Infos Cliniques
Direction des soins infirmiers Volume 7, Numéro 2 Février 2009
La douleur
Saviez-vous que la douleur est le symptôme le plus
souvent ressenti par les patients lors de leur hospi-
talisation? Certains rapportent même que la douleur est
leur pire souvenir. Une douleur non soulagée a des
effets néfastes qui vont bien au-delà de la souffrance
qu’elle provoque. Une douleur aiguë non soulagée, en
plus de nuire aux fonctions pulmonaire, cardiovasculaire,
gastro-intestinale, endocrinienne et immunitaire, peut
devenir une douleur chronique.
Le but de cet article est de faire un rappel sommaire
des principaux éléments à considérer pour évaluer et
soulager la douleur de façon optimale et sécuritaire.
Évaluation de la douleur
D’abord, mentionnons que l’American Pain Society
considère la douleur comme le « cinquième signe vital ».
Cela signifie qu’il faut évaluer sa présence et son
soulagement de façon automatique chez tous les
patients à risque, lors de la prise de la tension artérielle
et du pouls, en demandant : Avez-vous de la douleur ?
Au repos ? À la mobilisation ?
Lorsque l’infirmière obtient une réponse affirmative,
elle doit alors demander au patient de quantifier sa
douleur à l’aide d’un instrument de mesure validé. À
l’ICM, l’échelle numérique est maintenant utilisée.
Cette quantification est indispensable pour guider le
plan de traitement. De plus, l’infirmière doit compléter
l’information par une observation minutieuse du patient
et rechercher les signes cliniques de douleur tels que :
un faciès crispé, le regard fixe, une position antalgique
au repos, à la mobilisation, le fait de frictionner ou
tenir constamment un endroit douloureux, le refus de
participer aux soins ou d’accomplir les AVQ. Ce sont
tous des signes importants de douleur et doivent alerter
le personnel tout autant qu’un score élevé à l’échelle
numérique.
Il importe de rappeler que toute douleur qui ne peut pas
s’expliquer par le diagnostic connu du patient doit faire
l’objet d’une évaluation complète. Pour ce faire, une
méthode simple est proposée soit le PQRST. Il s’agit
d’un moyen mnémotechnique (aide-mémoire) ou cha-
cune des lettres correspond à deux notions (voir tableau
1). Après l’évaluation, les résultats doivent être immé-
diatement communiqués au médecin traitant.
Tableau 1 : Aide-mémoire pour l’évaluation complète de la douleur : PQRST
Provoque/pallie Comment votre douleur est-elle apparue ?
Y-a-t-il une activité ou une position qui atténue ou aggrave votre douleur ?
Qualifie/quantifie Décrivez-moi le genre de douleur que vous ressentez ?
(pincement, brûlure, serrement, autre) ?
Sur une échelle de 0 à 10, où situez-vous votre douleur
(10 étant la douleur la plus intense que vous ayez ressentie) ?
Région/irradiation Où ressentez-vous de la douleur?
Signes/symptômes associés Avez-vous eu ou avez-vous des étourdissements ?
Des nausées ? Des faiblesses ? Etc.
Temps (début/durée/progression) Quand avez-vous commencé à ressentir cette douleur ?
La douleur est-elle apparue graduellement ou soudainement ?
Est-elle constante, intermittente ?…