Remerciements : Je remercie tous les enseignants en didactique pour les efforts immenses qu’ils ont fournis. Je tiens particulièrement à exprimer toute ma gratitude à professeur Oday Al-Qasab pour le temps précieux qu’il m’a accordé et les conseils qu’il m’a prodigués. Je remercie également ma Mere, ma soeur, mon frère et mes amies pour l’encouragement et le soutien qu’ils m’ont apportés. Introduction: Je ne pense pas que nous sommes maintenant en mesure de nous proposer une déclaration sur l'importance de la lecture et de l'importance de l'apprentissage et qu'il est le plus nécessaire et comme une fin et un moyen: Le Coran confirme que dans le premier verset révélé au maître humain. Il dit: (lire le nom de ton Seigneur qui a créé, créé l'homme d'un caillot, Read et ton Seigneur est le Très Généreux, qui a enseigné par la plume, enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas La Lecture La lecture est l’activité de compréhension d’une information écrite. Cette information est en général une représentation du langage sous forme des symboles identifiables par la vue, ou par le toucher (Braille). D’autres types de lecture s’appuient sur d'autres formes de langages, par exemple celle de partitions de musique ou de pictogrammes. D’autres acceptions du nom « lecture » ou du verbe « lire » s’« entendent » dans un sens plus large : lire les signes des temps. Apprentissage de la lecture L’histoire de la lecture tend à se confondre avec celle de l’écriture. Cependant la lecture silencieuse sur les lèvres est probablement la forme de lecture qui a précédé pendant des dizaines de milliers d'années l'invention de l'écriture 1. La lecture est un des apprentissages essentiels de l’école primaire avec l’écriture et les mathématiques, et le premier but de la scolarité obligatoire. L'enjeu étant de taille, les tenants des diverses méthodes s'affrontent. La méthode syllabique, la plus ancienne, fonctionne par association de lettres pour former des syllabes, puis par association de syllabes pour former des mots. Elle également nommée la méthode B et A, BA. La méthode globale, plus récente, propose au jeune enfant de “photographier” des mots entiers, d’en reconnaître le dessin complet et, seulement ensuite, de repérer d’un mot à l’autre des syllabes communes à utiliser dans de nouvelles combinaisons. Actuellement, la plupart des enseignants se servent d’un mélange des deux méthodes, parfois appelé méthode mixte et que Célestin Freinet appelait déjà la méthode “naturelle”. (...) L’essentiel de la méthode naturelle consiste à utiliser la motivation de l’enfant et ce qu’il connaît ou reconnaît déjà, qu’il s’agisse de lettres ou de mots entiers, souvent les deux. Pour cela, il faut des images qui le captivent, une histoire qui l’attire, une progression graduée qui ne le mette jamais en échec mais encourage sa confiance. Le principe est simple : en s’appuyant toujours sur les acquis précédents, l’enfant est amené à observer, à chercher des ressemblances, des différences, à mémoriser un bagage de mots, de lettres et de syllabes toujours plus grand, mais aussi à comprendre le principe de la combinatoire, pour pouvoir déchiffrer des mots nouveaux et aussi en écrire. Pour entretenir la confiance de l’enfant et son plaisir de découvrir la lecture, généralement il est conseillé : d'attendre que l’enfant manifeste l’envie de lire et ne commencer que dans ce cas. Certains enfants n’apprennent qu’à 7, voire 8 ou 9 ans et ce n’est pas un problème. Bien entendu, dans le cadre d’une classe, la pression des parents et les nécessités du groupe obligent à plus ou moins uniformiser l’âge de l’apprentissage. Dans ce cas, la motivation joue encore plus son rôle de moteur ; de partir d’histoires qui captivent l’enfant, de modes d’emploi de jeux, de recettes de cuisine à faire ensemble, pour souligner l’utilité de savoir lire. Ecrire les récits ou les phrases amusantes que dit l’enfant et les lire pour lui montrer que l’écriture et la lecture sont là pour conserver les paroles ; d'utiliser ensuite ces histoires comme supports d’exercices en faisant reconnaître des lettres, des syllabes, des sons. Montrer les premiers et laisser l’enfant en chercher d’autres ; lorsque l’enfant arrive à lire des phrases entières, commencer à souligner le rythme et la ponctuation pour pouvoir mettre le ton en lisant. Montrer d’abord les signes de ponctuation, puis comment la voix monte ou descend en fonction des signes2. L'importance de la lecture au primaire L’acquisition de la lecture se fait progressivement, à partir du développement des competences langagières de base jusqu’au stade de la lecture autonome. La communication orale, autrement dit la capacité de s’exprimer et d’écouter les autres, est indispensable à la réussite en lecture. Quelle que soit leur culture, les enfants apprennent leur langue maternelle grâce à l’observation et à l’écoute de leur entourage, lorsqu’ils interagissent avec les membres de leur famille et autres proches. Il s’agit là en général d’un phénomène tout à fait naturel. Si apprendre à parler va de soi, il n’en va pas de même pour l’apprentissage de la lecture. Les enfants ont besoin qu’on leur enseigne à comprendre, à interpréter et à utiliser les symboles de la langue écrite. C’est d’ailleurs l’un des objectifs essentiels des premières années de scolarisation. La maîtrise de la lecture est la base même du rendement de l’élève tout au long de sa scolarité. Or, la période sensible pour l’apprentissage de la lecture se situe entre quatre et sept ans. Les enfants qui apprennent à lire au cours des premières années du primaire sont dès lors fin prêts à lire pour apprendre et pour se distraire. Par contre, les enfants qui éprouvent des difficultés en lecture jusqu’en 3e année sont sérieusement défavorisés. Ces enfants ont du mal à se maintenir au même niveau que leurs camarades en lecture et ils prennent également du retard dans d’autres matières. Il leur arrive souvent d’avoir une piètre estime de soi et, arrivés à l’adolescence, leur taux de décrochage scolaire est nettement supérieur à la moyenne. Les difficultés en lecture de certains enfants sont un constat d’échec davantage pour le système éducatif que pour eux-mêmes. Un tel constat est loin d’être inévitable, même pour les élèves aux prises avec les pires difficultés. À condition de bénéficier des méthodes d’enseignement et des mécanismes de soutien appropriés, l’ensemble des élèves des écoles élémentaires de l’Ontario peut apprendre à lire. Les stades d’acquisition de la lecture L’acquisition de la lecture se fait en plusieurs stades. Bien que les spécialistes de la lecture les qualifient et les décrivent de différentes façons, ces stades sont pour ainsi dire les mêmes. • Au premier stade, que nous appellerons la prélecture, les enfants ne lisent pas vraiment, mais font semblant. Il se produit à ce stade une prise de conscience de ce que sont la lecture et ses mécanismes. Les enfants réalisent que les choses que l’on dit peuvent être mises par écrit par une personne et reprises verbalement par une autre. Au stade suivant, celui de la lecture débutante, les enfants commencent à prêter attention à la façon dont les lettres et les mots imprimés représentent les sons et les mots de la langue parlée. À ce stade, leur préoccupation est de comprendre les correspondances entre les lettres ou combinaisons de lettres et les sons de la langue. Pour pouvoir aider les élèves à cette étape de leur apprentissage, les enseignantes et enseignants doivent bien mesurer ce qui fait la complexité du système alphabétique et aborder ces aspects de la manière la plus simple possible. Arrive enfin le stade de la lecture courante, celui où, grâce à une reconnaissance rapide des mots, les élèves accèdent à une bonne compréhension du texte lu. Il s’agit à ce stade de donner aux élèves maintes occasions de lire des textes familiers, structurés et intéressants, qui leur permettent d’accéder à une lecture efficace, autrement dit rapide et sans effort. À force de lire, les enfants acquièrent une fluidité grâce à laquelle lire devient une source de plaisir et d’information. Il appartient au personnel enseignant de se servir de livres qui donnent aux élèves le gout de les regarder, de les tenir et de s’intéresser à leur contenu. De cette façon, le personnel enseignant peut transmettre aux élèves le goût de la lecture et ainsi créer les conditions favorables à leur progression d’un stade de l’acquisition de la lecture à un autre. La lecture comme moyen d’apprentissage Les premières années, l’enseignement met l’accent sur l’importance de l’apprentissage de la lecture, mais, avec le temps, son thème dominant devient l’importance de lire pour apprendre. C’est pourquoi lire pour apprendre est l’une des raisons de toute lecture et ce qui lui donne, entre autres, sa valeur. Avant que les enfants puissent lire pour apprendre, il faut les aider à devenir des lectrices et des lecteurs engagés et réfléchis. Il s’agit de leur fournir un enseignement explicite de la compréhension et des habiletés de la pensée afin de leur permettre de repérer et de se rappeler les informations importantes du texte. Il convient aussi de les aider à faire le rapprochement entre les informations d’un texte et leurs connaissances antérieures, afin de leur permettre de bâtir et d’approfondir leur compréhension des écrits. La facilité et la vitesse du passage de la phase d’apprentissage de la lecture à la phase lire pour apprendre dépendent de plusieurs facteurs, entre autres: •la stimulation langagière de l’élève avant son entrée à l’école, par des livres et la lecture d’histoires, la conversation et les occasions de poser des questions et d’y répondre; •la qualité et la durée de l’enseignement de la lecture qui lui a été dispensé durant ses premières années de scolarité; •les interventions précoces et spécifiques dont l’élève a pu bénéficier, le cas échéant, en cas d’éventuels risques d’échec de son acquisition de la lecture; • le soutien continu de sa famille et de son entourage. La stimulation de la lecture S’il est vrai que certains enfants apprennent à lire à un jeune âge sans avoir passé beaucoup de temps sur les bancs de l’école, il serait faux de croire que ce phénomène se produit uniquement à cause d’une éventuelle exposition à des livres de « bonne » qualité. La plupart des enfants ont besoin d’un enseignement formel, en plus d’une exposition fréquente à des livres qui leur conviennent, avant de pouvoir déchiffrer le code complexe de la langue écrite et d’être aussi à l’aise en lecture qu’à l’oral. Pour être efficace, l’enseignement doit offrir aux élèves une stimulation visuelle, auditive et kinesthésique, bref, transformer la lecture en une expérience animée et entraînante. Un bon programme d’enseignement en salle de classe incorpore l’enseignement direct et systématique, des exercices de modelage et d’entraînement, la lecture fréquente de textes variés, une évaluation continue, une rétroaction au moment opportun, sans oublier l’éloge des progrès des élèves. Par la participation active au processus de lecture, les élèves utilisent au mieux leur bagage croissant de connaissances et leurs compétences pour lire avec facilité et compréhension. Au fil du temps se développe une habileté grandissante à lire des textes de plus en plus complexes et à résoudre les problèmes lorsque le texte n’est pas clair. Les élèves sont capables de réfléchir au contenu d’un texte et de communiquer ce qu’ils en ont retenu et de porter un jugement sur leur lecture. Techniques Le repérage consiste à retrouver rapidement une information en se basant sur les ressources typographiques du texte. Il est particulièrement adapté aux ouvrages comme les dictionnaires ou les annuaires et aux textes avec un plan très hiérarchisé. L'« écrémage » est lui utilisé quand la structure du texte n’est pas suffisamment marquée. Il consiste à lire le texte en diagonale en s’arrêtant sur les mots clefs porteur d’information. La lecture rapide combine des stratégies appuyées sur la technique de l’« écrémage » et la lecture verticale de lignes entières saisies d’un seul coup d’œil chacune à leur tour. L’œil doit rester à une distance suffisante de la page. La rapidité et la précision des mouvements de l’œil sont essentielles, c’est pourquoi l'« oculométrie cognitive » est utilisée pour l’étude des performances de lecteurs. Une étude littéraire est un travail portant sur le domaine littéraire, que ce soit sur un ou plusieurs auteurs, d'œuvres, ou même d'un genre littéraire. Elle s'appuie en général sur un corpus bibliographique. Un résumé est une version plus brève d'un texte de départ qui essaie néanmoins d'en restituer l'essentiel et d'en conserver la dynamique. Histoire de la lecture L’histoire de la lecture tend à se confondre avec celle de l’écriture. Elle est en grande partie conditionnée par l'évolution des supports. Les premiers ouvrages étaient écrits sur des rouleaux de papyrus enroulés envolumen dans un cylindre. Ils n’autorisaient donc qu’une vision partielle du texte à lire. Progressivement, entre le iie et le ive siècle, l’introduction du parchemin permet la rédaction des ouvrages en codex composés de feuilles pliées et cousues ensemble. Le livre ne subira alors pratiquement plus de modification de structure. Cette nouvelle présentation permet de consulter les ouvrages de façon moins linéaire : il devient possible de feuilleter pour accéder directement à un passage du texte. Jusqu’aux environs du xe siècle les mots étaient écrits les uns à la suite des autres, sans blancs ni ponctuation (scriptio continua). Dans ce contexte, la lecture à haute voix était quasi systématique. Ce n'est qu'à partir du xe siècle que des moines Irlandais souhaitant diffuser au plus grand nombre l'information biblique inventèrent les blancs dans l'écriture. Si des textes datant du ve siècle av. J.-C. attestent que la lecture silencieuse était pratiquée en Grèce, elle resta probablement exceptionnelle pendant de longs siècles. Dans ses Confessions (livre VI, ch. III), Augustin d'Hippone relate sa stupéfaction quand il voit Ambroise de Milan pratiquer la lecture silencieuse. La lecture demeure une activité collective dans les milieux bourgeois jusqu’au milieu du xviiie siècle. Parmi les ouvriers, le roman-feuilleton continue d’être lu à voix haute jusqu’au lendemain de la Première guerre mondiale. En Europe, la lecture orale, parfois chantée ou psalmodiée occupe une place centrale aujourd’hui encore dans les cérémonies des religions juive, chrétienne et musulmane. La vitesse de parole permet de lire environ 9 000 mots à l’heure. Un pratiquant moyen de la lecture rapide (et donc silencieuse) est environ trois fois plus rapide. Méthodes des la Apprintissage de la lecture On oppose habituellement deux types de méthodes d'apprentissage de la lecture : l'une va de l'élément simple, la lettre, vers le texte (méthodes synthétiques, dites également syllabiques ou alphabétiques), l'autre va du texte vers la lettre (méthodes analytiques, dites également globales ou semiglobales). Méthode syllabique La méthode syllabique, également appelée « méthode synthétique », repose sur les propriétés phonétiques de notre alphabet. La méthode dite "syllabique" est mal nommée : elle est en réalité "alphabétique" puisque la base est la lettre ou le graphème (non la syllabe). Déjà pratiquée dans la Grèce antique, elle consiste à partir des éléments les plus simples : les lettres et les sons. Une fois que ceux-ci sont maîtrisés, l'enfant apprend à les composer en syllabes puis en mots. La méthode syllabique à entrée alphabétique part de la reconnaissance des lettres, ou graphème. C'est le fameux « B - A, BA » (où les lettres B et A donnent la syllabe BA.) La Méthode Boscher (utilisée au début du xxe siècle et rééditée avec de forts tirages de nos jours) est de type alphabétique. La France, à l'image de nombreux autres pays, a décidé en janvier1 et mars 20062 de débuter l'apprentissage de la lecture avec l'utilisation des méthodes syllabiques ou alphabétiques. À noter : l'approche syllabique à entrée phonique prend pour point de départ les sons de la langue, les phonèmes, que l'on met en relation avec les graphèmes (quelles sont les différentes façons d'écrire ce son) puis que l'on repère dans les mots et enfin dans les phrases. Cette approche est celle qui est utilisée par les méthodes mixtes et ne doit pas être confondue avec la précédente. La méthode du Sablier, apparue au Canada dans les années 1970 est la première de ce type, dans lequel on peut également classer Au fil des mots. Méthode globale La méthode globale décrite dès 1787 par Nicolas Adam[réf. nécessaire], également appelée « méthode analytique », a été popularisée au début du xxe siècle par Ovide Decroly. La lecture se fait par la reconnaissance d'un mot en entier, et non par le code de l'écrit (c’est-à-dire sans apprentissage du code des correspondances entre sons et signes écrits). Ce type de méthode est utilisé pour apprendre à lire des langues comme le chinois, basées sur des idéogrammes. La méthode globale est très peu utilisée dans sa forme pure. Elle est adaptée dans les années 1980 par Évelyne Charmeux et Jean Foucambert sous le nom de méthode idéovisuelle. Cette méthode consiste à utiliser directement des mots entiers simples et familiers, voire des phrases entières, sous forme de différents jeux de devinettes. Le manuel Objectif lire3 s'en inspire. Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France critique cette méthode, à partir des travaux sur l'imagerie cérébrale, dans son ouvrage Les Neurones de la lecture, préface de Jean-Pierre Changeux, éditions Odile Jacob 2007 (ISBN 978-2-7381-1974-2) : "Pourquoi la méthode globale est-elle incompatible avec l'architecture de notre cerveau ?" Méthode mixte La méthode mixte, appelée également « méthode semiglobale », tente de combiner les avantages de la méthode syllabique et de la méthode globale, les mots appris par l'analytique étant utilisés pour découvrir les syllabes et sonorités, permettant ainsi le déchiffrage de nouveaux mots. En pratique, elle commence généralement par faire apprendre par cœur un certain nombre de mots, tels que des articles et des mots de liaison, pour poursuivre en se combinant avec une analyse syllabique ou phonétique. La méthode mixte n'est pas une méthode synthétique. C'est une méthode analytique puisqu'elle va du texte vers la lettre et qu'elle aborde la lecture par les phonèmes auxquels elle fait correspondre les différents graphèmes. Dans les faits, elle est aujourd'hui pratiquement la seule utilisée depuis 30 ans en France. La méthode mixte invite à une reconnaissance visuelle globale des mots, en s’appuyant très souvent sur un court texte illustré. En s’aidant de l’illustration, celui-ci est appelé à mémoriser le profil graphique des mots écrits, voire des phrases, dont le maître lui indique la prononciation, sans qu’on lui demande de les déchiffrer. Il s’agit d’entraîner l’élève à la reconnaissance directe de mots qu’il aura photographiés et stockés en mémoire. Les manuels parlent aussi à cet égard d’imprégnation, de connaissance par cœur, ouvrant la voie à la compréhension. Ses détracteurs l'accusent de provoquer dyslexie et dysorthographie. Le professeur agrégé de lettres Jean-Paul Brighelli la critique vivement dans l'essai intitulé La Fabrique du crétin4. L'orthophoniste Colette Ouzilou, dans son livre Dyslexie, une vraie-fausse épidémie, démontre que l'utilisation des méthodes mixtes est à l'origine de la fausse épidémie de dyslexies : "La méthode mixte se tient dans un équilibre précaire entre approche visuelle globale et méthode synthétique. Étant donné l'incoordination entre l'étude de la lettre-son et sa mise en pratique dans la lecture, la synthèse n'est jamais mise en pratique. Code et combinatoire jouent donc les seconds rôles, ils seront dévalorisés. L'exploitation du texte avant la lettre occulte le décodage rendu, aux yeux de l'enfant, inutile." (éd. 2010, p.84) Méthode naturelle Célestin Freinet a créé en 1925 la « méthode naturelle ». Fondée sur le processus du tâtonnement expérimental et les interactions entre l'individu et le groupe, elle s'appuie sur les intérêts réels de l'enfant et lui permet de mettre en œuvre simultanément toutes les approches qui lui sont nécessaires : syllabique, globale, corporelle, sociale... La méthode naturelle n'utilise en principe pas de manuel, mais les écrits des enfants eux-mêmes, riches de sens pour eux. On trouve toutefois des manuels qui, en s'appuyant très fortement sur la motivation des enfants, en respectant une progression régulière et en permettant à l'enfant de constater ses progrès de façon significative, s'approchent de cette méthode. Ces manuels proposent d'emblée aux enfants de lire des textes cohérents à leur portée, des textes suffisamment motivants pour entraîner l'acceptation (voire l'oubli) de l'effort d'apprendre. Récemment Marlène Martin a proposé une démarche basée sur la méthode naturelle et les travaux de Stanislas Dehaene, utilisant les ressources de l'environnement et les activités quotidiennes : Apprendre à lire en famille Autres méthodes Il existe d'autres méthodes, utilisées en particulier pour la rééducation : La méthode « phonétique et gestuelle » de Suzanne Borel-Maisonny pour la rééducation des sourds et malentendants ainsi que des enfants souffrant de troubles du langage. La méthode "Jean-qui-rit", qui est une autre méthode gestuelle. Le geste est appris à partir d'une histoire. La méthode Bordesoules, créée 1961 par RogerHenry Bordesoules pour lutter contre la dyslexie. Les lettres deviennent des idéogrammes, chargés de sens, qui s'impriment dans la mémoire et déjouent l'esprit trop logique qui souvent fait obstacle à l'apprentissage du code arbitraire. La démarche Ani-mot-lire de Marie-Joëlle Bouchard décrit la marche à suivre et les outils utilisables en cycle 2 pour découvrir ensemble le fonctionnement du code et la compréhension de l'écrit sur les supports vrais que sont les livres de la littérature enfantine. C'est une "éducation à la lecture" qui permet de développer les compétences (combinaisons de connaissances, capacités et attitudes) dans les quatre domaines : du langage, du code, de la culture et des échanges sociaux5. Un retour aux pratiques orales s'amorce, à partir de 2006, dans certains dispositifs d'apprentissage, comme ceux proposés par l'atelier VoixHaute. Une approche traditionnelle, fondée sur l'étude grammaticale et la mémorisation des textes littéraires, s'accorde ici avec l'usage des technologies numériques. Perfectionnement et vitesse de lecture De nombreuses études établissent que le temps consacré à lire par l'enfant est un déterminant essentiel du niveau de lecture. Or, ce dernier influence positivement le premier en retour par le biais du développement de l'intérêt pour la lecture. De fait, l'écart entre les pratiques ou les représentations de la lecture se creuse très facilement entre les jeunes qui lisent et ceux qui ne lisent pas, les premiers pouvant être confrontés à 5 millions de mots par an, les seconds à moins de 10 000. Les milieux familiaux et scolaires ont de ce point de vue un rôle fondamental à jouer en tant que déclencheurs possibles de la lecture précoce des enfants. L'écart qui se creuserait inéluctablement est appelé Effet Matthieu. L’enseignement de la lecture La lecture aux élèves, la lecture partagée, la lecture guidée, la compréhension guidée, la lecture autonome, l’analyse graphophonétique et l’étude des mots sont des activités pédagogiques qui permettent aux élèves de comprendre un texte authentique, d’y prendre plaisir et de s’exercer à l’emploi des habiletés et des stratégies nécessaires pour lire avec fluidité et compréhension. L’apprentissage de la lecture est un processus cognitif qui implique un vaste effort de réflexion, de résolution de problèmes et de prise de décisions, tant par l’enseignante ou l’enseignant que par l’élève. Un enseignement qui aborde tous les aspects de l’apprentissage de la lecture amène les élèves à utiliser une gamme d’habiletés pour décoder un texte, le lire couramment et comprendre de quoi il traite. Aucune habileté entrant en jeu dans ce processus complexe ne peut assurer à elle seule une maîtrise de la lecture, d’où l’importance pour l’enseignante ou l’enseignant de ne pas accorder une place prépondérante à une habileté ni à une stratégie particulière au détriment des autres. Le personnel enseignant doit comprendre la nature interdépendante des habiletés enseignées et que les bons lecteurs font appel à plusieurs sources d’information lorsqu’ils commencent à lire des textes signifiants. L’enseignante ou l’enseignant doit prévoir certaines activités avec ses élèves avant, pendant et après la lecture proprement dite. Par exemple: •Avant d’entamer une lecture, l’enseignante ou l’enseignant et les élèves discutent du but de celle-ci. Leur discussion porte sur les choses que les élèves savent déjà sur le genre ou le sujet du texte, en appuyant leur réflexion sur le titre de l’ouvrage, sa table des matières, son index ou ses en-têtes de chapitre, de même que sur les mots nouveaux pouvant s’y trouver. •En cours de lecture, les élèves réagissent au texte en cherchant à l’élucider par l’identification des idées principales et la formulation puis la vérification de diverses prédictions afin d’établir une interprétation cohérente. Cette interprétation est teintée pour chaque élève de sa propre expérience du monde et des écrits. L’enseignante ou l’enseignant attire l’attention des élèves sur les subtilités du texte, leur signale les mots difficiles et les idées complexes, identifie les problèmes que le texte peut poser et encourage les élèves à y trouver des solutions possibles. •Après la lecture, les élèves réfléchissent aux connaissances que celle-ci leur a permis d’acquérir ou transposent ces connaissances à d’autres contextes (par exemple en résumant l’histoire ou en la racontant de nouveau, en organisant les images qu’elle évoque ou en les classant en ordre d’apparition par rapport au récit.) Quelle que soit la méthode d’enseignement que l’enseignante ou l’enseignant utilise, son rôle est toujours de donner l’exemple aux élèves, de les encourager, de les guider, de leur signaler leurs erreurs et de les féliciter chaque fois qu’il y a lieu et, bien entendu, d’exploiter le plus possible les connaissances antérieures et le vécu des élèves. L’enseignante ou l’enseignant doit aussi veiller à ce que les élèves s’impliquent dans l’activité sur la lecture et tient compte du temps que chaque élève passe à exécuter une tâche donnée. Psychologie et apprentissage de la lecture La psycholinguistique s'attache à étudier les mécanismes associés à la perception et production du langage écrit et oral. La psycholinguistique s'associe à la psychologiedéveloppementale dans son intérêt pour les mécanismes associés à l'apprentissage de la lecture. Les méthodes d'investigation utilisées sont doubles: la méthode transversale permet de comparer des groupes d'enfants aux âges différents. la méthode longitudinale a pour objet de suivre le développement d'un même groupe d'enfants à deux âges différents. Un des principaux champs de recherche concernant l'apprentissage de la lectureconsiste à déterminer les différentes capacités sous-jacentes à cet apprentissage. Il s'agit d'examiner quelles compétences permettent de prédire un apprentissage réussi. Différentes compétences ont été mises en évidence: conscience phonologique La conscience phonologique fait référence à la capacité de manipuler et d'analyser les sons du langage. Elle peut porter sur diverses unités du langage: le phonème (conscience phonémique), lasyllabe (conscience syllabique), la rime ou encore le ton (notamment pour des langues logographiques telles que le Chinois). La conscience phonologique se révèle être un des principaux prédicteurs de l'apprentissage de la lecture: la capacité primordiale permettant d'apprendre à lire est la bonne maîtrise des sons du langage. compétences en orthographe conscience morphologique L'apprentissage de la lecture se fait à des rythmes différents suivant les langues. Seymour, Aro & Erskine (2003) ont comparé les vitesses d'apprentissage de la lecture (et compétences associées) dans divers pays Européens. Ils ont ainsi tenté de mettre en lien ces différents profils suivant deux caractéristiques majeures des langues: la complexité syllabique et la transparence orthographique. Résumé : L’enseignement / apprentissage de la lecture en Français est un domaine très important de la didactique de l’écrit. L’acquisition de cette compétence est primordiale voire capitale, elle l’est encore plus lorsqu’elle est engagée avec de jeunes apprenants, en premier contact scolaire avec la langue. Notre recherche porte sur la découverte des méthodes et moyens contribuant à l’installation de cette compétence, chez les apprenants en première année de Français. L’analyse du document d’accompagnement du programme de Français et du manuel de l’élève de 3ème année primaire met en évidence la méthodologie et la démarche d’enseignement de la lecture. Elle permet de rendre compte des différents moyens et activités mis en faveur de l’application et la réalisation des objectifs de la tutelle. De manière générale, cette étude offre une vue d’ensemble assez globale de ce qui a trait à la lecture pour la première année, dite d’initiation du FLE. Notes et references 1. ↑ Circulaire du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, n°2006003 [archive], publiée au Bulletin officiel de l'Éducation nationale du 03/01/06 2. ↑ Arrêté du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche du 24/03/06 [archive] publié au Journal officiel du 30/03/06 3. ↑ Lelouch Bernard, Christian Blier, Objectif lire : guide de lectures CP, Delagrave, coll. « Objectif lire », 1986 (ISBN 220600349X) 4. ↑ Jean-Paul Brighelli, La Fabrique du crétin : la mort programmée de l'école, Jean-Claude Gawsewitch Editeur, 2005 (ISBN 9782350130354) 5. ↑ Ani-mot-lire [archive] 6. ↑ Hans-Werner Hunziker, (2006) Im Auge des Lesers foveale und periphere Wahrnehmung: vom Buchstabieren zur Lesefreude, Transmedia Verlag Zurich ISBN: 978-3-7266-0068-6 Bibliographie (en) M.J. Adams, Beginning to read : Thinking and learning about print, MIT Press, Cambridge, MA, 1990 S.L. Carbonnel, P. Gillet, M.-D. 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