PÉRISCOPE Forum Med Suisse 2006;6:614 614 Périscope Méningocoques – urgence! 448 enfants de <16 ans ont été analysés; 103 sont décédés; 373 ont eu leur maladie vérifiée microbiologiquement, les autres avaient un exanthème, une méningite et étaient en état de choc septicémique. Il reste peu de temps pour le diagnostic: ces enfants avaient pour la plupart des symptômes peu spécifiques et étaient presque morts ou morts après 24 heures. Seuls 51% sont venus à l’hôpital immédiatement après leur première consultation. Les symptômes classiques – exanthème hémorragique, méningite et état de conscience perturbé – sont des symptômes tardifs, apparaissant entre 13 et 22 heures. 72% de ces enfants présentaient les symptômes précoces d’une septicémie – douleurs dans les jambes, mains et pieds froids, coloration anormale de la peau – qui se sont manifestés en moyenne après 8 heures déjà. Mais le délai moyen avant l’hospitalisation a été de 19 heures! – Thompson MJ, et al. Clinical recognition of meningococcal disease in children and adolescents. Lancet 2006;367:397–403. OraSure® – un «rapide HIV Antibody Test», après près de 20 ans de doute, pourrait être le premier test VIH admis pour «over the counter». La FDA a nommé une commission d’experts – médecins, évangélistes, activistes gay, capitalistes et spécialistes de Public Health. Seuls deux de ces quelques 20 experts ont été contre la vente libre. La question d’un test à faire à domicile s’est posée en 1989 déjà – et les activistes SIDA, l’AMA et le CDC l’ont refusé à l’unanimité. En l’espace d’une année maintenant, 175 000 sets ont été vendus. Mais ce test est encore trop souvent faux positif (à San Francisco 49 sur 250 tests positifs). Ceci et son prix (12–17 dollars) restent encore à revoir – et les médecins devront être d’accord! – Wright AA, et al. Home testing for HIV. NEJM 2006;354:437–40. Diabète de type 2. Des chercheurs islandais ont découvert une variante génique recouvrant le principal facteur de risque génétique du diabète de type 2. Pour étudier la prédisposition héréditaire, Stefansson et al. ont réuni 1185 Islandais et 228 Danois ayant un diabète de type 2 et 529 témoins, ainsi que 361 diabétiques et 530 témoins US, et identifié 228 marqueurs microsatelllites (petites variantes génétiques) associés au diabète de type 2 sur le chromosome 10. Plus du tiers des diabétiques étaient porteurs d’une copie et 7% de deux copies de la variante. Les auteurs supposent que cette variante totalise env. 21% du risque de diabète de type 2. – Hampton T. Gene variant confers risk of diabetes. JAMA 2006;295:987–8. Depuis 1990 au Royaume-Uni, un seul et unique cas d’infection à Mycobacterium bovis, ou tuberculose bovine, a été constaté chez l’homme en relation avec des contacts avec les animaux. Plutôt surprenant! Mais 5,6% des bovins sont porteurs de Mycobacterium bovis et le nombre de bovins tuberculeux a augmenté de 20% par an entre 1990 et 2001. Pourquoi cela? Meles meles – le blaireau, espèce protégée, plus de 440 000 sur l’ensemble du territoire du Royaume-Uni – semble être un réservoir très important de Mycobacterium bovis. Que faire? Vacciner? Impensable. Réduire la population? Ou extermination à grande échelle (une espèce protégée!)? Ailleurs ce ne sont pas le blaireau, mais le renard, le cerf, le chevreuil, le buffle d’Asie, l’opossum. Pas si simple! – et le blaireau (mousse à raser)? – Sharp D. Bovine tuberculosis and badger blame. Lancet 2006; 367:631–3. Existe-t-il une association? Un patient de 29 ans ayant une parotidite depuis huit jours et un testicule droit augmenté de volume se présente en urgence. Il habitait avec sept autres étudiants dont deux ont également eu les oreillons. Mais ce qui semblait une orchite s’est avéré être une épididymite (avec érythème scrotal et hydrocèle secondaire). C’est exactement ce qu’a montré l’échographie. Il revient neuf jours plus tard, mais cette fois avec une épididymite gauche également confirmée par échographie. Les testicules droit et gauche ne sont pas touchés. De quoi s’agit-il? (Pour la solution voir ci-dessous) Il s’agit bien naturellement d’une parotidite (chez un jeune homme non vacciné contre les oreillons) avec orch …, pardon: épididymite. Le patient veut savoir s’il est fertile: très peu de spermatozoïdes immobiles. Six mois plus tard: oligoasthénozoospermie marquée. Mais l’épididymite? Etait-ce ce que nous connaissions comme complication ourlienne, pas une orch- mais une épididymite? Combien d’échographies ont déjà été faites pour la «complication la mieux connue»? Y a-t-il les deux? Ou seulement l’épididymite? – Wharton IP, et al. A case of mumps epididymitis. Lancet 2006;367:702. Toujours la grippe aviaire: nous ne disposons pour le moment d’aucun vaccin; nous devons partir du principe qu’il n’y aura pas assez de médicaments antiviraux; nous doutons encore des inhibiteurs de la neuramidinase; nous savons que la mortalité des patients H5N1 sera élevée et qu’il apparaîtra probablement rapidement des résistances contre les médicaments antiviraux. Pas franchement rassurant. Mais qu’en est-il des antibiotiques? Ils sont sans aucun doute essentiels dans le traitement, mais pas dans la prévention de la pneumonie bactérienne. Les pathogènes les plus fréquents sont Staphylococcus aureus et Streptococcus pneumoniae. Ergo: bêtalactames à dose suffisante et hospitalisation. – Bonten MJM, et al. Antibiotics in pandemic flu. BMJ 2006;332:248–9.