Conception d’un micro stimulateur pour tissu cardiaque à étages de sorties
multiples
Par Antoine Belzil
Abstract - Cet article décrit la conception d’un stimulateur
pour un tissu afin de lui permettre de différencier ses
cellules souches pluripotentes en cellules cardiaque
automatique dans le but ultime de trouver une alternative
aux pacemakers électriques. La stimulation active produite
par le système est créée par l’alternance de phase de l’ordre
des nanosecondes afin de n’utiliser un condensateur de
petite taille, mais d’obtenir un courant traversant le tissu en
continu. Deux modèles de tissu ont permis la validation du
circuit, un linéaire et l’autre segmentaire, ce dernier
permettant une analyse électrique à l’intérieur du tissu. Les
résultats obtenus démontrent un potentiel aux bornes du
tissu de 8.35V/cm à 16.58V/cm, quoique ces résultats
puissent être réduits en jouant sur le courant imposé dans le
circuit.
I. Introduction
Les bradyarythmies correspondent aux conditions de
rythmes cardiaques faibles ou inappropriés. Dans la
plupart des cas, ces conditions peuvent être réglées par
l’implantation d’un pacemaker électronique. Ces
derniers ne sont pas toutefois exempts de leur lot de
complications. Il serait alors possible de contourner ces
complications et les limitations des pacemakers
électroniques si un regain du fonctionnement normal
du nœud sinusal ou l’automatisation de façon
biologique était possible. Dans l’objectif de développer
la seconde option à-travers le développement de patchs
biologiquement ingéniés à partir de cellules
pluripotentes, l’optimisation d’un système de stimuli
électrique miniature est requis. Le présent ouvrage
traite la conception d’un tel système permettant la
stimulation d’un tissu cardiaque (myocarde) simulée
grâce à une stimulation en alternance de phase au
travers multiples étages de sorties et un système de
protection du tissu grâce à un condensateur de taille
minimale. Plus précisément, l’objectif était de permette
une stimulation d’au moins 5V/cm, ce qui est
caractéristique du myocarde natif [1], grâce à trois
étages de sorties au travers un tissu simulé par un
réseau de résistance et condensateur représentant un
tissu cardiaque. Le circuit conçu devrait être de taille
assez petite pour son addition à une lamelle de
microscope où le tissu cardiaque réel sera développé.
II. Méthodologie
La première partie consistait à la réalisation d’un tissu
cardiaque formé de condensateurs et résistances, la
seconde, à la conception d’un étage pour générer les
phases de stimulations requises, et la suivante, à la
réalisation d’un étage de sortie permettant la
génération d’un voltage continu aux bornes de sortie
en alternance avec une phase de relaxation. La
complexité de cette dernière provient du fait qu’un
condensateur permettant la protection du tissu pour
une telle stimulation en continu est très élevée et prend
donc beaucoup de place sur un circuit. La dernière
partie consistait en la mise en commun des trois
premières parties, avec une alimentation de 1.8V que
l’optique du projet ne considérait pas et qui a donc été
traité comme idéal et déjà présente sur la lamelle.
Plusieurs étages de sortie seront utilisés comme dans
les travaux de Soulier et al [2].
Dans ce projet, deux représentations du myocarde ont
été réalisées. La première est sa représentation par une
résistance de 100K ohms. Cette valeur provient du
choix d’un tissu représenté simplement comme la
combinaison de 10 cellules d’impédance interne infinie
distancées également de 100µm avec une résistance
entre elle de 100 ohms-cm [3]. Le tissu fut simplement
représenté ainsi pour ne se concentrer que sur le circuit
de stimulation et pour simplifier la propagation des
potentiels d’action le long des fibres musculaires.
La seconde est une couche 2D divisée en segments de
100µm x 100µm. Dans cette couche, les sarcolemmes
et l’espace intracellulaire sont représentés de manière
similaire aux travaux de Spach et Heidlage [4].
Figure 1 : Schéma du modèle segmentaire du myocarde
Chaque circuit résistance (Rm) et condensateur (Cm)
représente les faces supérieures et inférieures du
segment de la couche de tissu. Le tissu sera considéré
isotrope afin d’éviter les complications reliées aux
chemins préférentiels de propagation. La
représentation 2D sera donc homogène avec des
résistances de couplages (Ri et Ri’) égales (figure 1).
Cette représentation permet un réalisme plus élevé et la
possibilité de faire des analyses plus détaillées sur la