Les compagnies Sur le Fil (BE) et Moyabidi (BF) présentent
Histoires d’ombres
Création 2012 dans le cadre du projet de coopération bilatéral
Belgique-Burkina Faso soutenu par Wallonie Bruxelles International
Note d’intention
Suite à nos rencontres, à nos passages au Burkina Faso pour la compagnie Sur le Fil et en Belgique
pour la compagnie Moyabidi, nous avons déci que notre nouvelle collaboration toucherait un
public bien particulier : les enfants. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce qu’il nous semble
important aujourd’hui, à une époque certaines cultures ont tendance à se refermer sur elles-
mêmes, de montrer la richesse de l’échange à ceux qui seront les adultes de demain. Ensuite parce
qu’il y a peu de spectacles jeune public au Burkina Faso ets que l’on sort des grandes villes, ils
sont que très rares les artistes qui viennent présenter des spectacles aux enfants des villages. Nous
allons d’ailleurs présenter cette création en particulier dans des villages des réions de Bobo
Dioulasso, Fada N’Gourma, dans la région Gurunsi aussi. Nous irons aussi, bien sûr, à Ouagadougou
pour présenter ce spectacle dans les écoles et les théâtres qui seront inressés par notre projet.
Notre objectif est de toucher un maximum de monde. Il en va de me pour notre tournée en
Belgique nous tenterons d’aller dans un maximum d’endroits, tant dans des centres culturels que
dans des écoles.
Pour que cela soit possible, nous allons évidemment faire en sorte que la scénographie de cette
nouvelle création soit légère afin de pouvoir nous installer partout et de ne pas choisir nos lieux de
représentation en fonction des moyens techniques de chaque endroit.
Une formegère donc et à l’attention des enfants.
Mais qu’en est-il du fond ? Nous avons décidé de partir de la base de la culture, de nos cultures
respectives : le conte. Au Burkina Fao et en Belgique, les enfants sont bercés par les contes que
leurs racontent les professeurs, les professeurs, etc. Nous avons d’abord voulu créer des histoires
les personnages des contes des deux cultures se retrouvaient. Mais nous avons été très vite
oublcette idée car notre objectif est de s’adresser à des enfants très jeunes, de 3 à 6 ans ils
n’ont donc pas tout le bagage cessaire pour comprendre ce mélange culturel-et, de plus, au
Burkina, tous les enfants ne parlent pas le français. Or, c’est le public que nous voulons toucher.
Nous avons donc décidé de présenter l’échange, le mélange culturel d’une autre façon afin de
présenter aussi une autre manière de raconter un conte. Nous allons partir de contes burkinabè et
allons en changer la forme de présentation : il n’y aura pas un conteur, il y aura peu de paroles
mais de nombreuses images, des ombres. Nous allons donc présenter des contes burkinabè sous
forme de théâtre d’ombre.
Ainsi les enfants burkinabè découvriront une nouvelle manre de raconter des contes qu’ils
connaîtront peut-être déjà et les enfants belges, qui ont pour la plupart déjà été confrontés à du
théâtre d’ombre, découvriront des histoires venues tout droit du Burkina Faso.
Notre base de travail : le conte
Pourquoi avoir choisi de partir du conte ?
Parce que nous voulions partir d’une pratique culturelle traditionnelle burkinabè. De nombreux
contes et conteurs se trouvent au Burkina Faso. Ce projet sera pour nous une occasion d’explorer
ces contes qui ont des particularités bien spécifiques tant au niveau de la narration, du choix des
personnages que de la construction qui diffèrent des contes européens des Frères Grimm par
exemple. Nous partagerons cette découverte avec les enfants belges lors de la tournée de ce
spectacle en Belgique. Pour qu’ils réalisent à quel point le conte est riche de sens et d’histoires et
que chaque culture est bercée de traditions, d’expressions particulières qui participent à la richesse
et l’identéité d’un pays, d’une région.
Nous allons donc explorer les contes burkinabè. Après nous être documenté auprès de conteurs et
après avoir participé à des soirées autour du feu à entendre des contes dits par des enfants dans
les villages Gurunsi, nous en avons choisi quelques-uns que nous étudierons tant au niveau de la
forme narrative que du fond avant de passer à la phase de création et d’adaptation scénique de
ceux-ci.
Nous nous baserons donc sur une base traditionnelle : le conte et allons détourner sa forme
première (être raconté de manière orale par un conteur) pour ouvrir le champ des possibilités qui
peuvent naître d’une tradition.
Une narration détournée : le conteur devient théâtre d’ombres
Nous cherchons, dans notre travail, à détourner les éléments. Que ce soit au niveau du texte de
la manière d’en raconter l’histoire, d’une œuvre, des objets qui deviennent personnages, de la
farine qui devient une ligne pour faire la file.
Pour cette création, notre tournement principal se fera au niveau de la manière de raconter le
conte. Nous ne mettrons pas en scène un conteur. Nous mettrons en scène les contes choisis sous
forme de théâtre d’ombre. Cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que le théâtre d’ombres
est avant tout constitué d’images et ne nécessite pas spécialement de prise de parole. Comme nous
voulons présenter cette création dans plusieurs villes et villages du Burkina Faso et que chaque
gion a une voire des langues spécifiques, nous préférons raconter les histoires sous forme
d’images afin que tous les enfants les comprennent.
Ensuite, parce que raconter un conte sous forme d’images provenant d’ombres n’est pas une chose
commune au Burkina. Présenter les contes ainsi permettra aux enfants non seulement de couvrir
leurs contes mais aussi de aliser que la tradition n’est pas spécialement figée. Quelle peut être
une base, un terreau fertile à mille possibles. Qu’elle n’enferme pas mais ouvre plutôt de nombreux
chemins à emprunter. Ainsi le conte peut être raconté de toutes sortes de manières, nous allons le
tester et le démontrer.
Enfin parce que le théâtre d’ombres est une technique que nous voulons explorer depuis un certain
temps au vu des nombreuses possibilités techniques et jeux quil permet comme le détournement
d’objets.
Un tâtre d’ombres particulier où tout est montré
Le théâtre d’ombres que nous exploitons n’est pas celui qui consiste à se mettre derrière un drap
et à faire évoluer des personnages de carton dont on ne voit que l’ombre.
Notre démarche artistique s’oriente vers un théâtre tout est montré, même la machinerie,
l’envers du décor (car, d’après nous, de cette machinerie, cet envers, peut naître une poésie, il
n’est pas nécessaire de cacher quoique ce soit) et vers le fait de s’adapter à tous les endroits
nous jouons.
Nous allons dès lors projeter la lumière sur un mur (au lieu d’un drap) et les comédiens joueront
devant le mur, à vue des enfants. Ils feront naître des personnages à partir d’objets quotidiens qui,
mis les uns sur les autres ou même mis dans une certaine position feront naître un personnage au
travers de leur ombre projetée sur le mur. Les enfants pourront dès lors porter leur regard sur les
ombres et sur la façon dont des comédiens les feront naître grâce à leur façon, entre autre, de
détourner les objets.
Le détournement d’objets
Nous avons fait le choix de travailler à partir d’objets quotidiens (du Burkina Faso), théière, verres
à thé, assiettes, petits balais faits à base de branches, tissus, manche à piler, car nous
trouvions intéressant de faire naître de la poésie par le détournement d’objets qui n’ont à la base
comme seul intérêt que leur utilité. Dans le même principe que la manière détournée de raconter
des contes, nous aimons, dans chacune de nos créations travailler sur ce principe de détournement
de la réalité (dans « Le Premier » la farine représentait la ligne, dans « Macbeth », des casseroles
remaniées par Sahaab représentaient les fantômes invoqués par la sorcière) pour poétiser celle-ci.
De la réalité de tous les jours peuvent sortir mille fictions et dès lors également mille possibilités.
La réalité n’est pas une fatalité mais une base qui peut évoluer avec un peu d’imagination.
Un duo-duel de conteurs
Les comédiens étant à vue et pas cachés derrière un drap, nous voulons qu’au-delà de l’histoire
jouée et racontée, il y ait également une histoire entre les deux comédiens afin d’exploiter au
maximum, avec l’humour au premier rang, le duo présent sur scène.
Ainsi les enfants verront les comédiens tantôt se disputer tantôt s’accorder sur qui joue qui, quel
chemin l’histoire doit emprunter, va le personnage,… ils pourront avoir peur aussi des ombres
qui naissent et représentent des personnages plus sombres. Ils pourront se faire peur, se faire des
blagues, etc. Il y aura ainsi des « sorties de jeu » dans les contes présentés car nous aimons,
comme écrit plus haut, montrer la machinerie technique et humaine - la dimension tâtrale qui
en naît.
Le traitement sonore
Au niveau sonore, nous apporterons avec nous des bases sonores, des nappes, réalisées par un
musicien belge. Nous ne savons pas encore à l’heure qu’il est si nous nous en servirons ou si nous
travaillerons les sons à partir de chants et bruitages créés en direct par les codiens gce à leur
voix, leur corps,les objets qui les entoureront,… Nous mêlerons peut-être les deux aussi. A voir ce
qui sonnera le plus juste avec la mise en scène.
Scénographie et lumière : un travail simple et léger
Une fois le spectacle créé, nous le présenterons avant tout dans des villages mais aussi dans des
écoles et dans les salles de représentation qui seront intéressées par ce projet.
Comme il n’y a pas encore de l’électricité partout au Burkina et que nous comptons jouer dans un
maximum d’endroits, nous irons au plus simple pour la création lumière : nous brancherons deux
rétroprojecteurs qui projetteront la lumière sur le mur et éclaireront dans un même temps les
comédiens, tout en projetant les ombres créées sur le mur éclairé.
Notre scénographie sera très simple : quelques valises remplies d’objets de toutes sortes
entoureront les comédiens qui se serviront des objets pour créer les personnages-ombres. Et les
deux rétroprojecteurs ainsi quun mur éclairé.
Nous avons fait ce choix afin de jouer dans un maximum de lieux : des places de villages, des
théâtres, des salles de classe. Il nous fallait donc adopter cette contrainte de la simplicité, comme
les cinéastes sdois ont adopté le style dogma et ses nombreuses règles qui évitent des effets
trop lourds et coûteux afin de prouver qu’un bon film peut être réalisé avec très peu de moyens.
Nous pensons qu’il en va de même pour le théâtre et cette simplicité, nous nous attachons
d’ailleurs à la respecter dans chacune de nos créations.
C’est ce qui nous a permis de présenter un peu partout nos créations.
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