Québec – Budget 2017
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Un surplus de 250 millions en
2016-2017
Dans le budget de l’an dernier, le gouvernement prévoyait un
solde budgétaire nul pour 2016-2017. Le service de la dette
est maintenant estimé inférieur de 716 millions $ au budget.
Le contexte économique meilleur que prévu a permis
d’engranger des revenus supplémentaires de 162 millions $
(malgré des enchères à la bourse sur le carbone moins élevées
que prévu). Ces révisions liées à l’économie représentent
donc une amélioration de 878 millions $. En contrepartie, le
gouvernement a pris de nouveaux engagements totalisant 953
millions $ (dont 494 millions $ dus à l’abolition de la
contribution santé, 288 millions $ pour le développement
économique, 100 millions $ en santé et services sociaux et
71 millions $ d’autres mesures). Le financement de ces
engagements est partiellement assuré en prélevant
300 millions $ sur la provision pour éventualités. Compte tenu
de révisions résiduelles favorables de 25 millions $, l’exercice
2016-2017 est donc prévu générer un surplus budgétaire de
250 millions $.
Ce surplus sera affecté à la réserve de stabilisation.
Rappelons que cette dernière avait été constituée à même le
surplus budgétaire de 2.191 millards $ réalisé lors de
l’exercice 2015-2016. Le surplus de 250 millions $ prévu pour
l’année financière sur le point de se terminer porte cette
réserve de stabilisation à 2.4 milliards $.
Budget équilibré pour 2017-2018
Pour 2017-2018, le gouvernement prévoit le maintien de
l’équilibre budgétaire pour une troisième année de suite. La
croissance des revenus consolidés est prévue s’élever à 3.7%,
soit une hausse de 3.8 milliards $.
Pour ce qui est des revenus autonomes, la croissance de
l’impôt des revenus des particuliers est estimée à 3.0%
(+883 millions $ à 30.6 milliards $), en dépit de la
bonification de la déduction personnelle de base, sensée
coûter 295 millions $ et de l’abolition de la contribution
santé, qui signifiera un manque à gagner de 211 millions $.
Les revenus des taxes à la consommation devraient
augmenter de 2.6% pour atteindre 19.7 milliards $. On
s’attend à une croissance de 4.9% des impôts des sociétés, qui
atteindraient 7.2 milliards $.
Les cotisations pour les services de santé sont prévues
progresser de 0.2 %, ce qui traduit notamment l’abolition de
la contribution santé. Les droits et permis sont prévus croître
de 11.5% en 2017-2018 pour atteindre 3.7 milliards $. Cette
évolution s’explique principalement par la croissance des
revenus anticipés à l’égard du système de plafonnement et
d’échange des droits d’émission de gaz à effet de serre du
Québec. Ces revenus avaient été décevants en 2015-2016, du
moins par rapport au budget.
Les revenus provenant des entreprises du gouvernement sont
prévus diminuer de 5.7%, ce qui est principalement
attribuable aux résultats d’Hydro-Québec, qui diminuent en
raison notamment de la révision de l’impact comptable lié à
l’application des normes IFRS et de l’impact de la mise en
service d’installations de production d’électricité.
Les transferts fédéraux sont prévus croître de 7.5%. La hausse
attendue est de 10.5% au plan de la péréquation qui
s’explique essentiellement par la hausse de l’enveloppe
canadienne de péréquation et de diminution de la part du
Québec des assiettes de l’impôt sur le revenu des particuliers,
des taxes à la consommation et des impôts fonciers. La
croissance des transferts à titre de programmes autres que
l’enseignement postsecondaire, la santé et les programmes
sociaux est projetée à 10.8%, ce qui est attribuable
notamment au programme canadien des prêts aux étudiants,
bonifié l’an dernier par le gouvernement fédéral, et une
hausse des sommes concernant le programme d’intégration
des immigrants.
Par ailleurs, les dépenses de missions (dépenses de
programmes plus les autres dépenses consolidées) sont
prévues croître de 3.8%, soit 3.5 milliards $ de plus que pour
l’exercice 2016-2017, dont 1.3 milliard $ de mesures
additionnelles sur lesquelles nous reviendrons plus loin. Pour
sa part le service de la dette devrait être inférieure de 181
million $ comparativement à l`année financière 2016-17.
Pour 2017-2018, la provision pour éventualités est de
$100 millions. Au total, le surplus de fonctionnement (avant
le versement des revenus dédiés au Fonds des générations)
est supérieur de 196 millions à celui prévu pour 2016-2017.
Toutefois, le versement des revenus dédiés au Fonds des
générations est supérieur de 446 millions $. Voilà pourquoi le
surplus de 250 millions $ enregistré en 2016-2017 au sens de
la Loi sur l’équilibre budgétaire devient un solde nul en 2017-
2018.
À noter que la provision pour éventualités inscrite pour les
exercices 2017-2018 et 2018-2019 est de 100 millions $, alors
qu’elle était projetée à 400 millions dans le budget de l’an
dernier. Cette diminution se justifie par la présence de la
réserve de stabilisation de 2.4 milliards $, que le
gouvernement pourrait appliquer si un déficit émergeait lors
de ces deux années financières. La provision pour
éventualités revient à 400 millions $ en 2020-21 et à
900 millions $ en 2021-2022.
Principales mesures du budget
L’ensemble des mesures contenues dans le budget ont un
impact financier de 1.4 milliard $ pour l’exercice 2017-2018.
Si on ajoute 853 millions $ de mesures qui ont eu un impact
sur l’exercice 2016-2017, le tout représente un stimulus fiscal
de 2.3 milliards $, soit 0.6% du PIB.