5
III) Illustrations de la sensibilité aux conditions initiales.
Des trois caractéristiques d’un système chaotique la sensibilité aux conditions initiales
est sans doute la plus visible. On l’appelle souvent « Effet Papillon », d’après une métaphore
utilisée par le météorologue Edward Lorenz lors d’une conférence.
En 1963, il a mis en évidence le caractère vraisemblablement chaotique de la
météorologie, qui explique pourquoi les prévisions ne peuvent être fondées qu’à court terme.
Il a eu l'idée de chercher un modèle simplifié pour étudier une situation physique
particulière et a abouti à un système dynamique différentiel, beaucoup plus simple à intégrer
numériquement que les équations de départ. Il observa alors, par pur hasard, qu'une
modification minime des données initiales entraînait des résultats très différents.
a- L’effet papillon.
Pour ce qui est de la suite logistique, afin
de mettre en évidence la sensibilité aux
conditions initiales, en utilisant Maple, j’ai
considéré deux suites logistiques ne différant
que par leurs conditions initiales u
0
=0.4 et
v
0
=0.4+10
-50
. Lorsqu’on trace (u
n
,v
n
), on obtient
après 400 itérations le graphique ci-contre, qui
montre que les deux suites obtenues sont
totalement différentes :
b- Approximations : sources d’erreurs.
Un ordinateur a de grandes difficultés à étudier un système dynamique sensible aux
conditions initiales comme la suite logistique, étant donné que selon la manière dont il va
calculer, selon les arrondis qu’il va faire, il obtiendra des résultats quelquefois bien différents.
Afin d’illustrer ce phénomène, j’ai réalisé les deux simulations suivantes avec Maple,
dont les programmes sont donnés en page annexe 2:
Tout d’abord, considérons deux suites
logistiques u
n
et v
n
définies par la même condition
initiale u
o
=v
o
=0.3, calculées avec une même précision
de 80 décimales. On les définit respectivement par
u
n+1
=4u
n
(1-u
n
) et v
n+1
=4v
n
-4v
n
². Il s’agit de la même
définition mathématique pour les deux suites.
Seulement, on observe sur le graphique ci-contre
représentant (u
n
,v
n
), pour les 400 premières valeurs de
la suite, que les méthodes de calcul de Maple
conduisent à des suites différentes.
Si l’on définit cette fois les deux suites d’une
manière strictement identique, mais qu’on effectue les
calculs avec des précisions différentes : 89 décimales
pour u
n
et 90 pour v
n
, on obtient là aussi des suites
relativement différentes :