Economie et développement d’Asie du
Sud
Accord universitaire avec la Qaid E Azam University, Islamabad, pour la
civilisation : voir Brochure Civilisation Asie du Sud et Relations Internationales
Inalco
L’OURDOU
Langue sœur jumelle du hindi, et donc langue d’origine indo-aryenne du Nord, l’ourdou est
cependant plus persanisé et arabisé dans son lexique et s’écrit avec une graphie arabo-persane
(le nastaliq) sa littérature s’étant bâtie sur le modèle persan de l’Inde, ancienne langue
dominante; c’est le lexique arabo-persan qui lui fournit sa langue littéraire savante et
religieuse, et c’est encore en empruntant à ce fonds qu’il fait sa néologie, à la différence du
hindi moderne. Les emprunts au fonds sanskrit qui ont été conservés en ourdou sont
persanisés et marqués par une évolution linguistique plutôt populaire que savante. Ce qui vaut
à l’ourdou un statut linguistique de langue mixte.
Dans la fédération indienne il n’est langue officielle que dans le Cachemire, le seul État où les
musulmans sont majoritaires où il n’est pas vraiment langue ethnique, et il est seconde langue
officielle dans le Bihar et l’Uttar Pradesh, en revanche même s’il a un statut de langue de
minorité, il y est langue ethnique. Comme dans le territoire de Delhi (Territoire de l’Union
Indienne), où il est seulement langue d’une minorité, reconnue parmi les quinze langues
officielles de l’Union mais il y jouit d’une position de troisième langue et d’une tradition
historique importante, après le hindi et l’anglais, voisinant avec le panjabi. Partout ailleurs
l’ourdou est langue de culture ou langue ethnique de minorités le plus souvent musulmanes.
Les musulmans ourdouphones du Bihar et de l’Uttar Pradesh, où il est langue ethnique
comme à Delhi, avoisinent les 15% dans certains districts. En Andhra Pradesh,
particulièrement dans les grandes métropoles l’ourdou jouit d’une position relativement
importante par rapport au télougou majoritaire dans tout l’Etat. Il y est encore l’expression
d’une culture et d’une littérature locale prestigieuse, depuis les dynasties musulmanes qui ont
régné sur Hyderabad et plus tard dans les Etats du Nizam. C’est sur cette terre que l’ourdou
est apparu pour la première fois sous sa forme littéraire au XVIe siècle, et qu’il a bénéficié du
statut de langue officielle pendant la période coloniale. Il y cohabite avec le télougou (langue
enseignée au département Asie du Sud de l’Inalco.
Au Pakistan l’ourdou a le statut dominant de langue nationale, ce qui n’exclut pas les langues
régionales, dont la plus importante, le panjabi, est assez proche de l’ourdou ; en principe il n’y
est langue ethnique que d’une minorté. Mais ses antécédents historiques et culturels, il a
succédé à l’hindoustani et au persan comme langue de l’école et des tribunaux, font qu’il est
resté la langue véhiculaire du pays et la langue courante des agglomérations urbaines (environ
le quart de la population du Pakistan, estimée à 200 millions d’habitants en 2011), ainsi que la
langue officielle obligatoire de l’enseignement primaire (co-existant avec les langues
régionales); c’est ainsi que l’ourdou est la langue la plus importante pour la presse et les
médias audiovisuels au Pakistan.L’ourdou voisine avec le pachto dans le Nord ouest du
Pakistan et le dari afghan (langues enseignées à l’Inalco) et qui a hérité du persan de l’Inde.
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Les différents diplômes d’ourdou
A l’Inalco, sous le nom de «hindoustani», puis d’ourdou, cette langue est enseignée depuis
1830. Outre les diplômes d’établissement il est enseigné donc aux niveaux licence (LLCA) et
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