I/ PRÉSENTATION DES INTERVENANTS
Eric GILLI, originaire de Saint-Martin-Vésubie, est docteur en histoire de l’Université
de Nice-Sophia Antipolis et professeur au collège de la Vésubie. Il a longtemps présidé
l’association AMONT, qui étudie et valorise le patrimoine de la montagne niçoise. Ses
recherches portent notamment sur les rapports entre les formes du pouvoir et les
patrimoines familiaux, matériels comme immatériels. Il s’implique dans
l’enseignement de la Shoah en invitant des témoins à parler aux collégiens. Il nous
parlera du rôle des Églises face à la persécution.
Philippe BOUKARA est historien spécialiste du judaïsme français, enseignant au
Collège des Bernardins, Paris, coordinateur de la formation au Mémorial de la Shoah.
Membre du comité directeur de l'Amitié judéo-chrétienne de France depuis 2005, il
contribue à de nombreux colloques, ouvrages collectifs et revues. Il présente les
témoignages d’Ignacy Honig et Haïm Salomon, les évadés d’Auschwitz.
Andrée POCH-KARSENTI est née à Nice d’où ses parents ont été déportés en 1943.
Elle a reconstitué son histoire présentée dans un film tourné dans les Alpes Maritimes,
film auquel ont participé deux intervenantes dont vous entendrez les témoignages cet
après-midi : Marthe Kuperminc et Jeannette Wolgust. Cette alerte grand-mère est
une des enfants cachés par le réseau Marcel et elle œuvre à faire connaître les actions
de ses sauveteurs Moussa Abadi et Odette Rosentock en vous parlant du réseau
Marcel, Odette et Moussa Abadi.
II/ LA SHOAH SUR LA COTE D’AZUR, DE VICHY A L’OCCUPATION NAZIE
HISTORIQUE
La Côte d’Azur a une particularité du fait des trois périodes historiques distinctes :
d’abord en zone libre, elle été occupée par les Italiens et ensuite par les Allemands.
La poche d’occupation italienne a été un lieu d’accueil privilégié pour les Juifs
pourchassés par les nazis, mais tolérés par les Italiens. La protection dont ils
bénéficiaient dans cette région a aussi valu à cette communauté de se retrouver prise
dans une nasse lorsque les Allemands, après la destitution de Mussolini et les accords
signés par le Maréchal Badoglio, ont envahi brutalement, le 9 septembre 1943, cet
ultime coin de France non soumis à leur joug.
Géographiquement, l’occupation italienne ne concerne qu’une petite partie de la
France et historiquement, elle ne se déroule que pendant une période limitée de la
guerre : entre le 11 novembre 1942 et le 9 septembre 1943. En effet, lorsque la
France a été entièrement envahie, les Italiens, en tant qu’alliés des Allemands, ont
occupé la région frontalière située entre les Alpes-Maritimes et la Savoie.