On a de la peine aujourd’hui à se représenter la joie que cet accueil suscita.
L’Église reconnut par la bouche de sa plus haute autorité, c’est-à-dire tous
les évêques réunis autour de Pierre, que toutes ces pensées, recherches et
labeurs, menés pendant des décennies, dans le but de renouveler la vie de
l’Église à partir de ses meilleures sources, ne devaient pas être soupçonnés
de manque de fidélité à la tradition de l’Église. Au contraire ils méritaient
d’être reconnus et accueillis par elle avec comme une bénédiction, un don
providentiel. Le concile était l’aboutissement, la récolte de presqu’un siècle
de travail théologique assidu et de beaucoup d’intuitions spirituelles. On
pouvait avoir l’impression que le concile fermerait le chapitre des combats
doctrinaux qui avaient pesé comme une ombre sur la vie de l’Église pendant
des dizaines d’années. Un air de joie et de gratitude remplissait les esprits.
L’Église allait pouvoir bénéficier de tout cet apport spirituel et théologique
et ainsi se renouveler. Il faut se souvenir aussi qu’à cette époque les
vocations sacerdotales et religieuses étaient nombreuses et justifiaient de
grands espoirs pour la vie de l’Église à venir.
Conclusion : la parole de Dieu, la Bible, dans l’Église après Vatican II
Par la constitution dogmatique Dei verbum, promulguée le 18 novembre
1965, le Concile Vatican II a voulu réaffirmer en particulier la place
d’honneur de la Bible dans l’Église. De manière comparable il avait
solennellement accueilli et ratifié précédemment tout le travail accompli à
la recherche d’une liturgie plus proche à la fois des sources liturgiques
anciennes les plus pures et de la sensibilité moderne. Il l’avait fait par la
promulgation de la constitution Sacrosanctum concilium (5 décembre
1965).
Pour l’Écriture Sainte, cela signifie deux choses : la Bible est le fondement
de la foi de l’Église, et c’est pourquoi son étude, selon toutes les ressources
qui sont à la disposition des exégètes compétents, est un service de la
parole de Dieu et de l’Église.
Concrètement et pratiquement cela signifie : la lectio divina personnelle de
la Bible, telle qu’elle est pratiquée par les moines et moniales dans la vie
monastique, est au cœur de la vie de foi. Elle ne doit pas se restreindre aux
religieux et religieuses. Tout croyant quel qu’il soit, laïc, prêtre ou religieux,
gagnera beaucoup lorsqu’il se familiarise profondément avec les évangiles,
les psaumes et les autres passages bibliques, surtout ceux que la liturgie
nous fait entendre. C’est la nourriture de la foi.
Mais cela signifie aussi que l’étude spécialisée consacrée à la Bible est un
vrai service rendu à l’ensemble des croyants. C’est un service nécessaire. Il
est bien sûr un service particulièrement utile pour ceux qui ont à expliquer,
au cours de la liturgie, en catéchèse et en théologie, la parole de Dieu.