566
SÉANCE
DU 22
JUIN
1Ô44
M. Fromageot-Girardet décrit
le
lourtier, jadis gâteau
du
Beaunois,
l'ait
de
farine, d'œufs,
de
lait,
de
sucre
et de sel : on le
cuisait dans
la
tourtière.
L'ALIMENTATION POPULAIRE
A CUSSY-EN-MORVAN
(
Saône-et-Loire)
par
M. H.
Poisson, associé
1.
FRUITS IÎUSTIQUF.S. —Les jromageols (fruits
de
malva roliindifolia),
le
povriau (brimbclle),
les
moures (mûres),
les
poires d'ouyatix (poires d'oiseaux).
On faisait
des
confitures avec
les
pouriaux
et
les
moures.
2.
CUISINE.
—
Fond
:
lard,
un peu
d'huile de navette,
de
noix
ou de
noisette.
— Repas. Avant
de
partir
aux
champs
:
rien
ou du
café;
8
II.
:
soupe, lard
et
pain
;
11
h.
30,
à la
maison
(maraude) : Ireu/fes
au
lard,
crépias,
treuffes
acmodées,
salade
au
lard
;
16 h.
(quatre heures)
:
lait, fromage
blanc
;
20 h. :
soupe.
—
SOUPES
:
soupe
aux
choux et
aux
grilles
(on la
verse dans
de
grands bols,
le
pain
coupé d'avance
et
on
la
laisse tremper
au
moins
une
demi heure)
;
cette soupe
se préparait
en
faisant cuire des légumes avec
de
l'eau dans une grande marmite,
pendant
une
heure
et
demie, puis
on
versait
le
lard fondu
à
part
et les
grilles
et
on
laissait cuire encore
une
heure
et
demie
;
—
soupes
de
fête
:
soupe
au
jambon
ou au
salé
(on
ajoutait
du
jambon
ou du
salé
aux
légumes, mais
le
jambon
ou le
salé étaient servis
à
part)
;
soupe
à
l'oynon
et
à
la
crème
;
soupe
aux
haricots avec
du
lait
;
soupe
au
lait
;
bouillie
au
lait (avec
de la
farine
de blé,
d'orge
ou de
la
semoule).
—
LÉGUMES
:
Treu/fes
acmodées
(en
ragoût avec
un
roux
et
assaisonnements)
;
treuffes
au
lard (cuites avec
du
lard fondu)
;
haricots,
pois
au
lard
:
châtaignes (cuites
à
l'eau
ou
à
la
jrigolouère)
; crépias
(à la
farine
de froment
ou
de
bié nar
=
sarrazin, cuites
au
lard)
;
crépias
aux
pommes
de
terre
(pommes
de
terre râpées
et
délayées avec
de la
farine,
du
lait
et des
œufs)
;
salade
au
lard (pissenlits
ou
groins d'âne
au
lard fondu).
—
DESSERTS
:
tourtière
(farine, lait, œufs cuits dans
une
espèce
de
marmite
que
l'on
recouvrait
de
braises)
;
galuche (galette
aux
pommes
de
terre)
;
galette
ù la
courge (courge
cuite avec
du
lait étendue
sur
tôle
à
galette)
;
galette
au riz,
à
la
semoule,
aux
pommes (sucrées).
—
VIANDES pour
les
fêtes
:
lapin
en
sauce, poule
en
sauce,
poulet rôti.
3.
BOISSONS.
—
Vin
(il y a
50 ans
on ne
buvait
que de
l'eau),
cidre de
prunelle
(prunelles fermentant dans
un
tonneau)
;
cidre
de
pommes
;
cau-de-vic
Séance du 2 décembre 1944
M.
H.
Prudent adresse
une
liste
de
mots patois
de
Marsannay-la-
Côte.
On
relève
:
Moason (maison), boache (bêche), kémao (crème cuite épaisse pour garnir
une tartine
ou un
flan), broayon
('!),
rcsignon (repas
la
nuit), harbue (terre
fertile),
grèveulc (terre sablonneuse), de-gée (sentier dans
les
bois)
;
bandya
(sentier entre les rangs
de
vignes) ;
soalure
(limite
de
pâturage)
;
andèn' (contour
d'un champ
;
largeur
de la
fauchée)
;
soumise (neige, avec nuance mélanco-
lique)
;
rabasse
(grosse averse)
;
polue
du
ciel (arc-en:ciel)
;
tobar
(nuage d'orage).
M. Colombet parle
des
anciennes redevances auxquelles étaient
assujettis
les
nouveaux mariés dans
les
terriers sous l'ancien régime.
En général
:
plat de viande, gâteau, vin. Mais
on
trouve des redevances