin psychiatre. Art 136-137-138 : Les enfants et les adolescents non pervers, âgés de moins de 16ans, les personnes senties dont l'affaiblissement des facultés psychique constitue l'essentiel de la maladie, ne peuvent faire l'objet de mesure d'examen psychiatrique d'office ni de placement volontaire, ni d'hospitalisation 165 d'office, ces malades seront hospitalisés dans les établissements prévus à l'art 103, suivant les règles d'hospitalisation communes en usage dans les services de santé. REGLES DE DEONTOLOGIE MEDICALE TITRE I Paragraphe 2 LE SECRET PROFESSIONNEL Article 36 : Le secret professionnel, institué dans l’intérêt du malade et de la collectivité, s’impose à tout médecin et chirurgien dentiste sauf lorsque la loi en dispose autrement. Article 37 : Le secret professionnel couvre tout ce que le médecin, chirurgien dentiste a vu, entendu, compris ou lui a été confié dans l’exercice de sa profession. Article 38 : Le médecin, le chirurgien dentiste veillera à faire respecter par les auxiliaires, les impératifs du secret professionnel. Article 39 : Le médecin, le chirurgien dentiste doit veiller à la protection contre toute indiscrétion des fiches cliniques et documents qu’il détient concernant ses malades. Article 40 : Quand le médecin, le chirurgien dentiste se sert de ses dossiers médicaux pour des publications scientifiques, il doit veiller à ce que l’identification du malade ne soit pas possible. Article 41 : Le secret médical n’est pas aboli par le décès du malade, sauf pour faire valoir ses droits. Paragraphe 3 DEVOIRS ENVERS LE MALADE Article 42 : Le malade est libre de choisir ou de quitter son médecin ou son chirurgien dentiste. Le médecin, le chirurgien dentiste doit respecter et faire respecter ce droit du malade. Ce libre choix constitue un principe fondamental de la relation médecin - malade, chirurgien dentiste Ŕ malade. Sous réserve des dispositions de l’article 9 ci-dessus, le médecin, le chirurgien dentiste, peut refuser pour des raisons personnelles de donner des soins. Article 43 : Le médecin, le chirurgien dentiste doit d’efforcer d’éclairer son malade par une information intelligible et loyale sur les raisons de tout acte médical. Article 44 : Tout acte médical, lorsqu’il présente un risque sérieux pour le malade est subordonné au consentement libre et éclairé du malade ou celui des personnes habilitées par lui ou par la loi. Si le malade est en péril ou incapable d’exprimer son consentement, le médecin, le chirurgien dentiste doit donner les soins nécessaires. Article 45 : Dés lors, qu’il a accepté de répondre à une demande, le médecin, le chirurgien dentiste s’engage à assurer à ses malades, des soins 166 consciencieux, dévoués, conformes aux données récentes de la science et de faire appel, s’il y a lieu, à l’aide de confrères compétents et qualifiés. Article 46 : Le médecin, le chirurgien dentiste ne doit jamais se départir d’une attitude correcte et attentive. Il doit respecter la dignité du malade. Article 47 : le médecin, le chirurgien dentiste doit formuler ses prescriptions avec toute la clarté nécessaire. Il doit veiller à la bonne compréhension des prescriptions par le malade ou par son entourage. Il doit s’efforcer d’obtenir la bonne exécution du traitement. Article 48 : Le médecin, le chirurgien dentiste, appelé à donner des soins dans une famille ou ans une collectivité, doit s’efforcer d’obtenir le respect des règles d’hygiènes et de prophylaxie. Il signale au malade et à son entourage leur responsabilité à cet égard, vis à vis d’eux-mêmes et de leur entourage. Article 49 : En cas de refus de soins médicaux, il est exigé du malade, une déclaration écrite à cet effet. Article 50 : Le médecin, le chirurgien dentiste peut se dégager de sa mission à condition que la continuité des soins aux malades soit assurée. Article 51 : Pour des raisons légitimes que le médecin, le chirurgien dentiste, apprécie en toute conscience, un malade peut être laissé dans l’ignorance d’un pronostic grave ; mais la famille doit en être prévenue, à moins que le malade n’ait préalablement interdit cette révélation ou désigne les tiers auxquels elle doit être faite. Ce diagnostic grave ou pronostic fatal ne doivent être révélés qu’avec la plus grande circonspection. Article 52 : Le médecin, le chirurgien dentiste appelé à donner des soins à un mineur ou à un incapable majeur doit s’efforcer de prévenir les parents ou le représentant légal, et d’obtenir leur consentement. En cas d’urgence ou s’ils ne peuvent être joints, le médecin, le chirurgien dentiste doit donner les soins nécessaires. Si l’incapable majeur peut émettre un avis, le médecin, le chirurgien dentiste doit en tenir compte dans toute la mesure du possible. Article 53 : Le médecin, le chirurgien dentiste doit être le défenseur de l’enfant malade lorsqu’il estime que l’intérêt de la santé de celui-ci est mal compris ou mal perçu par l’entourage. Article 54 : Quand le médecin, le chirurgien dentiste, appelé auprès d’un mineur, ou d’une personne handicapée constate qu’ils sont victimes de sévices, de traitements inhumains, de privations, il doit en informer les autorités compétentes. Article 55 : Le médecin, le chirurgien dentiste ne doit pas s’immiscer dans les affaires de famille de ses malades. Article 56 : Toute prescription, certificat, attestation ou documentation établit par un médecin, un chirurgien dentiste doit rédigé lisiblement et permettre l’identification du signataire et comporter le date et la signature du médecin ou du chirurgien dentiste. 167 Article 57 : Sans céder à aucune demande abusive de ses malades ; le médecin, le chirurgien dentiste doit s’efforcer de leur faciliter l’obtention d’avantages sociaux auxquels leur état de santé leur donne droit. Toute fraude, abus de cotation, indication inexacte des honoraires ou des actes effectués sont interdites. Article 58 : La délivrance d’un rapport tendancieux ou d’un certificat de complaisance est interdite. 168 ANNEXE 5 : TABULATION AGE | Freq. Pourcent Cum. ------+----------------------17 | 2 0.7% 0.7% 18 | 2 0.7% 1.3% 19 | 1 0.3% 1.7% 20 | 6 2.0% 3.7% 21 | 5 1.7% 5.3% 22 | 5 1.7% 7.0% 23 | 7 2.3% 9.3% 24 | 3 1.0% 10.3% 25 | 6 2.0% 12.3% 26 | 12 4.0% 16.3% 27 | 9 3.0% 19.3% 28 | 10 3.3% 22.7% 29 | 4 1.3% 24.0% 30 | 11 3.7% 27.7% 31 | 1 0.3% 28.0% 32 | 7 2.3% 30.3% 33 | 5 1.7% 32.0% 34 | 8 2.7% 34.7% 35 | 11 3.7% 38.3% 36 | 8 2.7% 41.0% 37 | 11 3.7% 44.7% 38 | 19 6.3% 51.0% 39 | 5 1.7% 52.7% 40 | 9 3.0% 55.7% 41 | 5 1.7% 57.3% 42 | 15 5.0% 62.3% 43 | 9 3.0% 65.3% 44 | 5 1.7% 67.0% 45 | 15 5.0% 72.0% 46 | 10 3.3% 75.3% 47 | 7 2.3% 77.7% 48 | 14 4.7% 82.3% 49 | 3 1.0% 83.3% 50 | 8 2.7% 86.0% 51 | 5 1.7% 87.7% 52 | 3 1.0% 88.7% 53 | 4 1.3% 90.0% 54 | 4 1.3% 91.3% 55 | 3 1.0% 92.3% 56 | 2 0.7% 93.0% 57 | 2 0.7% 93.7% 58 | 5 1.7% 95.3% 59 | 1 0.3% 95.7% 60 | 5 1.7% 97.3% 62 | 2 0.7% 98.0% 63 | 4 1.3% 99.3% 65 | 2 0.7% 100.0% 169 Total | 300 100.0% Obs Total Moy Variance Ecart type Erreur type 300 11647 38.823 121.671 11.030 0.637 Minimum Centile 25 M‚diane Centile 75 Maximum 17.000 30.000 38.000 46.000 65.000 38.000 Selection courante: SEXE="M" AGE | Freq. Pourcent Cum. ------+----------------------17 | 2 1.0% 1.0% 18 | 2 1.0% 2.0% 19 | 1 0.5% 2.5% 20 | 5 2.5% 5.0% 21 | 3 1.5% 6.5% 22 | 2 1.0% 7.5% 23 | 6 3.0% 10.5% 24 | 3 1.5% 12.0% 25 | 3 1.5% 13.5% 26 | 10 5.0% 18.5% 27 | 8 4.0% 22.5% 28 | 6 3.0% 25.5% 29 | 4 2.0% 27.5% 30 | 8 4.0% 31.5% 31 | 1 0.5% 32.0% 32 | 2 1.0% 33.0% 33 | 4 2.0% 35.0% 34 | 5 2.5% 37.5% 35 | 9 4.5% 42.0% 36 | 5 2.5% 44.5% 37 | 9 4.5% 49.0% 38 | 12 6.0% 55.0% 39 | 3 1.5% 56.5% 40 | 6 3.0% 59.5% 41 | 2 1.0% 60.5% 42 | 13 6.5% 67.0% 43 | 6 3.0% 70.0% 44 | 4 2.0% 72.0% 45 | 10 5.0% 77.0% 46 | 6 3.0% 80.0% 47 | 3 1.5% 81.5% 48 | 11 5.5% 87.0% 50 | 3 1.5% 88.5% 51 | 4 2.0% 90.5% 52 | 2 1.0% 91.5% 53 | 3 1.5% 93.0% 54 | 2 1.0% 94.0% 55 | 1 0.5% 94.5% 56 | 1 0.5% 95.0% 57 | 1 0.5% 95.5% 58 | 3 1.5% 97.0% 60 | 1 0.5% 97.5% 63 | 4 2.0% 99.5% 65 | 1 0.5% 100.0% ------+----------------------Total | 200 100.0% Obs Total Moy Variance 200 7520 37.600 115.819 170 Mode Ecart type 10.762 Erreur type 0.761 Minimum 17.000 Centile 25 28.000 M‚diane Centile 75 38.000 45.000 Selection courante: SEXE="f" AGE | Freq. Pourcent Cum. ------+----------------------20 | 1 1.0% 1.0% 21 | 2 2.0% 3.0% 22 | 3 3.0% 6.0% 23 | 1 1.0% 7.0% 25 | 3 3.0% 10.0% 26 | 2 2.0% 12.0% 27 | 1 1.0% 13.0% 28 | 4 4.0% 17.0% 30 | 3 3.0% 20.0% 32 | 5 5.0% 25.0% 33 | 1 1.0% 26.0% 34 | 3 3.0% 29.0% 35 | 2 2.0% 31.0% 36 | 3 3.0% 34.0% 37 | 2 2.0% 36.0% 38 | 7 7.0% 43.0% 39 | 2 2.0% 45.0% 40 | 3 3.0% 48.0% 41 | 3 3.0% 51.0% 42 | 2 2.0% 53.0% 43 | 3 3.0% 56.0% 44 | 1 1.0% 57.0% 45 | 5 5.0% 62.0% 46 | 4 4.0% 66.0% 47 | 4 4.0% 70.0% 48 | 3 3.0% 73.0% 49 | 3 3.0% 76.0% 50 | 5 5.0% 81.0% 51 | 1 1.0% 82.0% 52 | 1 1.0% 83.0% 53 | 1 1.0% 84.0% 54 | 2 2.0% 86.0% 55 | 2 2.0% 88.0% 56 | 1 1.0% 89.0% 57 | 1 1.0% 90.0% 58 | 2 2.0% 92.0% 59 | 1 1.0% 93.0% 60 | 4 4.0% 97.0% 62 | 2 2.0% 99.0% 65 | 1 1.0% 100.0% ------+----------------------Total | 100 100.0% Obs Total Moy 100 4127 41.270 Minimum 20.000 Centile 25 32.500 Variance 125.593 M‚diane Centile 75 41.000 49.000 Tableaux 1 : répartitions des patients selon l’âge. 171 Maximum 65.000 Ecart type 11.207 Maximum 65.000 Mode 42.000 Erreur type 1.121 Mode 38.000 age Pourcent 12.4% homme femme 17 25 Freq 37 13.5 10 26 35 78 26% 28.5 21 36 45 101 33.8% 35 31 46 55 63 20.3% 17.5 26 56 65 21 7.8 5.5 12 Tableau 2 : répartition des patients selon les tranches d’âge. SEXE | Freq. Pourcent Cum. ------+----------------------F | 100 33.3% 33.3% M | 200 66.7% 100.0% ------+----------------------Total | 300 100.0% Tableau 3 : répartitions des patients selon le sexe. ETATCIVIL | Freq. Pourcent Cum. -----------+----------------------CELIBATAIR | 206 68.7% 68.7% DIVORCE | 19 6.3% 75.0% MARIE | 74 24.7% 99.7% NSP | 1 0.3% 100.0% -----------+----------------------Total | 300 100.0% Selection courante: SEXE="M" ETATCIVIL | Freq. Pourcent Cum. -----------+----------------------CELIBATAIR | 156 78.0% 78.0% DIVORCE | 5 2.5% 80.5% MARIE | 39 19.5% 100.0% -----------+----------------------Total | 200 100.0% Selection courante: SEXE="f" ETATCIVIL | Freq. Pourcent Cum. -----------+----------------------CELIBATAIR | 50 50.0% 50.0% DIVORCE | 14 14.0% 64.0% MARIE | 35 35.0% 99.0% NSP | 1 1.0% 100.0% -----------+----------------------Total | 100 100.0% Tableaux 4 : répartitions des patients selon l’état civil. 172 INSTRUCTIO | Freq. Pourcent Cum. -------------+----------------------AUCUN | 16 5.3% 5.3% MOYEN | 113 37.7% 43.0% NSP | 3 1.0% 44.0% PRIMAIRE | 55 18.3% 62.3% SECONDAIRE | 74 24.7% 87.0% UNIVERSITAIR | 39 13.0% 100.0% -------------+----------------------Total | 300 100.0% Selection courante: SEXE="M" INSTRUCTIO | Freq. Pourcent Cum. -------------+----------------------AUCUN | 4 2.0% 2.0% MOYEN | 90 45.0% 47.0% NSP | 1 0.5% 47.5% PRIMAIRE | 34 17.0% 64.5% SECONDAIRE | 56 28.0% 92.5% UNIVERSITAIR | 15 7.5% 100.0% -------------+----------------------Total | 200 100.0% Selection courante: SEXE="f" INSTRUCTIO | Freq. Pourcent Cum. -------------+----------------------AUCUN | 12 12.0% 12.0% MOYEN | 23 23.0% 35.0% NSP | 2 2.0% 37.0% PRIMAIRE | 21 21.0% 58.0% SECONDAIRE | 18 18.0% 76.0% UNIVERSITAIR | 24 24.0% 100.0% -------------+----------------------Total | 100 100.0% Tableaux 5 : répartitions des patients selon le niveau d’instruction. 173 SITUATIONP | Freq. Pourcent Cum. ------------------+----------------------AUCUNE | 1 0.3% 0.3% CADRE MOYEN | 19 6.3% 6.7% CADRE SUP | 6 2.0% 8.7% CONGE LONGUE DURE | 2 0.7% 9.3% INVALIDITE | 8 2.7% 12.0% LIBERALE | 15 5.0% 17.0% NSP | 4 1.3% 18.3% OUVRIER | 31 10.3% 28.7% RETRAITE | 13 4.3% 33.0% SANS | 201 67.0% 100.0% ------------------+----------------------Total | 300 100.0% Tableaux 6 : répartitions des patients selon la situation professionnelle Selection courante: SEXE="M" SITUATIONP | Freq. Pourcent Cum. ------------------+----------------------AUCUNE | 1 0.5% 0.5% CADRE MOYEN | 16 8.0% 8.5% CADRE SUP | 1 0.5% 9.0% INVALIDITE | 7 3.5% 12.5% LIBERALE | 12 6.0% 18.5% NSP | 1 0.5% 19.0% OUVRIER | 25 12.5% 31.5% RETRAITE | 8 4.0% 35.5% SANS | 129 64.5% 100.0% ------------------+----------------------Total | 200 100.0% Selection courante: SEXE="f" SITUATIONP | Freq. Pourcent Cum. ------------------+----------------------CADRE MOYEN | 3 3.0% 3.0% CADRE SUP | 5 5.0% 8.0% CONGE LONGUE DURE | 2 2.0% 10.0% INVALIDITE | 1 1.0% 11.0% LIBERALE | 3 3.0% 14.0% NSP | 3 3.0% 17.0% OUVRIER | 6 6.0% 23.0% RETRAITE | 5 5.0% 28.0% SANS | 72 72.0% 100.0% ------------------+----------------------Total | 100 100.0% LOGEMENT | Freq. Pourcent Cum. -----------+----------------------FAMILLE | 280 93.3% 93.3% SDF | 8 2.7% 96.0% SEUL | 12 4.0% 100.0% -----------+----------------------Total | 300 100.0% Tableau7 : répartition des patients selon le type de logement 174 SOCIOECONO | Freq. Pourcent Cum. ------------------+----------------------BONNE | 71 23.7% 23.7% MAUVAISE | 58 19.3% 43.0% MOYENNE | 171 57.0% 100.0% ------------------+----------------------Total | 300 100.0% Tableau8 : répartition des patients selon les conditions socioéconomiques. FRATRIE | Freq. Pourcent Cum. --------+----------------------. | 3 1.0% 1.0% 0 | 3 1.0% 2.0% 1 | 14 4.7% 6.7% 2 | 25 8.3% 15.0% 3 | 40 13.3% 28.3% 4 | 46 15.3% 43.7% 5 | 49 16.3% 60.0% 6 | 39 13.0% 73.0% 7 | 35 11.7% 84.7% 8 | 12 4.0% 88.7% 9 | 11 3.7% 92.3% 10 | 11 3.7% 96.0% 11 | 7 2.3% 98.3% 12 | 1 0.3% 98.7% 13 | 2 0.7% 99.3% 14 | 2 0.7% 100.0% --------+----------------------Total | 300 100.0% Obs Total Moy Variance Ecart type Erreur type 300 1540 5.133 7.119 2.668 0.154 Minimum Centile 25 M‚diane Centile 75 Maximum Mode 0.000 3.000 5.000 7.000 14.000 5.000 Tableau 9 : répartition des patients selon le nombre de fratrie. 175 COUVERTURE | Freq. Pourcent Cum. -----------+----------------------. | 2 0.7% 0.7% + | 199 66.3% 67.0% | 99 33.0% 100.0% -----------+----------------------Total | 300 100.0% Selection courante: SEXE="M" COUVERTURE | Freq. Pourcent Cum. -----------+----------------------. | 1 0.5% 0.5% + | 129 64.5% 65.0% | 70 35.0% 100.0% -----------+----------------------Total | 200 100.0% Selection courante: SEXE="f" COUVERTURE | Freq. Pourcent Cum. -----------+----------------------. | 1 1.0% 1.0% + | 70 70.0% 71.0% | 29 29.0% 100.0% -----------+----------------------Total | 100 100.0% Tableaux10 : répartition des patients selon l’existence d’une couverture sociale MEDICOCH | Freq. Pourcent Cum. ---------+----------------------. | 2 0.7% 0.7% + | 63 21.0% 21.7% | 235 78.3% 100.0% ---------+----------------------Total | 300 100.0% Selection courante: SEXE="M" MEDICOCH | Freq. Pourcent Cum. ---------+----------------------. | 1 0.5% 0.5% + | 35 17.5% 18.0% | 164 82.0% 100.0% ---------+----------------------Total | 200 100.0% Selection courante: SEXE="f" MEDICOCH | Freq. Pourcent Cum. ---------+----------------------. | 1 1.0% 1.0% + | 28 28.0% 29.0% | 71 71.0% 100.0% ---------+----------------------Total | 100 100.0% Tableaux11 : répartition des patients selon l’existence d’antécédents médicochirurgicaux 176 toxique | freq. pourcent cum. --------+----------------------+ | 161 53.7% 53.7% | 139 46.3% 100.0% --------+----------------------total | 300 100.0% occasionne | freq. pourcent cum. -----------+----------------------+ | 20 12.4% 12.4% | 141 87.6% 100.0% -----------+----------------------total | 161 100.0% regulier | freq. pourcent cum. ---------+----------------------+ | 140 87.0% 87.0% | 21 13.0% 100.0% ---------+----------------------total | 161 100.0% tabac | freq. pourcent cum. ------+----------------------+ | 142 88.2% 88.2% - | 19 11.8% 100.0% ------+----------------------total | 161 100.0% Selection SEXE="M" TOXIQUE |Freq.PourcentCum. --------+----------------------+ |149 74.5% 74.5% |51 25.5% 100.0% --------+-------------------Total | 200 100.0% alcool | freq. pourcent cum. -------+----------------------+ | 44 27.3% 27.3% |117 72.7% 100.0% -------+----------------------total | 161 100.0% Alcool |Freq. Pourcent Cum. -------+----------------------+ |41 27.5% 27.5% |108 72.5% 100.0% -------+-------------------Total | 149 100.0% psycho t :freq. pourcent cum. -----------+----------------------+ | 17 10.6% 10.6% | 144 89.4% 100.0% -----------+----------------------total | 161 100.0%" cannabis | freq. pourcent cum. ---------+----------------------+ | 60 37.3% 37.3% | 101 62.7% 100.0% ---------+----------------------total | 161 100.0% occasionne | freq. % cum. -----------+----------------------+ | 20 12.4% 12.4% - | 141 87.6% 100.0% -----------+----------------------total | 161 100.0% Occasionne|freq. Pourcent cum. -----------+-----------+ |18 12.1% 12.1% |131 87.9% 100.0% -----------+---------------Total | 149 100.0% REGULIER |Freq. Pourcent Cum. ---------+------------------+ |130 87.2% 87.2% |19 12.8% 100.0% ---------+--------------------Total | 149 100.0% Tabac |Freq. Pourcent Cum. ------+----------------------+ |131 87.9% 87.9% - |18 12.1% 100.0% ------+---------------------Total | 149 100.0% toxique|freq. pourcent cum. --------+-------------+ | 12 12.0% 12.0% | 88 88.0% 100.0% --------+--------------total | 100 100.0% occasionne | freq. pourcent cum. -----------+----------------------+ | 2 16.7% 16.7% | 10 83.3% 100.0% -----------+-----------total | 12 100.0% regulier|freq.% cum. ---------+--------+ 10 83.3% 83.3% 2 16.7% 100.0% ---------+-----------total | 12 100.0% tabac |freq. % cum. ------+---------------+ |11 91.7% 91.7% - |1 8.3% 100.0% ------+---------------total | 12 100.0% alcool |freq.% cum. -------+------------+ |3 25.0% 25.0% 9 75.0% 100.0% -------+--------------total | 12 100.0% Psychotrop |Freq. Pourcent Cum. -----------+----------------+ |16 10.7% 10.7% |133 89.3% 100.0% -----------+---------------Total | 149 100.0% psychotrop|freq.% cum. -----------+--------+ |18. 3% 8. 3% - |11 91.7% 100% -----------+----------total | 12 100.0% Cannabis|Freq. Pourcent Cum. ---------+-----------------+ |56 37.6% 37.6% |93 62.4% 100.0% ---------+------------------Total | 149 100.0% cannabis |freq. % cum. ---------+-----------+ |4 33.3% 33.3% - |8 66.7% 100.0% ---------+---------total | 12 100.0% OCCASION Freq.% Cum. -----------+-----+ |18 12.1% 12.1% - |131 87.9% 100.0% -----------+------Total | 149 100. occasion|freq % cum -----------+------+ | 2 16.7% 16.7% - |10 83.3% 100.0% -----------+------total 12 100.0% 177 regulier | freq. % cum. ---------+----------------------+ | 140 87.0% 87.0% | 21 13.0% 100.0% ---------+----------------------total | 161 100.0% REGUL |Freq.% Cum. ---------+--------+ |130 87.2% 87.2% - |19 12.8% 100.0% ---------+-------Total 149 100.0% REGUL| Freq.% Cum. ---------+------+ |10 83.3% 83.3% - |2 16.7% 100.0% ---------+-------Total 12 100.0% Tableau 12 : répartition selon la prise toxique. TT | Freq. % Cum. ------+----------------------+ | 221 73.7% 73.7% - | 79 26.3% 100.0% ------+----------------------Total | 300 100.0% AC | Freq.% Cum. ----------+----------------------+ | 24 8.0% 8.0% | 276 92.0% 100.0% ----------+----------------------Total | 300 100.0% Selection courante: SEXE="M" Selection courante: SEXE="f" TT | Freq.% Cum. ------+------------+ 140 70.0% 70.0% 60 30.0% 100.0% ------+------------Total | 200 100.0% TT | Freq.% Cum. ------+------------+ 81 81.0% 81.0% - 19 19.0% 100.0% ------+------------Total | 100 100.0% CARCERAUX | Freq % Cum ----------+-----------+ | 23 11.5% 11.5% - | 177 88.5% 100.0% ----------+--------Total | 200 100.0% CARCERAUX |Freq % Cum ----------+--------+ | 1 1.0% 1.0% - |99 99.0% 100.0% ----------+-------Total | 100 100.0% SN | Freq.% Cum. ------+----------------------+ | 34 11.3% 11.3% - | 266 88.7% 100.0% ------+----------------------Total | 300 100.0 Tableau 13 :répartition selon les antécédents personnels. DIAGNOSTIC | Freq. Pourcent Cum. -------------------------------+----------------------DEFICIENCE MENTALE | 13 4.3% 4.3% DEMENCE | 2 0.7% 5.0% SCHIZOPHRENIE | 164 54.7% 59.7% TROUBLE ANXIEUX | 4 1.3% 61.0% TROUBLE DE LA PERSONANALITE | 1 0.3% 61.3% TROUBLE DISSOCIATIF | 1 0.3% 61.7% TROUBLE HUMEUR | 66 22.0% 83.7% TROUBLE PERSONNALITE | 35 11.7% 95.3% TROUBLES LIES SUBSTA | 14 4.7% 100.0% Selection courante: SEXE="M" DIAGNOSTIC | Freq. Pourcent Cum. -------------------------------+---------------------DEFICIENCE MENTALE | 5 2.5% 2.5% SCHIZOPHRENIE | 130 65.0% 67.5% 178 TROUBLE ANXIEUX | 1 0.5% 68.0% TROUBLE DE LA PERSONANAL | 1 0.5% 68.5% TROUBLE DISSOCIATIF | 1 0.5% 69.0% TROUBLE HUMEUR | 30 15.0% 84.0% TROUBLE PERSONNALITE | 18 9.0% 93.0% TROUBLES LIES SUBSTA | 14 7.0% 100.0% -------------------------------+---------------------Total | 200 100.0% Selection courante: SEXE="f" DIAGNOSTIC | Freq. Pourcent Cum. -------------------------------+---------------------DEFICIENCE MENTALE | 8 8.0% 8.0% DEMENCE | 2 2.0% 10.0% SCHIZOPHRENIE | 34 34.0% 44.0% TROUBLE ANXIEUX | 3 3.0% 47.0% TROUBLE HUMEUR | 36 36.0% 83.0% TROUBLE PERSONNALITE | 17 17.0% 100.0% -------------------------------+-------------------------------Total | 300 100.0% Total | 100 100.0% Tableaux 14 : répartition selon le diagnostic. DEBUT | Freq. % Cum. -------------------+----------------------NS | 2 0.7% 0.7% 1ANNEE | 37 12.3% 13.0% <6MOIS | 6 2.0% 15.0% >=6MOIS | 10 3.3% 18.3% PLUS | 245 81.7% 100.0% -------------------+----------------------Total | 300 | Freq.% Cum. ----------------| 2 1.0% 1.0% | 22 11.0% 12.0% | 3 1.5% 13.5% | 3 1.5% 15.0% | 170 85.0% 100.0% ----------------Total |200 100.0% Freq. % Cum. -----------------| 15 15.0% 15.0% | 3 3.0% 18.0% | 7 7.0% 25.0% | 75 75.0% 100.0% --------------Total |100100.0% 100.0% Tableau 15 : répartition selon la date de début des troubles N.HOSP | Freq.% Cum. -----------+---------------------. | 1 0.3% 0.3% 1 | 96 32.0% 32.3% 2 | 69 23.0% 55.3% 3 | 54 18.0% 73.3% 4 | 32 10.7% 84.0% 5 | 10 3.3% 87.3% 6 | 10 3.3% 90.7% 7 | 10 3.3% 94.0% 8 | 7 2.3% 96.3% 10 | 1 0.3% 96.7% 11 | 8 2.7% 99.3% 12 | 1 0.3% 99.7% 15 | 1 0.3% 100.0% Selection courante: SEXE="M" NOMBRE|Freq. % Cum. -----------+---------. | 1 0.5% 0.5% 1 | 52 26.0% 26.5% 2 | 44 22.0% 48.5% 3 | 40 20.0% 68.5% 4 | 22 11.0% 79.5% 5 | 6 3.0% 82.5% 6 | 9 4.5% 87.0% 7 | 9 4.5% 91.5% 8 | 6 3.0% 94.5% 10 | 1 0.5% 95.0% 11 8 4.0% 99.0% 12 | 1 0.5% 99.5% 15 | 1 0.5% 100.0% 179 Selection courante: SEXE="f" NOMBRE|Freq. %Cum. -----------+---------1| 44 44.0% 44.0% 2| 25 25.0% 69.0% 3| 14 14.0% 83.0% 4| 10 10.0% 93.0% 5| 4 4.0% 97.0% 6| 1 1.0% 98.0% 7| 1 1.0% 99.0% 8| 1 1.0% 100.0% -----------+---------Total | 100 100.0% -----------+---------------------Total | 300 100.0% -----------+---------Total | 200 100.0% Tableaux 16 : répartitions des patients selon le nombre d’hospitalisation. SUIVIANTER | Freq. Pourcent Cum. -----------+---------------------. | 4 1.3% 1.3% AUCUN | 57 19.0% 20.3% IRREG | 122 40.7% 61.0% REGU | 117 39.0% 100.0% -----------+---------------------Total | 300 100.0% COMPLIANCE | Freq. % Cum. ---------------+-----------------AUC| 59 19.7% 19.7% MAUV | 175 58.3% 78.0% SATISF| 66 22.0% 100.0% ---------------+-----------------Total | 300 100.0% Selection courante: SEXE="M" Selection courante: SEXE="f" SUIVIANTER | Freq. Pourcent Cum. -----------+---------------------. | 3 1.5% 1.5% AUCUN|33 16.5% 18.0% IRREG|87 43.5% 61.5% REGUL|77 38.5% 100.0% -----------+---------------------Total | 200 100.0% SUIVIANTER | Freq. Pourcent Cum. -----------+---------------------.| 1 1.0% 1.0% AUCUN|24 24.0% 25.0% IRREG|35 35.0% 60.0% REGUL|40 40.0% 100.0% -----------+---------------------Total | 100 100.0% COMPLIANCE | Freq. % Cum. ---------------+---------------------AUCUNE|35 17.5% 17.5% MAUV|130 65.0% 82.5% SATI|35 17.5% 100.0% ---------------+-----Total | 200 100.0% COMPLIANCE | Freq. % Cum. ---------------+---------------------AUCUNE |24 24.0% 24.0% MAUVAIS|45 45.0% 69.0% SATISFA|31 31.0%100.0% ---------------+-----Total | 100 100.0% Tableau 17 : répartition des patients selon le suivi et la compliance thérapeutique. Agitation | Freq. % Cum. ----------+-------------------+ | 188 62.7% 62.7% - | 112 37.3% 100% ----------+-------------------Total | 300 100.0% Selection courante: SEXE="M" AUTOAGRESS | Freq.% Cum. -----------+------------------+ | 93 31.0% 31.0% | 207 69.0% 100.0% -----------+---------------------Total | 300 100.0% AUTOAGRESS | Freq.% Cum. -----------+---------+ | 52 26.0% 26.0% - | 148 74.0% 100.0% -----------+---------Total | 200 100.0% AGIT | Freq.% Cum. ----------+----------+ |121 60.5% 60.5% - |79 39.5% 100.0% ----------+----------Total | 200 100.0% 180 Selection courante: SEXE="f" AGIT| Freq.% Cum. ----------+----------+ | 67 67.0% 67.0% - | 33 33.0% 100.0% ----------+----------Total | 100 100.0% AUTOA | Freq.% Cum. -----------+---------+ | 41 41.0% 41.0% - | 59 59.0% 100.0% -----------+---------Total | 100 100.0% " AVerb| Freq.% Cum. -----------+---------+ |182 91.0% 91.0% - |18 9.0% 100.0% -----------+---------Total | 200 100.0% Averb | freq.% cum. -----------+------------------+ | 269 89.7% 89.7% - | 31 10.3% 100.0% -----------+------------------Total | 300 100.0% AGRESSIV01 | Freq. Pourcent Cum. -----------+----------------------+ | 185 61.7% 61.7% | 115 38.3% 100.0% -----------+----------------------Total | 300 100.0% AGRESSIV01 | Freq.% Cum. -----------+---------+ |128 64.0% 64.0% - |72 36.0% 100.0% -----------+---------Total | 200 100.0% AVerb | Freq.% Cum. -----------+---------+ |87 87.0% 87.0% - |13 13.0% 100.0% -----------+---------Total | 100 100.0% AGRESSIV01 | Freq.% Cum. -----------+---------+ | 57 57.0% 57.0% | 43 43.0% 100.0% -----------+---------Total | 100 100.0% Tableau 18 : répartition des patients selon le motif de l’admission. sx autoA A. verbale A. physique agitation TH PP T TD TA IM D 20,1 45,5 44,4 28,6 100 50 21,5 100 91,5 80,3 100 100 100 50 84,6 100 66,5 54,3 51,1 66,7 52,8 75 78,6 78,6 100 100 25 75 69 84 100 100 Tableau 19 : répartition du motif d’admission selon le diagnostic total Homme femme total Agressivite verbale 185 85 270 Pas d'agressivite Total 15 15 30 200 100 300 Tableau 20 : répartition des patients selon l’agressivité verbale dans les deux sexes.. AGRESVERBA="y" (sexe="M") AND (AGRESVERBA="y") (SEXE="f") AND (AGRESVERBA="y") cries | freq.% cum. ------+----------------------+ | 165 61.1% 61.1% - | 105 38.9% 100.0% ------+----------------------Total | 270 100.0% CRIES | Freq.% Cum. ------+-------------+ | 95 51.4% 51.4% - | 90 48.6% 100.0% ------+--------------Total | 185 100.0% CRIES | Freq.% Cum. ------+--------------+ | 70 82.4% 82.4% - | 15 17.6% 100.0% ------+-------------Total | 85 100.0% insultes | freq.% cum. ---------+--------------------+ | 209 77.4% 77.4% - | 61 22.6% 100.0% ---------+--------------------- INSULT| Freq.% Cum. ---------+-----------+ |152 82.2% 82.2% - |33 17.8% 100.0% ---------+-----------Total | 185 100.0% INSULT| Freq.% Cum. ---------+-----------+ |57 67.1% 67.1% - |28 32.9% 100.0% ---------+-----------Total | 85 100.0% 181 Total | 270 100.0% MENACE| Freq.% Cum. --------+------------+ |55 29.7% 29.7% - |130 70.3% 100.0% --------+------------Total | 185 100.0% menace | freq. % cum. --------+---------------------+ | 65 24.1% 24.1% - | 205 75.9% 100.0% HUMILI | Freq.% Cum. --------+--------------------------------+--------Total | 270 100.0% + | 4 2.2% 2.2% - |181 97.8% 100.0% -----------+---------Total | 185 100.0% MENACES | Freq.% Cum. --------+------------+ | 10 11.8% 11.8% - | 75 88.2% 100.0% --------+------------Total |85 100.0% HUMILI| Freq.% Cum. --+------------------+ |1 1.2% 1.2% -|84 98.8% 100.0% -----------+---------Total | 85 100.0% humiliatio | Freq.% Cum. -----------+------------------+ | 5 1.9% 1.9% - | 265 98.1% 100.0% -----------+------------------Total | 270 100.0% Tableau 21 : répartition des patients selon la nature de l’agressivité verbale humiliat01 | freq. pourcent cum. -----------+----+ | 4 7.5% 7.5% | 49 92.5% 100.0% -----------+-----------total | 53 100.0% rabais | freq.% cum. -----------+----------------+ | 5 9.4% 9.4% - | 48 90.6% 100.0% -----------+----------------total | 53 100.0% chantage | freq.% cum. ---------+------------------+ | 34 64.2% 64.2% - | 19 35.8% 100.0% ---------+------------------total | 53 100.0% intimi | freq. % cum. -----------+----------------+ | 9 17.0% 17.0% - | 44 83.0% 100.0% -----------+----------------total | 53 100.0% exige | freq. % cum. -----------+----------------- HOMMES FEMMES HUMIL|Freq.% Cum. -----------+---+|3 8.6% 8.6% -|32 91.4% 100% -----------+---Total |35 100.0% HUMIL | Freq.% Cum. -----------+----------+| 1 5.6% 5.6% -| 17 94.4% 100.0% -----------+---------Total | 18 100.0% RABAIS | Freq. % Cum. -----------+-----------+ | 3 8.6% 8.6% - | 32 91.4% 100.0% -----------+-----------Total | 35 100.0% RABAIS | Freq.% Cum. -----------+----------+ |2 11.1% 11.1% - |16 88.9% 100.0% -----------+----------Total | 18 100.0% CHANTAGE | Freq.% Cum. ---------+--------------+ | 21 60.0% 60.0% - |14 40.0% 100.0% ---------+-------------Total | 35 100.0% CHANTAGE | Freq. % Cum. ---------+-------------+|13 72.2% 72.2% -|5 27.8% 100.0% ---------+---------Total 18 100.0% INTIMI | Freq.% Cum. -----------+-----------+ | 8 22.9% 22.9% - |27 77.1% 100.0% -----------+-----------Total | 35 100.0% INTIMI| Freq. % Cum. -----------+----------+ |1 5.6% 5.6% - |17 94.4% 100.0% -----------+----------Total | 18 100.0% EXIGENCESE | Freq.% Cum. -----------+--------------+ | 11 31.4% 31.4% - | 24 68.6% 100.0% EXIGE| Freq. % Cum. -----------+------------+ | 9 50.0% 50.0% - | 9 50.0% 100.0% -----------+------------ 182 + | 20 37.7% 37.7% - | 33 62.3% 100.0% -----------+----------------total | 53 100.0% -----------+--------------Total | 35 100.0% MARGI | Freq.% Cum. -----------+------------ | 35 100.0% 100.0% -----------+-----------Total | 35 100.0% Total | 18 100. MARGI | Freq.% Cum. -----------+------------- | 18 100.0% 100.0% -----------+------------Total | 18 100.0% margin | freq.% cum. -----------+----------------+ | 245 81.7% 81.7% - | 55 18.3% 100.0% -----------+-------------total | 300 100.0% tableau 22 : répartition des patients selon la nature de l’agressivité psychique. claquer | freq. % cum. -----------+------------------+ | 124 72.5% 72.5% - | 47 27.5% 100.0% -----------+------------------Total | 171 100.0% JETER | Freq. %Cum. -----------+------------------+ | 83 48.5% 48.5% - | 88 51.5% 100.0% -----------+-----------------Total | 171 100.0% CASSER | Freq.% Cum. -----------+---------------------+ | 82 48.0% 48.0% - | 89 52.0% 100.0% -----------+---------------------Total | 171 100.0% FEU | Freq. % Cum. ----------+-------------------+ | 7 4.1% 4.1% - | 164 95.9% 100.0% ----------+-------------------Total | 171 100.0% HOMMES FEMMES CLAQUER |Freq. % Cum. -----------+---------+ | 75 68.8% 68.8% - | 34 31.2% 100.0% -----------+--------Total | 109 100.0% CLAQUER |Freq. P% Cum. -----------+---------+ |49 79.0% 79.0% - |13 21.0% 100.0% -----------+--------Total | 62 100. JETER| Freq.% Cum. -----------+---------+ | 53 48.6% 48.6% - | 56 51.4% 100.0% -----------+---------Total | 109 100.0% JETER| Freq.% Cum. -----------+---------+ | 30 48.4% 48.4% - | 32 51.6% 100.0% -----------+---------Total | 62 100.0% CASSER| Freq.% Cum. -----------+---------+ |58 53.2% 53.2% | 51 46.8% 100.0% -----------+---------Total | 109 100.0% CASSER | Freq.% Cum. -----------+---------+ |24 38.7% 38.7% - |38 61.3% 100.0% -----------+---------Total | 62 100.0% FEU | Freq.% Cum. ----------+----------+ 5 4.6% 4.6% - |104 95.4% 100% ----------+----------Total | 109 100.0% FEU | Freq. % Cum. ---+------------+ | 2 3.2% 3.2% - |60 96.8% 100% ----------+----------Total | 62 100.0% Tableau 23 : répartition des patients selon la violence envers les objets. 183 seheurt | freq.% cum. -----------+------------------+ | 34 30.1% 30.1% - | 79 69.9% 100.0% -----------+------------------total | 113 100.0% frappe | freq.% cum. -----------+------------------+ | 17 15.0% 15.0% - 96 85.0% 100.0% -----------+-----------------total | 113 100.0% sejeter | freq. % cum. -----------+------------------+ | 42 37.2% 37.2% - | 71 62.8% 100% -----------+------------------total | 113 100.0% automut | freq. % cum. -----------+------------------+ | 33 29.2% 29.2% - | 80 70.8% 100.0% -----------+------------------total | 113 100.0% ingesti | freq. % cum. -----------+------------------+ | 9 8.0% 8.0% - | 104 92.0% 100% -----------+------------------total | 113 100.0% tentati | freq. % cum. -----------+------------------+ | 3 2.7% 2.7% - | 110 97.3% 100% -----------+------------------total | 113 100.0% tentativpe | freq.% cum. -----------+-----------------+ | 3 2.7% 2.7% - |110 97.3% 100.0% -----------+------------------total | 113 100.0% defenest | freq.% cum. -----------+-----------------+ | 11 9.7% 9.7% - | 102 90.3% 100.0% -----------+------------------total | 113 100.0% SEHEURT | Freq.% Cum. -----------+---------+ |15 23.4% 23.4% - | 49 76.6% 100.0% -----------+--------Total | 64 100.0% SEHEURT| Freq.% Cum. -----------+---------+| 19 38.8% 38.8% -| 30 61.2% 100.0% -----------+---------Total | 49 100.0% FRAPPER| Freq.% Cum. -----------+--------+| 15 23.4% 23.4% -|49 76.6% 100.0% -----------+--------Total | 64 100.0% FRAPPER | Freq.% Cum. -----------+---------+ |2 4.1% 4.1% - |47 95.9% 100.0% -----------+---------Total | 49 100.0% SEJETER | Freq. % Cum. -----------+---------+ |13 20.3% 20.3% - |51 79.7% 100.0% -----------+---------Total | 64 100.0% SEJETER | Freq.% Cum. -----------+---------+ | 29 59.2% 59.2% -| 20 40.8% 100.0% -----------+---------Total | 49 100.0% AUTOMUT| Freq.% Cum. -----------+---------+ | 27 42.2% 42.2% - | 37 57.8% 100.0% -----------+---------Total | 64 100.0% AUTOMUT| Freq.% Cum. -----------+---------+ |6 12.2% 12.2% - |43 87.8% 100.0% -----------+---------Total | 49 100.0% INGESTI | Freq.% Cum. -----------+---------+ |6 9.4% 9.4% - |58 90.6% 100.0% -----------+---------Total | 64 100.0% INGESTI| Freq.% Cum. -----------+---------+ |3 6.1% 6.1% -|46 93.9% 100.0% -----------+---------Total | 49 100.0% TENTATI | Freq.% Cum. -----------+---------+| 3 4.7% 4.7% -| 61 95.3% 100.0% -----------+---------Total | 64 100.0% TENTATI | Freq.% Cum. -----------+---------49 100.0% 100.0% -----------+---------Total | 49 100.0% TENTATI | Freq.% Cum. -----------+---------+ | 2 3.1% 3.1% - | 62 96.9% 100.0% -----------+---------Total | 64 100.0% TENTATI| Freq. % Cum. -----------+---------+ | 1 2.0% 2.0% - | 48 98.0% 100.0% -----------+---------Total | 49 100.0% DEFENE |Freq. % Cum. -----------+---------+ |4 6.3% 6.3% - | 60 93.8% 100.0% -----------+---------Total | 64 100.0% DEFENES |Freq. % Cum. -----------+---------+|7 14.3% 14.3% - | 42 85.7% 100.0% -----------+---------Total | 49 100.0% 184 ingest | freq.% cum. -----------+-----------------+ 14 12.4% 12.4% - | 99 87.6% 100.0% -----------+---------------------total | 113 100.0% fugue01 | freq. % cum. --------+----------------------+ | 17 15.0% 15.0% | 96 85.0% 100.0% --------+----------------------total | 113 100.0% INGESTI | Freq.% Cum. -----------+---------+ | 11 17.2% 17.2% - | 53 82.8% 100.0% -----------+--------Total | 64 100.0% INGEST | Freq. % Cum. -----------+---------+ | 3 6.1% 6.1% - | 46 93.9% 100.0% -----------+---------Total | 49 100.0% FUGUE01 | Freq.% Cum. --------+------------+ | 8 12.5% 12.5% -| 56 87.5% 100.0% --------+------------Total | 64 100.0% FUGUE01 | Freq.% Cum. --------+------------+ 9 18.4% 18.4% - 40 81.6% 100.0% --------+-----------Total | 49 100.0% Tableau 24 : répartition des patients selon la nature de l’autoagressivité. AUTO-A oui non homme 32 68 femme 49 51 Tableau 25 : répartition des patients selon l’autoagressivité dans les deux sexes. transgress | freq.% cum. -----------+------------------+ | 54 22.9% 22.9% - | 182 77.1% 100% -----------+------------------total | 236 100.0% G.mena | freq. %t cum. -----------+------------------+ | 150 63.6% 63.6% - | 86 36.4% 100.0% -----------+------------------total | 236 100.0% vols | freq.% cum. ------+----------------------+ | 7 3.0% 3.0% - | 229 97.0% 100% ------+----------------------total | 236 100.0% c.poing | freq.% cum. -----------+------------------+ | 76 32.2% 32.2% - | 160 67.8% 100% -----------+------------------total | 236 100.0% C.pied | freq.% cum. SEXe="M" TRANSGRES|Freq. % Cum. -----------+---------+|38 23.9% 23.9% - |121 76.1% 100.0% -----------+---------Total | 159 100.0% SEXE="f" TRANSGRES|Freq. % Cum. -----------+---------+|16 20.8% 20.8% -|61 79.2% 100.0% -----------+---------Total | 77 100.0% G.MENA | Freq.% Cum. -----------+---------+| 99 62.3% 62.3% - | 60 37.7% 100.0% -----------+---------Total | 159 100.0% G.MENA | Freq.% Cum. -----------+---------+ |51 66.2% 66.2% - |26 33.8% 100.0% -----------+---------Total | 77 100.0% VOLS | Freq.% Cum. ------+--------------+ | 4 2.5% 2.5% - | 155 97.5% 100.0% ------+--------------Total | 159 100.0% VOLS | Freq.% Cum. ------+--------------+ |3 3.9% 3.9% -|74 96.1% 100.0% ------+--------------Total | 77 100.0% C.POING |Freq. % Cum. -----------+---------+ | 56 35.2% 35.2% - | 103 64.8% 100.0% -----------+---------Total | 159 100.0% C.POING | Freq.% Cum. -----------+---------+ | 20 26.0% 26.0% - |57 74.0% 100.0% -----------+---------Total | 77 100.0% 185 ----------+-------------------+ | 60 25.4% 25.4% - | 176 74.6% 100% ----------+-------------------total | 236 100.0% tirerche | freq.% cum. -----------+------------------+ | 23 9.7% 9.7% - | 213 90.3% 100% -----------+------------------total | 236 100.0% pousser | freq.% cum. --------+---------------------+ 89 37.7% 37.7% - | 147 62.3% 100.0% --------+---------------------total | 236 100.0% etrangler | freq. % cum. ----------+-------------------+ | 12 5.1% 5.1% - | 224 94.9% 100% ----------+------------------total | 236 100.0% C.PIED | Freq.% Cum. ----------+----------+|41 25.8% 25.8% -|118 74.2% 100.0% ----------+----------Total | 159 100.0% C.PIED | Freq.% Cum. ----------+----------+|19 24.7% 24.7% -|58 75.3% 100.0% ----------+----------Total | 77 100.0% TIRERCHE |Freq.% Cum. -----------+---------+ | 8 5.0% 5.0% - | 151 95.0% 100.0% -----------+---------Total | 159 100.0% TIRERCHE |Freq.% Cum. -----------+---------+ |15 19.5% 19.5% - |62 80.5% 100.0% -----------+---------Total | 77 100.0% POUSSER | Freq.% Cum. --------+------------+ 49 30.8% 30.8% | 110 69.2% 100.0% --------+------------Total | 159 100.0% POUSSER | Freq.% Cum. --------+------------+ | 40 51.9% 51.9% - | 37 48.1% 100.0% --------+-----------Total | 77 100.0% ETRANGLER|Freq. % Cum. ----------+----------+| 10 6.3% 6.3% -|149 93.7% 100.0% ----------+----------Total | 159 100.0% poignarde | freq.% cum. ----------+----------------------+ | 4 1.7% 1.7% - | 232 98.3% 100.0% ----------+----------------------total | 236 100.0% POIGNAR |Freq. % Cum. ----------+----------+ |3 1.9% 1.9% - |156 98.1% 100% ----------+----------Total | 159 100.0% brulermuti | freq.% cum. -----------+--------------------- | 236 100.0% 100.0% -----------+---------------------total | 236 100.0% BRULER| Freq. % Cum. -----------+---------- |159 100.0% 100% -----------+---------Total | 159 100.0% violer | freq. % cum. -------+----------------------+ | 2 0.8% 0.8% - | 234 99.2% 100.0% -------+----------------------total | 236 100.0% VIOLER | Freq.% Cum. -------+-------------+ | 2 1.3% 1.3% - | 157 98.7% 100% -------+-------------Total | 159 100.0% ETRANGLER|Freq.% Cum. ----------+----------+ | 2 2.6% 2.6% - | 75 97.4% 100.0% ----------+----------Total | 77 100.0% POIGNAR |Freq. % Cum. ----------+----------+ | 1 1.3% 1.3% -| 76 98.7% 100% ----------+----------Total | 77 100.0% BRULER | Freq. % Cum. -----------+---------- | 77 100.0% 100% -----------+---------Total | 77 100.0% Tableau 26 : des patients selon la nature de l’hétéro-agressivité physique. 186 mere | freq. %cum. ------+----------------------+ | 135 45.0% 45.0% - | 165 55.0% 100.0% ------+----------------------total | 300 100.0% SEXe="M" MERE | Freq.% Cum. ------+----------------+ |91 45.5% 45.5% - | 109 54.5% 100.0% ------+----------------Total | 200 100.0% SEXE="f" MERE | Freq.% Cum. ------+----------------+ |44 44.0% 44.0% - | 56 56.0% 100.0% ------+----------------Total | 100 100.0% pere | freq.% cum. ------+----------------------+ | 56 18.7% 18.7% - | 244 81.3% 100.0% ------+----------------------total | 300 100.0% PERE | Freq.% Cum. ------+----------------+ |44 22.0% 22.0% - |156 78.0% 100.0% ------+----------------Total | 200 100.0% PERE | Freq. % Cum. ------+----------------+ | 12 12.0% 12.0% - | 88 88.0% 100.0% ------+----------------Total | 100 100.0% soeur | freq. pourcent cum. ------+----------------------+ | 76 25.3% 25.3% - | 224 74.7% 100% ------+----------------------total | 300 100.0% SOEUR | Freq.% Cum. ------+----------------+ |48 24.0% 24.0% - | 152 76.0% 100% ------+----------------Total | 200 100.0% frere | freq % cum. ------+----------------------+ | 70 23.3% 23.3% - | 230 76.7% 100% ------+----------------------total | 300 100.0% FRERE | Freq. % Cum. ------+----------------+ | 60 30.0% 30.0% - | 140 70.0% 100.0% ------+----------------Total | 200 100.0% grandspa | freq. % cum. -----------+---------------------. | 1 0.3% 0.3% + | 2 0.7% 1.0% - | 297 99.0% 100.0% -----------+----------------------total | 300 100.0% oncletante | freq.% cum. -----------+---------------------. | 1 0.3% 0.3% + | 4 1.3% 1.7% - | 295 98.3% 100% -----------+---------------------total | 300 100.0% voisins | freq. % cum. --------+----------------------. | 1 0.3% 0.3% + | 33 11.0% 11.3% - | 266 88.7% 100.0% --------+----------------------total | 300 100.0% SOEUR | Freq. % Cum. ------+----------------+ | 28 28.0% 28.0% - | 72 72.0% 100.0% ------+----------------Total | 100 100.0% FRERE | Freq.% Cum. ------+----------------+ | 10 10.0% 10.0% - | 90 90.0% 100.0% -----+-----------------Total | 100 100.0% GRANDSPA | Freq.% Cum. -----------+-----------. | 1 0.5% 0.5% - | 199 99.5% 100.0% -----------+-----------Total | 200 100.0% GRANDSPA| Freq.% Cum. -----------+-----------+ | 2 2.0% 2.0% - | 98 98.0% 100.0% -----------+-----------Total | 100 100.0% ONCLETANTE |Freq.% Cum. -----------+-----------. | 1 0.5% 0.5% + | 2 1.0% 1.5% - | 197 98.5% 100% -----------+-----------Total | 200 100.0% ONCLETANTE|Freq. % Cum. -----------+-----------+ | 2 2.0% 2.0% | 98 98.0% 100.0% -----------+-----------Total | 100 100.0% VOISINS | Freq.% Cum. --------+--------------. | 1 0.5% 0.5% + | 31 15.5% 16.0% - | 168 84.0% 100.0% --------+--------------Total | 200 100.0% VOISINS | Freq.% Cum. --------+--------------+ | 2 2.0% 2.0% - | 98 98.0% 100.0% --------+--------------Total | 100 100.0% COLLEGUEDE |Freq.% Cum. -----------+------------ COLLEGUEDE |Freq.% Cum. -----------+------------ 187 colleguede | freq.% cum. -----------+---------------------. | 1 0.3% 0.3% + | 6 2.0% 2.3% - | 293 97.7% 100% -----------+---------------------total | 300 100.0% personnelm | freq. % cum. -----------+---------------------. | 1 0.3% 0.3% + | 16 5.3% 5.7% - | 283 94.3% 100.0% -----------+---------------------total | 300 100.0% conjoint | freq. pourcent cum. ---------+----------------------- . | 1 0.3% 0.3% + | 47 15.7% 16.0% - | 252 84.0% 100% ---------+----------------------total | 300 100.0% policierge | freq. % cum. -----------+---------------------. | 1 0.3% 0.3% + | 3 1.0% 1.3% - | 296 98.7% 100% -----------+---------------------total | 300 100.0% etranger | freq. pourcent cum. ---------+----------------------. | 1 0.3% 0.3% + | 24 8.0% 8.3% | 275 91.7% 100.0% ---------+----------------------total | 300 100.0% fillefils | freq.% cum. ----------+----------------------. | 1 0.3% 0.3% + | 21 7.0% 7.3% | 278 92.7% 100.0% ----------+----------------------- . | 1 0.5% 0.5% + | 5 2.5% 3.0% - | 194 97.0% 100% -----------+-----------Total | 200 100.0% PERSONNELM |Freq.% Cum. -----------+-----------. | 1 0.5% 0.5% + | 9 4.5% 5.0% - | 190 95.0% 100.0% -----------+-----------Total | 200 100.0% CONJOINT | Freq.% Cum. ---------+-------------. | 1 0.5% 0.5% + | 22 11.0% 11.5% - | 177 88.5% 100.0% ---------+-------------Total | 200 100.0% POLICIERGE |Freq.% Cum. -----------+---------. | 1 0.5% 0.5% + | 3 1.5% 2.0% - | 196 98.0% 100.0% -----------+---------Total | 200 100.0% ETRANGER | Freq.% Cum. ---------+-----------. | 1 0.5% 0.5% + | 23 11.5% 12.0% - | 176 88.0% 100.0% ---------+-----------Total | 200 100.0% FILLEFILS| Freq.% Cum. ----------+----------. | 1 0.5% 0.5% + | 5 2.5% 3.0% - | 194 97.0% 100% ----------+--------Total | 200 100.0% INSTITUTEU |Freq. % Cum. -----------+---------. | 1 0.5% 0.5% + | 1 0.5% 1.0% - |198 99.0% 100.0% -----------+---------Total | 200 100.0% SOISMEME | Freq.% Cum. ---------+-------------- 188 + | 1 1.0% 1.0% - | 99 99.0% 100.0% -----------+-----------Total | 100 100.0% PERSONNELM |Freq.% Cum. -----------+-----------+ | 7 7.0% 7.0% | 93 93.0% 100% -----------+-----------Total | 100 100.0% CONJOINT | Freq.% Cum. ---------+-------------+ | 25 25.0% 25.0% - | 75 75.0% 100.0% ---------+-------------Total | 100 100.0% POLICIERGE|Freq.% Cum. -----------+------------ | 100 100.0% 100.0% -----------+-----------Total | 100 100.0% ETRANGER | Freq.% Cum. ---------+-------------+ | 1 1.0% 1.0% - | 99 99.0% 100.0% ---------+-------------Total | 100 100.0% FILLEFILS | Freq.% Cum. ----------+------------+ |16 16.0% 16.0% - | 84 84.0% 100.0% ----------+------------Total | 100 100.0% INSTITUTEU Freq.% Cum. -----------+------------ | 100 100.0% 100.0% -----------+-----------Total | 100 100.0% SOISMEME | Freq.% Cum. ---------+-------------+ | 52 52.0% 52.0% - 48 48.0% 100.0% ---------+-------------- total | 300 100.0% instituteu |freq.% cum. -----------+----------------------. | 1 0.3% 0.3% + | 1 0.3% 0.7% - | 298 99.3% 100.0% -----------+----------------------total | 300 100.0% . | 2 1.0% 1.0% + | 51 25.5% 26.5% - | 147 73.5% 100.0% ---------+-------------Total | 200 100.0% Total | 100 100.0% Tableau 27 : répartition des patients selon la victime. UNIQUE | Freq. %t Cum. -------+----------------------+ | 22 7.3% 7.3% - | 278 92.7% 100.0% -------+----------------------Total | 300 100.0% REITERE | Freq. %Cum. --------+----------------------+ | 278 92.7% 92.7% - | 22 7.3% 100.0% --------+----------------------Total | 300 100.0% UNIQUE | Freq.% Cum. -------+-------------+ | 19 9.5% 9.5% - | 181 90.5% 100% -------+-------------Total | 200 100.0% UNIQUE | Freq.% Cum. -------+-------------+ | 3 3.0% 3.0% | 97 97.0% 100% -------+-----------Total | 100 100.0% Selection courante: SEXe="M" Selection courante: SEXE="f" REITERE | Freq.% Cum. --------+------------+ | 181 90.5% 90.5% - |19 9.5% 100.0% --------+------------Total | 200 100.0% REITERE |Freq.% Cum. --------+------------+ | 97 97.0% 97.0% - | 3 3.0% 100.0% --------+------------Total | 100 100.0% Tableau 28 : répartition des patients selon la réitération de l’acte impulsif | freq. % cum. ---------+----------------------+ | 72 24.0% 24.0% - | 228 76.0% 100.0% ---------+----------------------total | 300 100.0% SEXe="M" IMPULSIF| Freq.% Cum. ---------+-----------+ | 51 25.5% 25.5% - | 149 74.5% 100.0% ---------+-----------Total | 200 100.0% SEXE="f" IMPULSIF| Freq.% Cum. ---------+-----------+ | 21 21.0% 21.0% - | 79 79.0% 100.0% ---------+-----------Total | 100 100.0% premedite | freq.% cum. ----------+----------------------+ | 5 1.7% 1.7% - | 295 98.3% 100.0% ----------+----------------------total | 300 100.0% PREMEDITE|Freq. % Cum. ----------+----------+ | 1 0.5% 0.5% - | 199 99.5% 100.0% ----------+----------Total | 200 100.0% PREMEDITE| Freq.% Cum. ----------+----------+ | 4 4.0% 4.0% - | 96 96.0% 100.0% ----------+----------Total | 100 100.0% PERVERS |Freq.% Cum. --------+------------+ | 2 1.0% 1.0% - |198 99.0% 100.0% --------+------------- SUGGERE | Freq.% Cum. --------+------------+ | 1 1.0% 1.0% - | 99 99.0% 100.0% --------+------------- suggere | freq. %cum. --------+----------------------+ | 1 0.3% 0.3% - 299 99.7% 100.0% --------+----------------------- 189 total | 300 100.0% pervers | freq. pourcent cum. --------+----------------------+ | 3 1.0% 1.0% - | 297 99.0% 100.0% --------+----------------------total | 300 100.0% manipulate | freq. %cum. -----------+---------------------+ | 16 5.3% 5.3% - | 284 94.7% 100.0% -----------+---------------------total | 300 100.0% ludique | freq % cum. --------+----------------------+ | 10 3.3% 3.3% - | 290 96.7% 100.0% --------+----------------------total | 300 100.0% frustratio | freq.% cum. -----------+---------------------+ | 87 29.0% 29.0% - | 213 71.0% 100.0% -----------+---------------------total | 300 100.0% agitationo | freq. % cum. -----------+----------------------+ | 63 21.0% 21.0% - | 237 79.0% 100.0% -----------+----------------------total | 300 100.0% desoriente | freq. %cum. -----------+----------------------+ | 1 0.3% 0.3% - | 299 99.7% 100.0% -----------+----------------------total | 300 100.0% desorganis | freq.% cum. -----------+---------------------+ | 51 17.0% 17.0% - | 249 83.0% 100.0% -----------+---------------------total | 300 100.0% delirant | freq. % cum. Total | 200 100.0% Total | 100 100.0% MANIPULATE|Freq.%Cum. -----------+---------+ | 8 4.0% 4.0% - | 192 96.0% 100.0% -----------+---------Total | 200 100.0% PERVERS | Freq.% Cum. --------+------------+ | 1 1.0% 1.0% - | 99 99.0% 100.0% --------+------------Total | 100 100.0% LUDIQUE | Freq.% Cum. --------+------------+ | 7 3.5% 3.5% - | 193 96.5% 100.0% --------+------------Total | 200 100.0% MANIPULATE|Freq.% Cum. -----------+---------+ | 8 8.0% 8.0% - | 92 92.0% 100.0% -----------+---------Total | 100 100.0% FRUSTRATIO Freq.% Cum. -----------+---------+ | 57 28.5% 28.5% - | 143 71.5% 100.0% -----------+---------Total | 200 100.0% LUDIQUE | Freq.% Cum. --------+------------+ |3 3.0% 3.0% - | 97 97.0% 100.0% --------+------------Total | 100 100.0% AGITATIONO|Freq.% Cum -----------+---------+ | 41 20.5% 20.5% - | 159 79.5% 100.0% -----------+---------Total | 200 100.0% FRUSTRATIO|Freq.% Cum. -----------+---------+ | 30 30.0% 30.0% - | 70 70.0% 100.0% -----------+---------Total | 100 100.0% DESORIENTE|Freq.% Cum. -----------+---------+ |1 0.5% 0.5% - |199 99.5% 100% -----------+---------Total | 200 100.0% DELIRANT |Freq.% Cum. ---------+----------+ |112 56.0% 56.0% - | 88 44.0% 100.0% ---------+-----------Total | 200 100.0% DESIRMORT|Freq.% Cum. ----------+---------+ | 7 3.5% 3.5% - |193 96.5% 100.0% 190 AGITATIONO|Freq.% Cum. -----------+---------+ 22 22.0% 22.0% - | 78 78.0% 100.0% -----------+---------Total | 100 100.0% DESORIENTE|Freq.% Cum. -----------+---------- |100 100.0% 100.0% -----------+---------Total | 100 100.0% DELIRANT|Freq. % Cum. ---------+-----------+ | 39 39.0% 39.0% - | 61 61.0% 100.0% ---------+-----------Total | 100 100.0% ---------+----------------------+ | 151 50.3% 50.3% - | 149 49.7% 100.0% ---------+----------------------total | 300 100.0% desirmort | freq.% cum. ----------+----------------------+ | 22 7.3% 7.3% - | 278 92.7% 100.0% ----------+----------------------total | 300 100.0% ----------+---------Total | 200 100.0% ANXIETE |Freq. % Cum. --------+------------+ | 23 11.5% 11.5% - |177 88.5% 100.0% --------+------------Total | 200 100.0% DESIRMORT Freq. % Cum. ----------+----------+ | 15 15.0% 15.0% - | 85 85.0% 100.0% ----------+----------Total | 100 100.0% anxiete | freq.% cum. --------+----------------------+ | 44 14.7% 14.7% - | 256 85.3% 100.0% --------+----------------------total | 300 100.0% SUBSTANCE|Freq.% Cum. ----------+----------+ | 33 16.5% 16.5% - | 167 83.5% 100.0% ----------+----------Total | 200 100.0% ANXIETE |Freq. % Cum. --------+------------+ | 21 21.0% 21.0% - | 79 79.0% 100.0% --------+------------Total | 100 100.0% substance | freq.% cum. ----------+----------------------+ | 33 11.0% 11.0% - | 267 89.0% 100.0% ----------+----------------------total | 300 100.0% STRESS |Freq. % Cum. -------+-------------+ | 11 5.5% 5.5% 189 94.5% 100.0% -------+-------------Total | 200 100.0% STRESS |Freq. % Cum. -------+-------------+| 30 30.0% 30.0% - | 70 70.0% 100.0% -------+-------------Total | 100 100.0% stress | freq.% cum. -------+----------------------+ | 41 13.7% 13.7% - | 259 86.3% 100% -------+----------------------total | 300 100.0% Tableau 29 : répartition des patients selon le contexte du passage à l’acte. FINAGRESSI | FINAGRESSI | FINAGRESSI | Freq. Pourcent Cum. Freq. Pourcent Cum. Freq. Pourcent Cum. -----------------------------------------+------------ -------------------CONTENTION CHIMIQUE | CONTENTION CHIMIQUE | Contention chimique | 56 28.0% 28.0% 54 54.0% 54.0% 110 36.7% 36.7% CONTENTION PHYSIQUE | CONTENTION PHYSIQUE | contentionphysique | 61 30.5% 58.5% 20 20.0% 74.0% FUGUE | FUGUE | 81 27.0% 63.7% 22 11.0% 69.5% 2 2.0% 76.0% FUGUE | SPONTANE | SPONTANE | 24 8.0% 71.7% 61 30.5% 100.0% 24 24.0% 100.0% SPONTANE | ----------------------------------------85 28.3% 100.0% Total | 200 100.0% Total | 100 100.0% ---------------------+---------Total | 300 100.0% Tableau 30 : répartition des patients selon la fin de l’agressivité. 191 consequen1 | freq. pourcent cum. ------------------------------degats important | 30 10.0% 10.0% degats minimes | 83 27.7% 37.7% sans degats materiel | 187 62.3% 100.0% ------------------------------total | 300 100.0% consequen2 | freq. pourcent cum. ------------------------------agression ss lesions | 225 75.0% 75.0% lesion grave profond | 5 1.7% 76.7% lesion invalidente | 3 1.0% 77.7% lesion minime superf | 67 22.3% 100.0% ------------------------------total | 300 100.0% SEXe="M" CONSEQUEN1 | Freq. Pourcent Cum. -----------------------DEGATS IMPORTANT | 22 11.0% 11.0% DEGATS MINIMES | 58 29.0% 40.0% SANS DEGATS MATERIEL | 120 60.0% 100.0% -----------------------Total | 200 100.0% SEXE="f" CONSEQUEN1 | Freq. Pourcent Cum. -----------------------DEGATS IMPORTANT | 8 8.0% 8.0% DEGATS MINIMES | 25 25.0% 33.0% SANS DEGATS MATERIEL | 67 67.0% 100.0% -----------------------Total | 100 100.0% CONSEQUEN2 | Freq. Pourcent Cum. -----------------------AGRESSION SS LESIONS | 148 74.0% 74.0% LESION GRAVE PROFOND | 4 2.0% 76.0% LESION INVALIDENTE | 2 1.0% 77.0% LESION MINIME SUPERF | 46 23.0% 100.0% -----------------------Total | 200 100.0% CONSEQUEN2 | Freq. Pourcent Cum. -----------------------AGRESSION SS LESIONS | 77 77.0% 77.0% LESION GRAVE PROFOND | 1 1.0% 78.0% LESION INVALIDENTE | 1 1.0% 79.0% LESION MINIME SUPERF | 21 21.0% 100.0% -----------------------Total | 100 100.0% Tableau 31 : répartition des patients selon les dégâts matériels et humains . REACTIONPO | Freq. Pourcent Cum. -----------------------BANALISATION | 23 11.5% 11.5% CULPABILITE | 9 4.5% 16.0% EXCUSES | 8 4.0% 20.0% FUGUE | 7 3.5% 23.5% INDIFFERENCE | 76 38.0% 61.5% MENACES | 32 16.0% 77.5% RETICENCE | 44 22.0% 100.0% ------------------------ REACTIONPO | Freq. Pourcent Cum. -----------------------BANALISATION | 14 14.0% 14.0% CULPABILITE | 16 16.0% 30.0% EXCUSES | 1 1.0% 31.0% FUGUE | 3 3.0% 34.0% INDIFFERENCE | 29 29.0% 63.0% MENACES | 14 14.0% 77.0% RETICENCE | 23 23.0% 100.0% ------------------------ REACTIONPO | Freq. Pourcent Cum. ------------------------------BANALISATION | 37 12.3% 12.3% CULPABILITE | 25 8.3% 20.7% EXCUSES | 9 3.0% 23.7% FUGUE | 10 3.3% 27.0% INDIFFERENCE | 105 35.0% 62.0% MENACES | 46 15.3% 77.3% RETICENCE Total | 100 | 67 22.3% 100.0% Total | 200 100.0% ------------------------------Total | 300 100.0% Tableau 32 : répartition des patients selon la réaction post-agression. 192 100.0%