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Corrigé devoir du vendredi 25 mai
PARTIE 1 - MOBILISATION DES CONNAISSANCES (6 POINTS)
Q1 – En quoi un groupe social se distingue-t-il d’une catégorie statistique ? (3pts)
Les catégories statistiques, comme les PCS définies par l'INSEE, sont des subdivisions créées par le statisticien, à partir d'un
certain nombre de critères. Si elles partagent davantage de points communs avec un groupe social que le simple agrégat
physique (rassemblements d'individus en un espace donné, bouchon, file d'attente par ex.. qui ne partagent a priori rien d'autre
que la raison qui les pousse à se trouver à cet endroit), elles ne constituent pas pour autant des groupes sociaux, ceux-ci sont
davantage que de simples collections d'individus.
En effet, un groupe social est caractérisé par deux critères :
- Les individus doivent être en interaction ou avoir des rapports sociaux qui obéissent à des règles préétablies (critère objectif) ;
- Ils doivent se définir eux-mêmes comme membres du groupe et être définis par les autres comme étant membres du groupe
(critères subjectifs).
Q2 - Caractérisez la fonction d’allocation des ressources de l’Etat. (3pts)
L’allocation des ressources est le processus par lequel les facteurs de production disponibles dans une économie sont affectés
aux différents usages économiques possibles. Les marchés contribuent fortement à cette allocation des ressources, mais leur
fonctionnement peut aboutir à des situations non optimales. Afin d’y remédier, l’Etat intervient dans l’économie et modifie ainsi
l’allocation des ressources. Il peut le faire de diverses manières : activités de production (notamment en cas de biens collectifs
où l’Etat doit se faire producteur afin que divers services indispensables puissent être mis à la disposition de la collectivité ou
en cas de monopoles naturels où les coûts fixes sont si importants que seul un unique offreur peut réaliser les économies
d’échelles lui permettant de les amortir ), incitations en direction des autres acteurs économiques (notamment en cas
d’externalités c'est-à-dire quand on a des situations dans lesquelles l'action de consommation ou de production d'un acteur a
des conséquences sur le bien-être d'au moins un autre acteur sans que cela ne donne lieu à une transaction sur un marché et à
une compensation monétaire, qu’elles soient positives ou négatives) ou dans le cadre de politiques de la concurrence.
PARTIE 2 - ÉTUDE D’UN DOCUMENT (4 POINTS)
Doc : Revenus moyens par équivalent adulte pour 2010 pour chaque quintile(1) de population
Source : D’après Marie-Cécile Cazenave, Jonathan Duval, Alexis Eidelman, Fabrice Langumier et Augustin Vicard, « La redistribution : état
des lieux en 2010 et évolution depuis 20 ans », INSEE, 2011
(1) : Quintiles correspondent aux valeurs du caractère observé qui partagent l’effectif en cinq parties égales (de Q1 à Q5).
Question : Quels sont les effets de la redistribution sur les inégalités ?
Le document proposé est un document statistique publié par l’INSEE en 2011, extrait lui-même d’un article collectif faisant un
état des lieux de la redistribution depuis 20 ans. Il présente les revenus des ménages en 2010 classés par quintiles (Q1 à Q5),
leurs montants en € avant redistribution, après prélèvements ainsi que leurs revenus disponibles respectifs. Dans une dernière
colonne est aussi donné le rapport interquintile.
Nous pouvons ainsi faire plusieurs constats quant aux effets de la redistribution sur les inégalités. La redistribution est l’action
de L’Etat consistant à prélever des impôts et des cotisations sociales afin de verser ensuite des prestations sociales.
Premièrement, on observe que plus les ménages sont aisés, plus ils sont ponctionnés (à peu près 400€ pour Q1 et un peu plus de
10 000€ pour Q5). En conséquence, le revenu disponible moyen (revenus primaires + revenus de transfert – impôts et
cotisations) des 20% les moins aisés est supérieur de 3893€ à leur revenu avant redistribution ; à l’inverse, les 20% les plus
aisés perdent en moyenne 10 021€ à la redistribution.
D’une façon générale, on peut constater que l’écart entre les revenus des 20% les plus aisés (Q5) et ceux des 20% les moins
aisés (Q1) diminue sous l’action de la redistribution : les premiers qui étaient 7.2 fois plus élevés avant redistribution le sont 6.2
fois plus après prélèvements et disposent d’un revenu disponible « seulement » 3.9 fois plus important que les seconds, attestant
les effets positifs de la redistribution sur les inégalités de répartition des revenus primaires.