Une évolution récente
Les landes du bois de Saint-Josse ont traversé les
siècles grâce au maintien de pratiques traditionnel-
les d'utilisation de ces milieux. Les sols étant trop
pauvres pour les cultiver, les habitants du village se
servaient des landes comme pâturages. Cet usage
a perduré jusque dans les années 1970. Une autre
pratique, plus récente celle-ci, est l'exploitation de
la fameuse " terre de bruyères " par les pépiniéris-
tes. Régulièrement, et jusque dans les années 1960,
les couches superficielles du sol étaient prélevées.
L'abandon de ces usages a favorisé l'installation et
le développement des arbustes. En quelques années,
les Landes du Moulinel se sont embroussaillées. La
plupart des plantes caractéristiques des landes ont
alors disparu. Seules quelques touffes de bruyères
subsistant çà et là sont parvenues jusqu‛à nous.
Cette évolution est constatée partout en Europe
où les landes sont considérées comme menacées
de disparition. Dans le nord de la France plus
qu'ailleurs, les landes sont aujourd'hui rarissimes.
Les landes font heureusement l'objet de mesu-
res de restauration et de gestion menées par le
Conservatoire des Sites. Les Landes du Moulinel ont
ainsi bénéficié d'opérations de débroussaillage et
les jeunes bouleaux ont été arrachés. En plusieurs
endroits, le sol a été décapé afin de favoriser la
germination des semences enfouies dans le sol.
C'est ainsi que des espèces " disparues " en surface,
mais subsistant à l'état de graines, ont pu réapparaî-
tre.
Lande, d'où viens tu ?
Saint-Josse sur mer est perché sur une colline parti-
culière. Le sous-sol de cette butte, vieille de 60 mil-
lions d'années, est un véritable mille-feuille géologique.
Des couches de sables alternent avec des couches
argileuses pour former des sols acides et pauvres en
éléments nutritifs. La végétation qui s‛y développe,
et notamment la lande, est adaptée à ces conditions
difficiles.
La flore de la lande
Les Landes du Moulinel abritent plus de 100 espè-
ces sauvages de plantes. Parmi celles-ci, 20 espèces
sont protégées et/ou menacées de disparition dans le
Nord/Pas-de-Calais. Le site constitue notamment un
refuge unique dans le Nord/Pas-de-Calais pour quatre
espèces végétales.
Le Conservatoire des Sites
Naturels du Nord et du Pas-
de-Calais est l‛organisme régio-
nal de protection et de ges-
tion des espaces naturels.
Il remplit, dans le respect des libertés de chacun,
une mission d‛intérêt général : protéger et pro-
mouvoir les richesses du patrimoine naturel.
Animé par des scientifiques et des professionnels
de l‛environnement, le Conservatoire des Sites est
le partenaire des collectivités locales, des admi-
nistrations et des associations. Il coopère avec les
propriétaires de terrains, les décideurs locaux et
les acteurs citoyens.
Pour tout renseignement :
Conservatoire des Sites Naturels du Nord et du Pas-de-Calais
4, allée Saint-Eloi - 59118 Wambrechies
Tél : 0 328 045 345 - Fax : 0 320 787 920
Les Landes du Moulinel
Hameau de la Commune de Saint-Josse sur mer,
le Moulinel abrite un véritable joyau de la nature.
Sur environ 9 hectares, les Landes du Moulinel
forment une mosaïque de milieux naturels acides
où les bruyères dominent le paysage.
Géré par le Conservatoire des Sites Naturels du
Nord et du Pas-de-Calais, le patrimoine naturel
est ici sauvegardé pour les générations futures.
Sites protégés et gérés par le
Conservatoire des Sites Naturels
du Nord et du Pas-de-Calais.
Symbole des landes, les bruyères sont représentées
par 2 espèces différentes : la Callune et la Bruyère
à quatre angles reconnaissable à ses fleurs en clo-
chette.
Sur le sol dénudé, se dévelop-
pent certaines plantes rares
comme le Rhynchospore brun, le
Rhynchospore blanc ou le Rossolis
à feuilles rondes. Cette dernière
espèce, carnivore, est parfaite-
ment adaptée aux sols pauvres.
Pour compenser le manque d'azote,
elle capture avec ses feuilles cou-
vertes de gouttes gluantes des
insectes riches en protéines.
Criquets, sauterelles, ara-
chnides...
La faune des Landes du Moulinel est particulière-
ment riche et diversifiée.
Les terrains sableux du site sont
propices à un petit scarabée à l'allu-
re pataude : le Minotaure. Le femelle
de ce coléoptère creuse son terrier
dans les landes sableuses.
En été, le site est le théâtre de joutes sono-
res entre criquets et sauterelles.
Huit espèces y sont présentes
dont la très rare Decticelle des
bruyères. Cette dernière prend
souvent garde à ne pas servir de
repas à l'Epeire fasciée, arai-
gnée à l'affût dans sa toile. Le
Lézard vivipare et la Vipère pélia-
de sont également des hôtes de
ce milieu.
Rossolis à feuilles rondes
Minotaure
Illustration : © P.Vanardois / CSN
Epeire fasciée