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Catholique
Catholique
Catholique
89e année
-
Hebdomadaire
3346
-
29 mars
2013
3
ISSN 0015-9506
Maintenant,
le Président doit
faire un geste !
BRÈVES
FRANCE
politiquE : Malmené dans les
sondages, le président de la
République devait intervenir en
direct sur France 2 le 28 mars.
Dans son rapport annuel sur
l'économie française publié
le 19 mars, l'OCDE s'attaque
au cumul des mandats, aux
régimes spéciaux de retraite
et aux dépenses de santé ; elle
recommande la suppression
des 101 départements.
Sans surprise, la motion de
censure de l'UMP a été rejetée
le 19 mars par l'Assemblée :
elle a recueilli 228 voix.
JuStiCE : La garde des Sceaux,
Christiane Taubira, a annoncé
le 18 mars la fin de l'expé-
rience des jurys populaires en
correctionnelle ; elle souhaite
également en finir avec les
peines plancher.
Le parquet a fait savoir le 19
mars qu'une enquête prélimi-
naire avait été ouverte dès
le 8 janvier pour blanchiment
de fraude fiscale dans l'affaire
Cahuzac. Le ministre a démis-
sionné tout en réaffirmant
son innocence ; il a été rem-
placé au Budget par Bernard
Cazeneuve qui était chargé des
Affaires européennes.
Dans l'affaire du Médiator,
l'Agence du médicament a été
mise en examen pour homi-
cides involontaires le 19 mars !
Après avoir été confronté à
l'ancien majordome de Liliane
Bettencourt, le 22 novembre
à Bordeaux, Nicolas Sar kozy a
été mis en examen le 21 mars
par le juge Gentil pour abus
de faiblesse et escroquerie au
préjudice de Mme Bettencourt.
ÉCoNomiE : Dans sa note
de conjoncture du 21 mars,
l'INSEE rappelle que l'économie
française est en panne depuis
deux ans et que rien ne per-
met d'espérer une amélioration
rapide de la situation.
ÉColE : Contrairement à Paris,
la ville de Lille, comme d'autres
grandes villes de province,
n'appliquera la réforme des
rythmes scolaires qu'en 2014 ;
la maire de Lille, Martine Aubry,
souhaite « prendre le temps de
la concertation ».
lAïCitÉ : Dans une lettre adres-
sée au Premier ministre le 22
mars, le Défenseur des droits,
Dominique Baudis, demande
une clarification de la loi sur
la laïcité alors que la Cour de
cassation venait d'annuler le
licenciement d'une femme voi-
lée employée dans une crèche
privée.
logEmENt : Le président
Hollande a dévoilé le 21 mars
20 mesures pour relancer la
construction ; en particulier,
une subvention de 1 350 euros
devrait être accordée aux
classes moyennes pour les tra-
vaux de rénovation.
FiSCAlitÉ : Le Conseil d'État a
recommandé le 20 mars que la
taxe sur les très hauts revenus
ne dépasse pas 66,66 %.
SAN : L'alcool est la pre-
mière cause d'hospitalisation
en France ; selon un rapport
de la Société française d'al-
coologie, 400 000 Français ont
été hospitalisés en un an pour
cette raison, soit une augmen-
tation de 30 % en trois ans ;
les femmes et les jeunes sont
de plus en plus concernés.
AViAtioN : François Hollande
a tenu à parrainer le 18 mars
à l'Élysée la signature d'un
contrat historique de 18,4
milliards d'euros scellé entre
Airbus et la Compagnie indo-
nésienne Lion Air pour la four-
niture de 234 Airbus A320 ; la
commande représente 5 000
emplois sur 10 ans.
tÉlÉ : TF1 a arrêté le 22 mars
le tournage de son jeu « Koh-
Lanta » après le décès d'un
candidat suite à une crise car-
diaque.
ViolENCES : Une enquête a été
ouverte après l'attaque du RER
D à Grigny dans l'Essonne le
17 mars ; inhabituel en Île-de-
France, ce genre d'agression
a déjà eu lieu dans le sud de
la France ; pour bloquer le
train les jeunes agresseurs ont
actionné le signal d'alarme.
moNDE
EuRopE : Le plan de sauvetage
de Chypre, conclu avec l'Union
européenne et le Fonds moné-
taire international le 25 mars,
accorde 10 milliards d'euros
d'aide, préserve intégralement
les avoirs bancaires des parti-
culiers jusqu'à 100 000 euros
mais, au-delà, certains déten-
teurs de comptes seront taxés
jusqu'à 40 % et certains pla-
cements seront gelés et can-
tonnés dans une « structure
de défaisance »... La banque
Laïki, deuxième établissement
du pays, va être liquidée, mais
Bank of Cyprus, la première, est
sauvée. Les Russes vont perdre
plusieurs milliards d'eu ros et
pourraient prendre des mesures
de rétorsion qui feraient mon-
ter les taux d'intérêt dans la
zone euro.
otAgES : Dans un enregis-
trement diffusé le 18 mars
par ses ravisseurs, le père de
famille enlevé avec six autres
personnes dont quatre enfants
dans le nord du Cameroun, a
évoqué des conditions de vie
très dures depuis leur enlève-
ment en février dernier.
moyEN-oRiENt : Barack Oba-
ma est arrivé le 19 mars en
Israël pour une visite de trois
jours destinée à améliorer ses
relations avec un partenaire
difficile ; il s'est rendu le 21 en
Cisjordanie il a estimé que
le développement des colonies
juives était un sérieux obs-
tacle à la paix ; il a également
mis en garde le régime de
Damas contre l'emploi d'armes
chimiques.
mAli : Les autorités françaises
cherchaient le 20 mars à véri-
fier l'annonce de l'assassinat
d'un otage français faite par
Al-Qaida au Maghreb isla-
mique.
tuRquiE : Plus de 250 000
personnes se sont rassemblées
le 21 mars dans le sud-est de
la Turquie pour célébrer l'appel
à la trève lancé par le chef
rebelle kurde Abdullah Öcalan.
CENtRAFRiquE : Paris a
demandé le 23 mars une réu-
nion du Conseil de sécurité à
la suite de l'entrée des rebelles
à Bangui, mais aucune évacua-
tion des ressortissants français
n ' é t a i t a l o r s e n v i s a g é e .
J.L.
2 FRANCECatholique n°3346 29 mars 2013
LA QUERELLE des chiffres ne peut rien au fait que le rassemble-
ment qui s’est produit, ce dimanche 24 mars, est un des plus
imposants qu’ait connu la capitale. Il est significatif d’une
mobilisation des esprits, qui surprend et désarçonne quelque
peu tous ceux qui avaient annoncé que la réforme du
mariage passerait sans aucune difficulté et que de toute façon elle
était inéluctable, puisqu’inscrite dans l’évolution
des mœurs et la marche de la société. D’ailleurs,
certains ne désarment pas face au déferlement
de cette nouvelle résistance à laquelle ils ne
prédisent aucun avenir. Dans six mois, expli-
quent-ils, tout sera « plié » et même les oppo-
sants au projet de loi Taubira se seront résignés
à l’inéluctable. Eh bien, ce qui se passe en ce
moment s’inscrit en faux contre cette arrogance
et viendrait plutôt confirmer ce qu’un Péguy et
un Bernanos écrivaient de la vocation spirituelle
de la France.
Français, ô Français, si vous saviez ce que le monde attend de
vous ! L’espérance bernanosienne se trouve aujourd’hui confirmée,
au-delà des optimismes superficiels et des pessimismes délétères. Car
elle se fonde sur un réveil des consciences, qui est d’abord celui d’une
certaine France chrétienne, que l’on avait pu croire assoupie, mais
qui s’affirme de plus en plus comme une force en marche. Ce n’est un
secret pour personne que l’essentiel des troupes et des militants du
grand mouvement, qui s’est levé depuis l’automne dernier, provient
des diocèses, des paroisses, des mouvements catholiques. Les pas-
teurs ont été les premiers à s’engager, en payant de leur personne,
comme cela ne s’était pas produit depuis longtemps. Les timidités,
les pudeurs, voire les peurs semblent comme oubliées, dès lors que le
courage spirituel s’allie avec la lucidité intellectuelle, voire politique.
Des hommes et des femmes de bonne volonté venus d’autres hori-
zons, issus d’autres appartenances, font spontanément alliance avec
les chrétiens. Lorsqu’un Jean-Claude Michéa, au nom d’une certaine
tradition syndicale et ouvrière, dénonce une gauche qui ne trouve
plus « ses marqueurs symboliques que dans le “mariage pour tous”, la
légalisation du cannabis et la construction d’une Europe essentielle-
ment marchande », il fait appel à un autre secteur du peuple français,
qui pourrait bien se trouver solidaire d’une révolte de fond à l’en-
contre d’une déshumanisation de la société. Le libéralisme moral est
le pendant de cet individualisme rapace que dénonçait un Christopher
Lasch. C’est pourquoi, Frigide Barjot avait bien raison d’affirmer aux
manifestants de dimanche que le monde entier les regardait. C’était
toujours l’écho de Bernanos : « Français, des millions d’hommes à tra-
vers le monde ne croient déjà plus à cette civilisation, en attendant de
la haïr. » Haïr, bien sûr, par amour de ce qui fait vivre !
SOMMAIRE
ACTUALITÉ
4 TURQUIE Le prisonnier d'Imrali
5 GAUCHE Front rouge
6 MANIF POUR TOUS Maintenant,
le Président doit faire un geste
DOSSIER
10 PÂQUES Le Chemin de croix d'Henri Guérin
ESPRIT
14 LECTURES 1re semaine de Pâques
16 MÉDITATION Passion
19 AED Passage de témoin
20 Nuit des Témoins 2013
22 Année de la foi : vos témoignages
23 ECCLÉSIA
Deux jeunes chrétiens sauvés
au Pakistan
24
LE PEUPLE DE PÂQUES
Les catholiques sorabes
en Haute-Lusace
30 RND Chroniques de Gérard Leclerc
32
CHRONIQUE DIPLOMATIQUE Un pape noir ?
MAGAZINE
33 CINÉMA « Le premier homme »,
« Sous le figuier »,
« Jack, le chasseur de géants »,
« Une chanson pour ma mère »
34 SPECTACLES « Eurofonik »
35 TÉLÉVISION « Toy Story 3 »,
« Les cathédrales dévoilées »,
« Manipulations », « L'homme de Rio »
36 TÉLÉVISION Votre début de soirée
38 BLOC-NOTES Vie associative et d'Église
Couvertures et pages 6 à 9 : © Michel POURNY
Pascal LAMBOT - LA MANIF POUR TOUS - Grégoire COUSTENOBLE
Français,
si vous saviez…
ÉDITORIAL
FRANCECatholique N°3346 29 MARS 2013 3
par Gérard LECLERC
Écoutez la chronique de Gérard Leclerc,
du lundi au jeudi.
ACTUALITÉ
4 FRANCECatholique n°3346 29 mars 2013
TURQUIE
Le prisonnier d'Imrali
par Yves LA MARCK
L
e dirigeant histo-
rique du Parti des
travailleurs du
Kurdistan (PKK),
emprisonné à vie
depuis quatorze ans dans l’île
d’Imrali, en mer de Marmara,
Abdullah Öcalan, a lancé le
21 mars, nouvel an kurde
(Newroz), un appel à dépo-
ser les armes. Les éléments
armés du PKK, estimés à envi-
ron 5 000, devraient gagner
le nord de l’Irak et y être
désarmés. C’est le résultat
de négociations engagées
avec le Premier ministre turc
depuis octobre dernier. Des
échanges de prisonniers ont
déjà eu lieu. Le processus
sera sans doute encore long
pour mettre fin à un conflit
engagé en 1984 et qui a fait
environ 40 000 morts.
La Turquie ne peut aller
au bout de ses ambitions
européennes et régionales
sans se débarrasser du lanci-
nant problème kurde. Le
Premier ministre Erdogan
en est depuis longtemps
conscient mais il se heurtait
à la résistance farouche de
l‘armée, des nationalistes et
des kémalistes. Pour Atatürk
il n’y avait que des Turcs en
Turquie. C’est le paradoxe de
ce pays que la batterie de lois
anti-terroristes et de dispo-
sitifs jugés attentatoires aux
droits humains était défendu
par les militaires et les partis
laïques pour cause de répres-
sion anti-kurde. L’abolition
de ces lois et pratiques, le
retour déjà assuré des mili-
taires dans les casernes,
seront autant de pas en
avant dans l’instauration
d’une véritable démocratie,
facilitant les relations entre
la Turquie et l’Union euro-
péenne.
Il est également vital pour
Ankara de lever l’hypothèque
kurde afin de jouer pleine-
ment son rôle de médiateur
régional. La Turquie est puis-
samment engagée dans la
reconstruction de l’Irak, et
spécialement du Kurdistan
autonome. Les partis kurdes
au pouvoir à Erbil sont hostiles
au PKK. Ils sont fondés sur
des appartenances claniques
alors que le PKK se voulait
socialiste et révolutionnaire.
La dynastie des Barzanis, à la
tête du Kurdistan irakien, a
des ascendances en Turquie.
Ce n’est pas le cas des Kurdes
syriens (environ 1,7 million)
où le parti qui semble majo-
ritaire dans une zone qui a
déjà acquis son autonomie
par rapport à Damas est une
doublure du PKK. Il s’oppose à
la fois aux peshmergas d’Irak
et aux islamistes d’Alep et
d'ailleurs. Öcalan avait joui
de l’asile à Damas chez Assad
père jusqu’en 1998*. Le jeu
turc au milieu de toutes
ces composantes perdait en
visibilité et en cohérence.
Ankara veut préempter le
chaos syrien et stabiliser ses
frontières tant avec l’Irak
qu’avec la Syrie (sans oublier
l’Iran qui a aussi une minorité
kurde sévèrement réprimée).
La question kurde inté-
resse toute l’Europe : on l’a
vu avec l’assassinat en plein
Paris le 10 janvier d’une
des adjointes d’Öcalan et
de deux de ses compagnes.
L’Allemagne compte envi-
ron 800 000 Kurdes. Tous les
immigrés étaient depuis des
années sujets aux contribu-
tions pour la cause. Le conflit
avait beau se dérouler dans le
quart sud-est anatolien, il se
situait qu’on le veuille ou non
aux frontières de l’Europe.
Ce n’est pas pour rien que
l’OTAN y avait déployé des
missiles anti-missiles servis
par des Allemands.
Faisons un rêve : si Öcalan
peut prétendre à devenir le
Mandela kurde, Erdogan, qui
aspire à être en 2014 élu
président de la République
dans la première élection au
suffrage universel, se voit
déjà promettre un prix Nobel
de la paix.
n
Après l’IRA irlandais et l’ETA basque, le PKK kurde dépose
les armes. Si le Premier ministre turc Erdogan réussit la
paix avec les Kurdes, il prendra place dans l’Histoire.
Ankara veut préempter le chaos syrien
et stabiliser ses frontières
(
* Il n’est pas inutile de
rappeler qu’Öcalan, arrêté
en février 1999 à Nairobi,
était en possession d’un
passeport chypriote grec !
FRANCECatholique n°3346 29 mars 2013 5
GAUCHE
Front rouge
par Alice TULLE
Concluant le 3e
congrès du Front
de gauche, qui
réunit les socia-
listes dissidents
du Parti de gauche et le
Parti communiste, Jean-Luc
Mélenchon a cité Saint-Just et
glorifié Robespierre. Il aurait
aussi pu déclamer le poème
d’Aragon, « Front rouge »,
qui résume bien son objectif
principal : « Feu sur Léon Blum/
Feu sur Boncour Frossard Déat/
Feu sur les ours savants de la
social-démocratie… » Il suffit
de remplacer les noms des diri-
geants socialistes de l’époque
par ceux d’aujourd’hui : Feu
sur François Hollande/Feu sur
Ayrault, Sapin, Moscovici.
C’est bien cette attaque
directe contre les ours savants
de la social-démocratie qui
a été menée dans le style
du Parti communiste des
années trente. Ainsi François
Delapierre, secrétaire natio-
nal du Front de gauche a
dénoncé « les dix-sept salo-
pards de l’Europe » de l’Eu-
rogroupe — parmi lesquels « il
y a un Français, il a un nom,
une adresse, il s’appelle Pierre
Moscovici et il est membre
du Parti socialiste ». Jean-Luc
Mélenchon est allé beau-
coup plus loin, en traitant le
ministre de « petit intelligent
qui a fait l’ENA, qui]ne pense
pas français, qui pense finance
internationale ». Au nom du
Parti socialiste, Harlem Désir
a fait part de son indignation
et certains de ses camarades
ont dénoncé une dérive anti-
sémite.
L’ancien candidat à la
présidence se moque bien de
ces accusations. Il pense qu’il
est dans le mouvement de
l’histoire et veut pousser aussi
loin que possible son avan-
tage. L’analyse des dirigeants
du Front de gauche est simple :
François Hollande s’est enferré
dans la politique de rigueur et
le gouvernement « emmène la
France à la catastrophe » selon
les mots employés par François
Delapierre. Tôt ou tard, il y
aura une explosion sociale et
le Front de gauche doit être en
mesure de se porter à la tête
des Français révoltés. Plutôt
que d’attendre, il faut favori-
ser le mouvement de contes-
tation. « Nous créerons le
conflit partout, le conflit crée
la conscience », répète Jean-
Luc Mélenchon qui n’oublie
pas sa formation trotskiste il
est vrai fort atténuée par un
siège de sénateur socialiste
et par un portefeuille dans le
gouvernement Jospin. Mais ce
sont de vieux souvenirs et en
rompant avec le Parti socia-
liste, Jean-Luc Mélenchon a
retrouvé sa pureté vindicative.
Au vu de son programme
et de ses imprécations, on
l’accuse volontiers de popu-
lisme. Ce n’est pas pour
ébranler le stratège : Jean-Luc
Mélenchon et ses amis esti-
ment qu’une course de vitesse
est engagée entre le Front de
gauche et le Front national
par rapport à laquelle les élec-
tions municipales sont d’une
importance secondaire. C’est
aux élections européennes
de juin 2014 que les forces
antagonistes compteront leurs
électeurs : les listes de Marine
Le Pen devraient recueillir le
maximum de voix dans une
élection qui ne porte pas à
conséquence, le Parti socia-
liste devrait mordre la pous-
sière, l’UMP sera handicapée
par sa guerre des chefs. C’est
dans cette conjoncture que le
Front de gauche tentera de
reconquérir une large fraction
de l’électorat populaire.
Il faut aussi remarquer que
Jean-Luc Mélenchon est en
train de changer de position
sur l’euro. Comme le Parti
communiste, il défendait la
monnaie unique, mais la crise
chypriote et le développement
d’un mouvement anti-euro en
Grèce et en Italie le poussent
à dire maintenant qu’entre
l’euro et la souveraineté popu-
laire, c’est cette dernière qu’il
choisira. Certes, Jean-Luc
Mélenchon ne demande pas
encore que la France sorte de
la zone euro, mais la violence
des attaques portées contre
l’Eurogroupe montre qu’un pas
a été franchi. La concurrence
du Front national est trop
rude pour qu’il lui abandonne
la question de la monnaie qui
pourrait prendre dans l’année
qui vient un tour de plus en
plus passionnel.
n
Une course de vitesse est engagée entre
le Front de gauche et le Front national
)
Le Front de gauche a tenu son congrès les 23 et 24 mars.
Face à l’impopularité croissante des socialistes,
Jean-Luc Mélenchon a radicalisé son discours.
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