Durant une session du concile Vatican II
Cathos des Coteaux -
Page 2 Vos commentaires, réactions ou suggestions adressés à : [email protected] Un Concile
extraordinaire
à plus d'un titre
Citons toujours J. Rigal :
•
Vatican II n'a proféré au-
cune condamnation, alors
que les conciles œcumé-
niques précédents expri-
maient la foi catholique en
opposition aux hérésies et
aux déviances. De nouveaux
su j et s s o nt abo rd é s : la
liberté religieuse, les religions
no n c hr ét ie n ne s, l’ œc u-
ménisme… Ces titres, à eux
seu ls, t émo ign e nt d 'un e
vo l on té d e d é p a ss e r l es
vieilles querelles et de se
rendre disponible aux appels
de l'Esprit Saint.
•
Le Concile fait retour aux
Sources, principalement aux
sources bibliques et pa-
tristiques. On compte 1068
citations bibliques dans les
documents conciliaires.
•
Vatican II se veut à l'écoute
du monde de ce temps, de
ses cultures, de ses aspira-
tions, de ses inquiétudes et
de ses joies et adopte une
attitude d'échange et de
dialogue.
Les retombées
du Concile
sur la liturgie
Prenons l’exemple de la li-
t u r g i e d o m i n i c a l e . U n e
différence saute aux yeux –
par rapport à la pratique
d'avant Concile : la messe est
dite en français et non en
latin. Mais si nous mobilisons
notre attention, nous sai-
sissons beaucoup d'autres
changements.
1 ) R é a m é n a g e m e n t d e
l'espace liturgique : il se
traduit la plupart du temps
par une suppression de la
table de communion (bar-
rière séparant le chœur de
la nef) et un déplacement de
l’autel. Ces changements
matériels sont les signes
visibles des transformations
voulues par le Concile à
l ’ i n t é r i e u r d e l ’ E g l i s e ,
communauté des fidèles :
étant donné que tous les
baptisés sont prêtres, pro-
phètes et rois, il importe,
comme l’affirme LG 10, que
la liturgie soit l’action de
l’ensemble du peuple de
Dieu en tant que " peuple
tout entier sacerdotal ".
2) Le déplacement de l’autel
conduit le célébrant à être
tourné vers les fidèles. Ce
n'est plus le prêtre, homme
du sacré comme dans toutes
les religions anciennes, seul
h a b i l i t é à e n t r e r d a n s
l'habitation de Dieu. On est
passé de la sacralisation à la
sacramentalité où l'ordre du
signe symbolique et efficace
s'inscrit au sein et au service
d ' u n p e u p l e t ou t e n ti e r
sacerdotal.
3) La Prière Universelle
n'est plus réservée à des
"intentions pieuses" mais elle
est tournée vers le monde,
marquant la vocation de
l'Eglise d’être en dialogue
av ec l e m on de. L’ Eg l is e
devient alors "l’ensemble de
ceux qui regardent avec la
foi vers Jésus... Dieu les a
appelés, il en a fait l'Eglise
pour qu'elle soit, aux yeux de
tous et de chacun, le sacre-
matériels sont les signes
visibles des transformations
voulues par le Concile à
l ’ i n t é r i e u r d e l ’ E g l i s e ,
communauté des fidèles :
étant donné que tous les
b a p t i s é s so n t p r ê t r e s ,
prophètes et rois, il importe,
comme l’affirme LG 10, que
la liturgie soit l’action de
l’ensemble du peuple de
Dieu en tant que "peuple
tout entier sacerdotal".
2) Le déplacement de l’autel
conduit le célébrant à être
tourné vers les fidèles. Ce
n'est plus le prêtre, homme
du sacré comme dans toutes
les religions anciennes, seul
h a b i l i t é à e n t r e r d a n s
l'habitation de Dieu. On est
passé de la sacralisation à la
sacramentalité où l'ordre du
signe symbolique et efficace
s'inscrit au sein et au service
d ' u n p e u p l e t ou t e n ti e r
sacerdotal.
3) La Prière Universelle n'est
p l u s r é s e r v é e à d e s
"intentions pieuses" mais elle
est tournée vers le monde,
marquant la vocation de
l'Eglise d’être en dialogue
av ec l e m on de. L’ Eg l is e
devient alors "l’ensemble de
ceux qui regardent avec la
foi vers Jésus... Dieu les a
appelés, il en a fait l'Eglise
pour qu'elle soit, aux yeux de
tous et de chacun, le sacre-
ment visible de cette unité
salutaire " (LG 9).
4) Introduction d'une pre-
m i è r e l e c t u r e , t i r é e de
l'Ancien Testament, qui té-
moigne du souci du Concile
de retourner aux sources
bi bli qu e s a fin de mie ux
comprendre le déroulement
du plan de Dieu, de l'écono-
mie du Salut.
5) Passage du vouvoiement
au tutoiement. On a ainsi
voulu substituer à l'image
ment visible de cette unité
salutaire " (LG 9).
4) Introduction d'une pre-
m i è r e l e c t u r e , t i r é e d e
l'Ancien Testament, qui té-
moigne du souci du Concile
de retourner aux sources
bi bli qu e s a fin de mie ux
comprendre le déroulement
du plan de Dieu, de l'écono-
mie du Salut.
5) Passage du vouvoiement
au tutoiement. On a ainsi
voulu substituer à l'image
antérieure de Dieu le Père
tout puissant, juste, mais
dont on craint le courroux
( v o i r l e c h a n t M i n u i t
chrétien) celle du Père, du
"papa (abba)" invoqué par
Jésus qui nous aime jusqu'à
l’extrême.
6) Participation active des
laïcs : lecture, distribution
de la communion.
7) Dans certaines paroisses,
une liturgie particulière a
été appliquée aux jeunes
enfants qui ne reçoivent pas
l'Eucharistie : elle est mise
e n œ u v r e p a r d e s l a ï c s
dévoués.
Et dans
notre secteur ?
Cet événement y eut bien sûr
un impact important. L’abbé
Pa ve c, cu ré de L a c r o ix -
Falgarde et de Clermont de
1954 à 1984, adopta tout de
suite la liturgie conciliaire.
La réforme liturgique eut un
impact sur l’aménagement
intérieur de nos églises, au
préalable débarrassées du
mobilier et des ornements
que l a piét é du XI X ème
siècle y avait accumulés.
Ainsi, dès 1969, le chœur de
l’église de Lacroix-Falgarde
fut modifié conformément à
l’esprit de Vatican II : l’autel
fut démonté et réaménagé, la
table de communion enlevée.
En conclusion, ces change-
ments des églises-bâtiments
ont été les signes apparents
de transformations intérieures
des églises-communautés.
L e s l a ï c s , m e m b r e s d e
l’unique Peuple de Dieu, se
sont investis davantage dans
la vie paroissiale en vue de
l’annonce de la Parole. Car
l’Eglise "reçoit la mission
d’annoncer et d’instaurer en
toutes les nations le Royaume
du Christ et de Dieu dont,
sur terre, elle constitue le
germe et le commencement "
(LG, 5). A nous, 50 ans plus
tard, de poursuivre cette
mission.
•
A. Carles & B. Lepetit
* Jean Rigal, " Ces questions
qui remuent les croyants ",
Lethielleux-DDB, 2011.
Dans nos prochains
bulletins, nous
examinerons
d’autres conséquences
de Vatican II.
" Le concile
Vatican II a été
un grand bienfait
pour l'Eglise. "
( Bienheureux J-Paul II )