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On connaît le rôle privilégié de l'adulte dans ces moments-là : il reprend ce que l'enfant
vient de dire, il commente ce qu'il est train de faire, il répète sous des formes variées, il
amplifie le propos. Veiller à ne pas questionner à outrance.
Cet accompagnement actif concerne tous les adultes de l'école qui sont au contact des
enfants, et pas seulement les enseignants. II faut souligner le rôle important des ATSEM
qui peuvent individualiser les échanges au moment de l'habillage, du passage aux
toilettes.
3.3 Compétences liées à l'acquisition du langage d'évocation
- Rappeler en se faisant comprendre un événement qui a été vécu collectivement.
Comprendre une histoire adaptée à son âge et le manifester en reformulant dans
ses propres mots la trame narrative de l'histoire.
- Identifier les personnages d'une histoire, les caractériser physiquement
et moralement, les dessiner.
- Raconter un conte déjà connu en s'appuyant sur la succession des illustrations.
- Inventer une courte histoire dans laquelle les acteurs seront correctement posées,
où il y aura un événement et une clôture.
- Dire ou chanter chaque année au moins une dizaine de comptines et de jeux
de doigts et au moins une dizaine de chansons et de poésies
.
Vers trois ans, l'enfant va commencer à utiliser un langage qui n'est plus lié à la situation
vécue : il va évoquer des situations ou des évènements qu'il n'est plus en train de vivre, il
va évoquer ce qui a eu lieu ou ce qui va se vivre. C'est là le deuxième axe de processus
d'enrichissement de l'activité langagière de l'enfant. II va devoir utiliser un lexique de plus
en plus précis, des structures de phrases plus élaborées, articuler les phrases entre elles.
L'action de l'adulte est là aussi nécessaire pour aider l'enfant à franchir cette étape :
reformuler, l'amener à une formulation adéquate en multipliant les interactions, s'étonner
lorsque l'on ne comprend pas, relancer.
Rappeler verbalement les activités qui viennent de se dérouler dans la classe
Le rappel de ce qui vient de se passer dans la classe est un activité majeure pour
développer le langage d’évocation : bilan des ateliers, rappel d’une sortie, d’une séance
de motricité… Les dessins, les photographies sont des aides au récit : ils facilitent la
restitution, active la mémorisation, permettent la mise en mots.
Le rôle de l’adulte consiste à exiger l’explicitation nécessaire, s’étonner si l’on ne
comprend pas et faire redire, reformuler dans un langage approprié.
Utiliser les marques verbales de la temporalité
L’utilisation des marqueurs de temps (hier, aujourd’hui, la semaine prochaine…) se fait
généralement de manière spontanée dans les échanges réguliers avec l’adulte.
D’autres marques se révèlent plus difficiles à acquérir (autrefois, il était une fois, le jour
suivant, avant, après…) et doivent faire l’objet d’une attention particulière.
Découvrir les cultures orales
Les moments où l’on rassemble le groupe pour dire un conte, raconter une histoire
constituent un apport important pour l’accès au langage d’évocation. Là aussi, les images
jouent un rôle déterminant : images projetées, films d’animation.
L’interprétation et la mémorisation de chansons, comptines, jeux de doigts participent , par
leur caractère narratif, à la construction du langage.