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1 Introduction
Dans leur analyse du fonctionnement de l’économie belge, tant le Conseil central de l'économie que le
Bureau fédéral du Plan et la Banque nationale de Belgique étudient les déterminants de la
compétitivité. Cette note constitue une synthèse des résultats des travaux que ces trois institutions ont
menés dans ce domaine au cours des dernières années. L'objectif de cet exercice est d'en dégager
des convergences en matière d'enseignements ou de pistes d'action pour les acteurs socio-
économiques.
L'angle général d'analyse est similaire à celui retenu dans le cadre de la stratégie européenne UE-
2020, puisque pour cet exercice nous partons d’une définition large de la compétitivité, telle que celle
utilisée dans le Rapport sur la compétitivité européenne (European Competitiveness Report), à savoir
la capacité d’une économie à assurer « une augmentation régulière du niveau de vie et un niveau de
chômage involontaire aussi faible que possible ».
Réaliser cette ambition nécessite de mobiliser de multiples leviers, afin de mettre en place les incitants
permettant de relever le taux d’emploi, de favoriser l’innovation et l’adaptation de l’économie en tenant
compte également des défis de cohésion sociale, mais aussi énergétiques et environnementaux. Ces
leviers touchent à des champs larges de la politique économique, couvrant le fonctionnement du
marché du travail et des marchés des produits, l’éducation et la formation, l’efficacité des pouvoirs
publics, la formation et la redistribution des revenus, etc. Toutes ces dimensions n’ont pu être abordées
dans cette note ; la réflexion a porté principalement sur les conditions nécessaires pour optimaliser de
manière durable la position de la Belgique dans l'économie mondiale.
Certes, les exportations ne sont pas le seul levier pour assurer le développement économique.
Cependant, pour une petite économie ouverte, dans laquelle les sources intérieures de demande
risquent de perdre en dynamisme avec le vieillissement démographique, la présence sur les marchés
étrangers dynamiques, notamment dans les économies émergentes, constitue un levier primordial pour
maintenir et renforcer la prospérité de la population. Parallèlement, la mondialisation a généré une
concurrence croissante qui incite chaque pays, chaque région et chaque entreprise à miser toujours
plus sur les produits et processus de production dans lesquels il possède le plus d’avantages
compétitifs. En outre, les avancées des technologies de l'information et de la communication - ainsi que
la libéralisation des échanges commerciaux et la diminution des frais de transport - sont à l'origine
d'une fragmentation croissante de la chaîne de production et facilitent grandement le transfert de
connaissances au sein des organisations et entre celles-ci.
Pour prendre leur pleine place dans cette organisation globale de la production, et en tirer
suffisamment de valeur ajoutée, les entreprises belges doivent participer de l a façon la plus large
possible au développement du c ommerce international. De la capacité de l’économie nationale à
s’adapter pour tirer parti de ces deux forces - mondialisation et changements technologiques -,
dépendra son aptitude à préserver son modèle social grâce à une croissance forte de l’économie et de
l’emploi. Dans le même temps, la crise économique et financière mondiale de 2008-2009 a rappelé
qu’assurer la pérennité du niveau de prospérité élevé nécessite que celui-ci s’asseye sur un
environnement économique stable, exempt de déséquilibres profonds.